Oui, comme les brochets : tout dans la gueule ! c'est de moi que je veux parler, bien sûr, vous l'aviez deviné. Moi qui avais annoncé, m'étais solennellement promis, avais juré craché promis ptoui! que si l'autre, là, était élu, je prendrais ma petite valise et je m'en irais...
(idéaliste, va...)
Oui, je suis toujours là. Les Turcs m'attendront (j'avais en effet dit que je partirais une semaine en Turquie, juste pour faire le point au calme sur ma condition de blogueur faire un peu de tourisme. Non non, pas (encore) pour demander l'asile politique, pour ça j'aurais plutôt envisagé l'Espagne, je crois...
Bref ne nous voilons pas la face, ne tergiversons pas, je ne suis pas parti, je reste là, je stagne. Je suis un gros limaçon, un pauvre vieux chose ramolli, inerte même si anxieux. Mais conscient (enfin, un peu encore, me semble-t-il)
Finalement je suis soudain curieux, curieux de voir ce qui va se passer, de voir comme les choses vont s'enchaîner, de voir jusqu'où ça va aller, de voir à quel rythme ça va pleuvoir les catastrophes (chez nous on dit "ça tombe comme à Gravelotte" ) les saloperies les magouilles les provoc' les trahisons les coups en vache les ignominies. Tiens, vu comme c'est parti (de campagne hihi) on pourrait même commencer à dresser une liste : Fouqu*t's, M*lte, Boll*ré... and so on (comme on dit chez Georges Bouche)
Lisons encore Libé, lisons le Canard, et Charlie, consolons-nous, serrons-nous les coudes, tenons-nous chaud, faisons circuler des mails comme ceux que je reçois régulièrement et de plus en plus (lettre d'Ariane Mnouchkine, Michel Onfray qui raconte sa garde à vue rencontre avec N.S) organisons-nous, bref, pour la résistance, car l'hiver va être long long je le crains...
Mais positiver quand même (sinon on meurt), oh juste des petites choses : le plaisir de revoir J'attends quelqu'un de Jérôme Bonnell, avec plus de trente personnes dans la salle, et de l'apprécier encore plus que la première fois (quelle tendresse...) le plaisir de retourner aux bozarts, de revoir les djeun, d'avoir indirectement des nouvelles de qui-je-sais, le plaisir de voir commencer à se concrétiser le petit bouquin que j'ai fait avec Emma, le plaisir de recevoir des SMS complices (merci Malou, merci Isa...), le plaisir de faire une réunion des Zamis du Cinéma et de réussir à rester calme sans parler de qui-vous-savez, le plaisir d'aller voir Irina Palm (j'y reviens bientôt), le plaisir de me dire que je vais voir ce soir Oncle Vania à la campagne par le Théâtre de l'Unité, le plaisir d'avoir commencé à préparer une lecture à dix-sept de L'exercice de la raison de J-L Lagarce (merci Pépin), le plaisir d'être plongé dans Le script, de Rick Moody, le plaisir de manger ce soir chez des amis, le plaisir d'écouter Blonde Redhead, le plaisir d'aller aujourd'hui à une journée de prévisionnement avec mon ami Hervé, le plaisir de penser que c'est bientôt le mois de juin...