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lieux communs (et autres fadaises)
29 mars 2011

oeufs durs

SI U MEURS JE TE TUE
de Hiner Saleem

J'aime les films fragiles, j'aime les films doux, j'aime les films buissonniers, pour lesquels la ligne droite n'est pas forcémùent le plus court chemin narratif. J'aime ces films attendrissants par leur maladresse même ; des fois ils sont un peu flageolants sur leurs petites pattes (je vais arrêter de filer la métaphore, voilà que j'ai dans la tête des images de la naissance de Bambi, faudrait tout de même pas pousser...), bref ces films qui prennent un peu la clé des champs cinématographique(s). Les chemings deu traverseu.
Le cinéma d'Hiner Saleem m'a irrésistiblement évoqué celui d'Otar Iosseliani, la même apparente désinvolture, le même mélange de sourires et de larmes, la même humanité (qui rimerait avec entraide et solidarité), et le même attachement, visible et viscéral,  pour un peuple (les Géorgiens pour Otar, et les Kurdes pour Hiner).
Au début du film, il pleut fort (il pleuvra aussi fort à la fin), un homme sort de prison, il s'appelle Philippe (incarné par un acteur que j'adore, Jonathan Zaccaï). Il croise à un comptoir, au détour d'un oeuf dur, Avdal, un kurde venu à paris pour exécuter un contrat (tuer un tueur) se lie d'amitié avec lui, et finit même par l'héberger. Il y a dans cette première partie, pour le pervers incorrigible que je suis, tout un sous-texte gay plutôt éloquent et troublant, bien vite dissipé lorsqu'entre en scène la mignonnissime fiancée de Avdal, Siba (Golshifteh Farahani)
Avdal, qui a eu la mauvaise idée de décéder soudainement, laisse au pauvre Philippe, désemparé, le soin de s'occuper des funérailles et de prévenir la famille... Tous ça va encore se compliquer avec l'apparition du père de Avdal, venu en France pour récupérer les cendres de son fils, et, espère-t-il, la jeune fiancée qu'il pense marier à son autre fils, avec pour interprète(s) (le français ne parle pas le kurde, ni les kurdes le français, sauf la jeune fiancée) une portée de six frangins, kurdes bien entendu, qui vont encore ajouter à la pagaille environnante...
Le film se promène dans Paris (que, visiblement, le réalisateur aime et qu'il aime filmer)  prend le bus,  le métro, la voiture, marche, flâne, musarde, et prend plaisir à ajouter à cette narration itinérante, déjà bien vagabonde, des petites escapades ici et là, des respirations, des "rien à voir mais on prend quand même le temps de le regarder"...
Et on prend un vrai plaisir à tout ça, toujours un peu entre la drôlerie (la bouffonnerie) et le sérieux (la gravité), passant parfois sans transition d'un état à l'autre, ex abrupto. Des personnages secondaires attachants -parfois juste esquissés, mais comme en acquérant du coup une certaine épaisseur- peuplent agréablement les bords de cette histoire. (de ces histoires).
Le film a énervé Les Inrocks, c'est tout à son honneur, et n'en a donc que plus de mérite (des fois, eux aussi, ils m'énervent très fort : les reproches formels qu'ils font au film, ils auraient pu les faire de la même façon, à, disons Oncle Boonmee, que pourtant ils ont -comme moi, cette fois- adoré. Va comprendre, hein, et reprends donc un oeuf dur...)

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28 mars 2011

dommages corporels

CARANCHO
de Pablo Trapero

Dans mon dernier post, je me laissais aller (un peu excessivement je le reconnaissais d'ailleurs) à évoquer Bambi .Ici, changement total d'humeur, thriller argentin oblige, on serait plutôt dans quelque chose entre la barre à mine et le piège à loup (le plus gros, celui qui fait le plus mal...) Il y a des films doux, et il y a des films forts. et celui-là est un des trucs les plus forts que j'ai vu depuis longtemps...
Un film qui pratiquement vous asphyxie tellement il vous empêche de reprendre votre souffle, que quand on croit que le pire est arrivé, hé ben le réalisateur vous en remet une louche, et en pleine figure, et une autre, et une autre encore! On ne fait que ça, attendre la catastrophe suivante, tant l'histoire des amours entre cette urgentiste qui se pique pour tenir le coup et cet ex-avocat devenu spécialiste des arnaques à l'assurance semble "mal barrée" et sans espoir dès le départ, et ne fait que confirmer ce sentiment.
Quel espoir peut-il y avoir, dans cette Argentine corrompue jusqu'à la moëlle ? Chacun des personnages a au-dessus de lui un autre, plus pourri, et la chaîne ainsi constituée semble sans fin : avocats, flics, médecins, ambulanciers,  plaignants, tous pourris, tous tous tous...
Le héros essaye de "s'en sortir", en réalisant une dernière opération, ça ne va pas évidemment tourner comme il l'espérait (et le spectateur aussi). il y aura du sang, qui dit tromperie dit représailles (plusieurs scènes vous obligent à détourner le regard de l'écran), jusqu'au choc final.
Un film véritablement... percutant, qu'on vit comme une épreuve physique (dès le début, le metteur en scène nous met en condition, nous plonge dans cette espèce d'hystérie survoltée et bruyante, hypernerveuse, qui irradie tout au long des images : musique violente, très forte) et vous laisse, pendant le générique de fin, hurlé lui aussi, pantelant sur votre siège.
Longtemps qu'un film ne m'avait pas, comme ça, coupé les pattes.

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25 mars 2011

cinquante

Suite à un sujet lancé devant un osso-bucco cinéphile : quelles sont les cinquante images qui vous resteraient du cinéma ?

1) la dernière scène de Cria cuervos, quand Irene raconte son rêve à Ana, puis on les voit partir à l'école. "Y cuando me iban a matar, me desperté..." et on enchaîne sur la petite rengaine... "Hoy en mi ventana ..."
2) la scène finale de Some like it hot, dans le bateau, quand Jack Lemmon finit par arracher sa perruque ("... But I'm a man!")
3) les singes aux yeux rouges de Uncle Boonmee
4) le mec à poil qui court dans Les mille et une nuits, de Pasolini (c'était le premier!)
5) Celui qui peint -ou plutôt tente de peindre- un cognassier (Antonio Lopez), pendant tout Le songe de la lumière, de Victor Erice
6) la scène finale de La dame de Shanghaï
7) Paul Meurisse qui se relève de la baignoire dans Les Diaboliques
8) Bruno Ganz dans L'Ami américain (son bonnet, son écharpe, sa moustache, sa mèche, sa voix...)
9) la scène devant la maison de campagne, dans Buffet froid, avec Blier, Carmet et Depardieu
10) le plan interminable où l'ouvreuse boîteuse monte, puis redescend les marches du cinéma vide, de cour à jardin, dans Goodbye Dragon Inn
11) Suzy Banner qui sort de l'aéroport, au début de Suspiria de Dario Argento (les portes automatiques, l'orage et la musique des Goblins qui se déchaînenet simultanément)
12) Barocco, d'André Téchiné
13) la scène finale d'Au travers les oliviers, de Kiaostami (un jeune homme suit une jeune femme, jusqu'à n'être plus qu'un point qui suit un autre point)
14) les jeunes gens en slip qui dorment, dans Plan B de Marco Berger
15) le travelling coudé, au début de Corps à coeur, de Paul Vecchiali, avec la musique du Requiem de Fauré
16) la scène du repas, dans Eraserhead ("Did you and mary have sexual intercourse ?"), avec le tout petit poulet
17) la scène du rêve, dans La maison du Docteur Edwardes (vu trop jeune, qui me valut des années d'endormissement difficile...)
18) la main en amorce sur la rampe de l'escalier, en haut, dans la maison supposément vide, dans Night of the demon
19) Kathleen Turner qui dit "Woof!" à Michael Douglas qui la complimente sur son fameux pâté, dans La guerre des Rose
20) Stéphane Rideau qui propose "Et si on se branlait ?", avé l'assent, à Gaël Morel, dans Les roseaux sauvages
21) le travelling d'ouverture sur un corps masculin endormi dans Intimité, de Patrice Chéreau
22) la scène de la gare, et celle de la déclaration amoureuse en sortant du restaurant chinois dans Fisherking
23) le mec assis face à l'écran d'un télévision éteint, au beau milieu de la steppe, dans Urga
24) le générique de Lost Highway...
25) ... et celui de Seven
26) la scène du petit-déjeuner, entre Charlot et l'écuyère, dans Le cirque
27) la scène de la naissance du pneu, dans Rubber
28) la scène des oranges et de la serviette-éponge, dans Les Arnaqueurs
29 Richard Dreyfuss, dans Jaws, dans Rencontres du troisième type, dans Inserts, dans The big fix... (et dans les années 70/80!)
30) David Morse dans The crossing guard, dans La ligne verte...
31) Le sang qui sort de l'ascenseur, dans Shining
32) Dead man, de Jim Jarmusch
33) le premier sexe (masculin, est-il besoin de le préciser ?) en érection,  dans Deep Throat
34) l'affiche du Mariage de Maria Braun
35) le personnage de Frances Mc Dormand dans Fargo (et celui de son mari, aussi)
36) le jamais vu Out one : spectre de Jacques Rivette
37) le jamais revu Qui trop embrasse , de Jacques Davila
38) "Je n'étais jamais allé voir la tombe de Pasolini..." et la séquence qui suit, dans Journal intime, de Nanni Moretti
39) Baloo qui chante "Il en faut peu pour être heureux" à mowgli dans Le livre de la Jungle
40) les nombres de 1 à 100 cachés dans Drowning by Numbers, de Peter Greenaway
41) l'utilisation du son, qui rend véritablement cauchemardesque l'ambiance de L'échelle de Jacob
42) Yves Montand, au lit, en pleine crise de delirium, voit apparaître des bestioles diverses dans Le Cercle rouge
43) Le passage de la Mer Rouge, dans Les dix commandements
44) Une salle entière qui applaudit silencieusement, dans Le pays des sourds
45) La scène finale de Barton Fink (assis sur la plage à regarder la pin-up de la photo)
46) Vincent Price qui (sur)joue de l'orgue dans l'Abominable Docteur Phibes
47) Dans The hours, la scène du suicide (de Virginia W.), et celle de la confection du gâteau
48) Les chorégraphies de Psaume rouge et de Vices privés vertus publiques
49) Tous les personnages de Milagro (avec un faible pour les fantômes et Joe Mondragon)
50) la toute fin de Mortelle randonnée : "alors, il poussa la porte, et il entra dans la photo...."

(à suivre ? probablement...)

24 mars 2011

feelings

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23 mars 2011

quelques bonnes nouvelles, en ce mercredi

(message personnel)
Marie, j'ai terminé Easter Parade, je te l'amène demain...

(message à caractère général)
C'est la fin de l'hiver...

(message éditorial)
Bonne nouvelle, Kundera sort en Pléiade

(message réconfortant)
Deux pages, dans Libé, sur la procrastination, et l'annonce de "la journée mondiale de la procrastination" , justement, le 24 mars (ou le 25 ?)

(message ortografique)
Dans le même Libé, la notice nécrologique de Maître Capello, en avant-dernière page, est extrêmement réjouissante

(message floral)
Après la jacinthe violette et les narcisses, mes plate-bandes ont la joie de vous faire part de la naissance d'une autre jacinthe, mais blanche

21 mars 2011

croix et eau

MÊME LA PLUIE
de Iciar Bollain

J'ai toujours aimé les films avec un film dans le film (ceux avec "une deuxième couche à l'intérieur").  Deux films pour le prix d'un : celui que tourne le metteur en scène dans le film, (celui qu'on voit dire "moteur!" ou "coupez", et l'autre, que tourne le metteur en scène en-dehors du film, qu'on ne voit jamais, en principe. Pour ajouter à la fausse fiction une vraie-fausse réalité, que ce soit un "réel" romantique et glamourisé (La nuit américaine), stylisé et quasi abstrait (L'état des choses) ou politique et polémique (c'est le cas de Même la pluie).
Un jeune réalisateur (Gael Garcia Bernal) débarque en Bolivie pour tourner une fiction sur la colonisation espagnole (Cristophe Colomb, Bartolomeo de las casas...) et les saloperies qu'elle commit au nom de la religion et de la royauté. Pour ce faire, il embauche (à vil prix) une main d'oeuvre locale pour faire de la figuration. Parmi ceux-ci (et jouant un rôle-clé dans le film, celui d'Huatey, meneur de la résistance indienne) est embauché Daniel, qui va jouer lui aussi un rôle-clé dans la guerre de l'eau qui va opposer, de plus en plus violemment, les pauvres locaux à une toute puissante mutinationale. (oui, une "guerre de l'eau", comme dans le merveilleux Milagro de Robert Redford, mais en beaucoup moins souriant.)
Le film est efficace, et joue habilement sur les deux niveaux, la reconstitution historique numéro un, la plus visible, avec les conquistadors et les indiens, et la numéro deux (car c'est bien de reconstitution qu'il s'agit), celle de l'eau, avec les moyens contemporains afférents : armée, jeeps, télévision, barricades, mitrailleuses, tirs à balles réelles et autres joyeusetés. A la "guerre sainte" (!) d'antan répond la guerilla urbaine d'aujourd'hui.
Le film est très bien construit, prenant son temps pour présenter les personnages et en faire autre chose que des marionnettes simplistes (simplettes ?), et le scénario fait justement la part belle à l'évolution de chacun d'eux (le producteur, le réalisateur, le rôle principal, l'agitateur...), et sait faire résonner avec habileté les interférences entre les deux époques. On peut juste regretter une dernière partie peut-être un peu trop héroïco-rédemptrice et ouvrant un peu complaisamment les vannes de l'émotion un peu "fastoche"...
Luis Tosar, celui qui joue Costa, le producteur, mérite des féliciatations particulières. des amis m'ont confirmé qu'il avait déjà été excellent dans un précédent film de la réalisatrice.
Et l'image de la croix dans les airs est quand même assez majestueusement impressionnante...

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19 mars 2011

pointillés

Hervé au téléphone me faisait résemment remarquer que le blog était un peu en sommeil, ce à quoi je lui répondais que j'avais une vie à côté...
Mais, ceci dit, il a tout à fait raison. Bon j'écris moins
- parce qu'ici, d'abord, JE FAIS CE QUE JE VEUX (non mais!) -mais bon, je n'ai aucune raison particulière de crier fort comme ça, hein !-
- parce que je suis moins allé au cinéma (et donc j'ai moins de sujets de posts)
- parce que c'est bientôt le printemps
- parce que j'ai pas mal lu ces derniers temps : le Nesbo, d'abord, (j'en ai parlé), puis un autre polar norvégien, NOEL SANGLANT, de Kjetil Try, mais, qui m' a paru, juste après le susdit, un peu moins intéressant, sur lequel j'ai enchaîné (et dévoré) un autre roman norvégien (mais pas un polar, quoique)s ur les conseils de Christine, LA TERRE DES MENSONGES, d'Anne B Ragde (premier volume d'une trilogie), que j'ai refermé pour reprendre la lecture interrompue au premier chapitre pour cause de Nesbo de EASTER PARADE de Richard Yates , dont j'avais vraiment adoré La fenêtre panoramique. Et j'ai toujours en route LE CLUB DES POLICIERS YIDDISH, de Michael Chabon, que je déguste à petites gorgées, tant j'adore l'écriture de l'auteur... et bon, la lecture, ça prend du temps
- parce que, justement, le temps passe, et qu'il en reste de moins en moins
- parce qu'il ne servirait à rien que je gémisse, et qu'il vaut mieux garder tout ça pudiquement pour moi
- parce que je n'arrive pas à faire tout ce que je devrais faire et que j'ai du mal à accorder des priorités
- parce que je me suis lancé dans l'intégrale de Kaamelott
- parce que y a pas que l'écriture dans la vie...

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13 mars 2011

micro90

*

Ils ne plient pas les genoux, c'est pourquoi ils tendent le cul

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Un tracteur traverse soudain la nationale, avec  l'inconscience et la lourdeur d'un hanneton.

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on a passé l'hiver, comme la tête sous l'aile

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54 au lieu de 50, ça coûte un point.

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se mordre la langue est assez douloureux

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régler une affaire qui vous pesait un peu, et, donc, se sentir soudain plus léger

*

le plaisir retrouvé d'entendre des oiseaux tchip-tchiper le matin

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un jeune trisomique, manifestement fasciné par la jaquette de X-tro (film d'horreur),
tente -en vain- de me faire partager son enthousiasme.

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Sans avoir rien fait pour, voici que vont me pousser
des narcisses, des jacinthes, des tulipes, des iris...

*

hyper-tendance , : des noix de St-Jacques servies avec des topinambours

*

 

10 mars 2011

neuf femmes

NINE LIVES
de Rodrigo Garcia

Alors là... (raclement de gorge) euh,  le fait est assez rare pour être souligné : un film dont je n'avais jamais entendu parler, oui, duquel j'ignorais totalement l'existence, dont le réalisateur est pourtant le fils de Gabriel Garcia-Marquez, un film qui a pourtant obtenu le Léopard d'or à Locarno en 2005, mais qui n'est hélas jamais sorti sur nos écrans. Directos en dvd. C'est Pépin qui l'a acheté chez Noz, pour trois fois rien, et me l'a prêté ensuite.
Neuf vies, donc, neuf instantanés de la vie de neuf femmes diffférentes, qui ont la particularité technique d'être tournés en plan-séquence. Comme des chapitres, qui portent à chaque fois un prénom en titre.
Neuf moments particuliers dans neuf lieux spécifiques (une prison, un super-marché, une maison, un appartement, un funérarium, un motel, un hôpital, un cimetière...) mettant à chaque fois en scène une femme précise (mais les chapitres ne sont pas hermétiquement cloisonnés, et on retrouve ainsi quelques-uns des personnages centraux qui interviennent secondairement dans un autre segment que le leur.) dans une situation mettant en cause (en scène) l'amour et ses différentes manifestations (différents états ?) :le couple, la famille, l'adultère, le début de l'amour, le premier amour, la mort...
Malgré ce que le procédé peut avoir de théorique ((et de "mathématique" sur le papier), on est passionné par tout ça, d'autant que le réalisateur a l'intelligence de couper cut chacune de ces histoires, en plein élan pourrait-on dire, à un moment où on ne l'aurait pas forcément attendu, nous laissant en général dans une situation de tension (plutôt que de relâchement) pour aborder l'histoire suivante.
Excellent! (et aiguisant ma curiosité pour voir les autres films du même réalisateur.) et avec un casting aux petits oignons (le plaisir de revoir Sissy Spacek, Glenn Close, Holly Hunter, Robin Wright Penn, Joe Mantegna, Aidan Quinn...)
Merci Pépin...

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6 mars 2011

"je lui ai suggéré de ne pas en faire un drame..."

NEVER LET ME GO
de Mark Romanek

Un vrai beau  moment de cinéma. J'aime les films comme ça, qui me touchent, les histoires d'amours impossibles, malheureuses, ou du moins contrariées. Le signal serait le petit piano mélancolique. Oui, c'est quasiment pavlovien, ça serait  comme la petite clé qui débloque le système lacrymal. Là, une fois n'est pas coutume, il s'agit de science-fiction. Une uchronie, pour être plus précis (comme Pavane, le beau roman de Keith Roberts, un univers qui ressemble au notre, mais les choses s'y sont passées d'une façon un peu différente, à un moment ou à un autre, et du coup, et ce n'est donc pas tout à fait pareil. (Oui, Inglorious basterds peut-être considéré comme une uchronie.) Ça y ressemble, à un ou deux détails près. mais qui changent tout, ou presque.
Science-fiction donc, mais rétro-anticipation plutôt, puisque ça commence dans les années 70, et que le traitement chromatique du film évoque un univers nostalgique, presque... suranné. Trois personnages, Kathy, Ruth et Tommy qu'on va suivre de l'enfance à l'âge (de jeune) adulte. Depuis l'école spécialisée (très british old school) où ils étudient jusqu'à l'accomplissement de leur destin (qu'on apprendra d'ailleurs assez vite dans le film.) Ce sont des donneurs.
Attention, que le terme de science-fiction ne vous évoque pas Terminator, on en est ici très loin, et l'univers mis en place serait plus proche de celui des Vestiges du jour (précédente adaptation ciné d'un roman d'Ishiguro), dans ce qu'il avait de retenue, de pudeur et de non-dit(s). Plutôt vers l'éclopé plutôt que l'épopée. Dentelle romanesque (oui oui j'ai pleuré...)
Un triangle amoureux (il y en avait deux qui s'aimaient, et la troisième a tout fait pour les en empêcher), dans un contexte de bio-éthique (est-ce vraiment le terme exact ?). Une histoire mélodramatique, mais traitée avec pudeur et retenue. De la belle image, certes, parfois presqu'un peu cliché, mais pas que. Avec des acteurs définitivement superbes (le trio), et le double plaisir de retrouver non seulement la grande Charlotte Rampling, mais aussi, de façon plus surprenante, la divine Nathalie Richard.
Ca m'a beaucoup parlé...

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