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lieux communs (et autres fadaises)
24 juillet 2015

dans son jus

NOS FUTURS
de Rémi Bezançon

Oui! Oui! Moi aussi je veux être ancien copain de classe et ami d'enfance avec Pio Marmaï, et faire du scooter serré contre lui dans Paris la nuit, et prendre un bain de minuit tout nu avec lui, et faire du camping sauvage et dormir à la belle étoile, toujours avec lui... c'est le sort enviable réservé à Pierre Rochefort (fils de Jean, dont il reprend d'ailleurs, surtout au début du film par moments les mêmes attitudes engoncées et les regards de chien un peu battu).
Rémi Bezançon, c'est, surtout, Le premier jour du reste de ta vie, que j'avais beaucoup aimé à l'époque (il y a 7 ans, presque jour pour jour) et où j'avais découvert Pio Marmaï (7 ans, déjà ?).Il y a eu d'autres films de Rémi B, certains que j'ai assez aimés (Un heureux événement), d'autres que je n'ai pas vus (Zarafa), mais, celui-là, la bande-annonce m'avait suffisamment appâté pour que j'aille au bôô cinéma dès le premier jour (du reste de ma vie cinématographique hihi).
On était dans la salle 12 (celle où on peut allonger son siège) et il y avait peu de monde à la séance de 18h: quelques dames et moi. j'ai donc allongé mon siège et je me suis laissé aller. Il faut un certain temps pour que le film démarre (le début étant surtout la présentation du tristounet personnage de Yann (Pierre Rochefort), trentenaire costard-cravaté pour qui sa tendre épouse a organisé un anniversaire-surprise (mais comme il n'a pas d'amis, elle a invité surtout des collègues de bureau, d'où folle fiesta jusqu'à au moins minuit et demie. L'exhumation pour cette occasion d'un carton de vieilles photos du temps de son adolescence insouciante remet en mémoire à Yann son ami Thomas (Pio Marmaï), qu'il décide alors de recontacter. Les voilà tous deux qui se rencontrent, après hmmm années de perte de vue, et Pierre réalise avec étonnement que Thomas n'a pas changé d'un iota, et vit toujours en adolescent. D'où quelques frictions (de part et d'autre) au départ, avant que tous les deux ne finissent par se tomber dans les bras l'un de l'autre en décidant de monter un projet fou : recréer très exactement, dans les moindres détails, la soirée d'anniversaire de leurs dix-huit ans...)
Voilà une looongue parenthèse. Et je m'arrête là.
Le cinéma de Rémi Bezançon me touche toujours autant,  la famille, l'amitié, les souvenirs, l'adolescence, les sentiments, la timidité, la maladresse, les gens dont on est amoureux sans jamais pouvoir oser même envisager de le leur dire... Yann et Thomas prennent un bain de jouvence, entre Le péril jeune et Camille redouble  avec leur projet de ouf de créer une faille de l'espace-temps, même si, durant toute cette première partie du film, on ne peut s'empêcher de se poser des questions, de noter des détails qui semblent au moins maladroits au pire injustifiés, mais qui finissent par prendre tout leur sens, lorsque le réalisateur sort le lapin blanc du chapeau en nous en montrant un premier double-fond (qui m'a surpris dans un premier temps puis peut-être un peu déçu dans le même mouvement), avant de refaire disparaître le le lapin blanc dans un deuxième double-fond de son histoire (que je n'avais absolument pas vu venir, mais, c'est comme ça, je vous l'ai déjà dit, je suis bon public : quand il faut pleurer je pleure, quand il faut croire je crois...)
Pas mal de critiques ont plus ou moins fait la fine bouche (la demoiselle de Libé par exemple l'assassine ici mais j'ai trouvé ça plutôt drôle en lisant son articulet, cette histoire de film de couilles...) mais j'ai envie de jouer le jeu, et de vous inviter (vous inciter) à y aller, pour que vous puissiez aussi expérimenter ce plaisir par vous-mêmes. J'aime beaucoup cette idée de "et si on se refaisait notre Peggy Sue s'est mariée à nous avec les moyens du bord", d'autant que les thèmes abordés ne peuvent que faire fondre les ex-adolescents, ex-trentenaires (et autres ex à vôtre guise) forcément nostalgiques que nous sommes. J'aime ces souvenirs d'adolescents et la façon dont Rémi Bezançon les utilise dans sa mise en scène, ceux qui peuvent marquer ou pas, se déformer avec le temps, être réels ou inventés, comment les gens peuvent changer ou pas, comment on peut avoir des regrets ou pas... Et, ce qui ne gâche rien pour moi, le sous-sous-texte gay (ah, les étreintes viriles sous les étoiles entre Yann et Thomas) devient, au fur et à mesure, absolument et intolérablement délicieux. Et ça fait plaisir de réaliser, in fine, que tout ce qui avait pu nous faire tiquer (ou presque) était finalement justifié, que les maladresses apparentes (les excès, les redites)  étaient logiques, (comme des croix sur les cartes de chasse au trésor : des balises de passages secrets), et que le secret, justement, a été jusqu'au bout vachement bien gardé. On peut cela dit être d'accord ou pas, on en discutera devant le cinéma, hein (ou devant une bière, c'est mieux...).

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Commentaires
C
Victoria , très bien! Attends, le post arrive...<br /> <br /> :)
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Z
J'ai prévu d'y aller pour Rémi Bezançon, pour Pio Marmaï (j'avais beaucoup aimé le Premier jour....). Et Victoria, tu en penses quoi ????
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