Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
18 juillet 2022

bananas et gin tonic

117
LES MINIONS 2
de Kyle Balda, Brad Ableson, Jonathan Del Val

Bof bof! Parti pour voir le film d'Ozon et réalisant qu'il ne passait qu'à 16h, j'en ai profité pour. Première séance, quand je suis entré dans la salle j'ai eu un petit coup au coeur en repensant aux séances scolaires : beaucoup de gamins, joyeux, qui rebondissent sur leurs sièges dzoïng dzoïng, papotent, popcornent, posent des questions, ont envie de faire pipi au(x) mauvais moment(s), etc., (j'ai d'ailleurs envoyé un sms à Catherine pour lui évoquer la situation). Je n'ai vu aucun film de la série Moi moche et méchant mais je suis assez sensible à la poésie burlesque et décalée des Minions. Là il est question de la jeunesse de Gru, de son apprentissage en tant que méchant, mais j'ai trouvé l'histoire complexe pour des enfants, sans vraiment réussir à m'y intéresser, la musique fatiguante (ouhlala les seventies...), et tout ça en regrettant que les meilleurs gags figurent dans la bande-annonce. Bref, bof bof bof...

 

2431585

5606812

118
PETER VON KANT
de François Ozon

Déjà, les deux modèles différents de l'affiche (référencés Warhol), qui me ravissent. Le film se revendique comme "librement inspiré par" Les Larmes amères de Petra Von Kant, de R.W Fassbinder, (1972 : j'étais encore "trop petit" cinéphiliquement et je ne l'ai pas vu). Ozon prend la pièce et "transpose" la distribution, et hop! Petra Von Kant devient Peter. Et de dessinatrice de mode devient réalisateur de cinéma. Et Peter est incarné par un Denis Ménochet carrément monumental. La Petra de l'histoire originelle avait une secrétaire à tout faire qu'elle surexploitait, et tombait amoureuse d'une troublante jouvencelle qui allait la tournebouler complet, (mais les aventures saphiques m'ont toujours bien moins intéressé que leurs homologues gaies) et donc notre Peter a un secrétaire Karl, aussi amoureusement que silencieusement dévoué (c'est un rôle muet), et va se faire rouler dans la farine amoureuse par Amir, un jeune apollon frisotté. D'où les larmes du titre de la pièce, qui, si elles ne figurent pas explicitement dans celui du film, y figureront pourtant en bonne place... Peter a aussi une muse, Sidonie (Adjani dans ses grandes oeuvres, soumise -impassiblement- à des dialogues sur le refus de vieillir et la jeunesse éternelle...) celle justement qui lui a présenté Amir.
Une pièce filmée donc, dans un appartement dont on ne sortira que très peu (régulièrement, juste, depuis l'autre côté de la fenêtre,  pour figurer les saisons -et le temps- qui passent, ainsi que deux scènes presque à la toute fin, qui ajouteront encore un petit je ne sais quoi de plus à la cruauté de cette histoire d'amour(s).) Hormis les quatre personnages pré-cités, nous ferons aussi la connaissance de la fille de Peter (qui, époque oblige, est coiffée comme Mireille Mathieu), et, sublime entre les sublimes, cette toujours très chère Hanna Schygulla, qui joue la mère de Peter (et qui, pour mémoire, jouait aussi dans la Petra von Kant  originelle, mais le rôle de la jeunette).
Le film est implacablement (impeccablement) fascinant, comme le rouge très rouge d'isabelle Adjani, on s'y aime, on s'y ment, on s'y fait des cadeaux,on y casse les cadeaux, on s'y hurle dessus, on s'y déchire et on s'y rabiboche, mais, impitoyablement, à la fin, on n'a plus qu'à tirer le rideau, sur cette histoire triste et simple (et "normale") comme la vie... On retrouve, minutieux, le sens du théâtre filmé qu'Ozon avait déjà manifesté dans 8 Femmes, ce sens du glamour, de l'artifice et de la représentation.
Je n'ai donc pas de moyen de comparaison avec l'original, mais, sur tw*tter a eu lieu récemment une intense campagne de dénigrement et de détestation du film d'Ozon, par une bande de fassbinderolâtres échevelés hurlants et bavants, qui m'a quand même bien agacé. Eh oh! Du passé faisons table basse (celle-ci je ne m'en lasse pas...).Il est tout à fait possible de voir le film (et de succomber à son charme, certes, d'une certaine façon, suranné, mais de façon, justement, pleinement assumée) sans avoir vu l'original de R.W-F (que d'aucun(e)s semblent pieusement conserver sous cloche, en le qualifiant de "meilleur du monde" et en pleurant devant chaque matin...)  Sans forcément comparer. Restons calme(s)!
J'avoue qu'en sortant du film je me sentais un peu partagé (souvent, Ozon, c'est vrai, c'est un peu les montagnes russes...) Aimé ? Pas aimé ? Plus aimé que ? Moins que ? Et bien, après quelques jours, le plaisir (souvenu) du film excède largement les eventuels incorforts générés et/ou ressentis lors de son visionnement. Ozon revendique sa passion pour Fassbinder (témoin cette très touchante photo en fin de générique...) et s'est donc fait plaisir (et nous a fait plaisir) en lui concoctant ce petit hommage de derrière les fagots, et je ne pense pas que Rainer W. s'en serait beaucoup formalisé (mais, de toute façon, il est mort, eh!).
C'est un (très) bel objet (trop, peut-être ?), brillant de mille feux (d'artifice(s)), luxueux, oui, ostentatoire, sans aucun doute, et à l'image, finalement, de cette chère (très chère) Isabelle A. : un produit marketing de haut vol. De grand luxe.

FXDszsWXwAA0Vpg

FVXlYJ7WYAEyBLK

(j'aime beaucoup les deux affiches...)

*

Capture d’écran (2095)

Capture d’écran (2097)

Capture d’écran (2093)

Capture d’écran (2090)

Capture d’écran (2089)

Capture d’écran (2099)

Capture d’écran (2098)

Capture d’écran (2096)

 

17 juillet 2022

faire sonner le portique

115
ENTRE LA VIE ET LA MORT
de Giordano Gederlini

On l'avait en film A, puis on ne l'a plus eu, et finalement avec la fête du cinéma on a pu le voir pour encore moins cher (4€!). Un film intriguant : une belle affiche bleue, un nom de réalisateur qui sonne plutôt italien (pas du tout en fait il est français d'ascendance chilienne), un casting international : Antonio de la Torre, une grosse pointure espagnole (El reino, Que dios nos perdone, La Isla Minima) du polar burné, Marine Vacth (découverte dans Jeune et jolie, de François Ozon, en 2013) et Olivier Gourmet, qu'on ne présente plus depuis toutes ces années (depuis La Promesse, des frères Dardenne, en 1995). Un premier long-métrage a priori en forme de polar, mais qui finalement n'est pas tout à fait ce qu'on pensait qu'il allait être. Un film franco-espagnol qui se passe en Belgique, qui démarre comme un fait divers (un incident de personne dans le métro) et finit dans un hall de départ, après quelques scènes de -entre autres- furieuse pyrotechnie.
Une première mort qui n'est pas non plus vraiment ce qu'elle a l'air d'être, touchant un conducteur de métro dans le même cas, puis une inspectrice, puis un commissaire, qui vont nouer et dénouer des liens qui s'avèreront autant familiaux que strictement polardeux. Peut-être même plus, d'ailleurs.Le "conducteur de métro" est très impressionnant (il y a de quoi), (presqu'un peu trop d'ailleurs au début pense-t-on, mais la suite justifiera pourquoi...). Vacth et Gourmet le secondent efficacement, dans ce film qui, sans que cela pose vraiment problème, a tout de même un peu le cul entre deux chaises cinématographiques : l'action pyrotechnique et burnée et l'introspection familiale (le sous-texte affectif en contrepoint).
Merci la Fête du Cinéma!

5826585

Capture d’écran (2082)

Capture d’écran (2081)

Capture d’écran (2079)

Capture d’écran (2076)

Capture d’écran (2074)

15 juillet 2022

plutôt l'ours ou le crocodile ?

116
IRRÉDUCTIBLE
de Jérôme Commandeur

J'avais vu la bande-annonce, que j'avais trouvée sympathique (même si un chouïa trop explicative), j'aime plutôt bien le bonhomme, j'avais envisagé vaguement d'aller le voir, sans me fixer d'échéance, et c'est finalement un appel d'Emma, et un concours de circonstances idoine, qui ont fait que nous y sommes allés dimanche à 18h (mon deuxième film de la Fête du C., donc).
On a passé un assez bon moment, il faut le reconnaître, le réalisateur est assez doué pour metre en place des situations qui prêtent à sourire, voire, à l'occasion, à pouffer carrément... Les dialogues font le job, et on était plutôt de bonne humeur, avec Emma, à la fin de la séance, "un bon film de fête du cinéma, pour passer un bon moment de divertissement" avons-nous conclu. N'empêche que, une semaine plus tard (j'ai commis l'erreur de ne rien écrire dessus tout de suite, à chaud) tout le film ou presque s'est évaporé.
Me restent les interventions vocales du réalisateur (au début du générique de debut, vous savez, le moment où s'empilent (s'enquillent) les différentes petites animations correspondant aux différentes sociétés qui ont donné des sous, et à la fin du générique de fin, où il intervient pour mettre son grain de sel à propos de tout et de rien, pour meubler, parce qu'il n'avait pas assez de sous pour mettre de la musique jusqu'au bout), que j'ai trouvé assez plaisantes. On a bien compris le pitch en voyant la bande-annonce : un fonctionnaire qui refuse son indemnité de licenciement est successivement envoyé dans des lieux (et des fonctions) de plus en plus en improbables. On a aussi le plaisir de voir Laetitia Dosch qui fait grave sa Laetitia Dosch, et on a quelques "avec la participation de" plaisamment complices (Christian Clavier en délégué syndical! Depardieu en amoureux de la France au J-T, et Valérie Lemercier, moins lyrique, qui parle avec gourmandise des chiens qui reniflent la bite...). Ca dégomme tous azimuths les fonctionnaires, les DRH, les supérieurs hiérarchiques, les délégués syndicaux, les ministres, les tribus dans la jungle, les indemnités de licenciement, les unions libres à partenaires multiples, les familles recomposées, dans un spectre assez large de rigolardise allant du caustique au franchouillard...
Pas indigne, mais pas inoubliable. Voilà, un "film sympa pour la Fête du Cinéma", quoi...

1621379

 

11 juillet 2022

la belle et le connard

114
LES GOÛTS ET LES COULEURS
de Michel Leclerc

J'ai une tendresse certaine pour les films de Michel Leclerc (et encore plus depuis le formidable PIngouin et Goéland). Dans celui-ci, un beau couple de romcom (comédie romantique), le genre que tout oppose au début, mais a propos desquels le spectateur n'est pas dupe et sait pertinemment qu'ils vont- en principe- tomber dans les bras l'un de l'autre, éperdument. Les tourtereaux ce sont Rebecca Marder ("de la comédie française", découverte il n'y a pas si longtemps dans le frémissant film de Sandrine Kiberlain Une jeune fille qui va bien) et Félix Moati pour lequel j'éprouve, aussi, une tendresse certaine (qui est un habitué des films de Michel Leclerc, mais pas que... -ah, Gaspard va au mariage...-). Elle joue Marcia, une jeune chanteuse qui galère un peu, et lui joue Anthony, jeune bourrinet un peu bas de plafond, mais qui a la particularité d'être le seul ayant-droit de Daredjane, une icône de la chanson gauchisto-contestataire des années 70, qui vient de décéder après avoir (bien) travaillé avec Marcia sur un nouvel album, donc inachevé, et donc posthume.
Et dans le rôle de Daredjane flamboie l'exquise Judith Chemla, qu'on découvre au début du film vieillie ridée et perruquée, mais qui va par la suite (magie du cinéma) retrouver sa prime jeunesse (on la suivra de 1970 à aujourd'hui, c'est dire...). A travers elle, il sera beaucoup question de musique (et de paroles surtout -à noter que toutes les chansons du film ont été co-écrites par le réalisateur) à travers la reconstitution -complice- de la (fausse) carrière de l'idole défunte (ah ce duo Daredjane / Rocheteau, on brûlerait de posséder le 45 tours en question!) faux Discorama, faux concert, faux clip à la Rita Mitsouko, rebel attitude à la Brigitte Fontaine... on n'est pas dupe, mais on y prend beaucoup de plaisir, c'est de notre jeunesse qu'on parle, hein...
Bon, paroles & musique, il est question -d'abord- de chansons (et de disques) mais romcom oblige, il sera, bien entendu (!) question d'amour. Chansons de rebellitude, certes, mais aussi chanson d'amour toujours. Et toi et toi et toi... Dans En roue libre, Marina Foïs et Benjamin Voisin étaient surtout dans une voiture, tandis qu'ici  c'est plutôt -logiquement !- dans un studio d'enregistrement que la romance de nos deux aspirants tourtereaux va se nouer (à moins que ce ne soit le contraire, hihi). Rebecca Marder et Félix Moati sont juste parfaits chacun(e) dans son rôle, et confirment, chacun(e) à sa manière qu'ils méritent d'être aimés.
Les seconds rôles sont aux petits oignons : Philippe Rebbot en manager aussi paternaliste qu'opportuniste, Eye Haïdara en épouse et sculptrice branchouille, Artus en dj-star, et, en passant, ce cher François Morel en crooner... consciencieux!, le temps d'un duo d'amour (et de fesses qu'on caresse, oh à peine comme ça en passant hein...).

5959045

 

Capture d’écran (2073)

Capture d’écran (2072)

Capture d’écran (2071)

Capture d’écran (2067)

Capture d’écran (2069)

 

10 juillet 2022

donbass

113
TRANCHÉES
de Loup Bureau

Un très beau documentaire en noir et blanc (avec juste un petit peu de couleur(s), pour un moment spécialement joyeux) sur un groupe de soldats ukrainiens, lors de la "précédente" guerre en ukraine (contre les nationalistes), le quotidien d'un groupe de bidasses (dont une seule de sexe féminin). on se souvient des shadoks qui pompaient, eh bien eux ils creusent (ils creusent vraiment beaucoup), ils tirent aussi un peu de temps en temps (sur "les autres"), et le reste du temps, s'occupent (comme ils peuvent). La "guerre" est présentée à la fois comme quelque chose de très abstrait, et, en même temps, de terriblement réel, réaliste, terre-à-terre.

3356596

 (trop de films vus en peu de temps, trop de posts commencés en même temps, et du temps a passé, et le films s'est un peu éloigné...)

8 juillet 2022

laver des plats dans un torrent

120
AU TRAVERS DES OLIVIERS
d'Abbas Kiarostami

(grâce à MUBI)
Qu'est-ce c'est bien! Mais qu'est-ce que c'est bien!
Commencé la journée avec ce film, et c'était vraiment une excellente idée. J'ai vu ce film à sa sortie, en 1994, et je me souvenais jsute, grosso modo, de sa scène finale (qui m'avait époustouflé, et continue encore de). Je me souvenais aussi de ce comique de répétition (la même scène jouée et rejouée , parce que la demoiselle ne veut pas parler au damoiseau...) mais j'avais oublié (ou peut-être pas complètement compris) à peu près tout le reste.
Et tout est bien, tout me plaît dans ce film (et je n'ai qu'une envie, voir ET LA VIE CONTINUE)...

Capture d’écran (2020)

Capture d’écran (2021)

Capture d’écran (2025)

Capture d’écran (2030)

Capture d’écran (2033)

Capture d’écran (2034)

Capture d’écran (2036)

Capture d’écran (2035)

 

7 juillet 2022

toit ouvrant

112
EN ROUE LIBRE
de Didier Barcelo

C'était le film A de la semaine. Dont on ne savait au départ pas grand chose. Ni de son réalisateur non plus (un court-métrage en 2011, plus la co-production du beau et intriguant Swagger en 2016). Mais on y allait plein de bienveillance (au vu des noms sur l'affiche, Foïs, Voisin, Clichet). Passé une mise en route "invraisemblable" (elle reste coincée dans sa voiture par une crise d'angoisse qui l'empêche d'en sortir -un peu comme les convives de L'Ange exterminateur de Bunuel, qui ne peuvent pas sortir du salon alors que la porte en est grande ouverte-), une fois donc avalée la couleuvre, le réalisateur met en place un road-movie en voiture jaune, direction Le Cap Ferret, un (souvent) huis-clos entre elle (Marina Foïs, que je trouve toujours aussi bien) et lui, Benjamin Voisin (découvert il n'y a pas si longtemps chez Ozon (Eté 85) puis chez Giannoli (Illusions perdues)), qui casse véritablement la baraque, avec sa colère, sa capuche, sa barbounette et son flingue (tout pour plaire). Louise (Marina Foïs) passera l'intégralité du film dans sa voiture, Paul (Benjamin Voisin) ne va faire qu'entrer et sortir et re, tournicotant autour comme un moustique rageur, le duo Foïs / Voisin fonctionne parfaitement, fait des étincelles juste comme il faut, et tout ça donne un film plus que plaisant, qui donne envie de les accompagner jusqu'au Cap Ferret, où Paul veut concrétiser la rage adolescente qui l'anime. On aura en plus, en prime, un excellent numéro de Jean-Charles Clichet en psy pris en otage et sommé de soigner Louise en thérapie express sous la menace d'un gros flingot.  Tout bien donc, (j'ai toujours eu un gros gros faible pour les road-movies, et peut-être encore plus ceux en voiture), péripéties, rebondissements, frictions, montées d'adrénaline,  jusqu'à la fin que je trouve plutôt astucieuse.
Et on aura appris la différence entre toit ouvrant et toit ouvert...

Capture d’écran (2012)

Capture d’écran (2011)

Capture d’écran (2017)

Capture d’écran (2016)

 

 

3 juillet 2022

camion

111
TERET
de Ognjen Glavonic

Encore une belle découverte grâce à MUBI (I love MUBI), un film que j'ai visionné presque en catastrophe car il disparaissait dans les limbes le lendemain. Un film serbe sur Vlada, un mec dans un camion (Léon Lucev, imposant), qui transporte il ne sait pas quoi (la remorque est cadenassée) jusqu'à Beograd. un homme au visage fermé, qui fait des rencontres (un autostoppeur, un voleur de cigarettes, des militaires...) dans une ex-Yougoslavie en guerre. Un film blême, monochrome presque, qu'on peut tout à fait voir (ce fut mon cas) sans savoir qui est serbe, qui est tchétchène, qui est kosovar. Qui a tué qui. Et pour quelle(s) raison(s).Un film où la tristesse se serait comme incarnée, minéralisée, faisant partie des meubles. Comme un cousin des films de Sharunas Bartas. Marqué par l'omniprésence de la guerre, les guerres, une guerre, toutes les guerres. Un film âpre, peu aimable d'apparence (comme son personnage principal) mais dont on garde le souvenir (comme celui d'un briquet volé/perdu, avec une inscription qu'on ne comprend pas forcément).

"Road trip sinistre, ponctué par les explosions et les ruines, ce premier film d'Ognjen Glavonic suggère plusieurs registres sous-jacents : la banalité du mal, la culpabilité des Croates (pendant la guerre de 1940), l'impossible rédemption d'une population qui a préféré (comme Vlada) fermer les yeux, l'absurdité d'un conflit dont le moteur est la haine pure. Paysages gris, routes boueuses, silhouettes mangées par un destin sinistre, tout se conjugue pour transformer ce voyage en odyssée glauque. Cette version serbo-croate du "Salaire de la peur" est fascinante." (nouvelobs.com)

3315563

Capture d’écran (1982)

Capture d’écran (1993)

Capture d’écran (1992)

Capture d’écran (1996)

Capture d’écran (1998)

Capture d’écran (1997)

Capture d’écran (1994)

2 juillet 2022

quatre caravelles

110
L'ENFANT
de Marguerite de Hillerin & Félix Dutilloy-Liégeois

Un film aussi beau que son affiche et aussi... imposant (compliqué?) que le nom de son couple de réalisateurs. Quarante ans après Rohmer et sa Marquise d'O... (mais il y en a eu quelques autres entretemps) voici une nouvelle adaptation d'une nouvelle de Heinrich von Kleist (1777 / 1811, quand même...). Film "en costumes" donc (d'autant que l'histoire est située encore plus tôt dans le temps, au XVIème siècle), aux dialogues très écrits (dans une langue très soutenue), filmé avec grand soin (on peut penser bien sûr à La marquise d'O..., mais il n'est pas défendu d'évoquer Manoel de Oliveira (celui de La lettre, par exemple) ou le Raul Ruiz des Mystères de Lisbonne) pour la partie portugaise (car le film est bilingue et parle alternativement les deux langues). Pour ce qui est de la partie française, il serait plutôt question de théâtre (une intrigue un peu tortueuse à base de secrets, d'amours clandestines, de trahisons, de sentiments dont on n'ose même pas prononcer le nom, de doubles, voire triples jeux) sentiment renforcé par les choix de mise en scène des deux réalisateurs. Des extérieurs somptueux (ah, la nature...) et des intérieurs minimalistes, avec le nombre minimal d'éléments de décors nécessaires, pour chacune des scènes qui vont s'y jouer. Du cinéma très raffiné, très cérébral (et conséquemment par instants à la limite de l'affectation, de la pose, de l'eugènegreenisme, quoi) mais très réussi aussi (je comprends tout à fait pourquoi Hervé avait très envie de le voir...)
Une fois de plus Grégory Gadebois est parfait, et Loic Corbery ("de la Comédie Française", qu'on retrouvera "en vrai" dans le rôle d'Hamlet sur la scène de Bussang dès la fin juillet, en compagnie de ce cher Pépinou) est tout à fait au diapason.

4091466

Capture d’écran (1991)

Capture d’écran (1990)

Capture d’écran (1988)

Capture d’écran (1987)

Capture d’écran (1986)

 

29 juin 2022

PARLONS D'AMOURS 1

106
MOFFIE
d'Olivier Hermanus

Ca faisait un certain temps qu'il figurait sur ma liste de souhaits de programmation (depuis juillet 2021 pour être précis), avec rajouté au bout Semaine gay ?
Et bien voilà, mes voeux ont été doublement exaucés :
1) cinq jours de films LGBT dans le bôô cinéma (organisés par Zabetta)
2) et le film était programmé cet après-midi à la première séance!
Nous avions déjà programmé son premier film, BEAUTY (2011) que j'avais qualifié de glacé (et glaçant).

Moffie n'est pas le (sur)nom du héros, c'est juste un mot du dialecte local qui signifie pédé. les choses donc sont claires. Notre jeune héros part faire son service militaire (nous sommes en 1981), censé "faire lui un homme un vrai". Et c'est vrai que ça ne rigole pas et qu'on se retrouve quasiment en plein FULL METAL JACKET, avec sergent instructeur spécialement gueulard et sadique (la "mise en route est si éprouvante que j'ai même envisagé à un moment de quitter la salle.
(je n'y avais pas vraiment pensé, mais en lisant les Inrocks je me dis mais oui bon sang mais c'est bien sûr, qui qualifient MOFFIE de 'film regardant un autre film" (en l'occurence, ledit FULL METAL JACKET), et c'est vrai que les structures des films sont assez semblables : (la préparation des recrues / un suicide / l'épreuve du feu) même si Olivier Hermanus réussit à tirer, heureusement, sa coda vers un je ne sais quoi de plus... affectif (affectueux ?) -mais bon l'eau est froide... Un film dur (que la fascination homo-érotique générée par les ambiances de chambrées "bourrins entre eux" rend -honteusement ?- plus facilement regardable) mais, bon, en Afrique du Sud ça ne rigole pas trop avec la gayitude...

imagesmoffie

107
LE CHOIX D'ALI
d'Amor Hakkar

Je suis venu mi par "solidarité" (et aussi parce qu'on avait déjà programmé le film, en présence du réalisateur, mais que je n'avais pas pu y assister) et mi par curiosité : bonne surprise, il y a finalement eu une trentaine de spectateurs (dont certains étaient venus aussi pour David Belliard, qui dédicaçait son roman)). Le film est, curieusement, présenté par son réalisateur comme s'il avait "fait de son mieux", mais que le résultat n'était pas probant. Le réalisateur, "régional de l'étape" (il est bisontin) raconte l'histoire d'un jeune maghrébin bisontain et gay qui revient chez lui, àbesançon, à l'annonce de l'AVC de sa mère (le réalisateur souligne bien le fait que lui-même n'est pas du tout homosexuel), et va se trouver le cul entre plusieurs chaises (un peu comme le scénario du film), homosexualité, famille, religion, qu'en-dira-t-on, interdits, normalité, port du voile, etc. Les acteurs sont bien, et sonnent juste, mais l'histoire hélas se prend un peu les pieds dans le tapis (de prière, justement). Des acteurs justes pour une histoire qui ne l'est pas. (le fait qu'Ali, à peine débarqué dans sa famille, ne prend plus la peine de penser à son copain (qui l'a accompagné pourtant) ni de répondre à ses appels, ni même de venir à son aide alors que le pauvre se fait tabasser dans la rue juste sous ses yeux, tout ça me semble parfaitement invraisemblable. Jusqu'à une fin aussi expéditive qu'injustifiée, scénaristiquement. "Ah qu'ils sont jolis les garçons de mon pays..." mais bon ça ne suffit pas. Un film louable mais bancal.

Ali-mariage-1280x528

108
FIST COW
de Kelly Reichardt

Samedi 15h45, pour la projection de ce film que j'avais suggéré à Zabetta parqu'il était sorti chez le même distributeur que celui de la Queer Palm (qu'elle avait réussi à obtenir) pour remplacer, dans un premier temps, une avant-première qu'on n'était pas sûrs d'avoir -et qu'on n'a, dailleurs, finalement pas eue-), parce que c'est l'histoire d'une "belle amitié entre hommes" (et plus si affinités, même si aucun signe de rapport physique n'est donné). L'histoire de Cookie Figowitz et de King-Lu, que j'ai déjà vue un certain nombre de fois (sur grand et sur petit écran), et qui me fascine toujours autant (je pense que je suis quasiment amoureux de ce film, ou, plus, précisément du personnage de Cookie, (interprété par John Magaro), chez qui j'aime tout : son apparence, son comportement, sa quiétude, sa douceur, son phrasé, sa tessiture, et, surtout, son sourire... J'ai réalisé que je connaissais le film quasiment par coeur (dans son déroulement), même si j'y découvrais encore des choses que j'y avais pas encore remarquées... (notamment les multiples apparitions de celui par qui la fin va arriver...) Bref, deux heures de pur bonheur cinématographique (comment peut-on ne pas aimer ce film , comment peut-on le trouver ennuyeux ?). bien raconté, bien construit, bien filmé, bien tout, quoi. Pour un peu je le remettrais dans mon top10 2022...
Pour la majorité des spectateurs, il est question d'une belle amitié entre deux hommes, à contrepied de l'atmosphère viriliste / bourrine de la légende ricaine, mais je ne suis pas entièrement convaincu (A la question d'un journaliste "sont-ils gay ," la réalisatrice n'a pas répondu, en disant que "ça n'était pas ça qui l'intéressait", les deux acteurs, à la même question, ont répondu en utilisant le terme de romance..., qui en français peut se traduire par romance mais aussi par amour(s), nous voilà donc bien avancés...). Un film toujours aussi magnifique.

5f0551e3b26e8

109
KOKON
de Léonie Krippendorf
(en avant-première)

Une très jolie surprise que ce film "de filles" allemand, vu juste après FIRST COW (et je craignais un peu le chaud et froid après mon film chéri-chéri...). Ca commence fort avec images filmées au téléphone, adotes en goguette qui parlent comme des charretiers, me faisant craindre le pire (appréhender, en tout cas, la suite du film), et puis non, finalement, la réalisatrice soudain dépose (un peu) les armes, en centrant son histoire sur deux soeurs, Jule, l'ainée, et Nora, la cadette, et leur groupe de copains/copines, en été, tous ados et titillés par leurs hormones, bien sûr. Le Kokon du titre évoque les chenilles dont Nora fait l'élevage dans sa chambre (et comme je suis perspicace ohoh j'avais deviné qu'à la toute fin il y aurait un papillon... bim gagné!). Pour la jeune Nora ce sera l'été de toutes les découvertes (bonheurs et malheurs de l'adolescence), le corps et le coeur, dans un filmage élégant et tonique... Du coup non seulement  je n'ai pas fermé l'oeil mais je ne bougonnais pas du tout à la sortie (comme j'aurais pu le craindre... ) Le film sortira en octobre, et il est très recommandable...

2793486

110
JOYLAND
de Saim Sadiq
(en avant-première)

Dernier des quinze films proposés dans ce premier festival LGBTQI+ dans le bôô cinéma, il s'agit -carrément- de la Queer Palm à Cannes 2022 (également prix du Jury Un certain regard).Un film pakistanais (ce qui est plutôt rare) très touchant, centré sur une famille pakistanaise -assez nombreuse- donc (ça ressemble beaucoup à l'Inde, quand même, hein), et plus précisément du jeune (et joli) Haider, et de sa jeune (et jolie) épouse Mumtaz... Au début du film Haider est "homme au foyer" et cherche vaguement un job, à la fin du film il prend -enfin- un bain de mer (séquence qui nous a beaucoup fait discuter à la fin devant le cinéma, tant elle peut être interprétée doublement...). La famille, la religion, les interdits, le qu'en-dira-t'on, le désir, la morale, la problématique est assez proche de celle du film Le choix d'Ali (le film aurait pu s'intituler Le choix d'Haider, ou, tout aussi justement Le choix de Mumtaz, tant leur deux histoires sous-tendent fifty-fifty le film), mais là s'arrête la ressemblance, tant le dépaysement fait bien les choses, et la réalisation, même s'il s'agit d'un premier film, a plus de force, plus de saveur. De profondeur et d'humanité. Le film sortira fin décembre prochain

Joyland

Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 691