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lieux communs (et autres fadaises)
28 novembre 2010

dix autres livres les plus importants de ma bibliothèque

PROMENADE
de Régis Jauffret

Parce que j'aimais cette construction, à la fois fascinante et énervante, parce que je l'avais fait circuler dans notre "Club du livre" et que ça en avait énervé beaucoup, parce que j'avais inauguré, à son propos, les mots de "dispositif fictionnel", parce que son extrême noirceur, aussi, sans doute...

A FEU DOUX
de Gérard Arseguel

Parce que j'avais vu une première fois cet admirable petit recueil dans le bac d'un soldeur, près de la Sorbonne, que je ne l'avais pas acheté tout de suite, et que j'étais revenu le lendemain, et l'avais finalement pris. Parce que je l'ai retrouvé quelques années plus tard, dans un bac de la foire aux livres, et en ai conseillé l'achat à Philou, qui l'a d'ailleurs fait.

DES HISTOIRES POUR RIEN
de Lorrie Moore

Parce que Dominique m'en avait fait l'éloge, que je l'ai finalement acheté à Montréal, dans la librairie de Michel M., à qui j'avais demandé d'ailleurs de m'y apposer son tampon en première page, et parce que cette écriture, décidément, me plaît toujours autant...

L'OPOPONAX
de Monique Wittig

Parce que je ne sais absolument pas par quel hasard j'ai découvert cette merveille, qui reste et restera pour moi "le" livre définitif sur l'enfance, le plus juste en tout cas. Je n'ai jamais rien lu d'autre de cette dame, mais celui-là, je peux dire que je "le porte dans mon cœur". Je lui avais d'ailleurs fabriqué une jaquette maison, qu'il a toujours d'ailleurs.

LA FEMME GAUCHERE
de Peter Handke

Parce que ça me rappelle les années 70/80, que Fran me l'avait offert, et que je me souviens d'avoir été surpris, au cinéma, de constater que les images que je m'étais fabriqué à sa lecture était exactement les mêmes que celles que je voyais à l'écran, au temps où j'adulais encore Peter Handke, peut-être simplement parce qu'il avait travaillé avec Wenders.

LA CUISINE CANNIBALE
de Roland Topor

Parce que Michel m'allécha pendant longtemps avec cette édition originale, jusqu'à ce qu'il me persuade de me l'échanger contre mon bouquin sur la Beat Generation que j'avais acheté à Toulouse, et dont je pense à présent qu'il le faisait encore plus baver, parce que j'adore vraiment la "méchanceté" de la plupart de ces textes...

99 CHAMBRES CLOSES
de Roland Lacourbe

Parce que j'adore les listes et les histoires de chambres closes, et que je n'ai pu résister quand je l'ai trouvé, honteusement soldé (50f!) dans la librairie de madame Moulhade ("Vous cherchez quelque chos ? Je peux vous aider ?"). Un bel objet des éditions Encrage

NOTES DE CHEVET
de Sei Shônagon

Parce que c'est le premier ouvrage que j'aie connu entièrement composé de listes, que je l'empruntais régulièrement à la Bibliothèque Municipale, et que je me suis dit un jour qu'il serait plus simple de l'avoir dans la mienne, et que je ne l'ai quasiment plus rouvert depuis!

LE BAISER DE LA FEMME-ARAIGNEE
de Manuel Puig

Parce que j'ai découvert par cette entrée l'oeuvre "protéiforme" de Manuel Puig, parce que c'est un grand bouquin que j'ai offert plusieurs fois, et dont je n'ai pas réussi à identifier tous les films qui y sont racontés. Parce que le monologue final, qui serait pour moi le pendant masculin de celui de Molly Bloom à la fin d'Ulysse (bien que cela n'ait strictement rien à voir...)

CRAQUES, COUPES ET MEUTES RACIALES
de Harmony Korine

Parce que je ne savais même pas qu'il existait, et que c'est Zabetta (spécialiste des "cadeaux qui font mouche") qui me l'a dégotté, et offert pour mon anniversaire, déplorant juste qu'il y ait "une petite corne, là" , (mais Zabetta, c'est justement ça qui en fait tout le charme!)

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27 novembre 2010

toux

IVANOV
(CE QUI RESTE  DANS LA VIE...)
d'après Anton Tchékhov
Mis en scène par Jean-Pierre Baro

Soirée-théâtre à besançon, expédition joyeuse malgré tempête de neige ou presque, à comparer les mérites respectifs de différents morceaux de Pink Floyd et autres seventieseries.
Une pièce de Tchékhov (auteur que j'aime tout particulièrement pour des raisons diverses), que j'avais un peu plus envie de voir après avoir lu au générique de White night wedding que le film en était l'adaptation, et encore plus lorsque j'ai vu sur le programme que c'était le fils d'une copine, (et lui même copain) qui en assurait la régie son et la générale...
Il apparaît dès le début que cette pièce est " à la mode" (d'après les critères que nous venions justement de préciser dans la voiture : plateau nu et adresse public), mais aussi qu'il s'agit d'une tentative de réaménagement /réappropriation du texte, de le faire sortir des rails (et par la même aussi un peu Tchékhov de ses gonds : pantoufles, regards de cockers et samovar), de le faire monter en puissance, de l'hystériser en quelque sorte (je n'aime ni le mot "moderniser" ni celui de "dépoussiérer") ou tout autant de le viriliser.
Avec l'aide de huit comédiens tous hautement recommandables (ceci est un euphémisme pour ne pas dire excellents) et d'une mise en scène au diapason : en dents de scie, avec des moments grandioses, des emballements, des exagérations, suivis au contraire d'apaisements, d'arrêts sur images, de silences, d'embarras, de caresses silencieuses...
La première scène est reprise deux fois, à l'identique, on est tout de suite déplacé, et on a très vite le regard sans cesse en mouvement tant il se passe de choses ici ou là, là-bas, ici des voix, là une image sensuelle,  au fond des regards, des personnages immobiles, et tout ça se défait, pulse, s'éloigne, revient, un peu plus tard de  la danse, une chanson, des cris, une toque qui passe de tête en tête, des paillettes, de la mousse à raser, un rire qui n'en finit pas, une toux qui se prolonge... On est à chaque instant sollicité.
Pendant les premières minutes, j'ai pensé "Tiens, c'est du Tchékhov destructuré / restructuré, façon nouvelle cuisine. Mais la comparaison a subtilement évolué : tout n'est pas que dans l'apparence, dans la présentation (la "joliesse" diront certains qui s'arrêteront là), il y a -pour continuer de filer la métaphore culinaire- les saveurs individuelles, puis leur conjugaison, de chacun des acteurs, qui se mêlent et s'additionnent et interfèrent..
Ils sont, je l'ai dit, tous excellents, chacun donnant toujours un peu plus que ce que son registre de départ aurait pu laisser croire. Même si je n'ai pas tout tout compris (c'est drôle, je me référais souvent au film de Kormakur pour savoir où on en était), j'ai été scotché, véritablement, jusqu'au dernier noir.
Un beau travail sur le(s) son(s) qui vient superbement enrober cette ^matière déjà riche  (musique enregistrée, parole amplifiée, sons décalés, surprises sonores, performances vocales, rien n'y manque... Bravo Adrien!)

Bref mon bonheur eut été parfait, n'eut été une bande d'imbéciles au milieu de la salle (où j'avais commis l'erreur de m'installer) plus précisément deux juste derrière, un  autre à ma gauche (et dans une moindre mesure sa voisine immédiate), imbéciles donc, dont je suppose qu'ils n'étaient pas à jeun en entrant dans la salle, et ont passé leur temps à s'esclaffer bruyamment, lourdement, soulignant lourdement (et péniblement pour les acteurs je pense) le moindre sourire, le moindre éclat de rire sur scène, parfois même tout à fait hors de propos (telle scène plutôt intimiste et dramatique se retrouvant empoissée de leur ponctuations hilares. Un vrai supplice. Mon voisin de gauche, lui, le faisait plus discrètement, mais aussi beaucoup plus régulièrement... sa voisine allant, elle jusqu'à se lever, quitter sa place, dérangeant tout le rang pour quitter la salle, et effectuant le même manège quelques instants plus tard pour venir s'y rasseoir... Il y avait de nombreuses places réservées pour des collégiens, mais ces jean-foutre n'en faisaient même pas partie! Les djeunz se sont tenus à carreau!

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(et - ce qui ne gâche rien- il y a en plus deux barbus très mimi...)

26 novembre 2010

mets du henné sur mes paumes

LES CHATS PERSANS
de Bahman Ghobadi

Mois du doc, suite et fin. Celui-là ne passait que deux fois dans le bôô cinéma, il fallait donc se décider rapidos. Jeudi 18h, donc.
Au début on se dit qu'il n'aurait peut-être pas dû avoir sa place dans cette sélection exactement, vu qu'il s'agit tout de même d'un film scénarisé, qui raconte une histoire, même si celle-ci n'est finalement qu'un prétexte à nous présenter -et donc nous documenter sur- tous les genres musicaux contemporains (ou presque) co-existant de nos jours  -et clandestinement- à Téhéran, avec aussi toutes les façons d'exister, justement, clandestinement (dans une étable, sur un toit, dans une cave, dans un appart'...) , au nez et à la barbe des flics et des mollahs. Et, in fine, on se dit que, non, finalement, il était parfaitement à sa place ici, malgré ses faiblesses, ses maladresses, inhérentes, justement, à l'argument en question : un jeune couple de musiciens/chanteurs (lui tout juste sorti de prison) cherche à former un groupe et à quitter le pays, et fait appel à Nader, un jeune barbu démerdard et hâbleur, qui leur promet de tout arranger, et leur fait ainsi voir tout ce qu'il connaît de musicos de tous poils (et c'est vrai qu'ils sont -mais je le reconnais ce n'est pas un argument cinématographique-  bien agréables à contempler tous ces jeunes rebelles à poil long, et apparemment si doux qu'ils donneraient illico envie de les caresser) et z'horizons (rock, métal indé, tradi, rap, hard...) pour qu'ils choisissent de quoi monter leur futur -et de plus en plus- hypothétique - groupe... On alterne donc les prestations scéniques et les clips (variant les genres, et passant ainsi, parfois, d'une prestation à la limite du kitschissime - celui avec les danseurs- à un rap farsi musclé et urbain qui m'a personnellement remué -mais bon oui oui peut-être le chanteur n'est pas étranger à l'affaire...-)
Comme on s'en doute un peu dès le début, tout ça finira plutôt dans des tonalités sombres plutôt que rose bonbon, mais bon ça semble l'assez exact reflet de la vie de cette belle jeunesse iranienne, et de l'entêtement dont elle doit faire preuve pour continuer à croître et à exister. Courage!

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24 novembre 2010

interprètes

LES ARRIVANTS
de Claudine Bories & Patrice Chagnard

On continue avec le mois du documentaire, et voilà encore un documentaire très fort. Quelques mois dans les locaux du CAFDA (Centre d'accueil pour familles demandeuses d'asile), dans un dispositif qui pourrait évoquer l'excellentissime Les Bureaux de Dieu, et dont le contenu évoque - en vrai-  le titre du bouquin de Bourdieu qui m'est revenu en tête pendant la projection : Toute la misère du monde.
On suit ainsi quelques familles et quelques membres du personnel chargé de  les prendre en charge justement. Tamouls, Mongols, Roumains, Ethiopiens, avec qui il faut bien réussir à communiquer. D'où les interprètes du titre de ce post, précieusement indispensables, dont certains d'ailleurs ne se cantonnent pas à ce rôle de casques bleus de la communication, comme celui qui finit par expliquer à Caroline, la jeune assistante en train de péter un peu les plombs, qu'il n'a pas pu traduire à son interlocutrice des mots comme "On n'est pas un hôtel, ici...".
Un beau documentaire, oui, simple et poignant, sur les conditions ubuesquo-kafkaïennes des paperasses et des dédales administratifs à travers lesquels on promène, ces, justement, arrivants. Sur les bouts de ficelles avec lesquels tentent de se débrouiller les assistantes sociales, rouages "humains" de la grande machinerie judiciaro-sociale. Tickets de restauration, cartes orange, centres d'hébergement...
Il y a aussi un éléphant, en statue, qu'on a vu primo-arriver au petit matin, dans une camionnette, et qu'on retrouvera vers la fin du film, en plein milieu d'une fête tamoul au beau (très beau)  milieu de Paris.
Portrait juste de quelques justes, donc, qui ne que que vous promener entre les larmes de l'émotion, et le sourire de l'émotion aussi, justement.

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21 novembre 2010

les dix livres les plus importants de ma bibliothèque

Ça n'a pas forcément à voir avec la valeur "intrinsèque" de l'œuvre... Ce sont, comment dire, des livres qui comptent, en tant que choses aussi (qu'on tient qu'on ouvre qu'on feuillette qu'on écorne),, parce qu'ils m'ont apporté aà un moment (ou ce qu'ils continuent de), donnés non pas par ordre de préférence, mais juste dans l'ordre où ils me sont venus en mémoire, juste comme ça...


1) TAKE ONE AND SEE MT FUJI YAMA
de Duane Michals

Parce que je l'avais vu, une fois, dans une librairie de stockholm, en 1976, lors d'un voyage en Scandinavie, que je n'avais pas souhaité /osé l'acheter alors, et que je n'ai ensuite plus jamais revu de ma vie. Retrouvé 30 ans plus tard, grâce à internet...

2) LA SEMAISON
de Philippe Jaccotet

Parce que c'est l'exemplaire personnel de mon ami Philippe, précieusement couvert de calque, qu'il m'a offert pour mes cinquante non pour mes quarante ans..., parce que ce geste m'avait énormément touché, parce que c'est un bonheur de butiner là-dedans

3) PAS FACILE L'AMITIE
de Ingri Egeberg

Parce que ce petit livre concerne quelque chose d'important, mais que j'ai hélas complètement oublié. Puis parce que c'est Anne-Marie (la libraire) qui avait réussi à me le trouver à Lyon, alors qu'elle commençait à travailler à Besançon, j'étais tellement content que je lui ai dit "je vous fais la bise...", je ne me souviens plus du tout à qui je comptais l'offrir alors. Je me souviens parfaitement, par contre, de la dernière personne à qui je l'ai offert

4) LE POIDS DU MONDE
de Peter Handke

Cet exemplaire vieilli, usé, dont les caractères sur la tranche et la couverture sont presque effacés, je l'avais prêté à Cali, quand il habitait encore à Dijon, et j'ai cru pendant très longtemps que je ne le retrouverais jamais, jusqu'à ce que, un beau jour, il finisse par me le rendre...

5) I REMEMBER
de Joe Brainard

Parce que je me suis rendu compte qu'il était supérieur au Je me souviens de Georges Perec, en ce que ses souvenirs à lui (Joe) me touchaient infiniment plus, et que j'ai pu ainsi commencer un peu à déboulonner la statue de G.P, que j'avais cru longtemps indéboulonnable...

6) TERRITOIRES DE L'INQUIETUDE
anthologie réunie par Alain Dorémieux

Parce que j'ai lu et relu des dizaines et des dizaines de fois la plupart des nouvelles de ce recueil, qui était peut-être le premier du genre que j'achetais, et qui contient certaines des plus belles, justement, nouvelles que j'ai pu lire, de Ballard, de Matheson, et de Disch, avec une fascination totale  pour  la dernière du recueil," Pour descendre"...

7) PRINTEMPS AU PARKING
de Christiane Rochefort

Parce que ce fut mon premier roman dit "d'apprentissage", qu'on l'avait emporté en Scandinavie pour le lire dans la voiture, parce que j'en connais des passages par coeur, et parce que je ne me lasse pas, non plus de le relire, en sachant reconnaître les pages qui ont vieilli et celles qui pas du tout, et m'émeuvent toujours autant...

8) EN VUE
de Christian Colombani

Parce que c'est Philippe qui m'a conseillé -énergiquement- de l'acheter, à la Foire aux livres (c'était il y a longtemps, le prix en est marqué encore en francs -60-) et je l'ai dévoré, mais à la fin je me restreignais, n'en lisant que quelques pages à la fois pour que ça  dure plus longtemps. Je n'ai jamais compris pourquoi Philippe ne l'avait pas acheté cette année-là, mais j'ai eu le sentiment qu'un manque était réparé lorsqu'il m'a dit qu'il l'avait trouvé, à la Foire aux livres, justement, de cette année..

9) AUTOPORTRAIT
d'Edouard Levé

Parce que j'avais eu envie de l'acheter dès que j'en avais lu la critique, dans Libé, je crois, et que je suis allé à la librairie dès que j'ai pu, il y était, et j'ai pu l'acheter sans verser un centime, car, quinze euros, c'était exactement le montant de l'avoir sur ma carte de fidélité. J'ai gardé la jaquette...

10) JOURNAL
de Matthieu Galey

Parce que c'est le petit dernier, ramené à la maison depuis quelques semaines, que je l'ai cherché vainement depuis si longtemps, et que j'ai trouvé les deux volumes à quelques bacs et quelques heures de distance...



20 novembre 2010

lectures

Donc, je ne suis pas allé écouter Nathalie Richard...
(Surgit l'écho lointain d'un texte de mon ami Philou qui débutait par "Donc je ne suis pas allé écouter Christian Bobin...") Il y a des soirs, comme ça on hésite, on hésite (la dernière fois, c'était pour savoir si j'allais voir ou non La princesse de Montpensuche, et je m'étais dit que non finalement.)
Là je suis quand même sorti, j'ai pris ma voiture, après avoit entendu Pépin me dire que, non finalement, puis avoir appelé Dominique et m'être entendu dire que non, finalement non plus...
Et puis la nuit sans lune, le froid, le rapide calcul de l'heure à laquelle j'allais rentrer, et finalement tout ça pour quoi ? Pour écouter une des actrices favorites de Pépin lire je ne sais pas quoi de je ne sais plus quelle écrivaine, et que même en plus je risquais de piquer du nez et de m'endormir comme d'hab' mais cette fois -quelle horreur- au vu et au su de tous.
J'ai fait demi-tour.

(J'ai bien fait)

18 novembre 2010

micro86

*

"Je suis comme les ordinateurs :
quand la question est trop compliquée, je réponds en anglais..."

*

se coucher avec la même volupté qu'Alexandre le bienheureux

*

"Plus elles sont vieilles et plus elles piquent..."

*

une magnifique lumière automnale

*

"C'est où est-ce que ?"

*

deux réunions de parents
par an

*

Cinq fois, sur ce trajet, voir des travailleurs,
-les deux premiers suggestivement penchés-
et ne jamais pouvoir s'arrêter pour les photographier

*

Une dame, perplexe, s'adressant à moi, devant les portes des toilettes du CDN ;
"Et moi, je suis XX ou XY?"

*

chanter ensemble la même chanson
à 800km de distance : touchant

*

chez le coiffeur, j'ai été shampouiné par un apprenti prénommé Kévin...

*

ce serait prouvé : la bosse des maths n'existe pas...

*

coïncidences : mon photographe préféré répond à mon questionnaire préféré...

*

16 novembre 2010

déréférencées

ENTRE NOS MAINS
de Mariana Otero

Un documentaire très réussi. D'autant plus attachant que simple et sincère. La réalisatrice s'est attachée à l'histoire d'un groupe d'ouvrier(e)s (fabriquant des dessous féminins affriolants) qui, pour éviter les licenciements et la fermeture de l'usine, décident de se monter en scop (en coopérative). On suit toute l'aventure de a jusqu'à z, la réalisatrice n'est pas seulement un témoin invisible, mais elle existe, derrière son œilleton, dans cet espace de travail où la direction l'a autorisée à tourner (direction que d'ailleurs on ne verra jamais, même dans les scènes de "dialogue", et ne restera qu'une voix impersonnelle, comment pourrait-on mieux la catégoriser ?), puisque les ouvrières qu'elle filme la saluent, qu'elle leur pose des questions et que les demoiselles y répondent.. La caméra n'est pas seulement un dispositif, c'est aussi une personne, avec son cœur et son intellect, qui, même si elle ne prend jamais parti directement par les mots ou les faits, nous fait clairement comprendre de quel côté de la balance elle penche..
On est dans les soutien-gorges et les petites culottes, que l'on designe, découpe, assemble, façonne, empaquette, conditionne, tout en parlant directement, face caméra, de la situation, de son évolution, des inquiétudes, des espoirs et des regrets aussi. En réagissant, quoi.
On suit ainsi plusieurs personnages plus en détail, chacun(e) avec ses tics et sa personnalité, certains feront peut-être sourire d'aucuns plus que d'autres, mais nul(le) n'est jamais jugé(e) et c'est tant mieux. Elles sont toutes touchantes, ces ouvrières, Et leur détermination ferait même naître certains espoirs de révolte et de soulèvement, on pense Lip, autogestion, an 01, lutte finale, avant de se faire rappeler à l'ordre, et in extremis, qu'on est en 2010 et que Laurence Parisot,  actionnaires, délocalisations, et que la mondialisation et le capitalisme, et bien ça mondialise et ça capitalise à tout crin.
On y apprend des choses, aussi (je suis un ignare complet dans certains domaines.) Que dans le système de la coopérative  le patron n'aurait qu'une voix au chapitre, ni plus ni moins que chacun des autres participants, ce qui fait à la fois, sourire, rêver et espérer.
Et, si tout ne finit pas dans la joie, le film s'achève en comédie musicale à la Demy, où un quotidien pas forcément rose  bonbon est mis en paroles et musique, par ceux et celles qui viennent d'intervenir devant nous. C'est fragile et ça n'en est que plus beau.
Et l'on sort de cette aventure à la fois un peu optimiste et amer, en se disant qu'on n'ira pas forcément chez Cora la prochaine fois qu'on ira faire des courses...

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13 novembre 2010

guerres de religion

HASSAN ET MORKOS
de Rami Imam

Juste un peu déçu, à la sortie, déjà, parce que le film était annoncé de 2h40 et qu'il en fait en réalité une de moins. Un peu frustrant. Surtout quand il s'agit d'une grosse pâtisserie moyen-orientale, qu'on espère genre L'immeuble Yacoubian, un bon mélo des familles, ruisselant de  bons sentiments, épicé de conflits sentimentalo-familiaux, nappé de musique sucrée, bref un million de calories cinématographiques à chaque bouchée.
Le film n'est donc pas tout à fait ça. Les deux héros du titre sont joués par Adel Imam (superstar là-bas dis, déjà dans le pré-cité Immeuble Yacoubian) et -surprise, tiens- Omar Sharif, dont on s'est demandé, d'ailleurs avec Dominique, quel âge il pouvait donc avoir maintenant...).
Ils sont symétriques. l'un est musulman (avec épouse et fille) et l'autre chrétien (avec épouse et fils). par un enchaînement de circonstances "dramatique" (et scénaristiquement providentiel), ils vont être amenés chacun à travestir son identité religieuse, le chrétien (et sa famille) se faisant passer pour musulman, et réciproquement. Ça démarre vraiment en grosse comédie hyper calorique, avec effets appuyés, surjouages divers, gags un peu lourdingues, et puis, on s'abandonne, on accepte les codes, de jouer le jeu.
Oui, c'est comme les pâtisseries, on se laisse aller, avec un plaisir un peu perversement coupable, quand ça tourne mi mélo roucoulant mi théâtre boulevardier avec quiproquos,  méprises et révélations, et toujours avec ce rigoureux motif, presque agaçant à force d'être systématique, de la symétrie, de la duplication...
Jusqu'à une scène finale qui vous prend aux tripes et par surprise, et au cours de la quelle on ne rigole plus vraiment. Et un film dont le message est "Quel que soit votre dieu, ne croyez pas que les choses vont s'arranger...", qui se bat contre toute forme d'intolérance religieuse, qui dénonce toute forme de fanatisme, même en assez gros sabots, ne peut pas être tout à fait mauvais, non ?...

Paix sur la terre... et vous reprendrez bien un loukoum?

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(le film doit "sortir prochainement", selon allociné point freu)

12 novembre 2010

effort de guerre

UN HOMME QUI CRIE
de Mahamat Saleh Haroun

Je le reconnais, oui, oui, je ne suis pas très porté sur le cinéma africain. Encore une fois, donc, j'y allais prudemment. Et je dois dire que c'est plutôt une excellente surprise. Que ce film, au résumé somme toute assez "classique" (un père, un fils, un acte ignoble, un pardon)m'a, en quelque sorte réconcilié avec ce cinéma-là, avec ce cinéaste tout du moins, dont le précédent Daratt (sur un thème somme toute assez voisin : la relation père/fils) m'avait mis plutôt de mauvaise humeur pour cause de lourdeurs et de maladresses répétées.
Là, c'est peut-être la simplicité de l'argument qui fait sa force, le portrait conjugué d'un père et de son fils (qui commence et qui finira dans l'eau...) évoque en même temps des sujets aussi éloignés que la guerre (qu'on ne fait qu'entendre à la radio, mais qui reste omniprésente comme toile de fond du récit) et la précarité de l'emploi (le père, ancien champion de natation, est employé dans la piscine d'un hôtel, et c'est lorsque son fils est nommé à sa place que le récit va basculer.)
Simplicité de l'argument et force la réalisation. Le film est, pour une large part, documentaire, et la dose de fiction que le réalisateur a injectée dans ce "reportage" sur une vie au quotidien, un pays "tel que", crée le juste liant nécessaire pour en faire un vrai beau film, qu'on pourrait percevoir comme quelque chose d'exotique et de dépaysant, alors qu'il ne fait que témoigner d'une triste réalité.
Le montage, un peu heurté au début (mais c'est peut-être moi qui ai du mettre un peu de temps pour m'y habituer... Ça me produit de temps en temps cet effet-là, où j'ai le sentiment que le plan n'est pas coupé au moment exact où il devrait, et devient selon le cas, "trop long" ou "trop court" et se heurte parfois ainsi désagréablement avec le plan suivant) se fait heureusement ensuite plus fluide, rendant ainsi la narration beaucoup plus agréable.
Le personnage central (le père) est d'autant plus attachant qu'il n'est pas bavard. Le réalisateur lui confère quasiment la dimension d'un héros de tragédie, dont il a par ailleurs la stature et la dignité.
Il y avait du monde, dans cette salle du bôô cinéma, pour cette séance spéciale à l'issue de laquelle nous devions rencontrer le jeune acteur qui joue le fils. Las! Il doit exister une malédiction ferroviaire pour les acteurs qui veulent nous rendre visite : le  pauvre a vu son train bloqué par ce que , je cite "il y avait des feuilles sur la voie..." et donc quand il est arrivé, a dû repartir illico (sans avoir vu personne, la séance était terminée depuis belle lurette) pour Besançon, où il était invité pour la soirée d'ouverture de Festival "Lumières d'Afrique".
Tant pis pour nous!

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