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lieux communs (et autres fadaises)
23 mai 2006

secret défense

THE SECRET LIFE OF WORDS
d'Isabel Coixet

Je ne vois pas comment je pourrais commencer autrement que par : "J'ai beaucoup aimé mais..."
Troisième film de la dame, je n'ai pas vu les deux premiers, et je m'y rendais donc  à priori avec un enthousiasme modéré. Comme dit la pub, Y a que les imbéciles qui changent pas d'avis, et me voilà donc contraint de changer mon jugement d'épaule. Ca commence dès le générique, joliet, avec un double travail sur les graphismes (un poil chichiteux) et les mots eux-mêmes (je ne me suis pas aperçu tout de suite qu'il y avait à côté de chaque nom propre cité un autre mot, un nom commun, qui venait s'y accoller)... faudrait peut-être que je le revoie, hein ?


Une demoiselle blonde sourde et mutique (Sarah Polley) travaille dans une usine. Elle a l'air très malheureuse-mais-digne. On lui conseille de prendre des vacances (comme dit le patron "Je n'ai rien à vous reprocher, je suis content de vous, mais les autres se plaignent ; prenez donc des vacances !"). Elle en profite pour aller, non pas à Cocapacabana boire des tequila sunrise, mais sur une plate-forme de forage pour s'occuper d'un homme (ce grand machin de Tim Robbins)  blessé pendant un incendie (qu'on a vu au prégénérique) et atteint de surcroit de cécité temporaire. Elle va s'en occuper avec dévouement. Ils souffrent tous deux à cause de quelque chose, ils ont tous deux vécu un trauma, qu'ils finiront par se raconter mutuellement, après un patient (et touchant) jeu du chat (aveugle) et de la souris (quasiment muette)... et plus rien après ne sera désormais comme avant.

Le film se divise en trois parties : avant (l'usine and co) pendant (la plate-forme) et après (re l'usine and co). C'est incontestablement la partie centrale la mieux réussie, la plus dense, la plus riche, les deux autres n'étant somme toute que des parenthèses, exposition et conclusion. Le début nous présente Hannah à travers sa solitude et ses bizarreries : elle coupe son appareil auditif,  elle ne se nourrit que de poulet de riz et de pommes, elle stocke des dizaines de pains de savon qu'lle jette après s'être lavée avec une seule fois, etc... Elle parle très peu, semble confinée au dedans d'elle-même. Blessée. Attention, elle souffre, elle a souffert ! semble surligner le scénariste.

Tout se met en place dès son arrivée sur la plate-forme. La caméra semble tout de suite plus dans son élément, posée au milieu de ce microcosme, et ne va pas se priver de nous en faire profiter. Le lieu, d'abord, genre de porte-avions, en plus cubique et rouillé, avec ses coursives, ses cabines, ses ponts et son bastingage, comme un énorme oiseau métallique accroupi au milieu de la flotte et de nulle part ; ses occupants ensuite, une poignée d'hommes (hmm le fantasme de la promiscuité masculine en milieu clos...) plus ou moins archétypaux (le boss, le cuistot, les machinos, le scientifique...) que la réalisatrice prend plaisir à présenter et à mettre en place, par petites touches intimistes / poétiques / esthétiques, comme une toile de fond agréable, un papier-cadeau enveloppant le huis-clos stérilisé dans l'infirmerie entre le Grand Truc et la Petite Chose. Même si on peut regretter justement que ce background soit parfois traité un peu désinvoltement...

C'est sûr, Miss Coixet sait filmer. Composition, cadrage, éclairage, couleur, c'est nickel. Bon c'est vrai, l'eau c'est photogénique, les différents plans de la plate-forme idem, et quand elle a la bonne idée d'y rajouter des inserts comme une oie qui court, un cuisinier barbu (bon là il s'agit je l'avoue d'une esthétique strictement personnelle...),c'est plutôt plaisant à l'oeil. 
Alors d'où me vient cette sensation de ... flottement ? Peut-être dans la résolution -un chouïa pataude mais c'est rien de le dire- du secret de l'héroïne. Plaf! on se doutait bien qu'il y avait quelque chose d'épouvantable caché derrière sa douleur silencieuse, mais la chose  elle-même, et surtout la façon de nous la faire ainsi découvrir, narrée par la demoiselle, n'apporte rien, voire même plombe carrément la fiction. C'est dur d'en parler sans en parler tout en en parlant, mais je ne peux tout de même pas vous mettre tous les points sur tous les i!.

On dirait qu'elle a voulu en faire trop. C'est dommage.

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21 mai 2006

femmes femmes

VOLVER
de Pedro Almodovar

Il ya deux cinéastes dont je n'accepte pas de voir les films en vf : Woody Allen (à cause de l'insupportable voix nasillarde qu'ils lui avaient collé au début pour les doublages) et Pedro Almodovar, parce que c'est en español, tout simplement. et que j'aime entendre parler español.
Hier j'avais donc mon rendez-vous annuel avec l'ami Pedro (mai = Cannes = nouvel Almodovar). Je dois avouer que les deux derniers ne m'avaient pas vraiment convaincu (La mauvaise éducation était beaucoup trop -et inutilement- embrouillé au niveau de la narration et Parle avec elle ne m'avait pas semblé justifier l'engouement critique et public qu'il avait suscité -en plus je m'étais amusé à n'en faire qu'une lecture crypto-pédé entre les deux interprètes mâles-). Mon film de lui préféré c'est La fleur de mon secret, mais bon des goûts et des couleurs, hein...

Tout ça pour dire que je suis sorti de Volver avec le sourire. C'est un bon Almodovar. Avec une scène d'ouverture qui décoiffe. L'anecdote est en même temps simplissime et effroyablement compliquée (genre télénovela, familles (dé)composées, secrets du passé, incendie meurtrier, fantôme...) mais surtout, pourrait-on dire, particulièrement sage (pas de pédé, pas de transexuel, pas de cocaïne, pas de travelo... bon on a quand même un chouïa de téléréalité, un cancer, un ou deux petits pétards, mais c'est juste pour détendre, comme dit un des personnages) Que des femmes donc, ou quasiment. Qui passent le premier quart d'heure à se bécoter (jamais vu autant de bisous en si peu de temps!) Avec bien entendu comme problématique centrale (mais je ne vous apprendrai rien) la figure de la mère.
L'oeuvre de la maturité, écrira-t-on bientôt ?
Rassurez-vous, ce n'est pas encore Le Dialogue des Carmélites, hein...

Il y a une franchise almodovar, comme il ya une franchise allen. Dès le générique , (noir et blanc et jazzy chez l'un, graphique et coloré chez l'autre), on est tout de suite comme chez soi, le réalisateur vous tend les pantoufles, on s'y installe... Volver a ce charme rassurant (consensuel ?) On est en terrain de connaissance, au milieu d'une galerie des glaces où ne seraient représentées quasiment que des figures féminines (les hommes du film sont tous de passage, figures fuyantes, apparus disparus, partis ou sur le point de) . Mères, filles, épouses, tantes, soeurs, toutes elles vibrent, cherchent, bougent, pleurent, dans une sorte de ballet plutôt sombre -mais jamais morbide- en tout cas beaucoup plus serein que ce qu'on a déjà pu voir chez Almo par le passé.

Moins excessif, certes, mais toujours avec ces traits d'humour (ces saillies ?) qui font mouche à intervalles réguliers (des phrases comme "Ca sent le pet" lorsqu'une fille reconnaît olfactivement sa mère, on ne les trouvera certes pas chez Bergman) mais surtout, il y a là-dedans un argument de taille (et de charme) : Penélope Cruz. Ouahhh!!! Penélope choucroutée déstructurée sublime. Penélope l'oeil charbonneux, le popotin assassin, la larme photogénique et la poitrine accueillante... (j'avoue avoir presque été pris d'un affreux doute, en la regardant : et si j'étais un hétérosexuel refoulé ?) Bien entendu, inutile de préciser que tout le reste de la distribution est aux petits oignons. Un grand bonheur que de revoir Carmen Maura (ah... Femmes au bord de la crise de nerfs est mon autre almodovar préféré!), et un regret : l'absence de Marisa Paredes (mais comme disait ma copine Dominique Qu'est-ce qu'elle aurait pu jouer, hein, l'arrière-grand-mère ? Quand je vous dis que les femmes sont cruelles....)

Bref, tout ça est très agréable.

Le petit problème avec les films d'Almodovar, c'est que ce ne sont pas des films de garde (comme on dit d'un vin de garde). Ils sont, non pas délétères (comme je l'avais écrit -mal à propos- à propos d'un autre film, et qu'après avoir vérifié dans le dictionnaire suite à la remarque d'un lecteur, je me suis aperçu que le sens en était "dangereux" (ex : un gaz délétère) et non pas "qui  a tendance à disparaître rapidement, à s'évaporer avec facilité" comme je le croyais), mais donc plutôt évanescents (c'est ce mot qui se rapprocherait le plus de ce que je veux dire...mais si vous avez une meilleure proposition...) D'une année sur l'autre, il ne m'en reste hélas pratiquement plus rien. Pourtant c'est bien foutu, bien filmé, bien photographié...
Juste pour le plaisir ???

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20 mai 2006

pouvoir(s)

(vous pouvez sauter directement au dernier paragraphe, c'est là qu'est ce que je voulais dire...)

Je l'ai déjà dit, je suis plutôt du genre petite chose fragile (bon, avec du bedon, d'accord, mais ça n'a vraiment rien à voir, c'était purement métaphorique)
Je suis d'un tempérament plutôt paisible, et ce que je déteste par dessus tout c'est les situations de conflits. Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour les éviter, et d'une façon générale, pour éviter l'affrontement (j'ai fait mienne cette phrase de Jules Renard :  "N'écoutant que son courage qui ne lui disait rien, il se garda bien d'intervenir.").
Je n'ai aucune ambition professionnelle, aucune aspiration au commandement. (On me l'a souvent reproché, ce fameux "manque d'ambition", mais il est là, et bien là, heureusement.)

Au départ, quand j'étais jeune (il y a longtemps) je croyais qu'on était tous pareils. Et que ça serait toujours comme ça. Que les adultes commandaient et les enfants obéissaient, que le mur de Berlin existerait jusqu'à la fin des temps, que les bébés apparaissaient mystérieusement dans un lieu appelé maternité, que tout ce qui était écrit était vrai, que chaque fois que je passais un examen il y a avait un bon génie qui me protégeait et me faisait le réussir, que si, quand on était petit on n'avait pas d'argent,  quand on était grand forcément on en avait plein, que quand on réussissait moyennement sans se fatiguer, à quoi bon se décarcasser davantage pour réussir mieux, hein ?
Une des choses les plus importantes que mon père m'ait appris, c'est "Ne t'en mêle pas. Reste à l'écart. Ne te fais pas remarquer."
Oui oui, j'avais de qui tenir, hein ? Mon papa était un faible à tendance solitaire qui a collectionné les emmerdes pendant sa vie encore mieux que certains collectionnent les timbres. Je pense qu'il a été malheureux toute sa vie, avec une constance admirable et un entêtement exemplaire.
J'ai donc grandi avec dans un coin de ma tête soigneusement calligraphiées les injonctions paternelles. Et je m'en trouve plutôt bien. J'accorde beaucoup d'importance au respect de l'autre.
Et c'est là que j'en viens à l'objet de ce post (qui devait à l'origine ne faire que trois lignes, et qui a largement digressé...)
Oui quand j'étais petit, je croyais ça, pas de commandant et pas de simple soldat, pas de patron et pas d'ouvrier, pas de chef et pas d'apprenti, pas de moi je sais et pas de toi tu fermes ta gueule. Tous à la même hauteur.
Je sais je sais, j'ai toujours été un doux rêveur...

Et il ya des choses, en ce moment, que j'entends et que je vois et qui me font mal, parce qu'elles m'évoquent des choses personnelles et/ou douloureuses. Il s'agit de personnes de mon âge (avec donc grosso modo la même expérience du boulot) qui ont grimpé avec succés les échelons de la hiérarchie et du pouvoir dans ce métier et se retrouvent donc à présent en position de chef, de commandant, d'oeil du Maître, de moi je sais, et qui prennent soudain très à coeur (comme si la survie de l'espèce en dépendait) de contrôler avec un zèle excessif le sérieux et le bien-fondé du travail de certains débutants dans la même branche, (pas forcément encore formatés, d'ailleurs, et c'est tant mieux) et qui (ces personnes) semblent avoir désormais complètement oublié qu'elles ont (bon d'accord c'était il y a longtemps) été elles aussi un jour des débutants, avec le droit à l'indulgence et à l'accompagnement (plutôt qu'à l'acharnement, à la suspicion, à la sanction. Ca, ça me fait mal. Et c'est en partie pour ça que j'ai -justement- refusé de grimper ces putains d'échelons. Qui suis-je pour juger, hein ?
Oui, je hais le pouvoir. Surtout quand il s'agit de ce pouvoir grenouille qu'on gonfle exagérément en espérant en faire un pouvoir boeuf.

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19 mai 2006

je goûte

(...)
de la côte de boeuf
de l'artichaut
du kir-châtaigne
des garriguettes avec du sucre et de la crème
des carottes à la crème
du picon-bière
du poulet rôti (de Bougnon)
du très bon comté
des pâtisseries orientales
des chips cheese and ham flavor
du nutella à la petite cuillère
de la confiture de coings
du jus de framboise
du taboulé
des concombres à la crème
du pain complet
du roquefort avec du beurre
des moules marinières
du pâté en croûte au vin jaune
des amandes caramélisées
des anchois
des quenelles sautées à la poêle
de la crème dessert arôme biscuit
de la salade Neptune
du Lavandou
des biscuits de Montbozon
du jambon à l'os
des abricots
du lait frais
...

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18 mai 2006

dancing

D'aucuns appelleraient ça valse-hésitation.
Trois pas en avant, trois pas en arrière, trois pas su'l'côté, trois pas d'l'aut'côté.
A contre-temps, à contrario.
Chaque fois que je veux faire le plan non merci je ne danse pas je garde le sac de ma copine, c'est comme s'il venait me faire un clin d'oeil complice pour me faire venir sur la piste

Par à-coups. C'est vrai que c'est plus facile quand il est sorti complètement de ma vie.
Une semaine, voire des fois dix jours, où je ne pleurnichouille plus sur les traces, où même son souvenir reflue, marée basse, repli, et parfois même finit par disparaître. (la télé en veille qui se coupe automatiquement au bout de 4 minutes. Clic! Noir)
C'est vrai qu'alors je suis bien plus calme, stable, plat, égal.
Pas d'inquiétude, la vie petite, le quotidien les affaires courantes.
C'est plus calme, c'est sûr, mais bien moins intéressant.

C'est lui qui à chaque fois vient me rechercher, (comme on attrape un lapin par les oreilles), me faire coucou (hello plutôt) sur msn. Une fois c'est pour parler des vacances, une fois c'est pour une correction orthographique, une fois c'est pour me demander si je n'aurais pas par hasard des dvd à lui, une fois c'est pour m'inviter à venir voir son installation aux bozarts (si je passe par là bien sûr), une autre fois encore (ça c'était hier soir) juste pour me dire que O Superman (de laurie anderson) l'aide beaucoup.

(...)

(vous vous rendez compte ? O Superman ? ma chanson à moi que j'aime tellement ??)

alors ok je corrige l'orthographe, je réponds que je n'ai pas les dvd, je dis que oui je viendrai, j'envoie les lyrics d'O Superman mais surtout surtout je n'interprète aucun signe (ni ne signe aucune interprétation, d'ailleurs). Zen.

Bien sûr, ça me fait plaisir qu'il fasse signe, qu'il ait envie de garder le contact, ça me fait plaisir qu'il me témoigne de l'attention, ça me fait plaisir qu'il pense à moi.
Comme danser la valse : je ne suis pas doué pour guider, je préférerais que ça soit lui qui conduise. Je me laisse donc.

C'est sans doute juste ça dont j'ai/dont il a besoin.

Bref, pas grand chose de neuf (j'allais écrire sous le soleil et voilà qu'au même instant il se met à pleuvoir comme vache qui pisse), hein ?

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17 mai 2006

journée

...nationale contre l'homophobie
(ça n'aurait pas été mieux "pour l'homophilie" ? ok, je pinaille je pinaille...)

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... je suis amoureux de ces images...

16 mai 2006

(at)tendu

C'est un rectangle de bristol bleu clair sur lequel est collée une étiquette portant 4 chiffres.
Un rectangle bleu que j'ai sorti de mon portefeuille où je le gardais depuis vendredi au bout de cinq minutes  que j'étais assis dans la salle d'attente.
Un rectangle bleu que je me suis mis à triturer entre mes doigts, de plus en plus nerveusement au fur et à mesure que le temps passait, que mes trois bourrins (dont une bourrinette) de voisins n'en finissaient pas de sous-entendus chuchotés en gros rires entendus, que mon cerveau commençait à gamberger (on dit "battre la campagne", non ?) cherchant les raisons qui pourraient faire que je l'ai, et comment j'allais réagir si, et comment je continuerais après "au cas où..."
Un rectangle bleu dont je me suis soudain plu à penser qu'il avait la couleur de l'espoir (c'est bête, hein, mais dans ces cas-là on se raccroche à des trucs bêtes), et que j'allais finir par plier lorsque le médecin est apparu et m'a dit d'entrer.
Un rectangle bleu que j'ai posé sur le bureau, pendant que le toubib farfouillait dans son ordi (dont l'écran m'était caché) et cliquait des trucs et des machins (je trouvais que ça commençait à faire un peu long, que le temps se dilatait un poil trop à mon goût), jusqu'à tapoter enfin mon fameux code à quatre chiffres sur son clavier (j'observais alors avec une extrême attention l'expression de son visage pendant la lecture des résultats.)
Imperturbable, sa voix neutre m'a énoncé HIV négatif hépatite machin négatif et j'ai enfin senti la pression qui se relâchait au dedans.

(Pffff...)


Merci docteur au revoir docteur


Donc je n'ai rien, rien de rien. Juste de la vieillerie ?
Je pense que je devais être beaucoup beaucoup plus souriant en repassant dans la salle d'attente...

15 mai 2006

expresso

FRERES D'EXIL
d'Yilmaz Arslan

Tout faux. Au début du film, (oui oui je peux faire plusieurs choses en même temps : regarder un film et penser à ce que je pourrais  écrire dessus) je me disais que j'allais commencer ce billet (ouah fastoche) par un truc du style "Comme le café turc, blabla fort et noir blabla à boire avec précaution, etc... avec peut-être un jeu de mots sur fort comme un turc et basta..."
Sauf que le film est moins turc que kurde.
(Et je ne m'y connais pas assez en café pour m'étendre sur le café kurde...)

Un jeune kurde, Azad,  part en Allemagne rejoindre son frère grâce à l'argent que celui-ci a envoyé à la famille. Or il s'avère que ledit frère en question est un sacré salopard de proxénète veule, violent, cynique, beurk quoi. Azad (celui-là même, donc, le jeune frère) rame, dort en foyer, (où il fait la connaissance d'Ibo, un autre (très jeune) kurde) exerce au black dans les toilettes son métier de barbier pour quelques clopinettes, bref tente de survivre pour le mieux. Manque de bol, il va croiser le chemin de deux frérots turcs un peu agités du bocal, et le drame de chez drame va pouvoir se mettre en branle...

C'est noir, très noir, très très noir. (Trop ?) Opaque pourrait-on dire, presque. La narration est nerveuse, heurtée, pleine d'ellipses (ce qui ne la rend que plus efficace), excessive (dans son propos plus que dans sa forme). Un pitbull hargneux, un méchant éviscéré, un gamin violé, des tripes dévidées, voire même bouffées toutes cru par le susdit pitbull, quelques tabassages en règle, une oreille tranchée, un autre méchant égorgé, bref ça charcle et ça gicle un peu à tout va.

Les méchants frangins sont très affreux, ils ont des lunettes noires des cranes rasés tribaux et des flingues gros comme des paquebots (qu'ils rangent négligemment dans leur pantalon à l'arrière et qui font un beau bruit de flingue quand ils tirent avec). En plus ils fument dans le métro et ne supportent pas qu'on les appelle "mon frère"... Et font le désespoir de leurs parents.

Mi-docu, mi-polar, mi-film à thèse (mais mais ça fait déjà plus de trois moitiés...) FRERES D'EXIL, en l'état, pourrait souffrir de la comparaison avec d'autre oeuvres similaires (HEAD ON de Fatih Akin, par exemple) plus... (solides ? abouties ??) mais, tel quel, emporte globalement le morceau (de bidoche) par l'honnêteté du regard.
On lui pardonnera ses maladresses et ses excès un peu gore en arguant que s'il a raflé le Léopard d'Argent à Locarno 2005, si le réalisateur a dédié son film à Pasolini (excusez du peu!) il doit certainement y avoir de bonnes raisons.
Beaucoup de colère, trop de rage, un peu d'amour (heureusement) : comme la vie, hélas ?

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14 mai 2006

z'habits

Récupéré ce sac d'un magasin local qui vend des habits pour messieurs.
(le sac est trop grand pour être scanné en entier, je l'ai donc fait par morceaux )
Ca donne envie de regarder de plus près la marchandise, non ?
De se dire "oh la la mais j'ai plus rien à me mettre, moi, faut que j'aille vite me racheter des z'habits!

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14 mai 2006

glycémie

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La photo n'est pas terrible, et ne rend pas justice à ces sublimes pâtisseries qui hier soir, avec un saladier de garriguettes (avec crème fraîche et sucre!) ont conclu en apothéose un repas entre amis. D'amis de trente ans, si si, dont certains que je n'avais pas revu(e)s depuis un certain temps. Et que j'ai retrouvé(s) avec un immense plaisir.

Par chance, j'étais en possession de tous mes sens au moment du dessert (le médrol ® ne fait pas encore effet à plein temps, pour l'instant c'est juste par moments, et là coup de bol  c'était le bon!), j'ai ainsi pu profiter de  chacune de ces merveilles. (C'est vrai que m'est venu sur le tard un gros faible pour les pâtisseries orientales -en même temps qu'une fascination pour ceux qui les fabriquent et/ou les vendent- surtout quand je suis à même d'en apprécier toutes les finesses et les subtilités... J'ai envie de tout goûter !)

"Oui, on a besoin de sucre..." disait-on avec mon ami Emma, en en partageant encore une, puis encore une autre et ainsi de suite, au terme d'un repas où la conversation avait successivement évoqué le(s) cancer(s), le travail de deuil, l'appréhension de la cinquantaine, les régimes amaigrissants, le cholestérol, les plongeons dans les piscines vides, les difficultés professionnellles croissantes, la politique du "faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais", l'excès d'ambitions de certains et le manque d'autres, le délabrement politique en haut lieu, bref tous sujets pas spécialement lénifiants.
Besoin de douceur, de délicatesse, de raffinement, de plaisir.

Nous étions six, assis, amis,  cinquantenaires ou avoisinants, et c'était tellement bon d'être juste là, comme avant, comme toujours, autour de cette table, avec le parfum des fraises, les goûts de fleur d'oranger, de pistaches, de roses, de miel (et autres loukhoumesques douceurs), et l'odeur du café chaud, avec Glenn Gould en fond sonore...


Oui, vraiment, on a besoin de sucre...

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