Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
25 juin 2016

tu sais celui... 16

1

*

2

*

3

 

24 juin 2016

avis(s) de tempête

(trois pour le prix d'un)
les hasards de lecture ont fait que je viens de lire successivement trois bouquins qui ne m'ont pas laissé indifférent (et je reste mesuré dans mes propos):

la belle vie

LA BELLE VIE
de Matthew Stokoe

Il était dans la pile "acheté mais pas encore lu", et, comme je venais de terminer Trois hommes deux chien et une langouste de ce (très) cher Iain Levison (et que je ne voulais pas tout de suite comme ça goulûment dans la foulée attaquer Arrêtez moi là, le dernier de lui qui me reste à lire, je me suis senti assez fort pour attaquer celui-ci, dont j'vais lu pluslieurs fois sur le ouaibe combien il était raidos à encaisser... d'autant plus que la référence à Brett Easton ellis (et la préface de Dennis Cooper étaient encore moins là pour me rassurer. Je me suis lancé (c'est bien le mot) et je l'ai lu jusqu'au bout, d'une traite ou presque, en reprenant le moins possible ma respiration. Oui, c'est raide. c'est très raide (pour moi, en tout cas). sur une trame vaguement polardeuse (un jeune ambitieux dont l'ex petite copine, prostituée et camée a été retrouvée morte, éviscérée et violée post-mortem, décide de mener son enquête, et va rencontrer successivement un flic assez chtarbé et une riche héritière qui ne l'est pas moins, et roulez jeunesse...), ce (gros) roman ne va plus vous laisser la plus minime étincelle d'espoir. C'est raconté à la première personne par le jeune homme qui ne rêve que d'une chose devenir célèbre et, surtout, riche. Et est prêt à tout pour percer (c'est le cas de le dire, la suite le confirmera). C'est malsain et dérangeant dès le début, et ça n'ira pas en s'arrangeant. Le roman peut se voir comme un catalogue de déviances et perversions diverses (certaines tellement "pointues" que je ne suis même pas sûr qu'elles aient un nom), avec notamment une fascination assez marquée pour la merde (une fois ça va, à la quatrième, bon... je parlais de ne pas reprendre sa respiration).
Et pourtant le bouquin on ne le lâche pas (même si à plusieurs reprises on lit certaines scènes extrêmement en diagonale... le marteau-piqueur, c'était vraiment vraiment indispensable ???) car l'auteur a l'intelligence (ah je le sentais venir celui-là, tant pis j'assume) de nous placer, par rapport à son bouquin, dans la même situation que le personnage personnal par rapport à la situation qu'il décrit (qu'il vit). Un genre de fascination perverse. De sidération. On est là et on tourne les pages, et on va jusqu'au bout. Extrême, et extrêmement fascinant (l'auteur ayant, de plus, su entretenir un grand mystèresur son identité vis-à-vis des médias : pas de photos, par d'interviews, rien). Pas pour les chochottes donc. Pour vous donner un intervalle de grandeur, Goodis ou Thompson rewrité par Sade (ou le contraire). Prêt(e)s ? Mon exemplaire reste à disposition.

*

thérapie de choc

THERAPIE DE CHOC POUR BEBE MUTANT
de Jerry Stahl

Et j'ai enchaîné in petto sur celui-ci, qui était juste à côté sur l'étagère "acheté mais pas encore lu", à la seule différence que j'en connaissais l'auteur (et c'est d'ailleurs pour ça que je l'avais acheté). J'avais adoré son A poil en civil (que je reconnais avoir acheté au départ quasiment juste sur son titre), plutôt fou furieux, beaucoup aimé son Anesthésie générale (malgré une dernière partie vraiment "pas pour les chochottes" on y revient) tout aussi fou et encore plus furieux, et donc je me sentais comme qui dirait prêt. Surtout juste après le Stokoe.
Quelle erreur!
Pourtant ça commence plutôt très bien comme j'aime, un héros déglingué qui nous raconte sa vie de looser (un peu comme chez Levison, sauf qu'ici il s'agit de sa vie de camé, d'extrêmement camé, surtout, ce qui faisait donc bien le joint -le shoot plutôt- avec Le Stokoe) avec précision et avec humour. Cet humour bien noir et bien destroy que j'aime chez Stahl. (il ne prend pas de gants, et il dégomme.) Jusqu'à ce qu'il prenne le bus et qu'il rencontre -tadam!- une jeune et jolie jeune fille, qui va se révéler tout aussi  camée que lui, et beaucoup plus folle. Et l'escalade (la dégringolade) commence : un premier meurtre (gratuit), dans les toilettes pour hommes d'une gare routière (avec un trombone!) où il s'avèrera que la victime n'est pas la bonne, qui sera suivi d'un second, tout aussi précis et encore plus violent (complaisamment) -de l'utilisation du taser sur un adjoint au shérif qui n'avait rien demandé- où il s'avèrera encore une fois que ce n'est pas le bon bonhomme

et là j'ai tout laissé tomber. A quoi bon ? Défonce, d'accord, folie, d'accord, violence d'accord, ce qu'il faut, mais tout à coup c'était trop, juste trop, et l'humour n'était plus suffisant comme justification pour que je continue cette odyssée pharmaceutique épouvantable (j'ai juste regardé la dernière page, pour me faire une idée). C'était drôle au départ, puis c'était violent mais ce n'était plus que gratuit. Méchamment gratuit. Et la complaisance ayant des limites (la mienne) j'ai donc refermé le bouquin -ça faisait quelques dizaines de pages que j'avais commencé à me poser la question et ce genre de choe m'arrive rarement- et l'ai reposé sur l'étagère. Une autre fois peut-être ?

*

de l'orage dans l'air

DE L'ORAGE DANS L'AIR
de Carl Hiaasen

En traînant sur mon blog polar préféré (ici), Actu du noir, j'ai repéré dans une chronique un nom en gras qui revenait, celui de Carl Hiaasen, dont jusque là j'ignorais tout, et dont l'auteur du blog précisait qu'il était un de ses écrivains préférés... Hmm hmm. J'ai fouiné un peu sur le ouaibe, me suis documenté sur le bonhomme, écouté les sons de cloches, et couru enfin chez le bouquiniste local, où j'en ai -heureusement- trouvé deux. J'ai donc attaqué celui-ci, aussi sec.
480 pages écrites serré, et un univers joyeusement déjanté, fou furieux lui-aussi à sa manière, mais -heureusement- d'une grande drôlerie. La Floride, un ouragan maousse costo, et tout ce qui peut bien se passer après. Oui, quasiment tout. vont venir s'y agiter une palanquée de personnages plus ou moins... honnêtes (un conseil, ne fractionnez pas trop la lecture au début, ou bien faites une liste au fur et à mesure, tellement il y en a), chacun(e) s'avérant à la poursuite d'un ou plusieurs autres personnages mais étant lui-même (elle même) poursuivi(e) par d'autres, tout ça convergeant / tournant autour d'une maison précise, d'un reste de maison plutôt, dévastée par l'ouragagn en question.
Des jeunes mariés, un tueur à la mâchoire de travers, une intriguante qui veut se taper un Kennedy Jr, un ex-sénateur redevenu sauvage, un (jeune) rescapé d'un accident qui jongle avec des crânes, un entrepreneur peu scrupuleux, un vendeur de mobile homes qui ne l'est pas davantage, une veuve repentie mais surtout motivée par l'appât du gain, un assureur malléable, un flic intègre, et pas mal d'animaux sauvages en liberté... On est vraiment en plein milieu de l'oeil d'un cyclone bienvenu, presqu'à la limite du comic d'ailleurs, tant l'auteur est parfaitement à l'aise dans la gestion de ses multiples histoires, avec leurs multiples personnages et leurs encore plus multiples intersections (il est très doué pour le découpage, et la gestion du temps aussi.) Bref ça se déguste, ça se savoure, ça se sirote, ça fait du bien, et on en redemande (quel bonheur de découvrir un écrivain qui écrit depuis très longtemps!). Et ça se range sur l'étagère "livres délectables". Je vais de ce pas m'attaquer au deuxième, Jackpot, dont on m'a également dit le plus grand bien... A suivre!

24 juin 2016

les regrets ?

Après l'entre-deux (ou bien / ou bien), les regrets.
Assez logiquement d'ailleurs.
A ce mots "regrets" j'associe immédiatement deux choses : la belle chanson de Souchon du même nom ("Je voudrais que tout revienne alors que tout est passé, et je chante à perdre haleine que je n'ai que des regrets...") et le joli bouquin de Jacques Drillon "Le livre des regrets" (découvert grâce à mon ami Philou).
Tt puis tiens, comme ça, au débotté, me reviennent deux lignes d'une chanson de Joe Dassin "il y a les filles qu'on regrette et celles qui laissent des remords..." (ça marche aussi avec les garçons, ne vous inquiétez pas) mais c'est ça, justement,  qui me plait dans les regrets, c'est que ça marche dans les deux sens : il aura pu écrire "celles qu'on regrette et celles qu'on regrette" mais cela aurait été plus difficile à comprendre illico.

Car les regrets sont doubles. Duels. Allez un petit coup de dico (Lar*usse), au mot regretter :

  • Éprouver l'absence ou la disparition de quelqu'un, quelque chose comme un manque pénible, douloureux : Regretter ses amis disparus. Regretter sa jeunesse.
  • Être mécontent de ce qu'on a fait, se reprocher d'avoir agi d'une certaine façon : Je ne regrette pas de m'être dérangé.
  • Être mécontent d'une situation, d'une action qui va contre ce qu'on juge souhaitable : Nous regrettons que vous partiez.

D'ailleurs, quand j'ai g**glé "regretter définition larousse", les 3 premiers items de la page étaient : "définitions : regretter", "définitions : amèrement", et "définitions : désirer".
Quel verbe délicieusement ambigu, quel verbe superbement faux-cul, non ?
Pensez-y la prochaine fois que vous direz "je regrette" (ou que vous vous l'entendrez dire, c'est valable aussi dans ce sens là...)

24 juin 2016

tu sais celui... 15

1

attention piège! (ça normalement, personne ne trouve!)

*

2

Et là?
(un indice : le réalisateur ne fera plus de films car il est mort...)

*

et une troisième photo pour lever toute équivoque :

3

23 juin 2016

tu sais celui... 14

1

Tiens j'en mets une seconde avant l'heure...

2

et encore une pour préciser les choses :

4

22 juin 2016

entre-deux

C'est le mot qui m'est venu, ce soir.
Parmi plusieurs définitions, Larousse propose :

  • Partie ou place qui sépare deux choses.
  • État intermédiaire entre deux extrêmes.
  • Meuble à hauteur d'appui placé entre deux fenêtres (XVIIIe s.). 

C'est comme si j'avais réussi à mettre le doigt dessus, comme si je l'avais sur le bout de la langue...
Aujourd'hui fut une belle journée, le premier jour de l'été, il a fait exceptionnellement beau et chaud (trop ?), je l'ai passé à Besançon, j'ai mangé à l'Hermitage à midi avec Catherine et Dominique, j'ai reçu un chèque-livres, et une orchidée que j'ai promenée ensuite dans son sac tout l'après-midi, j'ai vu un film au Victor Hugo avec Dominique (Maintenant tout de suite, de Pascal Bonitzer) suivi d"un autre, tout seul, au Beaux-Arts (Bienvenue à Marly-Gomont, il s'agissait d'un film gratuit que je ne pouvais choisir qu'en ce jour précis) où je fus d'ailleurs tout seul dans la salle, j'en ai profité pour ne pas éteindre mon téléphone et j'ai répondu à plusieurs sms d'amies, je suis sorti ensuite sans trop d'encombre de Besac, j'ai respecté la limitation à 70 par crainte du radar-chantier, je me suis arrêté à mon endroit habituel et j'ai appelé Manue, elle n'était pas là, alors je suis rentré directement (en respectant la limite à 80 ce que ne semblait pas accepter au début le poids-lourd qui roulait derrière moi mais qui s'y est fait, et je me suis -rituellement- arrêté un peu sur un parking, pour y prendre un peu le frais (menteur),

où j'ai observé longuement un jeune routier barbu et torse-nu, qui faisait la sieste et m'est apparu, magnifiquement, après qu'il ait eu relevé le rideau de sa cabine (du côté chauffeur) et que cette apparition m'ait ravi, il prenait un peu des poses, j'ai sorti doucement l'appareil-photo et je l'ai photographié tout aussi doucement, craignant à chaque instant qu'il ne tourne la tête, me voit en train de le photographier, et  saute du camion pour venir me casser la gueule -il n'était qu'à une cinquantaine de mètres-, il était assis torse-nu sur son siège, a sorti d'abord un bras (le gauche) qui tenait la cigarette, puis a montré ses jambes, qu'il avait nues aussi, s'est repeigné la barbe dans le rétro, en lançant de temps en temps des coups d'oeil, mais rien d'insistant, juste comme de la curiosité, a jouoté avec son téléphone, a relevé ses jambes, la vitre de la cabine lui faisait un cadrage cinématographique, je suis descendu de la voiture, remonté, redescendu, il était en contrebas, je suis monté en direction du sous-bois où je savais que d'autres étaient en train plus ou moins de s'ébattre, je le voyais, il m'observait je crois dans son rétro, il me voyait le voir, je lui montrais le chemin, et je me suis dit à quoi bon, pour quoi faire, je suis donc redescendu et j'ai vu qu'il avait refermé le rideau côté conducteur, alors je suis remonté dans ma voiture, et quand j'ai mis le contact la portière de son camion s'est ouverte, il s'était rhabillé, il était en train de lacer ses baskets, et je me suis redit oui, à quoi bon, pendant qu'il descendait du camion, (non il n'avait pas du tout l'air armé d'intentions belliqueuses) ce jeune barbu magnifique (trop jeune trop barbu et trop magnifique), il est allé jusque derrière le camion pour pisser pendant que je passais à sa hauteur (la scène au cinéma aurait nécessité un mouvement d'appareil sans doute complexe), je roulais très lentement, je continuais de l'observer (je tâchais de) et je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter à l'extrême sortie du parking (presque sur la bande d'arrêt d'urgence), je ne voyais plus que ses pieds derrière le camion, puis qui se sont remis en marche mais direction le sous-bois, il s'était décidé, il y grimpait, et j'ai redémarré pour de bon, définitivement, en me reredisant oui vraiment vraiment à quoi bon ?

et que c'était tout à fait moi ça, de passer tout ce temps dans la contemplation de cette apparition, à piquer furtivement des images, et de décider de m'enfuir et de couper court au moment précis où se produisait ce que j'avais peut-être espéré qui allait se produire, mais que je réalisais que finalement c'était bien mieux sans doute quand ça restait au stade du "j'espérais que" ou "j'aimerais que" et que je n'en avais finalement pas si envie que ça, que cette chose se passe, ou pas envie que ça se passe mal, ou pas comme j'aurais souhaité, que je ne savais pas comment réagir

et que ce n'était pas la première fois que les choses se passaient comme ça, que je réagissais comme ça, quand il ne se passait rien j'espérais qu'il allait se passer quelque chose, et quand il se passait quelque chose je faisais comme s'il ne se passait rien, ni ci ni ça, que l'idée même d'essuyer un refus, de ne pas lui convenir m'était pénible et justifier que je n'essaye même pas, que je préférais finalement ne pas savoir, et continuer de rêver, et je me disais tout ça en roulant et ça me rendait un peu mélancolique, oui, mais que c'était tout de même un joli cadeau

DSC07284

22 juin 2016

tu sais celui... 13

1

dsl pour la deuxième photo, mais je n'étais pas chez moi aujourd'hui...
Je la mets juste pour dire (il est 19h41) (et tiens j'en rajoute une troisième!) :

2

3

 

21 juin 2016

c'est rouge et puis c'est amusant

Je viens d'apprendre le décès de Benoîte Groult. J'avais lu et bien aimé, il y a trèèèès longtemps (1977!),  son bouquin Ainsi soit-elle. M'en était surtout resté un chapitre nommé "C'est rouge et puis c'est amusant", et, surtout, le passage ci-dessous (je me souvenais d'une ou deux phrases, de mémoire, les "crapaud tapis sous une branche trop frêle"... c'est cette expression que j'ai googlée, et je suis tombé là-dessus. Une gentille dame avait recopié l'extrait en question, dans la rubrique "rions un peu" sur le site marmit*n. Je ne peux en grantir lo totale exacte exactitude -j'ai corrigé une faute d'orthographe ou deux, dûes je pense à la recopie- mais ça ressemble beaucoup à ce dont je me souvenais... Profitez-en donc , amies et amis!) :

"C'est dur, mais y a pas d'os dedans. Ça bouge tout seul, mais ça n'a pas de muscles. C'est doux et touchant quand ça a fini de jouer, arrogant et obstiné quand ça veut jouer. C'est fragile et capricieux, ça n'obéit pas à son maître, c'est d'une susceptibilité maladive, ça fait la grève sans qu'on sache pourquoi, ça refuse tout service ou ça impose les travaux forcés, ça tombe en panne quand le terrain est délicat et ça repart quand on n'en a plus besoin ; ça veut toujours jouer les durs alors que ça pend vers le sol pendant la majeure partie de son existence...
Il parait que nous aurions adoré avoir un truc comme ça. Il paraît que quand on n'en a pas, c'est bien simple, on n'a RIEN.
Et puis ce n'est pas fini : à côté du machin, il y a les machines. Et là c'est nettement pire. Où elles sont placées, pauvres minouchettes, on dirait deux crapauds malades tapis sous une branche trop frêle. C'est mou, c'est froid, ni vide ni plein ; ça n'a aucune tenue, peu de forme, une couleur malsaine, le contact sépulcral d'un animal cavernicole ; enfin c'est parsemé de poils rares et anémiques qui ressemblent aux derniers cheveux d'un chauve. Et il y en a deux !
Disons le tout net : votre panoplie, mes chéris, même si vous ennoblissez la pièce maîtresse de phallus ne forme pas un ensemble extraordinaire. Et pourtant nous l'aimons, cette trinité, avec humour parce qu'elle est objectivement laide, avec amour parce qu'elle est subjectivement émouvante. Mais qu'on ne nous empoisonne plus avec cette prétendue envie de pénis, qu'on ne nous définisse plus, au physique et au moral, par rapport au pénis et qu'on nous soulage de tous ces psychanalystes et sexanalystes qui s'acharnent à réanimer nos vieux conflits au lieu de nous apprendre à nous aimer nous mêmes, ce qui est une condition essentielle pour aimer l'autre. Sinon, nous allons le prendre en grippe, l'objet, comme certaines ont commencé à le faire. Ce serait dommage pour tout le monde."
Benoîte Groult, Ainsi soit-elle.

21 juin 2016

tu sais celui... 12

2

(c'est drôle, celui-là, j'ai comme le sentiment de vous l'avoir déjà proposé,
bien que cela paraisse a priori impossible...)

*

Je mets quand même la deuxième photo, puisque ce fut trouvé muy rapido
(oh Kristen Stewart chérie-chérie...) :

1

 

20 juin 2016

ce que les mollahs sont ?

NO LAND'S SONG
de Ayat Najafi

(Dans le cadre de notre "semaine musicale". Bonne surprise : presque une vingtaine de spectateurs à cette séance de samedi 18h dans le bôô cinéma.)
Sara Najafi, musicienne et compositrice iranienne, s'est mis en tête -quelle folie!- d'organiser un concert public de voix de femmes. Sauf que "ils" (les instances politico-religieuses, ou religioso-politiques, c'est selon, bref les vieux birbes avec les barbes) ont déclaré que c'était interdit, de faire entendre, comme ça, au grand jour, des voix de femmes solistes : pensez donc, ça risquait de provoquer des pensées impures chez la gent mâle et de nous les échauffer, les pauvres... alors, raoust : pas de concert!
Sauf que la jeune femme est entêtée, et on va suivre son projet de a jusqu'à z (on sait quand même, dès le début du film, que le fameux concert aura eu lieu), toutes ses démarches, successives (c'est pire qu'un 400m haies), tous les bâtons qu'on lui mettre successivement dans les roues, tous les refus, les arguments fallacieux, les tentatives d'intimidation, les manipulations, les suggestions hypocrites.... Tout, oui, elle aura tout vu (et entendu, surtout!), pour que l'événement ne puisse pas avoir lieu.
Sauf qu'elle a eu la bonne idée d'assoicer, assez vite, aux voix des chanteuses iraniennes, des voix de chanteuses étrangères : deux françaises (Elise Caron et Jeanne Cherhal) et une tunisienne Emel Mathlouthi), et aux musiciens iraniens leurs homologues, français. Faisant de son projet initial un pont entre les deux cultures, un échange fructueux entre les patrimoines et les techniques de chant de chacun(e). (Elle en profitera pour nous esquisser  un historique  des voix de femmes iraniennes -où l'on aura notamment l'occasion de voir un extrait de film (scopitone ?) plutôt surprenant où une voluptueuse chanteuse iranienne chante, sans voile et le verre à la main, une ode à l'ivresse... Autres temps... L'extrait en question est, me semble-t-il, daté de 1954-. Visiblement ça avait l'air de rigoler un  plus en Iran, en ces temps-là.)
Donc les femmes ne peuvent pas chanter seules, (ou devant un public exclusivement féminin), mais bon elles le peuvent en étant accompagnées par des voix mâles (devant un auditoire mixte) ou par un accompagnement musical suffisamment fort pour qu'il couvre leurs voix! Et ainsi de suite.(Une femme a été interdite de chant, mais on l'autorise à donner des cours, notamment à des homme, mais sans que ceux-ci puissent entendre sa voix! C'est plus qu'ubuesque, c'est aussi révoltant que grotesque. combien de fois je me suis retenu de ne pas crier "vieux cons!". Et pourtant, c'est comme ça, ma soeur.)
Le film fait des allers-retours entre Téhéran et Paris, au fur et à mesure que les mois passent, entre espoirs et déceptions, entre feux et contre-feux, entre tentatives de dialogues et fins de non-recevoir, entre oui on y va et non on ne peut plus y aller (menaçant de devenir non on ne veut plus y aller), les "ministres de la culture" changent, les décisions aussi, oui mais non, mais Sara Najafi tient le cap, s'acharne, persiste, infatigablement.

Jusqu'à réussir à obtenir gain de cause. Ouf, les visas sont enfin délivrés, les européen(ne)s s'envolent pour Téhéran, les répétitions commencent, jusqu'à ce qu'un pénultième rebondissement intervienne : sur son compte f*cebook, une des chanteuses a fait de la pub pour l'événement. Ach! Forbiden! Très interdit! "Ils" proposent un nouvel arrangement "amiable" : le concert ok mais dans une salle minuscule, devant un public (réduit) par eux autorisé, plus 3000€ (pour acheter leur silence). Tempêtes sous plusieurs crânes dans la salle de répèt, jusqu'à la décision unanime : on refuse de le faire dans ces conditions-là. Et on va donc reprendre l'avion.
Et la réaction alors  presque surprenante des "ils" : "Ah bon ? Mais on ne veut pas que nos amis européens repartent avec une mauvaise opinion de nous. Bon, alors, allez-y, vous pouvez..."
Et la bonne nouvelle est annoncée par Sara au reste du groupe, et c'est la joie, "ça" va se faire, on vit ce moment avec eux, et on a les larmes aux yeux quand on entend les applaudissements du public et qu'on les voit -enfin!- monter sur scène. (On aurait même aimé en voir davantage, de ce fameux concert). Oui, c'est vraiment très émouvant (il n'y a pas que moi qui avait la larmichette à l'oeil héhé). Et c'est comme une minusculissime et bienfaisante goutte d'espoir. Oui, on peut toujours réver...

518716

<< < 1 2 3 4 5 > >>
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 705