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lieux communs (et autres fadaises)

15 juin 2006

blouses blanches

* Celle qui vous réveille à 5h45 pour prendre votre tension, qui doit aussi prendre votre température (auriculairement) mais constate que ça ne marche pas et ronchonne un peu.
* Celle (la même) qui vous conseille de ne pas vous rendormir car on va bientôt venir vous chercher pour la douche.
* Celui qui vient vous chercher pour la douche et vous montre comment se met la blouse en disant "tout nu dessous".
* Celui (le même) qui vous met le petit bracelet en plastique avec votre identité (vous pensez aux bébés de la maternité) puis vous met en place les "bandes de contention" (vous pensez aux guëtres).
* Celle qui vous apporte de l'eau "pour le petit cachet de tout à l'heure".
* Celle qui s'aperçoit qu'il n'y a pas d'étiquette sur votre lit et qui dit "qu'elle va revenir tout à l'heure."
* Celle qui vous apporte le comprimé d'atarax "pour vous détendre avant l'opération".
* Celle qui revient pour coller sur votre lit l'étiquette avec votre identité.
* Ceux qui viennent vous chercher pour vous emmener au bloc, vous sortent à moitié de la chambre, et à qui une voix crie depuis le fond du couloir "non, non, c'est la dame d'à côté qu'il faut emmener", et vous ramènent donc dans la chambre en disant "ben, à tout à l'heure..."
* Celle qui vient pour laver le sol de la chambre, s'enquiert si tout va bien, et quand vous lui répondez qu'une des bandes est en train de se défaire, dit qu'elle va prévenir quelqu'un...
* Celle qui vient en demandant si c'est bien vous qui avez une bande défaite ("oui, la gauche") et vous la refait donc illico en serrant grave.
* Ceux qui reviennent en disant "Cette fois-ci c'est la bonne" et vous emportent vers le bloc dans un dédale de couloirs, de bâtiments, d'ascenseurs (vous vous dites, à moitié déjà dans les vaps, que ça ferait un beau travelling subjectif à filmer*) en discutant de mutations dans le sud, des salaires correspondants, d'installation à Ouarzazate, et dont l'un des deux (le blond, pas le mal rasé avec le catogan) chantonne la mauvaise réputation.
* Celle qui vous demande qui vous êtes et ce que vous allez subir comme intervention et qui a un petit sourire quand vous répondez cervicotomie, comme une maîtresse sourirait à un élève qui a donné la bonne réponse
* Celle (la même) qui vous tend une charlotte en disant "un joli chapeau..."
* Celle qui vous couvre d'un drap, au-dessus de celui que vous avez déjà, vous demande d'ôter la blouse, et tire le tout (blouse et drap du lit) en disant "on ne va pas vous laisser tout nu..."
* Celle (la même) qui vous explique que vous allez devoir passer du lit à la table d'opération (avec le drap sur vous toujours préservant votre pudeur...)
* Celui qui arrive à ce moment-là et vous aide à basculer sur la table.
* Celle qui vous emmène dans la pièce voisine.
* Celle qui se présente comme anesthésiste, et vous demande si vous ne faîtes pas partie des Amis du C., car elle est aussi membre de l'association, et pense vous avoir reconnu (Vous acquiescez...)
* Celle qui (la même) vous pose des électrodes ("pour contrôler") une perfusion ("c'est par là qu'on va vous endormir" )  et vous montre un masque ("ça c'est pour aider à respirer")
* Celle qui entre dans la salle, dit bonjour et en qui vous croyez reconnaître l'anesthésiste à qui vous avez eu affaire lors de votre entretien de mercredi dernier, mais vous n'êtes plus très sûr, à cause de la charlotte...
* Celui qui est entré en même temps qu'elle, s'approche et prend juste votre bras gauche (qui pendouillait un peu) pour le remettre bien droit ("parallèle au bord de la table" vous pensez)
* Celle qui vous met le masque, vous dit "respirez normalement, on va vous anesthésier..." et vous respirez et vous respirez et vous respirez et vous vous demandez quand v

(c'est vraiment l'effet que ça fait : pas vu partir)

* En se réveillant, réaliser que ça a déjà été fait, et de façon magistralement terrifiante, dans L'Echelle de Jacob...
Dommage!

15 juin 2006

retour

Ben voilà, suis rentré.
Tout va bien.
Un peu dans le coaltar (bizarre c't'orthographe, hein ? je viens de vérifier dans le P.L.I, ça s'écrit comme ça. "Etre dans le coaltar :être dans l'hébétude, la confusion..." un peu excessif, mais y a de ça!) bon, anesthésie générale oblige, mais ça va passer, hein ?
Photos suivront dès que (Merci Pépin)
Pour couper définitivement le débit du robinet (!) à fantasmes concernant les charmants-infirmiers-velus-nus-sous-leur-blouse-vous-trouvez-pas-qu'il-fait-chaud-ce-soir ?, sachez que les infirmiers ont dû représenter 5% du personnel hospitalier à qui j'ai eu affaire (cf post à venir "blouses blanches" ), et ne s'apparentaient pas à la susdite catégorie. Les infirmières par contre étaient toutes délicieuses et accortes !

12 juin 2006

avis

Ce blog sera provisoirement en vacance(s) pour convenances personnelles et hospitalières jusqu'au mercredi 14, en principe...

12 juin 2006

bestioles

Avec des températures au-dessus des normales saisonnières mon appart est passé sans transition de " beaucoup trop froid" à " bien trop chaud" ; il était temps donc d'envisager ma première trempette en piscine de l'année, chez mes amis de C. J'entretien avec les piscines une relation spéciale, de haine/amour pourrait-on dire. Avec une température extérieure de 30°, une température corporelle de 37° et quelques, une piscine, même à 25°, fait figure de bérézina, de baltique, détroit de behring, et autres b glacés. Quand faut y aller...

Au bout de 5 bonnes minutes à faire la grenouille météo sur l'échelle, j'ai réussi à m'immerger (j'allais écrire immoler rendez-vous compte!). Puis j'ai fait un aller/retour, et j'ai commencé à m'ennuyer (d'habitude, je passe mon temps à flotter, mais hélas aucun accessoire ludique n'avait encore été sorti). Je me suis donc intéressé aux diverses bestioles qui flottaient, et j'ai joué à Mère Thérésa de la Piscine. Oui, n'écoutant que mon grand coeur, j'ai entrepris de voler (de nager, plutôt) au secours des divers insectes en train de barboter dans l'eau chlorée.

Et je me disais, en rejetant sur le bord un espèce de machin rouge et noir (pas une coccinelle), de forme allongée (pas un gendarme) que si elle avait une conscience, même minuscule, elle devait être en train de se dire que ses jours allaient s'arrêter là, (peut-être même d'ailleurs qu'elle était en train de revoir toute sa vie en accéléré, tout en cherchant une dernière parole qui ferait mouche) et hop! soudain un miracle se produisait, sous la forme d'une main géante provoquant un tsunami qui la rejetait sur le rivage bétonné du bord de la piscine... Miracle miracle je suis vivante! a-t-elle du s'écrier, en repartant triomphalement.

J'étais en train de faire le parallèle avec ce qui nous arrive parfois, dans la vraie vie humaine, qu'on pense être en train de couler, tout est fini, aucune issue et que tout à coup, hop! quelque chose arrive, qu'on attendait pas, quelque chose dont on ne soupçonnait même pas l'existence, qui vous pousse et vous rejette sur le bord, au sec. Sain et sauf.

J'ai interrompu net ma rêverie en contemplant ce qui se passait avec le sauvetage suivant : je rejette sur le bord un petit machin noir (pas une fourmi), à peine a-t-elle le temps de s'ébrouer, de se sécher les pattes et de reprendre un peu ses esprits que surgit de dessous le rebord de la piscine un joli lézard qui se dirige droit sur elle avec l'intention visible de la boulotter. La vie est cruelle, non ? Je viens à peine de la sauver qu'elle est en nouveau en danger. Que faire ? Je provoque un nouveau mini raz-de-marée pour faire fuir le lézard ; manoeuvre réussie, seulement ce faisant j'ai aussi à nouveau submergé la bestiole noire qui git désormais sur le dos, les pattes en l'air. RIP. Oui, la vie est très cruelle...

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11 juin 2006

trop c trop

Trop pédé pour les hétéros
Trop hétéro pour les pédés

Trop vieux pour les jeunes
Trop jeune pour les vieux

Trop pessimiste pour les optimistes
Trop optimiste pour les pessimistes

Trop blanc pour les noirs
Trop noir pour les blancs

Trop pauvre pour les riches
Trop riche pour les pauvres

Trop provincial pour les parisiens
Trop parisien pour les provinciaux

Trop intellectuel pour les manuels
Trop manuel pour les intellectuels

Trop couche-tôt pour les lève-tard
Trop lève-tôt pour les couche-tard

Trop opéra pour les amateurs de foot
Trop foot pour les amateurs d'opéra

Trop grand bleu pour les petits rouges
Trop gros rouge pour les petits bleus

Trop solitaire pour les solidaires
Trop solidaire pour les solitaires

Trop vivant pour les presque morts
Trop mort pour les presque vivants

Trop long pour les amateurs de court
Trop court pour les amateurs de long

Trop continental pour les insulaires
Trop insulaire pour les continentaux

Trop prosateur pour les poètes
Trop poète pour les prosateurs

Trop rural pour les urbains
Trop urbain pour les ruraux

Trop mou du bulbe pour les durs de la feuille
Trop dur de la feuille pour les mous du bulbe

...

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("- Que vouliez vous qu'il fit ?
  - Qu'il mourut...")

10 juin 2006

filigrane

CINEMA, ASPIRINE ET VAUTOURS
de Marcelo Gomes

Comme dit la pub, y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis,et donc tadaaam! je viens juste d'en changer, au sujet du cinéma brésilien que je ne portais, jusque là, pas précisément dans mon coeur, (je l'avoue oui oui Glauber Rocha ça m'emmerde m'ennuie un peu...) Je remercie donc ici publiquement mon ami Hervé, qui nous a suggéré le choix de ce film dont j'ignorais jusque là l'existence, et grâce à qui donc j'ai pu vivre une heure et trente sept minutes supplémentaires de plaisir.

Le film, assez métaphoriquement, naît du blanc de l'écran, (ou plutôt des paysages très surexposés du sertao brésilien), blanc où il repartira d'ailleurs in fine. Comme dans une image en développement émergent  petit à petit des détails, qui s'avèreront d'ailleurs être des reflets, faisant surgir du néant le personnage de Johann, un jeune allemand barbu qui sillonne les routes du nordeste brésilien dans son gros camion. Nous sommes en 1942, et Johann vend de l'aspirine (et des illusions, puisqu'il leur projette à chaque fois des petits films publicitaires) aux habitants des villages les plus reculés. Toujours sur la route, il rencontre des gens qui profitent de l'aubaine sur roues qu'il représente pour se faire transporter un peu plus loin (et éventuellement discuter le bout de gras.)

C'est ainsi que Johann va prendre à son bord Ranulfo, un brésilien pur jus, aussi noir de poil que lui est clair, et dont ne sait pas très bien d'où il vient ni très précisément où il va. Mais qu'importe, ils vont faire un bon petit bout de route ensemble, en tchatchant pas mal aussi. Les deux hommes, par les villages, vont faire d'autres rencontres, au rythme plan-plan (indolent ?) des déplacements du gros camion. Une demoiselle en fuite, un serpent à sonnettes, quelques boucs, un homme d'affaires, sa femme astronome, quelques putes... et beaucoup de peones, cabossés, recuits, vivotant sans se plaindre au coeur de ces paysages suffoqués. Les deux acteurs (aussi craquants l'un que l'autre, chacun dans son style) sont vraiment très très attachants, à l'aise dans une gamme d'émotions en demi-teintes (c'est un film sans cri, sans colère, sans hargne, et si tuerie il y a, elle est juste imaginée/jouée par nos deux compères au cours d'une joyeuse biture...) et de rebondissements minuscules (minimalistes ? )

Un camion, des projections de cinéma, un road-movie, deux mecs... On en est peut-être loin mais je n'ai pas pu m'empêcher d'évoquer une version brésilienne (et compactée) d' AU FIL DU TEMPS, de Wim Wenders, autre film qui m'avait fort impressionné en son temps (1974) et que je chéris toujours, tiens encore une histoire d'amitié virile.                                              J'ai toujours aimé les histoires d'amitié virile (Tss tss qu'allez-vous penser là, je les aime justement parce qu'il est uniquement question d'amitié, que les choses sont claires, qu'il n'y a aucune ambiguité, aucune anguille sous aucune roche, on est des hommes des vrais non mais sans blague même si rien ne m'empêchera jamais d'y rajouter un sous-texte homoérotique (en dentelle rose ?), mais bon ça ne regarde que moi, hein ?)

Tel quel, c'est parfait. Rien à redire. C'est comme l'aspirine du titre : un produit tout simple, basique,  mais  efficace. J'ai savouré ça paisiblement, joyeusement, (et sans fermer l'oeil une seconde, c'est dire!) en me disant que, oui oui, j'aurais bien aimé me trouver dans ce camion-là, avec ces deux zigotos...

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Oui, Barbara, quelle connerie la guerre...

9 juin 2006

walking and falling

I wanted you
And I was looking for you
But I couldn’t find you.
I wanted you
And I was looking for you all day
But I couldn’t find you.
I couldn’t find you.
You’re walking,
And you don’t always realize it
But you’re always falling.
With each step you fall forward slightly
And then catch yourself from falling.
Over and over, you’re falling
And then catching yourself from falling.
And this is how
You can be walking and falling at the same time.
(Laurie Anderson)


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(Comment on pourrait presque faire l'amour avec l'autre par chanson interposée...)

8 juin 2006

trucs chiants

à faire quand on est tout seul :

- se mettre du collyre
- mettre la couette dans la housse de couette
- étendre les draps pour les faire sécher
- plier les draps (ou les housses de couette)
- transvaser les courses du tapis roulant dans les sacs plastique
- pousser la bagnole quand on est en panne
- aller au restaurant
- faire la vaisselle
- trouver une idée de repas, s'y tenir, et le préparer
- transporter une cuisinière ou un frigo
- aller à la gare à pied (ou bien laisser sa voiture sur le parking pendant une semaine) quand on part en voyage
- refaire son pansement
- se lever ou se recoucher quand on a un lumbago
- retapisser
- faire les courses quand on est malade
- installer correctement une antenne ou une parabole
- attacher un gros chargement sur un véhicule
- trouver des surgelés potables en conditionnement "special célibataire"
- remonter les hmmm sacs de course depuis le coffre de la voiture jusqu'à l'appartement
- se prendre en photo (sans retardateur)
- ...

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7 juin 2006

mal en pis

ISOLATION
de Billy O'Brien

"Dans l'étable, personne ne peut vous entendre crier..."
(pour paraphraser un précurseur fameux...)


Ce film-là, je ne sais pas pourquoi, mais, depuis que j'en ai entendu parler dans les compte-rendus du festival de Gerardmer, j'avais très envie de le voir. Suite à des modifications involontaires de mon emploi du temps, j'ai eu le plaisir de m'y rendre dès la première séance, à 13h50. Résultat : en sortant de la salle, je ne regardais plus du tout les vaches de la même façon. (Oui, j'ai la chance d'habiter un département très rural...)

Donc, c'est l"histoire d'un fermier. Côté réalisme, on a les pieds en plein dedans dès le début : la pancarte rouillée, la gouillasse qui colle aux bottes... ne manque que l'odeur! Après des préliminaires promptement (et hyper efficacement) expédiés (non seulement sont fixés le lieu : la ferme ; le temps : plutôt la nuit ; les personnages : cinq* et pas un de plus -le fermier, la vétérinaire, le scientifique, plus un jeunet et une jeunette fuyant on ne sait trop quoi dans leur caravane pourrie- mais on sait aussi que ce fermier a des problèmes de fric, et qu'il a -contre pépettes- accepté une expérience plus ou moins zarbi sur ses vaches) voilà qu'on rentre aussi sec dans le vif du sujet, si je puis dire, puisque la blondinette vétérinaire a la surprise de se faire la mordre la main à l'intérieur de la vache qu'elle venait poupouner. Gnap!, première morsure d'une longue série. Quelques instants plus tard, on a droit a une scène d'accouchement (bovin) plutôt anthologique... (et re gnap!) et c'est parti!


Je ne vais pas tout vous raconter, même s'il n'y a pas vraiment de "surprise" ; ici on a affaire, comme dans  d'autres films à une créature aussi méchante qu'affamée, qui n'a un but : boulotter son prochain -gnap gnap !- , opposée à un groupe de personnages qui la cherchent pour l'éliminer (avec la petite variante que celui qui est mordu a perdu, puisqu'il devient à son tour source de contamination) mais dont le nombre va inexorablement décroître jusqu'à la fin. Seulement on n'est pas sur une planète lointaine, ni dans un laboratoire top secret, encore moins dans un vaisseau spatial, non non on est dans la réalité, plutôt déprimante d'ailleurs, d'une petite exploitation agricole irlandaise qui bat un peu de l'aile (ou plutôt du pis), et c'est bien ce qui fait tout l'intérêt de la chose...

Et le réalisateur semble y être plutôt dans son élément, les pieds dans ce réalisme boueux et hivernal, tant les lieux sont exploités avec intelligence, et successivement, pour nous fiche à chaque fois encore un peu plus les jetons. C'est sombre, humide, ça clapote, ça fait des drôles de bruits, y a des choses qui se cachent dans les coins... Bref, le contrat est honoré les doigts dans le nez (même si ça retombe un peu dans la seconde partie...).
D'autant plus que les moyens financiers modestes de Billy O'Brien ne lui permettaient ni une débauche d'effets spéciaux ouah tu meurs tellement c'est chiadé ni une distribution top glamour (quoiqu'il en soit, tous les acteurs s'en sortent plus qu'honorablement, et j'avoue, mais vous étonnera-ce, que j'ai un faible pour ce fermier à gros sourcils dont le visage porte toute la fatigue et toute la tristesse du monde...)

18480088_1_ (John Lynch)

* Oups désolé il y en a un 6ème, un gros flic mais qui ne fait que passer....

6 juin 2006

paroi

"Ce qu'on n'a pas, on le veut
Ce qu'on a, on n'en veut pas."
(à propos d'une discussion hier soir sur msn)

Je geignais un peu hier soir souvenez-vous parce que je n'avais pas eu de nouvelles de *** depuis un certain temps. Justement, je reçois un mail de Bernard me demandant de prévenir *** qu'il fait un pot aux bozarts. Comme *** n'est pas connecté sur msn, je lui envoie un mail. Ni trop ni trop peu, juste comme il faut, le genre je transmets juste la commission sans états d'âme, hein...

et comme par hasard, quelques instants plus tard, qui vient me faire coucou sur le chat ? Arghh, *** of course. comme si de rien n'était. Et on parle et on discute, et je fonds... Je me sens comme une guimauve piquée sur un bâton au-dessus du feu, je me liquéfie et produis des bulles roses et sucrées (je n'ai jamais vu cuire un chamallow, alors j'improvise...)
Il est ... attentionné. Il me dit des choses gentilles, que si j'avais été à l'hosto à besac, il m'aurait apporté du chocolat, qu'il faut que lui conseille des livres "importants" ou "qui font pleurer", qu'il a envie de "tristesse, mais de bonne tristesse", et je dis oui oui, et je me dis soudain qu'il faut que j'arrête là la conversation, que j'aille me coucher.
Je suis en ligne avec la personne au monde avec qui j'ai le plus envie d'être en ligne, et c'est tellement touchant, tellement délicieux que je sens qu'il faut que ça s'arrête tout de suite. Immédiatement.
Vous y comprenez quelque chose ? Ce après quoi je soupirais, au moment où je l'ai, je ressens le furieux besoin de m'en priver, j'en veux plus (je n'en peux plus ?) Alors je fais comme j'ai dit, je pars me coucher je dis bonne nuit, et j'éteins l'ordi. Je fuis. Regrets, pas regrets ?

Dans une histoire précédente, il y a longtemps, j'avais réalisé (et donc dit) que j'étais prêt à ne me contenter que des miettes (affectivement je voulais dire...) Ben là c'est un peu pareil. Encore mieux ou encore pire : Si je ne peux pas t'avoir une seule fois beaucoup, je préfère t'avoir plein de fois un petit peu. Parlons donc juste d'amitié, d'affection, de prévenance, de gentillesse ou que sais-je encore, et continuons donc de dialoguer en toute innocence, de part et d'autre de cet écran, de cette paroi qui nous sépare.

C'est l'image exacte qui pourrait résumer cette histoire : il est de l'autre côté de ce mur, proche mais pourtant inaccessible. Il m'avait dit Est-ce que tu attends quelque chose de moi ? Il m'avait dit Faisons comme si je ne savais rien....
Comment on me disait quand j'étais petit ? Ah oui : on touche avec les yeux, c'est tout...
Acces denied.


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