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lieux communs (et autres fadaises)
30 novembre 2006

préfecture

Ca fait deux soirs de suite que je vais retrouver mes collègues (chéries) devant la préfecture, de 17h à 18h, pour obtenir du préfet une audience au sujet d'une famille qui va être expulsée vers le Kosovo, alors que les autres frères du papa en question ont tous obtenu le statut de régugiés politiques. Eux, non.
A la question posée "Mais qu'est-ce qui s'oppose à ce qu'ils soient régularisés ?" il n'a été rien répondu. Rien. Pas de raison, c'est comme ça. Loterie, tirage au sort, appelez-ça comme vous voulez. C'est répugnant. Ces fonctionnaires zélés et sans états d'âme en rappellent d'autres, tout aussi consciencieux et serviles, il y a un peu plus de quarante ans...
Mardi nous étions une dizaine, mercredi une quarantaine. La nuit tombée, il y avait juste cette rangée de petites lumières le long des grilles de la préfecture, et le panneau de la Ligue des Droits de l'Homme (là, on peut mettre des majuscules.) et je faisais le con parce que sinon j'en aurais pleuré.
Comme il n'était même pas question de daigner recevoir une délégation, on a bloqué un peu la route, laissant un véhicule passer à la fois et expliquant le pourquoi de cette action aux conducteurs par forcément de bonne humeur. 
La presse régionale aussi est venue jeter un oeil et a pris quelques photos.
On a eu droit alors , comme a dit G. au statut de "mini-manif", puisque une bagnole de flics est arrivée pour dévier la circulation à un bout de la rue, puis on  a eu droit à l'estafette de l'autre côté (c'est beau un gyrophare bleu, en silence, devant la préfecture la nuit...) et que la délégation a enfin été autorisée à rencontrer le chef de cabinet.

Ils sont sortis plus d'une heure plus tard, les visages n'étaient pas très souriants. La "pièce supplémentaire" qu'ils ont apporté sera lue aujourd'hui. Et peut-être y aura-t-il une réponse ce soir. Peut-être. On traite ces gens comme des animaux. Peut-être.
Sinon, vendredi ils seront dans l'avion.
Peut-être...

28 novembre 2006

bord des larmes (le retour)

Il y a dans le Cendrillon de Disney (vous voyez bien que je ne vais pas voir que des films sleiswig-holsteinais!) une scène que j'aime beaucoup ; c'est, lors de la fuite de Cendrillon pendant les douze coups de minuit, le moment où la magie s'arrête,où tout redevient normal : le carosse se transforme en citrouille, laquelle tombe sur la route et éclate en morceaux,  qui s'éteignent et redeviennent orange terne. Pfouit!

(je reviens sur l'effet de certain message sur meuseuneu qui me fit de l'effet...) Pour conclure que ça n'a servi qu'à rallumer un certain espoir (et des/espoir alors forcément ne serait pas si loin) et retour illico du bord des larmes, que je n'avais pas arpenté depuis longtemps. Un genre de sensiblerie  perpétuelle à fleur de paupières (je me connais, va) qui m'est revenue, comme par hasard...

Oui, un rien me fait venir les larmes aux yeux, à nouveau, c'est comme ça je n'y peux rien. tout ça à cause de quelques lignes et d'une trentaine de mots ? j'ai du mal à y (à me) croire : ça doit être la fatigue, le manque de magnésium, ou l'effet novembre...

(il s'agirait de réapprivoisement)

"... me mena vers le bord des larmes et j'eus peur d'y sombrer..." (Jean-Luc Lagarce)
Disons que ceci sera ma (modeste) contribution à l'année Lagarce.

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27 novembre 2006

tentacules

THE HOST
de Bong Joon-Ho

Cet homme-là est très fort. Après un étrange et très beau polar sans assassin démasqué à la fin (Memories of murder), le voilà qui s'attaque à une très ancienne spécialité asiatique : le film de monstre. (Ah, Godzilla, Mothra et compagnie...) Mais attention ici pas de carton-pâte, pas d'animation rudimentaire, pas de transparences risibles, pas de mouvements ridiculement saccadés : la bestiole est assez hallucinante de réalisme (et parfois assez dégueulasse aussi, donc.)

La créature en question, dont la genèse est montrée assez rapidos en deux séances d'ouverture (un: le vilain savant qui oblige son sous-fifre à jeter dans l'évier -et donc dans le fleuve- des bouteilles et des bouteilles de formol dangereux sous prétexte qu'elles sont poussiéreuses ; deux : deux pêcheurs, quelques temps après, voient filer dans l'eau, du même fleuve, une drôle de petite bête) la créature, donc (je le rappelle, le sujet étant situé juste en début de paragraphe, très loin) nous est montrée très tôt, d'abord sous la forme d'un machin noir bizarre suspendu à un pont (un genre de cosse, comme dans Body Snatchers) qui va ensuite -splaouch!- plonger dans l'eau, pour réapparaître sur la berge quelques instants plus tard, grosse bébête avec une gueule béante en ouvertures superposées à la Alien (qu'on peut supposer d'une haleine assez strong) qui court -plaf plaf!- avec ses grosses papates à la Jurassic Park pour attraper des gens et les bouffer (elle est également munie d'une queue préhensile genre tentacule), et qui est capable d'accomplir des prouesses encore plus athlétiques qu'au championnat du monde de gymnastique sur pont (elle est très forte pour apparaître sur l'écran du côté où on ne l'attendait pas du tout), ce qui va provoquer sur le champ (sur la berge, plutôt) des scènes de paniques assez intenses.

Dans  le même temps, le réalisateur a réussi à nous présenter toute une famille : le père tient un snack au bord du fleuve, il y vit avec un de ses fils (narcoleptique et teint en blond, et considéré par les autres comme un peu demeuré) et son adorable petite-fille, Hyun-seo (la fille du précédent). Il y a aussi une grande soeur championne de tir à l'arc (mais qui ne remporte que la médaille de bronze parce qu'elle est trop lente) et un autre frère "diplômé mais chômeur", et donc aussi un peu alcoolo sur les bords. (Non non, y a pas de maman, c'est comme ça.)

Tous sont aux premières loges lorsque la créature apparaît, et aussi lorsqu'elle emporte Hyun-seo, la fillette. Comme ils ont été exposés et que les pouvoirs publics veulent les mettre en quarantaine et les analyser par tous les bouts par crainte d'un virus mystérieux que le contact avec la créature aurait transmis, les voilà tous en fuite, poursuivis par l'armée et les flics, pendant qu'eux cherchent désespérément à retrouver leur petite Hyun-seo, dont on sait assez vite (merci les téléphones portables)qu'elle est toujours vivante, et que la bestiole l'a déposée dans un des égouts de la ville.

Le film va ensuite osciller entre ces trois pôles : les pouvoirs publics, la famille, et la petite fille, comme il va zigzaguer entre plusieurs genres : le fantastique, la comédie, le pamphlet. Je ne peux pas en dire plus (c'est presque déjà trop, là!) sachez que je trouve que c'est vraiment ça se goupille au petit poil. L'histoire n'est pas neuve mais Bong Joon-ho a su la rafraîchir, l'actualiser, et l'assaisonner à sa petite sauce personnelle. La créature est vraiment impressionnante, et on a le sentiment que chacun des membres de la famille existe vraiment, tant ils sont croqués avec  précision , mais pourtant avec économie. C'est très bien filmé. Et on peut indifféremment suivre l'histoire en choisissant de rester au rez-de-chaussée de la narration (La petite belle et la grosse bête) ou bien faire son malin et se prendre un peu la tête pour  y voir un peu plus, que ce soit à propos du couple et de la famille, voire, en élargissant, à propos de la Corée d'aujourd'hui et de ses rapports avec Les Zuhessa, par exemple... Bref, à tous les degrés, à tous les étages, y en a pour tous l'égout!

Mais Bong Joon-ho ne force jamais le trait, que ce soit dans des moments dramatiques ou dans des moments plus drôles (ou même dans des moments dramatiquement drôles), et ce gars-là est vraiment très fort pour les ruptures de ton, les passages d'une émotion à l'autre dans un même plan, les surprises filmiques (où vous mettez quelques secondes avant de comprendre le sens exact de la scène). C'est tenu, abouti, maîtrisé. C'est bien plus qu'une énième histoire de monstre, et bien autre chose qu'une simple chronique familiale. Je le répète, j'aime beaucoup sa façon de filmer, au monsieur. Les morceaux de bravoure ne manquent pas, mais j'ai une faiblesse pour une très longue scène de pluie (chez Resnais il neige chez Bong Joo-ho il pleut),  qui fonctionne magistralement

Bon, évidemment,  vous vous en doutez, la méchante très méchante bébète va y passer, parce que la famille entière aura su se mobiliser et réussi à unir ses efforts à la fin, mais euh... elle ne sera pas toute seule, quelques autres hélas y auront laissé des plumes (je préviens charitablement les âmes sensibles...) La parenthèse est bouclée, tout est calme en apparence. Quoique... Mais bon, si je vais un jour en Corée, j'y regarderai à deux fois avant de tremper les pieds dans le fleuve Han...

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26 novembre 2006

horloger

PHLIPPE NOIRET

Je l'aimais bien, moi, Noiret. Parce qu'il a su drôlement bien vieillir. Parce que sa voix (Noiret, pour moi, c'est d'abord cette voix, ce ton particulier ("bonhomme", "patelin", "débonnaire", je n'arrive pas à chosir l'adjectif qui lui conviendrait le mieux), inimitable, presque affecté, un peu traînant...) Parce que justement le décalage entre le calme de  cette voix-là (Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de scènes de colère, par exemple) et pourtant la violence et la noirceur des sentiments  qui pouvaient bouillonner par-dessous. Parce que ce physique ample, rassurant. Parce que cette continuité, cette longévité, cette stabilité. Parce que cette stature.

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Petit top 10 personnel :

Coup de torchon (Tavernier) 

Le juge et l'assassin (Tavernier)

La vieille fille (Blanc)

J'embrasse pas (Téchiné)

Max et Jérémie (Devers)

La vie et rien d'autre (Tavernier)

Pile ou face (Enrico)

Les Ripoux (Zidi)

Grosse fatigue (Blanc)

Cinéma Paradiso (Tornatore)

(... trois films de Tavernier, sur 10, quand même!)
26 novembre 2006

tendu

POUR ALLER AU CIEL IL FAUT MOURIR
de Djamshed Usmonov

Le titre est beau. Un film tadjik (pour rester fidèle à ma réputation... ), vu il ya quelques jours déjà mais que voulez-vous, comme dirait mon amie Joseline, je suis tellement speed  je n'ai pas eu le temps. Troisième film du réalisateur, après le très réussi L'ange de l'épaule droite (le ciel, l'ange... notre homme serait-il un obsédé fervent de la rédemption catholique ? Pas du tout. Du tout du tout.)

Au début du film, Kamal, notre (jeune) héros (il est joué par le cousin du réalisateur), se déshabille tout entier (oui oui c'est un FAQV) pour une consultation médicale. Il a un souci : il ne peut pas faire l'amour avec sa neuve et fraîche épouse, car il reste désespérément soft. Comme dans la (vieille) pub Vitt*l : "J'me sens tout mou, mou si mou..." A la fin du film, le même, de dos, s'affaire, et, s'il pourrait être nu - pas pour la même raison qu'au début du film-, il a pourtant gardé son calbute, et c'est là qu'enfin le Tadjik, y s'tend (hihi). Alleluia!

Entre les deux, il aura dû, sur les conseils de son docteur (qui lui a conseillé de s'entraîner avec une dame plus expérimentée), prendre le train pour aller en ville, rencontrer des dames, des demoiselles, des tarifées et des platoniques, des jeunes et des vieilles, mais sans que son colimaçon daigne lever le bout du nez (comme lui dit son copain " Mais p'têtre que t'es pédé, je peux te trouver un mec, si tu veux..." Mais non Kamal n'est pas pédé. Il a juste un peu de mal à se lancer.)

Film d'apprentissage, donc, où comment, par un tas de rencontres successives et de paliers idem, Kamal  va faire sauter les verrous et  passer du stade de jeune homme bouillant mais puceau à celui de vrai papa enfin en possession de tous ses moyens. Le film est comme son personnage principal : pas souriant mais pourtant jamais désespéré. Volontaire mais pas bavard. Film sans gras, un peu dans la veine finlandaise et flippée mais bon faut bien vivre de notre ami Kaurismaki, (chroniqué récemment dans ces colonnes comme on dit), sauf qu'ici le décor est encore plus moche et désespérant, et qu'il faut vraiment se coltiner un sacré paquet de gadoue  pour y trouver une pépite d'espoir. Les acteurs ont des gueules (peut-être un peu) moins tourmentées que celles de leurs homologues finlandais, mais purée ils ne doivent rire que quand ils se coincent le nez dans un tiroir, c'est à dire assez exceptionnellement.

Chronique qu'on pourrait presque penser en noir et blanc, le noir et blanc des choses simples, ordinaires, de l'incertitude, des alternatives, de l'adolescence qui se termine, du béton et du ciel vide, des bagnoles pourries et des gens fatigués. Pour la première fois, le réalisateur (à l'image de son personnage) a quitté le village où il tourne habituellement pour s'en aller filmer à la ville voisine. Il ne speede pas, il prend son temps (trop peut-être, surtout au début ou les choses s'étirent un peu pour se mettre en place.) Avec un esprit de simplicité et de rigueur qui le rapproche de Kaurismaki, certes, (c'est comment dire, en même temps plus simple -dans la façon de raconter- et aussi élaboré -dans la manière de filmer-) grâce à une qualité de regard (la scène où Kamal, attendant sa "dulcinée", est confronté à des bus et des bus entiers de femmes, au milieu desquelles il marche à contresens, est une vraie merveille), une identité de cinéaste d'ores et déjà forte, une singularité qui pourra désormais lui servir de signature.

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25 novembre 2006

récompense (2)

Comme qui dirait avec un certain effet-retard. Où alors c'était un accompte, pour ce que j'allais faire cet après-midi (c'était chiant, j'y ai passé trois heures mais je l'ai fait, et fini, ni-ckel!) Toujours est-il que c'est grâce à ma copine Sol, qui m'annonçait qu'elle m'avait envoyé de la musique par email que je suis passé voir le courrier, mais sur meuseuneu.
J'avais deux nouveaux messages.
Comme d'hab', le premier  de toute l'équipe meuseuneu qui voulait me faire découvrir je sais quelle nouvelle merveille (hop poubelle tout de suite) et un autre oh un autre qui datait de jeudi soir que mon oeil a fait poïnk! quand j'ai vu le nom de l'expéditeur.

Je l'ai lu.

Mais comme c'est intime je ne vais pas plus en parler. Simplement c'est un mail qui m'a fait 'achement plaisir, d'autant plus que j'aurais pu écrire quasiment le même à son expéditeur. Du coup yop la yop la boum pour le reste de l'après-midi.

Médité sur
-ce qu'on écrit
-ce qu'on croit vouloir dire
-ce qu'on a l'air de dire
-ce qu'on veut dire en réalité
-ce qu'on voudrait que l'autre comprenne
-ce que l'autre lit
-ce que l'autre comprend
-ce que l'autre veut bien comprendre
-ce qu'on croit que l'autre a compris
-ce qu'on croit que l'autre croit qu'on voulait dire
-and so on...

Yes on me l'a dit souvent, je suis trop cérébral
(du coup je me suis fait une petite relecture de morceaux choisis de ce blogchounet)

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24 novembre 2006

rhaa lovely

" Pour agir contre la violence dans le monde, des militants pacifistes ont décidé d'organiser un "orgasme mondial synchronisé", le jour du solstice d'hiver, vendredi 22 décembre. Pour les concepteurs du projet, Donna Sheehan, 76 ans , et Paul Reffell, 55 ans, la violence est dûe en partie à l'instaisfaction sexuelle des hommes. Ils invitent donc les hommes et les femmes de tous les pays, "particulièrement ceux où il existe des armes de destruction massive" à avoir des relations sexuelles, accompagnées, avant et après, de pensées pacifistes. A grande échelle, ceci pourrait modifier le "champ d'énergie de la Terre" et "réduire les dangereux niveaux actuels de violence et d'agression", notamment en Irak. Pour en savoir plus : www.globalorgasm.org."
(Libération, 23 novembre)

24 novembre 2006

récompense

Des fois, c'est... agaçant.
Peut-être que ça vient de l'enfance, que c'est dû à certains conditionnements pavloviformes. Aujourd'hui, par exemple. Mercredi, jour béni des enseignants (surtout les sans famille comme moi), où on "ne bosse pas", et qui donc, à priori pourrait être consacré à rester couché dans l'herbe tendre en regardant badinement voler les papillons,-oui je sais la saison ne s'y prête guère (quoique...) - mais c'était juste une image : si on le voulait, on pourrait en principe faire rien (C'est, vous vous en doutez, mon genre d'emploi du temps préféré) mais comme on est un homme civilisé, inscrit dans une réalité sociale, en dur, pour de vrai, on a, pour cette journée-là tout un tas de petits machins à faire (certains plus urgents que d'autres, ceci dépendant de l'esprit procrastinatoire dont ils ont fait l'objet), qu'on pourrait résumer en une liste mentale, avec des cases à cocher quand l'item en question est réglé.
Et ce soir, j'étais assez satisfait en me rendant compte que tous les items étaient cochés (sauf bien sûr quelques minusculissimes ajournés déjà depuis un certain temps, et qui peuvent donc encore attendre.) Oui, j'avais fait tout ce que j'avais prévu de faire (ou "qu'il fallait que je fasse") sans rien oublier, j'étais en paix avec moi-même, me décernant sans rougir quelques satisfecit, et je me suis soudain dit que, d'avoir tout bien fait comme ça, ça aurait quand même  mérité un petit quelque chose, une récompense, un bon point mental. Toute peine mérite salaire, quoi.
Et puis rien
Je ne voyais rien de plus qui m'arrivait (hormis mon propre contentement), pas un truc agréable, pas une douceur, pas un message positif, pas un signe d'encouragement, rien. Et ça me rendait un peu ronchon.
Le soir, il ne me restait qu'une chose à faire, mais celle-là était facultative en quelque sorte : aller écouter Franz Bartelt qui faisait une lecture à la bibliothèque de P. (de même que, le jour avant, j'étais aller écouter Robert Bober) J'y suis donc allé, bon an mal an comme on dit.
Soirée délicieuse, cet homme est très drôle, j'ai vraiment beaucoup ri, j'ai fait dédicacer mon "Nulle part mais en Irlande", il y avait un petit buffet sympa, et, quand on est repartis, il ne neigeait pas.
Petits bonheurs, et je me suis dit en rentrant, mais ça pourrait bien être ça, la récompense, non ?

23 novembre 2006

luxure et culture

Il a vite fallu que je choisisse :
Je venais de téléphoner à mon ami hervé que je le rejoignais illico au ciné pour voir Pour aller au ciel il faut mourir à la séance de 18h.Il était 17h50, je m'habille, je sors, et me cogne presque dans mon ami qui court pour des prunes, qui me rend de temps en temps visite (...) et qui arrivait justement pour ça. (...)
Dilemne !
J'avais envie, en plus il arborait une délicieuse vraie barbe de trois jours, le sourire un peu gêné, et j'ai pu vérifier de la main qu'il était en 3D (comme dirait GB) Et puis non, j'avais promis, il fallait que j'y aille. J'ai fait donc ce que j'aurais pu faire depuis un certain temps, et je lui ai donné mon numéro de téléphone. On est remonté chez moi, que je lui le recopie sur un post-it et on s'est dit à la prochaine. D'émotion, j'ai oublié mon porte-feuilles et mes sous sur la table. Je m'en suis aperçu en arrivant au cinéma. Pas un rond sur moi!Heureusement, Hervé était là!

23 novembre 2006

intersections

BABEL
de Alejandro Gonzales Iñarritu

Déception.
(Jouons franc-jeu, et n'étirons pas le suspense plus longtemps.) Je suis allé le voir parce qu'il passait en VO (mais y a-t-il seulement une VF ?) Et j'en suis sorti ma foi mi figue-mi raisin. Figue pour ce qui est raconté et raisin pour comment c'est raconté. Pas enthousiaste en tout cas. Pas désespéré non plus, ni écumant de rage mais bon. tiède, quoi. Ok, 21 grammes, pourtant. Ok, les histoires mélangées. Ok, l'art savant du montage.

1) deux jeunes bergers marocains jouent avec un fusil.
2) un couple de touristes américains a un pépin lors d'une excursion.
3) une nounou mexicaine va au mariage de son fils sans prévenir son employeur.
4) une jeune japonaise sourde-muette et mal dans sa peau se promène sans culotte.
pourrait être une suite de quatre moyens métrages.

deux jeunes b /Brad dans un bus avec C /au mariage de / volley perdu / le fusil/ nou avec les enfants dans la v/ la voiture de papa japonais/ ponais blanc et blanc ponais/ and so on... pourrait être la proposition du réalisateur (oui oui je sais je suis de mauvaise foi)

1, 2, et 4 sont reliées par un fusil. 2 et 3 par deux enfants.

Le réalisateur tricote l'espace et le temps, tchik tchik tranche menu ses 4 histoires, les touille, les bricole, les emberlificote et les enchevêtre, chiade la présentation pour en faire un gros machin de deux heures trente. Il se creuse bien le cerveau pour trouver un/des point(s) de contact  (des fois c'est évident des fois c'est un peu tiré par les cheveux -noirs, d'ailleurs, les cheveux-) entre les différents brins, et met - oui c'est vrai- tout son talent dans le montage, passant de l'une à l'autre des trames narratives, parfois en continuité (de mouvement ou de son), et parfois en rupture. (idem). C'est très bien fait, y a rien à dire. On voit du pays, on entend différentes langues (pt'être pour ça qu'il n'y a pas de vo ?). Brad Pitt est plutôt pas mal avec la barbe. la Japonaise est mignonnette.  (Y a même dans un coin, vite fait, mon doudou Michael Peña (le serrurier latino de Collision) qui joue un flic, cette fois, et qui aurait pu me faire dire "Ouahh qu'est-ce que c'est bien..." mais non.). Mais suffit-ce ? 21 grammes m'avait semblé autrement plus intéressant.

La partie marocaine est plutôt pittoresque, la partie américaine plutôt convenue, la partie japonaise plutôt intriguante, et la partie mexicaine plutôt angoissante (la deuxième partie, tout du moins).
Alors pourquoi donc ? Pourquoi donc tout ce chahut, tout cette énergie, cette volonté, pour transformer en salade mêlée ces éléments au départ hétérogènes (et n'ayant à priori aucun point commun, à part la 2 et la 3), d'autant plus qu'elles ne sont pas toutes situées dans une même unité de temps (en étant un peu attentif des oreilles, on sait, au début de la 3, comment la 2 s'est terminée, surtout que pour enfoncer le clou, le réalisateur nous sert, à la fin du film, la même scène mais vue de l'autre bout du téléphone. ) Jacques Audiard avait fait beaucoup mieux dans le tripatouillage temporel avec Regarde les hommes tomber. Et Robert Altman (paix à son âme) beaucoup plus efficace et touchant et tout ce qu'on veut avec Short Cuts. (Mais, peut-être que dans Short Cuts ça fonctionnait mieux parce que les histoires tricotées étaient, au départ, plus intenses ? )

Inquiétude : deviendrais-je un gros con insensible et persifleur ? Le concert critique a pourtant l'air assez unanimement louangeur. et ding! les bons acteurs et dong! la trame super bien dé/construite et ding! le montage aux petits oignons et dong! la mise en scène au petit poil (joker! une scène comme celle de la discothèque, dans le segment japonais, est un exemple de trop de mise en scène tue la mise en scène, et frise du coup pour moi le cassage de gueule filmique, arghh je ne vais pas me faire que des copains sur ce coup-là) Peut-être juste que trop c'est trop.

Bon, hein, on ne peut pas gagner à tout les coups ! Bon, garnement Iñarritu, c'est bon pour cette fois-ci, déguerpissez, et qu'on ne vous y reprenne plus, hein ! Le potentiel, vous l'avez, on le sait... La prochaine fois, allez, j'aimerais que la machoire inférieure me tombe sur le sol de saisissement bavatoire et émerveillé, c'est tout le bien que je me vous (me) souhaite!

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