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lieux communs (et autres fadaises)
30 mars 2009

concentré de jeunefillitude

UN CHAT UN CHAT
de Sophie Fillières

Décalé et charmant. (Ah, tant pis, je voulais faire le coup de l'adverbe adjectivé et réciproquement, genre "joyeusement naïf et naïvement joyeux" -c'est juste un exemple) et voilà que les deux qualificatifs qui me sont venus ne le permettent pas. Ah, les affres de la création littéraire... Donc juste comme ça "décalé et charmant" (en plus j'adore ce titre, Un chat un chat, je ne sais pas pourquoi, mais, vraiment c'est bien trouvé...)
Une petite déception au générique : Pas d'Hélène Fillières en vue (dommage dommage, j'adore cette demoiselle) mais une grande joie : c'est Chiara Mastroianni qui la remplace (et là ça tombe bien, parce que je l'aime tout autant, si ce n'est pas même davantage!
Donc elle est Célimène, mère célibataire d'Adam (le gamin est vraiment craquant) et écrivaine en panne, vivant dans un appart' en travaux et harcelée par Anaïs (Agathe Bonitzer, très bien), une jeunette qui ne la lâche pas d'une semelle et voudrait, entre autre,  la réconcilier avec Antoine, son ex (Malik Zidi, tout mimi en barbichette clairsemée)
Un film fantasque, bavard, très écrit (on a presque un peu peur au début, des bons mots qui font mouche), volubile, bobo, parisien, bon enfant, candide, insupportable, adorable, de bon goût, de mauvaise foi, existentiel, familial, félin, réconciliateur, en chantier, à revoir, en travaux, anecdotique, croustillant, j'en passe et des meilleur(e)s...

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28 mars 2009

"pas de femme, pas de troupeau"

TULPAN
de Sergey Dvortsevoy

Mon problème principal avec le cinéma kazakh, c'est que tous les jeux de mots possibles avec yourte ont déjà été faits. L'autre problème, c'est que je ne suis pas certain que ce cinéma-là, je veux parler du cinéma ethno, soit véritablement ma tasse de thé... Sur la durée, tout du moins. C'est sûr qu'on ne peut a priori éprouver que de la tendresse pour ce cinéma fait avec trois bouts de ficelles (de yourte ?) , rustique, aussi "nature" que  "naturel", brut de décoffrage, où le bruit du vent prend autant d'importance que les dialogues (qu'il couvre aussi d'ailleurs de temps en temps), où la steppe est pelée, l'horizon quasiment circulaire et les tempêtes aussi violentes que fréquentes (si j'évoque les paysages mêêêrveilleux, certains vont dire que je me moque, mais pas du tout, je vous assure qu'il me reste au fond de l'oeil certain plan d'orage lointain plutôt superbe et surtout garanti 100% authentique).
Voilà pour le décor. L'intrigue est, comme disait mon amie Dominique à la sortie, plutôt mince (pour avoir son propre troupeau, Asa doit avoir une femme, mais pas de bol, Tulpan, la seule disponible à des kilomètres à la ronde, ne le trouve pas à son goût, à cause de ses oreilles... Pas de bol!) et donc le film se concentre sur (et nous narre par le menu) le mode de vie de ces bergers nomades, avec ses traditions plus ou moins rigolotes et ses passages obligés (la "visite chez les beaux-parents", le rentrage du troupeau à cause de la tempête, les engueulades avec le beau-frère, le pressage des points noirs par le fiston qui récite les infos radio, le démontage de la yourte, le chameau qui pleure -si si!-, et, surtout, deux accouchements de brebis à mains nues et quasiment en temps réel, dont l'un avec bouche à bouche avec agneau mort-né qui a fait détourner les yeux à l'affreux occidental petit-bourgeois que je suis...)
Oui, on ne peut qu'être attendri par ce cinéma-là, même si on trouve ça parfois un peu longuet et mal fichu, mais il y a là-dedans, indiscutablement, une sacrée belle énergie, qui, comme la tornade  dans le film, soulève tout sur son passage...

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27 mars 2009

a distance

NULLE PART TERRE PROMISE
d'Emmanuel Finkiel

Printemps du cinéma, Besançon, une avant-première "de 15 jours " : nous étions dix (10!) et quelques dans la salle, tout le monde ayant préféré aller voir Séraphine (l'être humain est grégaire... ) J'étais venu là les yeux fermés, sur le souvenir de Voyages et du plaisir qu'il m'avait procuré.
Nulle part terre promise est un film qui donne à réfléchir. L'histoire entrelace plusieurs fils narratifs : un  papa kurde et son fils font des milliers de kilomètres pour tenter de passer en Angleterre ; une étudiante malheureuse voyage en Europe et filme des "malheureux" ; un jeune cadre propre sur lui part en Hongrie pour régler sur le terrain la délocalisation d'une usine française... Rien, comme on le voit, qui prête exagérément à rire, bien au contraire. Et d'ailleurs ce n'est pas le propos du film. Le tiers "kurde" navigue entre Eden à l'ouest et Welcome (camions, frontières, forces de l'ordre, espoirs déçus), pour le reste, on est... ailleurs (nulle part ? à l'ouest de la narration figurative habituelle, c'est certain.)
Disons tout de suite que c'est admirablement filmé. Une caméra sans conteste virtuose, affective et pourtant objective, émotive et pourtant... clinique (?), qui, du très très gros plan au mouvement de grue, parcourt le spectre complet de l'image cinématographique, avec, toujours une confondante justesse. c'est comme si le réalisateur avait utilisé dans son film, d'une certaine façon, le processus qu'il évoque dans ses trois histoires : la mise à distance de l'objet regardé.
Dès le début : regards de clandestins dans un camion à travers une grille d'aération, regards d'une demoiselle dans l'écran de contrôle de son camescope, regards du jeune cadre silencieux sur le démontage des machines d'une usine et les manifestations sociales (et sonores) qu'elle suscite, on voit (!) de quoi il va être question, en filigrane, car le réalisateur sollicite d'ailleurs notre bonne volonté (et notre intelligence de spectateur) pour ordonner ces images (superbes mais) éparses. Et donc, on commence à cogiter ferme (mais c'est plutôt agréable), on se dit que l'étudiante est symbolique, que les kurdes sont emblématiques, que le jeune cadre est... pratique. Ce sont certes des personnages, mais aussi (et surtout ?) les éléments d'une démonstration dont on ne comprend pas encore tout à fait le sens. Ceux qui vont vers l'ouest, ceux qui vont vers l'ouest. L'Europe, les frontières, la précarité...
On note donc l'omniprésence des parois transparentes, qui justement permettent de voir mais pas de toucher : vitres, pare-prises, vitrines, écrans, verres de lunettes, etc. Bref tout ce qui permet de voir mais de rester à distance. Et revient tourner dans la tête, comme un moustique agaçant, le mot théorique (à moins que rhétorique ? mais on n'est pas trop sûr, on a toujours été nul en philo...)
Oui c'est un film somptueux, je le dis et je le répète, d'une richesse et d'une profondeur peu communes, mais, et peut-être justement pour cela, (et Emmanuel Finkiel nous donne la clé dès la première scène) ne s'agirait-il pas, avant tout, d'un dispositif cinématographique ? Quelque chose à regarder, mais dont l'objet nous échappe irrémédiablement ? Hormis quelques gestes du papa kurde envers son fiston, il n'existe, dans Nulle part terre promise, aucune manifestation véritable, "physique", montrée. L'affectif reste, d'une certaine façon, hors-champ. "A distance"...
Un grand film lucide et glacé.

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26 mars 2009

micro 59

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Le papa de M. s'est laissé pousser la barbe.

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Ce n'est pas le portable, que j'ai égaré cette foois, c'est le cable pour le recharger.
Mais le résultat est le même.

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Un genre de paillasson si noir et si dense qu'on a le sentiment de l'entendre crisser rien qu'à le regarder

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"Vous êtes rouge cerise ?"
(le projectionniste, venant couper le chauffage avant la séance)

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les rayures Monop'

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Quand on est garé tout au bout de la rue Sarail, en retournant le soir à son véhicule, si on voit, dès l'entrée de cette même rue, un pv sur un pare-brise, on peut déja se dire...

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Il faisait si froid que j'ai été obligé d'acheter un pull

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Les larmes aux yeux, devant Le Gourmand, en lisant le texte affiché en vitrine expliquant le pourquoi de la fermeture du restaurant

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encore une chose de la jeunesse qui disparaît

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22 mars 2009

rice cooker

35 RHUMS
de Claire Denis

Certains films devraient être reconnus d'utilité publique, vu l'effet bienfaisant qu'ils produisent, et 35 rhums en fait partie (ils ne sont pas si nombreux, d'ailleurs.) C'est exactement ce dont j'avais besoin, l'autre soir, quelque chose de doux, d'apaisant...
Un conducteur de train, Lionel, sa fille, Joséphine, Noé, un jeune voisin, Gabrielle, une voisine,et René, un collègue de Lionel qui part à la retraite, voilà pour le microcosme humain de 35 rhums. Excepté René, tous habitent dans le même immeuble. Et s'aiment, chacun à sa façon. Le père et sa fille, la voisine et le père, le voisin et la fille, le père et le collègue... sans forcément le clamer haut et fort (le film n'est pas très bavard) ni l'exprimer explicitement.
Il est beaucoup question de trains, de voies ferrées, d'aiguillages, de trajets dans la nuit, dans un va-et-vient qui ressemble à la vie : le travail, le vestiaire, le trajet du retour, le rituel du soir (les pantoufles, la douche, le repas), et puis ça recommence. Avec des micro-événements : un vélo mal garé, une cigarette au balcon, un départ au concert, un chat mort... Oui, ça ressemble à la vie, et si, scénaristiquement, le film n'a rien (et c'est voulu) de remarquable ou de sensationnel, cinématographiquement, il est plein à ras-bord, d'humanité, de chaleur, de tendresse, de simplicité.
C'est filmé très simplement, sans affect, sans chichis, et c'est pourtant incroyablement beau. La force de l'évidence, de la simplicité (des lumières dans la nuit, deux portes au bout d'un couloir...) de la ville, de la vie, de ces personnages. Et l'on retrouve avec grand plaisir la tribu des habitués de  Claire Denis : Alex Descas (cet homme-là est parfaitement parfait) et Grégoire Colin (qu'on aura vu grandir, vieillir, au fil des films de Claire D.) le seul "intrus" en quelque sorte dans un choix chromatique, qui, dans un autre contexte, aurait pu prêter à sourire : ici, tout le monde est noir, de noir clair à noir noir, mais toutes ces belles personnes (ah, Joséphine, ah, Gabrielle, ah, Ruben...) ont une couleur de peau, qui, dans notre beau pays, ne les prédisposerait pas, hélas, aux meilleures destinées. Mais cette couleur ici est juste là, comme universelle, banale, anodine. Petites vies, comme les notres, petites histoires auxquelles on se doit d'être attentif, à l'écoute, dans cette chronique touchante, sensuelle, sensorielle, sensible...
Comment Joséphine prendra-t-elle son envol, et René sa retraite, et Lionel ses marques avec sa nouvelle vie, et Noé la décision de franchir enfin le pas... Chacun de nos amis ici à quelque chose à prendre. Et à donner aussi, tant le rapport aux autres est déterminant, prégnant, essentiel. Et la vie continuera...

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21 mars 2009

Gérard D.

(bouts de rêve 1)
... comme d'hab', je cherche ma voiture, que j'ai garée la veille. Je marche dans une zone urbaine, un peu escarpée, avec un genre de tumulus, sur un chemin qui en ferait le tour. Il ya des jeunes qui font des fouilles archéologiques (exhument des ossements ?) et c'est en rapport avec une aprtie antérieure du rêve, oubliée (un crime y aurait été commis, dont les preuves serainet mises à jour ?)
Je suis l'amant de Gérard Depardieu. il est vraiment très simple et très gentil. on est assis dans un genre de salon en demi-cercle, il discute avec des journalistes (?) j'assiste avec lui à la conversation, assis un peu à l'écart.
Je me lève pour aller pisser, je sors de la pièce, et marche dans les couloirs, je réalise qu'on est dans un centre de rétention, que je n'ai pas mes papiers sur moi et que je pourrais très  bien me faire arrêter à l'improviste. Sur la porte des toilettes, il doit y avoir une inscription genre "toilettes migrants"...
Quand je reviens dans le salon, il est vide, et une dame, genre attachée de presse, m'explique qu'elle va me conduire à la chambre de Gérard. Je la suis le long de couloirs en pierre qui font penser à ceux d'un château médiéval, l'image est très surexposée, comme s'il y avait bcp de lumière, j'ai peur de la perdre, elle marche vite sans se retourner.
On arrive à la fameuse porte et (référence à une chose déjà évoquée dans une partie antérieure du rêve) elle est toute petite, à peine une cinquantaine de centimètres de haut, et il faut forcément "se baisser pour y entrer" (c'est encore d'inspiration moyen-âgeuse, une genre d'ouverture en forme d'écusson de pierre, de meurtrière..)
Je réalise que je suis dans la chambre de Gérard Depardieu, et je suis un peu ému... C'est d'ailleurs plutôt un véritable appartement, une "garçonnière" (un duplex, même, puisque, en plaisantant, je le porte dans les escaliers qui mènent à la chambre, escaliers qui semblent revêtus d'une moquette/ fourrure blanche pas très bien ajustée, qui fait des plis, qui glisse un peu dans laquelle mes pieds s'enfoncent agréablement mais où j'ai peur de trébucher) Contre toute attente, il n'est pas lourd du tout, je le porte assez facilement, comme le Prince Charmant porterait Cendrillon, presque sans effort (d'ailleurs, ne serait-ce pas une princesse que je porte ?)
Nous arrivons dans la chambre, j'espère qu'il ne va pas se déshabiller tout de suite, il est en costard et j'aimerais pouvoir le déshabiller moi-même, ça serait excitant de lui enlever sa veste, puis sa chemise, etc.
(...)
Comme dans un film où on zapperait la scène de sexe. Il est dans la salle de bain, en train de se laver, je suis allongé par terre, et je l'aperçois par la porte entr'ouverte...

(bout de rêve 2) (je me suis réveillé, puis à nouveau rendormi)
Nous somme dans la salle de bains de Gérard D. Il est avec deux autres mecs, en train de se laver les dents, devant la glace d'un lavabo, devant moi sur la droite. Au fond de la pièce à gauche, il y a un autre lavabo, mais quand je m'approche, il est plein à ras-bord d'une eau sale et croupie, et je comprends qu'il est bouché et inutilisable.
Il y a aussi, sur la gauche (en face du lavabo ou Gérard et les deux mecs se lavent les dents en rigolant) un genre de baignoire, mais très étroite, au fond de laquelle semblent tremper plusieurs vêtements (dont un genre de combinaison rôsâtre et défraîchie), ce qui me la rend aussi inutilisable. J'ai ma brosse à dents à la amins, je voudrais bien pouvoir aussi me laver les dents. Il va me falloir attendre...

20 mars 2009

manif (et ce temps...)

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(je ne suis pas très objectif, je sais...)

18 mars 2009

micro58

*

Je suis content, j'ai retrouvé Gerry, il était chez Pépin
(un seul dvd vous manque et votre dévédéthèque est dépeuplée...)

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Je ne fais que les sudokus "faciles", au-delà ça m'énerve.

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Comme une bestiole au fond d'une grotte qui me montrerait son museau

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Acheter une bouteille de vin juste parce qu'elle s'appelle "la pièce sous le bras"...

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Pas "immense", la solitude, non, juste banale, ordinaire, "normale", quoi...

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Le récapitulatif annuel de ma banque m'annonce que je n'ai pas été une seule fois à découvert ces douze derniers mois : j'ai du mal à y croire.

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retrouver le plaisir (passager) de la chaleur dans les voitures restées stationnées au soleil

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"cul nu dans les fougères..."

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Je n'ai pratiquement pas ouvert un livre depuis le début de l'année

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"Comme vous voudrez..." (Princess Bride)

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Les spectacles auxquels je pense trop tard et ceux auxquels je vais plus tôt que prévu

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15 mars 2009

c'est comment qu'on freine

bashung

Je viens d'apprendre sa mort. Ca m'a fait quelque chose, vraiment... Beaucoup de souvenirs rattachés à beaucoup de ses chansons...

"Marcher sur l'eau, éviter les péages, jamais souffrir
juste faire hennir les chevaux du plaisir..."

(Osez Joséphine)

"Délaissant les grands axes j'ai pris la contre-allée..."
(Aucun express)

"Non y a pas l'feu au Q.G
Le feu au Q.G..."
(L'arrivée du tour)

"Volutes partent en fumée
Volutes font des nuées
dénuées de scrupules..."

(Volutes)

"Martine me dit je veux pas qu'on m'aime
Mais je veux quand même..."

(Martine boude)

"Bijou bijou, te réveille pas surtout
J'vais pas faire de bruit, juste un café et c'est tout..."

(Bijou bijou)

"Si tu me quittes est-ce que j'peux venir aussi ?
Encore une nuit sans Georges, encore une nuit sans Georges..."
(Camping jazz)

Gaby, (bien sûr), Lavabo, Martine boude, C'est comment qu'on freine, Les petits enfants (live), Toujours sur la ligne blanche (live), Bijou bijou (live), What's in a bird, Elégance, L'arrivée du tour (remix) , l'album Novice dans sa quasi-totalité, A perte de vue, Un âne plane, L'apiculteur, Osez Joséphine, Volutes, Madame rêve, Je passe pour une caravane, Aucun express, Hier à Sousse, Vénus, Je tuerai la pianiste...

Oui, ça m'fait quelque chose...

14 mars 2009

"nous sommes tous dans ces voitures..."

L'AUTRE
de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic

Ce récit à quatre mains est comme enchassé entre deux séquences proprement sidérantes : la première, celle qui l'ouvre, est un ballet de lumières (nocturne, muet) qu'on n'identifiera qu'au bout d'un certain temps, et le seconde, qui le clôt, un bouleversant (parce que très simple) monologue de Dominique Blanc, sur fond d'humanité encore une fois nocturne. Entre les deux ? Deux coups de marteau (enfin, le même répété deux fois, le film comme ouvre et ferme des parenthèses), et l'histoire d'une femme qui dit à l'homme qui l'aime qu'ils devraient arrêter de se voir, qu'il devrait aller voir ailleurs, et qui, à partir du moment où l'homme en question lui annonce qu'il a rencontré quelqu'un, va n'avoir de cesse de savoir qui, et se mettre compulsivement (et maladivement) à la recherche de cette autre, qui lui ressemble, qui a le même âge qu'elle, qui lui a succédé, qui, au sens strict, a pris sa place... Oui, qui l'a remplacée.
Dominique Blanc (oh que je l'aime cette dame...) a amplement mérité son prix d'interprétation à Venise, tant elle est l'axe omniprésent autour duquel tout s'articule, tout s'agence, tout prend forme, puisque, par définition elle en est à la fois le centre et la périphérie, celle qui cherche et celle qu'on cherche, un genre de ligne d'horizon obsessionnelle, de point de fuite, d'asymptote. Avec un personnage peut-être très tourmenté, mais joué très simplement, sobrement, calmement. Il s'agirait ici plutôt de sous-jouer que l'inverse.
Attention, on n'est pas dans Liaison fatale, on serait plutôt, le plus possible, dans la réalité, la vraisemblance. Ou presque. Quelque part entre folie et fantastique. J'ai pensé (je ne saurais pas dire exactement pourquoi) plusieurs fois au très beau Vendredi soir de Claire Denis, et d'autres fois (les scènes du miroir et du papier-journal) à la claustrophobie finale du Bug de Friedkin. mais ce qui est certain c'est que les réalisateurs ont un univers aussi personnel (avec lequel, en ce qui me concerne, je suis totalement entré en résonnance) qu'extrêmement élaboré.
Un film essentiellement nocturne mais plein de lumière, de lumières. Lumières urbaines, phares, enseignes, lampadaires, balises, lumières de c'est beau la nuit une ville qui palpite, baignées souvent (la bande-son est superbe) de liquidités electroniques. Et cette femme qui marche sans fin, perdue dans la nuit, perdue dans sa nuit..

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