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lieux communs (et autres fadaises)
18 juillet 2007

cliché(s)

DELIRIOUS
de Tom DiCillo

Tiens, encore une histoire de sdf! Après celui de Tsai Ming Liang à Kuala Lumpur, voici le homeless made in Hollywood, mais ça n'a strictement rien à voir... (Ah si dans un cas comme dans l'autre il s'agit de cinéma. Mais c'est tout.)
Tom DiCillo, je le connais... ouououh! au moins depuis qu'il est tout petit! Non, bien sûr je plaisante, je l'ai découvert en tant que chef-op du superbe Stranger Than Paradise (1985) (et aussi, allociné vient de me l'apprendre, de End of the Night, de Keith Mc Nally, (1990), film qui ne semble plus exister d'ailleurs que dans ma mémoire, n'ayant laissé nulle autre trace.) C'est donc avec une certaine curiosité que j'avais découvert ses films en tant que réalisateur, deux d'entre eux, tout du moins, Ca tourne à Manhattan et Box of Moonlight. Puis les aléas des sortie ont mis quelque distance entre nous pour les films suivants, mais, allez savoir pourquoi, j'avais très envie de voir celui-ci...
Et alors ? (les curieux) Alors ?  ben, euh... c'est sympa!  Cette histoire d'amitié entre un paparazzo et un sdf, amitié démolie lorsque le sdf tombe amoureux d'une chanteuse à ados genre Br*tney Sp*ars (et que c'est réciproque!) commence chez Zola et finit comme dans Gala. Un peu plus de venin, d'acide, de méchanceté eussent été les bienvenus. D'autant plus que Buscemi buscémise (Lui et Tom DiCillo, c'est un peu comme Sergi Lopez et Manuel Poirier...) dans son costume sur mesure de looser hâbleur, et Michael Pitt est bien agréable à regarder avec sa petite gueule duvetée (quoique parfois, avec ses grands yeux bleus étonnés, il fasse penser à un petit veau, non ? Tss c'est la jalousie qui me fait médire) surtout sortant du bain et nous exhibant son petit tatouage à l'aîne (mais quand la serviette tombe, dommage, c'est hors-champ...)
Il y a dans les films de  DiCillo un sous-texte gay toujours pour moi assez réjouissant (d'ailleurs, ici, lorsque, tout au début, Buscemi demande à Pitt "Are you gay ?" l'autre répond "No, but...", et tout est dans ce "but...", bref, finalement, il est juste question d'amitié virile , comme déjà dans Box of Moonlight (où, là, c'était John Turturro qui s'y collait...) Le départ fonctionne plutôt bien, mais dès que l'amûr (et donc le roman-photo) vient parasiter le récit, ça se gâte hélas, et la satire d'Hollywood (ses stars et leurs  agents tout puissants, son glamour, ses parties, ses happy fews...) fait long feu. Ca commence en fable, ça continue en conte de fée et ça finit... en eau de boudin ? (Non, je suis dur, là)
Prenons ça juste comme une sympathique comédie estivale, sans lui demander, en plus, un discours révolutionnaire!  Juste Heaven, I'm in heaven...

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17 juillet 2007

matelas

I DON'T WANT TO SLEEP ALONE
de Tsai Ming liang

(en guise de prologue) Où il apparaît que la vision d'un film est par définition subjective : alors que je sortais de la salle, après un générique parfaitement silencieux, tout embrumé encore de la vision du dernier plan, sublime, voilà que m'aborde une connaissance, qui me lance, en souriant, "Y en a marre de ces réalisateurs qui ne savent pas comment terminer leur film..." Je le regarde, étonné, pensant qu'il plaisantait, mais non. Je lui ai juste dit "S'il te plaît, ne me gâche pas mon plaisir" et  l'ai salué en tournant vite les talons, de peur qu'il n'en remette une couche...

Les films de Tsai Ming Liang sont lancinants, comme on le dirait d'une douleur, et celui-ci ne faillit pas à la règle. Bien au contraire. Oh, on est dès le départ en terrain connu, avec ces longs plans fixes (et la perfection des cadres qu'ils définissent), plans fixes que certains esprits chagrins pourraient qualifier d'interminables mais dont je dirai juste qu'ils sont pleins, Lee Kang Sheng, le complice acteur de tous les films précédents, est là aussi (et pas qu'un peu) ; on l'a connu mieux coiffé mais on comprendra pourquoi au générique de fin (je ne le suis pas très, fin, moi d'ailleurs!), les dialogues doivent tenir sur un demi-confetti (les trois protagonistes principaux ne s'adresseront d'ailleurs pas un mot de tout le film, où tous les dialogues prononcés sont d'ailleurs accessoires), et ce sont les chansons qui les remplacent (mais attention, on n'est pas chez Demy!), sans oublier l'eau, comme d'hab', (dans les films de Tsai Ming Liang, il est toujours question d'eau, sous une forme une autre : rivière, pluie, inondation, voire même sècheresse!), bref les amateurs (et j'en suis, j'irais même jusqu'à "inconditionnel") de son univers ne seront pas dépaysés...

Kuala-Lumpur, Malaisie. (Je me suis renseigné, vu que ce n'est mentionné nulle part dans le film, il est juste question de langue malaise et de monnaie malaise. Malaise, malaise, oui...) De la même façon que dans le film (et au générique), les personnages ne sont jamais nommés : comment les critiques  ont-il donc deviné comment ils s'appelaient ? ) C'est donc là que prend place le récit des péripéties (!) qui vont réunir sur le matelas de l'affiche un sdf (au centre), un ouvrier bengladeshi (à droite) qui l'a recueilli et soigné, et une demoiselle qui s'occupe de l'entretien d'un homme dans le coma (à gauche, donc). Le matelas a une grande importance, il est en somme le quatrième personnage du film (et, à ce titre, pas plus bavard que les autres) et on le verra d'ailleurs passer et repasser tout au long du film, porté par les uns ou les autres, d'un lieu à l'autre, d'une histoire à l'autre, crade et pesant toujours, comme la réalité.

Tsai Ming Liang possède le sens du cadrage, mais il a aussi, incontestablement, celui du décor, le plus impressionnant ici étant sans conteste ce bâtiment abandonné où vivent les ouvriers, dès le début à demi submergé (et je ne vous raconte pas l'état à la fin!), prétexte à de bluffants reflets architecturaux dans une eau parfaitement immobile, lors de plans d'ensemble qui viennent aérer un récit (plutôt moite et confiné d'ailleurs) en général proche de (et attentif à) ses personnages, mais toujours avec le plus grand raffinement dans la composition. Il nous parle de pauvres (on est vraiment chez les prolos,  comme ceux de Still Life, de Jhia-Zang-Khe) mais dont il transfigure en quelque sorte le quotidien asphyxié et oppressant...

Et il y a l'amour... Sans un mot, sans une déclaration, juste des gestes, des regards, des actes... "Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour..." Yes, c'est ça, juste ça.Transporter un blessé, le soigner, le coucher, le nourrir, le laver, le regarder dormir, (j'ai pensé à cette nouvelle de Théodore Sturgeon Parcelle brillante ou un attardé mental recueille une prostituée qui s'est fait agresser, la soigne avec dévotion, et quand, elle est guérie et veut s'en aller, la retape un peu sur la tête pour pouvoir la soigner et l'aimer à nouveau...) L'ouvrier et le sdf, donc. Mais c'est un amour qui reste virtuel (hmm je connais ça, j'ai l'habitude, je suis en terrain de connaissance!), dans l'intention, juste dans la douceur d'un regard ému et bienveillant face au corps de l'autre (j'apprends sur allociné qu'il devait y avoir à l'origine une scène d'amour physique entre les deux mecs mais que l'acteur non professionnel qui interprète l'ouvrier n'a pu accomplir, étant musulman et arguant que l'homosexualité est un péché... Hmmm tout ça me navre un peu) Puis le sdf et la demoiselle. Qui eux feront l'amour. (Masque respiratoire inclus). Puis re-les deux garçons (la scène de la boîte de conserve, où une pulsion de meurtre (jalousie ?) se termine en caresse silencieuse, m'a laissé, vous vous en doutez, les yeux rouges et le coeur chaviré, midinons, midinons...), et finalement tous les trois, endormis en silence, en image fixe. Trois corps sur un matelas.

Car il y a les corps. Tout au long du film. Les corps de mecs, d'ailleurs, (moins réalistement prolétaires que ceux de Still Life, oui j'y reviens encore ) surtout, torses nus la plupart (il fait si moite, je l'ai déjà dit). Je ne voudrais pas avoir l'air de prêcher pour ma paroisse, mais c'est un fait que le réalisateur les filme sacrément bien, amoureusement je dirais, (avec cette prédilection qu'on lui a déjà connue pour les mecs en slip blanc d'ailleurs). Le corps désirant et le corps désiré, mais comme chantait Gainsbourg l'amour physique est sans issue... Le corps est ce qui reste, ce qui subsiste, même quand la conscience l'a abandonné (et que la demoiselle s'occupe de la toilette d'un jeune homme dans le coma répond, comme en écho, aux soins que prodigue l'ouvrier au corps inconscient et meurtri du sdf). Le corps qu'on lave, qu'on soigne, qu'on caresse, et souvent qu'on désire, qu'on appréhende, en tout cas qu'on regarde, à défaut d'oser (mais hmmm je m'emballe je m'emballe et je m'éloigne du sujet) bref l'intime et l'infime (ne l'ai-je pas aussi déjà dit ? je suis bien vieux et je radote...)

Il y a, dans chaque film de ce réalisateur (c'est pénible d'écrire toujours Tsai Ming Liang, d'ailleurs je ne suis même pas sûr de savoir où est son prénom, il semble que le Tsai soit le nom de famille, non ? vaut-il mieux dire Tsaïchounet ou Ming-Liangchounet?) une scène qui met mal à l'aise, une scène difficilement supportable, ou, en tout cas justifiable (dans La pastèque c'était  la scène de la fin, dans The river c'était la rencontre au sauna...) et elle a toujours à voir avec le sexe. Ici c'est celle dite "de la branlette",d'ailleurs, fausse pudeur,  filmée indirectement, un reflet dans un miroir piqueté,  scène dont la "violence" confine au grotesque (mais bon je suis une petite chose fragile...), et où le bruitage en rajoute encore dans le glauque... Mais peut-être finalement votre serviteur n'est-il qu'un moraliste rigoriste et luthérien qui s'ignore ? Chassez le naturel...

Bref (!)  le film est long (d'ailleurs je l'avoue -smiley rosissant- j'ai un tout petit peu décroché à un moment, la mise en place de l'idylle du sdf et de la demoiselle, comme par hasard, Tss tss!), il est exigeant (mais pas d'une exigence prétentieuse comme chez certains), il est sans compromis, il n'est certes pas très facile d'accès, mais recèle en son obscurité humide, en sa désespérance nocturne, en son son mutisme délibéré, des instants fulgurants de beauté, sublime, suffoquante.

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15 juillet 2007

tutus

LES AFFREUSES
de Pierre Guillois
(Théâtre du Peuple, Bussang)

Je reviens de la première de cette création, qui va se jouer tout l'été (jusqu'au 26 août je crois). Waouh! J'en suis encore tout chose. Comme dit le dicton "première ensoleillée, public émerveillé ! " Et comme par hasard, cet après-midi-là était le premier non-pluvieux depuis au moins... pfouh! C'était un signe...
J'en savais juste un petit peu  à propos de cette pièce, (parce qu'un de mes amis y joue), que c'était la deuxième mise en scène de Pierre Guillois à Bussang (qui avait déjà l'an dernier joyeusement secoué le cocotier avec un Ubu d'assez joyeuse mémoire), que c'était pour la première fois un texte original écrit et monté par le metteur en scène (on n'est jamais mieux servi...), que ça risquait de décoiffer et peut-être de faire grincer des dents aussi, et que rien de tel n'avait été montré auparavant en ce vénérable lieu...

Les affreuses du titre ce sont trois grosses dames, ou plutôt demoiselles, (une rouge une jaune une bleue) qui vivent ensemble et aiment autant s'amuser que faire chier le monde en général , et tout spécialement un petit couple de voisins. Interviendront  aussi plusieurs autres couples, auxquels elles n'auront pas affaire : deux touristes malchanceux, un infirme et sa femme... légère, un père et une mère qui essaient désespérément de voir leur fils, et un trio formé de lui, elle, et de l'ami lourd dont on n'arrive jamais à se débarrasser. Rajoutez quelques nains de jardin à la coiffe équivoque et une flopée de ballerines vaguement inquiétantes, puisque ayant la tête à l'envers (oui, "tu me fais tourner la tête..." ), et vous aurez toutes les cartes en main. Mais pas forcément la règle du jeu.

Au départ, c'est vrai, il faut le temps que les choses se mettent en place, les univers sont très différenciés, découpés très nettement (chaque strate narrative a peu ou prou son espace propre) on passe de l'un à l'autre par des bascules lumière et des éléments de décor qui surgissent / disparaissent sur le plateau le temps des scènes (car, courageusement, tout ça se joue à plateau nu, ledit plateau étant juste délimité par des penderillons à la matière intrigante...). Chacun dans son histoire, certes, comme dans la vie, question de perspective (mais le metteur en scène réussira à en faire coexister jusqu'à trois sur le même plateau.)

Dès le début on rit, (tantôt jaune, tantôt rouge, tantôt bleu ?), devant la verdeur et la crudité (cruauté)  des situations et des dialogues, mais jusqu'au bout on est étonné par la simplicité des éléments, touché par la beauté des images (je ne veux pas en raconter trop pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte des futurs spectateurs), surpris par la agressivité loufoque de certains échanges, et finalement ravi par le contre-pied pris concernant certaines traditions bussenaises, mais surtout émerveillé (je l'ai déjà dit, je sais, mais les qualificatifs élogieux me manquent) par l'extraordinaire homogénéité de la distribution (le Théâtre du Peuple a la particularité de ménager acteurs professionnels et amateurs, et là je vous mets au défi de faire la différence) et de sa parfaite adéquation avec chacun des personnages et leurs (més)aventures.

Pierre Guillois a eu l'habileté de prendre des choses simples, des spécimens humains que nous sommes connaissons tous, que nous avons tous croisés un jour ou l'autre : le "meilleur ami" chiant, les petits amoureux inséparables, les vieux couples où la causticité des échanges a remplacé les roucoulades de jadis, les voisin(e)s insupportables, les maris jaloux, les histoires de famille, la douleur de l'attente, le bonheur de ronchonner, bref, la vie quoi, et de les superposer, entrelacer, entrecroiser, faisant de la somme de ces historiettes, vues chacune  comme à travers un verre grossissant (ou un prisme, plutôt, rapport à la décomposition de la lumière), un portrait social paradoxalement aussi réaliste que décalé, entre poésie burlesque et proximité (intimité ? Impudeur ?) troublante.

Bien évidemment, l'intrigue n'est pas d'une complexité shakespearienne (entendez par là qu'il ne faut pas vous attendre à ce que plop! tout soit à la fin merveilleusement arrangé : les amoureux réunis, les méchants punis, le coupable démasqué, les gentils récompensés...), chacune des vignettes restera dans son écrin, et cette dé-structuration pourra peut-être surprendre et déstabiliser quelques puristes intégristes traditionnalistes du vrai théââââtre, mais, vraiment, je le dis et je le redis, ça fait vraiment un bien fou à regarder... D'autant plus qu'interviennent régulièrement, en contrepoint surprenant tout au long de la pièce, ces bizarres ballerines, en nombre variable (vous comprendrez pourquoi à la fin), animales souvent, parfois harpies et parfois juste éphémères un soir d'été, comme des oiseaux (de mauvais augure ?) qui commenteraient l'action par leurs chorégraphies ironiques mais pas vraiment muettes (juste des bruits, des grincements, à mi-chemin entre  onomatopées et grommelots, lointains cris d'animaux ) et lui feraient écho.


Et croyez-moi ou pas, mais, paradoxalement, de cette pièce où on rit beaucoup (mais pas tous aux mêmes choses ni aux mêmes endroits), je suis sorti les larmes aux yeux : un trop-plein d'émotions, justement (mais ce n'était pas juste la faute de ce soleil nouveau), et pour d'autres raisons (théâtrales, qu'allez-vous donc chercher...) que je n'ai pas envie de vous raconter là, avec les scènes de la fin qui vous chahutent et vous secouent et vous bousculent dans tous les sens, rire, larmes, vacarme, silence, noir, comme la vie, oui un peu comme la vie.

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14 juillet 2007

néomots

Ca ne sert à rien, ce "générateur aléatoire de pseudo-mots", mais j'aime bien.
C'est .

14 juillet 2007

d'accord / pas d'accord

LA FILLE COUPEE EN DEUX
de Claude Chabrol
avec Ludivine Sagnier, François Berléand, Benoît Magimel...
(sortie 8 août) pas encore d'affiche disponible sur allociné
J'étais à contre-courant : les autres avaient plutôt bien aimé (de bien à très bien d'ailleurs) moi pas (trop). C'est du Chabrol 100% Chabrol : Bourgeoisie lyonnaise très bourge, pouvoir du fric, manigances, secret de famille enfoui et exhumé, jeune arriviste, histoire d'amour improbable, perversions inavouables (et toujours hors-champ), jalousie, entrecoupez avec quelques scènes de restau et de bonne bouffe et envoyez c'est pesé. Bof bof ! (mais on m'a dit à la sortie "il faut le voir au moins deux fois, c'est un film trop lisse en apparence...") Mouais. Si vous voulez voir Ludivine Sagnier à quatre pattes avec des plumes de paon dans le derrière...

LA MAISON
de Manuel Poirier
avec Sergi Lopez, Bruno Salomone, Bérénice Béjo
(sortie le 22 août)
Deuxième film de la soirée, et une fois de plus j'ai été à contre-courant complet. J'ai beaucoup aimé, quand tous les autres (au moins ceux avec qui j'ai un peu discuté) étaient plutôt mouais, bof, il a perdu sa folie..., c'est petit-bourgeois..., j'en ai marre de voir toujours le même acteur.... Là encore, comme le précédent, c'est du Poirier 100% Poirier : Sergi Lopez, la Sarthe, un couple en instance de divorce, une mison à vendre, un dessin d'enfant, une vente aux enchères, l'amitié virile, la difficulté d'aimer, ajoutez quelques scènes de fêtes arrosées et de beuveries entre potes, et hop! c'est prêt. Simplement dire que l'histoire m'a personnellement beaucoup touché parce que moi aussi j'ai perdu tous les vestiges de mon enfance avec la vente d'une maison, et que l'ami Sergi, il me touche toujours autant (mais pas pour les mêmes raisons, en plus là il a l'air tellement triiiiiste qu'on a vraiment envie de le prendre sur ses genoux pour le consoler, là làààà ça va aller... mais bon je m'égare!)

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13 juillet 2007

traduction simultanée

2 DAYS IN PARIS
de Julie Delpy

Ce qu'on appelle une excellente surprise.
J'y suis allé sans rien en connaître du tout, juste le nom de la réalisatrice, et  ne m'attendais pas du tout à ça. Cette petite bonne femme, que j'avais quittée sublimement diaphane et translucide dans Mauvais Sang de Carax révèle ici une énergie, un humour, une vacherie que je n'aurais pas soupçonnés.
Dès la première image, qui sert de fond au générique, (un couple qui dort dans le train, lui, délicieux  barbu angélique, avec à ses côtés une demoiselle blondinette tout aussi charmante, portant un t-shirt sur lequel est dessiné un flingue, comme par hasard pointé sur le monsieur) le ton est donné : lui, elle, et boumboum la guéguerre du couple.
C'est visiblement "un peu" autobiographique. Marion (Julie Delpy), une française expatriée aux Etats-Unis, et son "fiancé" Jack (Adam Goldberg) un vrai de vrai américain, sont sur le chemin du retour vers New-York (après un voyage romantique à Venise écourté pour raisons intestinales), et passent deux jours à Paris. Et c'est tout ? Oui, en gros, c'est tout. Et ça fait longtemps que je ne m'étais pas autant bidonné au cinéma (mon voisin proche, qui semblait dans les mêmes dispositions m'y a bien aidé aussi !)
Les critiques ont évoqué Woody Allen, Nanni Moretti, Jim Jarmusch même (excusez du peu!), personnellement j'y ajouterais un zeste de Rohmer, tant c'est davantage un film de paroles que de cinématographie "pure".
Une vraie française (comme on dirait une vraie jeune fille ?) face à un ricain idem (quoique... s'il l'est par la caractérisation de ses phobies, microbes, terrorisme, etc., il ne l'est pas par ses données physiques :  barbu touffu, plein de tatouages, qui fume comme un pompier... on a connu plus politically correct! ) c'est forcé que ça fasse des étincelles, surtout quand tout est prétexte à discussions et affrontements, et que l'environnement proche s'en mêle (le papa, la maman, la frangine, les ex, (beaucoup d'ex! ), et même le chat!) surtout quand s'y rajoute la barrière de la langue, et que seule Marion possède la traduction simultanée,  forcée donc de jouer l'interprète dans les deux sens .
Diarrhée, capotes, lapin au vin blanc, attentats, DaVinci Code, photographie numérique, régime pour chat, pulls de pompiers, vernissage, lécher la chatte, repassage des jeans, épilation en ticket de métro, Jim Morrisson, aucun sujet (ou presque) ne fait peur à Mam'zelle Delpy. Ca a l'air tellement proche de sa vie (elle a même embauché ses propres parents pour jouer les parents de son personnage), qu'on finit  par se demander ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. En tout cas, ça joue plus vrai que nature!
Ca démarre très fort, et, si le film faiblit un peu vers la fin, perdant un peu de sa vacherie et de son goût du sarcasme (ou peut-être qu'on s'y habitue ?) il n'en reste pas moins un pur moment de jubilation (comme a sans doute du écrire téléramuche), qu'on suit comme une visite guidée de Paris organisée par un tour operator un peu allumé , un parcours touristico-affectif , une Carte du (pas si) Tendre (que ça) mais si au fond quand même, toute en répliques choc et scènes cultes. Avec, en fil rouge,  un échantillonnage assez croustillant de chauffeurs de taxis, contre qui la dame semble avoir gardé une certaine dent.
Embarquez-y donc de ma part, je vous le recommande, c'est un vrai petit bonheur estival, un coup de soleil pour nos cerveaux obscurcis, un coup de jeune pour cet été... pluvieux! (huhu j'ai pas pu m'en empêcher)

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12 juillet 2007

j'adôôôôre ?

Retour à Arc et Senans, cette fois pour un concert gratos de Philippe Katerine.
Après Pierre Henry samedi, autant dire qu'on a radicalement changé d'univers ! Comme pas mal de gens présents (au moins ceux avec lesquels j'ai discuté) je connaissais surtout "le" tube... qu'il nous a d'ailleurs servi deux fois, la première seul sur scène à la batterie, et la seconde en rappel avec tout le groupe à donf. Car l'animal a le double avantage d'être accompagné sur scène par un groupe de musicos à grosses guitares (les Little Rabbits, si je ne m'abuse), style débraillé hardos viril (au deuxième morceau, le batteur était déjà torse-poil) qui assurent velu dans le gros son, mais aussi par une troupe de demoiselles plutôt girondes (dont une très grassouillette), majorettes et chanteuses de leur état (qui présenteront d'ailleurs plusieurs extraits de leur répertoire, dont le grandissime Papa est mort), avec des étoiles argentées au bout des seins (si si) et des tortillements de popotins idoines.
Le sieur Katerine est en costume blanc et barrette fleurie (Katerine, t'es la plus belle! comme cria une jeunette à mes côtés, entre deux séries de sautillements épileptiques mais ô combien joyeux), costume dont il déboutonne voire ôte régulièrement la veste, exposant non sans une certaine complaisance ostentatoire son torse (velu) et son bedon (jovial bedonnant). Ca joue vraiment bien, pas trop trop fort, ça pulse, ça bastonne, ça déménage, avec des basses qui résonnent dans la poitrine, et ça court, ça s'agite, c'est bordélique, ça prend des poses, toujours à mi-chemin entre la provoc', le trash, le mauvais goût, l'humour, la dérision, et sans pratiquement prendre (ni laisser) le temps de respirer , mais toujours la musique vous porte. Plus vite plus vite plus vite. Ce qui fait que le concert, mené tambour battant, n'excèdera pas, finalement, le minimum syndical (une petite heure vingt, rappels compris). D'accord, c'était gratuit, mais la veille, pour le même prix, Higelin a joué le double de temps !
Il ya vraiment cette dualité chez Katerine : le côté horripilant (qu'il cultive jusqu'à l'exacerber : l'aspect "je vous emmerde", la voix  plutôt désagréablement perchée) et le côté fascinant (que - j'avoue - jai découvert ce soir) : live,  il gagne vraiment son statut de bête de scène (aidé, il est vrai, dans la déjante, par Les Little Rabbits (les keums) , autant que Les Vedettes (les girls) qui sont partie prenante dans la réussite du show : les changements de costumes successifs des un(e)s et des autres, les chorégraphies diverses, les ruptures de rythme, les clins d'oeil au public, tout ça vous tire sans cesse à hue et à dia, vous bouscule sans arrêt, sans jamais vous laisser le temps de reprendre vos esprits.
Timide suite au contrôle de sécurité (plutôt bonhomme) à l'entrée ("Bouteilles ? appareil-photo ?") je n'ai osé sortir le mien (d'appareil) de mon sac que tout à la fin, et j'ai finalement bien fait, vu que je - comme d'hab' - n'aurais fait que me polariser sur les choses  virilement agréables à l'oeil (le batteur torse poil en fond de scène, le deuxième costume des musicos, avec des pantalons bleus très très moulants qui ne laissaient rien à l'imagination...) et que j'aurais ainsi perdu, à ne focaliser que sur les détails, la force de l'ensemble. Sur le dernier morceau, donc, j'ai quand même filmé un peu, mais, allez savoir pourquoi,  l'appareil avait beaucoup de mal à mettre au point (sur des détails aussi troublants (et triviaux) et révélateurs que, par exemple, l'entrejambe schtroumpfesque du bassiste...) Moi aussi d'ailleurs.
A la fin, on en aurait voulu encore plus, et c'est là qu'il s'est mis à pleuvoir. Il a fait son rappel, très très très énerg(ét)ique, et il a dit au revoir, ou c'est fini, je ne suis plus sûr. Sont alors tombés des cintres des gros confetti roses, qui venaient comme redoubler les gouttes de pluie, et renvoyaient à leurs occupations diverses la masse désormais humide et stabulatoire des spectateurs, je suppose, comme moi, contents mais frustrés.
Répétez apres moi C'est fini!

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(ps, 2 jours après : C'est vraiment un concert qui m'aura marqué, je n'arrête pas d'y repenser et de chanter j'adoooooooore!)

10 juillet 2007

à propos du jeune homme en t-shirt

Hmmm... comme on dit, me ferais-je du mal exprès, en quelque sorte ?
A quoi bon ressasser, puisque le dit jeune homme, sans que je puisse lui dire au revoir en vrai (mais ça vaut sans doute mieux), est parti au québec pour deux mois, puis, à son retour en france,  partira à Bruxelles pour deux ans, comme je l'ai déjà dit (pour ceux qui suivent), il  est parti donc, après m'avoir finalement et in extremis envoyé un long mail (en tout cas le plus long qu'il m'ait jamais écrit) en réponse tardive certes (mais mieux vaut tard...) à un autre long mail que je lui avais précédemment envoyé (et auquel il trouva longtemps les bonnes excuses pour ne pas répondre), mail où il me disait en substance regretter de ne jamais pouvoir être celui que je voudrais qu'il soit, et se définissait comme "un con qui a peur", définition que je pourrais certes aussi m'appliquer, et à d'autres aussi, mais ne nous éloignons pas du sujet.
Le jeune homme donc, a au moins la qualité de tenir ses promesses, puisqu'il m'a renvoyé par la poste le bouquin de photos (Duane Michals) qu'il ne pouvait plus (qu'il n'avait plus le temps de) me rendre en main propre, dans une enveloppe jraft au fond de laquelle j'ai trouvé un petit coin de papier déchiré, sur lequel, de sa petite écriture qui m'émeut (mais qu'est-ce qui ne m'émeut pas chez lui, hein ? je ne suis pas objectif) il me précisait que le dvd (des films qu'il a réalisés) qu'il devait me joindre au bouquin arriverait bientôt, et me souhaitait de bonnes vacs.
Comme m'a dit Malou, mais tu le savais, hein ? Bien sûr que je le savais, et depuis le début (j'ai l'amour aussi autiste que, paradoxalement, lucide) même puisque je l'avais écrit : qu'est-ce qu'un mec de 50 ans peut attendre d'un mec de 23 ans ? rien.Ce qui était plutôt finement et réalistement analysé, non ?
Je suis comme ça, je carbure à l'affect (c'est mieux qu'à l'ambition, ou à la violence, ou au fric, non ? smiley angélique), j'ai toujours besoin d'un objet de mon affection, de préférence hétéro et inaccessible, encore mieux ignorant quasiment mon existence, et, à plus forte raison mes sentiments, pour pouvoir inaccesser justement et gémir tout à loisir, et me couvrir la tête de cendres et me repaître de ma propre (pseudo ?) souffrance, et gratter où ça démange, et frotter avec du sel, tiens, et écrire des pages très  humides et très lyriques et très belles genre oh que ma peine est grande et que mon chagrin est immense...
Ca a toujours été comme ça pour moi, et ça n'est pas aujourd'hui et maintenant que ça risque de s'arranger, à mon âge (oh je sais je sais l'espoir n'est jamais perdu, il n'est jamais trop tard, il ne faut jurer de rien, et autres fadaises amicalement consolatrices) et, à part un papy cacochyme encore plus déshérité que moi, je crois que je peux mettre une croix définitive sur l'affect justement et autres tendresses et câlineries diverses.
Voilà pourquoi en ce soi-disant début de vacances je tourne un peu en rond (autant dans la tête que dans l'appart') et je stabule dans l'étable de mes ruminations (oh oh un peu glaiseuse, la comparaison, mais on est rural où on ne l'est pas...), tentant de me reconstituer ("faire bloc"), comme si j'étais un peu ... désagrégé. (Ou, au choix, démantibulé, éparpillé, fractionné, fracturé, fragmenté, scindé, morcelé, déchiqueté, émietté, pulvérisé, disséminé, merci le Dictionnaire des idées suggérées par les mots)
Sur ce, il va pleuvoir (comme d'hab'). Encore un coup de l'UMP...

9 juillet 2007

utopia

J'ai honte. (enfin, pas trop, tout de même)
Je vais samedi soir aux Nuits Bleues à la Saline d'Arc-et-Senans, pour le concert de Pierre Henry, et j'en profite surtout pour photographier les jeunes barbichettes (qui, je le confirme, sont très très présentes et tout aussi plaisantes.)
Et le concert ? Hmm c'était pas mal, surtout le fait d'être installé dans un transat à regarder les nuages (ou ses voisins voisines) le spectacle d'un papy de 80 ans en veste rouge assis de dos quasiment immobile sur une vieille chaise moche n'ayant a priori rien de très titillant.
Mais j'étais fier de connaître personnellement la jeune adèle qui a fait une création lumineuse dans les jardins, ainsi que le jeune adrien, qui, lui, s'occupait des créations sonores... Même si j'ai regretté que le nombre réduit de casques en prêt ne permette pas d'effectuer la déambulation binaurale ainsi annoncée.

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7 juillet 2007

mix des vacs

J'aime bien la date d'aujourd'hui : c'est net, propre, pas fatiguant (fatigant?) à écrire ni à se rappeler... En profiter pour réaliser que les vacances ont effectivement commencé, même si peu de signes (à part le fait que la sonnerie du réveil a été coupée) semblent le confirmer...
J'ai donc fait un mix, comme j'en fais souvent, mais celui-là, je le voulais signifiant grave, genre "survol de l'année précédente et tout ce dont je me souviens et patia patia", mix que je suis en train d'écouter, d'ailleurs, et ça donne ça :

- Adam et Yves (Zazie), parce que découvert sur le tard et par hasard, au hasard d'un clip, et que ça me touche...
- Under heavy manners (Robert Fripp & Brian Eno), une très vieille chose que j'ai eu envie de réécouter parce que c'est zinzin et que ça a un certain parfum d'année 80...
- The man I love (Ivry Lider) parce que vu ça avant-hier au cinéma dans The Bubble d'Eytan Fox, parce que c'est une version intéressante, et que ça me fait penser à quelqu'un au canada...
- La pleureuse (Dominique A), parce que c'est le titre grâce auquel Emma m'a fait découvrir l'album, et que ça restera lié à l'époque bozarts 2
- Analyse (Thom Yorke), parce que découvert ça un soir où ça collait exactement avec mon humeur, et que l'ai longuement écouté en boucle
- Mon truc en plume / remix techno (Zizi Jeanmaire), parce que objet improbable et duel , joignant les deux bouts des années 60 et 90, qui me ravit perversement
- The passenger (Iggy Pop) parce que découvert à la dernière de la bande à Bonnaud, et récupéré de suite..
- Pose ton gun 2 (JoeyStarr), parce que ça restera peut-être "le" morceau de cette année...
- My beautiful demon (Françoise Hardy et  Ben Christopher) parce que joli duo , conseillé par Momo sur ce disque pour lequel  je n'avais pas eu envie d'investir
- Spring and by summer fall (Blonde Redhead), parce que Blonde Redhead, justement...
- Over my shoulder (I am kloot) parce qu'entendu dans un film, mais lequel ?
- Hung up (Madonna), parce que ça convient très bien comme bande-son à certains films gay latinos...
- Monster (The automatics) découvert en allant aux Eurocks grâce à Momo
- Wet blanket (Métric) pour je ne sais plus quelle raison, mais c'est plutôt mimi... peut-être le titre, et aussi la fin ?
- Je voudrais que quelqu'un me choisisse (Dani), parce que je l'aime bien cette grande bringue, que je suis toujours midinet grave, et que c'est vrai... (soupir)
- Mourir à plusieurs (Arno), voir à "Monster", un peu plus haut...
- J'ai cru entendre (B.O Les chansons d'amour), parce que duo entre eux garçons, parce que les chansons d'amour, parce que...
- Blonde on blonde (Nada surf), entendu dans un film, mais lequel ?
- J'ai toujours porté bonheur aux hommes (Régine), et Tirelipimpon (sur le chihuahua) (Carlos) , en guise de bonus, parce que d'une beauferie roborative,  et, néanmoins, (assumons...) faisant perversement partie de mon patrimoine musical, (arghhh) puisqu'il m'arrive régulièrement de les fredonner, voire pire...

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