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lieux communs (et autres fadaises)
10 juin 2006

filigrane

CINEMA, ASPIRINE ET VAUTOURS
de Marcelo Gomes

Comme dit la pub, y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis,et donc tadaaam! je viens juste d'en changer, au sujet du cinéma brésilien que je ne portais, jusque là, pas précisément dans mon coeur, (je l'avoue oui oui Glauber Rocha ça m'emmerde m'ennuie un peu...) Je remercie donc ici publiquement mon ami Hervé, qui nous a suggéré le choix de ce film dont j'ignorais jusque là l'existence, et grâce à qui donc j'ai pu vivre une heure et trente sept minutes supplémentaires de plaisir.

Le film, assez métaphoriquement, naît du blanc de l'écran, (ou plutôt des paysages très surexposés du sertao brésilien), blanc où il repartira d'ailleurs in fine. Comme dans une image en développement émergent  petit à petit des détails, qui s'avèreront d'ailleurs être des reflets, faisant surgir du néant le personnage de Johann, un jeune allemand barbu qui sillonne les routes du nordeste brésilien dans son gros camion. Nous sommes en 1942, et Johann vend de l'aspirine (et des illusions, puisqu'il leur projette à chaque fois des petits films publicitaires) aux habitants des villages les plus reculés. Toujours sur la route, il rencontre des gens qui profitent de l'aubaine sur roues qu'il représente pour se faire transporter un peu plus loin (et éventuellement discuter le bout de gras.)

C'est ainsi que Johann va prendre à son bord Ranulfo, un brésilien pur jus, aussi noir de poil que lui est clair, et dont ne sait pas très bien d'où il vient ni très précisément où il va. Mais qu'importe, ils vont faire un bon petit bout de route ensemble, en tchatchant pas mal aussi. Les deux hommes, par les villages, vont faire d'autres rencontres, au rythme plan-plan (indolent ?) des déplacements du gros camion. Une demoiselle en fuite, un serpent à sonnettes, quelques boucs, un homme d'affaires, sa femme astronome, quelques putes... et beaucoup de peones, cabossés, recuits, vivotant sans se plaindre au coeur de ces paysages suffoqués. Les deux acteurs (aussi craquants l'un que l'autre, chacun dans son style) sont vraiment très très attachants, à l'aise dans une gamme d'émotions en demi-teintes (c'est un film sans cri, sans colère, sans hargne, et si tuerie il y a, elle est juste imaginée/jouée par nos deux compères au cours d'une joyeuse biture...) et de rebondissements minuscules (minimalistes ? )

Un camion, des projections de cinéma, un road-movie, deux mecs... On en est peut-être loin mais je n'ai pas pu m'empêcher d'évoquer une version brésilienne (et compactée) d' AU FIL DU TEMPS, de Wim Wenders, autre film qui m'avait fort impressionné en son temps (1974) et que je chéris toujours, tiens encore une histoire d'amitié virile.                                              J'ai toujours aimé les histoires d'amitié virile (Tss tss qu'allez-vous penser là, je les aime justement parce qu'il est uniquement question d'amitié, que les choses sont claires, qu'il n'y a aucune ambiguité, aucune anguille sous aucune roche, on est des hommes des vrais non mais sans blague même si rien ne m'empêchera jamais d'y rajouter un sous-texte homoérotique (en dentelle rose ?), mais bon ça ne regarde que moi, hein ?)

Tel quel, c'est parfait. Rien à redire. C'est comme l'aspirine du titre : un produit tout simple, basique,  mais  efficace. J'ai savouré ça paisiblement, joyeusement, (et sans fermer l'oeil une seconde, c'est dire!) en me disant que, oui oui, j'aurais bien aimé me trouver dans ce camion-là, avec ces deux zigotos...

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Oui, Barbara, quelle connerie la guerre...

7 juin 2006

mal en pis

ISOLATION
de Billy O'Brien

"Dans l'étable, personne ne peut vous entendre crier..."
(pour paraphraser un précurseur fameux...)


Ce film-là, je ne sais pas pourquoi, mais, depuis que j'en ai entendu parler dans les compte-rendus du festival de Gerardmer, j'avais très envie de le voir. Suite à des modifications involontaires de mon emploi du temps, j'ai eu le plaisir de m'y rendre dès la première séance, à 13h50. Résultat : en sortant de la salle, je ne regardais plus du tout les vaches de la même façon. (Oui, j'ai la chance d'habiter un département très rural...)

Donc, c'est l"histoire d'un fermier. Côté réalisme, on a les pieds en plein dedans dès le début : la pancarte rouillée, la gouillasse qui colle aux bottes... ne manque que l'odeur! Après des préliminaires promptement (et hyper efficacement) expédiés (non seulement sont fixés le lieu : la ferme ; le temps : plutôt la nuit ; les personnages : cinq* et pas un de plus -le fermier, la vétérinaire, le scientifique, plus un jeunet et une jeunette fuyant on ne sait trop quoi dans leur caravane pourrie- mais on sait aussi que ce fermier a des problèmes de fric, et qu'il a -contre pépettes- accepté une expérience plus ou moins zarbi sur ses vaches) voilà qu'on rentre aussi sec dans le vif du sujet, si je puis dire, puisque la blondinette vétérinaire a la surprise de se faire la mordre la main à l'intérieur de la vache qu'elle venait poupouner. Gnap!, première morsure d'une longue série. Quelques instants plus tard, on a droit a une scène d'accouchement (bovin) plutôt anthologique... (et re gnap!) et c'est parti!


Je ne vais pas tout vous raconter, même s'il n'y a pas vraiment de "surprise" ; ici on a affaire, comme dans  d'autres films à une créature aussi méchante qu'affamée, qui n'a un but : boulotter son prochain -gnap gnap !- , opposée à un groupe de personnages qui la cherchent pour l'éliminer (avec la petite variante que celui qui est mordu a perdu, puisqu'il devient à son tour source de contamination) mais dont le nombre va inexorablement décroître jusqu'à la fin. Seulement on n'est pas sur une planète lointaine, ni dans un laboratoire top secret, encore moins dans un vaisseau spatial, non non on est dans la réalité, plutôt déprimante d'ailleurs, d'une petite exploitation agricole irlandaise qui bat un peu de l'aile (ou plutôt du pis), et c'est bien ce qui fait tout l'intérêt de la chose...

Et le réalisateur semble y être plutôt dans son élément, les pieds dans ce réalisme boueux et hivernal, tant les lieux sont exploités avec intelligence, et successivement, pour nous fiche à chaque fois encore un peu plus les jetons. C'est sombre, humide, ça clapote, ça fait des drôles de bruits, y a des choses qui se cachent dans les coins... Bref, le contrat est honoré les doigts dans le nez (même si ça retombe un peu dans la seconde partie...).
D'autant plus que les moyens financiers modestes de Billy O'Brien ne lui permettaient ni une débauche d'effets spéciaux ouah tu meurs tellement c'est chiadé ni une distribution top glamour (quoiqu'il en soit, tous les acteurs s'en sortent plus qu'honorablement, et j'avoue, mais vous étonnera-ce, que j'ai un faible pour ce fermier à gros sourcils dont le visage porte toute la fatigue et toute la tristesse du monde...)

18480088_1_ (John Lynch)

* Oups désolé il y en a un 6ème, un gros flic mais qui ne fait que passer....

3 juin 2006

qu'il vienne

KLIMT
de Raul Ruiz

Bon, j'y suis allé parce que j'aime bien Klimt, et qu'on (= l'association de cinéphiles dont je suis membre) le projetait cette semaine, et qu'il n'y avait rien d'autre que j'aurais pu être susceptible de voir, et donc, vogue la galère...
Ruiz, à priori, je me méfie un peu. J'ai vu trop tôt mon premier de lui, Les trois couronnes du matelot, par exemple, sans y comprendre goutte, et ça m'avait plutôt énervé. Cet homme-là a une filmographie longue comme quelques jours sans pain, et j'en ai vu juste un par ci par là. Sans être jamais tout à fait satisfait, y a toujours un petit quelque chose qui coince. Trop cérébral pour être honnête ?
J'avais plutôt bien aimé Le territoire, Le temps retrouvé, la comédie de l'innocence, Trois vies et une seule mort, mais il s'agit à chaque fois, à mon sens de constructions intellectuelles plutôt que d'objets filmiques. Des vues de l'esprit, si l'on peut dire.
A chaque fois je me suis dit en sortant ouh lala c'est beaucoup trop intelligent pour moi, et j'ai couru prendre un aspro microfiné (vous vous souvenez du temps où ce n'était pas encore effervescent ?) pour me refroidir le neurone.
Et là, encore une fois, pile-poil pareil.

Klimt est un film qui tourne en rond.
Pas péjorativement, non, au sens strict. Qui parcourt des cercles consécutifs et/ou concentriques, avec des points de tangence qui permettent de passer indifféremment de l'un à l'autre. Il est question de Vienne, de Paris, de tableaux et de modèles, de flocons de neige, de feuilles d'or, de mort, de Schiele et de Méliès, de dames à voilette et capeline, de squelettes composites, de nudité, de microscope, de siphyllis, de pâtisserie, d'expositions, tout ça tournant follement au tour d'un centre immobile, absolu,  nommé Gustav Klimt, les yeux fermés sur son lit de mort. On passe d'un instant à l'autre, d'un lieu à un autre, rayons, arcs-de-cercle, sans  relations forcément logiques ; on s'éloigne, on y revient, on en repart, on ne saisit pas tout, peu s'en faut, bien au contraire, on ne sait plus trop où l'on est, mais ce n'est pas si désagréable.
Je n'ai pas cherché à comprendre, d'autant que je connais très peu la vie de Gustl (comme l'appelllent gentiment ses copines).
J'ai voulu jouer le jeu, je me suis laissé porter par le flot des images, parfois glissant comme sur le miroir des lacs profonds et calmes, parfois me disant tiens on est déjà passé par là, parfois soupirant bon quand est-ce qu'on arrive, et parfois (faut être fidèle à sa légende) laissant mes lourdes paupières retomber  implacablement sur mes yeux alanguis... oui oui j'ai juste dormichouné, mais vraiment un rien, je l'avoue)
Au final un bel objet, assez plaisant à l'oeil, avec un Malkovich définitivement impeccable (c'est plus fort que moi, je l'aime cet homme-là....) serti dans cet écrin baroque et paradoxal. (Oserais-je abscons ? ) Un peu longuet, peut-être, et finalement trop se mordant la queue (quoi de plus normal pour une histoire qui tourne en rond, hein ?) et presque s'autophagocytant.

Mais ne serait-ce que pour deux scènes : celle de l'entartage et celle de la pluie  d'or, (mineures peut-être au sein de l'édifice) je ne regrette pas le prix de mon billet. (Oui oui, je suis bon public, je sais...)

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1 juin 2006

mini mini

(attention ça raconte les fins!)

SHANGHAÏ DREAMS :
Un papa chinois veut que sa fille se consacre aux études plutôt qu'aux garçons. Elle n'est pas sûre d'être d'accord. La jeune fille se fait violer, le violeur va se faire exécuter. A la fin, tout le monde déménage et on entend trois coups de fusil.

C.R.A.Z.Y
Un papa québecois ne veut pas que son fils soit gay. Il chante tout le temps du aznavour mais jamais Comme ils disent. Le fils ne sait pas non plus s'il vaut mieux coucher avec une cousine ou avec son frère aîné qui ressemble à jésus, mais en plus tatoué. Jésus meurt. A la fin, le père et le fils mangent des patates.

LE SOLEIL
Un empereur Japonais qui a perdu la guerre et ne peut pas ouvrir une porte tout seul s'intéresse à la biologie sous-marine et fume un gros cigare en tête-à-tête avec un général américain. il a des gants et un haut-de-forme. Les photographes lui disent qu'il ressemble à Charlot. A la fin, ses enfants l'attendent au salon.

DE PARTICULIER A PARTICULIER
Un jeune couple s'amuse plus que ses enfants. Belle-maman leur achète des verres. Ils ne vont pas à Venise mais ils ont quand même les photos de vacances. ils veulent acheter un appart' mais non finalement. Lui a peur des terroristes et elle de je ne sais plus quoi. A la fin, il la retrouve dans un Kibboutz.

X MEN III
Des mutants gentils se battent contre des mutants méchants. Chacun a un superpouvoir super, il y en a même un dont le pouvoir est d'annihilier les pouvoirs des autres. Le patron des gentils meurt. Wolverine a les boules. Ils se battent encore, on ne comprend pas trop pourquoi. A la fin, une main au-dessus d'un jeu d'échec veut dire qu'il ya aura un X MEN IV.

28 mai 2006

la cérémonie

C'est pareil tous les ans : il y a un dimanche soir où je me vautre sur le ca'pé aux alentours de 19h30 pour mater la cérémonie-que-je-ne-raterais-pour-rien-au-monde, (et si je ne PEUX PAS être là, je me l'enregistre !) je veux dire bien sûr la Cérémonie de clôture du Festival de Cannes.
Je suis le Festival d'un peu loin, en gros juste la lecture quotidienne de libé et c'est à peu près tout, mais là, il faut pas que je rate la fin. J'aime bien le glamour les pingouins les jolies robes les lumières les prix en papier avec un ruban rouge autour, les bisous de félicitations, les sourires triomphants, les discours de remerciement bafouillés et ceux visiblement préparés super à l'avance, les photographes qui interpellent les stars pour la photo, les standing ovations, bref la totale!

Pour cette année, ça donne ça:

Palme d'Or : LE VENT SE LEVE (Ken Loach)
Grand prix du Jury : FLANDRES (Bruno Dumont)
Prix du Jury : RED ROAD (Andrea Arnold)
Caméra d'Or : A FOST SAU N-A  FOST (Corneliu Porumboiu) (orthographe non garantie)
Prix du scénario : VOLVER (Pedro Almodovar)
Prix de la Mise en scène : BABEL (Alejandro Gonzales Iñarritu)
Prix d'interprétaion masculine : les acteurs d'INDIGENES de Rachid Bouchareb
Prix d'interprétation féminine : les actrices de VOLVER de Pedro Almodovar

A priori, ça semble plutôt pas mal...
Z'ont l'air de dire que le film de Loach était un outsider complet à cette place (la rumeur chuchotait VOLVER, MARIE-ANTOINETTE, BABEL....)
Comme d'hab, je ne connais rien ni du Prix du Jury (un premier film) ni de la Caméra D'or (qui, par définition, récompense un premier film, et que d'habitude ça me plaît plutôt : l'en dernier, c'était LA TERRE ABANDONNEE ex-aequo avec MOI TOI ET TOUS LES AUTRES, deux films que j'ai beaucoup aimé cette année!) et donc j'irai voir quand ça sortira.
Bien entendu j'ai versé ma larme quand les actrices de VOLVER sont montées sur scène, idem pour les acteurs d'INDIGENES. (C'est plutôt une bonne idée, d'ailleurs,Un Prix d'Interprétation collectif, personne n'en avait eu l'idée auparavant ??? ) Les filles ont été très bien, les garçons aussi, et il a -quand même- fallu que Jamel nous fasse son numéro un peu pénible (enfin je trouve)
Et j'ai été aussi ému que Bruno Dumont semble lui aussi ému (je me réserve jusqu'à la vision du film ... j'ai encore des frissons en repensant à L'HUMANITE qui m'avait tellement mis très très mal à l'aise...)

Et j'aime bien à la fin quand tout le monde vient s'empiler sur le bord de la scène, lauréats, membres du jury, récompenseurs, récompensés et récompensants tous ensemble.
Tous ensemble tous ensemble...
(On peut bien rêver, non ?)

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27 mai 2006

macarons

MARIE-ANTOINETTE
de Sofia Coppola

Au début, c'est vrai, je n'avais pas trop envie... : film "en costumes" / tournage médiatique / effet d'annonce / présentation cannoise... Et puis qu'est-ce qui m'a décidé ? Lorsque j'ai entendu à la radio que le film, lors de sa première et matinale projection cannoise avait reçu un accueil glacial... Ah ah! Contre tout ce qui est pour, et pour tout ce qui est contre, j'ai fait mienne cette devise de je-ne-sais-plus-qui, et donc si la critique était unanimement méchante, ça sentait la cabale, la conspiration, l'entente illicite de Ceux-Qui-Critiquoient (pour faire plus "historique"), j'ai donc décidé que j'allais faire mon chevalier Bayard, et voler illico au secours de la gente dame sur le blanc destrier de ce blog.
Clataclop clataclop.

Résultat (des courses) ? Ben, tout faux. Enfin, je veux dire, les vilains critiques ont tout faux. Ce film mérite tout sauf un accueil glacial. Un applaudissement des deux mains, un jeté d'éventail avec cris ad hoc, une canonnade virile et enthousiaste, une haie d'honneur de marquis et marquises poudrées, un galop festif  en escarpins et perruque d'époque, bref un sortage de grosse artillerie enthousiaste. Pendant les deux heures et quelques que dure la chose, je me suis ré-ga-lé! Je me dépêche donc vite vite de rédiger ce post à chaud avant de lire quoi que ce soit d'autre dessus, et de voir de quel côté penchouille la balance critique écrite...

J'avoue que les reconstitutions historiques à priori me barbent un peu. Ca me fait souvent penser (smiley aux joues roses de honte) au clips de Mylène Farmer. Mais bon il y a en général des belles robes, des chapeaux rigolos, des calèches (ou autres draisiennes, en tout cas moyens de locomotion obsolètes) des décors impressionnants de réalisme, (je scrute avec attention pour dénicher dans le champ un fil électrique ou une trace de montre qui auraient échappé à l'oeil de lynx de la script), des épées qu'on tire de leur fourreau, des hauts-de-chausses, des méchants avec du poison dans leurs bagues, des jardins à la française admirables, etc... mais en général les faits narrés, et la fin surtout, on les connaît à l'avance, alors le plaisir est un peu gâché...

Sofia Coppola l'a joué très fin sur le coup. On a, sur l'écran, peu ou prou ce à quoi on s'attendait question costumes et décors (Kirsten Dunst porte dans le film encore plus de robes ébouriffantes que Maggie Cheung dans In the mood for love) mais tout ça est cuisiné à la petite sauce perso de la réalisatrice. Aigre-doux. L'histoire (avec un grand et un petit h) est celle donc de la Reine en question, et on suit le parcours de cette gamine diaphane depuis la Cour d'Autriche à celle de France, où elle atterrit dans un premier temps un peu comme un investissement, un bien mobilier, en tout cas comme une valise diplomatique de luxe, pendant quelques années (ne me demandez pas combien, je suis nullos en chronologie!) jusqu'à un peu avant sa décapitation.
C'est une adolescente aussi frêle que blonde (et le choix de Kirsten Dunst est un coup de génie : autant elle m'avait semblé nunuche falote et -oui je l'avoue- inconsistante dans Spiderman, autant là elle touche à la grâce et frôle le sublime du bout de son éventail, ah cette pâleur translucide, ce rose aux joues quasi-enfantin, ces moues divines et cette gorge d'albâtre...) qui est parachutée dans un milieu clos, superficiel et hypocrite, (celui de la noblesse et de Versailles) et va devoir apprendre à y vivre.

On se dit "oh la la finalement, c'est chiant contraignant d'être reine..." L'étiquette, les courtisans, les jalousies et les rivalités, les mateurs, les fâcheux, les convenances, l'emploi du temps millimétré, tout ça pèse. Marie-Antoinette met donc des belles robes, se fait choucrouter grave les perruques, s'envoie des kilos de macarons et autant de litres de champagne, fait la teuf chaque soir, au casino ou bal masqué incognito, bref elle s'amuse comme une petite folle. Elle n'a que ça à faire. Et il faut bien qu'elle se change les idées, pour oublier que chaque soir le royaume entier retient son souffle, l'oreille collée au royal baldaquin, en attendant que son Dauphin d'époux veuille bien se décider à planter sa Royale Graine, alors que,  pauvrette, elle n'a droit au mieux qu'à un malheureux et chaste bisou, ou un "pas ce soir chérie j'ai la migraine j'ai chassé comme un fou toute la journée."

Bref, pendant que son Louis dort, elle, elle se morfond. D'autant que tout le monde la rend responsable de la situation, depuis sa maman, qui l'abreuve de lettres autrichiennement amères, jusqu'à l'ensemble de la Cour qui la taxe de frigidité, et de non-stimulation de son Epoux, alors que son Loulou s'intéresse davantage au manuel du parfait serrurier qu'au mode d'emploi détaillé de son Royal Plantoir. Jason Schwartzman (que je n'avoue ne pas connaître, mais que je trouve très bien sur le coup) est tout à fait mimi en Louis XVI. Pas très beau, mais touchant, un peu rond, attendrissant dans sa fragilité. Comme son épouse, c'est encore un gamin, timide, maladroit, qui visiblement préfère tirer des coups avec ses potes chasseurs plutôt qu'en la galante compagnie de son Epouse, et qui aura besoin des conseils conjugaux éclairés du propre frère de Marie-Antoinette, venu tout exprès d'Autriche, pour se motiver et parvenir à tremper son Royal Biscuit.

Bref tous ces gens-là n'ont grosso modo qu'à se laisser vivre, entre fêtes, chasses et banquets (et ils n'ont même pas le souci de faire le ménage le lendemain matin!) Et la caméra de Sofia Coppola les accompagne avec un plaisir non dissimulé. C'est léger, virevoltant, frivole, roublard même, mais on est définitivement séduit. D'autant plus que la dame a choisi la tactique du contre-pied pour la bande-son qui accompagne le film: On a du Rameau, bien sûr, évidemment, mais aussi (et plus souvent) des musiques plus... actuelles et donc par la-même furieusement anachroniques : Aphex Twin, New order, Cure, The Strokes, pour emballer le tout en faisant s'entrechoquer les strates temporelles (ah ce sublime bal...) et ça fonctionne super!

Et lorsque finalement la caméra va prendre encore un peu de recul pour enfin nous laisser voir  ce dont on n'a même pas soupçonné l'existence pendant une grande partie du film, puis qu'on n'a commencé par entendre qu'en bruit de fond avant que de le voir : le peuple ; le discours va, tout aussi naturellement se dépouiller un peu de sa frivolité clinquante, mais tout en gardant sa joliesse, au fur et à mesure que la situation se détériore, pour gagner en gravité, mais sans que la note soit forcée. (la réalisatrice attend vraiment le dernier moment pour nous montrer les révolutionnaires, qui n'apparaîtront que comme une masse confuse, braillarde, en colère, face à laquelle Marie-Antoinette n'aura d'autre ressource que de sortir sur son balcon et de les saluer d'une révérence aussi profonde que théâtrale.
Et aussi silencieuse qu'impuissante (Comment dit-on en autrichien E finita la comedia ?)

La fin de l'histoire, oui, on la connaît, et heureusement on ne la verra pas dans le film.  La dernière partie du film est exemplaire de retenue. Les ultimes scènes, entre les deux époux enfin "rapprochés", sont touchantes parce qu'épurées, apaisées, et surtout d'une grande dignité. Elégance ultime qui paraphe à la perfection ce portrait d'une femme-enfant, sans doute  trop vite obligée de grandir.
Après les oripeaux de l'adolescence, la provoc, les excès, la chandelle par les deux bouts c'est le temps d'un habit plus sage, de nuits plus calmes, des souvenirs et des regrets aussi...
L'exactitude historique ? On s'en tamponne, allez, là n'est pas le problème! Vive la jeunesse, vive l'insouciance, vive l'insolence!

...Vous reprendrez bien un  petit macaron ???

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23 mai 2006

secret défense

THE SECRET LIFE OF WORDS
d'Isabel Coixet

Je ne vois pas comment je pourrais commencer autrement que par : "J'ai beaucoup aimé mais..."
Troisième film de la dame, je n'ai pas vu les deux premiers, et je m'y rendais donc  à priori avec un enthousiasme modéré. Comme dit la pub, Y a que les imbéciles qui changent pas d'avis, et me voilà donc contraint de changer mon jugement d'épaule. Ca commence dès le générique, joliet, avec un double travail sur les graphismes (un poil chichiteux) et les mots eux-mêmes (je ne me suis pas aperçu tout de suite qu'il y avait à côté de chaque nom propre cité un autre mot, un nom commun, qui venait s'y accoller)... faudrait peut-être que je le revoie, hein ?


Une demoiselle blonde sourde et mutique (Sarah Polley) travaille dans une usine. Elle a l'air très malheureuse-mais-digne. On lui conseille de prendre des vacances (comme dit le patron "Je n'ai rien à vous reprocher, je suis content de vous, mais les autres se plaignent ; prenez donc des vacances !"). Elle en profite pour aller, non pas à Cocapacabana boire des tequila sunrise, mais sur une plate-forme de forage pour s'occuper d'un homme (ce grand machin de Tim Robbins)  blessé pendant un incendie (qu'on a vu au prégénérique) et atteint de surcroit de cécité temporaire. Elle va s'en occuper avec dévouement. Ils souffrent tous deux à cause de quelque chose, ils ont tous deux vécu un trauma, qu'ils finiront par se raconter mutuellement, après un patient (et touchant) jeu du chat (aveugle) et de la souris (quasiment muette)... et plus rien après ne sera désormais comme avant.

Le film se divise en trois parties : avant (l'usine and co) pendant (la plate-forme) et après (re l'usine and co). C'est incontestablement la partie centrale la mieux réussie, la plus dense, la plus riche, les deux autres n'étant somme toute que des parenthèses, exposition et conclusion. Le début nous présente Hannah à travers sa solitude et ses bizarreries : elle coupe son appareil auditif,  elle ne se nourrit que de poulet de riz et de pommes, elle stocke des dizaines de pains de savon qu'lle jette après s'être lavée avec une seule fois, etc... Elle parle très peu, semble confinée au dedans d'elle-même. Blessée. Attention, elle souffre, elle a souffert ! semble surligner le scénariste.

Tout se met en place dès son arrivée sur la plate-forme. La caméra semble tout de suite plus dans son élément, posée au milieu de ce microcosme, et ne va pas se priver de nous en faire profiter. Le lieu, d'abord, genre de porte-avions, en plus cubique et rouillé, avec ses coursives, ses cabines, ses ponts et son bastingage, comme un énorme oiseau métallique accroupi au milieu de la flotte et de nulle part ; ses occupants ensuite, une poignée d'hommes (hmm le fantasme de la promiscuité masculine en milieu clos...) plus ou moins archétypaux (le boss, le cuistot, les machinos, le scientifique...) que la réalisatrice prend plaisir à présenter et à mettre en place, par petites touches intimistes / poétiques / esthétiques, comme une toile de fond agréable, un papier-cadeau enveloppant le huis-clos stérilisé dans l'infirmerie entre le Grand Truc et la Petite Chose. Même si on peut regretter justement que ce background soit parfois traité un peu désinvoltement...

C'est sûr, Miss Coixet sait filmer. Composition, cadrage, éclairage, couleur, c'est nickel. Bon c'est vrai, l'eau c'est photogénique, les différents plans de la plate-forme idem, et quand elle a la bonne idée d'y rajouter des inserts comme une oie qui court, un cuisinier barbu (bon là il s'agit je l'avoue d'une esthétique strictement personnelle...),c'est plutôt plaisant à l'oeil. 
Alors d'où me vient cette sensation de ... flottement ? Peut-être dans la résolution -un chouïa pataude mais c'est rien de le dire- du secret de l'héroïne. Plaf! on se doutait bien qu'il y avait quelque chose d'épouvantable caché derrière sa douleur silencieuse, mais la chose  elle-même, et surtout la façon de nous la faire ainsi découvrir, narrée par la demoiselle, n'apporte rien, voire même plombe carrément la fiction. C'est dur d'en parler sans en parler tout en en parlant, mais je ne peux tout de même pas vous mettre tous les points sur tous les i!.

On dirait qu'elle a voulu en faire trop. C'est dommage.

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21 mai 2006

femmes femmes

VOLVER
de Pedro Almodovar

Il ya deux cinéastes dont je n'accepte pas de voir les films en vf : Woody Allen (à cause de l'insupportable voix nasillarde qu'ils lui avaient collé au début pour les doublages) et Pedro Almodovar, parce que c'est en español, tout simplement. et que j'aime entendre parler español.
Hier j'avais donc mon rendez-vous annuel avec l'ami Pedro (mai = Cannes = nouvel Almodovar). Je dois avouer que les deux derniers ne m'avaient pas vraiment convaincu (La mauvaise éducation était beaucoup trop -et inutilement- embrouillé au niveau de la narration et Parle avec elle ne m'avait pas semblé justifier l'engouement critique et public qu'il avait suscité -en plus je m'étais amusé à n'en faire qu'une lecture crypto-pédé entre les deux interprètes mâles-). Mon film de lui préféré c'est La fleur de mon secret, mais bon des goûts et des couleurs, hein...

Tout ça pour dire que je suis sorti de Volver avec le sourire. C'est un bon Almodovar. Avec une scène d'ouverture qui décoiffe. L'anecdote est en même temps simplissime et effroyablement compliquée (genre télénovela, familles (dé)composées, secrets du passé, incendie meurtrier, fantôme...) mais surtout, pourrait-on dire, particulièrement sage (pas de pédé, pas de transexuel, pas de cocaïne, pas de travelo... bon on a quand même un chouïa de téléréalité, un cancer, un ou deux petits pétards, mais c'est juste pour détendre, comme dit un des personnages) Que des femmes donc, ou quasiment. Qui passent le premier quart d'heure à se bécoter (jamais vu autant de bisous en si peu de temps!) Avec bien entendu comme problématique centrale (mais je ne vous apprendrai rien) la figure de la mère.
L'oeuvre de la maturité, écrira-t-on bientôt ?
Rassurez-vous, ce n'est pas encore Le Dialogue des Carmélites, hein...

Il y a une franchise almodovar, comme il ya une franchise allen. Dès le générique , (noir et blanc et jazzy chez l'un, graphique et coloré chez l'autre), on est tout de suite comme chez soi, le réalisateur vous tend les pantoufles, on s'y installe... Volver a ce charme rassurant (consensuel ?) On est en terrain de connaissance, au milieu d'une galerie des glaces où ne seraient représentées quasiment que des figures féminines (les hommes du film sont tous de passage, figures fuyantes, apparus disparus, partis ou sur le point de) . Mères, filles, épouses, tantes, soeurs, toutes elles vibrent, cherchent, bougent, pleurent, dans une sorte de ballet plutôt sombre -mais jamais morbide- en tout cas beaucoup plus serein que ce qu'on a déjà pu voir chez Almo par le passé.

Moins excessif, certes, mais toujours avec ces traits d'humour (ces saillies ?) qui font mouche à intervalles réguliers (des phrases comme "Ca sent le pet" lorsqu'une fille reconnaît olfactivement sa mère, on ne les trouvera certes pas chez Bergman) mais surtout, il y a là-dedans un argument de taille (et de charme) : Penélope Cruz. Ouahhh!!! Penélope choucroutée déstructurée sublime. Penélope l'oeil charbonneux, le popotin assassin, la larme photogénique et la poitrine accueillante... (j'avoue avoir presque été pris d'un affreux doute, en la regardant : et si j'étais un hétérosexuel refoulé ?) Bien entendu, inutile de préciser que tout le reste de la distribution est aux petits oignons. Un grand bonheur que de revoir Carmen Maura (ah... Femmes au bord de la crise de nerfs est mon autre almodovar préféré!), et un regret : l'absence de Marisa Paredes (mais comme disait ma copine Dominique Qu'est-ce qu'elle aurait pu jouer, hein, l'arrière-grand-mère ? Quand je vous dis que les femmes sont cruelles....)

Bref, tout ça est très agréable.

Le petit problème avec les films d'Almodovar, c'est que ce ne sont pas des films de garde (comme on dit d'un vin de garde). Ils sont, non pas délétères (comme je l'avais écrit -mal à propos- à propos d'un autre film, et qu'après avoir vérifié dans le dictionnaire suite à la remarque d'un lecteur, je me suis aperçu que le sens en était "dangereux" (ex : un gaz délétère) et non pas "qui  a tendance à disparaître rapidement, à s'évaporer avec facilité" comme je le croyais), mais donc plutôt évanescents (c'est ce mot qui se rapprocherait le plus de ce que je veux dire...mais si vous avez une meilleure proposition...) D'une année sur l'autre, il ne m'en reste hélas pratiquement plus rien. Pourtant c'est bien foutu, bien filmé, bien photographié...
Juste pour le plaisir ???

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15 mai 2006

expresso

FRERES D'EXIL
d'Yilmaz Arslan

Tout faux. Au début du film, (oui oui je peux faire plusieurs choses en même temps : regarder un film et penser à ce que je pourrais  écrire dessus) je me disais que j'allais commencer ce billet (ouah fastoche) par un truc du style "Comme le café turc, blabla fort et noir blabla à boire avec précaution, etc... avec peut-être un jeu de mots sur fort comme un turc et basta..."
Sauf que le film est moins turc que kurde.
(Et je ne m'y connais pas assez en café pour m'étendre sur le café kurde...)

Un jeune kurde, Azad,  part en Allemagne rejoindre son frère grâce à l'argent que celui-ci a envoyé à la famille. Or il s'avère que ledit frère en question est un sacré salopard de proxénète veule, violent, cynique, beurk quoi. Azad (celui-là même, donc, le jeune frère) rame, dort en foyer, (où il fait la connaissance d'Ibo, un autre (très jeune) kurde) exerce au black dans les toilettes son métier de barbier pour quelques clopinettes, bref tente de survivre pour le mieux. Manque de bol, il va croiser le chemin de deux frérots turcs un peu agités du bocal, et le drame de chez drame va pouvoir se mettre en branle...

C'est noir, très noir, très très noir. (Trop ?) Opaque pourrait-on dire, presque. La narration est nerveuse, heurtée, pleine d'ellipses (ce qui ne la rend que plus efficace), excessive (dans son propos plus que dans sa forme). Un pitbull hargneux, un méchant éviscéré, un gamin violé, des tripes dévidées, voire même bouffées toutes cru par le susdit pitbull, quelques tabassages en règle, une oreille tranchée, un autre méchant égorgé, bref ça charcle et ça gicle un peu à tout va.

Les méchants frangins sont très affreux, ils ont des lunettes noires des cranes rasés tribaux et des flingues gros comme des paquebots (qu'ils rangent négligemment dans leur pantalon à l'arrière et qui font un beau bruit de flingue quand ils tirent avec). En plus ils fument dans le métro et ne supportent pas qu'on les appelle "mon frère"... Et font le désespoir de leurs parents.

Mi-docu, mi-polar, mi-film à thèse (mais mais ça fait déjà plus de trois moitiés...) FRERES D'EXIL, en l'état, pourrait souffrir de la comparaison avec d'autre oeuvres similaires (HEAD ON de Fatih Akin, par exemple) plus... (solides ? abouties ??) mais, tel quel, emporte globalement le morceau (de bidoche) par l'honnêteté du regard.
On lui pardonnera ses maladresses et ses excès un peu gore en arguant que s'il a raflé le Léopard d'Argent à Locarno 2005, si le réalisateur a dédié son film à Pasolini (excusez du peu!) il doit certainement y avoir de bonnes raisons.
Beaucoup de colère, trop de rage, un peu d'amour (heureusement) : comme la vie, hélas ?

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8 mai 2006

à toute vitesse

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Je les ai vus mais je n'ai pas eu/pris le temps d'en parler:

SILENT HILL
de Christophe Gans
Je ne connaissais pas le jeu vidéo, j'y suis allé juste sur le visuel de l'affiche (qu'on ne voit jamais dans le film d'ailleurs). Le décor de la ville est superbe (le reste plutôt laid), l'ambiance flippante, les effets spéciaux bluffants, hélas,  l'histoire est bancale, les acteurs moy/moy, les dialogues ineptes et le doublage  vraiment effrayant.

KEKEXILI (LA PATROUILLE SAUVAGE)
de Chuan Lu
Une curiosité joliment dépaysante, entre documentaire et fiction, course-poursuite aussi passionnée que passionnante entre braconniers tueurs d'antilopes du Tibet et brigade de volontaires (sans moyens) à leur recherche, dans des paysages grandioses, (qui valent à eux seuls le déplacement) avec un dolby hyper-réaliste (et des scènes de dépeçage idem).

INSIDE MAN
de Spike Lee
Une histoire de hold-up plutôt bien ficelée, avec un Clive Owen craquant, une Jodie Foster bitchy et un Denzel Washington nickel. Trame temporelle embrouillée juste ce qu'il faut. Plutôt réjouissant pour un thriller ricain, mais peut-être décevant en tant que film de Spike Lee. Presqu'impersonnel ? (On pourrait être dans un Soderbergh...)

LE FATALISTE
de Joao Botelho
Adaptation portugaise et actualisée (et léchée) de Jacques le Fataliste de Diderot, avec plusieurs récits qui s'enchevêtrent, (des aubergistes, des marquis, une femme qui se venge...) dont je ne dirai pas plus parce que j'y ai un peu dormi (j'ai honte, mais ce n'était pas la faute du film). Je rapprocherais ça de La Lettre, de Manoel de Oliveira. Belle affiche jaune et rouge.

TRUMAN CAPOTE
de Bennett Miller
Le film est à l'image de son personnage-titre (extraordinaire composition /performance de Philip Seymour Hoffman) : brillant, mondain, retors, virtuose, manipulateur, et, en fin de compte, ambigu. Un exercice de style vraiment très impressionnant, qui sait exacerber jusqu'à l'extrême la curiosité du spectateur. (montrera ? montrera pas ?) Je n'ai jamais lu De sang-froid, mais je n'ai toujours pas envie de le lire...

V POUR VENDETTA
de James Mc Teigue
A mi-chemin entre 1984 pour le fond (petit clin d'oeil, John Hurt qui en fut autrefois le "héros" compose ici un tyran very bigbrotherien) et Le fantôme de l'Opéra pour la composition de justicier vengeur masqué du personnage principal. Nathalie Portman avec la boule à zèd y est plus que mimi, et le final fireworks & lutte finale permet d'envisager le 2. Agréable

OSS 117 LE CAIRE NID D'ESPIONS
de Michel Hazanavicius
L'unanimité des critiques m'avait surpris et fait hésiter (heureusement Serge K. des Inrocks a su faire son Serge K. et je serais pour une fois hélas presque d'accord avec lui). Comme les transparences utilisées : un peu vieillot, des fois agaçant, parodique, toujours, très drôle par moments, bon enfant souvent, et, au final, plutôt évanescent.

EL AURA
de Fabian Bielinskiy
Un polar argentin plutôt fascinant par son ampleur, son rythme, son décor (la forêt) et son héros, un taxidermiste épileptique. Aux antipodes du précédent (et très speed) Neuf Reines du même réalisateur. (Ce qu'on appelle se mettre au vert ? ) Toute la (construction de la) première partie du film est impeccable. La deuxième moitié (le hold-up and co) est un peu plus convenue. Dommage...

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