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lieux communs (et autres fadaises)
17 juin 2006

gémissons c'est rafraîchissant!

(parenthèses et tirets)

Il fait chaud, il fait trop chaud (dans l'appartement on se croirait quasi dans la Vallée de la Mort, sauf qu'il fait sombre parce que tous les volets sont fermés) et donc je sue je pue aussi sans doute (mais bon je ne le sais pas puisque je n'ai à nouveau plus d'odorat, saloperie de nerf olfactif) et mon gros pansement se décolle un peu par le haut un peu par le bas (à cause de la sudation) et pourtant faut qu'il tienne jusqu'à mardi (quand je vais me faire ôter les fils) et quand ça me gratte ou que ça tire par en-dessous ça devient quasiment énervant ; et jusqu'à mardi donc où je ne peux pas aller profiter de la piscine de mes amis (qui -ils me l'ont redit au téléphone- est pourtant à 29°!) puisque je ne dois en principe mouiller ni cicatrice ni pansement, condamné donc je suis à rester cloîtré, pénitent de l'ombre moite, dans cet appart' qui est en bazar terrible (je n'ose même pas prendre de photos) alors que j'aurais en principe tout le temps requis pour y mettre de l'ordre mais voilà je n'ai pas l'énergie non, parce qu'il fait trop chaud, chaleur au-dessus des normes saisonnières qui a également permis -horreur!- l'éclosion d'une nouvelle portée de mites alimentaires (qui ne laissent entre les doigts qu'un peu de poussière grise quand on les écrase) à tel point que la plaque enduite de phéromones (oui oui il y a des gens dont le job est de synthétiser le parfum de la mite femelle en chaleur...) où les mites mâles viennent s'engluer est à chaque instant un peu plus surpeuplée (comme doit l'être en ce moment la piscine municipale), j'ai donc remis en marche le ventilateur mais bof au bout d'un moment ça ne fait que touiller de l'air chaud ou, au mieux, tiédasse (genre soupe de légumes) et je m'écroule alors sur le canapé oh si j'avais la force je materais un film (je viens de m'offrir -ô gourmandise, ô rêve enfin assouvi- le coffret de 6 films de Rivette, 21h30 d'images!) mais bien sûr, très vite, devant les images qui bougent le neurone se délite, l'attention se liquéfie, les paupières choient et je commence à m'assoupir je lutte un peu, vaguement une fois deux fois puis c'est pas la peine de résister je me lève et vais -suite à un effort intense de volonté- m'allonger dans la chambre où je compte donc réellement siester mais là, comme d'hab, bernique les velléités d'endormissement semblent s'être soudain évanouies (fondues comme neige au soleil) et il va y avoir cette mouche agaçante  venue d'on ne sait où donc je me relève tiens et si j'allais un peu à l'ordi tiens si je regardais les statistiques de mon blog et si -joie- je vois que j'ai crevé le plafond (modeste, je l'ai déjà dit) des visites encore hier soir c'est hélas -rage- grâce aux (ou plutôt à cause des) allemands qui viennent en nombre (aussi grand sinon plus que celui des mites alimentaires), attirés -à tort- par une image fantôme qui n'existe plus (mais que Gougueule a-pour mon malheur- conservé) et par un mot (d*u*s*c*h*e*n, déjà évoqué ici auparavant) qui semble leur faire autant d'effet que l'odeur de mite femelle pour la mite mâle moyenne ; ils débarquent donc en hordes, en nuages, fébriles, (certains sont capables de vous regarder 19 pages en moins de 2 minutes) et doivent donc repartir bien dépités, mais pourquoi donc en revient-il toujours autant ? pour me changer les idées je vais aller voir s'il n'y aurait point une notule intéressante à grapiller dans le Libé d'aujourd'hui (je savais bien que ce n'était pas une bonne idée de m'abonner, que je n'aurais jamais le temps de tout lire) en plus aujourd'hui ils joignent une lettre -une de plus- pour m'expliquer que hélas blabla abonné chéri blabla très désolés oui mais bon que je n'ai pas gagné l'item spécial abonnés pour lequel j'avais postulé (ouh la la mais lequel donc ? Le Michael Powell ? Le Civeyrac ? L'Avi Mograbi? je ne peux pas deviner hein... allez je continue d'espérer pour les deux derniers, mais, on ne m'empêchera pas de continuer aussi de penser que  nous, les abonnés provinciaux, on est défavorisés par rapport aux parisiens qui ont la possiblité de répondre dans la seconde) et je replie, pensif,  la missive, qui va rejoindre ses copines sur la pile de gauche au pied des toilettes (oui oui c'est là que je dépouille), pile qu'il faudrait bientôt que j'envisage de liquider (mais on ne sait jamais, si on venait à manquer de papier ?) en la transférant dans le carton "papier à recycler" (oui j'ai un semblant de conscience écologique, un genre de cerveau reptilien), et je le fais donc -joyeusement serait un peu excessif- je le fais, point, parce qu'il faut bien le faire, et ce faisant je passe devant le ventilateur qui fait semblant d'être joyeux et affairé (mais qu'en vrai je sens qu'il est fébrile et un peu déprimé) je fais donc semblant de ne pas le voir, tiens le soleil ne donne plus de ce coté (mes fenêtre sont ainsi : plein est devant le matin, plein ouest derrière l'aprèm') je vais ouvrir un peu la fenêtre (en évitant que les voisins d'en face -heureusement un peu loin- ne puissent s'apercevoir (s'ils ont des jumelles je suis cuit) que je me promène à poil mais eh oh je suis chez moi alors je fais ce que je veux hein non mais d'abord...

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15 juin 2006

retour

Ben voilà, suis rentré.
Tout va bien.
Un peu dans le coaltar (bizarre c't'orthographe, hein ? je viens de vérifier dans le P.L.I, ça s'écrit comme ça. "Etre dans le coaltar :être dans l'hébétude, la confusion..." un peu excessif, mais y a de ça!) bon, anesthésie générale oblige, mais ça va passer, hein ?
Photos suivront dès que (Merci Pépin)
Pour couper définitivement le débit du robinet (!) à fantasmes concernant les charmants-infirmiers-velus-nus-sous-leur-blouse-vous-trouvez-pas-qu'il-fait-chaud-ce-soir ?, sachez que les infirmiers ont dû représenter 5% du personnel hospitalier à qui j'ai eu affaire (cf post à venir "blouses blanches" ), et ne s'apparentaient pas à la susdite catégorie. Les infirmières par contre étaient toutes délicieuses et accortes !

12 juin 2006

bestioles

Avec des températures au-dessus des normales saisonnières mon appart est passé sans transition de " beaucoup trop froid" à " bien trop chaud" ; il était temps donc d'envisager ma première trempette en piscine de l'année, chez mes amis de C. J'entretien avec les piscines une relation spéciale, de haine/amour pourrait-on dire. Avec une température extérieure de 30°, une température corporelle de 37° et quelques, une piscine, même à 25°, fait figure de bérézina, de baltique, détroit de behring, et autres b glacés. Quand faut y aller...

Au bout de 5 bonnes minutes à faire la grenouille météo sur l'échelle, j'ai réussi à m'immerger (j'allais écrire immoler rendez-vous compte!). Puis j'ai fait un aller/retour, et j'ai commencé à m'ennuyer (d'habitude, je passe mon temps à flotter, mais hélas aucun accessoire ludique n'avait encore été sorti). Je me suis donc intéressé aux diverses bestioles qui flottaient, et j'ai joué à Mère Thérésa de la Piscine. Oui, n'écoutant que mon grand coeur, j'ai entrepris de voler (de nager, plutôt) au secours des divers insectes en train de barboter dans l'eau chlorée.

Et je me disais, en rejetant sur le bord un espèce de machin rouge et noir (pas une coccinelle), de forme allongée (pas un gendarme) que si elle avait une conscience, même minuscule, elle devait être en train de se dire que ses jours allaient s'arrêter là, (peut-être même d'ailleurs qu'elle était en train de revoir toute sa vie en accéléré, tout en cherchant une dernière parole qui ferait mouche) et hop! soudain un miracle se produisait, sous la forme d'une main géante provoquant un tsunami qui la rejetait sur le rivage bétonné du bord de la piscine... Miracle miracle je suis vivante! a-t-elle du s'écrier, en repartant triomphalement.

J'étais en train de faire le parallèle avec ce qui nous arrive parfois, dans la vraie vie humaine, qu'on pense être en train de couler, tout est fini, aucune issue et que tout à coup, hop! quelque chose arrive, qu'on attendait pas, quelque chose dont on ne soupçonnait même pas l'existence, qui vous pousse et vous rejette sur le bord, au sec. Sain et sauf.

J'ai interrompu net ma rêverie en contemplant ce qui se passait avec le sauvetage suivant : je rejette sur le bord un petit machin noir (pas une fourmi), à peine a-t-elle le temps de s'ébrouer, de se sécher les pattes et de reprendre un peu ses esprits que surgit de dessous le rebord de la piscine un joli lézard qui se dirige droit sur elle avec l'intention visible de la boulotter. La vie est cruelle, non ? Je viens à peine de la sauver qu'elle est en nouveau en danger. Que faire ? Je provoque un nouveau mini raz-de-marée pour faire fuir le lézard ; manoeuvre réussie, seulement ce faisant j'ai aussi à nouveau submergé la bestiole noire qui git désormais sur le dos, les pattes en l'air. RIP. Oui, la vie est très cruelle...

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11 juin 2006

trop c trop

Trop pédé pour les hétéros
Trop hétéro pour les pédés

Trop vieux pour les jeunes
Trop jeune pour les vieux

Trop pessimiste pour les optimistes
Trop optimiste pour les pessimistes

Trop blanc pour les noirs
Trop noir pour les blancs

Trop pauvre pour les riches
Trop riche pour les pauvres

Trop provincial pour les parisiens
Trop parisien pour les provinciaux

Trop intellectuel pour les manuels
Trop manuel pour les intellectuels

Trop couche-tôt pour les lève-tard
Trop lève-tôt pour les couche-tard

Trop opéra pour les amateurs de foot
Trop foot pour les amateurs d'opéra

Trop grand bleu pour les petits rouges
Trop gros rouge pour les petits bleus

Trop solitaire pour les solidaires
Trop solidaire pour les solitaires

Trop vivant pour les presque morts
Trop mort pour les presque vivants

Trop long pour les amateurs de court
Trop court pour les amateurs de long

Trop continental pour les insulaires
Trop insulaire pour les continentaux

Trop prosateur pour les poètes
Trop poète pour les prosateurs

Trop rural pour les urbains
Trop urbain pour les ruraux

Trop mou du bulbe pour les durs de la feuille
Trop dur de la feuille pour les mous du bulbe

...

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("- Que vouliez vous qu'il fit ?
  - Qu'il mourut...")

5 juin 2006

calendrier

Tiens ça faisait longtemps (enfin, un certain temps) que je n'étais pas venu me pencher / m'épancher du haut de la fadaise, pour écrire simplement, narrer, raconter. Tout simplement. La vie comme elle vient, la vie normale, le quotidien, sans cinéma (ni critiques de films), sans listes ou énumérations, sans effet de manches, sans littérature ni joliesses de style. La vie et rien d'autre, quoi...

Et voici, ce matin, d'un lundi habillé en dimanche, avec du soleil par la fenêtre (hmmm...), à l'entrée du mois de juin, comme au départ d'un 110 m haies (...), avec, tout au bout là-bas l'issue, encore un peu lointaine, incertaine, floue, oui, la perspective des bienheureuses prochaines vacances.

Tenir le rythme, franchir les obstacles, ne pas s'asphyxier. Hop hop hop!

Juin comme d'hab, où le calendrier se remplit vite, ou les dates s'entrechoquent dans une valse un peu joyeuse, anarchique, bordélique (en plus je n'arrive toujours pas à me servir de mon agenda!), des fêtes de ceci, d'anniversaires de celà, de kermesse(s) aussi, de départ en retraite de trucmuche,  de barbeuq' des bozarts, de réunions des Amis du C., de voyages organisés, de musées, de peinture, de nuits de machin de soirées truc, de sorties ciné, de repas au FJT... à quoi il faut ajouter (last but no least) un demi-siècle à "commémorer" (merci les amies), un passage sur le billard pour conclure Ze Ganglion Story, tout ça sans oublier surtout pouet pouet l'arrivée de l'été.

J'aime ce temps-là, celui des cerises et des coquelicots, du ciel bleu et de la piscine idem, des fleurs dans le jardin de C., de la fin de saison théâtrale et scolaire, des cahiers au feu et la maîtresse au milieu, de la jeune chaleur (en principe... ça devrait être mieux dès le ouikinde prochain nous serinent-ils depuis des semaines) qui vient -ô volupté- réchauffer nos pauvres rhumatismes, de l'espoir de bientôt ne rien faire et que pour une fois ça ne s'arrête jamais...

Juin, le dernier mois de mon horloge interne (je préfère me baser sur l'année scolaire que sur l'année civile) où quelque chose finit, plié bâché rangé, mais où la même chose bien sûr illico recommence, sans qu'on sache vraiment à quel moment on passe d'un cycle à l'autre (quand les jours ne rallongent plus ?)

Voilà j'ai parlé trop vite à propos de soleil. Par la fenêtre now c'est assez tout noir (mais il est bien plus tard, presque 17 heures...) Ciel en berne grave. Et j'ai raté mes photos de coquelicots. Terminé ainsi le tour de mon nombril, je n'arrive pas à savoir précisément dans quel état je.

Des raisons d'être de bonne humeur (le repas de midi à Gy avec Emma Régis et Do) des raisons d'être tristounet (aucune nouvelle de *** depuis ce fameux mercredi d'installation ; comme s'il avait disparu de la surface du globe) des raisons d'être anxieux (l'intervention de la semaine prochaine) des raisons d'être ronchon (oui bon cinquante ans) mais qui deviennent aussi des raisons d'être joyeux (fêter ça avec mes ami(e)s) des raisons d'être agacé (je ne maîtrise toujours pas cet appareil photo) des raisons d'être déçu (ça y est tout est reparti, question odorat et goût!)
Allez pas grave ça va reviendre... Oui tout ça juste pour dire que ça va, oui, ça va plutôt.

Comme le temps, quoi, changeant!

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1 juin 2006

cold

Baltique, congelé, igloo, casser la glace, neiges éternelles, frimas, glaçons, un coup de froid, brise-glace, jean-louis étienne, on se les gèle, iceberg, hypothermie, glaciation, hivernal, claquer des dents, permafrost, arctique, nettement en dessous des normales saisonnières, ça caille, masses d'air polaire, banquise, onglée, pingouins, la bise, moraine, congélateur, below zero, patinoire, ça s'est drôlement rafraîchi, congénères, blizzard, frozen,  paul-émile victor, douches froides, zebra station polaire,nuit d'hiver, zéro absolu, ère glaciaire,
bref j'aurais pas dû leur demander de couper le chauffage prématurément.

31 mai 2006

composition

J'ai acheté un petit pot de beurre de cacahuètes (oui oui je sais c'est mal et tout et tout mais bon...)
Lu sur l'étiquette (écrit en petit tout petit)

Valeur énergétique : 592 kcal
Protéines : 20,2g
Lipides : 51,8g
Sodium : 386mg
Cholesterol : 0mg

Zéro milligramme ? (smiley perplexe)

Et bien, tout va bien alors, la vie est belle.... Je vais pouvoir en manger une jatte sans danger pour ma santé, alors ??? Je pèserai peut-être  un quintal ou deux au final, mais au moins je serai cholesterol free...
Malins, les ricains!
(smiley angélique)

24 mai 2006

prenez soin de vous 5

Retour lundi soir chez l'ORL rigolard qui me tutoie un coup et me vouvoie le suivant, avec sous le bras mes résultats du scanner, de l'échographie, des analyses de sang, de recherche d'allergie...

- Je vous écoute, me dit-il :
- Tout va bien, réponds-je, je goûte et je sens, merci la cortisone!
Résultat :

Sinus Story
Me voilà obligé de me laver le nez à l'eau de mer deux fois par jour avnt de pschh-pschhter du machin  espécial dedans, deux fois par jour aussi (ordonnance renouvelable cinq fois!!!) Comme il me le dit "Ca peut durer jusqu'à la fin de vos jours, comme ça peut disparaître, hop, du jour au lendemain..."

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(photo Bernard T.)

Prise de Sang Story
Je reviens donc de cette fameuse prise de sang : vla-t-y pas qu'elle était double! Pour la détermination du groupe sanguin, il faut une double détermination, ainsi qu'une double vérification d'identité (des fois que j'ai envie d'envoyer quelqu'un d'autre faire la prise de sang à ma place...)
Comme m'a dit la deuxième dame, qui m'a piqué à gauche et fait un plus gros trou que la dame d'à droite (qui était donc plus adroite hihihi!) "On a reçu des consignes très strictes au sujet de l'identité..."
Encore un coup de Sarko ???

Ganglion Story
Et je rentre  à l'hosto le 13 juin pour qu'il m'enlève ce fameux ganglion (qui est en fait double) : "anesthésie générale = deux jours d'hosto" m'a-t-il dit. (mon dieu mon dieu mon dieu la dernière fois que je suis allé à l'hosto ça devait être en 68 pour me faire opérer de l'appendicite!!!)
Et donc une nouvelle prise de sang, préalable au rdv avec l'anesthésiste (tiens , en 68, on n'avait pas besoin de ça non plus...)

20 mai 2006

pouvoir(s)

(vous pouvez sauter directement au dernier paragraphe, c'est là qu'est ce que je voulais dire...)

Je l'ai déjà dit, je suis plutôt du genre petite chose fragile (bon, avec du bedon, d'accord, mais ça n'a vraiment rien à voir, c'était purement métaphorique)
Je suis d'un tempérament plutôt paisible, et ce que je déteste par dessus tout c'est les situations de conflits. Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour les éviter, et d'une façon générale, pour éviter l'affrontement (j'ai fait mienne cette phrase de Jules Renard :  "N'écoutant que son courage qui ne lui disait rien, il se garda bien d'intervenir.").
Je n'ai aucune ambition professionnelle, aucune aspiration au commandement. (On me l'a souvent reproché, ce fameux "manque d'ambition", mais il est là, et bien là, heureusement.)

Au départ, quand j'étais jeune (il y a longtemps) je croyais qu'on était tous pareils. Et que ça serait toujours comme ça. Que les adultes commandaient et les enfants obéissaient, que le mur de Berlin existerait jusqu'à la fin des temps, que les bébés apparaissaient mystérieusement dans un lieu appelé maternité, que tout ce qui était écrit était vrai, que chaque fois que je passais un examen il y a avait un bon génie qui me protégeait et me faisait le réussir, que si, quand on était petit on n'avait pas d'argent,  quand on était grand forcément on en avait plein, que quand on réussissait moyennement sans se fatiguer, à quoi bon se décarcasser davantage pour réussir mieux, hein ?
Une des choses les plus importantes que mon père m'ait appris, c'est "Ne t'en mêle pas. Reste à l'écart. Ne te fais pas remarquer."
Oui oui, j'avais de qui tenir, hein ? Mon papa était un faible à tendance solitaire qui a collectionné les emmerdes pendant sa vie encore mieux que certains collectionnent les timbres. Je pense qu'il a été malheureux toute sa vie, avec une constance admirable et un entêtement exemplaire.
J'ai donc grandi avec dans un coin de ma tête soigneusement calligraphiées les injonctions paternelles. Et je m'en trouve plutôt bien. J'accorde beaucoup d'importance au respect de l'autre.
Et c'est là que j'en viens à l'objet de ce post (qui devait à l'origine ne faire que trois lignes, et qui a largement digressé...)
Oui quand j'étais petit, je croyais ça, pas de commandant et pas de simple soldat, pas de patron et pas d'ouvrier, pas de chef et pas d'apprenti, pas de moi je sais et pas de toi tu fermes ta gueule. Tous à la même hauteur.
Je sais je sais, j'ai toujours été un doux rêveur...

Et il ya des choses, en ce moment, que j'entends et que je vois et qui me font mal, parce qu'elles m'évoquent des choses personnelles et/ou douloureuses. Il s'agit de personnes de mon âge (avec donc grosso modo la même expérience du boulot) qui ont grimpé avec succés les échelons de la hiérarchie et du pouvoir dans ce métier et se retrouvent donc à présent en position de chef, de commandant, d'oeil du Maître, de moi je sais, et qui prennent soudain très à coeur (comme si la survie de l'espèce en dépendait) de contrôler avec un zèle excessif le sérieux et le bien-fondé du travail de certains débutants dans la même branche, (pas forcément encore formatés, d'ailleurs, et c'est tant mieux) et qui (ces personnes) semblent avoir désormais complètement oublié qu'elles ont (bon d'accord c'était il y a longtemps) été elles aussi un jour des débutants, avec le droit à l'indulgence et à l'accompagnement (plutôt qu'à l'acharnement, à la suspicion, à la sanction. Ca, ça me fait mal. Et c'est en partie pour ça que j'ai -justement- refusé de grimper ces putains d'échelons. Qui suis-je pour juger, hein ?
Oui, je hais le pouvoir. Surtout quand il s'agit de ce pouvoir grenouille qu'on gonfle exagérément en espérant en faire un pouvoir boeuf.

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14 mai 2006

glycémie

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La photo n'est pas terrible, et ne rend pas justice à ces sublimes pâtisseries qui hier soir, avec un saladier de garriguettes (avec crème fraîche et sucre!) ont conclu en apothéose un repas entre amis. D'amis de trente ans, si si, dont certains que je n'avais pas revu(e)s depuis un certain temps. Et que j'ai retrouvé(s) avec un immense plaisir.

Par chance, j'étais en possession de tous mes sens au moment du dessert (le médrol ® ne fait pas encore effet à plein temps, pour l'instant c'est juste par moments, et là coup de bol  c'était le bon!), j'ai ainsi pu profiter de  chacune de ces merveilles. (C'est vrai que m'est venu sur le tard un gros faible pour les pâtisseries orientales -en même temps qu'une fascination pour ceux qui les fabriquent et/ou les vendent- surtout quand je suis à même d'en apprécier toutes les finesses et les subtilités... J'ai envie de tout goûter !)

"Oui, on a besoin de sucre..." disait-on avec mon ami Emma, en en partageant encore une, puis encore une autre et ainsi de suite, au terme d'un repas où la conversation avait successivement évoqué le(s) cancer(s), le travail de deuil, l'appréhension de la cinquantaine, les régimes amaigrissants, le cholestérol, les plongeons dans les piscines vides, les difficultés professionnellles croissantes, la politique du "faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais", l'excès d'ambitions de certains et le manque d'autres, le délabrement politique en haut lieu, bref tous sujets pas spécialement lénifiants.
Besoin de douceur, de délicatesse, de raffinement, de plaisir.

Nous étions six, assis, amis,  cinquantenaires ou avoisinants, et c'était tellement bon d'être juste là, comme avant, comme toujours, autour de cette table, avec le parfum des fraises, les goûts de fleur d'oranger, de pistaches, de roses, de miel (et autres loukhoumesques douceurs), et l'odeur du café chaud, avec Glenn Gould en fond sonore...


Oui, vraiment, on a besoin de sucre...

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