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lieux communs (et autres fadaises)
22 décembre 2007

barbe

MA VIE N'EST PAS UNE COMEDIE ROMANTIQUE
de Marc Gibaja

(smiley aux joues roses de honte) Dès que j'ai vu la bande-annonce, j'ai su que j'irais le voir. Et pour deux raisons complètement non-cinématographiques  : Gilles Lellouche et sa barbe. Voilà c'est dit. Depuis que je l'ai vu dans Ne le dis à personne, ce mec-là me fait bander (désolé, il n'y a pas de mot plus juste). Le genre de bourrin hétéro qui me fait fondre comme un chamallow sur braise.
Marie Gillain est mimi, le film est bofbof (des hauts, des bas), pas désagréable mais absolument pas inoubliable. Le truc sur l'amitié sexuelle est pas mal. Les clins d'oeil à Quand Harry... plutôt sympathiques.
Oui oui, il a vraiment une belle barbe et un sourire craquant (mais il sourit rarement).

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21 décembre 2007

us et coutumes

LA VISITE DE LA FANFARE
de Eran Kolirin

Un bus blanc un peu pourrave démarre. Derrière lui, on découvre, impeccable, la Fanfare de la Police d'Alexandrie, que personne hélas n'est venu attendre à l'aéroport. Voulant se débrouiller tout seuls comme des grands, nos égyptiens vont prendre un bus pour une mauvaise destination, et se retrouver en rade pour une nuit dans un patelin genre trou du cul du monde, où ils vont, tant bien que mal (anglais approximatif), essayer de communiquer avec les autochtones (israeliens, donc) pour que cette brève cohabitation -forcée par le destin- se passe le mieux possible.
Une nuit, donc, pour l'essentiel du film. Les huit musiciens de la fanfare  seront logés à des enseignes diverses, et le réalisateur s'amuse à suivre tel ou tel, dans une suite de tableaux tour à tour (ou simultanément) drôlatiques ou émouvants, à la théâtralité revendiquée.
Entre le rire et les larmes, bref, comme la vie. Un repas du soir israelo-égyptien un peu "coincé", une "leçon de drague" muette dans un dancing où on commence à empiler les chaises,  un concerto qui trouve un développement dans une chambre d'enfant, une conversation dans un fast-food désert, une scène d'adieu entre une femme et huit hommes...
Un film, comme ça, juste avant Noël, qui vient, mine de rien, nous parler de fraternité et d'espoir ça fait du bien (la dernière fois, c'était entre les français et les allemands, d'après une histoire vraie, on a parlé de bons sentiments, ici c'est entre juifs et musulmans, d'après un fait-divers vrai , lui aussi, mais, comme ajoute le réalisateur "qui s'en souvient ?"), ça vient vous dire des choses douces dans le creux de l'oreille sans parler fort ni faire de grands gestes.
On sort de là ravi. Sourire béat :  optimisme, utopie, candeur, qui sait... Un premier film épatant (je reprends le mot de Zabetta), idéal de douceur, de tendresse sous des abords pince-sans-rire, (on ne serait pas très loin de l'univers d'Elias Suleyman) avec la présence solaire et splendide de Roni Elkabetz, impériale,qui irradie littéralement face à tous ces mecs plus ou moins coincés, fragiles, cabossés, maladroits...
Un coup de soleil, un peu de chaleur, ça fait sacrément du bien par les temps qui courent...

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20 décembre 2007

les araignées

(bouts de rêve)

J'habite un genre d'immeuble "collectif" (on se connaît entre locataires et on peut échanger nos appartements ; je me souviens que j'ai d'ailleurs habité récemment dans celui de la locataire du bas -qui ressemble d'ailleurs au logement de fonction que j'occupais au rez-de-chaussée à Gray- tandis qu'elle n'était pas là, et que j'y retounerais bien, d'ailleurs.)
Dans la cour, je croise (?) une amie, elle me montre, ouvrant  une petite boîte en fer allongée, les chewing-gums qu'elle à mâchés sur nos conseils (= " de notre faute, alors que ça lui était interdit") et sort une petite seringue hypodermique avec laquelle elle va se piquer la gencive autant de fois qu'il y a de chewing-gums. Ca me dégoûte et je ne veux pas regarder ça.
Je sors dans la cour, il y a au milieu, par terre un vêtement en boule, je sais que c'est celui d'un gamin qui a fait caca.
On marche (pas mal de gens, il y a notamment ma collègue Catherine) dans un genre de cours d'eau (mais je ne ressens pas du tout la sensation d'humidité) pour aller (?) (au cirque ?), à un moment on passe de l'autre côté d'un genre de muret, et alors que je m'inquiète de savoir si on va finir par arriver à ce fameux (?) (cirque ?) Catherine me fait alors remarquer que, un peu plus loin, le chemin (pourtant on marche déjà dans l'eau) est submergé sous une nappe d'eau étale (comme les inondations sur la route) et qu'on ne peut pas aller plus loin. On doit donc rebrousser chemin.
Je repasse de l'autre côté du muret pour repartir, là l'eau est beaucoup plus rapide, il y a des rochers, des courants, ça a l'air plus dangereux, d'autant plus que j'aperçois, assez nombreuses, des toiles d'araignées, portant chacune une araignée en son centre, une araignée pas énorme mais de taille respectable, bien velue... une vraie araignée, quoi. Je commence à m'inquiéter de la possibilité qu'on les "dérange" (et donc qu'elles deviennent une menace potentielle ?) et je fais attention en passant à côté d'elles. Ca n'est pas très facile, parce qu'il y en a beaucoup, et qu'elles sont disposées juste à la surface de l'eau.
Passant près d'une d'elles, je m'approche pour la regarder de près, et je m'aperçois que, vue de près, ce n'est pas une araignée, mais une minuscule bonne femme (un peu comme la Fée Clochette) plutôt sympathique, d'ailleurs...

(je me réveille)

19 décembre 2007

comme sur des roulettes

PARANOID PARK
de Gus Van Sant

Oui, oui, je sais ça fait quelques siècles qu'il est sorti déjà, mais  l'enthousiasme et le zèle excessif  du programmateur de notre bôôô cinéma font qu'on l'a seulement maintenant. Mieux vaut tard...
Alors ? Bon, le film fait 1h20 tout mouillé jusqu'à l'extrême bout du générique, et l'ami Gus a même rajouté de l'additional skate footage (bizarrement, quelques scènes sont ainsi en français) sinon c'eut été encore plus short short.
C'est superbe et... charmant (à l'image de l'interprète principal), oui très joliment filmé et misenscéné, variations virtuoses sur la texture de l'image et la lumière, ralentis chiadés, fondus au noir extrêmement lents, floutage (de changement de focale ou pas) au service de... trois fois rien (en terme d'intrigue), oui, juste un ado qui flippe (ou qui devrait) mais bon ça a en tout cas un charme certain.
Le seul truc un peu bizarre, c'est la musique, aussi éclectique (j'allias écrire hétéroclite) qu'omniprésente : Beethoven, Nino Rota, Elliot Smith, Parmeggiani, Billy Swan, The Revolts... un mix un peu bizarre qui donne  l'impression d'arriver par-dessus le film, un peu comme si on avait brodé la bande-son directos sur la pellicule.
Mis à part ça, on ne s'ennuie pas une seconde même (et surtout) si on n'est pas skateur. L'histoire se reconstruit progressivement, va et vient, sinue, virevolte, pour nous lâcher la main au moment où l'on aurait attendu davantage. Plop! la bulle...
Ah, c'est bien les djeuns, va...

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18 décembre 2007

ameublement

J'ai un canapé bleu. Whaou! Il est tellement grand qu'il ne pouvait pas tenir sur une seule photo :

DSC06942 (aile gauche)
DSC06941 (partie centrale)
DSC06943 (aile droite)

Merci à Ginette et Christian, qui s'en débarassaient gracieusement
Merci à Christine, qui a "pensé à moi" dès qu'elle l'a su
Merci aux Amis du Cinéma, qui m'ont permis de solutionner le problème du transport lors de leur AG
Merci à Catherine, qui était prête à mettre son Kangoo à mon service
Merci à Isabelle, qui a prêté son véhicule
Merci à Sylvain, qui a mis à contribution ses gros muscles et son sens du transbahutage dans les escaliers

J'ai un beau canapé bleu, voilà.

18 décembre 2007

croix

Rions un peu avec nos amis de France-Mu... Ayant été amené à prendre ma voiture, j'ai mis la radio et là suis tombé sur une émission où le jeu consistait à comparer sept (7!) versions successives de la même cantate "O Jésus laisse-moi ôter les clous de ta croix avec mes dents et me flageller avec ta couronne d'épines" (bon d'accord je ne me souviens plus tout à fait du titre...) de Dietrich Buxtehude. Mon cerveau de benêt et mon oreille musicale boétienne m'ont donné l'impression que j'avais écouté  deux fois de suite la même chose quasiment, et bien pas du tout, la dame qui a pris la parole pour les comparer m'a démontré par a+a' (a+b eut été trop simple) que j'avais tout faux...
Au milieu de la troisième version, dommage, j'étais arrivé!

17 décembre 2007

trucs de turcs 2

Tiens, quelques nouvelles notes pour notre petite marche turque, (juste pour être au diapason des préoccupations des médias donc.)
Après m'être fait ostensiblement snober au Souperr Ou, l'autre jour, mon coeur s'étant brisé, vous me connaissez bien, en mille éclats chatoyants, j'avais résolu, la (les) fois suivante(s), de le snober tout aussi ostensiblement. (Comme les gamins : "tu veux pas être mon copain, alors je suis plus ton copain  non plus, na!). Ce que je fis, donc, sans que cela n'ait quelque notable effet (peut-être en plus d'être mal rasé est-il myope ?) Mais,  mardi dernier, miracle! (comme dit-on "miracle" en turc, Christine ?) voilà qu'au moment où il passe à ma hauteur avec son plateau, nos regards se croisent, et non seulement il ne détourne pas le sien, mais fait un geste du menton dans ma direction, et pour faire bonne mesure, y ajoute même un genre de sourire!
Geste qu'il réitèrera au café, puisque Marie s'étant attardée pour discuter avec le jeune serveur (qui était un ami de son fils), revenant la chercher, je tombe nez à nez avec mon rugueux ami qui s'en allait justement, et me regratifie de cette même ébauche de sourire/bonjour/au revoir (son acolyte aux tempes argentées toujours sur ses talons) puis ils remontent dans leur camion et s'en vont.
Et c'est tout ? Oui, c'est tout.

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16 décembre 2007

"les gens sont méchants"

NOUS LES VIVANTS
de Roy Andersson

Certain(e)s vont encore dire que je vais beaucoup au cinéma. Certes, certes, j'avoue je reconnais et je bats ma coulpe. Encore cet après-midi, tiens, justement j'en sors.

Après La graine et le mulet, ça vous fait comme qui dirait un genre de choc thermique. On va encore dire que je suis un cinéphile facile, mais bon, j'ai beaucoup aimé ça. J'assume. Un genre de Bunuel avec quelques degrés de moins, le même genre d'humour absurde et coq-à-l'ânesque qui fit les beaux jours de la "période française" (années 70) du vieux maestro. Un Fantôme de la liberté plongé (brrr) dans les glaces de la Baltique.
Roy Andersson nous livre, sans mode d'emploi ni modèle, un puzzle, quasiment en vrac, un tas de pièces, de toutes tailles et formes, certaines qui s'emboîtent et d'autres pas, certaines qui font sourire et d'autres pas.  L'ensemble est assez intrigant, même si on ne sait pas quelle est l'image finale qui pourrait  se reconstituer à la fin, si éventuellement toutes les pièces s'étaient magiquement emboîtées à la perfection. Mais non.
Un joueur de tuba, une alcoolique dépressive, un psychiâtre lucide, une fanfare, un coiffeur de mauvaise humeur, une groupie énamourée, des gens qui racontent leurs rêves...
Comme un album qu'on feuilletterait, peut-être. On retrouve parfois d'une scène à l'autre un lieu, une situation, une phrase, un personnage, mais chaque segment est à la fois indépendant des autres mais peut aussi communiquer. Des gens, donc, de tous ages, taille, sexe : ils, vous, moi, nous, quoi..., avec leurs problèmes de gens, absurdes, dérisoires, mesquins, existenciels..., filmés soit en train d'agir, soit simplement en train de fixer (oui, quelques très belles images fixes) immobiles, un hors-champ situé au-delà du spectateur, qui ne nous sera révélé que dans l'ultime scène (la seule, si j'ai bien compris, qui n'ait pas été tournée en studio.)
Avec pour liant une identité chromatique forte : toutes les couleurs sont comme assourdies, les contrastes atténués,  et l'image en est comme très adoucie (beaucoup de verts pâles, c'est reposant pour les yeux) comme si un voile léger (brouillard ? nuages ?) s'interposait entre le film et nous.
On aimerait que ça dure davantage (on ne voit pas le temps passer). La condition humaine, vue à travers le prisme de l'ironie, de la poésie, de l'humour, de la tendresse désespérée...
Bien plus rigolo que Malraux, quoi!

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15 décembre 2007

entre les deux

Acheté en même temps

- ça:

villon1

- et ça :

villon2

(l'un sans l'autre, c'était beaucoup moins intéressant, non ?)

15 décembre 2007

couscoussier

LA GRAINE ET LE MULET
d'Abdellatif Kechiche

(Enfin, enfin, du monde dans la salle! La malédiction du monospectateur semble enfin levée. Bon, c'était un régiment de trente mamies permanentées, mais mieux vaut elles que rien.)

Après l'Esquive, Abdel Kechiche monte encore l'exigence cinématographique (et le plaisir cinéphilique donc) d'un cran supplémentaire. Quel cinéma, quel beau cinéma! Où l'humanité de l'entreprise le disputerait à l'acuité du regard. Une caméra très mobile, au plus près des visages, un montage nerveux (mais jamais hystérique), des images pas forcement léchées, au service du portrait d'une famille de français d'origine maghrébine. Famille(s) nombreuse(s) puisque Slimane, le père, se partage entre son ex-femme (et ses quatre enfants) et sa nouvelle compagne (et la fille de celle-ci). Slimane, qui toute sa vie a travaillé sur les chantiers et va être licencié parce qu'il n'est plus rentable, et va utiliser ses indemnités de licenciement comme point de départ à un projet un peu fou auquel il veut associer tous les siens. Slimane qui rêve d'ouvrir, sur un rafiot rafistolé, un restaurant spécialisé dans le couscous de poisson, projet qui va prendre corps dans la longue (peut-être un peu trop?) partie finale du film.
La première partie (l'exposition) est extraordinaire, peut-être justement parce qu'elle n'a pas d'autre enjeu narratif que de nous présenter chacun des personnages des deux fratries dans leur(s) fonctionnement(s) habituel(s), partie qui culmine dans une superbe et longue scène de couscous dominical, tellement réussie qu'elle donne envie au spectateur de traverser l'écran pour aller s'atabler avec eux. La caméra est joyeuse et affairée comme une abeille en plein travail, elle va vient virevolte, s'arrête, repart... Une robe rouge, une étreinte furtive, des tapes sur des fesses, des ouvriers sur un chantier naval, un contremaître, une caisse de poisson... Le spectateur aussi butine, en fait aussi son miel. J'étais peut-être en état de réceptivité optimale, mais c'est vrai que j'ai passé mon temps à alterner reniflages (bon d'accord, Dominique m'avait refilé son rhume) et essuyage de larmes. Un genre de paroxysme émotif à éclipse (qui reviendra tout au long du film)
La seconde partie, plus documentaire ("administrative" ?) suit Slimane dans son parcours du combattant pour ficeler son projet (dossier, autorisations diverses, demande de prêt, précisons, détails, formulaire adéquat, rien n'y fait, il s'obstine, visage fermé, rides éloquentes, pas bavard, peut-être lui d'ailleurs le mulet du titre).
La dernière partie du film, à bord du fameux rafiot, capitalise les deux premières pour introduire une dramatisation narrative (une narration dramatisée ?) du récit, basée sur une, puis deux situations d'attente, de plus en plus insupportables, dont le prosaïsme de la première : nos amis vont-ils récupérer le couscoussier ? louvoie entre thriller berbère et poésie barbare, tandis que la seconde, dans sa répétitivité, confinerait presque à l'abstraction (méta)physique (avec, en filigrane,  une troisième, induite, celle du spectateur : c'est peut-être à dessein justement que cette partie est étirée jusqu'à son paroxysme, culminant dans cet haletant montage alterné : une jeune femme danse, un vieil homme court...) jusqu'à cette rupture sèche, qui a l'élégance de ne pas dénouer gracieusemement toutes les lignes (de force  ou de faille) du récit, et d'utiliser les points de suspension plutôt que le rassurant point final.
Comme la vie, quoi, tout ne finit pas forcément youp la boum pour tout le monde, tout n'est pas expliqué explicité souligné, le spectateur n'est pas rassuré dorloté dans le sens du poil avec joli récit-cadeau bien empaqueté bien ficelé  bien clos...
Quant aux acteurs, autour de Habib Boufares (Slimane), ils  se bousculent au portillon de la justesse (et donc des compliments) et  mériteraient tous une mention (tiens d'ailleurs les voilà : Hafsia Herzi, Faridah Benkhetache, Abdelhamid Aktouche, Bouraouia Marzouk, Alice Houri, Leila D'Issernio, Abelkader Djeloulli, Olivier Loustau, Sabrina Ouazani, Mohamed Benabdeslem, Bruno Lochet, Cyril Favre, Sami Zitouni, Mohamed Karaoui...) tellement ils sont bien bien bien et qu'il est ardu de différencier les non-professionnels des acteurs confirmés (j'ai un faible pour le beau-frère très pas rasé mais bon ça n'a rien à voir avec son jeu,  ce n'est pas objectif...), et comme dans l'Esquisse, on pourrait dire que ce sont les filles qui tirent la couverture à elles, que ce sont elles qui mènent le jeu, qui font bouger les choses, qui s'en sortent avec les honneurs, mais les mecs les méritent aussi, et oui tout l'monde tout l'monde tout l'monde...
Juste après Faut que ça danse! un autre film sur la difficulté de vieillir, sur les illusions qu'on perd, mais aussi sur les actes d'amour, sur la générosité, sur l'espoir comme ciment universel de nos branlantes constructions individuelles...
Oui, certains cinéastes devaient bien en prendre de la graine...

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