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lieux communs (et autres fadaises)
cinema
25 janvier 2011

manuscrit

THE GHOST WRITER
de Roman Polanski

Et hop! Encore un merci au Festival Téléramuche! Je n'avais pas pu/voulu voir ce film-là  à sa sortie, et j'ai donc réparé cet oubli à la séance de 18h (dans une salle archi-complète! il semblerait que ça marche mieux à Besac que dans le bôô cinéma...). Les critiques en étaient élogieuses, et ma foi elles étaient plutôt justifiées : dans le genre thriller politico-paranoïaque, ça fonctionne, et même de mieux en mieux.
Polanski prend son temps pour tout mettre en place, et, quand il décide de serrer la vis, il le fait, et impitoyablement!  Et couic! Plus on avance et plus on se pose de questions, et plus on a les jetons pour notre blondinet d'Ewan mc Gregor, qui n'a pas idée du  merdier dans lequel il s'est fourré..., et plus on est tendu (il y avait des moments où j'en oubliais presque de respirer...)
En plus , c'est superbement filmé, ce qui  ne gâche rien (une série de plans beaux à couper le souffle, vers la fin, devant la gare maritime vide). Bon,  on a sans doute connu plus original et plus personnel de la part du réalisateur du locataire ou de Rosemary's baby, mais bon (re), n'allons pas bouder notre plaisir. Diaboliquement efficace, même si les histoires de CIA, de premier ministre et d'anti-terrorisme ne sont pas, a priori, ma tasse de thé.
Pour le reste...

 

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(je viens d'aller voir  sur allociné les échos critiques et je dois dire que j'hallucine un peu : tout le monde -ou presque) y va carrément de son cinq étoiles : *****! Bon, Polanski a des démêlés avec la justice, tout le monde il est méchant avec lui,  et il faut peut-être lui soutenir le moral, mais, hé ho, quand même, faudrait pas pousser, hein!)

23 janvier 2011

casquette (à l'envers ?)

AU-DELÀ
de Clint Eastwood

Celui-la, c'est rien de dire que je l'attendais : quand j'ai vu la bande-annonce pour la première fois, j'étais déjà en larmes quasiment à la fin. le post mortem est un sujet qui me touche (et la bande-annonce était du genre -hélas de plus en plus fréquent- de celles qui vous racontent quasiment tout le film.) Trois personnages, un américain qui est -vraiment- médium et qui en souffre plutôt, une jeune française qui a fait une expérience post-mortem, justement, et un jeune britannique dont le frère jumeau vient de mourir. Et les trois histoires vont (voui voui on s'en doutait un peu) se rejoindre à Londres lors d'un genre de salon du livre.
Ca démarre sec avec le tsunami (glouglou), ça continue avec un attentat dans le métro londonien (boumboum), j'ai craint un instant qu'on ne nous refourgue le 11 septembre, mais non...
Le film fait 2h05 me semble-t-il et se passe  bien pendant, disons, les deux premières heures, plutôt bien ficelé, même si des fois grosses ficelles, mais voilà, ça se gâte -et gravement- pendant les cinq dernières minutes, justement , avec happy-end à tous les étages et zou! rallumez-la lumière (c'est ce qui s'est passé d'ailleurs dans la salle du bôô cinéma) et hop! générique de fin. et dehors circulez! Comme si Clintounet avait soudain réalisé qu'il avait assez perdu de temps comme ça, et avait demandé au scénariste de lui gribouiller 2 3 lignes pour boucler ça. Une fin scandaleusement expédiée et calamiteusement ratée.
Pour un film qui a tous les atouts du mélo flamboyant et spectaculaire (putassier ?), mais qui, justement, hormis le tsunami du début, n'essaie pas de nous en mettre plein la vue (j'ai failli écrire plein la vie), c'est vraiment dommage, et on se demande un peu, rétrospectivement, de quoi Clint a voulu exactement nous parler. (Un truc rigolo : dans toutes les "vraies" critiques ou presque il est question de la coiffure de Cécile de France...). La vie, l'amour, la mort ???

 

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ps : je viens de lire ici une critique que je trouve très juste (notamment à propos de la fin), par Rob Gordon

22 janvier 2011

queue amovible

FANTASTIC MR FOX
de Wes Anderson

Comme l'année dernière (et chaque année d'ailleurs, ou presque) je voudrais remercier ici publiquement le Festival Téléramuche de me permettre de mourir moins idiot, en voyant des films que j'aurais plus ou moins sciemment ratés au cour de l'année. Celui-ci par exemple ; bon d'accord il n'est passé qu'en VF dans le bôô cinéma, mais, malgré le nom du réalisateur, une "adaptation de Roal Dahl en marionnettes" ne  titillait que mollement ma curiosité.
Quel idiot! (moi). Depuis que j'ai arrêté les cigarettes qui font rire, je ne me souviens pas d'être, sans l'aide d'aucun adjuvant psychotrope, sorti d'un film dans un tel état d'euphorie,  d'enthousiasme, de... légèreté, (j'aurais presque pu esquisser une petite chorégraphie à la Gene Kelly dans le hall bondé en allant aux toilettes.
Et c'est bien la première (et sans aucun doute la dernière) fois que je sors d'une salle de cinéma en étant quasiment tombé amoureux d'un opossum (et je précise que c'était avant de voir au générique de fin que ledit opossum était doublé par Bill Murray (petit aparté sans aucun rapport : qui se souvient combien Bill Murray était beau quand il était jeune ? chaque fois que je revois Tootsie, ça me frappe de la même manière, fermons l'aparté).)
Bon, clamons-le bien haut, ce film est une mer-veille! (et je pèse mes mots). Oui, un film merveilleux, dans tous les sens du terme, où les animaux se tiennent debout, portent des vêtements et parlent comme vous et moi, et ont pourtant gardé leurs spécificités d'animaux (les poils, surtout...). Ils investissent dans l'immobilier, certes, mais ils ont toujours envie de croquer les poulets et autres volatiles  (qui, eux, ne sont pas humanisés, mais juste ravalés au simple rang de marchandises et d'aliments), des trois big méchants fermiers industriels qui habitent en face,  plus exactement de les leur voler, (car le chapardage comme le creusage de tunnels, sont dans les gênes des mammifères carnivores, isnt'it?).
Le film relate la guéguerre sans merci que vont se livrer les animaux contre les humains, mais pas que.  Il y a des courses-poursuites, il y a de la pyrotechnie, il y a des retournements de situation, il y a des affrontements, mais, comme on est dans un film d'Anderson, il va être aussi question de famille, au sens plus ou moins large,  de grandir et de "faire ses preuves", de tenir ses promesses, de se sentir "différent", avec des rires, des sourires, de l'attendrissement, de la mélancolie parfois, et de tendresse souvent. Une merveille, je vous dis...

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ps : je viens de revoir le film (et j'ai toujours autant aimé) et je fais amende honorable : ce n'est pas tout Bill Murray qui double Kylie l'opossum, mais Wally Wolodarsky...

 

15 janvier 2011

gosses de riches

SOMEWHERE
de Sofia Coppola

(Je tiens quand même à préciser que j'ai  payé 9,10€ pour le voir!)

Je voulais me "rendre compte par moi-même" (j'aime plutôt bien bien la demoiselle Coppola, et le film en question avait me semble-t-il reçu des critiques plutôt... diverses. il fallait donc.)
Je dois dire que ça commence plutôt mal : en 10 minutes on droit à deux "ballets" de demoiselles jumelles avec des toutes petites robes et des tout aussi petites culottes qui font de la danse synchro autour de barres métalliques comme dans les clubs pour hommes-les-vrais, plus un troisième, mais cette fois-ci par une fillette sur des patins à glace, et tout ça au bénéfice du même homme, le héros du film. C'est un acteur en pleine gloire (avec un patronyme sonnant américano-rital), mais qui, après s'être foulé le poignet, doit prendre un peu de repos (dans un hôtel de luxe de chez luxe) et -faisant le point- soudain perçoit comme un flottement dans sa "divine" existence, et se laisse aller (pour la petite histoire, il porte le même t-shirt pendant pratiquement tout le film, les ligues puritaines et hygiénistes américaines (pléonasme) ont de quoi s'indigner...) à un certain... laisser-aller, justement, mais heureusement Cléo, sa fille de 11 ans, va (peut-être) l'aider à "réagir".
Je pensais à cette vieille rengaine de Claude François (! pfouh, les références!) "Pauvre petite fille riche"... C'est exactement ça. Un père séparé (on ne saura jamais vraiment de qui) passe quelques temps avec sa fille, sauf qu'ici c'est déplacements en Ferrari, en avion, ou en hélico, hébergement dans des suites princières avec piscine privée, invitation à des soirées de gala, bref rien que de très normal pour "ces gens-là"... Et un peu énervant pour nous autres spectateurs lambda et pauvres cloportes du tout-venant des classes dites moyennes (ou "petites moyennes"). mais que, finalement, ces lieux successifs sont pour les personnages juste un "somewhere", justement, rien qu'un quelque part, parce qu'il faut bien vivre là et comme on a l'habitude de vivre.

DONC un film insupportable au début (si je n'avais pas payé cette somme astronomique pour le billet, peut-être serais-je sorti ?) et qui,  au fur et à mesure qu'il ralentit, (qu'il prend son temps, fait moins de bruit en passant les vitesses, épure sa syntaxe), devient de plus en plus simple, "banal", et (donc ?) attachant. Car, voilà, tout ça est raconté (un peu à la première personne) et filmé par Sofia Coppola, et (je sais, je ne suis pas objectif, mais je pourrais lui pardonner presque tout), on ne peut que se rendre à l'évidence : qu'est-ce que c'est bien fait!
Ce mec à qui on a envie de donner des gifles dès les premiers images (re)construit petit à petit (magistralement) son rôle  (son personnage) au long du film. Plus ça avance (dans l'histoire) et mieux ça va (pour le spectateur), qui a craint un instant un numéro spécial de la vie des animaux sur "les pauvres riches" mais non pas du tout. Un père et sa fille. Du quotidien -ou c'est tout comme-. Des petites choses, minuscules souvent, presque invisibles parfois. Petits bonheurs partagés, des fois simplement juste le temps qui passe, et qu'on passe ensemble.
Il y a une indéniable élégance, que ce soit à propos de la façon de voir, de la construction du film, et, bien évidemment, de ce qui est montré. Même si on a pu -un peu hâtivement à mon sens- faire un parallèle avec Lost in translation, le film navigue un peu ailleurs, dans d'autres eaux. Et plus on approche de la fin et plus ça touche, plus ça émeut.  avec de moins en moins d'effets. Les deux dernières scènes , aux petits oignons. Une avec un hélicoptère et quelque chose qui aura du mal être entendu, et la dernière, tellement (in)attendue qu'on n'osait pas l'espérer, qu'on est content que ça finisse comme ça tout en n'étant pas très sûr de comprendre pourquoi...
Et qui donc a parlé d'un "film sur l'ennui" ? (mais bon j'ai peut-être dû mal comprendre...). C'est drôle, plus j'y pense, et plus j'ai envie de retourner le voir.

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5 janvier 2011

vous venez faire lamoura-mouthe ?

POUPOUPIDOU
de Gérald Hustache-Mathieu

Vu hier soir en avant-première grâce à mon amie Evelyne dans une salle blindée de monde (dont la majorité devait avoir, comme nous, une invitation en bonne et due forme), qui plus est en présence de l'équipe du film (le réal, l'actrice principale et le deuxième acteur), ce film dont je ne connaissais que le pitch : un polar à Mouthe (ville la plus froide de France, et qui plus est pas si loin de chez nous) et qui, ma foi, fut fort applaudi à la fin par la salle toute à lui acquise (une forte représentation mouthoise -c'est comme ça qu'on dit ?- s'était d'ailleurs déplacée), et, ma foi, avec raison.
Un film qui démarre sous la triple bannière de David Lynch (Twin peaks) et des frères Coen (on embraye sur  Barton Fnk et on enchaîne sur Fargo) avec qui plus est un soupçon d'Atom Egoyan (la présence d'Arsinée Khidjian au générique)  et surtout Marylin en filigrane, ce film donc (là phrase est longue, oui oui) se doit d'avoir le courage de ses ambitions. ("Je voulais filmer l'Amérique, et, en France, on ne peut la filmer qu'à Mouthe", a dit, très gentiment, le réalisateur lors de la discussion). Et sait fort bien, dès le début, nous en mettre plein la vue.
Un polar ultra-référencé, donc, lorsque un écrivain en panne d'inspiration (Jean-Paul Rouve, assez parfait dans le désabusement ironique) débarque dans notre "petite Sibérie" (c'est le petit nom qu'on lui donne par ici) et se retrouve confronté de but en blanc (!) au cadavre d'une jeune fille blonde qu'on emporte sur une civière (avec regards dans le rétroviseur sur jeune flic aux yeux bleus et au ralenti, comme la voiture des pompiers dans Blue Velvet) et va s'y intéresser, envers et contre tous, jusqu'à parvenir à dénouer les fils de cette ténébreuse affaire. La demoiselle blonde, c'est Candice Lecoeur (Sophie Quinton, délicieusement parfaite elle-aussi), une starlette régionale qui se croit la réincarnation de Marylin, et assez curieusement, continue de nous raconter son histoire alors qu'elle est belle et bien morte (comme au début de Sunset boulevard, quoi!). Enquête menée avec l'aide de Leloup, un jeune flic (celui aux yeux bleus et au ralenti du début) qui va se révéler intéressant, voire passionnant, à plus d'un titre.
Comme dans le film de Nicloux vu récemment (et de façon plus ambitieuse), tout est ici question d'atmosphère. Un lieu véritablement unique (dans tous les sens du terme) de  par ses spécificités tant géographiques que climatiques, une série de  personnages plus ou moins singuliers et bizarroïdes (Leloup au début est filmé quasiment comme un psychopathe), une histoire en deux parties forcément disjointes (l'écrivain / la starlette) mais qui se rejoignent in extremis, tout cela est plutôt très bien fait. Seule la "résolution" de l'énigme est, me semble-t-il, un poil plus faiblarde, mais, bon, ce n'est pas vraiment le plus crucial de l'histoire.
Hustache-Mathieu s'amuse et se fait plaisir, mais heureusement n'oublie pas de nous communiquer cet amusement et ce plaisir. En équilibrant la "réalité ordinaire" d'une ville du Haut-Doubs (et non du Jura, comme le fit remarquer madame la maire de Mouthe, présente aussi au débat) au mois de février et la double perspective d'une enquête -la narration- pleine de faux-semblants et de références, et d'une reconstitution -le filmage- pleine de références et de faux-semblants. Cet assez intriguant travail sur le thème (le mythe) et ses variations est soutenu par l'élégance de ses choix musicaux, relevant -justement!- tous de la façon "à la manière de" (quelqu'un reprend la chanson de quelqu'un d'autre, un classique de préférence, de façon... décalée, à sa façon).
Un dernier mot (cerise sur le gâteau -l'omelette norvégienne, plutôt-), et une bonne nouvelle : le film est à classer dans les FAQV (une séquence-photos mémorable avec les "pompiers de Mouthe" -qui ne le sont d'ailleurs absolument pas, comme nous le confia le réalisateur, se justifiant quasiment pour expliquer leur nudité (il s'est ainsi économisé 2400€!), puis un sympathique kiki d'aspirant Police Montée, scènes d'autant plus charmantes qu'elle n''étaient pas indispensables, ce qui ne fait qu'accroître mon plaisir, et me donne envie de voir les autres films de ce monsieur!).

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29 décembre 2010

no reason

RUBBER
de Quentin Dupieux

Une unique séance quotidienne, celle de 22h. Beaucoup de monde pour une nocturne, pas mal de djeunz, dont certains si hilares que les suspectai, dès le début de la séance, de ne l'être pas tout à fait, à jeun', justement (hihihi). Je voulais absolument le voir avant de clore ma liste de film de 2010...
(et alors ???)
Ouahhhhh! (exclamation admirative)
Eh bien, c'est... quelque chose, oui, c'est vraiment quelque chose! Longtemps que je n'avais pas vu un "truc" comme ça.
Un pneu serial-killer (prénommé Robert), qui fait exploser la tête des gens, et dont l'histoire est regardée avec des jumelles par des spectateurs qu'on va empoisonner avec une dinde. Plus un shérif philosophe et bavard, une jolie brunette, un barbu handicapé, un adolescent suspicieux, et un tricycle...
Ça pourrait être aussi, mine de rien, une réflexion sur le concept de "réalité" au cinéma, sur qu'est ce que un film, justement, mais c'est avant tout une énorme (et délicieuse) claque aux idées reçues, sur le cinéma, justement, qu'il soit d'horreur ou pas, aux bien-pensants, aux rigoureux, voire, pourquoi pas, aux cinéphiles et aux intellos de tout poil (et aux autres aussi.).
D'autant plus que le réalisateur ne revendique rien. Ni théorie, ni attitude, ni quoi ni qu'est-ce. Qu'il a filmé ça avec son appareil-photo, tout seul, ou presque, comme un grand.
Enfin, donc, un "machin" échevelé, bizarroïde, sans queue (c'est rond avec juste un trou au milieu) ni tête (puisqu'elles explosent les unes après les autres...)
C'est incroyable, inclassable, impensable. Ca défie toute logique et pourtant ca fonctionne. ("Et pourtant ça tourne...") dans un dispositif parfaitement unique et autonome. En vase clos. un grand n'importe quoi, qui faiblit certes un tout tout petit peu à un certain moment,a quelques tours dans le vide, mais dont l'énergie cinétique proprement insensée remet le récit sur ses rails, et yohoo!
Je voulais absolument le voir avant le 31 décembre (comme déjà dit plus haut, mais, bon, mine de rien, ce post commencé le 21 est en réalité terminé le 29, faut que je relise!), histoire de savoir si je le mettais dans le top 2010 ou pas (souvent, trop de louanges a priori vous déçoivent quand vous voyez enfin le film en question..), et, sans aucun doute, me voilà bien forcé à présent de l'y mettre!

21 décembre 2010

même quand t'es là, t'es pas là

LE VOYAGE DU DIRECTEUR DES RESSOURCES HUMAINES
d'Eran Riklis

Une co-production franco, germano-roumano-israélienne, pour un road-movie dans lequel on transporte un cercueil (et Dominique m'a suggéré de dresser une liste de cette catégorie de films... faudra que je me penche sur la question...). Je parle de pays, car, justement, dans le film, pendant toute la deuxième partie (celle du voyage, justement) j'étais (nous étions) incapable de dire où on était, où tout ça se passait, tellement Israël et la Roumanie (car c'est là que ça se passe) me semblaient , a priori être loin l'un de l'autre.
Soit un DRH souriant, avenant, affable humain, attentionné, comme savent l'être tous les DRH, qui se retrouve avec un mini-scandale journalistique local à gérer (et à étouffer) : une ouvrière (il travaille dans une Boulangerie industrielle, et d'après ce que j'ai pu entendre -mon dieu j'aime toujours autant entendre parler cette langue-, boulangerie en hébreu se prononce "mafia", ou, en tout cas, ça y ressemble drôlement) qui avait été licenciée sans qu'il en soit averti, a touché indûment un mois de salaire, avant de de mourir dans un attentat.
Un journaliste un peu fouille-merde s'attache à ses basques (du DRH), et les voilà partis, en guise de "réparation" (et à la recherche d'une signature) avec le cercueil de la défunte en compagnie d'une Consule et de son mari, du fils de la morte, de son ex-mari, d'un chauffeur sans permis, pour un voyage dans une camionnette pourrie qui les mènera jusqu'au trou du cul du monde  de la Roumanie, le village natal de la demoiselle dans le cercueil.
Le film est agréable, même si sans véritable surprise. Comme une soupe faite sous nos yeux en suivant une recette mi -israélienne, mi-roumaine. Comme un voyage "touristique" où l'on se laisserait transporter dans un autobus mité, en admirant vaguement le paysage, en souriant un peu bêtement d'être ainsi assis au chaud à observer le spectacle de la bêtise et/ou de la misère humaine... "Ni en orient ni en occident..." comme le répète plusieurs fois Madame la Consule. Pourquoi alors j'ai aussi bien aimé ? A cause de la langue, sans doute (il faudrait peut-être un jour que je me décide à apprendre l'hébreu...), et justement, sans doute aussi, pour ce côté, sans surprise, cool-cool, plan plan. Mais dépaysant, aussi. Pas sûr pourtant qu'il s'agisse d'une comédie (hmmm hmmm). Un bon film d'après-midi d'hiver, avec le chauffage de la salle qui ronronne un peu bruyamment au-dessus de votre tête...

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20 décembre 2010

on va essayer de s'en sortir

WELCOME TO THE RILEYS
de Jake Scott

(Ah, je comprends mieux à présent, pourquoi le film est produit par Ridley Scott et Tony Scott... c'est une affaire de famille!). Toujours est-il qu'hier soir, comme la pluie avait remplacé la neige (!) et que les routes étaient praticables, je suis allé au bôô cinéma... Ce film-là, je ne sais pas trop pourquoi, j'avais envie de le voir, malgré des critiques plus figue que raisin, (je crois que la présence du gros James Gandolfini au générique et sur l'affiche n'y  était pas étrangère... Ce gars-là (lapsus : j'avais tapé ce gras-là!) me fait fondre... Il a un côté maximonstre (la stature -dans sa grosse paluche, le téléphone portable a vraiment l'air d'un jouet- et les poils) et la menace potentielle, mais là, il est tout en douceur, tououout en douceur, comme un gros nounours asthénique  et confortablement rassurant.)
On a raté les premières minutes du film (décadrage, puis recadrage approximatif qui empêchait de lire les sous-titres) à cause du projectionniste de mauvaise humeur (et de mauvaise foi). C'est toujours désagréable (frustrant) de louper la porte d'entrée d'une histoire mais bon, la structure du film est suffisamment simple pour qu'on puisse néanmoins tout comprendre.
Le gros nounours a une maîtresse (serveuse dans un  bar), une femme (dépressive) et une fille (morte à 15 ans dans un accident de voiture.) Il va être bientôt encore plus triste (c'est émouvant de voir cette montagne sangloter dans son garage la nuit) et, au cours d'un voyage d'affaire, rencontrer une jeune strip-teaseuse, larguée elle -aussi (elle est agressive, mal fagotée, vulgos, dit fuck tous les deux mots, et veut absolument le baiser mais lui non), avec laquelle il va tenter une, comment dire, reconstitution virtuelle de cellule familiale, aidé en cela par l'arrivée inattendue de sa femme.
C'est un film, comme on dit, "en mineur",(avec la petite musiquette de piano mélancolique qui va avec) une histoire  simple de gens tous plutôt très tristes au début, et qui le seront peut-être un tout petit peu moins à la fin, mais en tout cas ça m'a plutôt bien plu. (Je crois que j'aime bien ces histoires simples de famille(s), ça me semble tellement... exotique!)

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14 décembre 2010

mal rasés

A BOUT PORTANT
de Fred Cavayé

Moi, je voulais juste, ce vendredi soir, me changer les idées, et tiens pourquoi pas en allant regardant la belle gueule virile de Gilles Lellouche. Je n'en demandais pas plus. En tout cas je m'attendais pas à un thriller aussi efficace, aussi tenu, qui ne vous laisse pas une minute de répit (je ne me souvenais plus que j'avais autant d'ongles disponibles à ronger.)
Un truc sec et tendu, avec Roschdy Zem en sphynx truand, et Gillounet, donc, en "personne" (c'est Roschdy qui le dit) embringué dans un truc qui le dépasse (et où il sera d'ailleurs amené à se dépasser lui-même, tellement il court, hihihi...), où (presque) tous les flics sont ripoux (Mireille Perrier ou Gérard Lanvin, à votre avis lequel des deux est le plus fieffé salopard ? je vous aide la réponse est contenu dans la question...) et où ça défouraille (j'aime bien ce verbe) dans tous les coins.
Un excellent plaisir de vendredi soir (qui confirme que la barbe de trois jours est, non seulement tendance, mais aussi, en gros plan, extrêmement photogénique. Miam!) vu dans une salle contenant au moins quatre fois plus de spectateurs que celles où je vais d'hab', où l'on me lorgna avec une pointe de curiosité à mon entrée (je réalisai plus tard que j'étais le seul à y être venu tout seul, tout autour de moi ce n'étaient que Bobonnes et Bobons (ou, en version teenage, Bobonnettes et Bobonnets!)

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10 décembre 2010

à deux doigts

HOLIDAY
de Guillaume Nicloux

Changement total d'univers pour cette deuxième séance de la journée : le cinéma "noir" de Nicloux (identifiable ici grâce à la présence de Darroussin et Balasko, entre autres) est un cinéma authentiquement barré. et la présence avérée de Jean-Bernard Pouy dans le générique de fin, en tant que co-scénariste, ne fait que confirmer les soupçons (et tout le bien qu'on en pensait).
Soit un hôtel, où Darroussin est venu passer le week-end, avec sa femme (Godrèche, impériale une fois de plus en cruchasse) et sa belle-mère (Balasko, parfaite en belledoche en surchauffe). Les scénaristes y ont installé (dans l'hôtel,  bien évidemment, pas dans Belle-Maman, voyons...), tant au comptoir, dans les couloirs ou chacune des chambres voisines, toute une galerie de personnages loufoques, "décalés", plus ou moins nets, et bizarroïdes idem, intrigants, voire inquiétants, qui vont se croiser  tout au long de ce qui va se révéler une nuit plus que mouvementée...
Un genre de vaudeville criminel (portes qui claquent, allées et venues, quiproquos et doubles sens), à moins qu'il ne s'agisse d'un crime vaudevillesque, car crime il va y avoir, bien sûr.
Et enquête, et reconstitution avec explication finale du flic devant le cercle des suspects, sans oublier l'indispensable "coup de théâtre ultime (et même celui en milieu de générique final, attention!). On a soudain glissé, insensiblement, de Chabrol mâtiné de Lynch (ce n'est pas moi qui ai eu l'idée) vers Pascal Thomas période "Agatha Christie", mais en un peu plus... leste (mon ami Pépin dirait que c'est un film pour public averti... enfin, rassurez-vous (ou pleurez, c'est selon,) pas l'ombre ici d'une QV, mais bon  ça fornique allègrement, par tous les bouts si je puis dire).
Darroussin a l'air de s'amuser, les dialogues font mouche et l'on y rit/sourit souvent, on a le plaisir de revoir la trop rare Françoise Lebrun, (qui fait "sssss!!!" dans les couloirs), et l'on sort de là, ma foi, d'assez souriante et débonnaire humeur.
Pas impérissable, certes, mais bien agréable, ma foi...

Holiday_Affiche_France

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