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lieux communs (et autres fadaises)
31 octobre 2014

pariscope 7

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THE TRIBE
de Myroslav Slaboshpytskiy (vive le copier-coller!)

Celui-là, on peut dire que j'aurai hésité jusqu'au bout avant d'y aller! J'vais lu les critiques, je connaissais l'état d'esprit général, mais je craignais surtout l'extrême violence de la dernière scène (à propos de laquelle je n'ais que des éléments épars et sibyllins). Donc, un film entièrement en langage des signes, mais au début duquel le réalisateur prévient le spectateur que tout cela ne sera ni sous-titré ni doublé ni traduit (ce qu'on peut considérer tout de même un peu comme désinvolte, voire méprisant  envers cette langue, non ?). Ah, Ukraine joyeuse (je suggère au spectateur curieux - et particulièrement de bonne humeur- de voir en double programme celui-ci et Leviathan, par exemple), plaine ma pleine, rien ne manque, la neige, le froid, la vodka, la misère, les magouilles, les combines, la violence, les menaces, et leurs mises à exécution, sauf que tout ça se passe dans un institut pour sourds-muets, où débarque, un beau matin, notre héros, avec sa petite valise à la main. C'est vrai qu'on comprend l'essentiel, les situations (j'avais écrit les sentiments hihihihi!) mais, dans les échanges un peu plus longs, on a un peu de difficultés à saisir les subtilités linguistiques des insultes que nos jeunots s'envoient joyeusement à la face. On le suit de près, (caméra à l'épaule) dans sa découverte de la maison et de son fonctionnement. il comprend vite, notre héros (!) Il en veut! Racket, prostitution, tabassages, vols, plaies et blessures, j'en passe et des moins joyeuses. J'avais tellement peur de ne pas supporter (et tellement peur tout court) que du coup, avec le recul, j'aurais tendance à avoir un jugement finalement plus positif que ce que je craignais -cette fameuse scène finale n'est finalement pas si horrible, alors que celle de l'avortement, si!-, et que je vais essayer de retenir le nom du réalisateur, histoire de voir la suite...

 

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LE DERNIER METRO
de François Truffaut

Je n'avais pas forcément prévu, mais c'est l'Expo Truffaut à la Cinémathèque, vue l'après-midi même, qui m'en a donné l'idée (et l'envie). Manque de bol, c'était au MK2 6 (heureusement j'étais arrivé assez tôt) et la salle était PLEINE. La copie est magnifique, et le film aussi. Deneuve (aaah) Depardieu (oooh) Poiret (eeeh) et tous les autres, aussi. Le cinéma, le théâtre, la guerre, l'amour, la haine, tout y est. Quel plaisir de revoir ce film (que j'avais vu à sa sortie!, c'est à dire, pour certains spectateurs présents, quasiment au temps des dinosaures!) qui a excellemment vieilli. Le désir, la sexualité, le sentiment amoureux... Chacun des personnages a un rapport unique à "l'amour" (Depardieu est charnel, Deneuve sentimentale et Bennent intellectuel, pour faire court, mais chacun des autres aussi (Andréa Ferréol, Sabine Haudepin, Jean Poiret Maurice Risch représente une des facettes de ce sentiment amoureux. Et même László Szabó!). Un art certain du romanesque, et surtout un grand soin apporté à la caractérisation de chacun des personnages.  Du cinéma "classique" (tout autant que l'était celui que Truffaut s'employa à dénigrer et à atomiser lors de ses fougueux débuts critiques). La nouvelle vague est loin, sans doute, mais cette "vieille vague"-ci est plaisante et goûteuse comme un boeuf mironton. Patrimoniale gastronomie cinématographique (c'est dans les vieux pots...) et Deneuve est sublimissime. Oui, oui, oui...

30 octobre 2014

pariscope 6

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A LA RECHERCHE DE VIVIAN MAIER
de John Maloof

Un doc que j'avais raté à Besac, et qu'on ne passera pas dans le bôô cinéma, DONC je suis allé à l'unique séance hebdomadaire du MK2 Beaubourg. Mauvaise pioche, c'était à la 6... Une histoire vraie comme je les adore (un mec qui achète dans une vente aux enchères un gros carton pleins de négatifs et bingo! tombe sur les photos fabuleuses et inédites d'une photographe mystérieuse qui n'a rien voulu montrer de son vivant et a tout gardé pour elle, et les photos sont -VRAIMENT- fabuleuses!) Le chanceux monsieur en question s'est donc mis au boulot, sur tous les fronts : tirage des photos, développement des négatifs , contact avec le milieu de la Photo et celui des Musées (où, au départ, tout le monde fait le sourd -l'aveugle plutôt- avec une belle unanimité) pour déterminer la "valeur" de cette photographe, dans un premier temps,puis ensuite pour tenter de mettre sur place une expo, et finalement, tournage d'un film pour raconter au monde sa belle aventure, et celle, beaucoup plus énigmatique, de la fameuse (désormais) Vivian Maier en question (s). Il a donc mené l'enquête, découvert qu'elle était nounou, et a entrepris de retrouver ceux qui la connaisaient pour qu'ils puissent lui (nous) en parler. Ce qui est drôle, au montage, c'est que les gens font l'effort de se souvenir devant la caméra, disent certains noir et d'autres blanc, se contredisant presque systématiquement, rendant ainsi encore plus complexe le personnage et patente sa volonté de ne pas être découverte (dans tous les sens du terme). Non seulement c'était une grande photographe, mais une grande obsessionnelle aussi, qui multiplia peut-être les photos comme le faisait avec les journaux, les objets, les tickets, organisant  sa vie comme une somme d'accumulations.

 

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 ROME VILLE OUVERTE
de Roberto Rossellini

Je suis allé faire la queue au Champo (ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps, mais avec cette carte merveilleuse désormais plus de soucis! A moi toutes les salles -qui m'intéresseent- ou presque -quand je suis à Paris!-) J'ai donc découvert ce poignant film de Rossellini.L'Italie, la guerre, les soldats, la résistance, la gestapo, les tortures... Anna Magnani est vraiment magnanifique, en femme du peuple qui lutte et tente de survivre au quotidien. Trois personnages principaux, dans le film : Magnani (un) est Pietra, la copine de l'ami d'un résistant, Giorgio (deux) et il y a aussi un super curé super-résistant (trois), Don Pietro. La première mourra "par accident" au milieu du film, le second presque à la fin sous la torture et le troisième tout à la fin sera exécuté. Tout ça à cause d'une traîtresse qui aime trop la drogue, les fourrures, et poser sa tête sur l'épaule d'une officière allemande... C'est à la fois très documentaire et très passionnel. C'est très triste et tout à fait magnifique pour un ignare comme moi pour tout ce qui concerne la guerre et surtout le néoréalisme. Rossellini est un grandissime, et il serait temps que je fasse un effort pour voir enfin tous ses films. Le film raconte le peuple italien au quotidien, qui galère, qui crève de faim, qui s'organise comme il peut, avec le contrepoint sur l'occupant allemand, où tout n'est que champagne, petits fours, manteaux de fourrures et bottes étincelantes. Chacun a choisi son camp, et la guerre fait rage. Plus pur longtemps, heureusement, on est en 44.

29 octobre 2014

pariscope 5

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LILTING
de Hong Khaou

J'y suis allé sans rien en savoir du tout et j'ai bien fait. My god! Non mais quel festival de minauderies et de lèvres pincées chez la majorité des critiques (sans une hésitation des hétéro-ploucs, tiens je vais écrire comme dans les tracts du FHAR dans les années 70 parce qu'ils le méritent bien). Voilà un film délicieux, certes avec une grand-mère acariâtre qui a priori ne méritait pas autant d'égards, mais de jolis jeunes gens aussi, un film british avec plein de cups of tea, de politesses, de sentiments qu'on n'a pas forcément beaucoup d'aise à exprimer, de retenue, de larmes aussi, puisqu'il s'agit de la mort d'un jeune homme qui était sur le point de faire son coming-out et d'annoncer à sa mère qu'il vivait avec un autre homme... Et voilà l'autre membre du couple gay, donc le "meilleur ami" aux yeux de la mère, qui va la rencontrer dans la maison de retraite où le fiston l'avait placée provisoirement et va tout faire pour se rapprocher de la mamie revêche et faire son bonheur (elle est chinoise et ne parle pas un mot d'anglais, et il va donc engager une jeune chinoise bilingue pour traduire à la mamie les discussions avec un papy british qui n'est pas insensible à son "charme"...).J'ai trouvé ça très doux, très touchant, très émouvant, (et même très drôle parfois!). Et bien sûr j'ai versé ma petite larme (et pas qu'une, d'ailleurs). Un film tout simple et à la fois très fort. Parfaitement anglais comme on les aime, et le jeune homme survivant est singulièrement attachant...

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LA BALADE ENTRE LES TOMBES
de Scott Franck

C'est drôle d'aller voir un film qui n'"existe" quasiment pas (critiquement parlant). Oui, presque personne ne l'a chroniqué, et pourtant! Bon je l'avais repéré depuis un moment, non pas pour Liam Neeson (quoique...) mais parce que c'était l'adaptation d'un roman de Lawrence Block, avec ce héros, Matt Scudder que j'adore et que j'ai suivi sur une quinzaine de bouquins, depuis une (oups!) trentaine d'années. Au début de la série, c'est un pochetron fini, mais, à partir du moment où il décide d'aller aux AA, c'est fini, il tient bon (mais comme ça a été un peu traduit dans le désordre, des fois il ne buvait plus, et d'autres il rebuvait parce que c'était avant). Ici, il est sobre (sauf dans le flash-back initial où il est joyeusement beurré), et le voilà charger d'enquêter sur des méchants serial-killers en minibus qui kidnappent et zigouillent des petites amies de dealers notoires... C'est bien de voir incarné de façon vraisemblable un héros de polar qu'on chérit particulièrement. Le film est bien fichu, et prenant de bout en bout, "à l'ancienne" diront certains, mais c'est vraiment bien, comme disait Malou, rien que pour la vision de ce New-York des bas-fonds comme si on y était. Une enquête, un privé sans licence, des meurtriers tordus, des comparses attachants (ça fait plaisir aussi de voir incarner TJ, du coup on aurait presqu'envie, aussi, de voir Elaine, la "copine" de Scudder). recommandé, donc, (mais en VO, bien évidemment!)

28 octobre 2014

pariscope 4

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LE PROCES DE VIVIANE AMSALEM
de Ronit et Shlomi Elkabetz

Le troisième film de famille (et d'intérieur) des frère et soeur Elkabetz. Dans les six jours, on était dans une maison (mais n'en sortait-on pas un peu quand même ?) ici on n'est que dans un tribunal (et un peu dans sa salle d'attente), uniquement, pendant les deux heures (et les cinq ans!) que dure cette histoire. car, en Israel, quand une femme demande le divorce, il faut et il suffit que son mari daigne le lui accorder. Et ici, le mari (Simon Abkarian chéri-chéri mais là à claquer quand même) ne le veut pas. Et d'audience en audience, de plaidoiries en auditions de témoins, de tentatives de conciliation en outrages à magistrat, de nullité de procédure en bannissement du tribunal, les mois passent, et Viviane Amsalem (la belle Ronit Elkabetz) se désespère mais s'obstine, et cent fois sur le métier remet inlassablement son ouvrage...
Magnifique plaidoirie que ce film sur la "place" (la toute petite place) concédée à la femme par tous ces vieux birbes sentencieux et dogmatiques, mais pas que les juges, non, les maris aussi, et les voisins, et les collègues, toute une société mâle (et machiste) arc-boutée sur des fonctionnement séculaires et le doux ronronnement de la toute-puissance accordée à ses précieuses roubignolles. Le film est passionnant, et réussit son pari, parvenant à nous captiver et même parfois à nous surprendre. Une sacrée belle réussite donc (mais vous savez bien que, dès que ça parle hébreu j'ai déjà des frémissements de plaisir qui me parcourent l'échine...).

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WHITE BIRD
de Greg Araki

Je suis allé le revoir (je l'avais déjà vu en projecttion de presse) le jour de sa sortie, à l'IGC Les halles, et la salle était... complète! (je me demande combien il a fait de spectateurs dans le bôô cinéma hier soir pour notre "ouverture de saison"...) Je l'ai revu avec grand plaisir je dois dire. Peut-être pour essayer de mieux en voir les "coutures", ou plutôt de quelle manière Gregg Araki a su s'approprier, tout en le respectant , l'univers de Laura Kasischke, qu'on pourrait qualifier de pas forcément très proche a priori de celui de l'auteur de Mysterious skin, de Kaboom ou de The doom generation... Le trait d'union, le point commun,  en est, bien sur, les ados, les djeunz, les teen-agers. Des ados aux "hormones en ébullition", que ce soit l'héroïne (oh la scène où elle drague le flic) son boy-friend (oh la scène au bord de la piscine avec la maman de sa copine) ou les deux amis de la narratrice (oh un joli gay et une black oversized, qui ne sucent pas de la glace ni ne ménagent leurs mots ou leurs aspirations fornicatoires), dans un assez réjouissant télescopage entre une reconstitution de cette Amérique de magazine de mode de jadis et la furieuse modernité desdites bouillonnantes et adolescentes hormones. Le film est plutôt très fidèle au roman (j'ai lu celui-ci après avoir vu celui-là) dans ses grandes lignes, mais le réalisateur n'a pas pu s'empêcher d'assaisonner le récit à sa sauce, en rajoutant, notamment, une scène tout droit (toute droite ?) sortie de son imagination mais qui reste somme toute, au diapason du film. Rien n'est jamais Araki à l'homme ni sa force, ni sa faiblesse, ni son coeur et quand il croit... Et je réitère tous mes compliments à Eva Green...

 

27 octobre 2014

pariscope 3

REFROIDIS
de Hans Peter Molland

Un dessert glacé, une gourmandise venue du grand nord : un polar norvégien, avec, normal, Stellan Skarsgård (le papy de Nymphomaniac, entre autres), mais,aussi, beaucoup plus étonnant, Bruno Ganz en parrain mafieux... slovène!. Le premier travaille sur les chasse-neiges, et apprend que son fils a été abattu "par erreur" par des trafiquants de drogue, qu'il va entreprendre d'éliminer l'un après l'autre, en remontant la filière du plus petit jusqu'au plus grand. Le titre anglais du film signifie "par ordre de disparition", et c'est scrupuleusement ce que fait le réalisateur, puisqu'à chaque mort on a droit à un avis de décès, avec l'état-civil du décédé et un croix rappelant son obédience. C'est très... nordique. C'est blanc à cause de la neige et la neige c'est très cinégénique), c'est rouge à cause des morts violentes successives (et si le papa vengeur n'est pas regardant, les autres ne sont pas en reste), et c'est noir rapport à l'humour de la chose. Humour typiquement nordique, je le répète, et le réalisateur sait, à intervalles réguliers, nous rafraîchir les zygomatiques autant que les muscles des paupières (qu'on prend plaisir à fermer de temps en temps), et nous surprend même avec un baiser passionné dans une bagnole que je n'avais pas du tout vu venir. La fin n'est peut-être pas complètement à la hauteur de ce qui a précédé, le règlement de compte final est, pourrait-on dire, sans surprise, mais bon, ça oxygène et ça ravigote une petite virée polaire et frisquette...

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SAMBA
d'Eric Toledano & Olivier Nakache
La bande-annonce me faisait envie (j'aime le regard de faon de Charlotte Gainsbourg et la dégaine touffue de Tahar Rahim) et je suis donc allé à l'avant-première du mardi soir, au MK2 Gambetta, avant d'en lire quoi que ce soit dessus. Je suis bon public, je l'ai déjà dit, et j'avais donc bien déjà les yeux humides au bout de trois minutes de film, et le sourire aux lèvres la minute d'après, certes, et puis rebelote, mais ensuite ça s'est un peu gâté. Il y a effectivement dans le film des scènes magnifiques, drôles, touchantes, jubilatoires, et tout et tout, et puis il y a aussi des choses très maladroites, lourdasses, parfois même surjouées, et entre les deux, beaucoup de trous, comme dans le gruyère. Et pourquoi donc étirer aussi interminablement cette romance entre Omar et Charlotte (2h pour parvenir à leurs fins, pour faire ce qu'on savait très bien qu'ils allaient faire depuis le début du film)? Ca crée des appels d'air dans le récit et c'est dommage. Si les deux héros sont très bien (chacun appliqué dans son registre), on ne peut que craquer pour les seconds rôles (Tahar Rahim, déjà nommé, et Izia Higelin, avec une dégaine qui rappelle Julie Depardieu à ses débuts).Mais bon, problèmes de rythme. Comme si les réalisateurs n'avaient pas réussi à choisir sur quel pied danser (la comédie, la romance, le social, le mélo) et du coup le spectateur est un peu condamné à rester assis et à garder le sac de sa copine...

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27 octobre 2014

reine du bal

LA VIE DEVANT SES YEUX
de Laura Kasischke

Je l'ai terminé en arrivant à Paris. Et (oui je sais je suis bon public) c'est peut-être celui que j'ai préféré de tous ses bouquins (mais n'est-ce pas l'effet que ça me fait à chacun de ses bouquins que je lis ?).
il y a dans ce livre un "temps zéro" (celui où il commence et où il finit, d'ailleurs) : deux adolescentes dans les toilettes d'un établissement scolaire où est en train de sévir un jeune tueur, qui rentre dans les toilettes en leur annonçant "je vais en tuer une des deux, choisissez laquelle...", et de part et d'autre de cette scène primordiale, deux flux temporels : celui d'avant, où on suit les adolescentes jusqu'à ce moment crucial, et, parallèlement, celui d'après, où on suit le quotidien d'une des deux, devenue mère de famille "idéale", (comme beaucoup d'héroïnes de Laura K.).
Mais... tout ce qui est écrit n'est pas forcément vrai (et tout ce qui est vrai n'est pas, non plus, forcément écrit).
Une écriture magnifique, comme d'hab', simple, avec des embardées métaphoriques surprenantes que j'adore, une tension qui va croissant, avec des petits détails qui s'accumulent presqu'à la périphérie de la lecture, et une montée dramatique inexorable, qui culmine dans une sortie au zoo où la mère de famille a accompagné la classe de sa fille, avant que de vous envoyer une magnifique claque finale pour boucler le récit, de celles auxquelles Laura Kasischke nous a habitués, mais qu'il faut, cette fois, peut-être relire calmement afin d'être bien sûr de comprendre ce qu'on est en train de lire...
J'avoue que je suis allé voir sur le web, où il semblait effectivement que cette fin suscitait des interrogations, et j'y ai en même temps appris l'existence d'un film qui porte le même titre, avec Uma Thurman dans le rôle de la mère de famille, et dont la fin suscitait les mêmes interrogations...

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(Le titre original Life before his eyes est peut-être plus juste que le titre français...)

26 octobre 2014

pariscope 2

(dans l'ordre)

LE PARADIS
d'Alain Cavalier

Probablement celui que j'avais le plus envie de voir... Dès 9h donc, lundi matin aux Halles, dans une salle assez petite mais étonnamment remplie... Une heure dix en compagnie de la voix d'Alain Cavalier (ce cinéaste singulier qui de tout temps fut plutôt cher à mon coeur ) et des images de sa petite caméra. Un petit paon est mort (que l'on aura vu vivant au tout début du film), il sera question de sa sépulture (d'abord de son absence de) au fil des saisons qui changent le paysage, repérée au pied d'un arbre par un petit bloc immobilisé par trois longs clous recourbés (que le coca n'a pas du tout dérouillés), c'est une chose très belle et très touchante, viendront s'y ajouter, au fil des soixante et quelques minutes suivantes, d'autres choses, plus ou moins petites, plus ou moins touchantes, piochées dans la boîte à trésors qu'Alain Cavalier entrouvre pour nous. Avec bienveillance. Il sera question de mythologie (Ulysse) de foi, d'extases mystiques, (la première avec une hostie, la seconde avec un rollmops), de petits bonheurs, (entre autres douceurs, peut-être douleurs), en utilisant une ménagerie minuscule d'objets simples en apparence pour évoquer des choses qui le sont peut-être moins. Le paradis d'Alain Cavalier m'a sans doute  moins fait immédiatement (et continûment) jubiler que son précédent Pater, mais m'a laissé, à la sortie, quand se rallument les lumières de la salle, comme flottant amniotiquement dans un genre de.... sérénité. Oui, paisible...

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GONE GIRL
de David Fincher

Un thriller dont on croit déjà tout savoir ou presque, au vu de la bande-annonce, justement, vue 1000 fois (au moins). Un mari trop lisse pour être honnête (Ben Affleck), une épouse disparue le jour de leur anniversaire de mariage, l'enquête, les médias qui s'en mêlent, rien de bien nouveau là-dedans, sauf que ce n'est que le début. Le roman (que son auteur a adapté à l'écran pour Fincher) s'intitulait Les apparences, et il en sera beaucoup beaucoup question, de ces apparences, justement.  Surtout que, au bout d'une heure, le réalisateur nous plante le bec dans l'eau de sa narration initiale et nous raconte une autre façon de l'histoire, tout en reprenant la même chronologie, où on découvre une autre façon de voir les choses, qu'on n'avait pas forcément vue venir. Et toc! car voilà que ne va pas tarder un autre renversement, et toc toc! Et ainsi de suite... Fincher connaît son boulot, Gillian Flyn (l'écrivaine/scénariste) aussi, et on passe donc deux heures  vingt quasiment dans un certain état de tension (il paraît qu'elle a changé la fin...). Efficace!

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25 octobre 2014

escamotage d'éléphant

MAGIC IN MOONLIGHT
de Woody Allen

Le nouveau film de Woody Allen, c'est comme la Foire aux livres de Belfort : on y va une fois par an, on y entre plein d'espoir, et on en sort plus ou moins déçu... Les derniers m'ont laissé sur des sentiments variés, allant de l'ennui le plus plombant à l'enthousiasme le plus sautillant. Celui-ci ? Je l'ai trouvé... fatiguant, surtout à cause de la quantité incroyable de sous-titres qu'il fallait déchiffrer sans prendre le temps de cligner des yeux, tellement c'est un film bavard (c'est en tout cas la première fois que je ressens ça aussi fort : peut-être le couscous de midi avait-il été trop copieux ? Peut-être était-ce plutôt l'heure d'une sieste digestive ? Toujours est-il que j'ai souffert, de devoir ainsi rester tout le temps les yeux écarquillés, attentif, aux aguets, à l'affût.
Une histoire de magicien donc (vous avez dû voir déjà 50 fois la bande-annonce qui  est tout aussi bavarde), un hyper-fort magicien (hyper-fat aussi), invité par un autre pote magicien chez des gens chicos et richissimos où s'est incrustée (avec sa mère qui lui sert d'imprésario) une jeune médium (dont le fils -de la famille- s'est entiché), avec pour mission de démasquer impitoyablement ladite intriguante lors des séances psychiques et mediumniques qu'elle organise régulièrement, pour mettre en contact la maîtresse de maison avec son défunt mari, s'attirant ainsi les bonnes grâces de la dame en question (qui en pose beaucoup à son ectoplasme de mari, justement, des questions).
Sauf que, bien entendu, rien ne va aller comme prévu : on sait déjà, d'après la bande-annonce, qu'ils sont tomber dans les bras l'un de l'autre (et c'est généralement d'ailleurs comme ça que ça se passe à la fin des Woody Allen) mais, heureusement, il y manque (heureusement) deux ou trois détails, rebondissements, et demi-tours au frein à main (bon, avec une voiture de 1928, ça n'est pas bien méchant) et autres -justement- incidents mécaniques, mais bien pratiques pour la, justement, mécanique de précision (d'orfèvrerie diront certains, d'horlogerie, préciseront d'autres) qui fait tictaquer -joliment- le scénario comme une bombe à retardement de terroriste d'opérette, pour que (je finis la phrase commencée en début de paragraphe) pour que donc, le spectateur n'ait pas trop le temps de s'ennuyer, de bailler, ou de penser à ce qu'il va manger plus tard, ou boire.
Beaux personnages, belle lumière, beaux sentiments, beaux discours, un rien datés comme un hot jazz d'époque, ou un verre de sherry servi par une vieille tante (tss qu'allez-vous imaginer c'est celle du héros) en robe verte et rangs de perles assortis. Bien que très concentré pour ne manquer aucun sous-titre, je reconnais que j'ai plusieurs fois gloussé, voire éclaté de rire, on reconnaît bien là les qualités de dialoguiste de Woody Allen, et j'ai pu prendre au film un certain plaisir, même si j'étais à la fin si exténué que je n'en eus pas la force de me relever immédiatement.

 

(un blanc)

 

Mine de rien, quelques heures ont passé. je rentre du bôô cinéma (quelle surprise!) où je viens de voir "en vrai" Chaînes conjugales, de Joseph Mankiewicz. Quelle merveille! Je pourrais presque effacer tout ce que j'ai écrit ci-dessus, tant il n'y a pas photo si on compare les deux films. C'est glamour, c'est intelligent, c'est spirituel, c'est impeccablement mené.  Portrait brillant de trois femmes, parties pour la journée  en pique-nique scolaire, qui apprennent par courrier de la part d'une quatrième (en voix-off) qu'elle vient de partir avec le mari de l'une d'elles, et les voici chacune à introspecter successivement et à se demander si elle reverra le soir à la maison, en rentrant, son cher et tendre. Trois portraits, trois couples, trois façons d'envisager la vie maritale et trois états des lieux de la "guéguerre des sexes". Ici aussi, on parle beaucoup, mais sans qu'à aucun moment pourtant on ne ressente la moindre fatigue. Ça étincelle ça scintille ça effervesce ça palpite... Du grand art, de la dentelle hollywoodienne, que ce film de 1949, oscarisé en 1950 (dialogues et scénario si je me souviens bien) à côté de qui son successeur allenien (son petit-fils cinématographique en quelque sorte) paraîtrait presque vieillot et compassé. Le film est en noir et blanc, mais encore une fois c'est le Woody Allen qui semble bien pâlichon en comparaison.
Une merveille, vous dis-je, tant pour ce qui s'y dit (une critique du mariage n'est jamais pour me déplaire) que la façon dont c'est fait (les trois portraits successifs sont agencés (cadencés) comme trois facettes de la féminitude, avec une incontestable et subtile gradation à la fois dans le langoureux  le cruel et le sublime.) Carrément. Comme pour les cocktails dans le film, tout est une question de dosage entre l'alcool de la vacherie et le soda de la tendresse. Et les glaçons du glamour. Cheers!

CHAÎNES CONJUGALES
de Joseph Mankiewicz

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22 octobre 2014

pariscope

3 polars :

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2 films en re-sortie (en copie neuve restaurée) :

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2 films avec Vivian(e) dans le titre :

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3 films dans l'infâme salle 6 du MK2 Beaubourg (celle qui est grande comme mon salon) :

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un film inclassable :

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deux films avec de la neige (un peu, beaucoup...) :

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deux films avec des mères qui "exagèrent" :

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deux FAQ(+ou-)V :
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un film en avant-première :

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(oups je l'avais oublié...)

 

 

9 octobre 2014

en suivant le patron

SAINT LAURENT
de Bertrand Bonello

Saint Laurent(s).
On a passé le "premier", dans le bôô cinéma. Ouais, bon... Performance de Pierre Niney, ok, mais tout ça était bien "sage"... (et assez vite oublié). Le deuxième, on a cru qu'on le passerait, et en sortie nationale même,  mais non, le dstrib'a pas voulu, et j'ai donc du aller à Besac pour le voir... Bonello fait partie des cinéastes pour qui j'ai énormément de respect, mais avec les films desquels j'ai toujours un peu de mal (ceux que j'ai réussis à voir, en tout cas) et j'appréhendais un peu, tout de même.
Mais non, pas du tout, j'avais tort.
(oui oui ça m'arrive de temps en temps je le reconnais...)
J'aime cette façon destructurée d'aborder le sujet, les scènes les plans qui se succèdent se juxtaposent s'entrechoquent, le temps qui passe qui va et qui vient les années 70 surtout, les fragments de l'histoire (en éclats) de cet homme fatigué qui revient sous pseudonyme à l'hôtel "pour dormir" et qui est prêt à donner une mystérieuse interview (scène qui ouvre et clôt la boucle du film, comme une boutonnière qu'on ouvrirait et refermerait)...
YSL : Yves Se Lâche... couture et création, certes, mais aussi vie mondaine, night-clubs, champagne, drogues diverses, mais encore drague, bosquets, regards, chantiers, baises nocturnes, mais toujours cachetons, dégringolade, décomposition à vue d'oeil presque pourrait-on dire.
Gaspard Ulliel y est  magnifiquement magnifique, c'est vrai, et tout aussi magnifique est l'idée de faire jouer le Saint Laurent "de la fin" par Helmut Berger  (les interférences et les résonances entre les deux personnages deviennent alors presque comme des plaies doublement à vif.) Pour qui a vu le "premier", on retrouve des choses communes (normal, ce sont des biopics et donc forcément on y a des passages obligés, des événements, des lieux, des personnages qui reviennent) même si elles sont traités (plus ou moins) différemment), on n'est donc jamais désarçonné (quoique j'avoue que cette scène de légionnaires m'a laissé un peu perplexe, et je ne suis pas le seul...)
C'est un film extrêmement élégant. Il serait facile de filmer la métaphore avec la haute-couture, ou même la couture (j'avais écrit la coupure hihi) tout court : modèle original, étoffes choisies, matières luxueuses, couture minutieuse et discrète - rien ici ne serait cousu de fil blanc, c'est certain-, tombé à tomber, ou bien simplement avec les défilés -de haute-couture, vous suivez ? - la succession des mannequins parfaits -et numérotés- sur une musique choisie, les démarches, les poses, les attitudes, le parterre des spectateurs conquis et enthousiastes, bien sûr le clou du (défilé, eh oh!), etc.
Mais non, Bertrand Bonello n'a pas conçu son film comme un catalogue quadrichromie sur papier glacé qu'on feuilletterait presque distraitement, un coffee table book comme disent les zaméricains. S'il est oversized (les livres de table à café se doivent d'être énormes, -et à ce propos je placerais bien un clin d'oeil à mon amie Zabetta, qui m'avait laissé entendre que lors de la projection à Cannes, pas mal de réactions d'adimration incrédule s'étaient produites lors de l'exhibition de certain appendice saintlaurentesque justement hors d'assez commune mesure fermons la parenthèse) par la durée -et je vous promets que, hormis les discussions financières un poil ennuyeuses (où ça fait plaisir de retrouver, à quelques jours d'intervalle, dans le rôle d'un financier, justement, le jeune homme mimi qui jouait le metteur en scène dans Sils maria et dont le nom m'échappe, ici blondement -et joliment- barbu) on ne voit pas le temps passer- il n'est jamais ni pesant ni complaisant ni relou, et on ne peut prendre à son visionnement qu'un plaisir sans cesse incontestable et renouvelé.
(quand je pense que Pépin ne verra pas ça parce qu'il ne va pas voir "les films de mode"...)
On le savait depuis le premier (film) la vie d'YSL n'a pas été simple (mais une vie d'artiste ne peut être ni simple ni rectiligne) et j'admire la façon dont Bertrand Bonello a fait oeuvre de créateur pour aborder (j'avais écrit abordel, et c'est assez juste...) le portrait de cet autre (créateur, justement).
Et j'adore la façon dont le film se clôt sur ce sourire-caméra, aussi énigmatique que sublime, (comme un Chat du Cheshire version haute-couture) qui resterait encore là, magique, flottant sur l'écran alors que tout le reste a disparu depuis longtemps...

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