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lieux communs (et autres fadaises)
27 septembre 2021

comment font les pauvres ?

TOUT S'EST BIEN PASSÉ
de François Ozon

Comme tous ses autres romans, j'avais lu Tout s'est bien passé, d'Emmanuèle Bernheim à sa sortie (plus une auto-fiction, quasiment un journal, qu'un roman), puis plus tard j'avais vu le très beau Etre vivant et le savoir, d'Alain Cavalier, à propos du film que celui-ci devait en tirer mais qui ne vit pas le jour à cause de la mort d'Emmanuèle Bernheim, et donc j'étais assez curieux de voir ce qu'allait en tirer ce cher François Ozon.
Surtout dans un film où on annonçait Sophie Marceau dans le rôle de la romancière et André Dussolier dans celui du père. Je ne suis pas très familier de la carrière de Sophie Marceau (le dernier film avec elle que je me rappelle avoir  vu doit être La fille de d'Artagnan en 1994!), beaucoup plus avec celle d'André Dussolier (que je suis avec grand plaisir depuis son premier film, Une belle fille comme moi, en 1972) que j'appréhendais un peu de voir vu le rôle qu'il joue ici...
J'ai trouvé Sophie Marceau excellente (même si un peu en surjeu lors des premières scènes) et André Dussolier plutôt très bon (AVC, lit d'hôpital, déformations faciales, larmes, bave, un rôle périlleux) même si incarnant un personnage assez agaçant (un "mauvais père" comme le qualifiera sa fille).
Et c'est drôle comme la suite du film ne m'a apporté quasiments que des plaisirs d'actrices - teurs.
Plaisir de revoir Géraldine Pailhas dans le rôle de Pascale (la soeur)
Plaisir de revoir Jacques Nolot dans le rôle du voisin de chambre
Plaisir de revoir Charlotte Rampling dans le rôle de la mère
Plaisir de revoir Eric Caravaca dans le rôle du mari
Plaisir de revoir Grégory Gadebois dans le rôle de l'amant.
Plaisir de revoir Hanna Schygulla dans le rôle de "la dame suisse"
Plaisir, enfin, de revoir la divine Nathalie Richard dans le rôle de la commissaire.
Et aussi Daniel Mesguich, et aussi Judith Magre...
Oui, question casting, vraiment, "tout s'est bien passé"...
Et le film, alors?
J'ai repris hier soir en rentrant le livre d'Emmanuèle Bernheim (dont je n'avais que peu de souvenirs à part peut-être sa "sècheresse" documentaire) et j'ai été frappé par l'extrême fidélité du film par rapport à son modèle. D'un livre avec juste la peau sur les os, Ozon a tiré un film avec plus de chair, (comme à partir d'une carcasse de poulet on reconstituerait un plat de grande cuisine), "enjolivant" (illustrant) (lissant ?) cette histoire a priori ni très joyeuse ni très plaisante, rendant l'inacceptable regardable, mettant in fine dans sa façon de filmer l'imperceptible distance ("documentaire") que pouvait y mettre la romancière, face à la complexité de cette histoire familiale et de ses zones obscures (et donc un certain nombre de non-dits et de questions qui resteront -volontairement- sans réponse).
Et c'est peut-être parce qu'il est ainsi tempéré (certain-e-s diront édulcoré ou aseptisé) que je ne l'en ai que plus apprécié. Il y est question du droit de mourir dans la dignité, respectons donc tout autant  celui de filmer dans les mêmes dispositions. Et digne, le film l'est, sans conteste.
Voilà, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film.

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