Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
28 septembre 2011

revoir les films ?

Oui, franchement, pourquoi revoir les films, hein ? A quoi bon ? eh bien ce "bon"-là, justement, car qui dit bon dit bien, et qui dit bien se fait plaisir. Et qui se fait plaisir et re est doublement satisfait, à la fois du plaisir qu'il prend et et parce que du plaisir qu'il sait qu'il va reprendre. Car le plaisir a bien entendu quelque chose à voir avec la reproduction. Pas la sexuée, hein (quoique, en définitive), non juste l'acte de reproduire, la répétition, le plaisir de vérifier qu'on aime toujours autant ça, qu'à mêmes causes mêmes effets, que si c'était si bien la première fois, celle-ci sera-t-elle au moins aussi bien ou encore mieux?
Je fais partie des gens qui retournent voir les films, et ce juste parce qu'ils y prennent du plaisir (y ont pris et y reprendront). Du temps où les cinés étaient permanents (et où donc j'étais beaucoup plus jeune), j'avoue qu'il m'est arrivé de rester à deux séances consécutives du même film, tellement ça m'avait plu (c'est vrai, à l'époque, tout de même je découvrais, donc j'étais a priori peut-être plus enthousiaste), mais ce plaisir m'est toujours resté, celui de voir et de revoir.
Il y a les films dont, même si j'y ai pris un certain plaisir, je sais que je ne retournerai sûrement pas les voir (ne dis jamais jamais), il y a ceux que je revois un peu par accident, (par désoeuvrement, ou faute de mieux, ou...), ceux que je revois délibérément (par gourmandise), et, last but not least ceux que je ne me lasse pas de revoir.
On revoit pour un acteur (une actrice) on revoit pour un générique (si si!), on revoit pour une ou plusieurs scènes, on revoit pour un ensemble de raisons parfois plus ou moins indéterminées.
Et quelquesfois ça marche, et d'autres fois ça marche moins bien.
On revoit quelques jours, quelques semaines, parfois quelques années plus tard. L'espace de temps séparant les deux visions permettant par exemple, de combler les oublis ou les manques (oui oui, il m'est arrivé de revoir un film exprès parce que j'avais piqué du nez la première fois, et de constater que ne m'en manquaient que quelques secondes), ou bien au contraire de vérifier ce qu'il en reste (dans le cas où on revoit très longtemps après).
On revoit pour essayer de reproduire les conditions, l'ensemble des conditions, des coïncidences, qui ont fait qu'a pu se produire cette rencontre miraculeuse. Je crois l'avoir déjà écrit quelque part, ce n'est pas tant le film que l'on revoit que le plaisir qu'on a pris à le voir.

Ce qui au départ était quasiment involontaire (au début de ma cinématographilie adolescente, j'ai ainsi (re)vu jusqu'à huit fois Rosemary's baby, parce que ça repassait régulièrement au ciné-club, que je connaissais le film, et que je savais quel effet il allait me produire ("J'entends les soeurs Trench mastiquer..." déclarait en souriant Guy Woodhouse (John Cassavettes) à sa femme Rosemary, tandis qu'ils pique-niquaient assis par terre dans le salon de leur nouvel appartement encore sans meubles) et je savais d'avance dans quel état j'allais repartir (pédalant sur mon vélo, puis mon solex, sans me retourner, de peur de voir les yeux du diable...). il y avait là peut-être un certain masochisme mais aussi une indéniable recherche du plaisir cinématographique.
Tout ça parce que je viens de revoir, coup sur coup La guerre est déclarée, Mélancholia, et Les Bien-Aimés, avec à chaque fois relativement peu d'écart (une semaine ou deux maxi).

(à suivre ?)

Commentaires
C
Zvezdo> Mmhh c'est rigolo, moi aussi je l'ai revu, Mélancholia, avec C., une copine, mais qui a gigoté, mais juste pendant une moitié du film!<br /> Zabetta> Moi dès la première fois, je n'avais pas aimé... mais je crois que j'ai un problème avec Antonioni!
Répondre
Z
Pendant des années, j'ai gardé une émotion intacte d'Identification d'une Femme... Je l'ai revu des années après et je me suis bien demandé pourquoi ! Je pense que certains films ne doivent pas être "revus" car nous ne sommes jamais dans le même état d'esprit, dans la même disponibilité et c'est à ce moment-là que tout peut basculer et que la déception peut être intense (enfin, moi ce que j'en dis...)
Répondre
Z
j'ai fait le test avec Melancholia la semaine dernière, je l'ai vu avec G cette fois (qui a détesté et gigoté pendant tout le film). Eh bien je dois dire que ça a un peu ébranlé mon enthousiasme initial!
Répondre
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 527