pariscope 7
THE TRIBE
de Myroslav Slaboshpytskiy (vive le copier-coller!)
Celui-là, on peut dire que j'aurai hésité jusqu'au bout avant d'y aller! J'vais lu les critiques, je connaissais l'état d'esprit général, mais je craignais surtout l'extrême violence de la dernière scène (à propos de laquelle je n'ais que des éléments épars et sibyllins). Donc, un film entièrement en langage des signes, mais au début duquel le réalisateur prévient le spectateur que tout cela ne sera ni sous-titré ni doublé ni traduit (ce qu'on peut considérer tout de même un peu comme désinvolte, voire méprisant envers cette langue, non ?). Ah, Ukraine joyeuse (je suggère au spectateur curieux - et particulièrement de bonne humeur- de voir en double programme celui-ci et Leviathan, par exemple), plaine ma pleine, rien ne manque, la neige, le froid, la vodka, la misère, les magouilles, les combines, la violence, les menaces, et leurs mises à exécution, sauf que tout ça se passe dans un institut pour sourds-muets, où débarque, un beau matin, notre héros, avec sa petite valise à la main. C'est vrai qu'on comprend l'essentiel, les situations (j'avais écrit les sentiments hihihihi!) mais, dans les échanges un peu plus longs, on a un peu de difficultés à saisir les subtilités linguistiques des insultes que nos jeunots s'envoient joyeusement à la face. On le suit de près, (caméra à l'épaule) dans sa découverte de la maison et de son fonctionnement. il comprend vite, notre héros (!) Il en veut! Racket, prostitution, tabassages, vols, plaies et blessures, j'en passe et des moins joyeuses. J'avais tellement peur de ne pas supporter (et tellement peur tout court) que du coup, avec le recul, j'aurais tendance à avoir un jugement finalement plus positif que ce que je craignais -cette fameuse scène finale n'est finalement pas si horrible, alors que celle de l'avortement, si!-, et que je vais essayer de retenir le nom du réalisateur, histoire de voir la suite...
LE DERNIER METRO
de François Truffaut
Je n'avais pas forcément prévu, mais c'est l'Expo Truffaut à la Cinémathèque, vue l'après-midi même, qui m'en a donné l'idée (et l'envie). Manque de bol, c'était au MK2 6 (heureusement j'étais arrivé assez tôt) et la salle était PLEINE. La copie est magnifique, et le film aussi. Deneuve (aaah) Depardieu (oooh) Poiret (eeeh) et tous les autres, aussi. Le cinéma, le théâtre, la guerre, l'amour, la haine, tout y est. Quel plaisir de revoir ce film (que j'avais vu à sa sortie!, c'est à dire, pour certains spectateurs présents, quasiment au temps des dinosaures!) qui a excellemment vieilli. Le désir, la sexualité, le sentiment amoureux... Chacun des personnages a un rapport unique à "l'amour" (Depardieu est charnel, Deneuve sentimentale et Bennent intellectuel, pour faire court, mais chacun des autres aussi (Andréa Ferréol, Sabine Haudepin, Jean Poiret Maurice Risch représente une des facettes de ce sentiment amoureux. Et même László Szabó!). Un art certain du romanesque, et surtout un grand soin apporté à la caractérisation de chacun des personnages. Du cinéma "classique" (tout autant que l'était celui que Truffaut s'employa à dénigrer et à atomiser lors de ses fougueux débuts critiques). La nouvelle vague est loin, sans doute, mais cette "vieille vague"-ci est plaisante et goûteuse comme un boeuf mironton. Patrimoniale gastronomie cinématographique (c'est dans les vieux pots...) et Deneuve est sublimissime. Oui, oui, oui...