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lieux communs (et autres fadaises)
14 octobre 2007

automnation

Si on a la possibilité d'hiberner, celle d'automner doit bien exister aussi...
Est-ce, me demandé-je, le mouvement qui s'annonce sur quelques-uns des blogs que je lis assidûment, ( et par exemple, mais aussi), les premières pousses d'un bourgeonnement (ou rabougrissement, c'est selon) prochain, les prémisses, les signes avant-coureurs ? (drôle de sentiment : j'ai l'impression de réécrire mot pour mot quelque chose que j'aurais déjà écrit auparavant) bref, pas ô temps suspend ton vol, plutôt ô blog suspend tes mots, suffisamment (pourquoi aime-je donc tant ces adjectifs de plus de douze lettres qui font les justifications difficiles - puisque ici on coupe pas les mots... -) présent par ici même (oui depuis quelques temps je m'interroge aussi) pour que la question se pose. Parler, ne pas parler, parler moins, arrêter de parler ?
Mais comme disait aussi un des comm de Swâmi P. "Il vaut mieux parler pour ne rien dire que ne rien dire pour parler..."
Autant l'hibernation a quelque chose d'extrême, de définitif, (les ours dorment, les escargots s'operculent, les poissons... que font les poissons, au fait, dans l'eau gelée ?) - il s'agit avant tout pour chacun de mettre en oeuvre un procédé perso pour survivre à la désolation qu'est devenu l'extérieur en hiver, donc un genre d'autogestion du rien - autant donc l'automnation serait autre chose. Plutôt un temps de transition.
Jusque là je parlais du syndrome de l'écureuil, c'est pour moi le rapport que j'entretiens avec, par exemple, les librairies, mais pas seulement à cette époque de l"année : je stocke et j'entasse et je continue d'acheter alors que la pile des pas encore lus est déjà plus que haute (et suffirait carrément pour boucher l'ouverture de la caverne d'un grizzly moyen, justement se préparant à hiberner), oui, le fait d'entasser des provisions a aussi un rapport : il s'agit de rationner (pour passer l'automne.)
Non non point ici de feuilles qui jonchent, ni de pèlerines qui claquent ni de marrons qui choient, (je sais, je sais j'ai l'automne comme une gravure de vocabulaire des années 50 et les clichés tenaces) plutôt jours qui raccourcissent, temps de toussaint, envie de rester chez soi... On sait qu'on va s'assoupir bientôt, et on agit en conséquence.
Un ralentissement, un affaiblissemnt, une raréfaction. Où le goutte-à-goutte serait plus adapté que les flots impétueux. Economie serait le mot, peut-être, dont pourtant j'ai horreur, qu'il ait trait à la phynance ou aux fonctions vitales de la personne même...
Réduire le débit, donc (syndrome du qui veut voyager loin ?), parler à bon escient. Peser ses mots ? Déjà, pourtant, ici, j'ai fait des progrès : je ne me sens plus obligé de pondre un truc chaque jour coûte que coûte. Mais de là à savoir me taire, il y a encore à faire. Souvenez-vous que ce blog a, dès le début été placé sous le signe du babillage, du frivole, du presque rien, du mono neurone (si une pintade ou un dindon tenaient un blog, il ressemblerait sûrement à celui-ci...) du "je ne détiens aucune vérité, je ne délivre aucun message" alors ainsi il continuera sa route, futile, insouciant, tel le gai ruisselet au fil des saisons (oui, toujours comme dans les images de vocabulaire des années 50) tantôt dévalant, débordant, et tantôt presque tari, qu'importe, sans jamais prêter à conséquence...

11 octobre 2007

soir

Un soir passé à réécouter des nunucheries après avoir réussi à réinstaller shareaza quasiment comme avant, alors que l'après-midi même on était quasiment prèt à jeter l'ordi par la f'nêtre tellement on n'y comprenait plus rien, oui un soir donc relativement doux où on n'a même pas eu le courage de sortir pour aller au ciné voir un film qu'on n'avait finalement pas si envie de voir que ça, un soir donc où on se dit qu'on pourrait quand même en profiter par exemple pour répondre au mail du jeune homme en t-shirt qui nous avait tout de même fait si plaisir l'autre matin, un soir où on se sentirait, assez  inexplicablement, en paix, pourtant, rien de plus que d'hab' (ah si la satisfaction d'avoir réussi à s'en sortir tout seul) pourtant hein, un soir où les infos parlent de stage punitif à 450€ pour les 'ilains fumeur de shit ouh les cornes (arghh mais je ne me sens pas du tout concerné, je ne conduis JAMAIS dans cet état-là!) mieux vaut s'acheter des stoque opcheunze, un soir où on est habitué aux police menottes prison de plus en plus banalisés sur leschaînes publiques, un soir où on se sait fichtre pas ce qu'on a donc pu faire du courrier reçu ce matin, un soir ni trop froid ni trop chaud, juste comme il faut, et  pourtant un soir avec toujours la vaisselle sale dans l'évier et les journaux en pile, un soir d'octobre, bref, où on va justement se rouler un tit stick avant dodo, un soir où on apprend ouf qu'une entrevue prévue pour le lendemain (qu'on appréhendait un peu) est justement ajournée, et remise à un jour où on ne pourra, de surcroit, hélas y assister, un soir où on ne manquerait de rien, où on n'aurait rien à se reprocher, tout seul peut-être mais peinard, un soir de copines au téléphone pour des messages ou des conversations plus ou moins loufoques, un soir anodin, un soir bénin, bref un soir délicieux...

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(non, non, rien d'autre à raconter...)

9 octobre 2007

rouge sur blanc, tout fout le camp

Cette histoire de Cy Twombly et de la demoiselle qui apposa un baiser au rouge à lèvres très rouge (comme celui dit "de la grosse V.") largement répercutée par les médias. L'artiste (que, par ailleurs, j'aime plutôt énormément) se serait dit "horrifié" par ce geste que la demoiselle pensait être "d'amour" mais ne réclamait qu'un euro symbolique de dédommagement. Soit. Il s'agissait au départ, dans la presse et les média,  d'un "monochrome blanc", faisant partie d'un tryptique (estimé à quelques millions d'euros), et à ce titre, le Musée réclamait hmmm beaucoup d'euros de dommages et intérêts. Ok. sauf que, aux dernières nouvelles, il ne s'agirait pas, selon l'avocat de la défense, d'un monochrome blanc, mais bien d'une toile vierge. Plus exactement, une toile apprêtée, donc prête à peindre, commes celles qu'on trouve dans le commerce. Donc sans aucune intervention de la part de l'artiste. Et, comme dit toujours l'avocat, "il suffit alors de racheter le même dans le commerce pour la remplacer et basta."
Deux millions d'euros, ça fait cher pour rien, non ?
(Euh, tu peux te rendormir, Averell...)

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ps : blanc sur rouge, rien de bouge...

6 octobre 2007

profonditude

LES AMOURS D'ASTREE ET DE CELADON
d'Eric Rohmer

Autant j'ai beaucoup aimé certains Rohmer "ordinaires" (avec des gens habillés comme vous et moi, et qui parlent comme vous et moi un juste un peu plus que vous et moi) - je range très haut, par exemple, Les nuits de la pleine lune, pour moi peut-être "le" film emblématique des années 80 -, autant j'ai eu du mal avec les Rohmer "en costume" : (j'avais évité en leur temps La marquise d'O et Perceval le gallois),Triple agent, par exemple où j'ai dormi d'un bout à l'autre, ou l'Archiduc et la Vicomtesse (je sais, je sais, je n'arrive jamais à me souvenir du titre exact) où je m'affalai idem et illico dans les bras de Morphée... J'abordais donc celui-ci avec la plus extrême circonspection, d'autant plus que mon ami Hervé me l'avait décrit comme très très particulier.
Et alors ???
(le choeur des bergers et des bergères)
Eh bien, en entrant dans la salle, mon inquiétude se trouva confirmée : nous y étions quatre (4!), notre moyenne d'âge devait être de 114 ans..., à part moi ne devaient être assis là que des intellectuels chenus ayant, fort jadis, écrit des thèses sur Honoré D'Urfé... Le noir s'est fait, puis une ritournelle joliette, et hop ce fut parti! (les films dits "art et essai" n'ont ici droit  ni à la pub ni aux bandes-annonces. L'heure c'est l'heure!)
La mise en route est... surprenante, quelque part entre Eugène Green et le Lancelot de Bresson. Oups!  Mais relativement ce à quoi je m'attendais (pas dit "ce que je craignais"!)Bergers, bergères, flutiaux, fêtes champêtres et babillage amoureux hiératiquement articulé. Mais plutôt dans une volonté de suggestion que de reconstitution. Je m'accroche, je regarde, j'écoute, avec attention et au bout d'un moment, je l'avoue, m'assoupis. Pas longtemps. Je fais un effort, je prends sur moi, et rouvre un oeil, puis deux, change de position... Tiens mais c'est une photo dans le médaillon, tiens un druide habillé comme un  pope, tiens une panière, tiens une cabane de berger, tiens une histoire de travesti...
Et le troublant Andy Gillet, (qui, dans la dernière partie, m'évoqua par instant l'image de ma très chère Hélène Fillières) et la mignonnissime demoiselle Crayencour. Qui batifolent, et mignardent et jeudel'amour et duhasardent. L'amour, les serments, les parjures, la mort, la fidélité, tout ça... Pas tout neuf comme thématique, mais ascétique au niveau du traitement. Tout cela est  joli, gracieux, sensuel,  peut-être, mais plutôt épuré aussi. Le médiéval light, l'amour courtois en version ligne claire... Picturalement, on hésite entre Fragonard et Boucher...
Je ne me suis pas rendormi, je n'ai pas regardé ma montre, et ai vu tout cela avec un certain plaisir. (pervers ?) L'histoire ? On  s'en fiche un peu, on sait qu'à la fin l'amour triomphe et qu'ils vont se retrouver. Avis à la population (et surtout mon ami Pépin : c'est un film pour adultes avertis - enfin, par rapport aux autres films de Rohmer - : ici, on affiche avec complaisance et plusieurs fois même la charmante poitrine d'une bergère légère...)

Moralité : Les filles de druides sont lesbiennes ? (Euh... tu peux te rendormir, Averell)

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4 octobre 2007

marieuses

(une vieille histoire, retrouvée en faisant le ménage)

"Les mariages arrangés, ça ne fonctionne jamais." me suis-je répété en rigolant toute la soirée...
Hier soir donc, j'étais invité chez un couple d'amis, avec un autre couple d'amis (que je connais bien aussi) et un autre de leurs amis (que je ne connais pas, mais dont j'ai beaucoup entendu parler par l'élément mâle de l'autre couple d'amis - pour faire bref, je sais que le monsieur en question est un artiste, qu'il est pédé, qu'il a -comme moi d'ailleurs- toujours eu un léger faible pour le mari de l'autre couple, mais, comme moi bien sûr, en tout bien tout honneur, d'ailleurs ils se vouvoient)
La soirée commence bizarrement, j'arrive le premier, l'hôtesse est au téléphone avec la dame de l'autre couple d'amis qui ne sait pas où est passé son mari (mais c'est une situation relativement habituelle), qu'ils annonce qu'ils arriveront en retard et s'inquiète donc pour l'ami commun qui doit venir, mais dont elle sait qu'il est tellement timide, osera-t-il entrer ?
Bref on commence à boire l'apéro à trois, pour faire venir les autres, ça ne manque pas, on sonne et arrive donc le fameux monsieur tout seul que (ouf!) je ne connais effectivement pas (je craignais d'avoir à reconnaître quelqu'un déjà vu entre d'autres mieux moins avouables!) Ouf donc, il est effectivement calme, peu bavard, sympathiqur, discret, nous entretenons une conversation en pointillés (pas facile de rompre la glace, heureusement il y a plein de choses à boire et à grignoter...)
Finalement arrive l'autre couple d'amis. Lui a l'air déjà un peu éméché, mais souriant, l'ambiance est donc plutôt détendue, les conversations se nouent se dénouent, vous voyez bien ambiance apéro estival et champêtre... Mais c'est un peu bizarre, je trouve que P. (le mari de l"autre couple, ceux qui viennent d'arriver) est très... attentionné avec moi (sur le ton de la plaisanterie bien sûr), il veut s'asseoir absolument près de moi au repas, tandis que l'autre ami est placé à l'autre bout de la table. Le repas se passe très agréablement, je souris un peu intérieurement, chacun des convives vantant à l'autre notre créativité et nos charmes respectifs et la quantité de choses que nous avons ainsi en commun. Tenteraient-ils de nous pousser dans les bras l'un de l'autre ? Pas facile, hihi nous sommes d'ailleurs chacun à une extrémité de la table (et d'autant plus que je suis un peu accaparé par P...) J'ai failli alors expliquer à nos amis que, certes, leurs efforts étaient touchants et méritoires, mais que ce n'est pas parce qu'on est tous les deux pédés et artistes qu'on était forcément compatibles et qu'on allait se tomber dans les bras l'un de l'autre en gémissant d'aise. Mais je me suis tu.
Arrivera pour le dessert un troisième couple, ce qui compliquera encore un peu les rapports, puisqu'il s'avère que l'ami tout seul (qui jusque là vouvoie et est vouvoyé par tout le monde) connaît très bien C., la dame du  couple en question, et qu'ils se tutoient depuis toujours. A table,  alcoolémie aidant, ça vouvoie, ça tutoie, ça s'embrouille, les éclats de rire gagnent en intensité sonore, (les bafouillements aussi, et l'élocution parfois devenue pâteuse.)
Le premier couple repartira en premier, assez tôt d'ailleurs, nous resterons encore un moment, j'aime l"ambiance fin de repas estival, café, nuit d'été, grillons... puis chacun finira par prendre congé. L'ami tout seul repartira chez lui à pied, comme il était venu (il s'avère qu'il habite tout près) et je remonterai dans ma voiture, après que nous nous soyons amicalement serré la main.

3 octobre 2007

à vue de nez

L'ORL m'avait bien répété, en m'enfilant sa petite caméra dans les fosses nasales (on finit presque par y prendre goût) que oui c'était lié à mon stress... Me voilà sans doute soudain destressé, car depuis deux jours ayant partiellement recouvré mon olfaction (et le goût aussi!)
Mais ce n'est ni constant ni définitif, ça ressemble plutôt à une radio, oui un vieux poste à galène, quand on tournicotait le bouton des stations pour trouver la bonne fréquence, par instants c'est précis, c'est net, on est juste dessus, on profite de tout, mais pfffft!  à d'autres l'onde porteuse (c'est comme ça que ça s'appelle ? ) s'évanouit dans l'éther et tout se ratatine, oui c'était là l'instant d'avant, et soudain ça s'amenuise, ça s'évanouit ça disparaît, on capte de moins en moins, les parasites brouillent l'écoute, et hop! le message olfactif disparaît dans le néant!
Odorat donc en pointillés. Fragile, incertain, parfois, comme ci comme ça, mais c'est mieux que rien, on en profite désespéréement, on s'en met plein les narines, puisqu'on sait que ça peut disparaître à nouveau complètement n'importe quand. Mieux vaut un petit peu de temps en temps que rien du tout jamais, non ? c'est dans l'air du temps... (Renifler plus pour sentir plus ?)
(et du coup tout ça me rappelle il y a très longtemps quand on écoutait Radio-Andorre : Aqui Radio-Andorra... mais ça n'a aucun rapport.)

DSC05276 (et ça non plus, d'ailleurs. quoique...)

1 octobre 2007

family life

Ils sont arrivés juste avant moi sur le parking de mon ORL chez qui j'ai rendez-vous ce matin. Se sont garés sur la place handicapés (mais peut-être le gros papa l'est-il), sortent en rafale de la bagnole : le gros papa donc, la petite maman, et trois enfants un peu en vrac : l'ainé, la cadette et "le petit" (ou "la petite" ? pas vraiment réussi à établir un diagnostic précis, puisqu'on ne l'appelait que "bébé".)
Rentrent juste devant moi, le temps que je me présente à la secrétaire, ils ont déjà investi la -petite- salle d'attente. Sont déjà là une dame âgée et une mère avec son fils. Il ne reste plus qu'une chaise libre, à côté du gros papa, qui souffle très très fort et de façon continue (il semble avoir des problèmes respiratoires),  je m'y installe donc, face à la maman et aux trois enfants, qui sont en train de prendre possession des lieux, plutôt bruyamment d'ailleurs, s'installant sur la table basse qui sert -en principe- à poser les magazines (j'ai réussi à en piquer un juste avant que l'opération ne devienne impossible pour cause de matériel scolaire posé dessus et d'enfants donc y travaillant.
L'ainé a visiblement une dictée de mots à écrire sur son cahier, des mots en ail, précisément, que la maman lui lit successivement et dont elle surveille la recopie un gouvernail, du corail, un chandail tout en répondant de l'autre main à la soeur qui a sorti elle aussi un cahier dans lequel elle recopie je ne sais trop quoi, sans oublier le "bébé" qui a un livre sonore sur lequel il appuie avec ravissement, et chaque fois que ça fait un nouveau bruit sa maman lui demande de lui dire de quel animal s'agit-il, un soupirail, de l'émail, et la gamine qui demande je ne sais pas quoi, et le livre qui fait tût tût et pouet pouet et le papa qui souffle rauque et la maman qui réussit à mener de front la dictée la réponse au papa la conversation avec le bébé, les remarques à la soeur, pendant que ma voisine s'est obstinément vissée la tête dans son magazine et que la dame et son fils assis dans l'autre coin, visiblement décontenancés par cette prestation inattendue, se relaient pour aller aux toilettes, pour pouvoir échapper sans doute quelques instants à tout ce brouhaha, toute cette agitation...
Le docteur arrive, c'est ma voisine de droite qui part, la veinarde ! Je pense que je vais avoir du mal à supporter tout ça une écaille de la paille mais finalement ouf! c'est moi que l'ORL vient chercher juste après. Il me confirme d'un clin d'oeil complice et rigolard que la fin de mon supplice est arrivée...

30 septembre 2007

à revoir, les enfants

Souvent, j'aime bien revoir les films, peut-être à la façon des enfants qui réclament qu'on leur raconte encore une fois une histoire que pourtant ils connaissent déjà par coeur (mais finalement pas exactement pareil tout de même.)
Revoir un film permet de relativiser une expérience. Que ce soit immédiatement tout de suite là sur le champ, ou au contraire bien des années plus tard. Et généralement ça confirme ce qu'on savait déjà : la rencontre avec un film (ou avec un bouquin, ou avec un tableau, ou même avec quelqu'un) est unique. Il y a d'une part l'objet-film, qui lui par définition reste inchangé, c'est le point de vue objectif : des images fixées sur de la pellicule (en général) identiques d'une fois à l'autre. Un film au point p et la date d, c'est a priori exactement le même qu'au point p' et à la date d'. Aquelques rayures et collures près, soit.
Ce qui change ? Tout le reste! Les conditions de projection, (la salle, le lieu, le temps qu'il fait) en premier lieu, et, bien évidemment (et surtout) le spectateur lui-même. Et tout ça produit un effet. (C'est déjà assez vertigineux de penser qu'à une séance donnée, devant un nombre lambda de spectateurs, seront appréhendées simultanément lambda versions personnelles et uniques du (pourtant) même film. C'est comme ce qu'on perçoit des reflets : à chacun le sien propre!)
Oui, chaque vision est unique. Ne vous est-il jamais arrivé de vous rendre compte, à la seconde, ou troisième ou hmmième vision, que, finalement, le film n'était pas si extraordinaire que ça, et de chercher désespérément ce qui tant avait pu vous y plaire. Voire, encore pire, dans l'autre sens, comme les critiques de téléramioche, de vous rendre compte que ce film a été "un peu injustement sous-estimé lors de sa sortie..." (mais bon, là, peut-être qu'on sort un peu du sujet en abordant la fonction critique) mais  en général, pour les choix personnels et intimes, c'est plutôt dans le premier sens que ça se passe. On se souvient qu'on avait beaucoup aimé, et on réalise qu'on ne comprend plus pourquoi. Ainsi, ce n'est peut-être pas le film en lui-même qu'on aime et dont on se souvient, mais c'est plus souvent le souvenir de l'effet qu'il vous a produit. (Comme disait ce critique dont j'ai oublié le nom - Boujut ? Ciment ?- à propos de Syndromes and a century de mon ami Apichounet.)
Quand j'étais plus jeune, et que le cinéma était moins fréquent (et moins cher), il m'est arrivé de revoir le même film plusieurs fois de suite, goulûment, (les cinémas étaient ce qu'on appelle "permanents", et vous pouviez rester à plusieurs séances d'affilée si ça vous chantait), mais dans ce cas-là, ça ne compte pas vraiment, puisqu'on ne faisait alors que tenter de prolonger un moment (je me souviens d'avoir fait ça avec Pourquoi pas! de Coline Serreau, avec Barocco, d'André Téchiné, avec L'Ami américain, de Wim Wenders, c'est dire si c'est du révolu...)
C'est donc le cas des films qu'on a vus il y a quelque temps, et qu'on a l'occasion (l'envie) de revoir : soit parce qu'ils ressortent en copie neuve, soit parce qu'on retrouve une vieille k7 vhs en faisant du rangement, soit parce qu'ils sortent en dvd (ou qu'on les a téléchargés mais non parce que c'est mal). Bien souvent il va s'agir d'une déception : ce qui à l'époque vous avait semblé aussi chatoyant que les plumes du paon ou l'arc-en-ciel joliet qui vient illuminer le ciel après l'orage devient, à y regarder de plus près, plus grisâtre et tristounet que toile d'araignée pendouillant en son placard. J'exagère mais presque. Ce film qui vous avait fait vibrer vous laisse désormais quasi-indifférent, avec un tracé d'enthousiasme aussi plat que l'encéphalogramme de deubeulyou bouche, par exemple. Mais qu'est-ce qu'on avait pu y trouver ? On devait être un peu niais à l'époque, pour y avoir pris le moindre plaisir. On l'avait aimé, et on ne l'aime plus (tiens, finalement, porte ouverte enfoncée, c'est un peu comme dans la vraie vie avec les vrais gens, non ?) Triste, triste, pour beaucoup de films ; comme les pinards, ils ne sont pas dits "de garde", juste des trucs à boire rapidement, à savourer dans l'instant, et à oublier ensuite. Ce qu'on appelle la consommation courante.
Après, restent, bien sûr, quelques (car le nombre a alors sacrément diminué) films dits de référence, ou d'anthologie (personnelle, bien sûr, et chacun les siens, encore plus bien sûr!), et là, même si les conditions changent, l'émotion reste la même, en tout cas aussi intense (si je me lance dans la tentative de définition du point de vue qualitatif et quantitatif, je risque de m'emmêler les pinceaux, déjà que ça devient ici assez confus, non ?) voire plus encore (non seulement ça fonctionne toujours, mais on a parfois le sentiment que ça fonctionne encore mieux) même si pas forcément pour les mêmes raisons  - les connaît-on vraiment, d'ailleurs, ces raisons ? - (certains pervers, dont je suis, essaieront parfois de ne revoir un film que pour tenter de retrouver l'état d'esprit -et donc les émotions- dans lequel ils étaient à ce moment précis, quand ils l'ont vu pour la première fois, et la façon dont tout le reste avait influé sur la perception qu'ils en avaient eue alors.)  On aime un film pour son histoire, pour une scène précise, pour une image sublime, pour une chanson, mais aussi pour quelqu'un, pour un certain jour, pour une autre histoire.
Certaines fois, le film est alors comme une coquille vide, un genre de fossile déserté par son bernard-l'hermite préhistorique, on n'y reconnaît rien, mais de le revoir permet tout à coup, miraculeusement, de reconstituer, partiellement le plus souvent, l'alentour de la séance de cinéma à laquelle on l'a reçu (ou rencontré, je parle du film, bien sur) Tiens, ça serait une idée de liste rigolote, la Liste Des Raisons Que J'ai D'aimer Certains Films, je le note sur un post-it mental.
La mémoire des films (après la mémoire de l'eau...) ça tient quand même à peu de choses. Je ne sais pas vous, mais moi, il me semble à ce propos (début d'Alzheimer ou faiblesse des scénaristes ?) que j'oublie de plus souvent la fin des films (et je vais dans certains cas jusqu'à, non seulement éradiquer la vraie fin du film, mais par la remplacer sans vergogne par une fin de mon cru (non non il n'y a pas de contrepèterie, du moins je crois...). La mémoire serait-elle à ce point infidèle ?
Pas toujours : il y a aussi les incunables, les chimères : des films qui ont existé, un jour (on en est sûr, puisqu'on les a vus) mais dont la seule trace qui res(is)te n'est plus que celle qui perdure dans votre mémoire (et va donc en  s'amenuisant.) C'est en général des films qu'on a -beaucoup- aimés, et on comprend d'autant moins qu'ils aient disparu de la surface de la terre, que personne n'ait songé, comme vous, à les honorer d'un petit monument (mental, cela va de soi).
J'ai ai quelques-uns, dans cette catégorie : LE SOURIRE VERTICAL, de Robert Lapoujade, QUI TROP EMBRASSE, de Jacques Davila (dont j'ai déjà parlé il y a longtemps), LA MAIN DANS L'OMBRE, de Rudolf Thomé, END OF THE NIGHT, de Keith Mc Nally, SLEEPWALK de Sara Driver (la copine de Jarmusch...) Là on touche à l'extrême : un film qu'on a vu en général qu'une seule et unique fois, dans des conditions, donc, d'exception (ici, dans la liste seul QUI TROP EMBRASSE a été vu plusieurs fois, autant qu'à l'époque j'avais eu d'occasions d'y retourner), mais duquel ne subsiste que le souvenir du plaisir qu'on y a pris (et qu'il vaut mieux  peut-être justement ne jamais revoir : au moins, il reste l'espoir...) Ces derniers ont  en commun la particularité de ne pas figurer non plus (et pourtant, dieu sait s'il y en a!). Films fantômes, sans copies, sans affiches, existant juste en pointillé sur allociné point freu.
Bon c'est vrai qu'à l'exception de ces cas extrêmes, les progrès de la vie moderne permettent désormais à quasiment quiconque de revoir un film si l'envie lui prend, pour tenter justement l'expérience : on ne cherche pas seulemnt à se rappeler seulement ce film, on cherche surtout à retrouver l'état dans lequel on était, les sensations qu'a éprouvées, bref le plaisir (justifié ou non d'ailleurs, la question ici ne se pose absolument pas), juste le plaisir...

29 septembre 2007

et la vie continue

Oui, comme disait mon ami Kiarostami (que j'irai d'ailleurs bientôt voir à Beaubourg avec mon autre ami Erice) "et la vie continue". Lui, c'était, si je ne me trompe, après un tremblement de terre, en ce qui me concerne, c'est  après pas grand chose, en tout cas rien d'assez palpitant pour être narré ici par le menu.
Allez hop, on y retourne, dare-dare, on repart, tout va bien, hop, hop!
Juste comme avant.
Un vrai début de samedi comme avant. je viens de me vautrer (et même un peu m'endormir aussi, c'est dire) sur le ca'pé, en zappant au hasard suis tombé sur un vieux téléfilm des familles, un truc en deux parties, d'après Stephen King, Les langoliers ça s'appelle, et j'ai juste regardé (et enregistré!) parce que mon autre ami David Morse y joue le rôle d'un pilote d'avion. Et que je voudrais bien en tirer quelques photogrammes. Comme quoi...
Un bon samedi après-midi, tranquille, paisible, sans souci particulier...
Non, y a pas d'soucis...

21 septembre 2007

conseil des ministres

Reçu ça au courrier de la part de mon amie adèle... Pas pu résister au plaisir de vous en faire profiter!

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