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lieux communs (et autres fadaises)
11 octobre 2023

"je vais demander ma mut'..."

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LE REGNE ANIMAL
de Thomas Cailley

On l'avait demandé dans notre prog, mais le bôô cinéma l'a eu en sortie nationale, et comme c'était notre SETTIMANA ITALIANA, on n'a pas eu d'"autre" film hélas...
J'avais beaucoup aimé le film précédent de Thomas Cailley (LES COMBATTANTS, en 2014, le post est ) qui n'est pas sans présenter quelques points communs avec celui-ci (la pugnacité, la forêt, l'armée, la peur de la "fin du monde", et même les animaux!), et celui-ci j'y suis donc allé dès la première séance dans le bôô cinéma...
Romain Duris (qui vieillit décidément très bien) en papa et Paul Kirchner (qui a toute la vie devant lui mais qui explose déjà les compteurs, souvenez-vous du LYCÉEN de Christophe Honoré) en fiston sont en voiture dans un embouteillage et commencent à se prendre de bec -pour une histoire de rendez-vous semble-t-il- , QUAND SOUDAIN, d'une ambulance immobilisée un peu plus loin dans la file d'attente commencent à retentir des coups violents, avant que la vitre arrière ne vole en éclat, laissant s'échapper un... un quoi déjà ? un homme avec des ailes ?, coupant court net à la dispute familiale. On se calme illico et on remonte dans la voiture.
Le rendez-vous était chez une doctoresse (et on a le coeur tout tirebouchonné de joie de voir qu'elle est incarnée par la divine Nathalie Richard, mais on le savait déjà parce qu'on avait bien vu la bande-annonce) avec qui tous les deux vont s'entretenir de Lana, épouse de l'un et mère du second, qui souffre d'une affection mystérieuse (Lana qu'on entrapercevra un peu plus tard, fugacement), qui elle aussi est devenue une "créature" (et est en train de se métamorphoser en animal...) dont on va beaucoup parler pendant tout le reste du film.
Elle va être transférée dans un autre centre thérapeutique, dans le sud de la France, mieux adapté à son état, et voici donc père et fils qui font leurs bagages pour rester plus près d'elle. Sauf que le camion qui transportait les "créatures" a eu un accident et que tous ses passagers se sont enfuis. Dans la forêt (forêt magnifique, et magnifiquement filmée) toute proche. Le père a pris un nouveau job, le fils est dans une nouvelle classe, avec des nouveaux congénères, tous deux s'adaptent à leur nouvel espace de vie, mais en continuant de chercher Lana...
On le sait, de tout temps, dans les contes de quand on était tout petit, la forêt a jours été -par définition- un lieu magique... Et l'adolescent va vite le découvrir... C'est d'autant plus impressionnant que le reste du film est traité de façon extrêmement "réaliste". Avec, ponctuellement, ça et là, des apparitions de mutants (comme celle, très réussie, dans le supermarché, qui permet à nos héros de faire la connaissance d'un adjudant très mimi, incarné par la toujours aussi impressionnante -et juste- Adèle Exarchopoulos). Le traitement m'a fait un peu penser au TEDDY des frères Boukherma, (avec Anthony Bajon en loup-garou, je dis ça je dis rien hein...), avec ce mélange réussi  de chronique "villageoise" et de fantastique (avec, encore une fois, l'orée de la forêt comme frontière...)
On sait que l'adolescence est le cadre (le temps) d'importantes transformations, et le jeune garçon va en faire -doublement- l'expérience... ("en faire les frais" serait tout aussi juste.)
Il y a les gens "normaux", qui vivent leur vie "normale", et, juste à côté les "autres", retournés, malgré eux, à la vie sauvage, au sein de cette forêt qui devient le refuge idéal pour les uns le lieu de toutes les peurs pour les autres...
Emile va y passer de plus en plus de temps, et réussir à sympathiser avec une créature fascinante, l'homme-oiseau entrevu au tout début du film (incarné par un Tom Mercier en état de grâce, qui justifie à lui seul le fait de voir le film).
Et je m'arrêterai là de raconter le film.
Sachez juste qu'il m'a beaucoup, beaucoup impressionné. (D'autant plus que j'avais, tout au bout de mon rang, une voisine un peu étrange, qui parlait toute seule, ricanait dans les moments inquiétants, et commentait l'action en prenant de temps en temps les personnages à parti). Je l'ai même soupçonnée un instant d'être une de ces "créatures"...)
Le film cartonne, et c'est tant mieux, il le mérite. Le réalisateur s'est assez longuement exprimé sur sa volonté -tenue- de ne pas user d'effets numériques, mais de "trucs" réels, bricolés avec les moyens du bord (maquillages, prothèses) afin de préserver jusqu'au bout l'humanité de toutes ses créatures.
Et le film n'en est que plus fort. Et devient politique (comme l'était déjà LES COMBATTANTS) et -hélas ?- très actuel de par les multiples thématiques (sociétales et personnelles) qu'il aborde.

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fils et père

Commentaires
C
voui voui voui, absolument!
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P
Petit ovni dans le cinéma français... A voir absolument !
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