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lieux communs (et autres fadaises)
14 août 2019

3/4 de whisky et 1/4 de porto

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GÉNÉALOGIES D'UN CRIME
de Raul Ruiz

J'avais un ticket ciné à utiliser jusqu'au 12, et au Victor Hugo j'avais le choix entre Mizoguchi et Ruiz (l'été, c'est rétrospectives) et donc ce fut ce film de 1997 (Lion d'Argent à Berlin). Il me semble l'avoir vu à l'époque et d'y avoir (déjà!) copieusement dormi... mais là, je n'en étais plus aussi sûr. Comme de bien entendu (les séances de 13h30 sont, à cet égard, mortelles) je n'ai pas été long à somnoler (digestivement) (heureusement Dominique m'a, d'un coup léger sur mon coude, ramené à la réalité). Le film vaut, déjà, par son casting : Catherine Deneuve trône en tête de casting, avec un double rôle, suivie par Michel Piccoli, Melvil Poupaud, Andrzej Sewerin, Monique Mélinand, mais aussi -bonheur!- Bernadette Lafont, sans oublier -surprise- Patrick Modiano (si si!) et -attendrissement- un tout jeune Mathieu Amalric... Tout ce joli monde a vingt ans de moins, et ça c'est très plaisant à voir, cette jouvence  (nous aussi, ai-je pensé alors, on avait ving ans de moins...).
L'histoire est très ruizienne : mettant d'abord en scène Solange, une avocate (Catherine Deneuve, blonde) répondant aux questions d'un homme (dans un dispositif qui évoque celui de Une belle fille comme moi, où  Bernadette Lafont raconte son histoire à André Dussolier en un gigantesque flash-back), qui décide de défendre un jeune homme (Melvil Poupaud) accusé d'avoir assassiné Jeanne, une femme dont elle va lire -et vivre- l'histoire, film dans le film (Catherine Deneuve, rouquine en foulard vert, craquante). Ça a l'air assez simple comme ça mais pas vraiment (on est chez Ruiz, tout de même, aidé par Pascal Bonitzer -qui joue aussi un petit rôle- au scénario).
Et les choses vont se compliquer lorsque va entrer en jeu un genre de société secrète (très rivettienne), et l'histoire devient à double voire triple fond, mêlant les différents niveaux de narration, on ne sait plus trop où on en est, d'autant que Ruiz semble s'amuser comme un petit fou en filmant (flous de mise au point par ci, filmage d'un scène en huis-clos en se baladant derrière chacun des éléments et accessoires du décor comme si s'y dissimulait un indice caché, par là, où encore plan fixe sur un personnage assis qui devient un travelling tournant, le réalisateur expérimente et manipule, et, bon, on perd encore plus pied (surtout quand on a dormi au début) à moins qu'on soit juste en train de perdre patience devant un récit abscons et tarabiscoté.
Mais le plaisir est tel de voir jouer ces actrices/teurs qu'on se laisse aller avec eux, de l'autre côté des miroirs sans tain. Deneuve et Lafont, magnifiques, recomposent leur duo de Zig Zig (Laszlo Szabo, 1974), et c'est un grand bonheur, Piccoli est égal à lui-même : superbe, et rien que ça produit des étincelles(cinéphiliques).
Une autre curiosité du film (pour les historiens) : il est "en francs", puisqu'il y sera beaucoup question d'argent, et les personnages, d'ailleurs, y font régulièrement allusion plusieurs fois dans leurs dialogues, en énonçant des prix de produits plus ou moins fantaisistes ("Quatre-vingt-trois francs pour deux cafés ?" s'étonne ainsi  Solange/Jeanne Deneuve à une terrasse, devant un garçon de café goguenard, qui cite Mallarmé).
Un voyage dans le temps recommandé aux cinéphiles nostalgiques (ce qui est sans doute un pléonasme).

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13 août 2019

poussins

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UN HAVRE DE PAIX
de Yona Rozenkier

Trois frères au cinéma joués par trois frères dans la vie. Deux aînés joliment barbus (dont on reconnaît assurément qu'ils sont frères) encadrent, chacun à sa façon, le plus jeune, qui doit partir deux jours plus tard faire la guerre à la frontière du Liban. Tous trois se retrouvent à l'occasion de l'enterrement de leur père (qui, si j'ai bien compris, a passé un an dans une chambre froide, avec un morceau dans une glacière). Et tout ça se passe dans un kibboutz qualifié de "hors-d'âge" par les critiques (je n'avais personnellement pas les éléments pour utiliser cet épithète). Les rapports des trois frères avec ce père défunt (qui continue de leur poser problème même une fois mort) et ceux des mêmes avec "la guerre" constituent l'ossature de ce film que j'ai par ailleurs beaucoup aimé.
Yoav revient après une absence d'un an (lui vit à Tel Aviv) et un visible traumatisme provoqué par la vie militaire, qu'on découvrira progressivement au long du film. Ait, son frère, qui lui est resté au kibboutz pour aider sa mère et s'occuper de leur père mourant, cultive lui une visible fascination pour l'armée en général et les combats en particulier ("Tu seras un homme mon fils...") tandis qu'Avishai, le petit dernier, a un peu la trouille juste avant de partir ("j'ai eu deux jours de formation...") demande conseil aux deux grands, s'inquiète, et envisage même un instant de ne pas y aller et de se réfugier à Tel Aviv chez Yoav...
Les films sur le conflit israélo-palestinien abondent et reviennent régulièrement, et j'y vais à chaque fois parce que c'est un sujet qui me fascine, que je ne comprends toujours pas vraiment, qui apparaît comme sans fin et surtout sans solution (comme le Rocher de Sysyphe ou le Tonneau des Danaïdes, ou, mieux encore, comme Prométhée qui se faisait boulotter toute la journée le foie par un vautour, foie qui repoussait chaque nuit...). Oui, voilà, ça ne finira jamais, et le film dans sa conclusion (lucide) n'est guère plus optimiste. On est, cette fois, clairement du côté israélien (l'"ennemi" n'est même jamais précisément nommé, il pourrait même être extra-terrestre que ça ne changerait d'ailleurs pas grand-chose au problème...).
Ce rapport à la guerre et aux choses militaires (j'ai du mal à employer le mot de service) va -évidemment- de pair avec ce virilisme de bon aloi -pour moi- qui me ravit toujours autant dans tous ces films palestino-israéliens. Tous ces jeunes gens, testostéronés par la force des choses autant que par le poids des traditions, qui s'affrontent par les mots, par les mains, ou par les armes. Cette fascination pour l'affrontement en tant que rapport humain tout autant que ("mon sous-texte gay à moi c'est toi...") celle pour le corps masculin en tant que désiré autant que désirant.
Le film de Yona Rozenkier ne cesse pas d'être formellement passionnant tant il brasse tous ces éléments avec gourmandise, mais en les incluant dans sa propre petite soupe qu'il cuisine généreusement... Le film est dense, un peu bordélique -formellement je le redis-  mais c'est sans doute ce qui le rend encore plus attachant. Avec en prime, au milieu de cette basse-cour de coquelets plus ou moins belliqueux, deux beaux personnages féminins, la tante et la mère, peut-être un peu plus esquissé(e)s que ceux des trois frères, mais qui réussissent chacun(e) à exister à merveille (quelle belle idée que de faire de la mère une italienne, ce n'est pas si souvent, c'est peut-être même la première fois pour moi, qu'on entend parler italien dans un film i/p, mais bon c'est peut-être juste un élément autobiographique...)
Le film est cru, brutal, mais aussi non dénué d'un certain humour, tout autant que d'une certaine tendresse. Le récit progresse (virilement aussi) par à-coups, faisant, comme dans la vie du kibboutz (qui est d'ailleurs celui où les trois "vrais" frères ont passé leur enfance) alterner les moments "normaux" ("calmes", la vie de tous les jours) et les alertes à la bombe (sans sirènes, "parce que ça dérange les vieux..."), et leurs déflagrations récurrentes (les montées d'adrénaline) au fil du récit. La guerre comme une partie de paint-ball, la guerre comme une chasse au sanglier, la guerre comme une scène de danse (sur Dancing Queen d'Abba!), la guerre comme une compét' de natation sous-marine, le réalisateur (qui s'est d'ailleurs attribué le rôle d'Itai le bellliciste) multiplie les angles d'attaque (!) et l'intérêt du spectateur ne faiblit jamais (je parle pour moi), avec, en plus en ce qui me concerne, cette interrogation -annexe- en suspens, on demande plusieurs fois dans le film à Yoav s'il a une copine et il répond non, -quand la même sera posée à Itai, il répondra -virilement- "J'ai ma main..."- sur ce fameux SSTG, qui serait un peu, restons en cuisine, comme ce fameux cube de bouillon magique qui vient relever (ou adoucir) le goût de ce plat pourtant déjà bien épicé...
Bref, une réussite (mais bon que ce soit israélien ou palestinien, je ne suis plus objectif, c'est vrai).

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9 août 2019

en bonne soeur

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BUÑUEL APRES L'ÂGE D'OR
de Salvador Simo

Un film d'animation recommandé par Hervé. un film d'animation quasiment documentaire, qui parle de Luis Buñuel et de la façon dont il a tourné le documentaire Terre sans pain, au Mexique, après avoir été quasiment excommunié après le barouf provoqué par l'Âge d'or... (et surtout qu'on ne lui ait alors plus permis de tourner en France un des nombreux projets de films qu'il avait alors...)
Un documentaire pédagogique, pas trop didactique, plutôt plaisant à regarder, centré autour du personnage de Don Luis, qu'on a rarement eu l'occasion de voir représenté au cinéma, un joyeux drille, un bon surréaliste, tourmenté par des cauchemars récurrents (l'aspect peut-être le plus "lourd" du film) mettant en scène son papa...
Il va pouvoir tourner un documentaire (même si ça peut paraître étonnant pour ses admirateurs qu'un "maître du surréalisme" s'attelle à réaliser, justement, un documentaire) sur une région extrêmement déshéritée (et ses habitants, qui le sont tout autant...). Le parti-pris du réalisateur est intéressant, qui traite en animation presque tout le film, sauf les "vraies" images de cinéma (celles du "vrai" film Las Hurdes, ou Terre sans pain) qui sont celles dont on voit les conditions de tournage...
J'avais eu l'occasion (la chance) de voir ce film, ainsi que la quasi-intégralité de l'oeuvre du réalisateur, à Pontarlier, lors d'un festival où les films étaient présentés -chronologiquement, par Freddy Buache, alors directeur de la Cinémathèque de Lausanne (si mes souvenirs sont justes), il y a très longtemps, et j'avais trouvé ça (le film) plutôt dur...
Le réalisateur tire ici le récit clairement du côté de la comédie, faisant de Luis B. un genre de grand gamin, aussi obsessionnel que facétieux, avec ses lubies et son sens de la provoc'.
Sympathique, attachant, mais il manque un petit quelque chose au film pour réussir à me captiver complètement...

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7 août 2019

des nouvelles

(comme qui dirait "faire le point")

(déjà) un peu plus de trois semaines que j'ai déménagé, que j'ai quitté "la campagne" pour "la ville", "ma maison" pour "mon appartement", que tous les cartons ont été ouverts, (presque) toutes les choses rangées (mais où donc mettre ce gros seau bleu? et cette grosse glacière, oui, où ?), la salle de bains est toujours un peu encombrée, la cuisine est ok, la pièce 1 me satisfait, et n'attend plus grosso-modo qu'une table basse en face de la banquette, la pièce 2 n'est pas mal non plus, et a juste encore besoin de quelques rangements, quant à la pièce 3 elle est devenue, en quelque sorte, le coeur battant de ce nouvel appart' : le lit, le bureau, l'ordi, l'imprimante, les bouquins priceministruche, le bazar "cinéma", les affiches, les archives, les classeurs, tout mon petit matériel le plus perso s'y trouve entassé...
Je me suis habitué à l'idée que j'habite vraiment là, vraiment, oui oui, et donc j'arpente, j'explore et je découvre (pas forcément dans cet ordre) mon nouveau territoire.
Et je (re)découvre aussi le fait que, passée l'effervescence que suscite/provoque un déménagement, "dans le fond" pas tant de choses que ça auront changé. (un déménagement n'est pas un miracle, on ne fait, finalement que (se) transporter, soi-même et ses trucs (et ses machins) d'un point a à un point b, en principe pour le meilleur (plutôt que pour le pire : on déménage toujours "en mieux", me semble-t-il, sauf preuve du contraire) et c'est donc en terme de mieux (et de progrès) qu'il faut raisonner.
Oui, ici je suis mieux.
Je me rappelle comme il a été long le choix à faire, comment j'ai listé les arguments, pesé le pour et le contre (avec le fait, énorme pour moi, que j'ai horreur du changement, et donc pour lequel j'ai vraiment dû me faire violence). Et puis, quand le choix est fait, il est fait, hein!
Oui je suis bien dans ce nouveau petit chez-moi, que j'ai souhaité à mon goût et à mon image, et dont, je dois avouer, je suis plutôt content...
Sans compter un avantage imprévu : il semblerait que j'ai -pour le moment- partiellement retrouvé le goût et l'odorat (pour combien de temps je ne saurais le dire et je n'essaie même pas de faire un pronostic: je re-sens ? ok, eh bien juste profitons-en!) j'avais déjà remarqué que c'était lié avec des états émotifs intenses (j'en déduis que le fait de déménager m'a mis dans un état émotif "intense"...), je me souviens que mon ORL m'avait conseillé "de tomber amoureux plus souvent..."
Là je ne peux pas dire que je suis amoureux, mais bon je me sens d'humeur plutôt joyeuse...

7 août 2019

xingxing

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SO LONG, MY SON
de Wang Xiaoshuai

Ooooh, un film chinois de 3h et quelques... Je savais bien qu'après un repas (copieux) au Royal mes capacités de concentration et de restage éveillé seraient amoindries... Ca n'a pas loupé  mais ça n'a pas duré non plus. Sauf que c'était au début, dans la phase dite "de présentation des personnages" et donc que j'ai dû louper quelques éléments primordiaux pour la comprenette de l'histoire...
Un film chinois plutôt mélancolique (réaliste, en parlant de la vie en Chine ?) qui raconte, sur une trentaine d'années, l'histoire d'une famille "normale" (du moins au temps de la politique de "l'enfant unique") : maman (Liyun), papa (Yaojun), et fiston (Xingxing), qu'on va suivre pendant un peu plus de trois heures (avec, en plus, dans le déroulement du récit des sauts temporels, allers et retours, pas franchement indiqués (pas préciséments balisés, je voulais dire), et qui obligent à être très attentif -surtout quand on a fermé l'oeil pendant les premières minutes-).
Une famille, oui, mais aussi un groupe d'amis (j'adore les films qui racontent des histoires d'amitié qui durent pendant très longtemps) (deux autres couples) plus un joker, Moli, une demoiselle qui est aussi la maîtresse de Yaojun.
Oui, un film mélancolique (de plus en plus, même, d'ailleurs) car les années qui passent n'épargne(ro)nt pas les protagonistes (affectivement, familialement, professionnellement) : décès, maladies, déchirements, licenciements, crises, séparations et autres catastrophes naturelles et diverses... Et Jia Zhang Ke, par exemple,  nous l'a déjà montré à plusieurs reprises : en Chine, ça ne rigole pas...
Les deux interprètes principaux, qu'on suivra pendant toutes ces années et qu'on verra donc vieillir (ce qui peut constituer un écueil redoutable dans ce genre d'épopée au long cours temporel : le vieillissement à coup de postiches et de fausses rides peut vraiment s'avérer rédhibitoire -je pense par exemple à la scène finale de The Hours où tout le talent de Julianne Moore ne peut contrebalancer les effets fâcheux d'un maquillage lourdinguement raté- mais rien de tel ici) on les voit vieillir justement, simplement. Dignement.) sont les clés de voûte de ce récit polyphonique familial  (et ils ont d'ailleurs été doublement primés au Festival de Berlin -ce qu'ils méritaient-), et j'ai -mais c'est normal, vous me connaissez- un faible pour le personnage masculin, qui représente un père extrêmement émouvant (une des plus belles scènes du film, pour moi, est celle , justement, entre le père et le fils, au moment où celui-ci s'apprête à quitter la maison...)  et que j'aurais tendance à rapprocher, encore une fois, de ces autres pères de famille vus dans les films de Jia Zhang Ke (des pères touchants parce qu'imparfaits, et conscients de l'être, mais pleins d'amour et/ou d'empathie, des bons pères, quoi...).
Ce qui est drôle, c'est que, à la sortie, chacun avait sa version propre, à propos de ce fameux fils évoqué dans le titre (je ne veux pas en raconter plus pour ne pas gêner votre vision du film) mais je peux dire que ça bataillait ferme devant le cinéma, et ça argumentait, et chacun défendait sa vision et son interprétation (et il a tout de même fallu que je lise une critique -de Libé me semble-t-il- pour y trouver l'élément -primordial- qui nous faisait défaut à toutes/tous pour bien comprendre les choses (il n'y a, contrairement à ce que j'avais cru d'abord, absolument rien de fantastique...)
Un sacré beau film, à revoir avec attention (et après plusieurs cafés), quand nous le programmerons dans le bôô cinéma. car il le mérite.

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3 août 2019

baron samedi

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ZOMBI CHILD
de Bertrand Bonello

Bertrand Bonello m'avait ébloui avec Nocturama, après un St Laurent qui avait un peu tempéré mon enthousiasme, et je me demandais, pour ce nouveau film, dans quel sens la courbe allait s'infléchir.
Eh bien encore une magnifique surprise, question plaisir de spectateur, qui réussit quasiment à renouveler l'exploit de Nocturama. Un filmage rigoureux, élégant, référencé, politique. Plus d'une fois pendant le film j'ai soupiré d'aise intérieurement en me disant "Qu'est-ce que ce mec-là filme bien...". Pourtant ça n'était pas joué d'avance, sur le papier : Haïti, vaudou, et zombis par ici (mythologie(s) qui me laisse(nt) d'ordinaire plutôt de glace) et jeune filles en fleur, grande école et sororité par là, disons que je me rendais au film "par honnêteté", parce que je l'avais souhaité dans la programmation et qu'il était donc normal que le le voie, mais sans enthousiasme excessif...
Oui, une semaine après Les Particules, voilà encore une -très- belle surprise de cinéma.
Car j'ai jubilé pendant tout le film. A une (toute petite) réserve près, pour la presque fin (qui est peut-être trop ceci ou pas assez cela), le film tient du sans-faute cinématographique.
Deux histoires parallèles entrelacées, deux espaces-temps disjoints, Haïti 1962, et Paris, aujourd'hui. Clairvius Narcisse, un homme victime de zombification (au terme d'un rite vaudou sur la préparation duquel s'ouvre précisément le film) a été enterré (vivant-mort) puis déterré la nuit d'après (mort-vivant), et emmené  pour être utilisé comme esclave dans les plantations de canne à sucre (le fait-divers est authentique).
Tandis qu'à Paris nous voici dans la très sélect Maison d'éducation de la Légion d'Honneur, un pensionnat de jeunes filles "méritantes" (C'est un genre très codifié que celui du film d'internat : dérivent alors à la surface de la mémoire cinéphile d'autres demoiselles au pensionnat (la nuit), celles de Picnic at Hanging Rock de Peter Weir, celles de Suspiria bien sûr, ou, plus périphériquement, celles de St-Cyr, de Patricia Mazuy).
Bâtiment imposant, chemises de nuit, déambulations nocturnes, cérémonies secrètes, le cahier des charges est respecté à la lettre (moderne) par Bertrand Bonello. Dans cette école quatre jeunes filles en observent une cinquième, nouvellement arrivée, afin de décider si elle est plutôt cool ou chelou, avant de l'accepter ou pas dans leur sororité. La cinquième c'est Mélissa, justement, d'origine haïtienne,  et dont on soupçonne tout de suite qu'elle n'est pas sans rapport avec la première histoire. Histoir que le réalisateur inclut dans la seconde à la façon d'une interpolation, les séquences sont montées très cut, et on passe toujours assez simplement (brutalement) de l'une à l'autre (le montage est aussi rigoureux qu'élégant). Rien que ce pavage iconique est bluffant. La façon dont les deux récits sont intiment liés l'un à l'autre. Et on se dit qu'il faudra savoir comment se termine la première histoire, pour pouvoir alors comprendre comment a commencé la seconde...
A noter que Bonello parle de zombi (et non de zombie), se référant ainsi clairement à un "cinéma des origines" (Tourneur) plutôt que dans la relecture gore et nauséeuse (et dégueulasse, le mot est mérité) qui en a été faite par la suite (et il est drôle de constater, d'ailleurs que la scène la plus violente du film provient d'un jeu que les adotes matent sur leur téléphone).
Jusqu'au fameux climax du film, où Bonello réunit enfin les fils (électriques) de ces histoires et provoque ainsi un genre de court-jus bien volté qui secoue la narration, le scénario (et le filmage) respectent délibérément une certaine volonté de "ne pas aller vite" (et donc de laisser au spectateur la possibilité de savourer chaque élément, la nuit américaine des scènes haïtiennes, les effets sonores, le sens des détails, la musique, et les morceaux de bravoure (l'enterrement de Clairvius vue de l'intérieur, la scène délicieuse où les donzelles fredonnent en direct live avec une apparente candeur  les horreurs "viriles" écrites par Damso, ou encore la première rencontre entre Fanny et la tante de Mélissa).
Comme il l'avait fait pour Nocturama, Bertrand Bonello a concocté un casting de débutantes absolument parfait : les quatre plus une sont d'une justesse, d'une simplicité, d'une "fraîcheur" (et d'une force aussi) que n'auraient pas reniées un Rohmer ou, par exemple, le Christian Vincent de Beau fixe (1992) : des jeunes filles "modernes", avec ce que cela suppose de douceur et de détermination...
Top 10 ?

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1 août 2019

juillet 2019

lundi 1er (j-12)
Jean-Fran ne souhaitant pas récupérer le lit d'appoint qu'il m'avait aimablement prêté à mon arrivée ici, les hasards de la conversation ont fait que c'est chez Marie qu'il partira, pour un de ses  petits-fils...
mardi 2 (j-11)
on continue de débarrasser : aujourd'hui c'est mon vaillant vieux frigo (écolo! sans fréon! trente ans au compteur...) qui est (re)parti dans le camion qui venait de m'en livrer un jeune et beau et gris (et qui ne coule pas et qui ne fait pas un bruit de marteau-piqueur quand il s'arrête)
mercredi 3 (j-10)
et zou! aujourd'hui c'est le fauteuil à roulettes qui m'avait été offert pour mes cinquante ans qui a pris le chemin de la déchetterie (et du bac n°7) dans le coffre de ma voiture (je l'ai transporté avec tous les égards dus à son grand âge) ; son remplaçant venait d'arriver, tout droit d'Emmaus, moins imposant mais beaucoup plus fiable question assise (facturé 12€ mais payé 6, car c'était jour à 50% sur tout)
jeudi 4 (j-9)
longues hésitations ches B*T le matin, j'y reviens l'après-midi et j'achète trois modèles d'exposition (donc déjà montés, et donc soldés) : une table info noire, un bureau blanc, et un canapé beige (et je reste dans les limites du budget que je m'étais octroyé)
vendredi 5 (j-8)
tiens, je n'ai rien bazardé aujourd'hui! J'ai fini par acheter cette chaîne hi-fi Kenwood compacte (vintage) que depuis quelques temps déjà je convoitais, malgré que la platine cd en soit défectueuse (mais pas la platine-k7, chic!)
samedi 6 (j-7)
réalisé une sorte d'itinéraire de délestage : d'abord chez les Boubou, pour déposer une K7 vidéo et un album jeunesse (café), puis chez les Soria pour déposer un livre sur l'art abstrait et le très chéri Lettres de la guerre (re-café), puis au lac pour déposer tout un lot de bouquins dans la boîte prévue à cet effet, puis au local pour déposer plusieurs numéros des Cahiaîs, et j'ai dû ajourner la dernière étape du programme fixé (passer chez Coralie et Pépin pour déposer d'autres petits carnets) à cause de l'heure
dimanche 7 (j-6)
à Emmaüs, ce matin, j'avais hésité hier à acheter ces deux livres (beaux mais grands et encombrants) de chez Deyrolles (Leçons de choses 1 & 2), vendus 7€ chacun au lieu de 30, et quand j'y suis retourné cet après-midi en me disant "S'ils y sont encore je les achète...", bien sûr, ils n'y étaient plus
lundi 8 (j-5)
après une ultime toilette funéraire, j'ai conduit mon vaillant vieux micro-ondes au dépot-vente (où il sera vendu 10€), et je l'y ai laissé en compagnie de mon ancien téléviseur (qui lui sera adjugé à 90€)
mardi 9 (j-4)
pour changer des cartons et de la déchetterie, tiens, une petite escapade en bus à Besançon où je retrouve Dominique au Royal (et aussi,  surprise! Catherine en compagnie des D.), avant d'aller au  cinéma pour échanger mes tickets qui expirent bientôt
mercredi 10 (j-3)
rendez-vous était pris à 14h, et, deux heures plus tard, grâce aux vaillants Patrick, Sylvain, et Régis, était installé, dans la pièce du fond, le premier meuble de l'appart, l'armoire aux très lourdes portes en miroir que Sylvain m'avait laissée mais qu'il avait fallu démonter et entreposer au garage le temps que le peintre (puis le menuisier)  puissent faire leur ouvrage. Bravo les gars!
jeudi 11(j-2)
dans ma cave il y avait un "coffret de chimiste", (donné par mon ancien voisin du Montmarin avant qu'il ne s'envole pour l'Afrique), qui a terminé à la déchetterie posé par terre à côté des caddies contenant les solvants et autres produits dangereux (Catherine a récupéré auparavant les éprouvettes et leurs supports pour y mettre des fleurs)
vendredi 12 (j-1)
Super Manue est arrivée à 9h du mat avec ses outils, ses bottes, etc. pour m'aider à nettoyer la cour (qui en avait bien besoin je le confesse) ; résultat (trois sacs de déchets plus tard) : elle n'a jamais été aussi belle! J'ai l'impression d'être chez quelqu'un d'autre
samedi 13 (Jour j)
Voilà, ça y est, c'est fait, à seize heures et quelques je fermais la porte du 1 rue de la Mairie (merci -dans l'ordre où je les ai vus- à Pépin, Catherine, François, Isabelle, Manue, Emma, Alexandre, Marie, Coralie, sans oublier Philou qui me fit l'amitié de nous rendre une petite visite) et j'ouvrais -définitivement- celle du nouvel appartement (life goes on...)
dimanche 14 (j+1)
je délaisse provisoirement l'appartement aux cartons pour la maison à poussière : journée nettoyage 1 avec Christine le matin et Catherine et Christine l'après-midi, il faut que la cuisine brille comme un sou neuf pour le mardi après-midi -où elle sera repeinte : elles sont infatigables comme deux Blanche-Neige dans la maison des nains (je me fatique bien avant elles)
lundi 15 (j+2)
très occupé (temps partagé) entre ici (défaire les cartons, sortir les choses, les ranger, plier les cartons) et là-bas (nettoyer les fenêtres, faire les vitres, balayer, laver les sols, avec la priorité de finir la cuisine) toujours en compagnie de l'infatigable Catherine (et la non moins infatigable Christine)
mardi 16 (j+3)
Alex vient pour m'aider à finir d'installer la grande étagère derrière la porte de la chambre (et la sécurise même sur le dessus), et je peux commencer donc illico à la remplir (en vidant d'autres cartons)
mercredi 17 (j+4)
fièvre acheteuse mobilière suite (mais je n'ai pas atteint le plafond que je m'étais fixé) : dès 14h à Emmaüs pour l'étagère jolie que j'avais remarquée il y a quelques temps déjà, puis chez T*utOccase où un petit meuble (à dix tiroirs) atypique m'attendrit à l'improviste (et ira très bien, là,  juste sous la fenêtre)
jeudi 18 (j+5)
l'heure est aux câbles et aux nouvelles technologies : il s'agissait de mettre en service la nouvelle box, d'y relier le nouveau décodeur, lui même connecté à la grosse télé, et, après quelques tâtonnements et hésitations (pas de wifi sur la vieille télé) -et presqu'à ma grande surprise-  tout marche, je peux à nouveau me vautrer sur la banquette pour regarder la télé comme avant
vendredi 19 (j+6)
ouf le nettoyage se termine! (enfin) : pendant que Catherine finissait de peaufiner la salle de bains, j'ai nettoyé l'escalier, puis l'entrée, pour pouvoir enfin jeter ce fameux dernier regard, (comme dans les films) avant que de refermer à clé la porte de cette belle grande maison désormais propre et vide, et de sortir (non sans une certaine émotion)
samedi 20 (j+7)
à la Fête du Quartier (où nous allons faire un tour rituellement chaque année, histoire de voir grandir nos anciens élèves), j'ai acheté deux tickets de tombola, et, à ma grande surprise, j'ai gagné deux lots
dimanche 21 (j+8)
en rentrant de Cuse (après un après-midi scrabble + taille de rosiers) la nuit était claire et je suis passé par les bois (pour éviter l'énervante traversée d'Esprels) mais, contrairement aux craintes de Catherine je n'ai croisé aucun gibier avec des velléités de traverser la route
lundi 22 (j+9)
le grand jour tant attendu où Régis est venu poser les deux étagères/bibliothèques qu'il a fabriquées (dont une qui était auparavant dans l'escalier de ma précédente demeure, ce qui m'a permis de sortir et de ranger tous ls bouquins (qui étaient encore en carton) mais également tous les CD!
mardi 23 (j+10)
(canicule) décidément quelques éléments de mobilier ont du mal à trouver leur place (la salle de bains et la chambre sont encore surpeuplées, le canapé me semble à présent disproportionné par rapport au reste de la pièce, la table blanche de Patrick montera au grenier, et quid de ce casier métallique ? de l'étagère blanche de Patrick ? du meuble à CD ?) et donc je cogite et je permute (et j'élimine)
mercredi 24 (j+11)
(canicule) deux Compagnons (d'Emmaüs) sont venus -de bonne heure- avec leur camion livrer enfin la jolie étagère achetée la semaine dernière, et emporter la pourtant jolie bonbonnière bonnetière qui n'avait hélas plus sa place dans ce nouvel appart'
jeudi 25 (j+12)
(canicule) mon nouveau téléphone (l'écran du précédent me faisait de plus en plus souvent des lumières épileptiques d'Exorciste) me cause bien des soucis (pour sa livraison d'abord, puis pour sa mise en service -je pensais naïvement qu'il suffisait d'insérer les deux cards danss leur slot pour que tout fonctionnat : que nenni! - je finis pourtant par abandonner et essayer d'aller dormir -j'ai bien dit essayer-)
vendredi 26 (j+13)
(canicule) à Musique en Brousse, avec les copines (Catherine Manue et Marie) pour le concert tant attendu des Tambours du Bronx qui tient toutes ses promesses  (une vraie bonne grosse déflagration virile, aussi visuelle que sonore), avec même en prime une averse délicieusement rafraîchissante en plein milieu (très beaux effets de gouttes dans les lumlières des projos)
samedi 27 (j+14)
état des lieux : la chambre (pièce 3) est installée, le salon (pièce 2) l'est "presque", la pièce 1 (la "salle d'attente") n'a plus qu'à être vidée des derniers trucs à virer qui l'encombrent (déchetterie / Emmaüs / grenier / poubelle), la cuisine fait à peu près bonne figure, la salle de bain commence à respirer (et moi aussi du coup)
dimanche 28 (j+15)
suis redescendu de chez Coralie et Pépin avec à la main, roulé dans un sac en plastique, un carré de gazon synthétique de 40x40cm, soit exactement les dimensions du carré de gazon synthétique putatif que je souhaitais poser sur le petit meuble près de la porte d'entrée (celui qui était chez eux, c'était un ami qui le leur avait laissé en exemplaire de démonstration)
lundi 29 (j+16)
heureusement qu'elle était là, Catherine, avec sa visseuse, pour m'aider à monter ce porte-serviettes en bambou (le bambou est un bois très dur), ça nous a tout de même pris une bonne heure ensuivant scrupuleusement la totice (succincte)
mardi 30 (j+17)
le bonheur c"est, bien sûr, de réussir à trouver libre une des places de stationnement juste à côté du porche (sans avoir à faire de créneau), mais je dois reconnaître que j'ai un faible pour ce petit parking de la rue Serpente (que Pépin m'a fait découvrir et que j'ai fait découvrir à Marie) où il reste quasiment toujours de la place pour ma 'oiture (et qui est vraiment tout près de chez moi)
mercredi 31 (j+18)
Manue passe pour me ramener le papyrus qui était en pension chez elle depuis le déménagement et qui a l'air en pleine forme (elle l'a rempoté et lui a acheté une cuvette neuve), on en profite pour déplacer le canapé (dégager la cheminée) et trouver une place à Robert (c'est comme ça qu'il s'appelle)

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