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lieux communs (et autres fadaises)
2 juin 2008

la belle si tu voulais....

UN COEUR SIMPLE
de Marion Laine

Il y a des actrices, comme ça, qui me transportent. A cause de leur rareté, et de leur justesse. Il y en a très peu. Et Sandrine Bonnaire en fait indiscutablement partie. C'est pour elle (et peut-être un peu aussi pour Flaubert) que j'avais envie de voir ce film.
Bonne surprise, déjà, une salle inhabituellement remplie pour un samedi 18h (on était au moins 16, pulvérisant ainsi les taux de fréquentation de "nos" films dans le bôô cinéma...) Le film de Marion Laine, comme la nouvelle de Gustave, raconte la vie de Félicité, une "servante au grand coeur". Pas une vie facile facile, qui verra au fil des années se succéder trahisons, départs, disparitions et morts de ceux qu'elle aime : Théodore, un paysan (qui la demande en mariage et préfère finalement en épouser une plus vieille et plus riche), Victor, son neveu (qui s'engage dans la marine et mourra du typhus) , Clémence la fille de sa patronne (qui mourra au couvent), Loulou,  le perroquet (qui mourra, lui, de froid), et Mathilde, sa patronne, incapable semble-t-il d'exprimer le moindre sentiment aimant (qui mourra, on ne sait pas comment, peut-être d'un excès de laudanum ?), et à qui Marina Foïs offre une étonnante incarnation, toute en lèvres pincées et mutisme affectif.
Un film très soigné, une interprétation excellemment homogène (homogènement excellente ? Il faudrait nommer tout le monde...), une adaptation personnelle (Marion Laine n'a pas fait que retranscrire la nouvelle de Flaubert, elle se l'est véritablement appropriée) pourtant on reste un tout petit peu sur sa faim. Il manque un petit quelque chose, un poil d'audace formelle, un montage un peu plus resserré, un petit grain de folie, pour que le film enthousiasme vraiment. Tel quel il est déjà très bien, peut-être juste un peu trop sage, timide, compassé (c'est peut-être l'histoire et l'époque qui le veulent...). Mais bon Sandrine Bonnaire est excellente d'un bout à l'autre et vaut, déjà à elle seule, le déplacement, et puis ce sous-texte quasiment lesbien est tout de même assez troublant, non ?

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