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lieux communs (et autres fadaises)

5 août 2020

fish eye

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MADRE
de Rodrigo Sorogoyen

Waouh! Et de trois! Uno, Que Dios nos perdone, Dos, El Reino, et Tres cette Madre-là. Le troisième film du réalisateur à frapper fort (et à produire un sacré effet!)
A une scène d'ouverture sidérante (la disparition d'un fils au téléphone), le réalisateur en fait suivre une autre, virtuose, sur la plage et dix ans après, pour nous en re-situer l'héroïne (au prix d'un travail de filmage -de construction de la scène- absolument sidérants, que l'objectif grand-angle (procédé qui m'horripilait chez Malick mais trouve ici à mes yeux, allez savoir pourquoi, une grâce singulière) accentue encore. La caméra embrasse d'abord la plage, sur laquelle elle va progressivement se rapprocher une femme qui marche le long du rivage, qu'elle va isoler, autour de laquelle elle va tourner, la saisissant au moment où elle croise un groupe d'adolescents sur le dernier desquels elle va se retourner.
Un fils retrouvé ?
Rien n'est dit de cet ordre, dans un premier temps, tandis que va se nouer entre ces deux personnages une relation particulière, que ni eux-mêmes ni ceux qui les entourent ne parviennent vraiment à comprendre. Jean et Elena, lui français, elle espagnole (ce qui donne un film hybride, les français parlant en français et les espagnols en espagnol, ce qui semble logique, mais qui, suivant les cinémas, sera dit en vf (le bôô cinéma) ou en vo (le Beaux-Arts à Besac) alors qu'il s'agit d'une seule et unique version -il aurait été inconcevable que le film ne parlât qu'en français, allez le voir vous comprendrez-), lui ado (mineur) et elle qui pourrait être sa mère, se rapprochent, se tournent autour, chacun avec ses motivations et ses envies (plus ou moins claires) et chacun avec ses propres obstacles à cette éventuelle relation, (lui a une famille -excellents Anne Consigny et Frédéric Pierrot- et elle un ami/amant -l'aussi excellent Alex Brendemühl, qui, contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer, est espagnol, comme vous et moi, enfin plutôt comme moi d'ailleurs) qui vont eux-aussi avoir leur rôle à jouer dans cette histoire...
On a démarré comme un thriller, et on continue en chronique sentimentale, Le blé en herbe revisité du côté d'Hendaye (la mer, personnage à part entière y est d'ailleurs sublimement filmée) avant de devenir quasiment une étude de cas (jusqu'à quel point peut-on péter les plombs et se méprendre ?) jusqu'à un final -curieusement ? - apaisé (et un coup de téléphone qui fait se questionner chacun des spectateurs).
Je n'ai pas parlé du couple vedette (chacun intense malgré une courte filmographie) : lui, Jules Porier jouait Marvin enfant dans le film du même nom (d'Anne Fontaine), elle, Marta Nieto, jouait déjà le rôle principal dans le court-métrage Madre, du même réalisateur (2016) dignes de tous les compliments...
Un film réussi, avec plusieurs scènes anthologiques, mais peut-être un peu trop longuet (et répétitif) dans sa partie centrale... Mais j'en garderai des images de plage et de mer absolument magnifiques (ça tombe bien je suis à donf dans ma période plage et mer).

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l'instant X

4 août 2020

tatouage de requin

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LUCKY STRIKE
de Kim Yong-Hoon

Un sac plein de billets. Qui déchaîne les convoitises d'une flopée d'individu(e)s plus ou moins caractériel(le)s. Et passe de mains en mains. De façon plus ou moins violente. On avait déjà vu ça en 2018, made in China et en animation, dans le jubilatoire et tonitruant Have a nice day de Liu Jian.
Eh bien on remet le couvert, d'aussi jubilatoire façon, mais en "vraies" images cette fois , et made in (South) Korea dans un premier film à couper le souffle (malgré un titre français contrevenant à la loi Evin -interdit de faire directement de la pub pour des clopes, tandis que le titre original Beasts clawing at straws (bêtes qui griffent la paille) avait tout de même un autre cachet -et un autre sens de l'accroche, justement-) d'un jeune réalisateur dont on peut penser qu'on reparlera bientôt.
C'est malin, c'est drôle c'est violent c'est roublard, genre polar survitaminé à la sauce sud-coréenne (on est loin -très loin- de Hong Sang-Soo mais c'est tout aussi plaisant, dans un autre genre : si ça parle -un peu- moins ça décime beaucoup plus) pied au plancher pendant 1h48, qui ne vous laisse pratiquement pas le temps de reprendre votre respiration tellement la narration est speedée, et (surtout) très intelligemment emberlificotée : alors qu'on avait l'impression de suivre une narration (chorale) chronologique, on réalise au bout d'un moment que la temporalité de ladite narration a été sciemment biaisée (illusion d'optique), et qu'on est parvenu (revenu) à la scène d'ouverture du film, qui n'était donc pas du tout le début de l'histoire, comme on avait (aurait) pu le croire, mais qu'après cette boucle, ce n'est pas fini du tout, et que le réalisateur n'hésite pas à en remettre une couche, et, comme à la fête foraine, c'est reparti pour un tour!
Une galerie de personnages hauts en couleur : un agent de l'immigration plutôt veule, un mafieux trop joyeux, un tueur à sale gueule, un employé de sauna trop gentil qui vit avec femme et sa mère acariâtre, et last but not least, une salope ultime comme seul le cinéma sait en produire, aussi mimi (en apparence) qu'elle est cracra (en dedans). De l'humour et de l'amoralité en veux-tu en voilà.Le sac siglé et sa cargaison vont connaître plusieurs mains successives (et plusieurs casiers de consignes aussi) dans un récit àqui se permet la violence graphique tellement décomplexée qu'elle en devient irréaliste (et drôle). Un cocktail de Tarantino et de Coen brothers, pour vous préciser l'esprit de la chose, avec un emballage bluffant.
Un film d'été idéal, quoi!

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3 août 2020

polygraphe

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CHAINED
de Yaron Shani

Le premier film de ce que je pensais être un programme double (Chained le mari et Beloved la femme) mais qui fait en réalité partie d'une trilogie (Stripped qui sortira en septembre mais qui a été réalisé avant). Donc ici il est question de Rashi, un flic (qu'on suit en intervention -musclée- lors de la scène d'ouverture) marié à (et vivant avec) Avigail et sa fille adote (née d'un premier mariage).
Scènes de la vie conjugale (entre disputes et réconcilations) Rashi et Avigail essaient d'avoir un enfant, Rashi affronte la fille d'Avigail, Rashi s'inquiète du temps qu'Avigail passe à l'extérieur avec ses amies, Rashi est jaloux, Rashi boude, mais aussi Rashi réconforte quand Avigail perd espoir. Sa présence massive sait être rassurante mais parvient tout autant à devenir inquiétante.
Et scènes de la vie professionnelle (qui ne va pas vraiment mieux que la vie familiale) : Rashi est suspecté d'agression sexuelle envers des mineurs (un contrôle de routine, pourtant, quasiment, auquel on a assisté) parce que l'un d'eux était fils d'un personnage haut-placé et s'est plaint à son papa, qui a aussitôt fait pression sur l'institution, qui réagit immédiatement, police des polices, enquête, mise à pied, etc.
Rien ne va plus, donc, ou presque. rashi dans un premier temps, tente de réagir sur tous les plans eà la fois, ce qui ne simplifie pas les choses, bien au contraire.
Un film long, intense, dense, tourné en longs plans-séquences où les conversations virent souvent à l'affrontement, où on suit cet homme soudain mal dans sa vie (les choses ne vont plus comme il voudrait) et se trouve remis en question dans son statut d'homme (comme dans Le policier de Nadav Lapid, et souvent dans les films israéliens, il est question du poids démesuré du virilisme ambiant, surtout et encore plus dans les rangs de la police) mais aussi de mari, de père, et même de flic... Beaucoup pour un seul homme.
Jusqu'à un dénouement brutal (soudain) que je n'avais pas vraiment vu venir (et qui interroge le spectateur sur ce que va bien pouvoir être le second volet)

 

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2 août 2020

bretagne 2020

à partir de Rennes c'est de la quatre voies / sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés... / Pors Theolen / le ricoré en sticks / huile d'argan / Port de Brezellec /  la Bretagne est passée au rouge / aire de la Réserve / le jean de mécanicienne / ça colle sur le plan de travail / aire de la Mayenne / les ports-abris / un galet en coeur / les fruits secs ça fait péter / on dirait un eskimo / le yucca géant / c'est pas des tomates, c'est des gratte-cul! / aire de la Ferté-Bernard / Pointe du Van / le joli bol avec les poissons / les moules-frites / tu montes devant ? / Pointe du Raz / la chaise pliante bleue / les verrines pour Pacoune / le drap-housse qu'on a dû se mettre à trois pour l'enfiler correctement / Baie des Trépassés / le tarot mexicain / le barbu / tu restes là, Robert ? / Pont-Croix / moi je monte pas là / la fouine / le sentier côtier / Le Safran / les hortensias / j'ai le vertige / petite rue chère / grande rue chère / j'ai perdu ma carte / j'ai mangé un vieux fjord / qu'est-ce qu'on fait des bananes ? / le café bio sur l'autoroute / dans la petite poche de mon gilet / chez Alain / la crêpe caramel beurre salé / marcher dans la mer / j'ai fini mon bouquin / la balnéo et les sables mouvants / la Rose de Berne et la Noire de Crimée / la Dorée bio (à 0,99€) / du thé noir english breakfast mais pas aromatisé à la bergamotte / le chouchenn / le Vespetro / les poissons fumés / les sardines / les gènes de la vaisselle et du ménage / les parties de scrabble pendant que Catherine se lavait les pieds / dzo / woh / qing / be et ba / ça, ça va au compost ? / Les pilleurs d'épaves / la lumière des phares la nuit / crumble chaud de sardines / tu as déjeuné à quelle heure ? / la camionnette verte pas garée devant chez Claude / la grosse mouche quotidienne / on aurait du prendre du vinaigre de cidre bio / les fauteuils suspendus / la sophrologie / les bulles de lumière / le galet en raie des fesses / on se pose un peu pour lire au soleil ? / le kouign amann individuel à 3,80€ / je cherche une boîte à sel / vous avez vos masques / (Mael est-il malade ?) / je t'ai entendue ronfler / les yaourts Malo (nature ou citron) / y avait du monde comme un 14 juillet sur les champs-élysées / le réveil à 6h le dernier matin / le zesteur / le lieu jaune fumé / Audierne / la fausse boîte à sardines avec de la friture dedans (mais bio) / comme une envie de tablette (mais pas concrétisée) / Joe de Larry Brown / les salades de tomates fleuries de Catherine / je vais faire le café / c'est surtout que j'étais fâchée avec ma soeur / Le lambeau de Philippe Lançon / je vous ai fait des crêpes à emporter / je vais aller arroser / Seules les bêtes de Colin Niel / Monsieur Papier / je vais prendre un cidre / Le grand marin de Catherine Poulain / c'est couvert / ça va se lever / c'est juste un grain / la boulangerie rouge et la boulangerie jaune / Plogoff / Cleden / les vieilles cartes postales (merci Alain!) / le risotto aux courgettes / le Viognier / les agapanthes au coin de la terrasse du bistrot de Pors Theolen / les jeunes gens qui sautent dans l'eau et gambadent dans les rouleaux / t'as photographié les trous-du-cul ? /des capsules de bière pour Christine / il faut que j'enlève mes lentilles / Pors Loubous / est-ce que vous auriez du shampoing ? / les trémières / le beurre blanc / la Pointe du Millier / le Moulin par la grande Boucle / les coins-à-pipi / qu'est-ce qui fait tourner la roue du moulin ? / qu'est-ce qu'on mange à midi ? / on s'arrête à la prochaine aire ? / la musique du vent dans les goulots des canettes sur la terrasse de Pors Theolen

(à propos d'une semaine délicieuse en Bretagne, tout là-bas, avec deux colocataires tout aussi délicieuses...)

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(regardez bien la petite poche...)

1 août 2020

juillet2020

mercredi 1er (cinéma)
et voilà, c'est fait, après le Rex à Nogent le Rotrou pour la première séance, je suis retourné dans le bôô cinéma pour voir Le Colocataire de Marco Berger (qui sait me provoquer toujours les mêmes émotions... anatomiques)

jeudi 2 (promotions)
j'étais content d'être le premier à annoncer à Manue qu'elle était promue à la hors-classe (elle ne le savait pas encore, ses collègues ne lui avaient rien dit, et je venais juste de le lire sur le courrier syndical). Champagne!

vendredi 3 (Cuse)
c'est toujours avec un grand plaisir que je vais passer l'après-midi avec Catherine et Dominique (et Erika!), celui-ci fut plutôt "musical" entre les messieurs qui tondaient, puis la moto des cassos, puis la musique des cassos, et re-la moto, mais bon il faisait beau et cela prêtait à l'indulgence

samedi 4 (traîner à poil)
c'est vraiment le plaisir estival par définition pour moi, celui de (les volets sont fermés) pouvoir traîner à poil toute la journée ou presque dans l'appartement (il a fallu tout de même fallu que je m'habille en fin de journée pour aller chercher un paquet...)

dimanche 5 (mon oeil)
honte à la greluche qui a menti effrontément sur le ouaibe en affirmant qu'elle avait réussi à faire des gougères par-faites grâce au plat crisp de son micro-ondes (le même que le mien) : en réalité, les miennes ressemblaient à des petits tas de boue (mais j'en ai quand même mangé pas mal)

lundi 6 (parking)
j'y suis allé, je ne sais pas pourquoi (il était vide, puisque la route est coupée en amont), toujours est-il que j'ai trouvé un billet de 10€ dans l'herbe, et, un peu plus loin, une paire de croc's bleues à ma taille

mardi 7 (bzzz)
c'est très très agaçant, cette unique mouche ou presque, (on n'est pas certain) et qui est pourtant emmerdante comme cent mille, à toujours vous  tournicoter autour, se poser, repartir, revenir, vrombir au creux de l'oreille, sans qu'on puisse réussir à l'occire

mercredi 8 (Besac/Vesoul)
alors là c'est incroyable : avec Zabetta nous avons pris le même bus, celui de 16h20, et à aucun moment (ni à la montée, ni à la descente, ni pendant le trajet) nous ne nous y sommes vus

jeudi 9 (démocratie eh oui)
comme c'était 'l'année des femmes", Piccoli a été écarté d'office, mais, comme je le craignais, Edith Scob n'a pas fait le poids face à Anna Karina, pour figurer sur notre carte de membre de la saison 20/21

vendredi 10 (Les Bâties)
à l'initiative de Dominique, nous nous sommes retrouvés à midi pour partager avec René le repas que nous avions apporté, on a mangé dehors, un vent délicieux  tempérait la chaleur, et ça faisait du bien de parler comme ça (premier repas sans Francette, avec toute l'émotion sous-jacente que ça implique)

samedi 11 (laquelle ?)
ça m'a pris comme ça : et si je m'achetais une tablette, pour pouvoir rester connecté même quand je ne suis pas à la maison, je suis donc allé dans une grande surface (quelle énergie!) j'ai tourné j'ai farfouillé j'ai gambergé j'ai comparé, et je suis reparti sans rien

dimanche 12 (sérénade à trois)
la dame dans la rue crie très fort envers un monsieur à casquette en t-shirt gris, juste à côté d'elle est assis un monsieur en t-shirt rouge, qui a l'air de s'en foutre pendant qu'ils s'engueulent, jusqu'à ce que le t-shirt gris s'éloigne d'un côté, que la dame, toujours criant, parte d'un autre, accompagnée par le t-shirt rouge, toujours aussi impassible, qui est passé devant (il a soulevé son t-shirt et s'aére le ventre) pour lui montrer le chemin (mais t-shirt gris reviendra sur ses pas pour prendre le même chemin qu'eux)


lundi 13 (au menu)
on se retrouve à midi avec Catherine dans un fjt quasiment désert (beaucoup d'habitués ont fait le pont, et les cuisiniers et la caissière, visiblement, auraient bien aimé le faire eux aussi...)

mardi 14 (blablabla)
enfin réussi à jouer à Coco blanc-manger chez Co & Pépin, avec Loulou et ses deux copines, et ce fut effectivement assez drôle (et pas uniquement parce que j'ai gagné...)

mercredi 15 bruns & embruns 1

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jeudi 16 bruns & embruns 2 (en allant faire les courses)

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vendredi 17 bruns & embruns 3

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samedi 18 bruns & embruns 4

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dimanche 19 bruns & embruns 5

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lundi 20 bruns & embruns 6 (chez Alain)

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mardi 21 bruns & embruns 7 (en revenant de marcher dans la mer)

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mercredi 22 bruns & embruns 8 (coucher de soleil à la baie)

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jeudi 23 bruns & embruns 9 (coucher de soleil à la baie)

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vendredi 24 bruns & embruns 10 (aire de La Réserve)

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samedi 25 (dans la nuit)
difficile de dormir, après le calme breton,  dans cette nuit urbaine et bruyante (les fenêtres sont ouvertes pour laisser entrer un peu la fraîcheur, j'assiste à une interpellation policière en direct live au coin de la rue, juste en face de chez moi, "comme dans les films")

dimanche 26 (choix)
passé un loooong moment à comparer différents modèles de sacs à dos (puisque la bretelle du mien a définitivement rendu l'âme) avant de me décider à en commander un nouveau, bleu et waterproof

lundi 27 (aération)
je monte dans la voiture en sortant du fjt, je pose le masque sur le siège passager, j'ouvre les fenêtres (il fait très chaud) je démarre, et au bout d'une centaine de mètres le masque s'envole par la fenêtre (je ne peux pas m'arrêter car une voiture me suit)

mardi 28 (comme au théâtre)
au cinéma Beaux-Arts, quand on achète son ticket, le caissier vous fait désormais choisir sur un écran le numéro du siège que vous souhaitez occuper, qui est alors imprimé sur votre billet

mercredi 29 (merci Catherine)
en rentrant du concert privé à Authoison (merci Manue) j'ai récupéré (et emporté à la maison) un magnifique pot (bleu) de menthe (deux variétés) qu'elle y avait plantée(s) pour moi

jeudi 30 (contrôle technique)
comme chaque fois que je le vois (une fois tous les deux ans), il me fait penser à Peter Falk dans Les ailes du désir par sa gentillesse un peu bourrue, et d'autant plus touchante (un ange mal rasé)

vendredi 31 (canicule)
pour me rafraîchir un peu (mentalement) et pour me dépayser, je regarde sur mon ordi, sur les indications de Catherine, la webcam de la Baie des Trépassés, qui tourne en temps réel

28 juillet 2020

amandine

SEULES LES BÊTES
de Colin Niel

L'après-midi précédent, j'ai fini Joe sur la plage de Pors Theolen, le cul sur les graviers, à l'ombre du mur (en prenant de temps en temps des pauses pour contempler rêveusement les jeunes gens au loin qui jouaient dans le ressac et les embruns), pendant que les filles crapahutaient joyeusement sur le sentir côtier de port en port...
Et donc le lendemain, lorsque j'y suis retourné, il me fallait un bouquin au moins aussi fort. Celui-là, que Manue venait de choisir avec son chèque-cadeau, je ne l'avais pas lu mais j'avais vu le film, qui m'avait laissé un excellent souvenir, et donc j'ai vu là une (excellente) occasion pour comparer les deux.
Question captivage (captivation ?) du lecteur, et plaisir de lecture, dès les premières pages, je me suis réjoui en me disant que même si tout était différent (le pays, les personnages, les événements) Colin Niel était un écrivain doué, et que le bouquin avait mérité la foultitude de prix qu'il avait récoltés...
Le film (d'après ce dont je me souvenais), est resté extrêmement fidèle au bouquin, le découpage est le même (cinq parties d'environ 70 pages, donnant chacune la parole à un personnage différent, -une femme d'agriculteur qui est aussi assistante sociale, un paysan solitaire éleveur de chèvres, une jeune fille qui joue au retour à la terre, un jeune homme habitué des cyber-cafés, et un agriculteur (le mari de l'assistante sociale) qui vient boucler la boucle, (chacun-e venant à son tour donner "sa" version sur les événements liés à la disparition d'une femme, une nuit d'hiver, dont on n'a retrouvé au matin que sa voiture abandonnée sur le causse)...même si je me demande si dans le film il n'y en avait pas une supplémentaire, consacrée au personnage d'Evelyne -jouée par Valéria Bruni-Tedeschi- mais bon je ne suis plus sûr), l'histoire racontée et les rebondissements aussi (avec quelques variations mineures, ajoutées ou retranchées,  dans ce qui est raconté, pour quelques-uns des personnages).
Du coup, le livre se lit d'une traite (je l'ai lu sur deux jours) et le fait d'avoir vu le film permet de donner un visage à chacun des personnages, ce qui rend la lecture encore plus plaisante.
Dominik Möll avait juste rajouté un prologue (intriguant à souhait) qui ne figure pas dans le bouquin, mais il est par ailleurs resté très fidèle à l'esprit du roman de Niel (avec cette dernière scène que j'aime toujours autant, et que je trouve toujours aussi forte...)

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27 juillet 2020

kudzu

JOE
de Larry Brown

Encore une sacrée belle claque, signée de l'ami Larry Brown (il ne me restait plus que deux bouquins de lui à lire, et j'ai pensé que la Bretagne, le finistère plus précisément, serait un bon endroit pour lire celui-ci... la dernière fois que j'étais venu dans la maison de Pascale, j'étais plongé dans un autre livre extraordinaire, La fenêtre panoramique, de Richard Yates, et donc j'espérais que celui de larry brown me ferait autant d'effet).
Les bouquins de Brown ont tous été publiés chez Gallimard (d'abord à La Noire puis en Folio noir) avant d'être réédités (retraduits ?) chez Gallmeister. Le cas de ce Joe-ci.
Comme souvent chez Larry Brown, d'abord une histoire d'hommes, de père(s) et de fil(s). Ici, dans le Mississipi, avec d'un côté une famille atypique de vagabonds (homeless) sans maison sans adresse sans papiers (et même sans date de naissance!) qui au début du roman élit domicile -provisoire- dans une vieille baraque abandonnée au milieu des bois, une famille dont le chef, Wade, est vraiment une saloperie de saloperie (et la suite du roman ne fera que le confirmer), imposant sa violence à tous les siens, y compris Gary, un adolescent (qui a peut-être quinze ans...) et commence à devenir un jeune adulte, avec tous les rêves et toutes les désilluions, tous les cassages de gueule et toutes les sortie de route que ça implique, et, de l'autre (côté, voir plus haut en tête de chapitre) un autre chef de famille lui-aussi pas mal déglingué dans son genre,  Joe (celui qui donne son titre au roman), un mec qui vit seul depuis que sa femme l'a quitté, un chef de chantier (il dirige une équipe de journaliers payés pour faire un travail harassant : tuer des arbres avec une seringue à poison pour déboiser une zone -avant de pouvoir la replanter en pins-), un mec porté sur la bibine (le bourbon surtout, même -et surtout- au volant, pour accompagner les bières fraîches qui attendent dans la glacière posée  dans son pick-up tout aussi cabossé et déglingué que lui) un mec qui avécu des choses violentes (et qui en vit encore), qui a déjà fait de la taule (et qui va encore en faire), un mec qui souffre mais qui gère, un mec qui, allez savoir, a peut-être envie de se racheter... bref un mec comme Larry Brown sait les façonner, auquel on ne peut que -paradoxalement ?- s'attacher (en tant que lecteur).
Wade, Gary, Joe, voilà les personnages principaux aurour desquels va se construire le roman... Et vous en dire plus serait vraiment dommage.
Un livre fort, très fort, de plus en plus fort même (Catherine et Manue pourront témoigner de l'état de fébrilité, de tension, (et de plaisir littéraire) dans lequel j'étais au fur et à mesure qu'on se rapprochait de la fin...) Comme d'habitude, régulièrement des passages entiers que j'avais envie de recopier (et que je prenais plaisir à relire) que ce soit sur les hommes ou sur la nature (ou même sur la vie en général), et donc un très grand bouquin de plus à l'actif de ce cher Larry.
Pour la petite histoire, je suis allé par-ci par-là sur mes blogs de polars préférés pour lire les critiques sur Joe, que je n'avais pas voulu lire avant, et j'ai découvert
1) que le bouquin a été adapté au cinéma, sous le même titre (mais que Joe y est incarné par Nicolas Cage, ce qui se semblerait a priori un gros contresens mais bon les critiques presse sur allocinoche ont l'air de dire le contraire... à vérifier, donc)
2) Fay, le dernier bouquin qui me reste à lire de Brown, est, sur mon blog de polar préféré, classé comme son préféré... Bonne nouvelle, donc!

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20 juillet 2020

coule and the gangue

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DIVORCE CLUB
de Michael Youn

Eh oui je l'avoue je le confesse il m'arrive de temps en temps de faire une sortie de route cinématographique, d'avoir envie d'aller voir une bonne grosse daubasse, une "comédie populaire", en général en avant-première, sans trop me donner le temps de réfléchir.
Eh bien voilà c'est fait. L'avant-dernière fois il me semble que c'était Camping, (c'est dire...) mais sans doute pêche-je par omission...
Il n'y a rien de plus triste qu'un film qui est censé être drôle et qui ne l'est pas (je n'ai pas ri une fois, j'ai souri une fois ou deux, mais dans la salle, dans l'ensemble, ça ne se gondolait pas davantage, il faut dire que pas mal étaient occupés à mastiquer du pop-corn. J'ai failli lancer "Est-ce que vous pourriez cesser de mastiquer?", mais j'ai réalisé que la formulation pouvait sembler ambiguë -je me mets au diapason du film hinhin-.
Arnaud Ducret est donc le héros de cette pantalonnade (bogosse mais fadasse, mais bon il nous laisse voir l'espace de quelques milli-secondes sa zigounette, qu'il a ma foi assez jolie, alors je lui pardonne mais bon juste pour cette fois) qui vient de se faire plaquer par sa femme (qui lui a préféré Benjamin Biolay, ici en surjeu pachydermique) et est recueilli par son pote François-Xavier Demaison (que je trouve toujours aussi troublant, surtout les yeux, oui je trouve que F-X a de beaux yeux, et que la barbe et le bonnet lui vont bien) dans sa super grande et belle maison, avec ses super grosses bagnoles, son super serviteur rebeu et gay (mention spéciale à Youssef Hajdi, que j'ai beaucoup aimé, pour l'incarnation de ce personnage, à mi-chemin entre celui de La Panthère Rose et celui de La Cage aux Folles), et tous ses invités divorcés teufeurs. Le sens de la fête, quoi (mais le titre était déjà pris...)
Et? C'est tout. Oui, enfin c'est à peu près tout. Le scénario n'a pas grand intérêt, le spectateur ayant vu la bande-annonce se demandant juste à quel moment Ben va casser la belle voiture rouge de de Patrick (ça pourrait bien être "le" moment drôle du film), bon j'ai quand même vu quelque part dans le générique, pour le scénario un acolyte du nom de Claude Zidi, écrit en petit, french gaudriole not dead. C'est... inepte, oui. Et ça l'est si parfaitement que ça établit une sorte de record.
(mais les lecteurs de allocinoche ont, si j'en crois les commentaires, beaucoup rigolé dans l'ensemble, même fou-riré pour certains... Ah bon ?)

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(je ne vais pas mettre l'affiche, hein...)

19 juillet 2020

anosmie

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LES PARFUMS
de Grégory Magne

Oh le charmant film. En ce moment, j'ai (re)pris le rythme d'un film par jour, et cet aprèm' c'était celui-ci (encore une fois on était peu dans la salle). Une romcom (comédie romantique)à la française, qui tient ses promesses : un couple vedette bien sûr soigneusement désassorti  : Emmanuelle Devos, que j'aime toujours autant,  impériale en diva réfrigérante, face à Grégory Montel, découvert dans Dix pour cent, toujours aussi craquant dans le rôle du mâle à poil dur mais au coeur tendre, bref super nounours contre super nez. (Allez-y vous comprendrez).
Tandis que ces deux-là s'apprivoisent de charmante façon, elle de son côté affronte son agente (elle a perdu son nez) tandis que lui a plutôt affaire à la juge, pour récupérer la garde de sa fille une semaine sur deux, et, vous vous en doutez, chacune des histoires finira bien (je ne spoile rien du tout, hein), sous la bénédiction tutélaire de Gustave Kervern par ici et de Sergi Lopez par là (tous les deux sont formidables, comme d'hab). Mais pas forcément comme on aurait pu le croire. Anne (Devos) et Guillaume (Montel) vont se rapprocher de plus en plus, mais comme les petits hérissons : assez près pour se réchauffer, mais assez loin pour ne pas se piquer. Pas de baisers fiévreux, pas d'étreintes farouchement passionnées, non. Il sera juste question d'amitié, et ce n'est pas si fréquent.
Bref un film pudique et élégant.
Dominique m'avait dit avoir été un peu déçue, mais je me suis dit qu'on n'avait pas forcément les mêmes goûts, hein, et donc j'ai bien fait puisque moi, je ne l'ai pas été et que je suis sorti de la salle plutôt réjoui.
Et puis ce n'est pas tous les jours qu'un film utilise l'anosmie (dont je souffre depuis un certain temps) comme ressort dramatique.
En plus, Gaétan Roussel a composé une jolie musique, qui ressemble au film.
Et à la fin, quel bonheur, Grégory Montel a retrouvé sa barbe...

QMTBO

 

18 juillet 2020

pierre qui roule

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UN JOUR SI BLANC
de Hlynur Pálmason

Les films islandais, c'est comme les films roumains, ou les films belges : j'y vais quasiment les yeux fermés, et je suis rarement déçu. Celui-ci était initialement programmé la première semaine du conconfinement, et on lui a donc redonné sa chance.
Je l'ai vu à la séance de 18h avec Emma, et nous étions tous les deux enchantés à la sortie. Bonne pioche! Un film trés réussi, profondément original, non pas par l'histoire qu'il raconte (un flic dépressif, suite à la mort de sa femme, découvre qu'elle le trompait...) mais par la façon dont il le fait. Le premier plan met en place la scène originelle (une voiture qui file sur une route toute droite entre deux murs de brume, un jour vraiment très blanc) et la scène suivante, via un dispositif minimal, nous montre le temps qui passe... (mais serait de nature à décourager les spectateurs un peu trop... impatients -dont on se demande ce qu'ils feraient là d'ailleurs...). La narration "normale" continue ensuite, mais toujours avec, à intervalles réguliers, des séquences "autres", qui transforment ce qui aurait pu n'être qu'un polar banal en quelque chose d'encore plus (de beaucoup plus) intéressant.
Les choses ne sont pas faciles pour Ingimundur (le flic), un grand barbu renfrogné qui essaie de se maintenir à flot après la mort de son épouse, heureusement il retape patiemment une vieille baraque dans laquelle il a l'intention d'installer sa fille et sa petite fille (bon, et son gendre aussi quand même, mais parce qu'il le faut bien), il fait régulièrement la nounou pour Salka, sa petite fille, une blondinette qui ne mâche pas ses mots.Bref, il survit.
La découverte qu'Ingimundur va faire de l'existence d'une autre homme, plus jeune que lui, va le faire réagir, de mal en pis, et la tension va aller croissant au fur et à mesure que le récit progresse. Le doute, l'incrédulité, la colère, la violence, l'agression, chaque palier faisant se recroqueviller le spectateur un peu plus sur son siège...
J'ai évoqué la façon dont Pálmason raconte son histoire, la pâte filmique, remarquable, qui réussit plusieurs fois, avec des choses pourtant simples, à captiver le spectateur (dans mon esprit je nommais ça les diversions, et voilà que je découvre que le journaliste de Libé a fait la même chose*, et qu'il a aussi été fasciné par les mêmes scènes, qu'il passe en revue (et je vous renverrai donc à son article ), sauf une, que j'aime particulièrement, celle où, en partant d'une pierre, il offre à chacun des personnages déjà vus dans le film un plan fixe avec un regard-caméra, chacun comme prenant à parti le spectateur en silence -j'ai adoré ça- donc plutôt que de diversions je parlerai de contrepoints).

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* au temps pour moi : dans Libé il est question de digressions, pas de diversions...

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