entregent (familles et jeunes gens)
(3 dvd reçus en avant-prem')
LA VISITA
de Mauricio Lopez Fernandez
(Outplay)
sortie le 11 mai 2016
Encore merci à Outplay qui nous envoie ses films régulièrement. Celui-ci j'avais commencé un peu à le regarder, et je m'étais rendu compte que ça risquait d'être une histoire de filles plutôt que de garçons, vu le démarrage (et je suis un vieux sectaire, oui oui, je préfère quand il s'agit d'histoires de garçons...) J'avais vu juste les premières minutes, puis j'étais allé un peu plus loin en avance rapide, et mes craintes s'étaient confirmées. Il était tard j'ai pensé "j'irai demain...". A Hervé qui me demandait le lendemain si je l'avais regardé j'avais répondu que "je préférais les histoires de garçons", et il m'avait dit un "mais justement..." qui m'avait suffisamment intrigué pour que je m'y remette.
Et que je réalise quel imbécile j'avais été au préalable.
Le film est excellent. Et c'est un premier film. Le réalisateur utilise le canevas du "film de funérailles" (le mari d'une domestique est mort, les funérailles ont lieu dans la maison où travaille et vit cette femme, mais avec la famille de ses patrons) en y interpolant une variation de Théorème (la visite du titre est celle d'Elena, annoncée comme la fille de la domestique, mais dont on apprendra assez vite qu'elle se prénomme en réalité Felipe) plus un autre fil narratif - qui serait presque un regard- qui concerne le jeune fils de la maison (un magnifique personnage d'enfant) qui, allez savoir pourquoi, m'a rappelé comme par écho(s) le sublime Cria Cuervos de Carlos Saura.
Un beau film lent et grave, avec un magnifique travail de cadrage, bâti sur des silences, des regards en coin, des effleurements. Des frémissements.
LE LENDEMAIN
de Magnus Van Horn
(Nour Films)
sortie le 1er juin 2016
Reçu après, mais vu avant le précédent (oui oui c'est une histoire de garçon(s) mais pas l'ombre ici du bout de la queue d'une gaudriole). Un adolescent qui a tué (on n'en saura pas davantage, on ne pourra que supputer) sort de prison et revient vivre avec son père et son jeune frère. il choisit de retourner dans le même établissement pour y poursuivre sa scolarité. mais le retour est difficile, les relations tendues (avec son père, avec le voisinage, avec les autres ados), et les choses ne vont pas aller en s'arrangeant.
Une histoire dont le thème se rapproche aussi bien du Boy A de John Crowley (dont il pourrait être l'opposé) que de la série Rectify (dont il faudra que je dise un jour tout le bien que j'en pense).
Encore un très beau film, aussi glacé que glaçant. Une belle opacité de l'ado personnage principal, une cinématographie rigoureuse (autant que vigoureuse) qui pourrait parfois évoquer un Michael Haneke en (un peu) moins méchant, tout est fait pour nous tenir en haleine (en alerte) dans un certain état de tension, jusqu'à la fin du film. Impressionnant.
BADEN BADEN
de Rachel Lang
(Jour2Fête)
sortie le 4 mai 2016
Celui-ci m'a été transmis par Zabetta. Une chronique franco-belge douce-amère (mais strasbourgeoise et estivale). Une demoiselle (Salomé Richard) employée sur un tournage à l'étranger oublie de rendre sa Porsche de location à la fin du tournage et revient à Strasbourg, où elle retrouve sa grand-mère (Claude Gensac), son meilleur ami (Swann Arlaud), un peu sa mère aussi (Zabou Breitman)... Du beau monde, hein, et elle fait même la rencontre d'Hamar (Driss Ramdi, le suspect innocenté du beau Je ne suis pas un salaud d'Emmanuel Finkiel). La demoiselle est vraiment mimi, le film est agréable, se modèle un peu à l'image de l'été caniculaire qu'il figure, et qui le pousse à l'indolence. Mais se repose un peu sur ses lauriers, justement, de sympathie. Il manque un petit quelque chose dans la narration pour le rendre un peu plus pêchu, un peu plus passionnant... Sympathique, oui mais. (Un petit mais, hein). Et on y voit des oeuvres de Clément Cogitore.