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lieux communs (et autres fadaises)
27 novembre 2007

rapports

LA QUESTION HUMAINE
de Nicolas Klotz

Désemparé. Voici un film qui m'a laissé complètement désemparé. J'en suis sorti sonné (la dernière scène est tétanisante dans son absolu -et nécessaire- minimalisme), c'est la seule certitude.
Avant ? Je me souviens d'avoir été mal à l'aise, d'avoir gigoté dans mon fauteuil, mal aux jambes, changer de position, inconfortable, pas vraiment dedans, parfois. Le film nous dépeint le parcours d'un psychologue (Mathieu Amalric), rattaché au département des ressources humaines d'une multinationale (au nom allemand, le détail a son importance) et chargé par un sous-chef (Kalfon) d'espionner un chef-chef (Lonsdale) qui semble ne pas aller très bien dans sa tête, aux dires de sa fidèle secrétaire. Il va donc avancer masqué et s'en rapprocher, avec maintes précautions et milles paires de gants, pour découvrir ce qui cloche et pourquoi, va donc fouiller dans les archives, et finir par exhumer un passé nauséabond en mettant au jour un rapport d'ingénieur pondu dans les années 40, concernant l'optimisation du gazage des juifs dans les camions prévus à cet effet.
Le film progresse suivant deux, (voire même trois) axes parallèles mais entrecroisés (ce qui, géométriquement, je le sais, est une absurdité) : la "face visible" du personnage d'Amalric, avec d'une part son "travail", ses entretiens d'embauches, et d'autre part ses manoeuvres de "recherche", ses relations avec les divers protagonistes de l'histoire (le plus souvent relations de travail, en tout cas relations sociales) et la face cachée (ou nocturne) du même personnage, qui semble mener la nuit une vie apparemment inconciliable avec ses journées de travail quotidien.
Vie agitée, étrange, musicale, avec sa copine (chanteuse ?), sa bande, des raves plutôt mystérieuses dans des clairières, des abus de boissons et de substances prohibées, des situations, des rencontres, des comportements, bizarres, à moins que ce ne soient des rêves... Comme si, paradoxalement, au fur et à mesure que la première ligne de récit s'élabore, progresse, l'autre au contraire dérivait, se fragmentait, se désagrégeait. D'autant plus que le film est long (trop), et que j'ai eu, à plusieurs reprises, le sentiment que le réalisateur faisait durer chaque plan juste un peu plus longtemps qu'il n'aurait dû.
Le monde de l'entreprise est traité, dès le début (des mecs en costume sombre dans des toilettes immaculées) comme un objet de fascination et de répulsion (de sidération pour utiliser un terme en vogue), par définition inhumain et dégueulasse. Un monde très froid traité de façon très froide, normal qu'on finisse par claquer des dents. la qualité de l'interprétation n'y est pour rien. Oui, tout ça m'a glacé.

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