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lieux communs (et autres fadaises)
18 août 2006

brasier

CA BRÛLE
de Claire Simon

Hmm quelques degrés supplémentaires, ça réchauffe par ces temps de novembre en août. Vu cet après-midi le très beau film de Claire Simon, en suis sorti un peu troublé, ai essayé d'en comprendre un peu le pourquoi. La réalisatrice, comme on dit, "vient du documentaire",  et ça se sent, tant la caméra est proche des personnages, attentive, tant les cadrages sont minutieux, composés, tant la narration est documentée.

Livia est une adolescente qui, tombée de cheval (très beau premier plan que cette chute off), est ranimée par Jean, un pompier (que le spectateur -bonjour l'identification arghhh déjà je bave- découvre par l'intermédiaire de  Livia) et va illico en tomber amoureuse (se persuadant en même temps que cette passion est réciproque), et qui va faire tout ce qu'elle peut (et qu'il ne faut pas) pour que son beau pompier la puisse tenir dans ses bras. Elle ira jusqu'au bout... (lui aussi d'ailleurs)

La djeun, c'est Camille Varenne, une nouvelle venue (peut-être un peu trop regardez comme je fais la gueule à mon goût mais bon je ne suis pas réalisatrice). Le pompier c'est Gilbert Melki (là ,je pense que les sourcils de certain(e)s vont commencer à se dresser, en signe d'intérêt soudain) toujours aussi craquant (je n'y peux rien, il me fait fondre, surtout qu'ici Gilbert a la délicatesse de nous exposer -fugitivement- son Melkiki lors d'une scène de douche aussi frontale qu'humide...) Il y a aussi, en contrepoint, la mère de Livia et sa copine, le père de Livia et son copain (?), et, surtout le groupe des ados désoeuvrés -c'est le début des vacances- au sein duquel évolue Livia (copains, copines, dérapages en scooter, premiers émois, mise en commun des infos ("alors, t'as vu sa queue ?") premières leçons de bisou avec la langue, et j'en passe...)

Le téléphone portable (et les sms)  joue(nt) un rôle important dans l'échafaudage de cette passion (un peu comme dans la partie adolescente du très beau Be with me d'Eric Khoo). Echange de numéros, attente de l'appel de l'autre, envoi de sms auxquels l'autre ne répond pas, conversation téléphonique alors qu'on pourrait se parler directement (très belle scène solaire au téléphone entre Jean, torse nu sur le toit et Livia, juste en dessous -elle le voit, mais lui pas- ). Et le feu aussi, bien evidemment, a une grande importance, qui ira croissante au fil du film. On l'attend, on sait qu'il ne peut pas en être autrement. Car, à force de souffler sur les braises, ça finit par cramer, et, c'est bien connu, les petites flammes font les grands incendies...

Tout ça est très juste : justement vécu, justement filmé. Sans insistance moralisatrice ni procédurière. Que ce soit la famille pour le moins bringuebalante/recomposée de Livia, le foyer de la caserne des pompiers, les soins aux chevaux, une balade dans la garrigue, une alerte au feu, tout est filmé avec la même acuité, la même attention. Avec ici et là les balises sonores de la superbe musique de Martin Wheeler, quelques boucles râpeuses, guitare électrique, clavier. Comme posées en équilibre instable. Prudence.

Et quoi de plus touchant/troublant que ces premiers émois d'une adolescente, face à un adulte à peine croisé, qui va subitement dans sa vie prendre de la place, puis toute la place, où chaque geste ou mot ou silence ou attitude de l'autre est interprété (bien sûr dans le sens qui l'arrange) par Livia comme un signe, une preuve de plus, elle se bâtissant ainsi une cathédrale chimérique, refusant de se plier à la réalité des mots, des signes, jusqu'à préférer tenter d'infléchir cette réalité, justement, pour la rendre conforme à son espoir.

(Hmmm à mon âge si c'est pas malheureux de m'identifier ainsi et de projeter, et de midinettiser... Tiens, on dirait que je me mettrais à faire du cheval, et que j'aurais un accident ???)

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17 août 2006

dreamer

LA SCIENCE DES RÊVES
de Michel Gondry

L'affiche est sympathique, les critiques plutôt incitatives, on est donc plutôt bienveillant d'entrée. Ca commence d'ailleurs très bien : Gael Barcia Bernal a un bonnet péruvien (private joke, vous ne pouvez pas comprendre). Il  a aussi des problèmes de sommeil, plutôt de confusion entre le réel réel et le réel onirique. Le film s'ouvre sur une très jolie recette, et plutôt juste, d'ailleurs : comment préparer un bon rêve. On se dit aussitôt que Michel Gondry a du la mettre en application, pour nous concocter le plus exquis des songes de cet après-midi d'été (premier jour première séance, c'est dire si j'étais impatient!), et c'est vrai qu'au début on y croit...

A la fin, plus, hélas. Quand la lumière se rallume, on se dit qu'on est passé à côté de quelque chose (et même de plusieurs choses), et on est un peu triste. Les acteurs n'y sont pour rien, tous tiennent leur rôle et leur place à merveille (Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Emma de Caunes, Miou-Miou... rien que du bon !) C'est l'histoire qui coince, ou plutôt qui fait défaut. Si j'ai bien compris, c'est juste le bon old "boy meets girl". Si j'ai bien compris, parce que c'est très embrouillé, entre le vrai, le rêvé, le rêve qui ressemble à du réel, le réel qui se déguise en rêve, au bout d'un moment on ne sait plus trop où on en est, et on ne comprend plus bien le pourquoi de tout ce remue-méninges. Stéphane (GGB) arrive du Mexique, s'installe à Paris dans l'appart de sa mère (Miou-Miou), et s'aperçoit qu'il a non seulement une jolie voisine (Charlotte G.) mais qu'elle a aussi une jolie copine (Emma de C.)

Il y a plein de choses délicieuses, plein d'images jolies, de bricolages surprenants, d'idées attendrissantes, c'est charmant mais pas... suffisant. Il manque un je ne sais quoi de liant, un agent de texture, une épine dorsale, une continuité narrative, une cohérence scénaristique. Un peu comme si Michel Gondry nous laissait feuilleter son book (of dreams) le catalogue de ses inventions brindezingues, de ses rêves bricolés (depuis les clips de Oui Oui, je l'aime, je le suis son travail, au bonhomme!), l'un après l'autre, un peu au petit bonheur la chance... simplement au hasard des pages qu'on tourne (et dont le systématisme de la juxtaposition pourrait -à la longue- agacer) Un peu aussi comme si Michel G. réglait quelques comptes par pellicule interposée (le personnage de Stéphane ressemble tout de même beaucoup à MG dans la vie, non ?)

Alors voilà, peut-être que ce n'était pas le bon moment, peut-être que je n'avais pas envie de croire à cette histoire d'amour...Oui, un peu déçu, donc.

(Je m'interroge : serais-je en train de devenir un vieux con insensible et pisse-froid ? J'avoue que l'unanimité des bravo! de la critique me fait me sentir un peu isolé...)

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12 août 2006

itinéraires & déviations

MON NOM EST TSOTSI
de Gavin Hood

A priori, je n'avais pas envie. Gamin, flingue, gang, township, Oscar, double Prix du Public, sur l'affiche, tout ça sentait le lacrymal et le consensuel. mais M. l'avait vu et avait beaucoup pleuré. Comme nous ne sommes pas d'accord sur Transamerica, (elle a détesté) j'ai décidé d'aller me rendre compte, pour Tsotsi, de mes propres yeux. Au début, je jubilais, tout en ronchonnant, je pensais pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce. Petit chef de gang impassible, violence, agression, baston, canettes cassées, poinçon, au bout de dix minutes, j'étais plutôt exaspéré et, donc, quasi sûr de mon coup, par rapport à M.. Et hop, voilà que le réalisateur commence à nous emberlificoter dans une histoire plutôt bien ficelée, si bien qu'on ne peut que rester là, jusqu'au bout ; et, malgré toutes mes bonnes résolutions, j'y suis allé de ma petite larme (et à plusieurs reprises). Un vol de bagnole qui tourne mal, un chef de gang miné par ses doutes, une mère célibataire jolie jolie, et un bébé qui passe de mains en mains... Les histoires de père/fils, moi ça me bouleverse. Au final, on se dit que même si tout ça est un peu trop propre, un peu trop formaté ricain, un peu trop sur-mesure émotionnel, en fin de compte, ça fonctionne. Et une histoire de rédemption, une!

*

LE VOYAGE EN ARMENIE
de Robert Guediguian

Encore une histoire de papa. Celui d'Anna (Ariane Ascaride) s'est sauvé dans son pays natal, l'Arménie, avant que son médecin de fille puisse lui communiquer les résultats de ses analyses. Elle part donc sur ses traces, avec juste une vieille photo comme indice. Elle découvre (en même temps que nous) l'Arménie d'aujourd'hui (elle est très douée pour les langues étrangères semble-t-il) avec, pêle-mêle, le post-communisme, la pauvreté, les combines généralisées, les petites coiffeuses, les grosses bagnoles de mafiosi avec lunettes et costumes noirs, la violence, les brushing grotesques, les docteurs craquants (Jalil Lespert, boulàzéroté d'enfer). Comme on est chez Guédiguian, sa rencontre avec Gérard Meylan (en improbable -mais si sympathique- général Arménien) a un petit côté Marius et Jeannette 2 : en Arménie. On craint un instant que Robert G. nous fasse sa petite crise sentimentale et mystique (et dieu, dans tout ça ?) mais ça passe bien : Anna retrouve son papa, la petite coiffeuse je ne très bien pas le français parlé je réalise qu'il n'y a pas besoin d'aller à Paris pour trouver l'amour (en la personne d'un tout mimi mal rasé  à oeil de biche du cru) le méchant (?) (Simon Abkarian, mafiosissime) est calmé, il fait soleil, on danse... Tout va bien, Anna peut aller prendre son avion, elle reviendra bientôt... C'est vrai, pour nous aussi, que ce voyage fut plutôt sympathique (même si parfois un -tout petit- peu longuet ?)

*

ADAM'S APPLES
d'Anders-Thomas Jensen

Voilà le givré de l'après-midi. (à deux boules : par ce qu'il raconte et parce qu'il est danois !) Pas de père ici (quoique, justement...) mais de rédemption si et de dieu (?) idem. Soit Adam, un gros facho, avec toute la panoplie, qui débarque chez Ivan, joyeux cureton (protestant), qui doit le réinsérer. Comme contrat, Adam s'engage à faire un gâteau aux pommes, en utilisant celles du pommier qui pousse près de l'église, dès qu'elle seront mûres. Fin de l'exposition (jusque là, on a déjà souri, puis ri), et début du combat. C'est là qu'Anders-Thomas Jensen met pleins gaz et que le spectateur est obligé de s'agripper à quelque chose pour ne pas en perdre une miette (du fameux gâteau à la pomme!). Autour du duel entre le néo-nazi incrédule et le croyant bienveillant inoxydable gravitent un pakistanais braqueur compulsif de stations-service, un ex-tennisman alcoolo et glouton, un chirurgien rigolard et amateur de café, une demoiselle enceinte et un peu perdue, sans oublier les potes d'Adam, attentifs à son évolution. Et ça commence à s'agiter sec, dans les cuisines autant que dans les consciences (ou ce qui en tient lieu). Que ce soient les personnages (à double voire triple fond), les situations, ou les dialogues, tout est constamment baigné dans un humour qui devient vite noir, puis très très noir (le bouchon sera ici poussé assez loin) car Jensen ne craint pas de dézinguer tout ce qui bouge (avec la jubilation de Khalid flinguant furieusement les corbeaux dans l'arbre). Et la caméra et le filmage sont au diapason de cette folie gentiment (?) furieuse. Pour ce qui est du problème de la foi, de l'affrontement diable/dieu, Bergman, Bernanos et Bresson n'ont qu'à bien se tenir. Bien sûr, on a tous deviné la fin : le méchant facho sera devenu gentil. Mais je défie quiconque de réussir à deviner par quel(s) chemin(s) tordu(s) il y parviendra. Et deux rédemptions, deux!

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9 août 2006

en bateau

VAGUES INVISIBLES
de Pen-ek Eatanaruang

Etrange, surprenant... quel qualificatif correspondrait le mieux à ce film qui commence et finit comme un polar (deux morts) ironique, mais, entre les deux, nous emmène complètement ailleurs, assez loin des lois du genre et des conventions inhérentes au film dit "noir". Trame de polar ? Esquisse de polar ? Estampe (le héros est japonais) de polar ? Une certitude : les fans de pan pan gros flingues la gâchette facile courses de bagnoles et crissements de pneus vont être très décus... Des bagnoles il y en a, mais elles sont à l'arrêt ; des calibres aussi, mais ils ne tirent pas (ou bien hors-champ) , à une exception près ; de la violence, il y en a, mais elle est toujours elle-aussi hors-champ, exclue, abstraite.

Kyoji (c'est le héros, on va le suivre d'un bout à l'autre du film, et en plus il est facile à reconnaître, il a une queue de cheval) , cuisinier de son état -mais  un peu tueur aussi-, après avoir liquidé la femme de son patron (qui était aussi sa maîtresse -au cuisinier, vous suivez ? -) sur les ordres de celui-ci, part, toujours les conseils de celui-ci (son patron) se "mettre au vert" (= se faire un peu oublier) en Thaïlande (à Phuket). Pour ce, il s'embarque pour une "croisière" plutôt... particulière. Il y rencontre une jeune femme, Noi, avec un bébé, Nid. Ils sympathisent. Quand Kyoji parvient à destination, tout va se compliquer...

Le rythme est lent (on pourrait être quelque part entre Wong Kar Wai et Tsai Ming Liang), les (dé)cadrages réfléchis et posés (poseurs ?), la chronologie pleine de trous, d'ellipses, de brusques accélérations, de brefs flashes-back, avec, toujours chez le réalisateur ce goût du contre-pied (un personnage n'est jamais vraiment ce dont il a l'air, il n'agit jamais de la façon dont nous, spectateurs, nous attendons à ce qu'il agisse ; une scène ne fonctionne que rarement comme nous, spectateurs, serions tentés de penser que)bref c'est plutôt agréable et dépaysant  de se faire ainsi mener  en bateau...


D'autant que le scène de la croisière est un véritable exercice de style, un beau bloc d'humour froid et vaguement inquiétant (un doigt de Tati, deux doigts de Lynch, un zeste de Shining,si si...), comme un petit film à part dans le film, à mon goût le moment le plus intense. Libre à chacun de l'interpréter à sa façon, de le connoter à sa guise (il y a, à ce moment, beaucoup de pourquoi en suspens). A l'arrivée à terre, nouveau changement de cap, on oblique vers une dérive entre Nocturne Indien et Profession Reporter...


Et le réalisateur, qui nous baladait jusque là dans un véritable no man's land, dans son petit foutoir perso,va, par petites touches, comme éprouver le besoin de revenir à une normalité (faussement ?) plus rassurante, pour nous autres spectateurs. De retomber sur ses pattes. Qui est qui ? Qui manipule qui? Qui aime qui ?  Qui trompe qui ? Qui veut tuer qui ? Autant de questions auxquelles il va s'efforcer de répondre l'une après l'autre, alors qu'on n'avait peut-être pas besoin de toutes ces explications et de ces justifications à postériori. Plus on avance, et plus les scènes redeviennent, normales, sans artifices. Comme s'il souhaitait absolument nous faire atterrir en douceur. Un film normal qui finirait normalement...

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6 août 2006

adhésif

LA RAISON DU PLUS FAIBLE
de Lucas Belvaux

Lors de mon unique journée passée à Paris, en transit entre Plogoff et Vesoul, je n'ai même pas pu aller au cinéma. "Mon" cinéma (le MK2 Beaubourg), ne passait en séance du matin que des films que j'avais déjà vus (Be with me, Brown bunny) ou que je n'avais pas envie de  voir (Le camion) hélas trois fois hélas.
Quand même, au bout de trois semaines, oui trois semaines entières sans ciné.
J'ai attendu d'être rentré pour pouvoir enfin.

L'ai vu hier, et je ne sais pas si c'est consécutif à ces semaines de disette iconique, mais j'ai vraiment beaucoup aimé. Beaucoup aimé, même si on vend ça un peu abusivement comme "polar de l'été"... La part de polar, dans ce cocktail-là ne doit pas dépasser les 30%, le reste étant constitué par la chronique sociale, le pamphlet , la comédie dramatique. Heureusement, je n'avais rien lu sur le film, absolument rien, et c'est donc quasiment vierge que je suis rentré dans la salle, juste muni de cette accroche publicitaire et du capital sympathie conséquent que je ressens pour ce monsieur.

Belvaux, je l'ai aimé acteur, je l'aime réalisateur (depuis cette trilogie culottée Un couple épatant / Cavale / Après la vie où j'ai enfin pu saisir le sens de l'axiome (?) "le tout est supérieur est à la somme des parties" ), et là, à nouveau, il emporte le morceau. Et haut la main.

Deux ex-métallos chômeurs, un jeune couple avec gamin qui peine à joindre les deux bouts (elle travaille, lui pas) un ex-taulard désireux de se réinsérer sans vagues, dès le début, les pions, en vrac, dans le décor, grisâtre, sont posés, à Liège (Belgique). On  ne sait pas encore vraiment pour quel genre de partie. On pourrait presque être chez des Dardenne light (quoique...). Immeubles crades, mobylette pour aller bosser, chaise roulante, bibine solitaire, ascenseur en panne, ardoise au bistrot, Belvaux distribue les cartes.

Ca pue la misère, la petite vie, les désillusions, le malheur en mineur, parce qu'on a l'habitude, parce que c'est la fatalité, parce que c'est comme ça, parce qu'on a peut-être baissé les bras. Heureusement il y a la chaleur humaine, les parties de couillon avec les potes, les repas en famille, le petit jardin où on fait pousser ses légumes, toutes choses qui parviennent à rendre l'épreuve vivable, avec un petit espoir un peu ridicule, comme quand on se met à plusieurs pour faire un loto pour pouvoir racheter une mobylette, et qu'après le gamin pleure parce qu'on a perdu...

Et un jour, voilà les deux vieux qui se mettent en tête de monter un hold-up. Parce que ça suffit. Avec les ressources locales et les moyens du bord, et l'aide de l'ex-taulard, ils décident de braquer des ferrailleurs qui une fois par mois viennent acheter cash du métal dans l'usine dont, justement ils ont été virés comme comme des malpropres. Ils préparent ça très consciencieusement, comme il faut, dans les règles (voler une voiture, acheter des armes, trouver des munitions, répéter le modus operandi), en vrais pros amateurs, et hop! c'est parti...

Belvaux filme tout ça très bien, dans un beau scope, avec une caméra tantôt nerveuse, tantôt rêveuse. Tandis que les choses se mettent en place, le rythme s'accélère (comme celui du coeur des apprentis braqueurs) jusqu'à -bien évidemment- la scène du hold-up. Qu'on vit inexorablement, minute après minute, dans une tension extrême, en suivant chacun des protagonistes (ceux qui agissent, ceux qui attendent, ceux qui se trompent, ceux qui ne se doutent de rien) jusqu'au petit matin. A l'heure de faire les comptes. Où tout ne se sera pas exactement passé, vous vous en doutez bien, comme ça aurait du se passer.

Et c'est là que Belvaux, à mon sens, se plante un peu. L'après-hold-up est très réussi au début, avec le bon dosage de rage, de violence, d'émotion, mais voilà qu'il ne sait plus s'arrêter au bon moment, et que les choses se mettent à traîner juste un peu trop longtemps (et un peu trop complaisamment ? ), -regret que j'avais déjà manifesté à la fin de son précédent Cavale-. Ce qui fait que l'émotion retombe un peu, se dilue,  alors que jusque là tout avait été très retenu/contenu. On s'éloigne un peu. C'est dommage. Jusqu'à ce plan aérien et final, où Belvaux/réalisateur abandonne Belvaux/acteur pour prendre de la hauteur et aller voir un peu plus haut un peu plus loin. Apaisé, superbe. Mais pas dupe.

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(Eric Caravaca, Claude Semal, Elie Belvaux, Patrick Descamps, Lucas Belvaux... Ne manquent ici que la blonde Natacha Régnier et le brun Gilbert Melki. Si je n'ai pas parlé des acteurs, c'est que, bien sûr, ils sont tous mieux que nickel.)

5 août 2006

eros uber alles

Juste un jour à Paris.

Sur la proposition de M. (qui avait-elle même suivi le conseil de M.P), nous nous sommes retrouvés en début d'aprèm à La Villette pour voir l'expo " l'amour comment ça va ? " Bon d'accord, elle n'est ouverte que l'après-midi, qu'à partir du mercredi, et c'est fini le 13 août, mais, si vous en avez l'occasion, allez-y !

L'entrée est rouge comme un sex-shop, là un vigile tout mimi (il a dû être choisi tout exprès pour ça) vous demande d'ouvrir votre sac et l'inspecte vaguement, pendant que surgit un médiateur (c'est écrit sur son badge) tout aussi mimi (idem) qui vous remet le petit guide de l'expo et vous explique qu'il est là pour répondre à toutes vos questions.

Tout se tient en 3 salles, organisées chacune en labyrinthe (c'est normal pour parler d'amour, l'amour c'est le bordel !) avec chevauchement -voulu et souhaité- entre les oeuvres photographiques, les installations plastiques (on a souvent plusieurs choses, sur plusieurs plans, dans son champ visuel) et les documents vidéos -extraits de documentaires ou de fictions-
La première salle est plutôt consacrée au monde du travail, de l'entreprise, avec ses violences ses interférences sur, justement, l'amour ; la deuxième salle elle, traite du/des combat(s) des femmes, et la dernière de l'amour dans ses multiples états (représentation(s), déclaration(s), confusion(s) des genres...)
Tout ça est très riche, eu égard notamment à la multiplicité des documents vidéos (on y a passé plus de trois heures, mais on n'a même pas eu le temps de tout voir, en entier.

Mes coups de coeur ?
* Dans la deuxième salle, la projection en vis à vis, (mais en alternance!) dans cette pièce rouge en rond et pleine de coussins, d'un film d'Agnès Varda  sur les "femmes-objets" et d'un extrait de la Maman et la Putain.
* Dans la troisième salle, l'espace sur "la déclaration" (télescopage entre Pacotille un court-métrage très drôle d'Eric Jameux, la (trop ?) longue déclaration d'amour des Ailes du désir, une performance sonore de Ghérasim Lucas, et une déclaration muette et brodée sur fond de boîte à musique -Mireille Loup ? aïe je ne suis plus sûr...-)
* Juste avant la sortie, l'installation vidéo Living Pictures/Je et Nous de Sylvie Blocher pour Campement Urbain, que j'ai regretté de ne pouvoir voir dans son intégralité -on avait des impératifs hélas!- (plus de renseignements ici) qui m'a énormément touché. Sur un très grand écran défilent un par un, en silence, face caméra, des gens, filmés sur un fond vert uni, chacun vêtu (j'allais écrire vécu, mais c'est quasiment ça) d'un t-shirt noir portant une phrase qui est son message. C'est très fort. D'autant plus que c'est muet, et que vous parviennent à ce moment des fragments audio des vidéos environnantes, en des coq-à-l'âne parfois surprenants.
* (Ca, hélas, c'est un moment que vous ne reverrez pas -à moins que...-, dans la troisième salle, à la projection du doc sur les paroles d'ados, quand le médiateur tout mimi du début est venu s'appuyer de l'épaule à la contre la cloison et qu'a surgi le petit vigile tout mimi du début idem pour venir s'appuyer sur son épaule...Juste un petit moment de tendresse volé, comme ça.)

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3 juillet 2006

festival (un)

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(mise en route)

Pour fêter mes cinquante ans (encore ? se dit le lecteur qui commence à se lasser du truc) je m'étais AUSSI offert une place pour les Eurockéennes... (la dernière fois que j'y suis z'allé, c'était pour mes quarante ans, hihi... la prochaine fois ce sera avec mon joli déambulateur et mes couches-confiance...) Deux soirs m'auraient tenté, le samedi et le dimanche, mais la perspective de passer une nuit au camping m'a poussé à faire un choix : le dimanche, pour un programme plutôt alléchant : en têtes d'affiche perso Mogwai (le mur du son écossais) et Sigur Ros (le doudou "baleinier" islandais), avec en complément de programme Dominique A (pourquoi pas, hein, malgré que ses disques me fassent un peu ronchonner), Archive (qui change de style comme de chemise), et last but not least Muse (que tous les djeunz ont l'air d'aimer mais dont ce que je connais ne me branche pas plus que ça...) pour ne pas mourir idiot.


Résultat ?
Une excellente surprise : Dominique A (comme "apéritif" musical, spectacle d'arrivée ce fut vraiment excellent)
Une confirmation : Mogwai (époustouflant! comment de si petits bonshommes peuvent-ils faire autant de bruit ? j'étais sourd en sortant) : quelqu'un en parle très bien ...
Une déception : Sigur Ros (mauvaise prise de son, prestation pas vraiment faite pour un énorme public en extérieur..)
Une confirmation de déception : Muse (arghhh c'est du rock bourrin/fm clicheés &poudre aux yeux je trouve...)
Un regret : ne pas avoir pu en voir davantage du concert d'Archive (mais je tenais absolument à être bien placé pour celui de Sigur Ros)

Je n'avais pas pris d'appareil photo, par crainte qu'on ne me le confisquât à l'entrée (pour la même raison, point de cigarettes qui font rire, ce que je regrettai un chouïa, mais vu la quantité d'uniformes bleus croisés dans la journée, tel que je me connais j'aurais passé la journée, tout rouge, à me cacher de poteau en poteau...) donc pas d'images perso (d'ailleurs j'étais finalement très content de ne pas l'avoir pris, ça m'a évité d'être distrait par le paysage humain environnant, et de passer ma journée le doigt sur le déclencheur et la bave aux lèvres, manquant ainsi d'attention pour les pestacles musicaux...)
(to be continued...)

1 juillet 2006

lieux-dits

PARIS JE T'AIME
film "collectif"

J'avais dit "j'y reviens très vite" et oups! ça fait déjà une semaine. Mais bon j'y reviens quand même, et finalement c'est pas plus mal, de laisser un peu de temps, ça permet de décanter un peu... Si je n'ai pas eu de mal à reconstituer la liste des 18 courts qui composent ce programme (merci allociné.fr !) ce fut une autre paire de manches pour retrouver de quoi chacun d'eux parlait!
Le problème avec ces films, (autrefois dits "à sketches", now called "collectifs"), c'est que, justement, ils sont fabriqués à plusieurs (ici,vraiment beaucoup!) mains, et que donc, il ne s'agit pas d'une vision unique, mais plutôt d'une collection (et l'image du présentoir de cartes postales au générique est à cet égard plutôt bien choisie) d'images, d'instantanés (de clichés ?) sur le thème choisi : ici Paris et l'amour. (Euh, ça en fait deux, de thèmes, non ?)
Bon pour ce qui est de Paris, je dois avouer que tout ça me laisse un peu indifférent, je n'ai pas le goût de la visite, qu'elle soit touristique ou sentimentale : les grands monuments m'inintéressent, l'esprit de quartier me laisse de glace, bref, Paris, en bon provincial, (avec encore de la paille dans mes sabots), je dois dire que je m'en (contre)fous un peu -et oserais-je dire que les réalisateurs aussi ?- Car, à de rares exceptions, je pense que chacun de ces filmounets aurait pu être tourné ailleurs sans que ça y change grand chose, non ?
Cahier des charges (personnel) : Paris pour moi c'est (hmmm it's so cliché!) :
le métro (c'est fait) la tour eiffel (c'est fait) la seine (à peu près fait) pigalle (c'est fait) beaubourg (ah tiens) le marais (c'est fait) les puces de montreuil (ah tiens) st-michel (à peu près fait) le père lachaise (fait). Oui, comme un benêt pragmatique que je suis, m'étais dit "20 arrondissements = 20 films, et hop on y va dans l'ordre : premier arrondissement, deuxième, etc..." Bon, déjà, il y en a deux  -couic !- qui ont sauté au montage (vivement la sortie du dvd, voilà des boni tout trouvés!) et ensuite, "ils" ont un peu tout mélangé, heureusement qu'on a, à chaque fois, le titre et le nom du réal', sinon  tout perdu(s) qu'on serait (oui oui j'exagère, je sais...)
Il y a donc un genre de continuité sinueuse, passant d'un quartier à l'autre et d'une histoire à l'autre (c'eût été drôle que certaines interférassent, que certains personnages récurassent, mais bon, oui oui je sais j'exagère...)

Les préférés ?
Quais de Seine (Gurinder Chadha ) / Le Marais (Gus Van Sant) / Loin du 16ème (Walter Salles) / Bastille (Isabel Coixet) / Quartier des enfants rouges (Olivier Assayas) / Faubourg St Denis (Tom Tykwer)
Les "dommage..." ?
Porte de Choisy (Christopher Doyle) (à mon avis le plus planté du lot) / Tour Eiffel (Sylvain Chomet) / Parc Monceau (Alfonso Cuaron) / Place des Fêtes (Oliver Schmitz)  / Pigalle (Richard La Gravenese) / Quartier de la Madeleine (Vincenzo Natali).

Le fait d'utiliser des acteurs connus à mon avis dessert plutôt le projet (exception faite peut-être de Nathalie Portman dans son Faubourg st Denis) et vampirise le propos. Ni Fanny Ardant & Bob Hoskins, ni Gena Rowlands & Ben Gazzara & Gros Gégé, ni Nick Nolte & Ludivine Sagnier, ni Elijah Wood n'apportent réellement un intérêt supplémentaire à leur histoire, même, ça friserait plutôt des fois grave la complaisance. Je mettrais un peu à part Juliette Binoche & Willem Dafoe, utilisés plutôt intelligemment dans Place des Victoires, et -sur un petit piédestal mais est-ce vraiment objectif ? - les charmants mad dogs Gaspard Ulliel (option "berger des pyrénées en pétard") et Elias Mc Connell (option "teckel à poil ras") qui éclairent Le Marais...

Je ne me souviens plus de quel accueil le film a bénéficié à Cannes, mais les critiques (merci encore allocine.fr) aiment moy-moy (Télérama est content, tandis que Le Monde Les Inrocks et Les Cahiais pincent les lèvres et les narines...), moins que les pestacteurs, en tout cas. (57 critiques "j'adore" contre 5 "je déteste"!)

Alors, quoi, un projet qui sent plus le renflouage de tiroir-caisse ou la vraie (et désintéressée) cinéphilie ?

Pfff peut-être qu'en vieillissant je vire trop bon public, et que je commence à gober n'importe quelle daube avec un sourire béat , et en disant "encore", qui plus est ?

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29 juin 2006

entrée des artistes

FAUTEUILS D'ORCHESTRE
de Danielle Thompson

Je voulais le voir quand il est sorti, et puis....envie, pas envie, quand je me suis décidé il était trop tard, ça passait plus! J'ai profité de la Teuf du Ciléma pour y aller (à 2€, je ne risquais pas grand chose!) ... en sortant, j'avais le sourire!
Et pourtant ce film avait pas mal d'atouts pour me déplaire, et voilà qu'il m'a plu. Je n'aime pas en principe ces histoires de bourgeasses friqué(e)s pleurnichant dans leur loft d'un hectare en se faisant faire les ongles par leur camériste, prenant l'avion pour un oui pour un non, hésitant existentiellement entre le manteau en vison écorché vivant c'est encore plus cher mais c'est mieux et le diamant encore plus gros que le Ritz pour offrir à Bobonne (ou à Bobon). Et du fric, là, y en a. Et pas qu'un peu.
Mais l'héroïne est une petite femme toute simple -elle arrive de Mâcon !- (c'est Cécile de France qui s'y colle) mais avec des dents longues comme ça, débarque à Paris sans un rond en poche et veut faire son trou. Elle se fait engager, au culot, comme serveuse dans un troquet (qui jusque là n'engageait pas de femmes "parce que c'est comme ça...") idéalement situé entre un théâtre, une salle de concert et une salle des ventes.
Et, bingo, vous l'avez deviné, on va suivre trois histoires, plus ou moins emberlificotées, celle du collectionneur d'art qui vend la collection qu'il a amassée pendant toute sa vie (Claude Brasseur), celle de l'actrice de théâtre et de sitcom qui veut se faire engager par un grand réalisateur (Valérie Lemercier) et celle du pianiste virtuose qui ne veut plus jouer dans les salles de concert (Albert Dupontel), auxquelles on pourrait peut-être ajouter, en arrière-plan, une méta-histoire,  celle de la réalisatrice qui voulait tourner un film pluriel sur l'art (Danielle Thompson), toutes histoires tricotées main tricotées coeur où notre héroïne va  jouer -re bingo!- le rôle de trait d'union, de fil rouge (dans une histoire cousue de fil blanc ? ahah c'était facile...) Bien sûr, vous avez deviné, ça finira pluriellement bien...
Non non, je ne bouderai pas mon plaisir : Danielle Thompson (et son co-scénariste de fils Christopher) ont peut-être eu vu large, et ils en ont mis des choses et des choses, des lieux communs et d'autres pas si (le marché de l'art, le statut de l'artiste, l'ambition, les médias, les rapports familiaux, la célébrité, l'amour, la vieillesse, le fric, l'intérêt, la différence d'âge n'en jetez plus la cour est pleine...) mais bon ça tient plutôt la route.
Suzanne Flon, en mamie mi-gâteuse mi gâteau, joue les parenthèses de début et de fin (plutôt les guillemets, d'ailleurs), Cécile de France est mimi exquise juste ce qu'il faut qu'on a envie de la croquer (d'ailleurs on a un peu de mal à croire la ficelle de scénario qui la fait tomber amoureuse ... du co-scénariste, personnage plutôt plat et falot!), Brasseur est très bien, entre père et amer (un plan à la Philadelphia est juste peu-être de trop), Lemercier (plurielle) virevolte, en fait des tonnes, (surtout quand elle surjoue une actrice en train de surjouer),mais c'est comme ça qu'on l'aime, et Dupontel en génie tourmenté est égal à lui-même : grandiose ! (je l'adore, ce gars-là, il m'a quasiment arraché des larmes...)
Avec, dans un rôle de concierge mélomane nostalgique et parigote, celle qui surprend peut-être le plus, ma copine Dani.
Indulgence ? sentimentalisme ? Fête du Cinéma ? nunucherie ? Bref voilà c'est dit et redit,  j'ai bien aimé, voilà.

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24 juin 2006

cor à coeur

CHANGEMENT D'ADRESSE
d'Emmanuel Mouret

Hmmm ça fait du bien de retrouver les salles z'obscures... presque 15 jours sans ciné et j'ai survécu! Donc fait le déplacement jusqu'à Besac in the big chaleur pour voir ce film. Bonne surprise déjà en entrant, la clim était réparée dans la petite salle (ça fait plusieurs années que ça se faisait avec des ventilateurs!)

Le film  commence et finit par un déménagement / emménagement (d'où son titre) : David, un professeur de cor timide, devient, par hasard, colocataire  d'Anne, aussi blonde que bavarde. Il donne des leçons de cor à Julia, brune et silencieuse, dont il tombe éperdument amoureux. Anne, de son côté, est très amoureuse de Gabriel (? je ne suis plus sûr du prénom, mais c'est pas grave, puisqu'on ne le voit jamais), rencontré dans la boutique de photocopies qu'elle tient. David et Anne, au jour le jour, suivent chacun le fil de leur propre histoire amoureuse mais également celle de l'autre. Jusqu'au jour où, en week-end à Deauville, David et Anne rencontrent Julien, dont Anne tombe aussi sec grave amoureuse... Aïe aïe aïe !

Il est donc quasi exclusivement question d'amour (je l'aime, est ce qu'il/elle m'aime ? est-ce que je dois lui dire ? est-ce que je ne vais pas trop vite ? qu'est-ce que j'attends de lui/d'elle ? Comment interpréter les signes ? Et quels signes d'abord ? Et est-ce que je ne me fais pas des illusions ?) ou de ce qu'on croit être de l'amour, et que des fois ça s'appelle de l'amitié, et d'autres de la tendresse, ou de la faiblesse, et que des fois on se trompe, et que des fois on veut pas s'avouer que, et que des fois on cherche bien loin ce qu'on a juste...

(le jeu de l'amour et du hasard ?)

Un film que certains diront très écrit et d'autre très bavard. C'est vrai que les dialogues en constituent l'essentiel, l'ossature, mais quels dialogues ! C'est drôle, c'est spirituel, c'est introspectif (extro aussi, des fois!) et surtout c'est attendrissant parce que c'est juste. On est dans un marivaudage (même s'il n'y a ici ni complot ni machination, ni travestissement, juste les aléas de la "vraie" vie) rohmérien (oui, je sais, ce n'est pas original mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Octave dans Les nuits de la pleine lune, même si -et heureusement d'ailleurs!- Emmanuel Mouret (à la fois devant et derrière la caméra) est à des années-lumière de Fabrice Lucchini.)

Bref, c'est très finement noté et retranscrit (une vraie petite porcelaine de Limoges, fragile et gracieuse) ; j'avoue que je me suis reconnu (je pense que c'est fait pour, hu hu) dans certaines attitudes, certains fragments du discours amoureux, qu'ils soient nunuches, béats, inquiets, fâchés, paradoxaux, illogiques, etc... bref la panoplie complète du petit désordonné amoureux (même s'il est ici strictement hétérosexué, mais ça n'est pas gênant, parce que
a) j'ai l'esprit large
b) l'amour est aveugle, hin hin...)

Bref une chronique assez désinvolte et charmante, parfaite pour ce début d'été surchauffé/footeux...

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