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lieux communs (et autres fadaises)
22 octobre 2013

péchés mignons 10

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(paris, 27 décembre 2007)

21 octobre 2013

grands chaperons rouges

LE GRAND'TOUR
de Jérôme Le Maire

Un film jupilatoire.
C'était programmé dans la semaine belge, et j'aurais pu attendre la 2ème projection, celle de la soirée de clôture, à 20h30 en présence du réalisateur, avec la bière offerte à la fin, mais un pressentiment m'a poussé à aller à la première, au cas où... et le cas était bien là. Plaf! le genre d'évidence qu'on se prend en plein dans la tronche. Un film qui démarre comme une bonne blague potache : les membres d'une fanfare, tous habillés en rouge, décident de couper à travers bois pour rejoindre un carnaval, à 20km de là. "Passer par les bois". Le début du voyage est très festif, très alcoolisé, très fêtard, très cocaïne et autres adjuvants psychotropes. Imaginez dix mecs qui s'en vont, qui lâchent tout pour partir comme ça, faire la fête, entre potes, à pied. C'est bien, c'est tellement bien qu'ils décident de ne pas s'arrêter en si bon chemin, et vont donc continuer vers Munster, où les rencarde un fêtard germain croisé par hasard dans une rue la nuit. Lorsqu'ils y arrivent, pas de teuf mais un symposium d'art contemporain. Pas grave, ils vont alors profiter des ressources locales. Puis de là repartent vers un autre carnaval, dans le village natal d'un d'entre eux. Et repartent encore. Et ainsi de suite.
Le film m'a enchanté (au sens propre, comme dans les contes). Parce que ce qui se présente au début comme un documentaire, (des mecs témoignent face caméra et a posteriori sur ce que l'on peut (re)voir, en même temps, en live (une joyeuse troupe braillarde, enrougée, une fanfare dissonante, des litres de bière...) il me faut là une deuxième parenthèse de fermeture...) va se révéler au final un projet bien plus malin -et grandiose- qu'il n'en a l'air.
Où est-on, où en est-on ?
Au début, nulle part. Pour vous donner une vague idée, euh... sur la forme, on pourrait évoquer une version rigolarde  du Projet Blair Witch (des gens sont filmés en train de crapahuter dans les bois, mais c'est filmé vrai/faux) avec énormément de tout à fait autre chose qu'on aurait du mal à nommer (oh cette folie, cette folle liberté, cette simplicité et à la fois cette justesse, non, vraiment, ça ne ressemble à rien de connu ou presque) ou bien -tiens- une version à la fois enfantine et alcoolisée de Dix petits nègres pour le fond et la structure (le groupe initial va progressivement et inéluctablement se réduire) ou bien le début de Monty Python Sacré Graal (les mecs qui marchent en cognant les noix de coco) sauf que pas du tout.
Sous des dehors fêtards, sous les oripeaux -rouges- de fiction à la va-comme-je-te-pousse (ou plutôt comme je te filme), le réalisateur met en place une fausse/vraie histoire autour d'une communauté virile (hmmmm), qui part comme ça sans savoir où ni trop comment et surtout sans se demander jusqu'à quand (comme chez les AAA : juste un jour à la fois) qui, s'élaborant hors des sentiers battus , sort ainsi d'une réalité rassurante et réglée, et dérègle aussi par la-même la mécanique de la fiction et du film qu'on aurait pu attendre, ou qu'on aurait cru qu'on allait voir.
Et il s'agit peut-être bien finalement d'un doc, mais pas sur ce groupe d'hommes qui marchent, ou plutôt d'un genre d'état des lieux de la masculinité (j'allais écrire masculinitude, tant il faudrait peut-être créer un terme pour désigner cette condition d'homme(s), ce que Jérôme Le Maire nous montre, nous donne à voir, ou veut nous dire.) Des hommes normaux, comme vous et moi (encore que) qui à un instant donné font un pas de côté. Puis un autre. Et un autre encore. Hommes qui marchent, mais, surtout, qui marchent ensemble, "dans l'amour et l'amitié", comme le dit Pinard. C'est cet état qui m'a particulièrement séduit et fait gamberger, cette collectivité mâle rêvée, fantasmée, pourtant à partir d'éléments disparates et banals
Au départ, ils vont d'un point à un autre. Mais "en passant par les bois". Cette dénomination devient presque une contrée fantasmatique à elle seule, tandis qu'ils sillonnent la Belgique en laissant autour d'eux (derrière eux) des traînées de confetti comme des petits poucets fanfarons et vacarmeurs. Et c'est vrai que ce sont pour moi les moments les plus forts du film, les crapahutages, les campements sylvestres (aussi joyeux qu'utopiques), les instants de vie commune, idéalisés quasiment (oh ces attendrissants réveils enchevêtrés), les bivouacs, les rencontres, les discussions...
Car, mine de rien, le film prend soudain une nouvelle respiration (et la façon de filmer aussi), lorsque Vincent annonce qu'il arrête la présidence et qu'il "continue son Grand'Tour", et que certains décident de le faire avec lui. On est moins dans la grosse rigolade, la poudre aux yeux et la fanfaronnade. On repart, mais pour quoi ? On y va, mais où ? Les conversations se font plus posées (la caméra aussi), et les questions aussi, que justement chacun se pose, à sa manière, comme s'il faisait le point -personnel- sur ce fameux Grand'tour (sur soi-même et un peu plus loin.) Il y a alors un genre d'épuisement progressif. Plus rien à sniffer/fumer, plus rien à boire ou presque, de moins en moins de certitudes... C'est à ce moment que les personnages sont de moins en moins filmés de près, mais de plus en plus comme insérés dans un cadre naturel qui prend de plus en plus d'ampleur de respiration et de majestueuse beauté (de réalité), au fur et à mesure qu'eux rapetissent dedans...
Et certains continueront jusqu'au bout, même si d'autres s'arrêtent. A la presque fin, ils sont encore trois (hirsutes et barbus) et s'engueulent pour une histoire de carte, de direction à prendre, de détour, de délais. Deux routes, trois mecs. A ce moment, chacun a fait ce qu'il avait à faire, changé, un peu, beaucoup, ça dépend des gars, et chacun finissant par trouver quelque chose qu'il n'avait pas forcément cherché...
Oh le beau, le délicieux, le merveilleux film
(à suivre, probalement, après la soirée du 22)

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21 octobre 2013

péchés mignons 9

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(sur le toit / 21 novembre 2007)

20 octobre 2013

péchés mignons 8

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(besac, 17 octobre 2007)

19 octobre 2013

péchés mignons 7

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(parking, 19 juillet 2007)

19 octobre 2013

semaine belge un

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LA CINQUIEME SAISON
de Peter Brosens et Jessica Woodworth

Un film magnifique. Une mise en images somptueuse pour une histoire sombre, à mi-chemin entre Les saisons (le beau bouquin pluvieux et glauquissime de Maurice Pons) et The wicker man (le film tordu de Robin Hardy). Un film aux couleurs, et au goût, de la terre, omniprésente. Des images saisissantes pour une histoire de pécores subtilement romancée (le printemps ne revient plus, dans un petit village et ses environs, alors que vient justement d'y arriver et de s'y installer un "étranger" apiculteur en camionnette pourrie avec son fils handicapé...) qu'on suit au fils des saisons (annoncées à chaque fois, comme titres de chapitres), ou de la saison, plutôt, celle  annoncée au générique... Avec, en pointillés, la relation entre la fille d'un paysan et le fils de l'épicier...
Une oeuvre (d'art) splendide, ouverte sous le signe de la comédie agreste et pince-sans-rire, pour glisser progressivement vers la noiceur la plus inquiétante. Car les choses vont de plus en plus mal, forcément, quand plus rien ne pousse, que les coqs ne chantent plus, qu'il faut tout rationner. Et se préoccuper surtout, alors, de trouver un bouc émissaire.(Ah la singularité cinégénique -et terrifiante- des rites païens et ancestraux...) pourt tenter de remédier à tous ces malheurs qui s'abattent (comme les arbres, qui tombent tout seuls). Très impressionnant.

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JE SUIS SUPPORTER DU STANDARD
de Riton Liebman

C'est le film, parmi les six qui sont programmés, sur lequel je n'aurais pas  apriori parié une cacahuète, au vu de l'affiche et du synopsis (un bourrin amateur de foot essaie de changer de comportement lorsqu'il tombe amoureux d'une jolie blonde...) mais qui se révèle une agréable et sympathique comédie (je précise que j'ai personnellement horreur du foot) par le biais de son réalisateur scénariste acteur principal, l'attachant Riton Liebman (le film aurait de forts accents autobiographiques) et la galerie de personnages (et d'acteurs) tout aussi attachants dont il a su s'entourer.
Le film vaut incontestablement mieux que la volée de bois vert critique qu'il a reçu. Riton Liebman sous couvert de "comédie romantique" (pas l'aspect le plus probant du film d'ailleurs) nous livre le portrait "social" (aigre-doux) d'un mec "normal" souffrant  d'une dépendance (le foot présenté comme une addiction, j'adore), puis s'empatouille un peu dans différentes strates du récit pour  virer -j'adore- au conte bisounours (avec -en ce qui me concerne- le plaisir ineffable du sous-sous-texte gay (qui n'était peut-être pas l'intention de Riton L.) : "je vais t'aimer jusqu'à ce que tu t'aimes..." dit-il à son jeune ami torse nu avec qui il s'éloigne après l'avoir étreint...) où tous les fils scénaristiques épars se nouent magiquement d'un coup : youp la boum! et que tout va bien partout. Avec en prime un très joli clin d'oeil à La rose pourpre du Caire. Oui, attachant, vous dis-je.

19 octobre 2013

prévisionnement dole

4 films :
SUZANNE
de Katel Quillévéré

Sara Forestier est magnifique, et Katel Quillévéré est son prophète. Après Un poison violent, le nouveau film de la dame. Dès le générique, on est appâté : Sara Forestier, Adèle Haenel, François Damiens : les deux soeurs et le papa, dans une chronique familiale qu'on va suivre sur une vingtaine d'années, voire plus. Chronique centrée sur le personnage de Suzanne (Sara Forestier, enfin sortie des rôles de fofolle dans lesquels elle semblait jusqu'ici cantonnée), une jeune fille qui sait parfaitement ce qu'elle veut, même si ce n'est pas toujours le plus judicieux choix envisageable. Un personnage "contre", qui va grandir, s'affirmer, se construire (ou l'inverse ?) au fil de scènes agencées comme des blocs temporels, se succédant chronologiquement, au fil d'ellipses savamment pensées. Une belle et forte chronique, des beaux personnages, des acteurs inspirés... une incontestable réussite.


YASMINE
d'Alain Ughetto

Une histoire d'amour datant de 1978. Le réalisateur se souvient de la femme qu'il a aimé, une jeune Iranienne qui est ensuite retournée à Téhéran, (au moment où ils mettaient le Shah dehors pour le remplacer par l'ayatollah) qu'il a rejointe là-bas, avant de retourner seul en france et de perdre sa trace. Un film autobiographique, un film d'animation (mêlant images d'époque, parfois retravaillées, et animation de pâte à modeler -un travail de titan, certes, mais un peu répétitif dans la forme) sous forme d'échanges de lettres entre la France et l'Iiran


AVEC DEDE
de Christian Rouaud

Un doc sur un musicien / chanteur/ grand bonhomme breton, par l'auteur des Lip et du Larzac. De la bombarde et des traditions orales chantées bretonnes. film dont je ne veux rien dire d'autre tant j'y ai honteusement dormi (mais tous les autres avaient l'air enchantés)


HENRI
de Yolande Moreau

Pippo Delbono est magnifique, et Yolande Moreau est son prophète. Pépin l'avait vu cet été en avant-première à l'utopia d'Avignon et m'en avait dit le plus grand bien, mais je ne suis pas toujours d'accord avec lui (il a une prédilection sur ce qui est très... atypique), j'étais donc au départ sur une réserve prudente, d'autant plus que le début du film justement, la mise en route donc, est un poil laborieuse (avec notamment des scènes récurrentes et un peu péibles de trognes et d'ivrognes, notamment jacky berroyer dans un rôle spécialement ingrat - et antipathique-.) Un veuf (le plus court rôle de Lio à l'écran), Henri,  un peu poivrot, colombophile, restaurateur, et un "papillon blanc" (entendez une jeune fille handicapée mentale, engagée au foyer du coin par la fille du restaurateur pour l'aider "parce que ça coûte moins cher"), Rosette. Premiers contacts, apprentissage(s), apprivoisements respectifs. Jusqu'au matin où, après un lendemain de cuite, Henri ne se souvient plus qu'il a donné à Rosette une robe de son ex-femme. Ni que, comme elle le raconte partout, il l'a mise enceinte durant la fameuse nuit en question. Aïe aïe aïe.
Et puis, tout à coup, ça devient magique. Merveilleux, beau à pleurer, étrangement réaliste, ou réalistement étrange, par la grâce de Pippo Delbono et Candy Ming, d'un bord de mer, d'une baraque à frites, d'une chambre d'hôtel. On a quitté une narration un peu trop terre-à-terre pour se mettre à planer soudain dans les hautes sphères d'une folle beauté cinématographique. oui, c'est vraiment ça, le film prend soudain son envo l (normal, c'est peut-être le pigeon qu'on cherche depuis le début...). C'est en même temps très simple et très majestueux, ça coupe le souffle et ça oxygène grave le ceur et le cerveau. Superbe.

18 octobre 2013

péchés mignons 6

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(besac, 19 juin 2007)

17 octobre 2013

péchés mignons 5

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(besac, 18 juin 2007)

16 octobre 2013

la vie de nader

ALI A LES YEUX BLEUS
de Claudio Giovannesi

Celui-là, ne e chez pas les horaires de projection, il n'est pas encore sorti! (eh oui! on a de l'entregent ou on n'en a pas -mais cette fois-ci ça ne vient pas de Zabetta, ça vient d'Ericchounet, dit aussi Groumfff en d'autres criconstances). il me semble qu'il sort début décembre ou dans ces eaux-là. Décidément tout ce que je vois en ce moment comme cinéma italien me fait grand plaisir. et celui-là même tout pareil!
Deux copains ados, un italien et l'autre égyptien, qui font des conneries (ça commence avec scooter, flingot et braquege de pharmacie) mais vont quand même en cours après, histoire de rouler un peu les mécaniques, de mater les demoiselles, et de glander comme peuvent le faire les ados (et adotes). petite zone plaisante, trucs d'ados quoi, jusqu'à ce que, un matin (!) en discthèque, l'un des deux se prend la tête avec un mec qui dragouille son ex, en vient aux mains, puis au couteau. manque de bol, le mec blessé est roumain, et voilà que les grands frères tontons et cousins roumains se mettent à la recherche de celui/ceux qui a/ont fait ça, et qu'ils ne sont pas joyeux joyeux.
Bord de mer, jeunes gens désoeuvrés, avec le caleçon qui dépasse du baggy, action violente et ses conséquences qu'il faut assumer, on nest pas très loin des Apaches vu récemment et  d'excellente mémoire (d'autant plus qu'ici, de la même façon, les acteurs principaux ont donné leur prénom au personnage qu'ils interprètent. -et réciproquement-.)

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