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lieux communs (et autres fadaises)
19 août 2008

message personnel pour claude w.

(si par hasard elle passe par là)

Ca y est!
Je l'ai lu!
Non seulement cette fois-ci j'avais pensé à le prendre pour le lire dans le train, mais j'ai aussi réussi à le trouver avant de partir.

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Des trois nouvelles, c'est celle du milieu que j'ai préférée (L'homme qui abandonna son nom). L'écriture en est vraiment extraordinaire, et c'est peut-être aussi la moins connotée Wild wild west. il y avait plein de passages que j'avais envie de recopier (c'est bon signe en général!). Bref j'ai trouvé ça aussi beau que du John Cheever.
Je pourrai donc te le rendre la tête haute et le sourire jusqu'aux oreilles...

1 juin 2008

un mot pour dire "livre dans lequel on trouve des mots qui résument en seul mot des choses compliquées"

TINGO
de Adam Jacot de Boinod

Je suis tombé dessus tout à fait par hasard (je flânais au rayon "dictionnaires", oui, j'aime les dictionnaires), je l'ai feuilleté, et ça m'a tout de suite emballé : l'auteur a étudié de nombreuses langues étrangères, et a ramené, pour chacune d'entre elles, un florilège lexical, où à chaque fois, un mot unique sert à traduire quelque chose qui, dans notre langue, prendrait énormément plus de mots :
ulaia (hawaïen) : vivre en ermite en raison d'une grande déception
lutmensch (yiddish) : un rêveur dépourvu de sens pratique et qui ne possède aucune activité ou source de revenus précis
samir (persan) : une personne qui parle la nuit, au clair de lune
... et ainsi de suite. En plus, c'est un 10/18 mais relié "en dur" et jacquetté. Et même, vendu avec deux très jolis marque-pages. Il ne quitte plus mon sac. Un peu comme un musée de mots personnel portatif et ludique.

tingo

9 mai 2008

barbe de deux jours

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Ca faisait un moment que je voulais en parler... A présent que j'ai terminé les deux recueils de nouvelles, je peux vous dire tout tout tout le bien que je pense du monsieur et de ce qu'il écrit (il me reste encore un recueil de textes, "Orphelins", mais que je ne vais pas lire tout de suite car il s'agit d'une autre veine...) J'ai, je l'avoue (et je le répète) un penchant coupable pour les écrivains de nouvelles, américains de surcroit, et surtout avec des tronches pas rasées de trappeur du Montana ou assimilé. D'Ambrosio est tout cela (même si son patronyme évoquerait tout autre chose). On sait juste de lui qu'il a été charpentier, avant, et ses nouvelles, justement, évoquent ce patient travail du bois, cette solidité de l'ensemble, cette robustesse, avec en même temps ce goût de la beauté, ce poli, ce raffinement dans les finitions. Et cette façon de ne jamais finir pif paf bien carré et rassurant, ni virtuose coup de théâtre. Juste ouvert, open, grand air, respirant, à vous de voir...
Les thèmes évoquent une Amérique moyenne, avec des gens moyens, des problèmes moyens, le plus souvent histoires de couples, de familles, comme chez Carver, mais ici l'écriture n'a pas cette sècheresse minimaliste de l'ami Raymond, ce côté autant droit au but que brut de décoffrage. Elle a cette richesse, cette élégance, cette poésie (j'ose le mot), ce moëlleux, qui vous fera revenir en arrière pour relire une phrase ou un passage, ou avoir soudain juste les larmes aux yeux, comme ça, tellement c'est juste, tellement soudain ça retentit.
Dans le premier recueil, "Le Cap" (que j'ai lu en deuxième) m'est ainsi restée tout particulièrement la nouvelle Nostalgie, avant-dernière du recueil, récit en deux parties (Octobre et Décembre) de la désagrégation d'un couple, où il est d'abord question d'un homme en train de pêcher, puis du même homme en train de se promener la nuit avec deux pommes de terre dans ses poches... De la même façon, dans Le musée des poissons morts, celle nommée Drummond et fils, où il est question de machines à écrire et des rapports entre un père et son fils schizophrène. Beau à faire fondre les pierres...

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15 décembre 2007

entre les deux

Acheté en même temps

- ça:

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- et ça :

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(l'un sans l'autre, c'était beaucoup moins intéressant, non ?)

15 octobre 2007

book addict

(attention, Malou et Dominique, vous êtes priées de ne pas lire cet article jusqu'au bout, sous peine de dévoilement prématuré de cadeau que je vous destine...)

Arghhh! Je n'ai pas pu me retenir! Il aura suffi que Dominique glisse badinement dans la conversation "tu sais que la Foire aux livres est commencée..." pour qu'aussitôt je bave commence à me demander quand est-ce que je pouvais y aller le plus rapidement tôt vite immédiatement. J'ai quand même tenu deux jours! J'y ai passé mon dimanche après-midi (il faisait pourtant très soleil), et même si j'ai au début qu'il y avait beaucoup moins de choses (en fait c'était juste beaucoup moins bien rangé) j'ai quand mêmeramené quelques trucs :
- JE ME SOUVIENS ENCORE MIEUX DE JE ME SOUVIENS de Roland Brasseur (ça c'est pour la collection de "livres qui commencent par je"...)
- MA VIE de Glen Baxter (ah zut je l'avais déjà, pourtant je pensais que c'était l'édition en anglais... tant pis!)
- QUAND NOUS ETIONS LOUPS de Jon Billman (des nouvelles viriles, par un pote, ou tout du moins un apparenté à Brady Udall et Elwood Reid)
- LES MERVEILLES DU MONDE Volume 1 1953-1954 (ça c'est pour la collection d'albums d'images de chocolat)
sans oublier
(attention, Dominique et Malou, si vous dépassez cette limite, c'est à vos risques et périls, je vous aurai prévenues...)

- 400 RECETTES POUR 100 CONVIVES de Ginette Mathiot (Je l'avais déjà vu l'année dernière, puis reposé, puis regretté, et je n'avais plus jamais plus réussi à remettre la main dessus)
- MANGEZ BAROQUE ET RESTEZ MINCE de Philippe Beaussant (ah la Crème Catalane de Jordi Savall...)

Raisonnable,
non ?

24 avril 2007

garde à vous

C'est tout petit : 30 pages.
Ca ne coûte pas grand chose : 3€.
Ca se lit très vite : 10 minutes (?)
Ca fait froid dans le dos...

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Lisez-le...

7 février 2007

pavé

MICROFICTIONS
de Régis Jauffret

Mmmhhh... Après l'effort, le réconfort. Suis donc allé en ville cet après-midi, à la librairie plus précisément où j'ai ma carte de fidélité, carte qui -ô bonheur- était remplie et me donnait donc droit à un avoir de 15€ et des brouettes... J'ai acheté le bouquin que je convoitais, celui cité en titre.
C'est la première fois que j'achète un si gros bouquin à la neureufeu (plus de 1000 pages!) Finalement le rapport densité/prix est plutôt extrêmement favorable.

J'aime bien Régis Jauffret, découvert avec Promenade (quand il était encore publié chez Verticales), livre qui m'avait valu quelques volées de bois vert de la part de mes amis lorsque je l'avais mis en circulation dans notre Cleube du Livre cette année-là, et que j'avais alors qualifié de dispositif fictionnel. J'aimais ces centaines d'histoires au conditionnel, qui finissaient quasiment toutes mal... J'avais alors à l'époque acheté d'autres volumes du même, qui m'avaient valu quelques déconvenues (Clémence Picot, Histoire d'amour,...)mais aussi de grands (quel est le contraire de déconvenues ? convenues ?) bonheurs, notamment Jeux de Plage et Fragments de la vie des gens. Je pense que Jauffret est plus efficace sur de toutes petites distances.
J'avais pris à la lecture de ce dernier autant de plaisir que j'avais pris à lire L'observateur (est-ce le bon titre ?) de Thomas Bernhard. Des textes courts, une méchanceté sans faille, une hargne sans répit. L'humanité, chez Jauffret, est représentée sans masques, sans maquillage, sans concessions. A cru et sans pitié.
Et c'est d'autant plus efficace quand il s'agit, comme ici, de petites histoires d'environ une page et demie, sèches comme des coups de rasoir. L'écriture fonctionne à l'interne, en vase clos, dans chacune de ces historiettes bêtes et/ou méchantes. Jauffret n'a plus à s'embarrasser du liant narratif qu'il utilisait pour insérer chacun de ces fragments dans l'édifice narratif plus vaste du roman.
Il a jeté le ciment, il ne garde que les moëllons, et c'est comme ça qu'il me plaît. Brut. Je pense qu'il est beaucoup plus fort comme ça, juste des faits, sans fioritures, rangés par ordre alphabétique, sèchement, comme sans états d'âme.
Je vais le mettre près de mon lit pour l'avoir comme livre de chevet.

18 janvier 2007

immobilier

J'aime les écrivains pédés.
Et j'ai un gros faible pour Stephen Mc Cauley. J'ai lu ses quatre bouquins précédents, et là, j'ai été suffisamment patient (ou radin) pour attendre de trouver le dernier en prix réduit sur le ouaibe. C'est chose faite, et le voilà quasiment terminé. Il s'appelle Sexe et dépendances en french (Alternatives to sex en v.o).
J'aime lire ce mec par ce qu'il est juste sur le fil : ni furieusement sexe hardos backroom et foutre à donf ni poses pâmées chochottes et eau-de-rosesques. Juste normal, la vie quoi.
Ici, le narrateur est agent immobilier, il fait donc son boulot : faire visiter des appart' et des maisons et les vendre. Rassurez-vous, ça n'est pas le plus important. Il rencontre des clients potentiels et divers, mais surtout il a une vie sentimentale/sexuelle assez compliquée (où tout pédé moyen devrait plus ou moins facilement se reconnaître), entre envie de fidélité, fascination des rencontres furtives, résolutions perpétuelles demain je suis chaste, besoin compulsif de sexe et recherche perpétuelle de... de quoi au fait ? William, le narrateur, n'en est plus très sûr, au bout du compte.
Ce qui importe, ce n'est pas l'anecdote, c'est l'écriture. Celle de Mc Cauley me plait énormément, c'est fin, c'est drôle, c'est vachard, c'est bitchy, il a le sens des formules virtuoses, des phrases qui font mouche (comme on dit), bref, il y a des passages entiers que j'ai envie de recopier...
Peut-être pas impérissable, mais vraiment de quoi passer un moment de-li-cious!

30 août 2006

les copains d'abord

Un p'tit bonheur aujourd'hui, quand je suis passé à la librairie, suite à une démangeaison subite de ma carte Fissa (je voulais savoir si Le script de Rick Moody était arrivé, et si Le blog de Frantico était toujours disponible ; résultat des courses oui et oui, mais je n'ai pris aucun des deux), quand j'ai vu la (petite) pile de volumes à couverture blanche et illustrée, et surtout à la tranche vieux rose (cette maison d'édition -Gaïa- imprime ses livres sur un papier à la couleur très reconnaissable) : Le nouveau volume (le neuvième!) des racontars arctiques, de Jorn Riel, intitulé La circulaire et autres racontars.

Si vous connaissez déjà les racontars, inutile d'en dire plus, vous comprendrez la joie -que dis-je, l'allégresse, l'enthousiasme, l'exaltation !- ressentie alors (d'autant plus que le bouquin n'était censé sortir que le 1er septembre : et hop! deux jours de gagnés!) Si vous ne connaissez pas cette série de bouquins (les 6 ou 7 premiers ont tous été réédités en 10/18), alors je vous envie. Parce que vous allez me faire le plaisir de faire leur connaissance (le premier volume s'intitule La vierge froide et autres racontars) et croyez-moi, vous ne serez pas déçu(s)!

La série des racontars, ce sont des nouvelles, écrites par l'auteur au cours d'un (et suite au même) séjour qu'il fit dans une station météo dans le grand nord( Arrivé "juste pour voir", il y est resté tout de même seize ans!)  Nouvelles qui mettent en scène  un groupe de chasseurs/trappeurs, vivant dans ces contrées inhospitalières (et groënlandaises) un quotidien plutôt rude, entre les températures extrêmes, le manque de soleil, la distance qui les sépare les uns des autres (ils vivent, généralement par deux, dans des "stations" relativement éloignées, qui ne sont accessibles qu'en traîneau), le manque de femmes, les pétages de plombs chroniques, les ours affamés, etc...

Comme me disait un ami à qui j'avais prêté les premiers volumes "ça fait un peu penser au petit Nicolas..." ; Ca n'est pas faux du tout :Lasselile, Mads Madsen, Le Comte, Fjordur, (je ne vais pas tous vous les nommer...) sont comme une version adulte de Nicolas, Agnan, Eudes, et cie, chacun défini par son caractère, ses particularités physiques, ses manies spécifiques, ses défauts, ses hobbies. Jorn Riel nous raconte tout ça au fil d'histoires plutôt brèves (chaque racontar, se lit relativement vite : le plus dur, c'est de ne pas tout se goinfrer d'un coup, d'arriver à se maîtriser, de savoir faire durer le plaisir...) d'une veine, dirons-nous ethno-comique (Jorn Riel écrit aussi des romans -qui m'intéressent moins- beaucoup plus sérieux), et tour à tour (ou simultanément) tendre, poétique, touchante, émouvante, énervante, inquiétante... (voir pour la liste des titres), tant ces hommes, si leur quotidien est ailleurs et plutôt autrement (quoique, finalement, c'est tout de même le cycle vital je bosse /je mange /j'occupe mes loisirs /je rigole avec les potes /je dors, même s'il est question, pour le dépaysement, d'ours blancs, de viande de boeuf musqué séché, de pièges à renards, de traîneaux, etc...) nous ressemblent tellement qu'on rêverait parfois d'être là-bas, vraiment, avec eux, pour de vrai.

Allez, je vais juste lire la première, et je m'arrête... Promis, juré!

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27 août 2006

après la guerre

Je viens de lire coup sur coup Laissées-pour-compte et Berg et Beck, tous deux de Robert Bober (dont j'avais lu il ya quelques années le très beau Quoi de neuf sur la guerre ? -sur les recommandations de mon amie Emma, alors jurée du Livre Inter- dont Michel Deville tira il n'y a pas si longtemps le non moins beau Un monde presque paisible (il me semble que le film n'avait pas reçu des critiques très enthousiastes, et donc il est de mon devoir de le défendre. Signé  le ZDFMA* Non finalement je viens de vérifier sur allociné, pas trop trop quand même mais bon...)

Dans Laissées-pour-compte, histoire de trois vestes racontées par elles-mêmes, (voui voui!) on est dès le début en terrain de connaissance(s), puisqu'on retrouve l'atelier de couture cher aux mémoires des lecteurs de Quoi de neuf sur la guerre ? Il est question de couture, de chansons (beaucoup), de théâtre, et bien entendu de la guerre et de ses suites. Comme toujours chez Bober, de la pudeur, de l'émotion, de la tendresse, (entre les cicatrices de la mémoire et les pansements de l'espoir), servies par une écriture simple et belle, serties dans un récit parfois un peu lâche (comme on parlerait d'un vêtement) aux entournures, qui finalement pourrait presque laisser le lecteur sur sa faim... J'ai beaucoup apprécié que l'auteur n'hésite pas à évoquer L'atelier, de Jean-Claude Grunberg, superbe pièce de théâtre, à qui son premier roman ne pouvait pas ne pas faire penser. Un clin d'oeil amical, un genre de rendons à César... ?

Berg et Beck , lui, sort de ce fameux  atelier (quoique...) pour nous parler de l'amitié de deux enfants juifs, dont l'un est déporté en 1942 et ne réapparaîtra pas. Son camarade, qui a pu se cacher avec sa famille pour échapper aux rafles antisémites, revient quelques années plus tard sur les lieux de leur enfance, et entreprend de lui écrire des lettres où il raconte, se raconte, lettres  auxquelles il n'attend pas de réponse, mais comme il l'écrit : "de toute façon, il faut que je continue de t'écrire et ce n'est pas parce que tu ne répondras pas que l'histoire va devoir se passer de toi.Gardons nous notre amitié."  Il est question d'étoiles jaunes, de Tom Sawyer, de coureurs cyclistes fameux (et de plusieurs Tours de France), de musiciens de jazz, d'accordéon, dans cet univers un peu chancelant de  l'après-guerre, où il faut se remettre à vivre, univers touchant dont sont désormais familiers les lecteurs de Robert B.

Joseph Berg et Henri Beck, l'histoire d'une amitié brisée par la guerre et la mort, nous dit encore une fois l'importance des souvenirs partagés et du devoir de mémoire, où Joseph, le survivant, devenu   éducateur d'enfants "en difficulté", est encore une fois confronté à la violence et aux trausmatismes qu'elle inflige, toujours en tentant de préserver le  souvenir de cet ami perdu. J'ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux (les premières pages du livre, la "lettre blanche", les chaussures dans la vitrine...), comme toujours chez Robert Bober, tant ses récits à chaque fois me touchent durablement par leur justesse, leur pudeur, leur simplicité apparente, sous-tendue toujours par cette volonté de dire les choses, de témoigner, de garder des traces, car, comme disait un des personnages de Quoi de neuf sur la guerre ? "Sinon, qui s'en souviendra ?"

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(*ZDFMA : Zorro Des Films Mal-Aimés)

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