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lieux communs (et autres fadaises)
13 août 2023

double programme wtf

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YANNICK
de Quentin Dupieux

Une fois de plus Dupieux nous surprend. Un film tourné à la sauvette (en cachette), imprévu, inattendu, avec une affiche immonde, mais, surtout, en très gros le nom de Raphaël Quenard (on ne s'est toujours pas remis de sa partition virtuose dans CHIEN DE LA CASSE, hein...). Un Dupieux "Au théâtre ce soir", unité de temps unité de lieu unité d'action, dans une salle de théâtre d'ailleurs, lors d'une représentation de "Le Cocu" une pièce bien nulle, tout à coup interrompue par l'apostrophe d'un spectateur, le Yannick du titre (et le Raphaël Quenard de l'affiche) qui était venu là "pour se changer les idées" et n'y trouve pas son compte. Et qui a un flingue (il est veilleur de nuit). La suite, vous allez la découvrir (et vous devez absolument le faire) dans la salle (au Victor Hugo cette semaine, et dans le bôô cinéma -je touche du bois- en principe la semaine prochaine).
C'est, pour moi (peut-être avec RUBBER et REALITÉ) le Dupieux le plus entièrement convaincant. Parfaitement. Sans réserves. Et jusqu'au bout. (je trouve la fin non seulement tout à fait d'actualité mais d'une extrême élégance). Raphaël Quenard confirme haut la main (haut le verbe plus tôt)  tout le bien qu'on pense de lui (un double César ?) efficacement épaulé par le trio Marmaï / Gardin / Chassagne (bon, Chassagne, que j'aime beaucoup, c'est normal qu'il ait son nom en plus petit, parce que, hein, c'est vrai, il ne fait pas grand chose, en tout cas, il mouille moins le maillot que Pio ou Blanche.). Il va beaucoup parler.  On retrouve en lui la dualité de son personnage dans CHIEN DE LA CASSE, cette morgue goguenarde sous laquelle on sent poindre une certaine fragilité, une... tendresse, oui on peut oser le mot (j'adore la scène -muette- où on le voit dans les coulisses pendant que se joue "sa" pièce.)
C'est très fort, cette façon qu'a Quentin Dupieux d'exploiter "à fond" ce décor miteux (sur la scène / dans la salle), et ce départ d'intrigue minimal, pour nous prendre, parfaitement je le redis,  en otage(s) (nous, les spectateurs des spectateurs) jusqu'au bout, sans qu'on sache jamais tout à fait, à l'avance, sur quel pied danser. Et il sait, cette fois, retirer l'échelle juste au bon moment.Noir. Petit piano. Du grand art.
Avec Emma on a réagi avec le même enthousiasme,  échange de regards et de sourires, comme des gamins ravis, pendant le générique de fin. Enthousiasmés.
Top 10!

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BARBIE
de Greta Gerwig

(Smiley avec les joues roses). Bon, eh bien voilà j'ai apporté ma modeste contribution au milliard de $ (pour l'intant) engrangé par le film (7,50€ la place, quand même, avec marqué 5,50 sur le ticket, VOLEURS!)
Le début est effectivement très drôle (j'avais la caution morale de mon gourou Swâmi Petaramesh sur twitter : "Tiens au fait si vous envisagez de voir le film "Barbie", rien que la séquence de début vaut dix fois le déplacement, tellement la référence est hénaurme Enfin bref, allez le voir."). Ca démarre avec un aimable clin d'oeil à Kubrick - tant qu'à faire voyons grand-, puis la suite est à la hauteur  (drôle), et la suite de la suite assez drôle (ça s'amenuise, ou on commence à se lasser), et puis, à partir du "ballet des Kens" ça devient de plus en plus navrant, pathétique, lamentable, racoleur, sirupeux, hyperglycémique, poisseux, bref putassier. La fin est un pensum.
Avec Emma, dès que ça s'est rallumé, on s'est regardés en soupirant, et on est partis sans même regarder le générique... On n'était PLUS DU TOUT dans le même état d'esprit qu'à la fin du film précédent.
Le gros problème du film c'est son scénar (ou plutôt son absence de) : tout va bien à peu près jusqu'au moment où B*rbie va dans "le real world", (Barbie et le chantier de construction, très bien vu lol) après (Ken qui retourne au pays après avoir découvert la male attitude, le cheval, et le pouvoir qui va avec), ce n'est plus que de la bouille prémâchée, de la vaine agitation, du caca rose. Naufrage avec gesticulation(s).Il y avait dans la première partie des très bonnes idées, des trouvailles, des références, des clins d'oeil, mais soudain tout s'écroule, et  on markète :  plus que du ressassement (finalement, ça aurait eu plus d'impact filmé avec des vraies poupées) de l'essouflement, et une gigantesque opération d'autopromotion à peine déguisée de la firme fabricante (et hégémonique) dont je ne recopierai même pas le nom. Une mascarade, une phénoménale idiotie.
"Féminisme, mon cul!" aurait conclu Zazie.
Et, parti comme c'est, il est fort à craindre de voir apparaître dans un futur proche un BARBIE 2, vu l'engouement planétaire généré (et la pompe à pépettes qui va avec.)

La-nouvelle-bande-annonce-du-film-Barbie-peint-un-monde-rose

 

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