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lieux communs (et autres fadaises)
16 juin 2010

tomates-cerises

FEMMES DU CAIRE
de Yousry Nasrallah

Le générique est aux petits oignons (aux petites tomates, plutôt, et aussi à la rondelle -de citron-), une suite de (très) gros plans culinaires superbes des légumes susdits, sur fond de musique mélancolique (images dont on se demandera par la suite quel rapport elles peuvent bien avoir avec tout ce qui suit...) Le film, lui, suit les promesses de son titre, et c'est bien de femmes dont il va être question, en plusieurs portraits / histoires / interviews, dans l'émission-télé animée par l'une d'entre elles ( l'héroïne,dont l'histoire constituera le fil blanc du film.)
Comme a dit mon ami Hervé, "C'est un film courageux, pour une sortie en Egypte..." Le réalisateur, venu du documentaire, ne craint pas d'aborder frontalement des problèmes "qui peuvent fâcher" tels que le port du voile, la corruption politique, l'avortement,le divorce, la veulerie des mâles (d'une façon générale), et l'exploitation des femmes (sur tous les plans).
Un film courageux, donc, un film riche (à la fois par son contenu narratif et par les moyens financiers dont visiblement il dispose, un film beau (il y a là-dedans un sens certain de la narration, et incontestablement des vrais moments de cinéma (la scène dans le bus est superbe, et justifierait à elle-seule la vision du film...). Que des qualités, et pourtant.
(Et pourtant... je culpabiliserais presque d'attaquer un film qu'on pourrait juger inattaquable. Sur le fond, c'est certain. Et pourtant. j'aurais davantage de réserves sur la forme. Pour raconter ses trois plus une histoires (le titre original du film évoque Shéhérazade...) le réalisateur (et son scénariste, celui de L'immeuble Yacoubian) ont adopté la forme même (pour mieux la subvertir ? ) du cinéma grand-public égyptien (enfin, ce qu'on en connaît) : le mélo-loukoum (avec bellâtre huileux, beauté voilée -ou pas-,vierge intacte, mère possessive, mari ombrageux,  honneur de la famille, etc.).
J'avoue que j'ai pensé plusieurs fois au dernier film de Chahine que j'ai vu (et dont je me souviens juste que je ne l'avais pas trop aimé... peut-être que le mélo-loukoum, ce n'est pas ma tasse de thé -à la menthe- ?) Oui, j'ai trouvé ça un poil trop long, et un poil indigeste aussi. Pas complètement réussi. Trop de sucreries et de coquetteries stylistiques, peut-être. Avec une vingtaine de minutes en moins, la pâtisserie orientale eut mieux passé je crois. C'est peut-être aussi l'hétérogénéité des éléments qui n'en assure pas au mieux la digestibilité / lisibilité. Il y a des choses extrêmement belles et réussies, je l'ai dit, et il y a aussi d'incroyables (incompréhensibles ?) lourdeurs et/ou maladresses (surtout au niveau de la structure du film, et du jeu des acteurs -qui ne sont pas tous au même niveau, et où, il faut le reconnaître, ce sont les femmes qui tirent haut la main leur épingle du jeu...)
J'étais d'accord avec Dominique, même si on avait du mal à expliquer clairement notre insatisfaction .: "peut-être trop de ceci, ou pas assez de cela... En tout cas y a un truc qui va pas..." Peut-être que si tous mes amie(s) qui l'avaient vu avant moi n'avaient pas claironné combien ils avaient trouvé ça excellent. Peut-être juste la déception ? Moi qui ne lisais déjà plus les critiques, avant, dorénavant je n'écouterai pas les ami(e)s non plus...

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