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lieux communs (et autres fadaises)
13 avril 2006

en voie de guérison

Ca doit être pavlovien...

Voilà que, ayant tout juste réalisé que demain soir c'était les vacances (tiens, ça fait drôle, tout de même, cet imparfait du futur...), en plus d'en concevoir une certaine satisfaction (sans que se pose l'épineux cas de conscience de savoir si je les ai méritées ou pas) voilà que l'espace mental, précédemment encombré plutôt du style noir-noir cumulo-nimbus, séisme, à quoi bon, désespoir, cataclysme, abysses de malheur, et autres joyeusetés...) se met au diapason de l'azur printanier et le voilà limpide, dégagé, lavé de frais, entre gazouilliset bourgeons...
Comme quoi, hein...

Bref, voilà que semblent un peu dégagées les bronches de la mélancolie, désengorgés les sinus de regardez-comme-je-suis-malheureux-hein-c'est-y-dieu-possible. Oui, on respire mieux. On est quasiment guéri. En tout cas, les symptomes s'atténuent. La preuve que "ça" se soigne. Quoi ? On ne sait pas vraiment. On aurait du mal à dire, mais le fait est.

Tout va mieux, parce que là, on en est sûr, c'est le meilleur moment. On est encore au travail, mais déjà un peu chiase-longue et bras de chemise. On est avant, on se rapproche, on y est presque... On anticipe, on en sourirait presque de plaisir. Projets, rêveries, réservations, tirages de plans sur la comète, on échafaude...

Ce que je vais faire, moi, pendant ces quinze jours ? Rien. Et ça me remplit de joie.
Les vacances, c'est un peu la cortisone du quotidien.

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12 avril 2006

travaux manuels

(pardon pour les oreilles sensibles...)

de l'écriture et de la branlette considérées comme des activités jumelles, ou du moins fort semblables. Les deux se pratiquent à la main, (seul(e) de préférence), procurent un certain plaisir,  ne sont -finalement- que des succédanés, (ou des pis-allers) et (oh c'est élégant) trouvent toutes deux leur finalité (leur achèvement ? leur concrétisation ?) sur le papier (il n' y a pas loin du kleenex au couché mat...)

étant adepte des deux, je peux m'estimer relativement bien placé pour en parler, non ?

(j'en entends déjà qui vont pousser les haut cris : quoi ? l'écriture ravalée au rang d'une vile activité, si basse, si  communément définie comme honteuse ? l'écriture, alors que c'est un sacerdoce, une vocation, un élan qui tiendrait quasiment du divin ? )

oui oui, je persiste et signe.

l'une comme l'autre ne sont finalement qu'une façon -plus ou moins agréable- de passer le temps (si ce n'est pas de le perdre -car il fut perdu, tout ce temps-). On se, si j'ose dire, caresse dans le sens du poil, on s'auto-congratule, on s'agite, on se donne l'illusion d'agir, d'être en train de produire (des mots dans un cas, et des petits mozarts mort-nés dans l'autre...), de servir à quelque chose.

car toutes deux n'existent qu'en vase clos, en autarcie. On écrit pour soi, et on se branle idem. En maths, on parlerait de réflexivité. Juste moi et moi-même, quoi. Mes mots me touchent, ma main me touche. J'existe donc puisque je.

si je vais jusque au bout de cet embryon de raisonnement, cela impliquerait plus ou moins que le lecteur est en dehors du coup, qu'il surprend le résultat d'une activité à priori destinée à rester secrète... bon c'est là que le bât blesse un peu je le reconnais mais bon je ne vais pas tout recommencer à zéro pour vos beaux yeux (oui oui ô paradoxe vous êtres, lecteur, trice, en train de lire précisement ce que nous ne devriez potentiellement pas être capable de lire, puisque, si vous avez bien suivi, en principe, vous n'existez pas... mais en même temps c'est moi même qui me met un peu dedans, puisque, si vous n'existez pas, pourquoi donc alors au moment même suis-je en train de vous interpeler, et donc de supposer que vous existez ?)

non, la vérité c'est que j'écris d'abord (comme la majorité, non ?) pour moi. Pour me souvenir, pour me faire plaisir, pour me faire sourire, pour me donner envie de mourir, ou pour le délire ou pour le désir (ça dépend des cas) L'écriture comme la branlette sont des petits plaisirs égoïstes.

pour conclure : ça ne fait de mal à personne (jusqu'à preuve du contraire) ça n'est pas désagréable (dans la mesure où on le fait parce qu'on en a envie) alors, hein, pourquoi donc s'en priver ?

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10 avril 2006

nuages...

et par conséquent pluie...
Bon, je sais, je ne vous apprends rien (mais en ai-je eu seulement un jour la prétention, hein ? )
Oui, voilà, il a plu toute la journée. Toute la journée, oui. On ne va pas en faire un fromage...
Comme ma tête, d'ailleurs (oh l'habile transition) un vrai gruyère. Le cerveau à pâte molle. Plein de trous. Sentiment de laisser passer des choses, d'oublier, d'effacer. De passer à côté, oui. Fromage fondu.
La vraie vie ne me passionne pas outre mesure (la fausse non plus, d'ailleurs). Ca s'étire et ça file et ça coule même parfois, mais pas vraiment de goût.
Pas vraiemnt d'appétit, par ailleurs.

(Tout ce que j'aurais pu.)

On passe sa vie à rater des bus, les uns après les autres.
On se dit ça ne fait rien, je prendrai le suivant...

Et un jour on réalise qu'on vient de louper le dernier.

(là je triche un peu, c'est un vieux truc que j'ai gribouillé il y a longtemps mais bon l'esprit en est encore assez juste pour que je le ressorte ici)

voilà, voilà, pas brillant brillant mais encore la tête hors de l'eau.

pas fringuant fringuant mais encore en selle (tiens tiens j'avais tapé sans selle)

clip clop claudique un peu mais qui veut voyager loin...

coucou les amis

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9 avril 2006

les dimanches se suivent...

... et ne se ressemblent pas!
Le dernier, c'était plutôt genre "dimanche dans le pâté" et que je baille, peignoir savates bigoudis, avec au creux du bide le syndrome nuit blanche (on ne sait pas ce qu'on a envie de manger, on essaye des trucs, mais c'est jamais vraiment ça...) Une semaine après (ah la la mon pov'monsieur, c'est plus de mon âge !) toujours pas complètement récupéré mais bon ça en valait la peine...

aujourd'hui, donc, pas du tout pareil... Rendez-vous à 14h dans un bar de Besac pour tourner... je en sais pas quoi mais bon, pour tourner quelque chose (je sais juste que j'ai été pris au casting, parce qu'ils avaient besoin de vieux, enfin de pas aussi jeunes que les jeunes des bozarts) Bernard est également de la partie, ils (avec sa copine) m'ont invité à manger à midi, et ô miracle cette fois-ci j'ai trouvé la route tout seul du premier coup !

le créneau horaire alloué par le propriétaire du bar est précis : de 14h à 17h. On arrive juste à l'heure, c'est un vrai tournage : éclairage, caméra, maquillage, répétitions, choix de costumes, prises successives... Si au prochain Festival vous croisez un court-métrage intitulé (pour le moment) "Canal 38" , allez-y par curiosité. Le mec au comptoir qui dit à son pote "oui mais toi tu crois tout ce qu'on te dit" avant de se retourner pour regarder la télé, c'est moi !

dix-sept heures, on quitte les lieux, j'ai le vague espoir d'aller voir Fauteuils d'Orchestre, que j'ai raté à vesoul mais qui passe encore ici. Pour passer le temps jusque-là, on va... au Musée du Temps, dont j'ai déjà entendu causer maintes fois par mon amie Dominique, et où j'ai la chance de voir enfin en vrai un pendule de Foucault (sans avoir, je le confesse, compris à quoi ça pouvait bien servir!)

Dans le hall du cinéma, les files d'attente sont si denses et populeuses que j'en rebrousse chemin illico (pourquoi toute la ville a-t-elle décidé d'aller au cinéma précisément aujourd'hui, hein ?) et abandonne donc le projet (non sans noter, au passage, que ça peut-être un moyen rigolo de draguer -gentiment- un caissier, en lui demandant Je vous trouve très beau, non ? )

J'abandonne également le projet, un instant caressé, de rester jusqu'à 21h pour voir The Hole, de mon ami Tsai Ming Liang, projeté dans le cycle Histoires d'eau. Il a plu toute la journée (et il pleut, désormais, de plus en plus fort), assez d'eau donc pour aujourd'hui et, par conséquent de quoy, retournage à la voiture et rentrage à la maison (toujours sous la pluie) . Sagement.

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8 avril 2006

c'est l'printemps

c'est l'printemps, on a laissé l'heure d'hiver
c'est l'printemps, parce que les forsythias
c'est l'printemps, j'ai du mal à me coucher le soir
c'est l'printemps, j'ai du mal à me lever le matin
c'est l'printemps, la voisine a mis remis ses draps à sécher au grand air
c'est l'printemps, j'ai le nez qui coule et les yeux qui piquent
c'est l'printemps, la sève monte dans les branches
c'est l'printemps, ma copine C. ne va plus venir au cinéma, et retourner dans son jardin
c'est l'printemps, les mecs sont en t-shirt et les filles en petite jupe
c'est l'printemps, voilà les premières fraises
c'est l'printemps, on commence à rêver aux grandes vacances
c'est l'printemps, le taux de suicides va connaître un de ses pics annuels
c'est l'printemps, je n'ai pas encore entendu le coucou
c'est l'printemps, les violettes sentent vraiment la violette (à ce qu'on m'a dit)
c'est l'printemps, le gigot d'agneau est en promo
c'est l'printemps, j'ai rangé la Très Grosse Doudoune dans le placard
c'est l'printemps, il gèle encore des fois pendant la nuit
c'est l'printemps, les bourgeons poissent
c'est l'printemps, je croque des p'tits radis avec du pain du beurre et du sel
c'est l'printemps, à mi-chemin entre les jonquilles et le muguet
c'est l'printemps, les programmations théâtrales vont incessamment sous peu toucher à leur fin
c'est l'printemps, on va boire des bières pression en terrasse
c'est l'printemps, c'est bientôt le festival de cannes
c'est l'printemps, "le carnaval s'en va, les roses vont éclore, sur le flanc des côteaux déjà court le gazon..."
c'est l'printemps, on va fêter le retour des mites alimentaires
c'est l'printemps, les jours sont encore en train de rallonger



c'est l'printemps, ...

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6 avril 2006

survol

C'est dans l'air.
Ca tourne en rond au dessus de nos têtes, en cercles concentriques, comme la buse au-dessus de la cour de la ferme dans Les Contes du Chat Perché (un de mes bouquins chéris si si, que je relis  régulièrement, et toujours avec le même plaisir...).
Ca fait par terre comme une grande ombre noire qui passe et qui repasse, se rapproche et s'éloigne...
Ca, c'est quoi ?
Comment on pourrait appeler ça ? la poisse ? le flip ? l'angoisse ? le mal être ? le malheur ? (en d'autres temps, j'aurais souri en évoquant le manque de magnésium, mais bon là le coeur n'y est plus trop -à sourire, je veux dire- si ce n'est, comme on dit pour faire bonne figure)
Autour de moi, en ce moment et depuis un certain temps, le mal rôde et frappe, de plus en plus en plus près. Et s'acharne sur mes copines.
Comme me faisait remarquer, un peu envieusement, GB, oui c'est vrai j'ai beaucoup de copines (et pourtant, private joke, je n'ai ni 4x4 ni turbine...)
Et voilà qu'en ce moment, de tous côtés, y a comme de la souffrance, du désespoir, du besoin de , des appels au secours... De plus en plus.
Je suis humain. Trop humain. J'essaie d'aider, je fais comme je peux, du mieux que je peux, mais c'est pas toujours facile.
Changement de saison, fin de trimestre, marasme politique et social ambiant, maladie, incompréhension, doutes, tout ça s'entasse en lasagnes du malheur, se mêle inextricablement en un écheveau abominable, dont il faudrait avoir la patience de défaire calmement les noeuds, d'ordonner cet embrouillamini, bref de vectoriser ces flèches qui partent un peu dans tous les sens et qu'on ne comprend plus rien de qui va où et sert à quoi.
Dans ces moments-là, j'me dis que c'est pas si mal d'être seul (...)
Se (re)dire alors encore une fois ça va aller và ça va aller, ça n'est qu'un mauvais moment à passer, hein...

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2 avril 2006

l'objet de mon affection

(Pour une fois, (Merci S. Mc Cauley), j'ai trouvé le titre avant.)


Oui, "l'objet de mon affection" c'est mieux que "le p'tit mec que j'aimais/j'ai aimé/j'aime" (ou  "dont j'étais/j'ai été/je suis amoureux").
Plus précis, plus objectif, avec un poil de distance, un je-ne-sais-quoi de scientifique ou de mathématique, non ?

Réaliser, en ce dimanche de début avril, que non non rien n'a vraiment changé.
Quand Bernard au théâtre, hier soir, m'a dit qu'il était en train de (me) préparer un cd des photos de l'accrochage des 2ème année (oui, oui, ça date de février, pendant que j'étais dans tous mes états à Clermont-Ferrand...), j'ai réalisé que ça me faisait vraiment (plus que) très plaisir, je ne m'y attendais plus, et, le reste de la soirée, ça a fait dans ma tête comme une petite ampoule allumée dans une cave, ça me tenait compagnie.

Bref, comme si, pendant tout ce temps, pas avancé d'un centimètre.
Planté comme une bourrique (je parle de moi).
Vissé au sol. Rétif, entêté.

Quand je suis rentré du théâtre (presque 3h du mat),tiens, il était là (oui, en vrai, pour de bon, enfin, en virtuel), sur msn, (en d'autres temps je me serais fait croire qu'il m'y attendait) et on a donc chatté un moment. Et après, bien sûr, je ne savais plus trop dans quel état j'errais (heureusement c'était direct l'heure d'aller au lit et hop sans se poser de questions ni déployer d'états d'âmes).

Increvable.


Vous prenez l'objet en question, vous l'enveloppez de papier journal, plusieurs couches, bien serré, vous fourrez tout ça dans un sac hermétique et étanche, vous l'enrubannez d'adhésif pire qu'une momie récidiviste, vous placez le tout dans un caisson, imperméable aussi bien aux radiations pernicieuses qu'aux explosions atomiques, que vous rangez lui-même à l'intérieur d'un coffre-fort que vous allez jeter au fond d'un lac qui doit bien avoir des milliers de kilomètres de profondeur, et qui se trouve également à des millions de kilomètres de chez vous. (Vous conduisez, bien sûr, avec les yeux fermés pour ne pas vous rappeler du chemin...)
Vous repartez en sifflotant et en vous frottant les mains, vous  croyez en être débarrassé, et vous rentrez chez vous avec le sentiment du devoir accompli, tête vide et coeur léger, et, quand vous arrivez devant chez vous : horreur! (placez là des réactions visuelles à la Tex Avery, yeux qui jaillissent de la tête, mâchoire qui tombe avec un bruit d'enclume, vrombissement de sirène d'alarme...) IL est là, devant là porte, il vous attend, faisant le beau et tendant la patte (si j'osais j'écrirais "frétillant de la queue comme un chiot amical" mais bon point trop n'en faut et restons calme!) , l'objet de votre affection.

Comme disait la chanson ...et le matou revient le jour suivant, le matou revient, il est toujours vivant... Ben là, pareil, on croit (on s'est fait croire) qu'on a réussi à liquider (achever, clore, conclure, terminer, régler,...) cette affaire, tout seul, en adulte avisé, mais non, non de non, pas du tout, absolument pas.

Je m'en étais bien rendu compte en revenant mercredi aux bozarts (j'ai préféré ne pas en parler sur le coup, tant j'ai réalisé, une fois sur place, que c'était une mauvaise idée ). En le revoyant, j'ai tout de suite réalisé que c'était tout pareil qu'avant. Intact, inchangé. C'était comme au mois de novembre, c'était comme au début, comme il était une fois...

Quand je le vois arriver, par les portes coulissantes (je fais l'innocent, je fais comme si je ne l'avais pas vu tout de suite, je fais durer le plaisir...),quand je le vois remonter le couloir, la tête haute, souriant, fier comme un taurillon. Et aussi (un peu plus tard)  en photo sur le journal. Et à la télé aux infos régionales, au milieu de la manif avec sa copine et  son pote...
Ca me fait plaisir. C'est comme ça. (Appelons ça comme ça, à défaut d'un terme plus précis.)

L'objet de l'affection (ou de l'attention, allez, mais je ne suis pas sûr que c'est de ça dont auquel à quoi il était question...) continue (hélas ?) d'exister ien dehors de, justement, cette affection.
Dans ces tours de magie, vous savez, où le prestidigitateur fait léviter un spectateur posé juste sur deux chaises, et quand il retire une chaise, puis l'autre, le quidam continue pourtant encore de léviter. Bien sûr, il y a un truc, (et j'ai pas envie de le savoir) mais c'est tout pareil que dans mon histoire un peu plus haut : soient a et b les deux chaises (autrement dit lui et moi) et le bonhomme posé dessus représentant la relation entre nous. En ôtant une des chaises (lui, par exemple) ben la situation (l'équilibre) semble pourtant imperturbée en apparence...
(euh c'est peut-être pas un si bon exemple que ça)

Bref, j'ai comme qui dirait retrouvé mon rocking-chair passionnel et mes charentaises affectives, bref ma situation amoureuse habituelle, en tout cas celle qui m'est le moins inconfortable, à savoir le syndrome dit "du crapaud et de l'étoile")
Je ressens un machin (de l'amour ? de l'affection ? de l'intérêt ? de la concupiscence ? du désir ?  de la tendresse ? de l'attendrissement ? ) pour quelqu'un de spatialement, temporellement, socialement et affectivement inaccessible.
Et j'en conçois -paradoxalement- pourtant à chaque fois comme qui dirait une certaine satisfaction. (Rassuré ? )

De loin, très loin. a travers une vitre hermétique, une porte blindée.
"Sans faire de bruit, sans faire de vagues..."
Ca ne fait de mal à personne, et moi ça me ferait plutôt plaisir...

Euh... Et si je l'appelais plutôt mon centre d'intérêt ?

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L'amour -Tchékhov l'a bien compris lui- est toujours univoque (et paradoxalement, dans le même temps, équivoque), c'est pour ça qu'on a pérennisé l'image des flèches de Cupidon. Flèches au sens vectoriel, chacune partant d'une personne a vers une personne b, puis de b vers c et de c vers d,  and so on, mais rarement (jamais ? ) n'effectuant le trajet en sens inverse...

1 avril 2006

premier degré

Ce matin, j'ouvre mon courrier et je reçois ça :

poissond_av

Resituons le contexte : 7h du mat, petit matin blême, z'yeux à moitié ouverts, neurone encore froid (oui, oui mon neurone est diesel, il me fait penser un peu à la 405 préhistorique que le garage m'avit prêtée...) si à ce moment là j'avais avalé une gorgée de café, je pense que je l'eus à ce moment aussi sec recrachée sur mon bel écran et mon joli clavier, heureusement, je ne bois jamais de café le matin, et qui plus est devant l'ordi (je suis plutôt du genre à boire un bol de lait chaud+ricoré -la même chose depuis 40 ans !- debout devant l'évier -comme ça le bol est tout de suite rangé-)
Je lis un peu en biais, je vois "télechargement", "illégal", "amende", c'est le grand matin je le répète, je me sens aussitôt coupable (le syndrome police/menottes/prison !) non que j'ai spécialement rien à me reprocher (je sais que le téléchargement c'est mal  -smiley avec sourire de faux-derche et auréole au-dessus de ses blonds cheveux angéliques-) tout un éventail d'eventualités (du vent ! ) se déploie  alors très vite dans ma pauvre tête : reformatage de disque dur à la masse ou à l'acide sulfurique, jetage d'ordinateur par la fenêtre,  avalage massif de cyanure et/ou de cigüe, arrêtage par la maréchaussée (non, plutôt interventionnage du GIGN) photographiage dans le journal avec menottes aux mains et veste sur la tête pour que la foule en colère ne reconnaisse pas mon visage et ne puisse me lyncher à la sortie du palais de justice, ou plutôt du bagne où je vais aller croupir pour les 50 ans à venir...
Mais SURTOUT ce qui m'exaspère, c'est cet appel à la délation... Je clique donc sur le lien proposé pour protester énergiquement et là, je vois -sur l'écran et sous mes yeux hagards- un poisson qui frétille, me rappelant la date du jour...
(Quand je vous disais que je n'ai aucun deuxième degré, hein ? Vous me croyez maintenant ???)

Merci Isa !

31 mars 2006

fond de bouteille

Pas envie.
Rien à dire.
Non, vraiment, rien qui vaille la peine.
Qui puisse éventuellement intéresser kixesoit.
Sec.
Vide
Non rien de rien non je ne
Non, non, vraiment rien, je vous assure.
(qu'est-ce qui est vide, le yin ou le yang ?)
Vraiment, vraiment, j'ai beau chercher
J'trouve pas.
Sec de chez sec.
A quoi bon se presser se torturer pour produire n'importe quoi ?
On va pas se prendre la tête, alors, hein ?
(...)

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29 mars 2006

basse-cour

(à partir d'un vieux texte)

Angoissé, moi ? non, je serais plutôt inquiet.
Inquiet comme une caille, un dindon, une poule qui court (c'est plus léger, entre volatil et volatile...) , vous voyez bien, ce genre d'animal un peu stupide, gallinacé ou avoisinant, à l'oeil rond, avec ces petites pattes ridicules pas vraiment faites pour la course. Qui fait des effets de jabot, cou plus ou moins déplumé, émet des sons bizarres si on lui court après ou qu'il s'affole un peu.

Une inquiétude vague, imprécise, sans objet nommé, comme partant du principe qu'il devrait forcément arriver une catastrophe, que la personne là en face devrait vous vouloir forcément du mal, que vous ne serez forcément pas à la hauteur de vos ambitions, que vous n'arriverez forcément pas au bout de votre projet, que vous serez forcément lamentable...
Alors vous trottinez sur vos petites pattes ridicules, sans trop savoir exactement où vous allez, vous vous penchez en avant pour picorer ou faire semblant de, vous vous gratouillez les plumes dans le double espoir d'en ôter ce qui vous y démange et d'en accroître le volume pour éventuellement impressionner un adversaire... éventuel!

Oui, vous tournez en tous sens votre petite tête d'oiseau, avec dedans votre petite cervelle d'oiseau, guettant de quel côté ça pourrait bien vous tomber dessus.
Le renard, la fermière, le coq, le blé empoisonné, l'usine à oeufs, la grippe... on ne sait jamais, les sujets d'inquiétude potentiels sont tellement nombreux que vous pourriez sans souci (!) y consacrer jusqu'au dernier instant de votre courte vie (de bestiole emplumée s'entend)

Angoissé, moi ?
Nooon, plus du tout !

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