entre Chateau-thierry et Jules César
016
UN PETIT FRERE
de Léonore Serraille
Après le véhément JEUNE FILLE (avec la non moins véhémente Laetitia Dosch), la réalisatrice nous revient avec un nouveau portrait de femme un portrait véhément aussi à sa façon. Rose est black, elle arrive de Côte d'Ivoire avec ses deux jeunes enfants, et essaie de trouver sa place. Nous sommes dans les années 90 (on le découvrira assez vite, sans carton ni intertitre, il sera plusieurs fois question de Jacques Chirac...) Le film est divisé en trois parties, chacune portant le nom d'un des trois personnages de la petite famille (Rose, Jean, et Ernest, le petit frère du titre, qui sert aussi de voix-off au récit).
Ce que j'ai trouvé le plus intéressant c'est les sauts dans le temps, correspondant à chacune des parties, sans qu'aucun indice temporel ne soit utilisé. Au spectateur de se débrouiller. A la deuxième partie j'étais un peu surpris, à la troisième moins. La réalisatrice a construit trois blocs, où la narration à l'intérieur de chacun est sagement linéaire. Et il y a donc ces ellipses béantes.
J'ai vu le film avec grand plaisir, nous étions plusieur(e)s dans le hall à partager notre enthousiasme. Incontestablement un film touchant, un film "social", un film juste. Un personnage de mère attachante (même si elle n'a vraiment pas de bol avec les mecs...)
Mais que m'en restera-t-il ? (oui, je sais, en ce moment je m'attache beaucoup à ce qui peut rester -ou non- d'un film...) Sans doute l'attention portée aux personnages.