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lieux communs (et autres fadaises)
27 juin 2023

raymonde et robert à vulcano (avec le routard)

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VOYAGES EN ITALIE
de Sophie Letourneur

(Rho lala)
en déroulant les pages de posts du blog je trouve (je découvre) celui-ci, daté du 06 juin (nous sommes le 24!) et resté complètement vierge... Aaaaargh! Que faire ?)
j'avais juste mis -par dérision, ce titre-là, en référence -affectueuse- aux Bidochon, en référence à la façon dont Sophie Letourneur nous racontait ce fameux voyage en Italie qu'elle (elle se joue elle-même dans le film, enfin, elle joue une réalisatrice de films, dont on suppose-donc- qu'elle lui ressemble un peu) finit par faire avec son mari (Philippe Katherine), son mari dans le film (qui n'est pas du tout son vrai mari dans la vraie vie).
Les voyages du titre sont au pluriel, parce que lui y est déjà venu avec une (ou des) ex, mais il ne sera question que d'un seul (plus, dans les dialogues dans la voiture, pendant qu'elle conduit, une question pare rapport à celui de Rossellini, du même nom, qu'elle dira ne pas connaître.
Donc nos deux tourtereaux ont fini par partir quelques jours en Italie (après avoir, dans un prologue, longuement hésité sur les destinations éventuelles), et ils arriventdonc en Sicile, location de voiture, hôtel, restaurants, excursions, italianeries, tout ça en se fiant à ce qui écrit dans le routard... il est question d'un couple en "délicatesse", dans une période de calme plat question désir, où un retour de flamme passionnelle est justement escompté suite à ce court séjour.
Letourneur est impitoyable et scrute les flottements, les erreurs, les interrogations, les plantades, bref tout le "vrai" quotidien d'un couple en excursion touristique...
Et c'est très plaisant. comme l'est la construction du film : pendant un assez long moment on les suit "en vrai" dans leurs péripéties aigres-douces, jusqu'à ce que la réalisatrice change soudain son fusile d'épaule et qu'on les retrouve tous les deux au lit, ("après"), et ce sera un comte-rendu oral de toute la fin du périple auquel ils vont se livrer, une reconstitution, avant de faire l'amour, "simplement" ("justement", sans en faire des caisses...)
Un film dont je garde un souvenir agréablement plaisant, avec deux acteurs en phase, et la confirmation que j'aime beaucoup le cinéma de Sophie Letourneur...

"En décidant de plonger son cinéma dans le bain du tourisme romantique de masse, Letourneur a trouvé un terrain de jeu propice à son sens de l’autodérision et à son goût pour les microdétails matériels, sur lesquels elle fait glisser un regard plissé de malice. Ainsi de ces zooms et dézooms qui font la grammaire du film et lui permettent de décentrer en permanence notre attention, de passer du particulier au général, de la parole à la notation visuelle, de rire tantôt avec les personnages et tantôt à leurs dépens, de ce qui leur échappe, et notamment de ce manque sexuel qui se voit comme le nez au milieu de la figure. Sexe de bronze sur lequel se brûle Sophie, irruption du Stromboli toutes les vingt minutes, plan volé sur le caleçon de Jean-Phi, les allusions sexuelles se multiplient tandis qu’on parle d’autre chose et qu’une tension monte de ce trop-plein de vide et de non-événements, de cette accumulation presque écœurante de souvenirs dérisoires. Assumant une facture visuelle à la limite de l’ingrat, Sophie Letourneur ne se contente pourtant pas de la 2D d’une comédie brinquebalante construite sur le seul fil du quotidien ; à l’image de sa méthode – peaufinée de film en film, elle consiste à minutieusement construire sa partition dialoguée à partir d’une matière documentaire et de nombreuses improvisations –, le film n’est qu’en apparence échevelé et dilettante." (Libération)

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