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lieux communs (et autres fadaises)
11 octobre 2021

double séance : QV!

Les hasards de la programmation ont fait que les deux films que je suis allé voir cet après-midi à Besac avaient, contre toute attente, une thématique commune, que je vous laisse deviner!

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GAZA MON AMOUR
de Tarzan & Arab Nasser

Le frérots palestiniens, chevelus barbus et kholés, qu'on avait découverts en 2016 via le plaisant DÉGRADÉ, reviennent nous attendrir avec cette touchante histoire d'amour du troisième âge (un papy pêcheur, Salim Daw, splendide, est amoureux d'une couturière, Hiam Abbas, magnifique) , dont l'intrigue est assez simple : il l'aime, va-t-il réussir à oser la demander en mariage ? Parallèlement on suivra les tracasseries policières infligées à ce même pêcheur, qui a remonté dans ses filets une statue d'Apollon (en pleine majesté virile, justement, mais dont l'organe fièrement dressé ne survivra pas à une chute malencontreuse (c'est fragile, ces petits choses-là, n'est-ce pas), avec en toile de fond, toutes les tracasseries "habituelles" que vivent quotidiennement les gazaoui-e-s, habitant dans les camps ou hors des camps, au sein d'un univers subtilement grisé.
Un film tout simplement délicieux (un feel-good movie palestinien, il fallait oser le faire) que les deux réalisateurs dédient à leur père. L'histoire de l'Apollon est "d'après une histoire vraie", et vient, assez finement, rajouter une dimension mythologique (d'aucuns diront quasiment psychanalytique), phallique, en tout cas,  à cette histoire de gens simples, avec des problèmes "simples" (l'amour, l'amitié, le mariage, le qu'en-dira-t-on, les problèmes d'argent, les sentiments fraternels) et des plaisirs qu'on pourrait qualifier de tout aussi simples.
Un film qui finit par un triple éclat de rire, tout est bien qui finit bien certes mais une façon aussi pour les réalisateurs d'affirmer qu'ils ne sont néanmoins pas dupes, en nous faisant ce clin d'oeil aussi gazaoui qu'optimiste (d'aucuns diraient irréaliste ?) qui nous rend du coup nous aussi joyeux (et irréalistes ?).

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l'affiche

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les tourtereaux

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les réal'

 

A BIGGER SPLASH
de Jack Hazan

Là c'est une autre histoire. Lieu, époque, on change tout. Londres, 1971, David Hockney (oui, le peintre) filmé par Jack Hazan, le réalisateur, pendant trois années, qui en tire ce portrait documentaire mais pas tout à fait (mais pas seulement), un film dont j'ai entendu parler dès ma prime jeunesse (j'avais 18 ans alors, si si) parce qu'il était sorti avec une interdiction aux moins de 18 ans (ce qui en accentuait le côté sulfureux, et donc attractif), et que je m'étais résigné, à l'époque, à ne pas pouvoir (le) voir avant des lustres (ce qui fut effectivement le cas, mais, entretemps, j'avais un peu oublié quand même).
Interdit aux moins de 18 ans ? La censure ne rigolait pas à l'époque. Le motif ? Une scène d'amour, surtout, où deux éphèbes se font des mamours tout nus sur leur lit, relativement soft, les zizis sont un peu visibles mais sont au repos, voilà ce qu'il y a de plus brûlant dans les deux heures du film. Bon, on y aperçoit aussi, à intervalles réguliers,  un nombre non négligeables de QV appartenant aux divers jeunes gens bourdonnant (bzzz) dans l'entourage du peintre, notamment celui du peintre himself, (qui, tiens, décide soudain de prendre une douche et de nous en faire profiter, pour induire la filiation métaphorique (et aquatique) avec le bigger splash du titre), jusque là rien qui pousse à fouetter quelque chat que ce soit...
On voit aussi David Hockney au travail (ça c'est intéressant) ou pas (ça l'est un peu moins, on est en droit de les trouver un peu vains ces monologues alanguis et/ou envapés), il est à l'époque plutôt jeune et joli (il a alors trente-quatre ans) et m'a fait penser à un autre acteur du swinging London de juste un peu avant, le David Hemmings de BLOW-UP (1966) (retrouvé -curieusement- dans LES FRISSONS DE L'ANGOISSE d'Argento en 1975)

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Hockney

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Hemmings

Donc résumons, une scène d'amour gay, des QV diverses et variées, des tableaux de Hockney, le même Hockney au travail, tout ça était déjà très bien, et aurait déjà fait un film agréable et joli, sauf que est venu se rajouter à tout ça un compte-rendu des états d'âme du peintre (fort marri à l'époque d'avoir été abandonné par son amant), ses atermoiements, et surtout ses échanges avec Celia Birtwel, artiste elle-aussi, dessinatrice de mode, amie de longue date, modèle et muse, la compagne d'Ossie Clark, créateur de mode, lui-aussi dans le film (à noter que tous les personnages du film jouent leur propr rôle), et cette mystérieuse Celia vampirise un peu (trop) la seconde moitié du récit (que le montage hâché -et chichiteux- ne rend pas forcément facile à comprendre, mais d'ailleurs qu'y aurait-il vraiment à comprendre ?) dans une dernière partie que j'ai trouvée beaucoup moins intéressante. D'autant plus que, si l'image du film a fait véritablement l'objet d'une restauration somptueuse, celle de la bande-son l'est moins (beaucoup de sons agressivement métalliques, et récurrents, des cordes stridentes, encore et encore, j'ai fini par me boucher les oreilles).
Donc j'étais heureux d'avoir enfin pu combler les attentes du jeune homme de 18 ans que j'étais en 1974, même si je ne me sentais pas tout à fait aussi comblé que j'aurais pu le croire (bon, soyons honnête, je pense qu'en 74, ça m'aurait sans doute fait bander, hein...).

 

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dans Libé il y a longtemps...

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... et dans Libé ce ouiqinde!

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Pour les gens intéressés, le ciné-club de Caen a fait un très beau boulot de présentation du film () avec découpage et photogrammes, chapeau!, que je vous recommande...

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