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lieux communs (et autres fadaises)
13 février 2009

au-dessus de l'armoire

RICKY
de François Ozon

Certains diront que ça ne vole pas haut, d'autres que ça ne casse pas trois pattes à un canard, d'autres encore que ça manque d'envergure... Laissez-les donc jacasser. Le dernier film de François Ozon (après le superbe Le temps qui reste et l'insupportable Angel) est -littéralement- un OVNI. 
C'est un exercice périlleux que d'en parler sans en déflorer le sujet, sans dévoiler ce qui, au bout d'une demi-heure, fait soudain bifurquer l'histoire suivant une direction qu'on n'aurait pas forcément attendue. (mais je me rends compte que maints critiques n'ont pas eu ce genre de scrupule, et je trouve que c'est dommage de ne plus avoir la surprise...)
Une mère célibataire (Alexandra Lamy) élève seule sa fille, vit ric-rac, à l'étroit dans son appart, avec des loyers de retard, bosse dans une usine de produits chimiques. Elle rencontre Paco (Sergi Lopez, large et confortable comme une armoire normande... J'attends avec impatience le jour, où, dans un film, Sergi Lopez se prénommera Georges ou raymond ou Otto), ils font rapidement connaissance dans les toilettes de l'usine  se mettent en ménage, et les voilà à trois, jusqu'à ce qu'arrive un joli bébé, rigolard (et vraiment très expressif), Ricky, portant la petite famille à 4. Et c'est là que tout commence...
Une vie très banale et morne et prosaïque, comme vous, comme moi,qui va soudain se transformer, à cause (ou grâce à) ce bébé. Ozon filme des prolos, avec des vies de prolos et des problèmes de prolos, dans des décors de prolos (finalement, huhu, on ne serait pas si loin de Louise-Michel...) comme il filmerait des spécimens ornithologiques dans un zoo. Tout ça est un peu grisâtre, un peu froid, un peu aigre, jusqu'à ce qu'un élément fantastique vienne, non pas transfigurer (on n'est pas, yop la boum,  chez Disney) mais juste un peu la dévier de son ornière. Cette vie lugubre (HLM, loto, poulet du dimanche, clic-clac, engueulades) avec des problèmes strictement terre-à-terre va être amenée à prendre un certain essor, et voir soudain s'élever un peu son propos...
Je suis sorti de là avec un sentiment assez mitigé (le film a cassé deux fois, dont, la première juste avant la "révélation", on aurait dit un coup de pub...) Tout ça ne m'a pas vraiment fait rêver, ni sourire, ni vraiment énervé. Juste bof. Ozon nous tend un miroir, au reflet assez pathétique, sur lequel il aurait gribouillé un genre de sourire, un peu crispé parfois... Il est beaucoup question d'amour et d'affection, de manifestations d'amour, de celles qu'on attend, qui manquent souvent, dont on est frustré, ou sur lesquelles on se méprend, et tout ça finit par vous coller à la longue un peu le moral dans les chaussettes.

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12 février 2009

tronçonneur (matinal)

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11 février 2009

chérie je me sens rajeunir

L'ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON
de David Fincher

La vie à l'envers... J'ai été étonné de découvrir au générique qu'il s'agissait de l'adaptation d'une nouvelle de Fitzgerald, je pensais qu'il s'agissait plutôt de la nouvelle de Ballard Régression, découverte il y a longtemps dans l'extraordinaire anthologie Territoires de  l'inquiétude due à Alain Dorémieux, compilation de véritables merveilles, maintes fois lues et relues (trois textes de Ballard, trois de Disch, deux de Matheson, un de Sturgeon) nouvelle qui m'avait à l'époque fort impressionné, et se terminait par ces mots sybillins Avec bébé, ça fait un.
J'ai donc vu le film, hélas, en VF dans le bôô cinéma, ce qui a peut-être d'ailleurs influé sur mon jugement (je l'ai trouvée plutôt lourdingue). L'histoire, donc, est troublante, celle d'un amour entre une femme normale (bon, c'est Cate Blanchett, tout de même) et un homme qui vit à l'envers (en rajeunissant chaque jour, Brad Pitchounet...). Les effets spéciaux sont là, d'un bout à l'autre, parfois véritablement époustouflants (faire vieillir quelqu'un au cinéma, ça , on connaît, mais le faire rajeunir, alors ça, chapeau!), la structure narrative est habile (l'histoire est lue, de nos jours, par une jeune fille à sa mère mourante, dans un hôpital, tandis que se prépare un cyclone) et le traitement est very ricain : des moyens, visiblement beaucoup de moyens, pour une reconstitution très soignée, une fresque romanesque échevelée, une histoire d'amour grandiose, bref un grand spectacle pour grand écran, avec son flot de lyrisme (et parfois sa guimauve), ses méandres, sa voix off, ses digressions, ses histoires dans l"histoire (l'histoire de Monsieur Gâteau, l'histoire de l'homme foudroyé sept fois, l'histoire du taxi et de la dame en retard) ses séparations et ses retrouvailles...
J'avais dans la tête, au début, le mot folklorique, en sachant que ce n'était pas exactement le bon. Puis sont venus cliché (pas tout à fait juste non plus) et chromo (qui, lui,  conviendrait presque...) Vous savez bien, le genre de scènes d'époque, avec des couleurs d'époque, des lumières d'époque, des accessoires d'époque, où rien absolument rien ne manque tellement pas à la reconstitution que ça en devient presque agaçant. C'est si léché que ça en devient trop lisse, si aseptisé (je pense surtout à toutes les scènes de bateau, à mon sens beaucoup trop propres...) que ça en serait presque insupportable.
Pour rester dans les métaphores maritimes, le film prend la mer aux couleurs du mélo (la mère morte, le bébé abandonné, le père repenti, la nourrice au grand coeur...) puis bifurque (cabotine ? ) vers la chronique d'apprentissage (l'alcool, le bordel, le remorqueur, la guerre...), avant de prendre son rythme de croisière de Quand Harry rencontre Sally... pendant cinquante ans, dont il suffirait de peu, de temps en temps, pour que les scènes basculent dans le grotesque mais que le réalisateur parvient (presque) toujours, in extremis, à tirer du bon côté.
Les effets spéciaux, sont, je l'ai déjà dit, assez bluffants. Le générique en boutons est assez rigolo, et l'affiche plutôt très laide. Voilà. On n'est pas forcément aussi content qu'on pourrait l'être, mais on ne saurait dire exactement pourquoi. Euh, qu'est-ce que j'ai encore fait de ma tétine ?

11 février 2009

mirliton

(vers de)

"Ce cul appétissant  que tend le tronçonneur
Vous met, dès le matin, d'une excellente humeur."

ou bien

"le cul sublime et rond que tend le tronçonneur
Me met dès le matin d'une excellente humeur."

(images suivent)

9 février 2009

du pied gauche ?

(philosophons Café du Commerce...)
Encore expérimenté ce matin le matin qu'il vaut mieux se lever de pas trop bonne humeur (sans toutefois de raisons vraiment particulières, peut-être juste le fait qu'on est épuisé parce qu'on a beaucoup - trop ,- rêvé ?) Bref, quand on arrive sur le lieu de son travail, on n'a pas vraiment un sourire qui va d'une oreille à l'autre, ni on ne chante dans les couloirs des cantiques comme un sachristain sous amphètes ou des vieilles chansons de Régine qu'on a d'ordinaire tant de plaisir à grasseyer, mais on n'a pas non plus le point au plexus, les larmes aux commissures, embusquées, ou le souffle très court qui régulièrement vous pousse à soupirer ; non, on est juste un poil ronchon, comme ça, sans exactement y trouver de cause (c'est lundi matin ? on part travailler ? la journée va être longue ? il reste encore deux semaines ?)
Et puis, c'est là que ça devient un peu -et toujours aussi inexplicablement- plus agréable, un peu par ci, un peu par là, comme si chaque personne rencontrée vous caressait avec une plume, et chaque minute qui passe (comme la médaille d'amûr) vous fait un peu plus joyeux (qu'hier) et moins malheureux (que demain). Et voilà qu'il se met à neiger, et que tout le monde colle son nez à la fenêtre, dans un brouhaha joyeux, et qu'on en est secrètement tout attendri, même si en apparence on fait les gros yeux et qu'on dit qu'on n'a pas que ça a faire, regarder la neige tomber (mais on ne se prive pas de la regarder aussi,  quand même, du coin de l'oeil...)
Et puis voilà, on réalise soudain qu'on n'est plus du tout grinchouillou, que le nuage nocturne s'est désagrégé, et qu'on a envie, dans la cour, avec les collègues chéries (bien qu'il faudrait dorénavant ôter le e final mais c'est dur de changer les habitudes) de faire l'idiot avec la capuche du manteau qui vous transforme en gogol, et même qu'on le fait, et qu'on se marre comme des baleines...

8 février 2009

questionnaire de proust

La dernière question en est, me semble-t-il
- Etat présent de votre esprit ?

Voilà, à peu de chose près, le mien :

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6 février 2009

micro57

*

"le noir c'est plus cher que le blanc..." (entendu, derrière moi, à une virile tablée)

*

j'oublie, de plus en plus (pourtant j'exerce ma mémoire)

*

"Je ne suis pas social" ou "Je ne suis pas sociable" ?

*

On vient de me piquer (sur le parking de la Maison des Assoc') le bouchon de réservoir de ma (vieille) 306. Je trouve ça mesquin.

*

Je n'avais pas réalisé à quel point la musique de L'étrange Noël de Mr Jack était belle.

*

Au rayon boulangerie, une mamie tâte longuemnt et scupuleusement chacune des baguettes emballées, comme pour découvrir la baguette idéale.

*

le mot albañil, aussi est très joli.

*

un spectacle un peu alangui (comme une durasserie sud-américaine)

*

le jeune serveur rebeu avait au bout du doigt un pansement attendrissant

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C'était un Kévin qui a cuit les beignets...

*

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Il y avait ce matin-là un éclairage orange, étrange, quasi surnaturel
(comme de fin du monde ?)

*

2 février 2009

grace and danger

J'ai appris dans Libé la mort de John Martyn.
Ca m'a fait tout chose...
Ca m'a rappelé l'année 85, ou un certain adorable barbu me fit découvrir cet autre non moins adorable barbu... Ce mec avait une voix superbe. Et un sacré caractère!

John_Martyn_In_Session_At_The_367230

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