poulailler 20
(la culture...)
"Cela aura tout d’un non-événement pour qui scrute les derniers rebondissements désespérément contraires de la situation épidémique en France, entre variants de plus en plus exotiques et plateau en pente ascendante, mais le rendez-vous donné par le gouvernement ce mercredi aux lieux de culture pour réexaminer leurs perspectives de réouverture ne donnera rien. Et ce ne sera une surprise pour personne, sauf à fixer désespérément le calendrier et cette fameuse date du 20 janvier au point d’occulter que l’ensemble du pays a basculé six jours plus tôt dans un régime plus sévère encore de couvre-feu, sans perspective proche d’en voir le bout.
En lieu et place de la revoyure annoncée, le ministère de la Culture émet donc tous les signaux de ne plus voir grand-chose, sinon s’étirer les longues semaines, peut-être des mois, à maintenir le secteur sous oxygénation artificielle d’aides financières plus ou moins ajustées. Auprès des professionnels les plus pragmatiques, la fin mars est désormais souvent désignée comme l’échéance optimiste d’une remise à feu générale, et seulement sous réserve que celle-ci puisse être sereinement préparée, sur deux ou trois semaines a minima. Le déploiement au petit trot de l’opération vaccination n’y changera rien, puisqu’est donnée comme tout à fait exclue l’hypothèse d’introduire un «pass» vaccinal en guise de sésame pour tel ou tel type d’établissement.
Appelées de ses vœux par Roselyne Bachelot voilà une semaine, histoire peut-être d’occuper l’espace, les expérimentations de nouveaux protocoles d'accueil du public, plus flexibles, modulables en fonction des caprices des courbes sanitaires, demeurent au point mort et dans l’attente d’un signal de fumée de la rue de Valois, si l’on en croit plusieurs collectivités s’étant portées candidates, telle la Nouvelle-Aquitaine – sans forcément sonder les acteurs culturels locaux, d’ailleurs. Pendant ce temps, les rares pays voisins ayant maintenu musées, salles de spectacles et cinémas ouverts jusqu’au cœur de l’hiver, notamment l’Espagne et le Portugal, se trouvent ces jours-ci submergés par de nouvelles poussées covidées – sans qu’il faille forcément voir là une cause et ses effets – et ne peuvent dès lors plus tenir lieu de contre-exemples éclairés du caractère vital de l’inessentiel. Merci de nous indiquer la fontaine de cyanure la plus proche. Bref, non seulement le marasme prend racine, mais la seule inflexion qui puisse s’envisager à courte échéance prendrait la forme d’un durcissement.
D’ici là, la stase du haut plateau a comme figé un état sinon une vision des choses culturelles en la France de Macron, instauré lors de la première phase du déconfinement automnal, et qui n’était sans doute pas pensé pour durer mais dont les nombreux paradoxes et dissymétries n’apparaissent pas moins riches en effets de sens confondants. Outre l’insolent privilège d’accueillir leurs fidèles octroyé aux lieux de cultes quand ceux de culture gardent porte close, il y a par exemple matière à s’interroger sur l’ouverture des galeries d’art à la différence des musées, les plus menues et donc propices à la cohue (en regard des imposants volumes de Beaubourg ou Orsay), comme les plus vastes, dont la surface excède amplement celle de bien des centres d’art. Et puisqu’il ne paraît guère convaincant que la logique à l’œuvre soit sanitaire ou architecturale, quelle est-elle sinon bêtement marchande ?
Si les galeries, comme les librairies, ont pu rouvrir, c’est au nom du libre négoce de biens tarifés qui s’y exerce comme en tous ces commerces qu’il était urgent de rouvrir à la foule à l’heure des achats de Noël. L’expérience esthétique la plus démocratique peut bien attendre dès lors que le business continue. Et, comme nous le soufflait un ami peintre il y a quelques jours, le Louvre devrait en déduire ce qu’il lui reste à faire pour convaincre ce gouvernement de la nécessité de sa réouverture : il suffit d'apposer à la Joconde une étiquette qui en afficherait le prix." (Libé)
*
le point sur les festivals (de cinéma) :
* MY FRENCH FILM FESTIVAL : (du 15 janvier au 15 février) en ligne chez nous comme dans beaucoup de pays, sauf que j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi, malgré l'intitulé et la sélection, le fait d'être en France n'autorise à voir aucun des longs-métrages au programme ("pour des raisons de droits d'exploitation ce film n'est pas disponible à la location dans votre pays"), juste les courts, et c'est un peu rageant... Tous les autres y ont droit sauf nous c'est vraiment trop inzuste
*FESTIVAL TELERAMUCHE : l'édition 2021 (prévue du 27 janvier au 2 février) est purement et simplement annulée, et passe directos à la trappe. Zou!
* FICÂÂÂÂÂ (initialement prévu du 26 janvier au 2 février) : idem! (rendez-vous en 2022!)
* FESTIVAL DE GERARDMER : du 27 au 31 janvier : 5 films réservés (j'ai peur d'avoir peur)
* FESTIVAL DE CLERMONT-FERRAND : du 29 janvier au 6 février : Pass acheté (je vais essayer d'en voir le plus possible)
ps : c'est la première fois de ma vie (et sûrement -j'espère- la dernière!) que je pourrai, comme ça, assister à deux festivals (Gérardmer et Clermont) en même temps
mercredi 27 : GERARDMER
jeudi 28 : GERARDMER
vendredi 29 : GERARDMER & CLERMONT-FERRAND
samedi 30 : GERARDMER & CLERMONT-FERRAND
dimanche 31 : GERARDMER & CLERMONT-FERRAND
Lundi 1er : CLERMONT-FERRAND
mardi 2 : CLERMONT-FERRAND
mercredi 3 :CLERMONT-FERRAND
jeudi 4 : CLERMONT-FERRAND
vendredi 5 : CLERMONT-FERRAND
samedi 6 : CLERMONT-FERRAND
... ça va être un peu cho vendredi 29 samedi 30 et dimanche 31!
*