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lieux communs (et autres fadaises)
4 juillet 2013

bienvenue à naplouse

L'ATTENTAT
de Ziad Doueiri

Fête du Cinéma. "On" ne l'avait pas programmé, et je ne suis pas sûr que je serais forcément allé le voir, autrement. Et pourtant... j'aurais manqué une belle baffe. Après Rock the casbah et Inch'Allah, on était, en peu de temps, en territoire connu.
Un médecin palestinien dit au revoir à sa femme qui ne peut pas l'accompagner pour recevoir un prix prestigieux devant une noble assemblée (le couronnement d'une carrière). Pendant la cérémonie, juste avant qu'il monte sur scène, elle lui envoie un coup de fil auquel il ne répond pas. Le lendemain, il apprend qu'un attentat-suicide a eu lieu, tuant 17 personnes (dont 11 enfants) et que c'est sa femme qui était la kamikaze en question. Après un moment d'incrédulité face à cette nouvelle, il  tente de comprendre le poursquoi et le comment de cet acte  épouvantable.
Dès le début du film, une phrase a résonné à mes oreilles "Tout juif est un peu arabe, et tout arabe est un peu juif..." qui a le bon sens (la facilité ?) de remettre tout le monde sur un pied d'égalité... Au fur et à mesure qu'il enquête d'abord sur les dernières heures de sa femme, ensuite sur tout ce qu'elle lui a caché, Amine (le chirurgien) est confronté aux deux revers de la médaille, le juif et l'arabe, justement. Il va être amené à revenir à Naplouse, où vit sa soeur qu'il n'a pas vue depuis des années, se confronte à un passé (et une histoire familiale) qu'on lui reproche d'avoir fui, d'avoir trahi la mémoire des siens en pactisant avec "l'autre", et où toutes ses tentatives d'explications se heurtent à un rejet "Tu n'es pas le bienvenu ici, repars à Tel Aviv..." Qui a raison ? Tout le monde. Qui atort ? chacun des deux. Dès le début des recherches d'Amine, on sait qu'il n' y aura -forcément- pas de réponse, pas de réponse claire ou tranchée.
Le réalisateur a l'extrême intelligence de progresser en zigzag, ou , mieux, en spirale (l'attentat, la religion, l'extrémisme, la violence, les racines) au profit d'un camp puis de l'autre, alternant les questions et les réponses  en ping-pong (tac, un coup d'un côté, et pan un coup de l'autre), dans un film à la facture extrêmement aboutie et solide (mais presque trop lisse par moments pourrait-on avoir le sentiment), nimbé d'une belle musique atmosphérique et dotée d'acteurs excellents investis en des personnages tout aussi forts... Avec, pour conclusion, qu'il n'y a pas de solution...
Une réussite.

20510049

 

3 juillet 2013

dans les cordes

LES REINES DU RING
de Jean-Marc Rudnicki

Oui oui, je sais... la fête du cinéma... le prix attractif... une avant-première... dimanche soir... un instant d'égarement... on se laisse aller... vous savez ce que c'est, non ?
Bref je suis allé voir ce film dont, une semaine auparavant, je n'avais jamais encore entendu parler... Les reines du ring est au catch ce que La grande boucle était au tour de France : une aimable plaisanterie, franchouillarde souvent, drôle quelquefois, noyée dans quelques hectolitres de sentimentalité (familiale et/ou conjugale) lourdaude, mais pourtant, pourtant, grâce à "l'abattage" de ses actrices principales (les 4 catcheuses : Marylou Berry, Nathalie Baye, Audrey Fleurot et Corinne Masiero -qui n'hésitent pas à payer de leur personne -, elles sont vraiment formidables,  plus la délicieusement choucroutée Isabelle Nanty) qui fait passer un assez "bon moment", et éprouver une relative indulgence pour ce qui aurait pu être juste un infâme brouet (et qui l'est, d'ailleurs, parfois, mais les autres spectateurs avaient l'air de vachement bien rigoler tout le temps, ce qui n'a pas toujours été mon cas...)
Partant d'un pitch tire-larmes (la pauvrette qui a passé 5 ans en prison, dont le fils a été placé en famille d'accueil, qui ne le voit qu'en pointillés, et que d'ailleurs c'est triste pasque son fils il l'aime plus, mais bon comme il aime le catch par amour pour lui et pour le reconquérir elle va devenir catcheuse), le film zigzague ensuite la thèse sociale (la vie des caissières qui n'est pas rose mais que ce sont de chouettes copines) la comédie sportive (comment devenir catcheuse quand on n'y connaît rien mais qu'on est des chouettes copines) la comédie sentimentale (x4 puisqu'elles sont quatre chouettes copines, ah non sauf qu'on ne connaîtra rien de celle de la bouchère - impayable Corinne Masiero -) tartinées d'épopée beauf (mater les culs des meufs, faire des concours de à qui boira le plus ou qui pissera le plus loin). Pitch qui sera d'ailleurs plus ou moins bâclé à la fin (comme beaucoup de choses d'ailleurs : elle abandonne enfin son beauf de mari et ose enfin lui dire en face qu'elle ne l'aime plus, , il reste dans sa famille d'accueil parce qu'elle est "cool" mais il viendra quand même la voir le week-end, elles perdent, mais finalement elles gagnent, bref rien n'a , finalement, vraiment de sens ou d'importance...) Avec une grosse baisse de rythme due à une énorme faute de montage : pourquoi ralentir ainsi et "casser" la scène du combat en la saucissonnant de dialogues mollassons et d'actions idem (Dussolier en camionnette, ça n'est pas le summum du palpitant...)
Deuxième cas, donc, et en peu de temps, d'indulgence coupable (et injustifiable diront certains) de ma part : devrais je me condamner, pour le principe, à revoir, par exemple, tout Glauber Rocha, pour la peine ? Arghhhh

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