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lieux communs (et autres fadaises)
12 juillet 2021

we love each other so much

ANNETTE
de Léos Carax

Normalement si vous avez vu le film, le titre en question devrait automatiquement s'enclencher dans votre tête et y jouer toute la journée (un critique a parlé de Mary Poppins -mais était-ce bien à propos de ce film ?- mais c'est tout à fait ça, ça reste dans la tête comme "C'est le morceau de sucre qui aide la méd'cine à couler, la méd'cine à couler, la méd'cine à couler..." -et bien sûr alors que je l'ai lu(e) ce matin, je n'arrive pas à retrouver la critique en question...-)
DONC j'étais fort agacé qu'il ne soit pas dans le bôô cinéma comme nous l'avions annoncé (et que le programmateur nous l'avait annoncé), et donc j'ai pris le bus pour aller le voir à Besac à la première séance (erreur : le bus était PLEIN because premier jour des vacances et j'ai voyagé sur un strapontin dans la zone handicapés mais bon je m'en foutais...)
J'ai retrouvé Emma comme prévu, et donc en route pour ce film à propos duquel tous les échos papillonnaient unzniment de louanges... Ca démarre plutôt très bien (la mise en route du film est vraiment très réussie), ça continue un peu moins, avec vraiment des hauts et des bas, des moments magnifiques d'envol et des plages d'ennui monumentales aussi, un coup en l'air un coup en bas, et hop! on continue, haut/bas chaud/froid, jusqu'à ce que je me dise à un moment "Bon là ça devient grotesque", et que, si le film s'était arrêté là j'en serais ressorti vraiment de fort méchante humeur, seulement, malin, ça ne s'arrête pas là, et voilà que, surprise, la fin du film est aussi incontestablement réussie que l'était son entrée en matière, ce qui fait que je me sens retourné comme une crêpe, et que lorsque les lumières se rallument je suis au contraire fort réjoui (avec ce petit rajout fort plaisant que ne verront pas les gens qui sortent au début des génériques, et ce sera bien fait pour eux...)
La musique et les chansons sont assez formidables (j'ai toujours bien aimé -même si parfois d'un peu loin- les Sparks) et efficaces. Du grand spectacle, c'est vrai. mais, contrairement à ce que raconte la pub, le film n'est pas "entièrement chanté"... Et de grands pans du film s'abîment dans les flots noirs de l'ennui.
Donc, pour résumer, Carax = Mauvais Sang et Boy meets girl. A tout jamais.

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les trois protagonistes principaux

(Le pékin moyen peut-légitimement- s'étonner de ne voir aucune photo de cette fameuse Annette. Il comprendra pourquoi en allant voir le film.)

10 juillet 2021

diabolo grenadine

SEIZE PRINTEMPS
de Suzanne Lindon

Cette demoiselle, j'en ai déjà parlé, et je le confirme, est vraiment d'une grâce... émouvante. Avec son petit jean, sa chemise blanche aux manches roulées, ses cheveux lâchés, sa voix par instants étrangement rocailleuse (est-ce que les jeunes filles muent ?). J'ai attendu jusqu'à la dernière séance pour aller voir le film, y suis allé parce que je souhaitais avoir des nouvelles d'ANNETTE, soudain disparue de l'affiche,et du coup comme j'étais là j'en ai profité... J'ai trouvé la salle étonnamment remplie pour un de "nos" films (au moins 10 personnes!) et j'ai trouvé le film... charmant.
Une chronique adolescente, écrite par, jouée par, (et réalisée par) une adolescente, on pouvait à priori s'inquiéter un peu (la jeunesse, l'inexpérience...) Mais non mais non. Rêves de jeune(s) fille(s) en fleur, certes, mais le traitement de l'histoire est plutôt plaisant. Bon, cette adolescence-ci (c'est valable autant pour le personnage du film que pour la réalisatrice) est une adolescence très... protégée, famille irréprochable, milieu social bcbg, pas de problèmes ni financiers ni affectifs, alors autant s'étendre (s'épancher) sur une bluette délicieuse, et, quand on s'appelle Suzanne  qu'on a seize ans et qu'on s'ennuie au lycée, tomber amoureuse éperdument d'un mec bien plus âgé, un théâtreux, avec qui on va vivre une romance platonique et joliette. Le film aussi est plutôt gracieux, de cette grâce un peu maladroite qui caractérise à la fois les jeunes filles (bon, les jeunes gens en général) et les faons, (le syndrome de Bambi) et la mise en scène  estaussi  à ce diapason bambiesque,  avec par exemple,  plusieurs jolis moments  chorégraphiés (un solo / trois duos, c'est vrai on danse souvent dans ce film), mais, et c'est un peu dommage, pas grand-chose d'autre.
Il faut vraiment avoir la chance de s'appeler Suzanne L., d'avoir pour parents des vedettes de cinéma, (donc d'avoir été élevée "dans le sérail"), d'être -déjà! une nouvelle égérie de Ch*nel (remercié clic-clic à plusieurs reprises au générique) pour avoir la chance de pouvoir tourner ainsi son premier film (adapté de son propre scénario). Ca n'est pas donné à tout le monde de pouvoir le faire, elle l'a fait, alors autant s'extasier autour du berceau, comme les bonnes fées marraines de (Cendrillon ? La belle au bois dormant ?).
Oui, charmant.

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elle a le bon goût de s'être choisi Frédéric Pierrot comme papa de cinéma...

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le premier duo

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l'affiche en anglais

8 juillet 2021

nicolas, françois, et adrien

(fête du cinéma 2)

PRÉSIDENTS
de Anne Fontaine

Une Fête du Cinoche plutôt joyeuse : deux comédies hier et deux aujourd'hui.On a commencé par celui d'Anne Fontaine, qu'on avait en sortie nationale, et dont la bande-annonce (appétissante) passait depuis un certain temps dans le bôô cinéma. Dujardin en Nicolas S. (assez bluffant, plus encore au niveau de la voix que de la gestuelle) et Gadebois en incarnation parfaite de François H. Nicolas en marre de l'inactivité et va chercher François dans son refuge de la Creuse pour l'inciter à se relancer en politique et à fonder un parti avec lui pour se présenter ensemble aux prochaines présidentielles...
Le pitch est sympathique, les deux acteurs donnent le meilleur (je connais quelqu'un qui a encore plus ri à la scène des lunettes qu'à celle, d'anthologie, des deux mecs dans la voiture,  des Démons de Jésus, qui reste jusque là son mètre-étalon du fou-rire au cinéma), les dialogues  font mouche, et j'avoue que j'ai pas mal rigolé (et Emma aussi, à côté de moi).C'est bucolique comme du Daudet : au lieu du Sous-préfet aux champs, on a deux présidents. l'un qui manipule et l'autre qui pète les plombs. Oui, les acteurs s'en donnent à coeur joie, et ça fait plaisir à voir. Mais était-ce la peine d'avoir ainsi mis en scène à leurs côtés leurs épouses respectivesessives, tellement raisonnables et exemplaires qu'elles en deviennent ennuyeuses (ce qu'est aussi la dernière partie du film) et plombent sérieux la légèreté de l'entreprise ? (La fin est calamiteuse). Par contre j'ai un faible pour les deux gardes-du-corps respectifs (même si je les trouve un peu sous-employés). Mais bon, pour moi, un essai pas vraiment transformé... Quand la lumière s'est rallumée dans la salle (bien trop tôt, comme d'habitude) Emma était beaucoup plus souriante que moi.
Emma 1 et moi 0.

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LE DISCOURS
de Laurent Tirard

Pépin m'avait prêté le bouquin de Fabrice Caro, que j'avais plutôt bien aimé, et le film en est l'adaptation très (trop ?) fidèle. Un peu le même principe (la même structure) que le film précédent. Adrien (Benjamin -dit "de la Comédie Française"- Lavernhe, très bien) assiste à un repas en famille où son beau-frère (Kyan Khojandi) lui demande soudain d'écrire un discours pour le mariage de sa soeur. Un dispositif très théâtral (le film est, comme l'était le bouquin, un monologue dit "en discours intérieur" avec adresse au spectateur (qui est régulièrement pris à parti par les personnages) qui part de -et revient toujours à- cette fameuse scène de repas, avec alternance de souvenirs et d'extrapolations de la part du narrateur, (et pas seulement  à propos de ce fameux discours), de chacun des personnages attablés (le ère, François Morel, la mère Guylaine Londez, la soeur, Juklia Piaton), avec une "présente/absente" (puisque nous sommes quasiment au théâtre) : Sonia (Sarah Giraudeau) la copine d'Adrien, qui a souhaité "faire une pause", à qui Adrien vient d'envoyer un sms, et dont il attend -fiévreusement- la réponse. Beaucoup de scènes délicieuses (c'est très fidèle au bouquin), beaucoup de regards-caméra et d'adresses au spectateur (ça peut destabiliser), beaucoup de détails qui frappent juste aussi (ah... ceux qui étaient toujours choisis en dernier pour les équipes de foot...). Tout ça pour conclure -mais le bouquin pêchait aussi dans ce sens-  par un discours un peu convenu et lénifiant, mais bon c'est pas grave, qu'en bon midinet j'ai trouvé juste très bien. Là c'était le contraire du film précédent, au rallumage des lumières dans la salle (prématuré, bien sûr), c'était moi le plus souriant. J'ai beaucoup plus apprécié (je me suis plus amusé à) ce film qu'au précédent.
Emma 0 et moi 1.

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7 juillet 2021

fête du cinéma 1

LA FINE FLEUR
de Pierre Pinaud

Pas un feel good movie, plutôt un feel hyper good movie, à propos de la culture des roses et de leur hybridation, Catherine Frot campe un rosière-chef des grands jours, secondée par une Olivia Côte au grand coeur, et par un trio de bras cassés (dont on sait, quasiment dès la première seconde, qu'ils ne sont pas si bras-cassés que ça) face à Vincent Dedienne qui campe un "méchant" très disneyen (dont on sait à peu près aussi vite qu'en tant que méchant, il ne va pas gagner à la fin, autant qu'on est sûr que, tiens, justement, c'est justement Catherine F. qui va gagner.
Une comédie à ficelles (un peu) apparentes, soit, mais qui incite à l'indulgence,  plus que plaisante à regarder (parce que, justement, on s'y sent à l'aise), et j'ai même, vers la fin, je l'avoue, écrasé quelques larmichettes, tant il s'y dit des choses touchantes, non seulement sur les roses (on apprend quand même comment les hybrider), mais aussi sur les relations humaines en général, familiales en particulier. Le réalisateur aussi a su hybrider son film juste ce qu'il faut, et faire un pas de côté pour dépasser les clichés, et  ça fait du bien, oui, quand tout est bien qui finit bien, et que c'est -en plus- les petits qui gagnent... En tout cas, un chouette film pour commencer en fanfare la Fête du Cinéma...

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(Fatsah Bouyahmed, Marie Petiot, Melan Omerta)

 

LES 2 ALFRED
de Bruno Podalydès

Cela presque 30 ans (depuis Versailles Rive gauche, 1992) que les Podalydès brothers nous enchantent (un devant la caméra et l'autre derrière, mais devant aussi) et cet opus-ci respecte le contrat une fois de plus : nous faire rire, nous émouvoir, nous toucher, tout ça avec beaucoup de respect, de complicité, et, surtout, d'élagance. Depuis le premier film, on retrouve autour d'eux la même bande amicale qui les suit depuis le premier film (Candelier, Vuillermoz, Brouté) et le même principe : une (ou plusieurs) star féminine invitée (j'ai toujours pensé "pour qu'ils puissent les y embrasser") : ici Sandrine Kiberlain (beaucoup) et Vanessa Paradis (juste à la fin). Il s'agit aussi, à chaque fois, d'une mécanique narrative parfaitement huilée, dont on ne sait pas forcément, au debut, où est-ce qu'elle va nous mener (enfin si un peu quand même : à la fin ils s'embrassent) mais surtout par quels tours et détours et circonvolutions les compères vont nous y amener. Ici il est question d'enfants et d'entreprise. D'une entreprise, The box,  qui embauche les gens à condition qu'ils n'aient pas d'enfants. Alexandre (Podalydès D.), qui en a deux, va donc devoir mentir à tout le monde, notamment à son binôme Séverine (Kiberlain S.), aussi blonde que survoltée. Heureusement il fait la rencontre d'Arcimboldo -Podalydès B.-  ("à cause du nez en aubergine"), qui va l'aider à sa façon. Et aussi de beaucoup de machines (une voiture sans chauffeur, des drônes, des montres connectées des assistants personnels, des... ovnis (?)) qui vont l'aider aussi. Ou pas. Jusqu'au dénouement attendu (ils s'embrassent), mais après une scène de coming-out collectif particulièrement émouvante.

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4 juillet 2021

"beaucoup manqué"

VERS LA BATAILLE
de Aurélien Vernhes-Lermusiaux

(note pour les mauvaises langues et les esprits mal tournés : le titre de ce post ne fait absolument pas référence à la réussite -ou non- du film, il s'agit juste d'un élément spécifique de langage (de dialogue) qui m'a marqué)
Re-au cinéma cet aprèm avec Catherine (et grâce à elle aussi), pour un film aux antipodes du précédent : un film en couleurs (ça commence avec des charbons ardents), épique, plein de bruit et de fureur, avec un Malik Zidi (qu'on ne voit pas assez souvent) ici complètement transfiguré (halluciné pourrait-on dire) dans le rôle d'un photographe français, qui, au XIXème, parti au Mexique pour y "photographier la guerre", ne la trouve pas vraiment, et se met alors à errer, dans des paysages aussi grandioses que désolés, avec en fond sonore le fracas régulier des affrontements invisibles, en compagnie d'un indigène (un Mexicain) qui ne parle pas plus le français que lui ne parle l'espagnol, perdu dans une sorte de quête mystique dont il finira par trouver la raison (à la fois le pourquoi et le comment...)à l'issue de ce vrai/faux western (on a les chevaux, on a les bottes on a les carabines, mais l'enjeu n'est pas du tout le même).
Un film... impressionnant (évidemment, quand on parle de plaque photographique...) où je n'ai pas dormi du tout (heureusement quand même que Catherine était là, à un certain moment où j'ai failli chavirer...) mais qui, étrangement, a semblé durer beaucoup plus longtemps en "temps subjectif" (1h45 ? 2h ?) qu'en temps réel (1h30) avec le fameux syndrome des "fins successives" (une scène où on se dit "tiens, là c'est la fin..." et non, une autre arrive ensuite...).
J'aime le récit de cette errance, avec ce qu'elle peut avoir de répétitif (les paysages, les rencontres, la violence), et la façon dont le récit parfois semble s'ancrer dans une réalité terre-à-terre qui n'est pas toujours ce qu'elle a l'air d'être (la scène du bordel) ou qui au contraire  l'est "trop" : les scènes successives avec les soldats semblent à la fois esquissées et manquant d'un je-ne-sais-quoi qui les rendrait plus crédibles (plusieurs fois m'est venu le mot "reconstitution", d'autant plus quand on y reconnaît Mathieu Chabrol en général ou Sébastien Chassagne en troufion).
Mais je n'ai pas grand-chose d'autre à reprocher à ce film faits de déambulations et d'arrêts sur image (c'est quand même là la fonction de la photographie), qui, c'est vrai, sait vous emporter et vous transporter sans forcément vous donner toutes les clés de cette déambulation tout à la fois sublime et dérisoire (et j'ai ADORÉ -même si elle n'est pas nouvelle, et peut-être pour ça, justement, à cause de la connivence souterraine qu'elle suggère, l'idée des yeux rouges qui apparaissent régulièrement dans la nuit...).

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3 juillet 2021

soutanes

LES SÉMINARISTES
de Ivan Ostrochovský

1) Derrière ce titre peu affriolant se cache une merveille de film. Plastiquement c'est -vraiment- somptueux : noir et blanc intense, format 4/3, travail méticuleux sur le son, éclairages et cadrages hyper-soignés, oui, sans doute un des plus beaux films que j'ai pu voir cette année (merci Hervé!) (les hasards de la programmation nous font afficher deux films en noir et blanc la même semaine, c'est dire si, moi qui aime tant ça, les films en noir et blanc, j'ai été parfaitement comblé).
MAIS deux petites choses m'ont empêcher d'apprécier pleinement ce film cinglant (ou, en tout cas, de l'apprécier encore plus) : d'abord le sommeil (qui est arrivé quasiment dès la première image!), ou plutôt ces micro-endormissements (de l'ordre souvent de quelques secondes) qui vous font soudain ouvrir l'oeil et vous dire "ah tiens, là, j'étais en train de dormir un peu..." on se concentre, on se pince un peu -dans l'espace entre le pouce et l'index-, on tente de lutter mais rien n'y fait les yeux se re-ferment : film /noir / film / noir, jusqu'au moment où votre cerveau décide de vous libérer, et vous voilà réveillé, fringant, mais de l'eau a coulé sous les ponts du film, et il faudra souvent ramer pour réussir à se remettre à flot du récit (on aura forcément manqué des éléments essentiels), et, justement, la deuxième chose (cf début du §), c'est le récit lui-même, à propos des accointances entre l'Eglise et le pouvoir politique (communiste) dans la Tchécoslovaquie des années 80, avec ses instantanés d'apparatchiks saisis sans pitié comme autant de vieux reptiles préhistoriques et répugnants clignant des paupières dans la lumière des phares, déjà pas très sexy en lui-même, mais rendu du coup quasiment incompréhensible par ce que j'en avais manqué lors de mes endormissements.
Je l'ai donc regardé, ce film, passionnément, comme j'aurais pu, en son temps, regarder, par exemple L'année dernière à Marienbad (tiens, encore un grand film en noir et blanc!), sans jamais comprendre tout à fait ni ce qui s'y disait, ni ce que s'y disaient ses différents protagonistes.

A noter dans le film la présence de l'imposant Vlad Ivanov, acteur roumain multi-vu (et toujours autant apprécié), notamment dans Les Siffleurs (2019), Baccalauréat (2016), Dans la brume (2012), Le voyage de Monsieur Crulic (2011), My Joy (2010), Policier, adjectif (2009), de la Roumanie jusqu'à l'Ukraine, c'est dire...

2) Ca m'avait vraiment agacé d'en avoir perdu autant, et, donc, j'y suis retourné, le lendemain, à 16h, accompagné de Catherine, que mon enthousiasme avait finalement réussi à décider. Cette fois je n'en ai pas perdu une miette, et j'ai pu remplir les blancs que mon sommeil avait créés. Et j'ai réalisé qu'il m'en manquait pas mal, surtout au début, du simple intertitre ("143 jours avant"), durée, une seconde, jusqu'à des scène beaucoup plus conséquentes (jusqu'à quelques minutes), avec l'intense plasir d'avoir, cette fois, tout vu, mais, même en ayant tout vu, subsistaient encore des interrogations (notamment à props de l'organisation Pacem in Terris) et toujours aussi le sentiment d'avoir vu un film brillantissime (en même temps que, paradoxalement, plutôt opaque, bref un genre de trou noir cinématographique). Et encore plus content de voir que Catherine et Claude W. (qui assistait aussi à la séance) étaient du même avis que moi.

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photos au format du film

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l'affiche

la bande-annonce est

 

2 juillet 2021

punaises de lit

PLAYLIST
de Nine Antico

Enfin je l'ai vu! Bôô cinéma, 18h, salle 9, 4 spectateurs.Loulou m'avait prévenue qu'elle avait adoré la bande-annonce (comme moi) et qu'elle avait été "un peu déçue par le film"... je savais donc "un peu" à quoi m'en tenir... Sara Forestier et Laetitia Dosch, un noir et blanc classieux (pour moi, allez savoir pourquoi, un film en noir et blanc, c'est -déjà- la garantie d'au moins 50% de plaisir en plus), une bande-son riche et intense et variée (une vraie playlist, quoi...), pour un film sans doute presque autobio, qui, malin, s'auto-critique à travers l'observation par un pro du carnet de dessins de l'héroïne : "ton trait est maladroit, mais on sent que tu dessines avec tes tripes...".
Chroniques(s) esquissées croquées (BD oblige) de la vie d'une jeune fille -Sara Forestier, envers qui mon capital-sympathie reste toujours intact depuis L'Esquive (2003), c'est dire -  (elle a 28 ans dans le film mais voudrait faire croire qu'elle en a 26, pour obtenir une dérogation pour passer un concours d'entrée dans une école d'art), serveuse dans un bar mais qui rêve d'être publiée et reconnue en tant que dessinatrice, flanquée d'une copine (Laetitia Dosch, excellente comme d'hab', en aspirante comédienne). Non seulement nôtre héroïne voudrait être publiée mais aussi, (et surtout ?), elle aimerait rencontrer l'amour, (le vrai, le beau), et le film est conçu comme une façon de feuilleter le récit de ses aventures, de ses conquêtes, de ses illusions, de ses désillusions (allez savoir pourquoi, je me suis pas mal reconnu -et donc identifié à elle- dans ce fonctionnement, mais, bon, "quand j'étais jeune" hin hin), via un catalogue de spécimens mâles, épinglés comme des papillons exotiques, et qui deviendront d'ailleurs la matière de sa première bd publiée.
Tout ça enveloppé, enrubanné, par la voix-off d'un narrateur élégamment désinvolte, je veux nommer Bertrand Belin, voix-off dont je me suis demandé si elle n'était pas un peu too much, et ne desservait pas un peu, finalement,  le film, plus qu'elle ne l'accompagnait (par le ton, le phrasé, la componction, l'ironie, j'ai pensé irrésistiblement à la voix -irrésistible !- de Claude Piéplu qui accompagnait les Shadocks... -Ah, les Shadocks... "je vous parle d'un temps que les moins de 60 ans..."- ).
Un chouette film en noir et blanc, donc, avec ses historiettes, ses chapitres, ses running gags (le morceau récurrent de Daniel Johnston), ses deux chouettes héroïnes (le tandem Forestier/Dosch fonctionne à merveille), auquel j'ai pris quasiment autant de plaisir qu'à disons J'ai toujours rêvé d'être un gangster, de Samuel Benchétrit, ou Je me tue à le dire, de Xavier Séron, qui concourent quasiment dans la même catégorie. C'est vrai que parfois on serait presque tenté de trouver ça un peu "lège" (même s'il est question d'avortement et de punaises de lit!), mais la sincérité l'emporte, au final.
On est ravi.

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30 juin 2021

canard

FALLING
de Viggo Mortensen

(vu à Nogent avec Malou et Alix,a priori un peu "faute de mieux"...) Et, à l'arrivée, une bonne surprise. Je pensais que l'essentiel du film allait consister en l'affrontement du père homophobe et du fils gay, mais Viggo Mortensen (vu comme acteur il n'y a pas si longtemps -2015- dans le très beau JAUJA de Lisandro Alonso), pour sa première réalisation (en tant qu'acteur je l'ai toujours trouvé plutô intense) a choisi de jouer plutôt la "reconstitution" historique, avec des belles scènes rétro où on voit le père jeune, flashes-back où se construit l'histoire de ce fils (qu'on sent toujours en état de sidération face à son paternel) et surtout son rapport à ce père (qui avant d'être un vieux con a été un sacré jeune con), partant d'une image idyllique (le premier flash-back), quasiment une icône, en profite pour y instaurer immédiatement un petit truc qui gratte, qui démange, qui dérange.
Nous avons en rentrant écouté la critique (les critiques) du film au Masque et la plume, que j'ai trouvé dans l'ensemble d'une extrême mauvaise foi (le plaisir de descendre, de faire un bon mot) et affreusement parisiennes.
Le film est long, c'est vrai, et il fonctionne pendant longtemps sur le même schéma (Lance Herricksen en père imbuvable est effectivement de plus en plus insupportable, surtout face à l'apathie que pendant longtemps son fils affichera, et on attend depuis longtemps "la" scène où il va -enfin- se révolter, quand elle finit enfin par arriver.
J'aime beaucoup la scène du repas, au milieu du film, où toute la famille se trouve réunie, même si elle a suscité de nombreux débats, questionnements, interprétations, interrogations, suppositions.
Un premier film dense, intense, ou le réalisateur a certainement mis beaucoup de choses personnelles (jusqu'à quel point ?), et qui, même s'il fait montre d'un certain "classicisme"(qu'on pourrait qualifier de rassurant) dans sa forme n'en est pas moins un témoignage fort sur une certaine Amérique brutale et conservatrice (et homophobe) face à laquelle Viggo Mortensen semble suggérer que la jeune génération n'a plus peur...

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affiches : une série de variations sur la verticalité...

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et un nouveau venu -impressionnant- choisi par le réalisateur pour s'incarner jeune, Sverrir Gudnason...

29 juin 2021

quenotte

(post ciné en retard 4)

MILLA
de Shannon Murphy

(titre original Babyteeth)

un film australien un peu déroutant (un peu long à se mettre en place) avec une héroïne qui évoque celle du RESTLESS de Gus Van Sant (si vous avez vu le film vous comprendrez, sinon je préfère vous laisser la surprise ne pas trop vous mettre les points sur les i). Un film qui commence en comédie et finit... un peu autrement. Je n'étais pas au mieux de ma forme jambesque (j'avais déjà vu NOMADLAND quelques heures avant) et donc je pense qu'il faudra que je revoie le film à tête reposée (à jambe reposée pour être plus précis). je ne le chroniquerai donc pas plus, je préfère vous en mettre des images... Disons que j'avais le sentiment a priori de ne pas l'avoir trop trop aimé, et d'avoir éprouvé un sentiment tout à fait contraire, en regardant, justement, ces photos...

 

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28 juin 2021

villa

(post ciné en retard 3)

SUZANNA ANDLER
de Benoît Jacquot

Paris sera toujours Paris et Duras sera toujours Duras.
J'avoue n'avoir jamais été un adorateur de la dame (alors que certaines miennes amies l'idolâtraient) mais bon, ça doit être "plutôt un truc de filles" (non, non, Claud ene me tape pas!). benoît Jacquot, qui fut l'assistant de cette chère Guiguitte, porte à l'écran une de ses pièces (qui ressemble quand même furieusement à un de ses films passé y a pas longtemps sur MUBI LA CINETEK pardon, BAXTER VERA BAXTER, que j'ai chroniqué , (finalement c'était bien MUBI), le jour de la résurrection de Riri-la-Gâchette). Il y a une femme (Charlotte Gainsbourg, irréprochable), une villa très belle et très chère qu'elle / que son mari veut peut-être louer, un amant (Niels Scheider, idem), le bruit de la mer, une maîtresse du mari, la voix du mari au téléphone, et voilà. Je serais mauvaise langue (et je ferais de l'humour à deux balles) en disant que c'est trés théâtral et très téléphoné, puisque hélas, séance de 13h45 digestion oblige, j'y ai assez copieusement dormi (et assez copieusement eu mal à la jambe aussi) et c'est assez curieux parce que plop! lorsque j'ouvrais l'oeil il y avait face à Charlotte / Suzanna un(e) nouveau/velle partenaire, mais toujours il était question d'amour, de souvenirs, de jalousie, et je le redis je le répète, Charlotte Gainsbourg est vraiment excellente (et rentre dans le club pas si fourni des grandes durassiennes), la mise en scène, attentive et pas chichiteuse, est au diapason, et dans cette catégorie casse-gueule du "théâtre filmé", Jacquot fait presque aussi fort que dans sa FAUSSE SUIVANTE (2000), que j'avais vraiment adorée, bien que dans un esprit / un genre tout à fait différent. Et je suis donc penaud d'en avoir raté pas mal quand même. Le film dure 1h30 mais j'avais le sentiment de n'en avoir vu qu'une heure, honte aux salsifis de midi!
(la ressemblance avec BAXTER de Guiguitte allait même jusqu'à la musique, là on avait un morceau "andin" de Carlos d'Alessio qui se répétait sans faillir jusqu'à la fin (et réussissait très bien à faire grincer des dents, les miennes), ici on aura à la place de la flûte japonaise (un peu moins répétitive mais tout aussi crispante).

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