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lieux communs (et autres fadaises)
21 mai 2011

pitbull

LE GAMIN AU VELO
de Luc et Jean-Pierre Dardenne

Au début c'est presque un peu agaçant, tant on sait tout de suite qu'on est chez les frères Dardenne. Rosetta n'avait qu'une idée en tête : trouver du travail, eh bien, ici, Rosetton (en vrai,dans le film, il s'appelle Cyril) n'a qu'une idée en tête, retrouver son père, qui l'a planté dans un foyer avec la vague promesse de revenir le chercher un de ces quatre...
Rosetta marchait vite et la caméra à l'épaule la suivait, de dos, Cyril aussi est très speed et n'arrête pas de courir sur les traces de ce père évanoui. On le suit. A pied d'abord, puis en vélo. Car sa route va croiser celle de Samantha, une jeune coiffeuse, qui va d'abord lui rapporter son vélo (que son salaud de père avait revendu) et le prendre sous son aile -et accessoirement chez elle- tous les week-ends, l'aider dans cette quête, jusqu'à lui organiser un rendez-vous avec ledit père, qui a visiblement d'autres chats à fouetter. Bref, une vraie de vraie gentille, ce qui n'est pas si courant dans le DardenneLand. Révolte, misère, coups tordus, violence sociale et familiale, relation fils/père,c'est sûr, on est en terrain connu, et pourtant, plus le film avance, plus on se prend à dire que c'est plutôt bien fichu, que c'est vraiment du cinéma (la première apparition de Cyril en chrysalide enroulée dans ses draps, par exemple, fait mouche), et que , finalment ce petit  rayon de soleil, cette note d'espoir, fait du bien dans l'univers habituellement beaucoup plus noirâtre et glacé des deux frères...
Je suis ensuite tombé sur une interview des réalisateurs, et je dois dire que l'intelligence et la simplicité de leurs propos m'ont tout à fait séduit (ces gars-là ne ressemblent pas du tout à leur cinéma, ils rigolent!) ils ont parlé d'un conte, ce qu'avait aussi évoqué Cécile de France dans une autre interview (en ce moment, on voit beaucoup d'interviews Cannesques...), qui a été engagée comme Fée bleue de ce Pinocchio belge (et aussi -dixerunt les Dardenne- pour savoir si la greffe était possible entre une actrice "célèbre" et leur univers, et que - dans un éclat de rire commun- ben oui, c'était possible!)
En y regardant bien, c'est stricto sensu une structure de conte qu'ils ont donné à ce Gamin au vélo (le héros, la quête, la bonne fée, les méchants, l'objet magique, le lieu magique, les épreuves...) mais très habilement, dardennesquement, quoi, camouflée sous un épiderme de vraie réalité, avec des gifles, des sandwiches, des signatures de papiers chez le juge, et des robinets qu'on refuse d'arrêter de faire couler...
Côté interprétation, il faut, bien évidemment saluer le gamin, Thomas Doret, petit animal buté, raidi dans le déni (au début, on a envraiment envie de lui filer des baffes) et progressivement apprivoisé,  et la simplicité souriante de Samantha / Cécile de France, personnage d'autant plus attachant que rien n'est explicité des raisons qui la poussent à agir comme elle le fait. Les compères habituels (Jérémie Rénier, Olivier Gourmet,) répondent présent (Rénier -encore!- en père faible et lâche, Gourmet en barman), et on sort de là plutôt ragaillardi et souriant.
Mérité-ce pour autant une troisième Palme d'Or ??? A voir...

19716675

Commentaires
Z
la chrysalide fait mouche ;-) <br /> <br /> ça m'a bien plus aussi, dans une salle hostile (les gens commentaient à voix haute: "manquait plus que ça..." incroyable!)
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