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lieux communs (et autres fadaises)
1 septembre 2011

inconsolables

LES BIEN-AIMES
de Christophe Honoré

J'appréhendais un peu...
Beaucoup de battage publicitaire, la peur d'être déçu, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre... J'avais adoré Les chansons d'amour, quasiment détesté Non ma fille tu n'iras pas danser, et Homme au bain m'avait laissé un sentiment... mitigé... (malgré le cul superbe sublime de François Sagat)
Alors ?
Un peu de mal au début, je dois le dire... Venant juste après La guerre est finie et sa radicalité simplissime, ces Bien-aimés semblent au départ un poil artificiels, posés, poseurs, enfin, toc quasiment. La reconstitution est appliquée, laborieuse presque (avec un indéniable petit côté Kundera -Jaromil et Pragues obligent-). Les talons-aiguille, les robes qui froufroutent, le rouge à lèvres...
Et, progressivement, insensiblement, les choses se mettent en place, (les gens, les amours, le temps qui passe...) le film se construit sous nos yeux,  s'élabore, s'enracine, s'approfondit. Progressivement. Comme si, dépassant cette apparence un peu clinquante, le film prenait son temps pour aller grattouiller, en profondeur, au coeur de cette confusion des sentiments à laquelle Christophe Honoré semble tant attaché (et qu'il dépeint, ma foi, de plus en plus justement).
Le film va, chronologiquement, depuis les années 60  jusqu'au début des années 2000, suivant sur la distance une mère et sa fille. Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni, tiens donc. J'ai déjà confessé ma passion pour la demoiselle, sa voix et son allure, et regretté qu'elle (son personnage, enfin) m'énervât tant dans Non ma fille... et bien ici, elle est sublime, carrément, il n'y a pas d'autre mot.
D'un bout à l'autre du film elle navigue, impériale, damant  sans l'ombre d'une hésitation le pion à sa mère. Bluffante.
Comme dans Les chansons d'amour, on a justement... des chansons, qui viennent régulièrement illustrer / soutenir le propos (les situations), et sont, elles-aussi, superbes (comment Alex Beaupain peut-il autant rater mollassonnement  son dernier album et réussir magistralement celui-ci ? J'ai dès le lendemain acheté la chose, tant il y a des chansons qui me touchent et m'émeuvent - J'en passerai, Qui aimes-tu, Reims, Jeunesse se passe...).
Pour parler d'amour...
Histoires d'amour qui finissent mal en général, soit qu'on n'aime pas la bonne personne, soit qu'on hésite entre deux, soit que l'autre meure, soit qu'on meure soi-même... Avec des acteurs touchants et beaux du dedans (Deneuve, bien sûr, Milos Forman,émouvant, Michel Delpech, idem,  -oui oui, c'est un des seuls qui ne chante pas!- , Paul Schneider, (que j'avais déjà trouvé très plaisant dans L'assassinat de Billy the kid par je ne sais plus qui..). sans oublier le jeune tchèque Rasha Bukvic (kundérien) et sa copine Ludivine Sagnier (elle joue Deneuve jeune, il y a un charmant chasssé-croisé entre ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui) ni, bien sûr le toujours charmant Louis Garrel (qui devrait quand même changer un poil de registre, non ?...)
Bref, un beau moment de cinoche (les larmes finissent par arriver... je pense notamment à une scène de 11 septembre par le petit bout de la lorgnette qui restera je pense dans les mémoires, enfin la mienne en tous cas.), plus que plaisant, joliment construit/déconstruit, palpitant entre légèreté et gravité, mais en effleurant, avec grâce, cette protéiformité des relations amoureuses. Christophe Honoré a l'intelligence d'aller de l'accessoire vers l'essentiel, du superficiel vers l'intime. Et le film n'est pas du tout la comédie joyeuse et écervelée à laquelle  l'affiche acidulée nous  ferait presque croire.
A coup sûr le coup de maître pour l'instant du sieur Honoré... (et je me souviens combien j'avais adoré Les chansons d'amour!)

19733608

 

Commentaires
L
j'ai l'impression que le premier commentaire n'est pas très objectif... l'auteur semble aveuglé par l'actrice... je dirais juste que je trouve que l'on ne voit pas assez Louis Garrel !!
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P
Sublime, simplement sublime Chiara M.<br /> Elle me ferait presqu'oublier Nathalie R.<br /> Tout le film tourne autour d'elle et c'est pour ça qu'il démarre mollement car elle n'est pas là au début.
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