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lieux communs (et autres fadaises)
29 septembre 2022

double séance play it again

(oups j'ai pris trop de retard, je ne pourrai pas chroniquer tout ça raisonnablement dans les temps...)

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LA VIE DE CHATEAU
de Jean-Paul Rappeneau

Jamais vu. (J'avais 10 ans à sa sortie). Je découvre que le film est en noir est blanc (ce qui n'est pas pour me déranger, au contraire) que le générique survend Deneuve (on n'y voit qu'elle), qu'alain cavalier a collaboré au générique, que, si Deneuve est belle, Philippe Noiret l'est aussi, et que Mary Marquet et Pierre Brasseur campent  un duo de personnagse forts en gueule (comme chien chat) inoubliables. Par contre le"héros" parachutiste (Henri Garcin) est fadasse et son alter ego (l'officier allemand) ne vaut pas vraiment mieux (pour mieux nous convaincre que le vrai héros n'est pas en définitive celui qu'on aurait pu croire...)Non seulement une mécanique de précision scénaristique (qui dit marivaudage dit chassés-croisés et quiproquos), mais surtout  une délicieuse (et alerte) comédie, dont je ne comprends pas pourquoi je ne l'ai pas vue plus tôt. (J'étais tout seul dans la salle).

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MATERNITÉ ÉTERNELLE
de Kinuyo Tanaka

Là nous étions cinq (que des dames et moi). Deuxième film en noir et blanc de l'après-midi (je suis toujours aussi conquis), par une actrice d'Ozu passée à la réalisation, (six films entre 1953 et 1962), qui nous présente un audacieux -pour l'époque- portrait de femme dans un très beau mélo (la dame en question est mariée avec un sale bonhomme, écrit de la poésie, se séparle de l'affreux jojo, fait garder ses enfants par sa soeur, voit ses premières poésies (des haiku, en fait) publiées grâce à un très gentil monsieur qui hélas va décéder, tandis qu'elle va se faire opérer suite à un cancer du sein, voit son premier recueil publié ("perte du sein"), rencontre un journaliste venu spécialement de Tokyo pour elle, et je m'arrête là pour ne pas avoir l'air cavalier). On sent que la réalisatrice est familière d'Ozu et de son cinéma, et nous livre un très beau film, très "japonais", touchant, d'une incontestable modernité. Splendide.

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28 septembre 2022

typhus

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LETTRE D'UNE INCONNUE
de Max Ophuls

Deuxième film du festival PLAY IT AGAIN.
Un classique en noir et blanc, déjà vu il y a longtemps.

"Rien n'existait pour moi que dans la mesure où cela se rapportait à toi ; rien dans mon existence n'avait de sens si cela n'avait pas de lien avec toi." (Stefan Zweig, Lettre d’une inconnue)

A la veille d'aller se battre en duel (et de probablement se faire tuer), un bellâtre reçoit une lettre qui commence par "Quand vous lirez ces mots je serai peut-être morte...", celle d'une femme qui l'a aimé depuis toujours, et qui va lui raconter sa vie, depuis leur première rencontre, où elle n'était encore qu'une très jeune fille -il déménageait et est venu habiter dans le même immeuble qu'elle - et était déjà follement amoureuse de lui. Toute une vie.
Elle, c'est Joan Fontaine, époustouflante dans son incarnation de ce personnage, aussi crédible en gamine qu'en femme à l'âge adulte, avec bijoux et fourrures, et lui c'est Louis Jourdan, au début jeune pianiste célèbre promis à un grand avenir, dandy, mondain, frivole, séducteur, à la fin cynique et déchu. Au fil de c"ette longue lettre, on assiste à leur histoire, la recontre, puis la brève histoire d'amour qu'ils vivent (nocturne, viennoise et tourbillonnante) , avant qu'il ne doive partir pour l'Italie "juste pour quinze jours" et qu'il ne l'oublie hélas définitivement (il est frivole)... Elle, elle ne l'oubliera jamais, et lui raconte donc la suite, sans lui, puis re, puis sans (ils se recroiseront bien plus tard un soir à l'Opéra tandis qu'elle a fait un mariage "de convenance" pour légitimer un fils (qui est de lui) avec un homme qui lui offre une vie fastueuse, avec, justement, bijoux et fourrures (on pense à une cousine de Madame de...) mais le malheur va continuer de s'acherner sur elle (on est tout de même dans un mélo flamboyantissime, alors il faut bien qu'il y ait des gens qui meurent, des innocents de préférence...)
Il lira donc cette lettre jusqu'au bout de la nuit, comme revoyant sa misérable égoïste et petite existence par le petit bout de la lorgnette. La reconsitution historique (le film a été tourné en 45, mais l'action se passe en 1900) est superbe (ah le bruit inimitable des fiacres sur le pavé mouillé la nuit...) les toilettes somptueuses, les sentiments exacerbés, mais la perfection de tout ça est un peu gâchée par la musique, omniprésente à tel point qu'elle en devient saoûlante... (le monsieur s'appelle Daniele Amfitheatrof), comme trop de chantilly sur un dessert finit par vous écoeurer légèrement (à tel point qu'on est tout surpris, à la fin, quand on sort dans le couloir, de n'entendre plus que le silence...).
Beau film, belle copie, belle histoire (je ne peux m'empêcher d'avoir un faible, de ressentir un penchant coupable, pour ces histoires d'amours malheureuses, de destins contrariés, d'inclinations sans retour, de destin funestes, hollywoodiennes, glamourissimes, ça a tellement plus de gueule et d'allant que nos pauvres historiettes personnelles, hein...) mais, de grâce, baissez un peu la musique!

 

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*

de là

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à là

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en passant par là

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et bien sûr, par là...

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toute une vie, quoi... (je précise que le film est en noir et blanc...)

28 septembre 2022

le lacet

(fin de rêve)

Je réalise que je (me) suis marié. Avec une fille. Une grande brune à cheveux courts. Je ne suis pas étonné, jeme demande ce que ça va changer dans ma vie. Comment va-t-on s'organiser ? Il va falloir qu'on se voie, tout de même non ? On n'habite même pas ensemble, il le faut, non ?
On est en extérieur, dans un parc, il y a pas mal de monde, je vais aller lui parler un peu, elle est assise (allongée ,) sous un arbre, je m'approche et lui parle d'une façon un peu ampoulée, une phrase du style  "Il faudrait tout de même que je vous parle, Madame mon épouse..." On rigole, Il semble qu'elle a une très jolie robe longue, un tissu chatoyant (avec des étoiles ?) je caresse ses jambes, le contact du tissur est très agréable, arrive un troisième personnage, que je présente, en riant, et en pooursuivant ma phrase (en me tournant vers lui) "et voici notre entremetteur...", c'est un jeune arabe, mais qui reste un peu hors-champ, on ne voit pas vraiment son visage
elle se lève alors et passe de l'autre côté d'un muret pour aller vers des gens qui passent sur un petit chemin juste là, des promeneurs, et elle discute de façon enjouée avec une dame, peut-être à propos de son chien (ou d'un autre animal de compagnie)
je repars dans l'autre sens, vers le milieu du parc, il y a dans l'herbe un vêtement, puis un autre, puis tout un tas, ce sont ceux des jeunes (des enfants ?) qui sont allés tous ensemble de l'autre côté, pour jouer au foot
je pars en courant, mon "épouse" me rattrappe, puis me dépasse, en courant elle aussi
on est dans une salle de cours, avec un prof, peut-être de maths, qui s'adresse à moi en me tutoyant, de façon plutôt bienveillante, en me parlant de quelque chose que je ne comprends absolument pas, je suis très occupé à remettre un lacet comme il faut dans une basket, en faisant bien passer dans tous les trous, le bout du lacet est un peu effiloché, je suis concentré, c'est difficile de faire ça tout en écoutant (et en essayant de comprendre) ce que me dit le prof, je me suis donc rapproché de lui, (la salle est très étroite et très longue, et je réalise qu'en restant debout j'empêche les autres de voir, donc je m'assoie à un pupitre, toujours occupé par mon lacet effiloché
le "prof" est à présent en train d'écrire une équation absolument gigantesque qui couvre presque entièrement tout le mur de de gauche, et il me semble comprendre qu'il s'agit d'un résumé, d'un choix de vie, de la suite de ce qui va m'arriver, de ce que je dois faire, de mon avenir
et j'entends derrière moi la voix de mon "épouse" qui parle au prof en lui disant que tout ça, il nous l'a déjà raconté une fois...
(et j'ouvre les yeux, et la première chose que je pense c'est "j'étais marié...")

27 septembre 2022

détonation(s)

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2016

J'avais pris un billet/ jour pour ODEZENNE, le vendredi,  mais quand j'avais vu l'heure de passage je n'y étais allé!
Quel idiot! (J'aurais pu voir aussi THYLACINE, tiens) Je regrette...

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2017

Là on y était allés carrément 2 soirs! (avec Manue et sans Catherine ??)

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On avait loupé LYSISTRATA sur la toute petite scène (une sombre histoire de changements d'horaire impromptu) mais on avait découvert DBFC (LAST TRAIN aussi c'était bien)

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2018 : On y est allé deux soirs encore! (Catherine, Manue, et aussi J-H je pense...)

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J'ai découvert SOMBRE SABRE et FEROCES, j'ai adoré ARNO...

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2019 : re-deux soirs (avec Catherine mais sans Manue...)

JEUDI 26 SEPTEMBRE : Bon Entendeur / Guts / Vendredi sur Mer / Black Voices B2B Zerolex

VENDREDI 27 SEPTEMBRE : Deluxe / Sleaford Mods / Flavien Berger / Alpha Wann / Mix Master Mike / Pépite / Samba de la Muerte / Casual Gabberz / Bad Fat Feat. Napoleon Maddox / Pongo / Ouai Stephane / Mauvais Oeil / Zenobia / EDRF / Aphrodisiacs DJs

SAMEDI 28 SEPTEMBRE : Jeanne Added / Fat White Family / Salut C’est Cool / ØRKESTRA / ToDieFor / Stolen / Dombrance / Irène Drésel / Mattiel / Oktober Lieber / The Rising Sun / TH Da Freak / Blue Orchid / Voyou / L-XIR / Leopard Da Vinci / Ghetto 25 B2B Boyd Goosman

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2020 : y a pas eu

*

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2021

j'y vais pas... rien ne me faisait vraiment envie
(Catherine et Manue, si!)

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2022

un soir, avec Manue et Catherine (après avoir longuement hésité...); offert par Manue en plus!

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On a eu de la chance, il n'a pas plu du tout
J'ai vu, (sur la petite scène qui s'appelle Le Bal et est couverte) GWENDOLINE qui m'a emballé (je venais pour ça à vrai dire) et la moitié de VITALIC...

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26 septembre 2022

le parrain

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LEILA ET SES FRÈRES
de Saeed Roustaee

(Déjà, un fait extraordinaire (du jamais-vu dans le bôô cinéma) : grâce à Catherine et à Télérama, la séance était gratuite ! (oui oui), de quoi mettre déjà dans de bonnes dispositions.)
Saeed Roustaee est le réalisateur de l'époustouflant LA LOI DE TEHERAN ("2021 / 2h14 / Action, Drame, Policier" étiquetait allocinoche) et le voilà qui récidive dans un film encore plus long (2h39) mais tout aussi époustouflant, même si dans un genre un peu différent. La came est présente plus périphériquement (le papa est accro à l'opium),le film est surtout un film de parole(s) autant que l'autre pouvait l'être d'action(s). Quoique. En y repensant, ça tchatchait déjà beaucoup en iranien (et j'adore entendre parler en iranien, autant qu'en hébreu ou en arabe d'ailleurs).
Le film démarre TRES FORT (comme un passage de relais avec LA LOI DE TEHERAN) : une scène musclée d'évacuation d'usine par les forces de l'ordre, une belle grosse scène de foule, montée en alternance avec la séance d'une jeune fille sur une table de kiné... Déjà là, on est rapté. La jeune fille en question est la Leila du titre, on va faire la connaissance de ses quatre frères (ça pourrait avoir des allures de conte) et de leur vieux con de père.
Et il est question d'argent. De pièces d'or (quarante) que le père destine a un cousin qui va marier son fils pour devenir le parrain (une tradition iranienne d'entubage institutionnalisé que le film explique bien) un peu comme dans les films de mafia, oui, mais à l'Iranienne... Et ces pièces conviendraient tout à fait aux frérots et à la frangine pour compléter l'apport nécessaire pour l'achat d'un futur commerce (et je vous laisse le plaisir de découvrir lequel...). Chacun/chacune racle ses fonds de poche, à sa manière,  pour compléter le capital, on discute, on s'engueule, on argumente, on filoute, et on rediscute encore, jusqu'à la fameuse scène -grandiose- dite "du mariage du cousin", où va s'opérer un premier rebondissement, le premier de toute une série d'ailleurs...
On ne voit pas passer les 2h39 tellement ça file, et, justement, ça rebondit... (dans des directions, en plus qu'on n'aurait pas forcément vu venir, d'ailleurs).
Et ça fait plaisir de retrouver deux des comédiens principaux de LA LOI DE TEHERAN (ils étaient aussi, déjà, dans le premier film du réalisateur, LIFE AND A DAY, (2016) hélas toujours pas sorti en France...) dans des rôles -et avec des looks - sensiblement différents... (je ne les ai pas reconnus tout de suite, surtout celui qui jouait le rôle du flic...)
Et j'adore tout particulièrement la scène du mariage (ah la la, ces hommes qui dansent, c'est d'une sensualité...)

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25 septembre 2022

lisboa

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TOUT LE MONDE AIME JEANNE
de Céline Devaux

(voix intérieure agacée : Arghhh je suis sûr que j'avais commencé à écrire quelque chose sur ce film mais visiblement j'ai oublié de l'enregistrer et -pfuit!- tout a disparu dans les limbes... Ok ok pas grave je m' y remets)

Deuxième film de l'après-midi au Victor Hugo, après le plutôt sombre PLAN 75, le "film avec Blanche Gardin", comme j'ai annoncé à la caissière / projectionniste / vendeuse d'affiches. J'ai assez vite identifié la réalisatrice, dont j'avais déjà beaucoup apprécié un précédent court-métrage d'animation, LE REPAS DOMINICAL (allez, cadeau, visible ), avec la voix de ce très cher Vincent Macaigne. car justement, TOUT LE MONDE AIME JEANNE est un long-métrage mixte (hybride diraient certains) avec des vraies images de vraies gens -l'histoire de cette Jeanne, celle dont le titre, (d'après un des personnages) dit que tout le monde l'aime, qui traverse un moment un peu "délicat"-, mais aussi dé récurrentes et intempestives -et jouissives- séquences d'animation "ponctuelles" qui figurent ce qu'on pourrait nommer le "discours intérieur" de ladite Jeanne (qui, elle, hihi, n'aime pas forcément tout le monde...) et commentent en temps réel et sans filtre, les choses qui se passent dans la "vraie vie" du film, en dehors de la tête de sa protagoniste. Scènes qui sont sans contexte la valeur ajoutée au film, son aissaisonnement  (qui sans elles pourrait glisser vers la bluette sentimentale mollassonne), en lui apportant leur verve, leur acidité, leur mordant, leur idiotie parfois, mais qui font mouche presqu'à tous les coups. J'ai vraiment  beaucoup ri dans ces moments-là.
Blanche Gardin et Laurent Laffite dlcf*... (On voit arriver au galop -cataclop cata clop- la romcom de derrière les fagots scénaristiques , comme avec la Julia Roberts et le Hugh Grant des grands jours, mais heureusement le film vaut beaucoup mieux que ça, ne serait-ce que par les autres plaisirs ajoutés : d'abord celui de retrouver Marthe Keller (dans le rôle, oui oui, du fantôme), et Maxence Tual (from Les Chiens de Navarre) dans le rôle du frérot barbu, et Nuño Lopez dans le rôle de l'ex, tout aussi délicieusement barbu d'ailleurs...).
Tout ce monde finit par se retrouver à Lisbonne, souvent dans le fameux appart' de la maman en question, chacun vaquant à ses petites affaires (certaines de ces petites affaires leur étant d'ailleurs communes). Et la caméra de suivre Jeanne dans ce moment de léger flottement, et c'est assez culotté (et en même temps très réussi) de réussir à faire sourire (et rire aussi) avec ce qui n'est finalement que la chronique d'une dépression annoncée.
Les acteurs sont parfaits, Blanche Gardin en tête, qui noue la joue piano piano, simplement, sans excès, et on ne l'en aime que davantage. Laffite dlcf* parade un peu (mais sans non plus en faire des tonnes ) en clown un peu lunaire (et bizarrement tordu dans son rapport au monde), ils ont d'ailleurs tous les deux l'honneur d'une affiche à leur effigie (le même thème décliné sous deux visuels) qui mine de rien enfoncerait le clou de la romcom (et nous la vendrait en douce).
Mais, répétons-le, si tout le monde aime Jeanne, nous on adore vraiment la petite voix qui parle dans sa tête (surtout quand elle dit des horreurs...)

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 * de la comédie française, bien sûr!

 

24 septembre 2022

myxomatose et blennoragie

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LA MAMAN ET LA PUTAIN
de Jean Eustache

Waouh ! On l'a, pour 3 séances dans le bôô cinéma, dans le cadre du Festival PLAY IT AGAIN... Première séance jeudi à 13h30, salle 10, on était 4 (dont 3 dames). Pour moi, un moment empreint d'émotion, voire d'une certaine solennité, quand apparaissent sur l'écran, en blanc sur noir et sans musique, les lettres du titre.
Je me souviens que, quand on était plus jeunes, c'est Pépin qui m'en avait parlé, louangeusement, mais je ne suis plus sûr d'où et quand je l'ai vu. (Et même, en sortant de la salle, si je l'ai seulement vu "en entier" une fois quelque part). Trois heures quarante, il ne faut pas se mentir, c'est long (j'ai regardé l'heure au bout d'1h50, puis de 2h40).
Voir ce film en copie neuve et restaurée, c'est un peu comme visiter un monument historique dont l'entrée aurait été condamnée depuis des lustres.
Oui, monument historique. J'en connaissais surtout des photos : Léaud, Lafont, Lebrun (tiens, 3 L). Le premier est soulant (parle parle parle) la seconde est divine et la dernière sublime. Ils sont jeunes, ils sont beaux, et ils sont magnifiques. Alexandre vit avec Marie, il rencontre Véronika. Essaie de s'arranger avec ça. Un homme, deux femmes...
(Tiens tiens, les "hasards de la programmation" font que j'ai vu ce film juste après celui d'Emmanuel Mouret, avec qui il présente, curieusement des points communs, au-delà du triangle amoureux : le même goût de la langue et du verbe (les dialogues des deux films sont écrits minutieusement, et ont dû être appris par les acteur de la même façon, à la virgule près...), l'utilisation récurrente de la musique (savez vous que dans LA MAMAN... il est question de LA BELLE HÉLÈNE à deux reprises ? Une fois on l'écoute, une fois on en parle...)
Donc le film démarre, le temps suspend son vol... un ange passe en noir et blanc; je suis dans mes petits souliers de cinéphile admiratif, et voilà qu'on attaque sur une scène épouvantable de fausseté entre Jean-Pierre Léaud et Isabelle Weingarten, qui fait craindre le pire (sans doute est-ce pour ça que Jean Eustache l'a mise en ouverture? ), mais tout s'arrange ensuite avec la scène suivante (la rencontre avec Véronika à la terrasse du Flore) puis, enfin, le retour à la maison de la "maman" (mon dieu que Bernadette Lafont est belle...), et on se trouve enfin "embarqué", et on vogue gaiement sur les flots noirs et blancs de cette loghorrée germanopratine post-soixantehuitarde (on est en 1972, et, mon dieu, alors j'avais 16 ans).
Je regardais le film, certes, mais en même temps je regardais mon adolescence envolée,   j'accomplissais en quelque sorte une performance : voir LA MAMAN ET LA PUTAIN, en salle, en copie neuve restaurée. Comme si, tout en regardant le film (en le re-découvrant) je me regardais en train de le regarder. (Si j'avais été seul dans la salle j'aurais pu tenir un genre de "journal de visionnement"...)
La copie restaurée est scandaleusement belle. (Quasiment plus belle que l'original, en tout cas que celles vues "avant", à la téloche, vhs baveuse, copie de copie de copie, bouillie). L'image est impeccable, le noir et blanc al dente, le contraste parfait, la bande-son visiblement "nettoyée" elle-aussi, bref un vrai bonheur de spectateur. Et ces actrices /teurs mon dieu mon dieu on voudrait presque que ça ne s'arrête pas (je ne suis même pas sorti pour aller aux toilettes, presque quatre heures pourtant...). On regarde vivre ces personnages, on les écoute parler, on sait que ça relève de l'intime, que ce sont les mots d'Eustache, les amours d'Eustache, les femmes de sa vie, et les lieux aussi (cet appartement comme un ventre, et ces terrasses de café, Flore, les Deux Magots) cette vie d'il y a cinquante ans et pourtant si... moderne... La quantité incroyable de clopes fumées (les personnages en ont pratiquement toujours une à la main est remarquable et sate sans doute le film (on fume partout, on fume tout le temps) de la même façon qu'on boit  aussi beaucoup (whisky et pernod principalement... tiens, ça existe encore, le pernod, au fait ?).
J'étais un peu chiffonné (mais de ma faute) pendant le film en me remémorant que j'avais rajouté sur notre plaquette que figuraient dans cette version "10 minutes supplémentaires" ce que je me souvenais d'avoir lu sur un site (que je n'ai plus jamais ensuite retrouvé), avec notamment une scène où Léaud et Lafont vont au cinéma, une scène assez courte, qui existait dans la version originale de 1973, puis avait été coupée par Boris Eustache dès sa resortie de 1982..., la scène au cinéma, celle-là, je l'ai bien vue, et c'est vrai qu'elle n'était pas forcément indispensable...
Il y a vraiment de très beaux moments, des moments magnifiques de cinéma pur, il y en a aussi de plus anecdotiques, notamment la toute dernière scène qui nous laisse un plan, qui nous abandonne, comme si Véronika nous disait "Bon ben là ça va hein vous m'avez assez vue..."
(et noubliez pas le guide...)

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23 septembre 2022

enlever ses chaussures

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CHRONIQUE D'UNE LIAISON PASSAGÈRE
d'Emmanuel Mouret

Premier jour, première séance dans le bôô cinéma, avec Catherine. Le dernier film d'Emmanuel Mouret, à propos duquel je n'ai rien voulu lire auparavant, je connais juste son titre, son affiche, ses deux interprètes principaux, Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne (et Pépin m'a appris il n'y a pas très longtemps que sa partenaire de Bussang, Georgia Scalliet (celle qui jouait Ophélie) jouait le "troisième rôle"  dans le film (mais je ne sais pas du tout de quel personnage il s'agit).)
Elle c'est Charlotte, lui c'est Simon (on n'apprendra leurs prénoms qu'assez tard dans le film, en présence du troisième personnage, justement), ils se retrouvent, au tout début, dans un bar (la rencontre est précisément datée, comme le seront toutes les suivantes), ils se parlent, beaucoup, ils bougent aussi, elle est solaire, pétillante, souriante, lui semble plus "plan-plan", pataud, hésitant, bafouillant, un peu mal à l'aise, et, dès cette première scène, l'alchimie fonctionne entre ces deux-là...
Ils vont se revoir, rapidement, dans un autre lieu, puis un autre, en intérieur, à l'extérieur, et toujours avec cette complicité bienveillante, cette apparente légèreté : vivre dans l'instant, juste carper le diem, ne penser juste qu'à ça. Si lui est marié, a des enfants, est avec sa femme depuis longtemps et avoue ne l'avoir jamais trompée jusque là (cette relation est une chose très nouvelle pour lui), elle est célibataire annonce un enfant, puis un autre, se définit comme femme libre, ne supportant pas la passion et les grands élans sentimentaux, et à chaque fois ils parlent ils parlent ils parlent (l'ombre bienveillante, elle-aussi de Tonton Rohmer pourrait survoler tout ça à la façon d'un ange tutélaire, comme elle le faisait déjà au-dessus de LES CHOSES QU'ON DIT, LES CHOSES QU'ON FAIT, film précédent que je tenais jusque là en assez haute estime mais qui  à mon goût n'arrive pas à la cheville de celui-ci), mais ils se déplacent aussi (comme disait je ne sais plus quel critique "dans des appartements scandaleusement grands", j'ai trouvé une interview passionnante du chef-op' de Mouret, Laurent Desmet, qui en parle très bien, ), dans des espaces à chaque fois nouveaux, de la même façon que leur sentiments, aussi, se déplacent, chaque nouvelle rencontre change un peu la donne dans cet arpentage de la Carte du Tendre, auquel Emmanuel mouret nous a déjà si bien habitués, mais qu'il maîtrise ici de façon sidérante...
Car il s'agit ici de haute voltige : non seulement le film est charmant, élégant, intelligent, mais s'il réussit aussi à être très très drôle (la scène de la rencontre dans le musée, celle de la première visite), en même temps il nous habitue à entrevoir la gravité qui est le revers (la doublure) de toute reation chamarrée et chatoyante.
Et Kiberlain et Macaigne s'entendent comme larrons en foire... Et ça fait des étincelles. Pourtant on connaît (on connaissait) déjà leurs personnages respectifs (la blonde pétillante et le barbu aux yeux de cocker) mais le fait de les avoir fait se rencontrer est vraiment une idée de génie... Tout comme celle de ne montrer qu'eux  et leurs rencontres (on ne verra jamais ni leurs conjoints ni leurs enfants).
Le film est alerte, comme le sont sa musique et ses rebondissements (je ne savais absolument pas ce que j'allais voir, surtout dans las deuxième moitié du film...) Mouret découpe aussi bien l'espace qu'il le fait avec le temps (il y a des filmages de séquences vraiment jubilatoires -que ce soit avec les personnages ou sans, mais là j'en ai déjà trop dit sans doute sur une séquence en particulier que je trouve ma-gn-fi-que, et dont je ne dirai rien de plus...)
Le film a suscité une kyrielle d'épithètes louangeuses et de dythirambes divers. Et il les mérite! (Tiens! Les Cahiaîs et Pozitif sont pour une fois d'accord, à 4 étoiles,  et il n'y a que Libé -re tiens tiens- et cette pimbêche de Sandra O. pour se fendre de deux méprisantes étoiles, et de ce commentaire imbécilement incompréhensible "Si l’indifférence s’invite, c’est que le film paraît surtout se régaler ou s’émouvoir de ses propres idées, comme s’il se portait très bien sans nous." Pffff Machine à gifles directos).
En tout cas, mon film préféré d'Emmanuel Mouret.
Bref, j'ai adoré ça
(Et hop, encore un top 10!)

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lLa bande-annonce (à voir ) est tout à fait à l'image du film, et pour une fois, ne vend pas la mèche! En plus elle est avec sous-titres!

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21 septembre 2022

images + ou - sans paroles (from tw*tter)

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cimetière de doudous

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la jeunesse...

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procès du docteur Petiot

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supporters de foot

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la montre connectée de cet hiver

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la baignade

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Julie Delpy in "Mauvais Sang"

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Bernadette L. par Jean-Loup S.

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Federico et Marcello

 

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"Eh les mecs, est-ce que ça coule un peu au bout?"

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Humphrey Bogart (qui ressemble à mon Tonton Paco)

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j'ai pensé à Manue hihihi

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20 septembre 2022

sédation

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PLAN 75
de Chie Hayakawa

Je suis allé à Besac spécialement pour le voir, parce que le sujet m'intéressait. un film japonais très japonais, avec des courbettes, des excuses, des arigato et des moshi moshi, pour une histoire située "dans un futur proche" (donc, potentiellement bientôt) où le gouvernement a mis en place ce fameux "Plan 75" qui est un plan de suicide assisté, d'euthanasie, pour les personnes de plus de 75 ans qui le souhaitent. Où on signe un contrat, où on touche une prime, où des jeunes gens en costume assis derrière leur bureau vous informent avec force sourires et hochements de tête... Où on peut se dédire jusqu'à la dernière minute, aussi.
Le spectateur va suivre plusieurs personnages, plusieurs "cas de figure" (après une scène d'ouverture (très floue) que j'ai particulièrement appréciée.) Une vieille dame, qui envisage de s'inscrire au fameux plan, une jeune fille, qui s'occupe des personnes en fin de vie et s'occupe de leurs affaires après leur décès, un jeune homme (qui fait signer les contrats, et son vieil oncle...
La force du film c'est qu'il est traité quasiment comme un documentaire, et, donc, plausible... Dans un même temps le procédé permet de tenir le spectateur à une certaine distance, lors de certaines scènes qui pourraient évoquer d'autres moments spécialement épouvantables de l'histoire mondiale (la récupération, -le "dépouillage" des affaires des défunts).
On s'intéresse (et on s'attache) beaucoup au personnage de la vieille dame, qui constitue la colonne vertébrale du film, mais les autres personnages sont tout aussi dignes d'intérêt.
Il s'agit du premier long-métrage de cette réalisatrice.

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