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lieux communs (et autres fadaises)
21 septembre 2011

mal à mon gulliver

ORANGE MECANIQUE
de Stanley Kubrick

Wouaaaaah ! Mes droughies! Quelle claque! J'y allais je le reconnais avec un peu d'appréhension (je l'avais vu, mais il y a si longtemps, et de plus en VF je pense, et je craignais le vieillissement). Me voilà rassuré! la première demi-heure est absolument éblouissante, j'en avais presque le souffle coupé, tellement c'est bien. La musique y est pour beaucoup, Malcolm mc Dowell aussi, et le filmage de Stanley K aussi. A couper le souffle, vous dis-je.
L'histoire, grinçante et futuriste pour l'époque (1971, tout de même!) n'est somme toute pas si éloignée de notre réalité contemporaine. Adaptée d'un roman d'Anthony Burgess (qui est gentiment et quasi subliminalement remercié en quelque sorte, dans les articles de journaux qui apparaissent à la fin) elle traite d'ultraviolence et de politique (rien de nouveau par les temps qui courent, n'est-il pas ?) j'vais le souvenir d'une histoire en deux temps symétriques (1 : Alex est méchant avec les gens /2 : Les gens sont méchants avec Alex) mais qui n'en sont que les temps impairs (1 et 3), et j'avais donc oublié les deux autres mouvements (Alex est rééduqué / Alex est récupéré, respectivement les 2ème et 4ème de cet opus aussi musical que percutant je le répète.)
Le premier mouvement vole si haut -esthétiquement et narrativement- que la suite ne peut que lui être inférieure, mais c'est logique somme toute puisque l'histoire d'Alex est tout de même celle d'une chute, et il est donc logique que le mouvement en soit descendant... comme si Kubrick débutait son récit en hurlant et le terminait en chuchotant, ou quasi.
Le tout début du film, qui démarre sur le regard maquillé et par en dessous d'Alex, et continue par un travelling arrière est, je l'ai dit, vraiment éblouissant, sur la musique originale -et diablement efficace- de Walter Carlos (qui n'était pas encore devenu Wendy...) encore plus lorsque vient s'y ajouter la voix off du narrateur dont on s'aperçoit assez vite qu'elle est truffée de néologismes ou d'inventions (comme Orwell avait inventé la novlangue pour 1984).
Kubrick s'amuse à inventer une Angleterre futur(ist)e, quoique absolument pas datée, où rien n'a changé à vrai dire : les riches sont riches et se claquemurent, et les pauvres sont pauvres, s'ennuient, et se distraient donc à attaquer les riches (mais pas que, ils s'attaquent même entre eux). Alex est un de ces chefs de bande, et nous allons nous attacher à ses basques l'espace d'une nuit, puis d'une autre. Moi qui suis trouillard comme une gerboise en pleine guerre atomique, je ne me suis pourtant pas caché les yeux ou quasi : il s'agit d'actes de violence, certes, dégueulasses, ignobles, mais la musique produit un curieux effet de distanciation ou, mieux, de déréalisation. il s'agit de spectacle avant tout, et Kubrick n'oublie pas de nous le rappeler.
Après un délit particulièrement crapoteux (et la trahison de ses sous-fifres) Alex va se retrouver en taule (je me souviens que c'était l'extrait qu'ils avaient passé à la télé quand Pierre Tchernia, dans Monsieur Cinéma, avait annoncé la sortie de ce  film "au titre étrange") et va réussir à en sortir plus vite que prévu en acceptant de se soumettre à un traitement "radical" destiné à éradiquer la violence qui est en lui, à ne plus lui donner le choix. (comme le souligne, indigné, l'aumônier de la prison).
Le traitement (qui est quasiment pire que le mal qu'il veut soigner) réussit, Alex sort de prison, et va (re) tomber de Charybde en Scylla, sous la forme de chacune des personnes auxquelles il a eu affaire dans la première partie. Tout va donc aller de mal en pis,et sans que le pauvre puisse répliquer, jusqu'à un final que, je dois le dire, j'avais complètement oublié, mais qui rend encore plus saumâtre tout ce qui a précédé...
Cette deuxième partie est nettement moins intéressante, elle est d'ailleurs traitée moins esthétiquement, plus excessivement, avec forces grimaces et ricanements (de plus en plus, à vrai dire, plus on s'approche de la fin.) On était partis de si haut que ça fait drôle de se retrouver comme ça un peu le nez dans la gadoue...
I'm singing in the rain...

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