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lieux communs (et autres fadaises)
22 novembre 2006

qui c'est ce bob...

ROBERT ALTMAN

Il est mort, Bob. Il avait quatre-vingt ans. Dommage, on ne pourra jamais voir son ShortCuts 2, qui paraît-il était en chantier, tandis que sort chez nous son dernier film, titré en français (!) The Last Show (en référence à The last waltz ? ) à la place de A Prairie Home Companion, moins connoté il est vrai.
Bob et moi, c'est une longue histoire qui a commencé 1976 (à Bruxelles!) avec Trois femmes, vu et revu alors plusieurs fois ("une femme devient deux, deux femmes deviennent trois, trois femmes deviennent une") et qui restera indéfectiblement un de mes films de chevet, avec d'autres, découverts aussi à cette époque et qui m'ont donné la passion du cinéma : L'ami américain, Cria Cuervos, Barocco...), et qui m'a suffisamment touché pour que je m'intéresse de près à cet homme , je suis donc allé voir ses films suivants (et précédents), même au moment où ceux-ci sortaient un peu à la sauvette chez nous (et qu'il m'a parfois fallu aller jusqu'à Paris pour voir, par exemple, Streamers ou Reviens Jimmy Dean reviens).
Il en a réalisé, beaucoup, et comme dans toute production, il ya du bon et du moins bon, mais en tout cas c'est vraiment quelqu'un qui me tenait à coeur.

En vérifiant sa filmo sur allociné, je me rends compte que finalement je n'en ai pas vu tant que ça.
Petit classement perso :

*****
Short Cuts (1994) (les histoires de Carver, et la méga-belle distribution...)
Trois femmes (1977) (Sissy Spacek, Shelley Duvall, inoubliables...)

****
Streamers (1984) (la plus formidable envie de pisser de toute ma vie...)
Un mariage (1978) (la mariée a un appareil dentaire, le marié est sous la douche avec le garçon d'honneur)

***
Gosford park (2002) (? une chasse à courre ?)
Cookie's Fortune (1999) (Glenn Close et son Saladier)
The Player (1992) (le come-back...et Tim Robbins!)
Reviens, Jimmy Dean, reviens (1982) (une histoire de transexuel, peut-être avec Karen Black, non ?...)
Popeye (1981) (Shelley Duvall en olive : le rôle de sa vie...)
Quintet (1979) (de la s-f neigeuse et glacée, avec Vittorio Gasman)
Le Privé (1973) (Elliot Gould a du mal à nourrir son chat)
Images (1972) (Susannah York , Bozzufi en fantôme, et la ponctuation émotionnelle des tintinabulis...)
Mash (1970) ("Lèvres de feu")

**
The Gingerbread Man (1998)
Prêt-à-porter (1995)

Pas vus (et pourtant...)
Company (2004)
Docteur T et les femmes (2002)
Kansas City (1996)
Vincent et Théo (1991)
Beyond Therapy (1987)
Health (1980)
Buffalo Bill et les Indiens (1976)
Nous sommes tous des voleurs (1974)
John Mc Cabe (1971)
Brewster Mc Cloud (1970)

 

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Bye-bye, Bob!

21 novembre 2006

dans les cordes

Trouvé ici ça :

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20 novembre 2006

tentative

Une histoire (vraie) racontée ce matin par une collègue qui la tenait de son fils :
Celle d'un gros (très gros) ado, qui rencontre une demoiselle sur internet, et lorsqu'ils se donnent rendez-vous (il n'a pas donné de photo) dès qu'elle le voit elle s'enfuit épouvantée
L'ado en conçoit un certain désarroi et décide de se suicider.
Il tente d'abord d'avaler des cachets, beaucoup de cachets. Aucun résultat.
Il décide ensuite de se trancher la gorge mais ne réussit à s'entailler que très superficiellement.
Il veut donc s'achever au fusil de chasse mais ça rate et il se retrouve avec des plombs un peu partout.
Il est emmené aux urgences en hélicoptère, il s'en sort.
A une personne qui lui demande s'il recommencera, il répond "Jamais, j'ai bien trop eu la trouille dans l'hélicoptère!"

19 novembre 2006

dimanche (miettes)

Ah ah fait moins le malin (je), quand y a pas de film à raconter, hein ? de quoi qu'y va parler, hein ? ben on s'demande (private joke)

pas envie de parler de l'heure d'hiver qui a des effets mélancolisants sur le matin et le soir

pas envie de parler d'anosmie, de cacosmie, ni d'hyposmie ("ça s'en va et ça revient, ça se chante et ça se danse et ça revient ça se retient comme une chanson po/pulaire...")

pas envie de parler de ségolène (à part le fait que j'ai enfin compris -hihi suis-je bête- pourquoi d'aucuns la surnomment Pimprenelle)

pas envie de parler de nicolas non plus (à part le fait qu'une famille vient encore d'être reconduite à la frontière, mais cette fois-ci c'est tout près, c'est des gens qu'on connaît)

pas envie de parler de l'inspecteur d'académie qui envoie des menaces aux directeurs d'école en grève administrative

pas envie de parler de *** (sauf pour dire, que, puisque Z., hier,  a fait le premier pas pour la réconciliation, je me dis que je pourrais faire idem pour ***. Mais pour quelle raison ?  Et suis-je vraiment objectif sur le coup ?)

pas envie de parler d'alain resnais (après avoir lu son entretien dans les z'inrockchounets, je me suis demandé : la corde ou le poison ? il ne semble pas y avoir d'autre alternative pour mon cas, en lisant des phrases comme "Coeurs dit que n'importe quoi est préférable à la solitude, qu'il vaut mieux vivre avec un père impossible que vivre seul, que rien n'est plus terrible que de rentrer seul chez soi." Arghhh! au secours! )

pas envie de parler des spaghetti (un ami italien m'avait appris le truc de tu le lances contre le mur pour savoir s'il est cuit : s'il reste collé c'est que justement je ne sais plus si ça veut dire qu'il est assez cuit ou pas)

pas envie de parler de mon dos (qui se coince -enfin, qui est plutôt en train de), lorsque chaque changement de position -ouch!- vient rallumer raviver un peu la barre de la douleur  qui irradie en bas du dos (non non, pas , juste un peu plus haut)

pas envie de parler de l'automne (qui est en train de virer : j'aime beaucoup moins le versant dit automne mouillé que le précédent, dit automne sec)

pas envie de parler des parkings qu'on ferme, des jours qui raccourcissent, des journées de prévisionnement auxquelles je ne pourrai pas assister, des festivals de cinéma idem, des dimanches de pluie, des plats surgelés qu'on ne peut pas réchauffer au micro-ondes, des é-mails qui n'arrivent pas, des enregistrements qu'on est sûr d'avoir programmés et qui pourtant n'ont pas fonctionné, des factures qu'on pensait avoir réglées et pourtant non semble-t-il, des voitures qui font encore du bruit alors qu'on vient de les faire réparer, des films qui passent en VF alors qu'on les avait annoncés en VO, des stations-service qu'on rase, des livres qu'on offre et dont on apprend qu'ils ne sont pas lus, des agendas qu'on aurait pu faire mais on a trop procrastiné,

pas envie non pas envie
(mais demain il va faire beau si si!)

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pour rester in the mood (for what , ) j'ai fait une liste, (indirectement, c'est quand même Malou qui m'a donné un peu l'idée...)

17 novembre 2006

chapeau(x) !

LE PRESTIGE
de Christopher Nolan

And now ladies and gentlemen...
La dernière fois que j'ai vu Hugh Jackman, c'était dans X-Men3 (smiley avec les joues rouges de honte), la dernière fois que j'ai vu Christian Bale, c'était dans The Machinist (smiley qui se tape sur la tête avec une masse en signe d'enthousiasme), donc je me disais que le fruit de cette... rencontre risquait d'être hybride. J'ai pas été déçu!
J'avais déjà vu les autres films de Christopher Nolan (enfin, deux sur quatre!), et je sais combien cet homme est habile dans le tripatouillage d'histoire, la manipulation de spectateur, la construction tordue, le retournage de situation comme un doigt de gant, bref, cette histoire semblait devenir diablement intéressante entre ses petites papattes.
Là, on suit l'itinéraire de deux magiciens d'abord amis puis rivaux, ("je suis le meilleur, non c'est moi!"), puis ennemis, au moyen de tout un tas de flashes-back induits par la lecture, par chacun des deux, du carnet secret de l'autre, (c'est un peu compliqué, d'autant plus qu'on est vraiment dans des strates temporelles hétérogènes), avec Michael Caine en vieux magicien deus ex machina qui ouvre et ferme (quasiment) le film. Bien entendu, il y a un truc, et je ne peux pas trop en raconter sans gâcher un peu la... magie du spectacle.

Car bien entendu qui dit magie dit illusion, secret, tours de passe-passe, escamotages, chausse-trappes,... et autre chose aussi (dont je ne peux pas vous parler ici), et qui dit duel dit tous les coups sont permis. Vous vous souvenez du combat de Merlin contre Madame Mim (oui, je sais c'est pas tout jeune, ça m'avait émerveillé quand j'étais môme, donc il y a très longtemps oui oui je sais!), dans Merlin l'enchanteur du même nom ? Eh bien là c'est un peu pareil, sauf que les deux gars, ils rigolent nettement moins : il s'agit pour chacun des deux adversaires de réussir à saboter à chaque fois le "meilleur tour" de l'autre. et ce pendant des années durant. Il est question de noyade dans un aquarium, de doigts écrasés, d'enterrage vivant, de jambe brisée, oui the show mst go on, et tous les coups sont bons (rassurez-vous, rien de gore, on n'est pas dans Saw, tout de même). Et les acteurs aussi, d'ailleurs le sont (bons, vous suivez ?). En plus des deux susnommés (avec un petit surplus d'applaudissements -mais suis-je vraiment objectif ?- pour le sidérant Christian Bale), le reste est très bien aussi. J'avais bien reconnu David Bowie, mais, benêt que je suis, j'ai été étonné de voir au générique Scarlett Johanssonn (c'était vraiment elle, cette charmante blondinette joufflue ?)

Bon je dois avouer que, contrairement à d'habitude, j'avais un peu/beaucoup deviné le fin (et même le tout fin) mot de l'histoire, (peut-être à cause du tout-début du film ? ou parce que j'ai trop lu Bob Morane quand j'étais petiot ? ) mais ce n'est pas très important. Comme dit Michael Caine au début, "Un tour se compose de 3 parties : la promesse, le revirement,(la disparition, par exemple), et le prestige (la réapparation, toujours dans le même exemple)." Le film de Nolan suit strictement ces recommandations, puisqu'il y réussit à nous embrouiller, nous  mystifier, avec cette histoire (ou -mieux- cette double histoire) qu'il nous présente au début comme un illusionniste nous deploierait son jeu de cartes, qui rebondit ensuite comme une balle rouge en caoutchouc rouge (exactement comme celle qu'on voit dans le film)  mais pas toujours dans le sens qu'on aurait supposé, pour nous laisser finalement bouche-bée (bon public) quand le lapin (du coup de théâtre) sort du chapeau (du scénario).

Comme dans tout bon tour (celui que le réalisateur nous joue) le décor est important, la mise en condition du spectateur idem. Une élégante reconstitution du Londres victorien (?), calèches, redingotes, rouflaquettes, crinolines, sert de fond à cette histoire à double-fond (au moins) tirée d'un roman de C.Priest (écrivain de science-fiction). La mis en scène ? le montage ? Je ne suis pas assez érudit (ou chichiteux) pour disséquer tout ça en détail, sachez que quelques-uns chipotent et ronchonnent (cf), mais ce sont des critiques professionnels, moi je ne suis que le spectateur lambda, surtout ici ; (devant les prestidigitateurs j'ai toujours été  bon public, à regarder bien là où on me disait de regarder, pour ne pas voir en réalité ce qu'on ne voulait pas que je voie...) et je n'y ai vu -comme dirait l'autre- que du feu (hihi). Il est question, dans le film,  du numéro dit "de l'homme transporté". Sans conteste, le spectateur l'est aussi.
Chapeau!

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16 novembre 2006

double sens

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Si mon goût
va cahin-caha
mon odorat
a mis les bouts

(ou presque)

16 novembre 2006

moustache

BORAT
de Larry Charles

Bonjour je, c'être la très étonnant chose que dans la cinéma bôô quand je vois cette film du personne qu'elle parle dans ma répondeur du message de la sonore bip que d'habitude dedans elle reste et je vois le alors dans cette film qu'il est comme ça sa visage de moustache de je ne connaissais pas le, oui très étonnant chose qu'il sort de ma répondeur je il parle dans l'image.

(finalement c'est mieux à dire sur le répondeur qu'à écrire ici, et je crains -de cheval- que le pauvre lectorat qui subsiste ici ne s'enfuie épouvanté, mais je le répète ça fait drôle, ceux qui me connaissent comprendront)

J'ai donc vu Borat, dont on nous rebattait un peu les oreilles depuis quelques temps, et j'en sors perplexe un peu je (oups excusez-moi voilà que ça me reprend) Qui donc m'a vendu ça comme le film le plus drôle de l'année ? Faudrait pas pousser tout de même. Bon, c'est sûr, le fait que je l'ai vu
1) en VF
2) dans une salle où j'étais tout seul (voui voui, à la séance de 18h!)
n'arrange pas vraiment les choses.

Résumons. Borat se présente comme un journaliste du Kazakhstan, qui part aux Etats-Unis avec son (gros)producteur pour faire un reportage culturel. il va donc en explorer les aspects les plus divers, jouer au con (avec un naturel ahurissant) dans un maximum de situations, trouver l'amour sur papier glacé, en la personne de Pamela Anderson (j'ai essayé d'ajouter un qualificatif mais je n'y arrive pas), avant de rentrer maison dans glorieuse nation Kazakh.Mais Borat c'est d'abord un personnage créé pour la télévision anglaise par l'acteur principal, Sacha Baron Cohen. Borat donc sorti télévison et rentré dans cinéma. Et c'est toujours un peu difficile de changer de format (de standard ?)

Il y a des choses très drôles, des choses très grinçantes, d'autres très noires, des qui font grincer des dents, d'autres qui tombent à plat, mais, d'une façon générale, ça décape (oui, pour décaper, ça décape). C'est trash, foutraque, allumé, déjanté, politiquement incorrect (quand ça dégomme les zétazunis à ce point, ça ne peut pas être vraiment mauvais...) Mais, comment dire c'est en même temps drôle et pas drôle. Oui mais non.
Un drôle de machin, donc (j'ai presque envie d'y retourner pour vérifier que la VO est encore plus) Une chose est certaine, il faudra en acquérir la bande-son (un sacré joyeux bordel, aussi, où on peut reconnaître, entre autres, des extraits de la bande-son du Temps des Gitans (voix d'enfants et choeurs angéliques chaque fois que Borat pense à sa fiancée américaine, Pamelachounette)

Presque tout y passe : les rodéos, les évangélistes, les femmes, les juifs, les pédés, les étudiants, les cailleras, les grosses bagnoles, les cours de bonnes manières, les leçons d'humour, les armes en vente libre... Parfois un petit zeste de Michael Moore chez ce cousin de l'humour potache à la Canal (façon Groland) ou Mtv (style Jackass light), chez ce lointain arrière-petit-fils de Desproges.

C'est tricoté assez lâche, (un peu comme le slip de Borat), filmé assez par-dessous la jambe (Comme dans C'est arrivé près de chez vous, il y a un caméraman qui est est censé accompagné Borat et le filmer partout, il est pris à parti verbalement plusieurs fois par les acteurs, mais le reste du temps n'existe pas en tant que personnage, c'est dommage et c'est un peu gênant pour -comme diraient les Cahiais ou Pozitif- le dispositif fictionnel.) De même, on ne sait jamais où on en est vraiment, si c'est de la reconstitution poilante, du vrai-faux reportage, du faux-vrai documentaire, de l'authentique foutage de gueule (de qui, d'ailleurs ? des Ricains, c'est sûr, et c'est un bon point. Mais des personnages filmés, c'est un peu plus gênant, et des spectateurs, ça serait encore plus désagréable) ou du simple fendage (de gueule, voir plus haut avant la parenthèse). Bon, je reconnais, il y a des trucs qui m'ont vraiment fait hurler de rire, et d'utres moins, quoi.

D'ailleurs, s'il est si politically incorrect que ça, pourquoi donc se cache-t-il la zigounette lors de ce long match de catch à poil avec son copain qui doit peser deux cent kilos ?  De le voir se battre comme ça, avec un genre de salami noir qui se balade sur son anatomie, pour cacher cette teub que je ne saurais voir, ça gâche un peu le plaisir (quand il court de dos on a un peu l'impression de voir un castor ou un raton-laveur) Un vrai timide ou un faux pudique ? En tout cas, le film aurait pu aller jusqu'au bout dans sa volonté de ne "rien nous cacher." Dommage...

(le lendemain matin) Bon j'ai l'air de ronchonner comme ça, mais réflexion faite, il vaut mieux ce drôle de machin bizarrement fichu, de traviole et qui se barre un peu dans tous les sens qu'une fadasserie ambiante lisse et inodore. Merci je de tu aimer mon film (Y aura-t-il un Borat 2 le retour ?)  Et le générique de fin est un pur bijou.

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15 novembre 2006

yess!

Je l'ai fait!
Une petite victoire pour moi et mon amour-propre. Ce matin, j'ai assuré pendant trois heures la présentation de La Belle et la Bête à un groupe d'enseignants, dans le cadre du dispositif Ecole et Cinéma.
Comme d'hab, j'ai procrastiné jusqu'au moment où je ne pouvais vraiment plus, et ce matin, je dois dire que je n'en menais pas large (malgré les encouragements des diverses personnes croisées).
Voilà, j'ai réussi, comme un chef (et en plus je vais toucher des pépètes pour ça!)
Je me suis donc engagé pour deux autres interventions (quand on aime on ne compte pas) : Jason et les Argonautes, de Don Chaffey et Gosses de Tokyo, d'Ozu (mais c'est dans trèèèèèèèèès longtemps) .
Et peut-être aussi Le Monde Vivant, d'Eugène Green. Mais faut que je voie le film.

affiche

14 novembre 2006

noir clair ou noir noir ?

LES LUMIERES DU FAUBOURG
d'Aki Kaurismaki

La vengeance est  un plat qui se mange froid, le cinéma finlandais aussi. C'est toujours pareil : avec Kaurismaki, je me régale. Même si, d'un film à l'autre, je ne me souviens des fois plus trop du précédent très en détail, le fait est, depuis La fille aux allumettes (un sommet quasi inégalable, à mon avis) , je n'en rate pas un.
J'aime ce cinoche à l'économie, pas prolixe, pas pyrotechnique, pas frimeur, pas bavard, pas cérébral, pas bruyamment lacrymogène, pas bons sentiments bonnes manières et eau plate. Ici c'est plutôt commissures tombantes (il y a -tout de même- un unique sourire dans le film, même si la cause, ou le destinataire, en restent hors-champ), cheveux gras et/ou gominés (coiffure typique dite "à la finlandaise") je fume (tellement que tous les spectateurs doivent sentir le tabac froid en sortant de la salle) et je bois (idem) je m'emmerde (re idem), bref tristesse à tous les étages (même les riches, si si, mais eux ils s'en foutent ils sont riches) et voilà.

Un plan : une caméra, un axe, un point de vue. Point. J'aime cette sècheresse-là. Genre je dis ce que j'ai à dire et pourquoi je rajouterais un adjectif ou un adverbe si ce n'est pas indispensable pour que tu me comprennes ? Une histoire simplissime : un veilleur de nuit rencontre une garce qui va causer sa perte. Boy meets girl in Helsinki. Une trame de film noir sans le pathos, sans les effets, sans les armes, sans les poursuites en bagnoles, sans les règlements de comptes, presque sans les flics. Dégraissée jusqu'au squelette donc. Comme le hareng-saur de Charles Cros, sec sec sec. Mais du coup d'autant plus efficace. Dépouillé, quoi, le film. (tant au sens bressonnien qu'au sens pickpocket, d'ailleurs)

On se demande d'ailleurs s'il ne le fait pas exprès, notre Akichounet, d'en remettre une louche, et une autre encore,  dans le malheur poisseux, la loose qui pue, le black is black il n'y a plus d'espoir. Comme si sa marque de fabrique, sa signature, son empreinte digitale, (son nez rouge de clown à lui,) sa franchise, donc, il devait absolument la rentabiliser. Là, tout est si négatif, si sombre, si sans-espoir qu'on se trouve -le spectateur- propulsé dans une sorte de bobsleigh du malheur, un tunnel aux parois lisses et verglacées, où l'on ne peut se raccrocher à rien, qu'à la perspective de la chute inévitable tout au bout. Sauf qu'ici ce n'est pas la vitesse qui grise le spectateur et le scotche sur son siège, l'empêchant de réagir, c'est plutôt le statisme, le mutisme, la force d'inertie face au destin et, me semble-t-il, l'ironie subtile kaurismakienne, faisant porter aux acteurs de cette triste épopée une sorte de masque figé, impavide, comme aux membres du choeur d'une tragédie grecque, sauf qu'ici tout le monde est mis dans le même sac. Au bout d'un moment on a envie de rigoler en se disant qu'est-ce qu'il va encore se prendre sur le coin de la tronche ?

Koistinen (c'est le nom du vigile, on n'en saura pas davantage sur son identité) qui fait sa ronde, Koistinen qui boit sa vodka, Koistinen qui repasse sa veste dans son petit appart, Koistinen qui fume, Koistinen et sa dulcinée, Koistinen et la fille qui vend des saucisses... autant de vignettes consécutives et brèves, images  d'un jeu de l'oie où les cases récurrentes seraient celles des catastrophes, inéluctables, où l'on saute gaiement et sans états d'âme de l'une à l'autre, un genre de marelle-cata ou d'escalier du malheur : le taf merdique, la solitude, la tromperie amoureuse, l'abandon, l'accusation, la prison, le passage à tabac ; un monopoly de la misère où on ne passerait jamais par la case départ, et où on ne recevrait jamais 20000f (euh... ça fait combien en euros ? est-ce qu'ils ont réactualisé ? à ce propos, ça fait drôle dans le film d'entendre "deux (en finlandais) euros" quand la demoiselle demande un café, raccrochant ainsi soudain à notre quotidien ce qui en semblait au départ plutôt éloigné et exotique... Façon de dire "attention petits français, tout ça pourrait bien aussi vous arriver...") . Le jeu du (dés)amour et (pas vraiment) du hasard.

Et voilà qu'il a la malice de placer in extremis (c'est vraiment à la toute fin du film, on n'y croit déjà plus) un plan, banal somme toute dans n'importe quel autre film, une minusculissime étincelle d'espoir, mais qui prend ici, vu la dégringolade non stop et toutes les catastrophes et avanies diverses qui ont précédé, quasiment figure de happy end. You know what ? I'm happy!
Merci qui ? Merci Aki!

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13 novembre 2006

bisque bisque

Vu hier soir l'épisode numéro 7 de la troisième (oui troisième) saison de DESPERATE HOUSEWIVES.
Il s'intitule Bang!
C'est, sans conteste, un des meilleurs! Si si, comme je vous le dis. Qu'est-ce que les scénaristes vont bien pouvoir inventer, après ?

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