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lieux communs (et autres fadaises)
27 mars 2020

CCCC11

(on a un peu tendance à se perdre un peu dans les jours, hein...)

*

je lis

Cocovirus : l'aéroport parisien d'Orly sera temporairement fermé à compter du 31 mars, annonce la direction
... et tout de suite dans ma tête ça chante

"Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
La pluie les a soudés,
Semble-t-il, l'un à l'autre
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
Et je les sais qui parlent
Il doit lui dire «Je t'aime!»
Elle doit lui dire «Je t'aime!»
Je crois qu'ils sont en train
De ne rien se promettre
Ces deux-là sont trop maigres
Pour être malhonnêtes

Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu'eux deux
Et brusquement, il pleure
Il pleure à gros bouillons
Tout entourés qu'ils sont
D'adipeux en sueur
Et de bouffeurs d'espoir
Qui les montrent du nez
Mais ces deux déchirés
Superbes de chagrin
Abandonnent aux chiens
L'exploit de les juger

La vie ne fait pas de cadeau
Et nom de Dieu c'est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud!"
(Jacques Brel)
(c'est Emma qui me l'avait fait découvrir, et rien qu'en relisant les paroles, j'ai eu les larmes aux yeux...)
*
rythme de croisière (j'ai l'esprit traversé de métaphores maritimes, dieu sait pourtant si je n'ai pas vraiment le pied marin (même si je n'ai jamais eu le mal de mer) : l'arche de noé l'autre jour, et maintenant la croisière, oui c'est là que nous sommes, tous embarqués sur le même bateau (pour une croisière dont ne connaît ni la destination ni la durée). Tous ensemble, mais chacun dans sa cabine, avec interdiction d'en sortir sous peine de mort d'amende de 135€, mais des fois on entr'ouvre la porte et on penche la tête et on jette un coup d'oeil sur la coursive déserte Coucou y a quelqu'un ?

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(c'est exactement l'image que j'avais en tête...)

Croisière donc, trajet au long cours, et cabines individuelles, où chacun(e) est plus ou moins bien loti(e), comme dans la vraie vie, comme dans les vraies croisières, tout pareil.

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(non-respect de la distance règlementaire 1)

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(non-respect de la distance règlementaire 2)

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(la distance règlementaire)

*

et pour continuer de filer la métaphore maritime : écrit ce matin sur un petit papier en prenant mon petit-déj'
"tenir le bon bout / Tiens bon la barre et tiens bon le vent hisse et ho..."

*

appels :

entrants : Emma, Christine, Catherine P., 2 appels masqués (tiens, ça recommence ?)
sortants : le cabinet de mon médecin, Emma, Catherine P., Dominique

*

J-37 ?

26 mars 2020

CCCC10

début de la deuz' semaine

(le monsieur interviewé à la téloche sur le b.a.ba du confinement dans un sous-marin insistait sur le fait de la nécessité d'un emploi du temps rigoureux ("on ne fait pas n'importe quoi n'importe quand") et d'une spécificité assignée à chacun des espaces...)

*

suite à la remarque de Pépin, je me suis occupé un certain temps ce matin à chercher encore des images de perroquet chez Hergé... Bon an mal an, j'ai des provisions jusqu'au 24.04 ... pas mal non ? avec des recadrages, des traductions, des variations, des un peu hors-sujet mais pas tant que ça finalement... et je réalise que je trouve le Capitaine Haddock très sexy... peut-être que je finirai avec lui... (pour illustrer cette CCCC, je voulais dire, bien sûr)

*

on démarre la deuxième semaine, on monte d'un cran (et les contraintes et l'espoir). Dehors aujourd'hui  il a fait très beau (mais encore, je le perçois quand j'ouvre la fenêtre, très froid), et j'ai vu, par la fenêtre, que ma proprio m'avait sorti un fauteuil de jardin... j'irai bientôt. ("eh bien, j'irai demain..." comme disait la soeur d'Antigone)

*

ohohoh (pour rebondir sur le sujet)  je l'apprends à l'instant, aujourd'hui (mercredi 25) est la journée mondiale de la procrastination... et ça m'a fait penser à ce tote bag qu'Emma m'a offert, il y a quelques temps déjà (à Coulevon) en me disant "je ne pouvais pas ne pas te l'offrir..."

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*

retrouvé un semblant de normalité (le "comme avant") et donc  en début d'après-midi rejoint Marie via internet sur scrabble pro (deux parties, avec la voix de l'autre au bout du fil, c'était presque comme les fois  (le lundi le mardi le jeudi) où on jouait chez moi (dans la cuisine...) rdv vendredi!

*

et, histoire de continuer à se projeter dans l'avenir, Catherine m'apprend que Bertrand Belin sera le parrain du prochain Festival Jacques Brel à Vesoul... bonne nouvelle!

*

sans rapport avec ce qui précède : "Etre philosophe n'empêche pas d'être con..." (Babeth)

* appels

entrants : Emma / Brigitte (ma soeur) / la dame de l'hôpital qui me prévient que mon rdv chez le (joli) dermato (barbu) du 14 avril est reporté / Dominique
sortants : mon médecin traitant (qui ne consulte pas le mercredi après 11h) / Brigitte / Marie / Catherine P. (répondeur)

*

un regain d'énergie

*

26

J-38 ?

25 mars 2020

CCCC9

Quarante jours (et quarante nuits...) bon sang mais c'est bien sûr! L'Arche de Noé! (enfin, le temps du Déluge, mais bien aussi celui que le petit père Noé a passé enfermé sur son bateau! ) Et après il s'est arrêté de pleuvoir et il est descendu de son fichu bateau... Nous avons encore de beaux jours devant nous! Naviguons...

*

(tiens trouvé ça  ici je me dis que ça pourrait en intéresser certains (j'ai pensé à Pépin) : le journal (sonore) de 'finement (comme dirait Philou, j'ai désormais du mal à utiliser le vrai mot) de Wadji Mouawad (Théâtre de la Colline)

*

par la fenêtre j'ai salué ma proprio, en bas dans la cour en train de tailler la haie contre le mur dont les branches désormais hautes bougent et au moindre coup de vent, la nuit, font fonctionneur le détecteur de présence, qui passe alors la nuit à s'allumer et s'éteindre comme un petit fou, (et la fenêtre de ma chambre est juste en face), elle m'a -très gentiment, proposé de me sortir un fauteuil dans la cour pour que je puisse venir y prendre un peu l'air (et le soleil), et, surtout, m'a proposé l'accés à son (magnifique) jardin, quand je le souhaitais, il suffisait que je lui envoie un sms pour la prévenir pour qu'elle ouvre la porte... cette gentillesse me touche beaucoup

*

Dom m'envoie ça en me prévenant que c'est "un peu limite et qu'elle a quand même bien rigolé" ... je confirme ! (j'adore...) Ca vient de ce blog

*

les grandes découvertes : pour moi qui suis plutôt un inactif (ENaP au test de personnalité de Mr Luc à l'EN en 1974), je découvre que quand on fait, eh bien on pense moins. L'action toute simple, banale, quotidienne (prendre une douche, changer les draps, laver le sol, trier les chaussettes, etc.) permet , (me) permet en tout cas de débrancher provisoirement le cerveau, et donc de l'empêcher ainsi, provisoirement de gémir, de conjecturer, de se lamenter, de radoter, de pleurnicher, et, par exemple de ne plus faire attention à ma respiration. (le reste du temps, si j'y suis trop attentif, je flippe en guettant si je vais m'asphyxier ou pas, ce qui est totalement idiot et irraisonné je le sais, mais voilà parfois ça me panique) donc je vais faire, faire tout ce que je peux faire, ce que je n'ai pas eu le temps de faire, pas eu envie de faire (parfois même pas eu l'idée de faire : par exemple j'ai lavé mon fer à repasser, qui en avait bien besoin, et qui brille désormais à nouveau de mille feux...)
Faisons, faisons, faisons...

*

ré-installé scrabble pro, et retrouvé mon profil et mes scores de 2014! Mais je ne veux plus jouer que contre l'ordi ou avec des amis  (on va s'organiser pour jouer avec Marie, et peut-être Catherine P. aussi)

*

appels :

entrants : Anne-Marie, mon aide-ménagère (qui devait se faire opérer aujourd'hui, mais dont l'opération est reportée, Les Soria, Catherine
sortants : Catherine P., Marie, Pascal et Malou (bon anniversaire Pascalou) Dominique

*

UN PERROQUET FAIT CROIRE QUE LE BATEAU COULE

 J-38 ?

 

24 mars 2020

CCCC8

bon, là, c'est vrai, je l'avoue, ça rigole moins...

*

"Bébé qui pleure, bébé qui rit
comptant les heures vides de son lit,
ca passera..."
(Alain Chamfort)
*
phrase du jour : "Je m'en lave les mains..."
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(on n'a pas forcément tous les jours envie de parler hein)

*

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J-39 ?

23 mars 2020

CCCC7


mon ami Philou est un observateur, je serais plutôt juste un chroniqueur

*

deux jours avec la boîte aux lettres vide : where is my téléramuche ? where are my two Libé ?

*

chaque jour ça change : les gens qu'on appelle et les gens qui vous appellent
(et dimanche relâche / à part mon appel quotidien avec dodo)

*

j'ai fini par me décider et je suis sorti à 8h et quelques pour aller faire des courses de malade au Monop* (j'avais prix deux gros sacs, mais bon quand on est à pied les sacs ça pèse lourd (surtout avec 6 litres de lait d'un côté et quelques kilos de patates de l'autre...) suis rentré (en m'arrêtant fréquemment et en soufflant comme un phoque) en m'arrêtant chez le boucher-charcutier-traiteur du coin, et revenu jusque chez moi en ahanant et en soufflant et en pestant. Scrogneugneu (Marie, ceci est, je viens de l'apprendre, une déformation de sacré nom de dieu, proféré par un vieux militaire bougon)
PUIS ayant posé mes courses à la maison, muni toujours de ma fameuse attestation dûment datée et signée, je me suis dit "tiens pourquoi pas en profiter ? " et suis ressorti pour aller chez le boulanger (deux baguettes encore toute chaudes et... des madeleines faites maison), en passant -de loin- par le marché (aussi désert que tristounet).

* au Monop, scène prise sur le vif : une vieille chieuse, restant, pour bien exprimer son mécontentement et sa désapprobation,  à au moins 5m de distance des clients précédents, trois jeunes serrés l'un contre l'autre, qui passaient en caisse avec des grandes bières (et, probablement, beaucoup de petites pièces car l'opération a pris des plombes)

*

sfr de merde : il semblerait que quand je suis à l'intérieur, je ne reçoive quasiment aucun sms mms ou autre whatsapp, du coup quand je sors, comme ce matin, dès que je mets le pied dans la rue j'en reçois vibreur vibreur vibreur etc. au moins 20 d'affilée

*

changer la déco intérieure :

remplacé

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par

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(qui est a priori plus sybillin : non non je n'ai rien contre la haute-couture (quoique) ni contre les films d'animation ricains (re quoique) mais bon vous m'avez compris (puisque d'aucuns ont parlé de guerre...)

* dimanche :

"Les enfants s'ennuient le dimanche
Le dimanche les enfants s'ennuient
En knickerbockers ou en robes blanches
Le dimanche les enfants s'ennuient

Vienne, vienne
La semaine
Lundi, mardi, jeudi
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit!"
Charles Trénet
mais Dimanche c'est aussi un super morceau des Limiñanas avec Bertrand Belin, et un beau clip en noir et blanc avec les mêmes, + Emmanuelle Seigner et un beau barbu en costard, visible sur youtubemuche
*

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J-40

22 mars 2020

CCCC6

le mot du jour, tiens , "hygiène" : physique (se laver) mentale (positiver, être zen -faire de la relaxation ?-) sociale (entretenir du lien : téléphone, sms, mails) et voilà que s'y rajoute (téléramuche ou les zinrocks)  l'hygiène numérique (seposer des limites)

*

paradoxalement, je me rends compte que, finalement je lis (très) peu, je vois (très) peu de films... justement, je suis un peu beaucoup collé à mon écran d'ordi, mais c'est "pour la bonne cause" (ma bonne cause, en tout cas)

*

(vu sur mubi)
FUITE de Jules Cruveiller (20')
(et trouvé ça vraiment très bien)

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Deux mecs assis sur un tronc d'arbre, le premier attaque "je pense que l'époque nous submerge, le monde est devenu trop compliqué..." , le second renchérit, et ils décident de quitter la ville et de disparaître dans le maquis... (le deuxième énumère alors la liste de tout ce dont ils auront besoin, ça m'a beaucoup lu...) Les voilà au milieu de nulle part, dans le maquis corse donc, on suit leur quotidien jusqu'au jour où l'un des deux disparaît... l'autre le cherche, mais (où il est, c'est montré dans le dernier plan, que j'ai trouvé magnifiquement surprenant...). Le film a obtenu le Grand Prix au Festival Côté Cort et le prix André S.Labarthe

*

hier soir nouvelle expérience multi-média (il faut savoir s'étonner -soi-même-, je le redis) : au salon, dans mon dos, la télé était allumée sur Koh-Lanta (pourtant cette année je n'y crois plus du tout, tellement toutes ces péripéties sont surscénarisées, trop de surprise tue la surprise, j'attend juste que le fourbe Ahmad soit éliminé c'est tout le reste je m'en fiche...) donc ça me braillait un peu par derrière, tandis qu'assis à mon ordi (dans la pièce du fond qui est donc mi-chambre mi-bureau) je re-regardais le one-man-show de Kyan Khojandi, Pulsions, dispo en libre-accès et en intégralité sur youtube (ici) -c'est Téléramuche, je crois, qui m'y a re-fait penser, à moins que les Zinrocks ?- ,  spectacle que je trouve toujours aussi drôle, touchant, tendre, juste, et bien fichu. Ce mec-là (le "mec de Bref") c'est une vraie perle, et son spectacle fait du bien.

*

en italie on dit isolamento c'est plus joli que confinement

*

on ne dit plus  quarante cinq jours, on dit quarante cinq jours au minimum (sur mon calendrier hebdomadaire j'ai même compté, ne soyons pas chiches, dix semaines, pour faire comme en Chine, comme le disait un spécialiste -c'est fou ce qu'on croise comme spécialistes de tous poils- ce matin, je ne sais plus où)

*

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J-41

21 mars 2020

CCCC5

quand la télé est éteinte le silence me siffle aux oreilles

*

se surprendre : apprendre à se surprendre soi-même, c'est important

décider à l'improviste, (à brûle-pourpoint, au débotté, au dépourvu, abruptement, sauvagement,  de façon imprévue, de façon inattendue, de façon inopinée, merci les dicos de synonymes en ligne) ce qu'on va faire (ou pas) hop! Tiens aujourd'hui je ne vais pas rester en pyjama! ou bien Tiens, aujourd'hui je vais rester au lit toute la journée! (les deux n'étant pas forcément incompatibles)
il y a dans chaque journée une certaine routine, une certain canevas, un certain ordonnancement a priori qu'il convient de parfois respecter, ou bien, au contraire, de bousculer (oui, l'effet de surprise)
et c'est là l'inappréciable avantage d'être seul (je prêche pour ma paroisse, dirais-je, même si, vous me connaissez, tout ce qui touche à la religion me rend extrêmement circonspect) c'est qu'on a absolument toute latitude à le faire. Vraiment toute latitude, puisqu'on n'a (provisoirement, J-43), plus de compte à rendre à personne. On est libre. Libre dedans, libre dans ses soixante-quinze mètres carrés mais libre tout de même.

*

visionnages :
Mubi (ici) offre un abonnement à 1€ pour 3 mois (ça laisse le temps de voir venir, après ça sera 9,99€ par mois) avec une offre cinéphilique de (très) haute volée : une trentaine de films proposés dont la liste change chaque jour (un film ajouté, et un film supprimé, chacun des films ayant la même durée de visiblité), mais, également, ô bonheur pour les cinéphages pointus (et gloutons), une offre de vod plus qu'alléchante : par exemple, possiblité de voir quatre ou cinq films de Lav Diaz, pour 2,20€ chacun (ce qui ne fait pas cher de l'heure)
Madelen (ici) , plate-forme de l'INA, vous propose gratuitement (pendant trois mois, ensuite ce sera 2,99 par mois) toute une flopée de séries françaises des années 70 (avec des incunables incontestables), de fictions, de documents, qui fait très très envie (nostalgie quand tu nous tiens...)

*

MAIS MAIS MAIS avec tout ça il est un peu passé à l'as me semble-t-il... qui? LE PRINTEMPS bien sûr... j'ai pensé à ce sher rené Bresson et à ses illustrations de livres de lecture :

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puis de fil en aiguille (le ouaibe étant, n'est-il pas, le lieu idéal pour serendipiter (isnt'it, Co & Pépin ?) j'ai pensé à ces chères têtes blondes qu'il faut bien occuper (en restant dans le même thème)

Delandre, Locqueneux, Le Livre de français du Cours Moyen-0197

et toujours avec le même illustrateur...

Delandre, Locqueneux, Le Livre de français du Cours Moyen-0196

(ce qui s'appelle chanter à gorge déployée, hein?)

*

(un mail touchant reçu ce matin de Sacha Marjanovic du Centre Image de Montbéliard)

"Chers Amis du cinéma,

j'espère sincèrement que vous vous portez bien.

Le festival Diversité n'aura pas lieu cette année, ainsi va la vie... Voici le communiqué envoyé sur les réseaux sociaux et ailleurs :

"Bonjour,

le Festival Diversité ne soufflera malheureusement pas sa dixième bougie demain soir.

La déception de ne pouvoir vous faire découvrir une programmation éclectique et engagée s'est vite estompée face à la gravité des événements que nous traversons. Faisons preuve de responsabilité et d'intelligence : ON RESTE CHEZ SOI !!! Vous aurez ainsi l'occasion de prendre le temps de dire je t'aime, d'enfin pouvoir faire la sieste avec le chat, de lire tous ces livres qui prennent la poussière, d'écouter de la musique ou de voir Homeland : Iraq Year Zero pour la première fois.

La onzième édition sera encore plus belle et combative et d'ici là nous aurons, espérons le, ouvert les yeux et commencé à construire un autre monde plus solidaire et avec de nouvelles règles du jeu.

Prenez soin de vous chers amis spectateurs et rendez vous l'année prochaine.

Hauts les cœurs !"

Au plaisir d'imaginer de nouvelles séances ensemble.

Amicalement.

Sacha"

*

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J-42

20 mars 2020

CCCC4

(Avez-vous lu la très belle "Lettre aux Français depuis leur futur", signée francesca Melandri, publiée dans le CCCC3?)

*

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(merci Mr Quévy!)

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purée c'est que le deuxième jour, et j'ai l'impression que ça en a duré au moins vingt, mais non... "Prendre son mal en patience", gérer, ça en principe je sais faire (on sait faire) mais n'empêche que je sens que ça va être long, très long... A défaut d'espace (mes 3 trois pièces cuis sdb + le grenier + l'escalier du dehors qui descend jusqu'à la boîte aux lettres + (éventuellement la cour (de ma propriétaire) fermée par un solide portail mais dont je possède le code puisque c'est là que je vais mettre mes poubelles + ah oui! la cave de ma proprio, dont elle m'a autorisé l'accès et le rayon du bas pour y stocker mes (quelques) boutanches) c'est bien plutôt le temps dont on dispose ad (plus que) libitum et qu'il s'agit, justement, de passer, d'occuper, de structurer (l'"emploi du temps") différemment selon qu'on est un, deux, ou davantage (une histoire de conventions sociales et d'obligations).
A un, c'est le plus facile (déjà on se dit qu'on est celui qui risque le moins de ce faire coco-contaminer, ce qui est censé nous mettre de meilleure humeur) parce qu'on est libre de s'organiser absolument comme on veut. Complètement. On peut faire ce qu'on veut quand on veut comme on veut (là, en gros, c'est quand même déjà ce que je pouvais faire jusqu'ici, sauf que dorénavant ça doit se faire dedans.
Je n'ai pas encore fait usage de ma belle attestation gouvernementale pour sortir (je me suis attribué (accordé ?) une semaine entière sans sortir (sauf évidemment pour boîte aux lettres / poubelles / pinard, ça ça se fait sans attestation) donc je m'organise dans cet espace du dedans (où, finalement chaque pièce à ses spécificités.)

*

un très beau mail d'Annette, reçu ce matin,qui se termine par "je rêve de la vie d'après qui aura la saveur de la vie d'avant"

*

LE FESTIVAL DU COURT, annulé, qui se transforme en FESTIVAL DU COURT... A LA MAISON et vous propose, du 25 au 31 mars de visionner des courts-métrages chez vous (allez voir )

*

revu sur arte vod, ce matin, le touchant VENUS BEAUTE (INSTITUT), de (et en hommage à) Tonie Marshall, que je n'avais pas revu depuis longtemps (1999) , une incontestable bulle de plaisir nostalgique, un film d'actrices et d'acteurs (le trio Nathalie Baye, Audrey Tautou, Mathilde Seigner parfaites, Bulle Ogier sublime -tout comme, même si on la voir beaucoup moins, Hélène Fillières, que je voyais sans doute pour la première fois-, le défilé des "avec la participation de", et puis, toujours parfait, Jacques Bonnafé, et la première apparition de Samuel Le Bihan, surtout au début quand il a encore la barbe, qui nous la joue berger briard ou apparenté, et qui m'avait, je m'en souviens à l'époque beaucoup... ému)

*

"L'amour c'est un moyen comme un autre de priver quelqu'un de liberté" (Nathalie Baye, in VENUS BEAUTE (INSTITUT) )

*

"J'ai demandé un tranquillisant à madame Buis, et c'est comme les chocolats, t'en prends un et tu finis la boîte..." (Mathilde Seigner  in VENUS BEAUTE (INSTITUT) )

*

 

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 (J-43)

19 mars 2020

CCCC3

(dans Libé d'aujourd'hui)

"LETTRE AUX FRANCAIS DEPUIS LEUR FUTUR

Je vous écris d’Italie, je vous écris donc depuis votre futur. Nous sommes maintenant là où vous serez dans quelques jours. Les courbes de l’épidémie nous montrent embrassés en une danse parallèle dans laquelle nous nous trouvons quelques pas devant vous sur la ligne du temps, tout comme Wuhan l’était par rapport à nous il y a quelques semaines. Nous voyons que vous vous comportez comme nous nous sommes comportés. Vous avez les mêmes discussions que celles que nous avions il y a encore peu de temps, entre ceux qui encore disent «toutes ces histoires pour ce qui est juste un peu plus qu’une grippe», et ceux qui ont déjà compris. D’ici, depuis votre futur, nous savons par exemple que lorsqu’ils vous diront de rester confinés chez vous, d’aucuns citeront Foucault, puis Hobbes. Mais très tôt vous aurez bien autre chose à faire. Avant tout, vous mangerez. Et pas seulement parce que cuisiner est l’une des rares choses que vous pourrez faire. Sur les réseaux sociaux, naîtront des groupes qui feront des propositions sur la manière dont on peut passer le temps utilement et de façon instructive ; vous vous inscrirez à tous, et, après quelques jours, vous n’en pourrez plus. Vous sortirez de vos étagères la Peste de Camus, mais découvrirez que vous n’avez pas vraiment envie de le lire.

Vous mangerez de nouveau.

Vous dormirez mal.

Vous vous interrogerez sur le futur de la démocratie.

Vous aurez une vie sociale irrésistible, entre apéritifs sur des tchats, rendez-vous groupés sur Zoom, dîners sur Skype.

Vous manqueront comme jamais vos enfants adultes, et vous recevrez comme un coup de poing dans l’estomac la pensée que, pour la première fois depuis qu’ils ont quitté la maison, vous n’avez aucune idée de quand vous les reverrez.

De vieux différends, de vieilles antipathies vous apparaîtront sans importance. Vous téléphonerez pour savoir comment ils vont à des gens que vous aviez juré de ne plus revoir.

Beaucoup de femmes seront frappées dans leur maison.

Vous vous demanderez comment ça se passe pour ceux qui ne peuvent pas rester à la maison, parce qu’ils n’en ont pas, de maison.

Vous vous sentirez vulnérables quand vous sortirez faire des courses dans des rues vides, surtout si vous êtes une femme. Vous vous demanderez si c’est comme ça que s’effondrent les sociétés, si vraiment ça se passe aussi vite, vous vous interdirez d’avoir de telles pensées.

Vous rentrerez chez vous, et vous mangerez. Vous prendrez du poids.

Vous chercherez sur Internet des vidéos de fitness.

Vous rirez, vous rirez beaucoup. Il en sortira un humour noir, sarcastique, à se pendre.

Même ceux qui prennent toujours tout au sérieux auront pleine conscience de l’absurdité de la vie.

Vous donnerez rendez-vous dans les queues organisées hors des magasins, pour rencontrer en personne les amis - mais à distance de sécurité.

Tout ce dont vous n’avez pas besoin vous apparaîtra clairement.

Vous sera révélée avec une évidence absolue la vraie nature des êtres humains qui sont autour de vous : vous aurez autant de confirmations que de surprises.

De grands intellectuels qui jusqu’à hier avaient pontifié sur tout n’auront plus de mots et disparaîtront des médias, certains se réfugieront dans quelques abstractions intelligentes, mais auxquelles fera défaut le moindre souffle d’empathie, si bien que vous arrêterez de les écouter. Des personnes que vous aviez sous-estimées se révéleront au contraire pragmatiques, rassurantes, solides, généreuses, clairvoyantes.

Ceux qui invitent à considérer tout cela comme une occasion de renaissance planétaire vous aideront à élargir la perspective, mais vous embêteront terriblement, aussi : la planète respire à cause de la diminution des émissions de CO2, mais vous, à la fin du mois, comment vous allez payer vos factures de gaz et d’électricité ? Vous ne comprendrez pas si assister à la naissance du monde de demain est une chose grandiose, ou misérable.

Vous ferez de la musique aux balcons. Lorsque vous avez vu les vidéos où nous chantions de l’opéra, vous avez pensé «ah ! les Italiens», mais nous, nous savons que vous aussi vous chanterez la Marseillaise. Et quand vous aussi des fenêtres lancerez à plein tube I Will Survive, nous, nous vous regarderons en acquiesçant, comme depuis Wuhan, où ils chantaient sur les balcons en février, ils nous ont regardés.

Beaucoup s’endormiront en pensant que la première chose qu’ils feront dès qu’ils sortiront, sera de divorcer. Plein d’enfants seront conçus.

Vos enfants suivront les cours en ligne, seront insupportables, vous donneront de la joie. Les aînés vous désobéiront, comme des adolescents ; vous devrez vous disputer pour éviter qu’ils n’aillent dehors, attrapent le virus et meurent. Vous essaierez de ne pas penser à ceux qui, dans les hôpitaux, meurent dans la solitude. Vous aurez envie de lancer des pétales de rose au personnel médical.

On vous dira à quel point la société est unie dans un effort commun, et que vous êtes tous sur le même bateau. Ce sera vrai. Cette expérience changera à jamais votre perception d’individus. L’appartenance de classe fera quand même une très grande différence. Etre enfermé dans une maison avec terrasse et jardin ou dans un immeuble populaire surpeuplé : non, ce n’est pas la même chose. Et ce ne sera pas la même que de pouvoir travailler à la maison ou voir son travail se perdre. Ce bateau sur lequel vous serez ensemble pour vaincre l’épidémie ne semblera guère être la même chose pour tous, parce que ça ne l’est pas et ne l’a jamais été.

A un certain moment, vous vous rendrez compte que c’est vraiment dur.

Vous aurez peur. Vous en parlerez à ceux qui vous sont chers, ou alors vous garderez l’angoisse en vous, afin qu’ils ne la portent pas. Vous mangerez de nouveau.

Voilà ce que nous vous disons d’Italie sur votre futur. Mais c’est une prophétie de petit, de très petit cabotage : quelques jours à peine. Si nous tournons le regard vers le futur lointain, celui qui vous est inconnu et nous est inconnu, alors nous ne pouvons vous dire qu’une seule chose : lorsque tout sera fini, le monde ne sera plus ce qu’il était."

Francesca Melandri traduit de l’italien par Robert Maggiori

19 mars 2020

CCCC2

(tiens je rajoute un c : Chronique d'un Confinement Concomitant au Cocovirus )

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(graffitivre)

 

c'est donc le premier "vrai" jour de CCC (hier n'était qu'un demi-jour)

"Les jours sont comme des années-lumière" (Etienne Daho)

J'ai fait ce qu'on attendait de moi (ce que je devais faire) et je reste donc confiné chez moi. Mais qu'on ne m'en demande pas davantage : j'ai décidé de me dispenser dorénavant et jusqu'à nouvel ordre des journaux télévisés et autres chaînes d'actualité en continu, je ne suis pas obligé de me taper la sempiternelle bouillie anxiogène qu'ils déversent (qu'ils ressassent). Je revendique le droit de me couper du monde.

"laissons bercer
d'illusions berner"
(re-Etienne Daho)

une dame, que je ne connaissais pas, m'a appelé pour me demander si je savais que la bible pouvait m'aider, je lui ai souhaité une bonne journée et j'ai raccroché pour ne pas être agressif

(pour Catherine) j'ai fait un riz au lait dé-li-cieux (un peu de riz beaucoup de lait) au micro-ondes (juste un peu trop sucré)

"On est appelés à s'appeler" (au tel avec Zabetta)

(mais on est appelés à se rappeler n'est pas mal non plus, surtout avec les deux sens sens du verbe rappeler)

je suis tout seul dans mon (joli) appartement, mais j'ai une pensée émue pour mes voisins du dessus, qui eux sont à trois avec une pièce de moins (la fillette ne va pas tenir 45j comme ça...)

(J-44)

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