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lieux communs (et autres fadaises)
cinema
9 décembre 2010

tous les petits animaux morts

PIEDS NUS SUR LES LIMACES
de Fabienne Berthaud

Agenex : C'est le moyen mnémotechnique que j'ai trouvé pendant la projection pour me rappeler les trois états par lesquels je passais et repassais successivement : agacé, énervé, exaspéré. Une histoire à propos de deux sœurs : une  blondinette qui embrasse les arbres (ça m'a rappelé un dessin de Reiser...), fabrique des porte-clés en vraie taupe crevée, et vernit en rouge les ongles des dindons (oui, bon, on peut dire autrement : elle est givrée, quoi), et sa frangine donc, toute aussi blonde mais beaucoup plus (mieux ?) formatée, limite psycho-rigide, quoi! L'intégrée vs la désintégrée, quoi...
Ludivine Sagnier (qui reconnaît elle-même qu'il serait temps que les réalisateurs réalisent, justement qu'elle a trente ans, et arrêtent de lui refiler des rôles de gamine) se sort comme elle peut d'un rôle impossible, (tellement il est chargé, comme la mule du même nom) à tel point que, juste après la scène où la sœurette fantasme l'avoir noyée dans la baignoire tellement elle est chiante (et c'est rien de le dire), j'en ai quasiment soupiré d'aise : ouf, enfin la paix! Mais ce n'est hélas qu'une fausse joie, et de bien courte durée.
C'est rare que cela se produise quand je vais voir un film, mais là, vraiment, plusieurs fois, j'ai envisagé de me lever et de quitter la salle, tant tout cela m'exaspérait, gamineries, enfantillages, minauderies, caprices, hurlements, hystérisations sororales, (mais bon, peut-être c'est juste parce que je suis un gros bourrin, incapable d'apprécier (je cite  de mémoire, Libé me semble-t-il, "un regard de femme porté sur le portrait de deux sœurs") enfin, à chaque fois, de scène énervante en scène pénible, je me suis dit "allez, reste encore un peu...". Parce qu'il faut reconnaître que tout ça n'est pas filmé avec les pieds, bien au contraire (euh, je précise que ceci est un compliment...).
Et bien m'en a pris. Car c'est vrai que le dernier quart d'heure m'a, soudain, intéressé. Bon, il y a l'intervention d'un genre de rugbyman très agréablement mal rasé, certes, mais pas que... Comme si, après une interminable exposition,  le film prenait enfin véritablement  son rythme de croisière, son intérêt. D'un réel fantasmé, on serait ainsi passé à un genre de fantasme réalisé. Où la réalité n'est plus du tout réelle, donc.
Un peu trop tard, sans doute...

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1 décembre 2010

je fais ce que je peux pour survivre

BIUTIFUL
D'Alejandro Gonzales Iñarittu

En Javieroscope et en Bardemvision, c'est dire si on ne voit que lui ou presque. Et qu'il le vaut bien. En tout cas, un des opus les plus convaincants du Monsieur (le réalisateur). Toujours aussi black, mais moins tape-à-l'oeil, moins convulsif, moins "remarque un peu mon montage comment qu'il est virtuose" que les précédents.
Le film s'ouvre une très belle scène chuchotée, suivie d'une autre, tout aussi belle,  dialoguée au milieu d'arbres enneigés, séquences qu'on reverra d'ailleurs, à la fin, replacées dans leur contexte. Et crac alors arrive le titre du film. Qu'on comprendra plus tard aussi. Et on ressent tout de suite ce sentiment de léger déséquilibre, dans le rythme, la façon dont les plans sont montés.
Le film est construit comme un agencement (plutôt qu'une succession) de plaques (tectoniques ?) instables, vacillantes, incertaines, peu sûres, des scènes donc, avec chacune son identité propre (composition des plans, rythme, musique) qui parfois se prolongent, permettant de passer facilement de l'une à l'autre,  et parfois s'éloignent (comme on sauterait d'un toit à l'autre) ou se heurtent, s'entrechoquent, créant des lignes de fracture, des mini-séismes autour d'un épicentre terrassant de beauté parfois mais de mal à l'aise aussi ou de dégoût ou de colère ça dépend.
Soit Uxbal, un mec pas très sympathique ni engageant à première vue. Sa vie, de petits trafics en magouilles diverses. Ses deux enfants et sa femme bipolaire, qui le trompe, comme on l'apprend assez vite, avec son frère (à lui, pas à elle),qui d'ailleurs ne suce pas de la glace (ni ne siffe que de la farine). Uxbal qui "fournit un emploi" à des blacks  (clandestins) qui revendent à la sauvette des cochonneries contrefaçonnées fabriquées par des chinois (clandestins),employés par d'autres chinois  (accessoirement un peu mafieux mais aussi très gays) dans des ateliers (clandestins). Uxbal (Javierchounet) est la cheville ouvrière de ces différents trafics (il ya aussi une histoire de chantier, que je n'ai pas trop bien comprise, avec un entrepreneur utilisant au black les mêmes chinois clandestins...) et fait transiter des biffetons d'un main à l'autre (mais n'oublie pas la sienne.)
Sans oublier des flics ripoux mais pas si odieux que ça, des morts accidentelles,  quelques enterrements, des fantômes aussi.  Et des papillons de nuit au plafond...

Sauf que , -sinon tout serait un peu trop facile- Uxbal apprend qu'il a un cancer, et n'a plus que "quelques mois" à vivre. Et va donc s'employer à, en quelque sorte, organiser sa succession. Le film est long (presque 2h et demie) mis on ne ressent jamais vraiment cette durée comme pénible au ennuyeuse. Au contraire. Iñarittu a sorti tout son (gros) arsenal, et nous enflamme une véritable pyrotechnie cinématographique. Du grand art. Très très noir, mais indéniablement efficace.
On pourra objecter -et regretter- cette prédilection pour le sordide, le destroy, le cracra, cette fascination quasi-masochiste (et complaisante ?) pour le misérabilisme mélodramatique. Et on pourra aussi rétorquer que tout ça, ça existe, partout, pas si loin de nous, parfois, et( que le cinéma ça n'est pas uniquement Mary Poppins meets the Bisounours. Iñarittu se complait peut-être dans la représentation de la fange, mais il s'est donné les moyens de le faire, et, la fange en question, elle clapote, et de plus en plus fort, et de plus en plus près de nous, et le niveau n'arrête pas de monter d'ailleurs.
Le petit plus qui permet de respirer un peu, de sortir la tête de l'eau noire et puante du quotidien d'Uxbal, c'est, -paradoxalement ?-, la pincée de fantastique dont le réalisateur saupoudre son histoire : les rapports ambigus qu'entretient Uxbal avec la mort, avec les morts plutôt ("I see dead people..."), s'extrayant ainsi juste ce qu'il faut du constat social hyper-réaliste, et nous permettant ainsi à nous spectateurs de prendre ce minimum de distance nécessaire pour ne pas se noyer ou s'asphyxier.
Et le "recentrement" des intrigues autour d'un unique personnage  s'avère tout aussi -justement- efficace. Le film a été fait, Iñarittu l'a dit, surtout pour Bardem. Javier est grand et Iñarittu est son prophète (non, il me semble que c'est plutôt le contraire, non ?).

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(Je dédie ce post à manu, marie et catherine, qui auraient dû venir avec moi à cette ultime séance, juste avant la neige...)

26 novembre 2010

mets du henné sur mes paumes

LES CHATS PERSANS
de Bahman Ghobadi

Mois du doc, suite et fin. Celui-là ne passait que deux fois dans le bôô cinéma, il fallait donc se décider rapidos. Jeudi 18h, donc.
Au début on se dit qu'il n'aurait peut-être pas dû avoir sa place dans cette sélection exactement, vu qu'il s'agit tout de même d'un film scénarisé, qui raconte une histoire, même si celle-ci n'est finalement qu'un prétexte à nous présenter -et donc nous documenter sur- tous les genres musicaux contemporains (ou presque) co-existant de nos jours  -et clandestinement- à Téhéran, avec aussi toutes les façons d'exister, justement, clandestinement (dans une étable, sur un toit, dans une cave, dans un appart'...) , au nez et à la barbe des flics et des mollahs. Et, in fine, on se dit que, non, finalement, il était parfaitement à sa place ici, malgré ses faiblesses, ses maladresses, inhérentes, justement, à l'argument en question : un jeune couple de musiciens/chanteurs (lui tout juste sorti de prison) cherche à former un groupe et à quitter le pays, et fait appel à Nader, un jeune barbu démerdard et hâbleur, qui leur promet de tout arranger, et leur fait ainsi voir tout ce qu'il connaît de musicos de tous poils (et c'est vrai qu'ils sont -mais je le reconnais ce n'est pas un argument cinématographique-  bien agréables à contempler tous ces jeunes rebelles à poil long, et apparemment si doux qu'ils donneraient illico envie de les caresser) et z'horizons (rock, métal indé, tradi, rap, hard...) pour qu'ils choisissent de quoi monter leur futur -et de plus en plus- hypothétique - groupe... On alterne donc les prestations scéniques et les clips (variant les genres, et passant ainsi, parfois, d'une prestation à la limite du kitschissime - celui avec les danseurs- à un rap farsi musclé et urbain qui m'a personnellement remué -mais bon oui oui peut-être le chanteur n'est pas étranger à l'affaire...-)
Comme on s'en doute un peu dès le début, tout ça finira plutôt dans des tonalités sombres plutôt que rose bonbon, mais bon ça semble l'assez exact reflet de la vie de cette belle jeunesse iranienne, et de l'entêtement dont elle doit faire preuve pour continuer à croître et à exister. Courage!

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24 novembre 2010

interprètes

LES ARRIVANTS
de Claudine Bories & Patrice Chagnard

On continue avec le mois du documentaire, et voilà encore un documentaire très fort. Quelques mois dans les locaux du CAFDA (Centre d'accueil pour familles demandeuses d'asile), dans un dispositif qui pourrait évoquer l'excellentissime Les Bureaux de Dieu, et dont le contenu évoque - en vrai-  le titre du bouquin de Bourdieu qui m'est revenu en tête pendant la projection : Toute la misère du monde.
On suit ainsi quelques familles et quelques membres du personnel chargé de  les prendre en charge justement. Tamouls, Mongols, Roumains, Ethiopiens, avec qui il faut bien réussir à communiquer. D'où les interprètes du titre de ce post, précieusement indispensables, dont certains d'ailleurs ne se cantonnent pas à ce rôle de casques bleus de la communication, comme celui qui finit par expliquer à Caroline, la jeune assistante en train de péter un peu les plombs, qu'il n'a pas pu traduire à son interlocutrice des mots comme "On n'est pas un hôtel, ici...".
Un beau documentaire, oui, simple et poignant, sur les conditions ubuesquo-kafkaïennes des paperasses et des dédales administratifs à travers lesquels on promène, ces, justement, arrivants. Sur les bouts de ficelles avec lesquels tentent de se débrouiller les assistantes sociales, rouages "humains" de la grande machinerie judiciaro-sociale. Tickets de restauration, cartes orange, centres d'hébergement...
Il y a aussi un éléphant, en statue, qu'on a vu primo-arriver au petit matin, dans une camionnette, et qu'on retrouvera vers la fin du film, en plein milieu d'une fête tamoul au beau (très beau)  milieu de Paris.
Portrait juste de quelques justes, donc, qui ne que que vous promener entre les larmes de l'émotion, et le sourire de l'émotion aussi, justement.

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16 novembre 2010

déréférencées

ENTRE NOS MAINS
de Mariana Otero

Un documentaire très réussi. D'autant plus attachant que simple et sincère. La réalisatrice s'est attachée à l'histoire d'un groupe d'ouvrier(e)s (fabriquant des dessous féminins affriolants) qui, pour éviter les licenciements et la fermeture de l'usine, décident de se monter en scop (en coopérative). On suit toute l'aventure de a jusqu'à z, la réalisatrice n'est pas seulement un témoin invisible, mais elle existe, derrière son œilleton, dans cet espace de travail où la direction l'a autorisée à tourner (direction que d'ailleurs on ne verra jamais, même dans les scènes de "dialogue", et ne restera qu'une voix impersonnelle, comment pourrait-on mieux la catégoriser ?), puisque les ouvrières qu'elle filme la saluent, qu'elle leur pose des questions et que les demoiselles y répondent.. La caméra n'est pas seulement un dispositif, c'est aussi une personne, avec son cœur et son intellect, qui, même si elle ne prend jamais parti directement par les mots ou les faits, nous fait clairement comprendre de quel côté de la balance elle penche..
On est dans les soutien-gorges et les petites culottes, que l'on designe, découpe, assemble, façonne, empaquette, conditionne, tout en parlant directement, face caméra, de la situation, de son évolution, des inquiétudes, des espoirs et des regrets aussi. En réagissant, quoi.
On suit ainsi plusieurs personnages plus en détail, chacun(e) avec ses tics et sa personnalité, certains feront peut-être sourire d'aucuns plus que d'autres, mais nul(le) n'est jamais jugé(e) et c'est tant mieux. Elles sont toutes touchantes, ces ouvrières, Et leur détermination ferait même naître certains espoirs de révolte et de soulèvement, on pense Lip, autogestion, an 01, lutte finale, avant de se faire rappeler à l'ordre, et in extremis, qu'on est en 2010 et que Laurence Parisot,  actionnaires, délocalisations, et que la mondialisation et le capitalisme, et bien ça mondialise et ça capitalise à tout crin.
On y apprend des choses, aussi (je suis un ignare complet dans certains domaines.) Que dans le système de la coopérative  le patron n'aurait qu'une voix au chapitre, ni plus ni moins que chacun des autres participants, ce qui fait à la fois, sourire, rêver et espérer.
Et, si tout ne finit pas dans la joie, le film s'achève en comédie musicale à la Demy, où un quotidien pas forcément rose  bonbon est mis en paroles et musique, par ceux et celles qui viennent d'intervenir devant nous. C'est fragile et ça n'en est que plus beau.
Et l'on sort de cette aventure à la fois un peu optimiste et amer, en se disant qu'on n'ira pas forcément chez Cora la prochaine fois qu'on ira faire des courses...

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13 novembre 2010

guerres de religion

HASSAN ET MORKOS
de Rami Imam

Juste un peu déçu, à la sortie, déjà, parce que le film était annoncé de 2h40 et qu'il en fait en réalité une de moins. Un peu frustrant. Surtout quand il s'agit d'une grosse pâtisserie moyen-orientale, qu'on espère genre L'immeuble Yacoubian, un bon mélo des familles, ruisselant de  bons sentiments, épicé de conflits sentimentalo-familiaux, nappé de musique sucrée, bref un million de calories cinématographiques à chaque bouchée.
Le film n'est donc pas tout à fait ça. Les deux héros du titre sont joués par Adel Imam (superstar là-bas dis, déjà dans le pré-cité Immeuble Yacoubian) et -surprise, tiens- Omar Sharif, dont on s'est demandé, d'ailleurs avec Dominique, quel âge il pouvait donc avoir maintenant...).
Ils sont symétriques. l'un est musulman (avec épouse et fille) et l'autre chrétien (avec épouse et fils). par un enchaînement de circonstances "dramatique" (et scénaristiquement providentiel), ils vont être amenés chacun à travestir son identité religieuse, le chrétien (et sa famille) se faisant passer pour musulman, et réciproquement. Ça démarre vraiment en grosse comédie hyper calorique, avec effets appuyés, surjouages divers, gags un peu lourdingues, et puis, on s'abandonne, on accepte les codes, de jouer le jeu.
Oui, c'est comme les pâtisseries, on se laisse aller, avec un plaisir un peu perversement coupable, quand ça tourne mi mélo roucoulant mi théâtre boulevardier avec quiproquos,  méprises et révélations, et toujours avec ce rigoureux motif, presque agaçant à force d'être systématique, de la symétrie, de la duplication...
Jusqu'à une scène finale qui vous prend aux tripes et par surprise, et au cours de la quelle on ne rigole plus vraiment. Et un film dont le message est "Quel que soit votre dieu, ne croyez pas que les choses vont s'arranger...", qui se bat contre toute forme d'intolérance religieuse, qui dénonce toute forme de fanatisme, même en assez gros sabots, ne peut pas être tout à fait mauvais, non ?...

Paix sur la terre... et vous reprendrez bien un loukoum?

IMAM_Rami_2008_Hassan_and_Morqous_poster_arab
(le film doit "sortir prochainement", selon allociné point freu)

12 novembre 2010

effort de guerre

UN HOMME QUI CRIE
de Mahamat Saleh Haroun

Je le reconnais, oui, oui, je ne suis pas très porté sur le cinéma africain. Encore une fois, donc, j'y allais prudemment. Et je dois dire que c'est plutôt une excellente surprise. Que ce film, au résumé somme toute assez "classique" (un père, un fils, un acte ignoble, un pardon)m'a, en quelque sorte réconcilié avec ce cinéma-là, avec ce cinéaste tout du moins, dont le précédent Daratt (sur un thème somme toute assez voisin : la relation père/fils) m'avait mis plutôt de mauvaise humeur pour cause de lourdeurs et de maladresses répétées.
Là, c'est peut-être la simplicité de l'argument qui fait sa force, le portrait conjugué d'un père et de son fils (qui commence et qui finira dans l'eau...) évoque en même temps des sujets aussi éloignés que la guerre (qu'on ne fait qu'entendre à la radio, mais qui reste omniprésente comme toile de fond du récit) et la précarité de l'emploi (le père, ancien champion de natation, est employé dans la piscine d'un hôtel, et c'est lorsque son fils est nommé à sa place que le récit va basculer.)
Simplicité de l'argument et force la réalisation. Le film est, pour une large part, documentaire, et la dose de fiction que le réalisateur a injectée dans ce "reportage" sur une vie au quotidien, un pays "tel que", crée le juste liant nécessaire pour en faire un vrai beau film, qu'on pourrait percevoir comme quelque chose d'exotique et de dépaysant, alors qu'il ne fait que témoigner d'une triste réalité.
Le montage, un peu heurté au début (mais c'est peut-être moi qui ai du mettre un peu de temps pour m'y habituer... Ça me produit de temps en temps cet effet-là, où j'ai le sentiment que le plan n'est pas coupé au moment exact où il devrait, et devient selon le cas, "trop long" ou "trop court" et se heurte parfois ainsi désagréablement avec le plan suivant) se fait heureusement ensuite plus fluide, rendant ainsi la narration beaucoup plus agréable.
Le personnage central (le père) est d'autant plus attachant qu'il n'est pas bavard. Le réalisateur lui confère quasiment la dimension d'un héros de tragédie, dont il a par ailleurs la stature et la dignité.
Il y avait du monde, dans cette salle du bôô cinéma, pour cette séance spéciale à l'issue de laquelle nous devions rencontrer le jeune acteur qui joue le fils. Las! Il doit exister une malédiction ferroviaire pour les acteurs qui veulent nous rendre visite : le  pauvre a vu son train bloqué par ce que , je cite "il y avait des feuilles sur la voie..." et donc quand il est arrivé, a dû repartir illico (sans avoir vu personne, la séance était terminée depuis belle lurette) pour Besançon, où il était invité pour la soirée d'ouverture de Festival "Lumières d'Afrique".
Tant pis pour nous!

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11 novembre 2010

joy, pia, kim et les autres...

LES RÊVES DANSANTS
de Anne Linsel et Rainer Hoffmann

Il pleuvait, je n'avais pas de parapluie, la pièce que j'allais voir ne commençait que trois heures plus tard... Que faire ?
Le film que j'avais vu la semaine dernière allait bientôt commencer quand je suis repassé devant le cinéma. J'y ai vu disons comme un signe et j''y suis entré...
Expérience : Pleure-t-on de la même façon, lorsqu'on revoit, à une semaine d'écart, un film qui vous avait déjà beaucoup fait pleurer la première fois ?
Réponse : non. On pleure, certes ("on" ne se refait pas), mais moins quand même. J'avais les yeux moins rouges, indiscutablement.
Je voulais de toutes façons y revenir, ne serait-ce que pour rendre hommage aux demoiselles qui y ont pourtant autant de mérite que les damoiseaux, mais dont j'avais hélas oublié tous les prénoms (d'où le titre de ce post, symétrique au premier déjà publié.) Je me sentais redevable...
Comme j'avais déjà vu le film, je savais les moments que j'attendais, et je pouvais d'une certaine façon gérer et "surveiller" le surgissement de l'émotion. Avant l'irruption des larmes, il y a ce genre de hoquet, de spasme, indicateur que la beauté (ou autre chose)  vous terrasse. Le premier a surgi lors de la brève séquence où les garçons s'essayent au déhanché (la musique de Chaplin m'est restée dans les oreilles longtemps après le film...) oui, plop!, comme ça, un petit frisson et puis s'en va. Puis les autres (beaucoup plus espacés qu'à la première vision, ont souvent concerné les scènes où apparaissait le dénommé Safet (mais c'était peut-être une coïncidence...), mais plus généralement les moments dansés collectivement (mais bon, c'était bien là le but de l'exercice, non ?), tant il se passe à ce moment là quelque chose, c'est mystérieux, indicible, c'est peut-être ce qui fait dire "ça fonctionne..." au metteur en scène quand on répète au théâtre, c'est ce qui fait sourire Pina Bausch quand elle regarde, par exemple, le petit duo des deux deux qui se déshabillent à distance en faisant des petites mines,  c'est un ensemble, un déclencheur, un génération d'émotions à ce moment précis, au vu de cette grâce, ce mystère, cette justesse, cette richesse, cet engagement...

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6 novembre 2010

aurore boréale

HOME FOR CHRISTMAS
de Bent Hamer

Vu chez moi, en avant-première, grâce à mon amie Zabetta, qui a de l'entregent dans le cinéma. Un réalisateur plutôt intéressant (La nouvelle vie de Monsieur Horten, Kitchen stories) dont je continue à suivre les traces avec un très grand plaisir.
Film choral, une nuit de Noël en Norvège... Des vies minuscules, vous, moi, ordinaires, entre joie et tristesse, espoir et déception, vérités et mensonges, bonne action et saloperie, naissance et mort, vengeance et pardon, avec un certain, osons le mot, esprit de Noël, qui ne règle pas tout comme par miracle bien sûr (heureusement) mais enrobe tout ça d'une certaine douceur un peu mélancolique...
Le couple dans tous ses états, enfin, dans chacun des âges de la vie et de l'affect (le catalogue est assez exhaustif.), avec son potentiel de bonheur, mais aussi son tombereau de désillusions. Ou pas.
Très "norvégien" (enfin, norvégien comme j'aime) la nuit, le bleu, le froid, la neige omniprésente, et cet état d'esprit nordique, si caractéristique, avec cette politesse du désespoir comme un glaçage doux-amer cristallisé sur ce que d'aucuns pourraient considérer - à tort- comme une pâtisserie traditionnelle des familles et de saison (la bûchasse avec crème au beurre, quoi, alors que pas du tout.).
Il y a bien un sapin (plusieurs, même), un Père Noël (là, on serait carrément dans une scène d'anthologie), une crèche, une messe de minuit, aussi, et une étoile qui clignote -ou pas- au-dessus du sapin, justement, mais chacun de ces passages obligés des films dit "de Noël"  est -assez habilement-  légèrement détourné, subverti...
On pense à Anderson (le suédois), sans la systématisation des sketches, on n'est pas très loin non plus de Kaurismaki, de part les thèmes traités (la solitude, surtout), et la façon dont ils le sont (l'humour à froid), avec aussi cette tiédeur de la tendresse pour le genre humain, et ses personnages en particulier, qui vous atteint une fois cassée la croûte de glace qui durcit tout en apparence.
Attachant,  touchant, émouvant, incontestablement.

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(je mets l'affiche espagnole, puisqu'il n'y en a visiblement  pas encore de française...)

5 novembre 2010

multinationales

FOOD INC

Un documentaire dans le cadre du Festival AlimenTerre, qui fait le point (assez terrifiant) des pratiques (et des dérives) de l'industrie agro-alimentaire aux Etats Unis (mais bon chez nous ça doit pas être vraiment mieux.
De quoi vous dissuader de manger du poulet, du bœuf (surtout haché) et donc des hamburgers et donc au fast food (mais bon ça on le savait déjà, hein ?)
De quoi vous donner froid dans le dos face à ces toutes puissantes et opaques multinationales (M*nsanto, par exemple) et aux moyens (de pression, notamment) colossaux dont elles disposent  (proportionnels à leur chiffre d'affaire).
Money money money...
De quoi donner envie de suivre tous les bons conseils que propose le film, à la fin.

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