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lieux communs (et autres fadaises)
5 octobre 2022

in den wolken

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SANS FILTRE
de Ruben Östlund

... Eh bien ce fut une surprise.
Et plutôt une bonne surprise. J'y suis allé avec la conviction que j'allais le détester, ce film. Et, finalement, pas tant que ça. Au moins, en tout cas, je suis resté jusqu'au bout (même si je trouve que la fin, justement, est plutôt bâclée), je ne me suis pas endormi, et j'ai même ri (bon, on n'était pas beaucoup dans la petite salle 1, et j'ai eu souvent l'impression que je riais seul, ou presque -il y avait juste quand même un mec, derrière, qui a pas mal ri avec les scènes de gerbe-). J'ai vu les deux films précédents du gus (Mouais pour SNOW THERAPY, et Beurk pour THE SQUARE), j'avais été très surpris quand celui-ci a obtenu la Palme d'Or à Cannes 2022, et c'est finalement la curiosité qui l'a emporté (parce qu'on a eu le film en sortie nationale ET en VO) : est-ce que j'allais partir en courant ? (j'en ai même parlé avec le caissier/propriétaire à l'arrivée).
J'avoue que j'ai été surpris (au début d'icelle) par la troisième partie du film (que j'aurais pu pourtant supputer d'après quelques plans de la bande-annonce). Après les castings de mannequins mâles, la vie privée d'un couple d'influenceurs (et savoir qui paye au restau et comment et pourquoi), et la croisière (de luxe) s'amuse, cette version suédoise -et très grinçante- de Koh-Lanta (d)étonne.
Mais toujours ce sentiment de malaise qui persiste, dans ce troisième film, toujours ce sentiment que ce réalisateur narquois et provoc'  n'aime pas ses personnages, qu'il s'en fout même, carrément. (Il n'y en a pas un(e) de tout le panel à sauver, quand même, et le moins qu'on puisse dire est qu'on a forcément du mal à s'identifier). Le film est construit comme une succession de points de vue (images du monde hihi), des univers disjoints, comme juxtaposés, sans rapport, dont Yaya et Carl seraient le seul dénominateur commun (les Aventures de Yaya et Carl aurait été un titre plus approprié, et facile à mémoriser): Yaya et Carl vont au restaurant, Yaya et Carl en croisière de luxe (sans payer), Yaya et Carl sur l'île déserte, etc.
J'ai déjà parlé de réalisateurs qui étirent le plan jusqu'au point de non retour, qui l'épuisent (en France Rabah Ameur Zaimèche fait ça magnifiquement, mais le champion toutes catégories est asiatique, j'ai nommé Tsai Ming Liang), Ruben Östlund fait la même chose mais ça ne produit pas du tout le même effet : au lieu de fascination il serait plutôt question d'agacement, voire d'énervement, parce qu'il n'étire pas le plan, il étire la situation (la conversation pour savoir qui devait le restau, l'échange de citations  entre le capitaine et le russe...) et on a du mal à le supporter (cf l'interminable scène finale avec le singe dans THE SQUARE).
Un film qui se veut provocant, provocateur (il faudra un jour que je réfléchisse à la différence entre ces deux mots...), un film plein de morgue, qui veut en foutre plein la vue, et qui parfois y réussit (on ne peut que constater que cet homme sait filmer...). comme si un peintre avait réussi une tableau hyper-réaliste, brillant, virtuose, de, disons, une décharge publique. (La forme et le fond).
Un film avec un titre français idiot et une affiche mochasse (comme si ce parti-pris de morgue avait aussi contaminé la comm'...)
Mais un film auquel on aura "quand même" pris du plaisir, et c'est quand même ça qui compte, non ? Dans ce domaine, j'ai un faible pour le gros russe "who sells shit".
(Même si on se demande d'où a bien pu surgir l'idée stupéfiante -et irraisonnée- de lui décerner une (deuxième) Palme d'Or...)
Me restera de ce film une séquence plastique tout à fait gratuite (les mecs torse nu sur lesquels on jette de la peinture de façon très graphique) mais jolie.

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4 octobre 2022

les trois frères

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ATHENA
de Romain Gavras

Le film, depuis quelques jours sur netflixmuche a -c'est rien de le dire- généré immédiatement un énorme buzz... beauccoup de gens qui hurlent dans tous les sens, qu'ils ont adoré, détesté, qu'ils ont même ri (cette chère Sandra O. de Libé machine à gifles) donc hier soir je me suis mis sur mon canapé et hop j'ai lancé le film.
Romain Gavras, je connaissais par son archi jubilatoire film de 2018 LE MONDE EST A TOI (dans mon top 10 de 2018). Là, première constation, ça ne rigole plus du tout mais alors plus du tout. Ca démarre très fort et toute testostérone dehors par une mise à sac de commissariat à la John Carpenter, carrément (un "hallucinant plan-séquence" disent les critiques, et c'est plutôt vrai).
Une cité de banlieur imaginaire (ATHENA,dééesse de la guerre, tiens tiens), où des jeunes gens so nt très en colère parce qu'une vidéo virale (lapsus j'avais écrit virile) montre un des leurs, le jeune Idir, se faire tabasser à mort par un groupe de flics, et veulent donc en découdre. Ambiance LES MISERABLES (tiens tiens Ladj Ly est au générique, crédité au co-scénario et à la co-production aussi, et re-tiens tiens on reconnaît Alexis Manenti, un des baqueuex des MISERABLES justement, dans le rôle du mystérieux Sébastien, qui fera un peu plus tard parler de lui, très fort). On est donc en terrain de connaissance(s). D'autant qu'on reconnaît assez rapidement, dans le camp d'en face, ceux qui chargent avec des casques des boucliers des matraques et des lacrymos (et, accessoirement, des flingues) un bébé CRS, quasiment, l'excellent Anthony Bajon, qui a le don d'attirer sur lui l'immédiate sympathie du spectateur... (Bajon en CRS ? Tiens tiens tiens...).
Bon là je dois préciser que, vieillissant, je deviens un peu sourd et que j'avais du mal à comprendre tout ce qui se disait. Et que j'ai activé la fonction "français avec sous-titres", et là du coup ô merveille tout allait vachement mieux, non seulement je lisais -et je comprenais- ce qu'ils se disaient "enculé", "fils de pute", "va niquer ta mère", "petit pédé", "je vais te faire un deuxième trou du cul", et autres viriles joyeusetés, mais je savais en plus QUI le disait : Abdel, Karim, Moktar (les trois frères), et du coup c'était un peu plus facile pour la comprenette, d'autant plus que les dits sous-titres poussent même la gentillesse jusqu'à vous préciser le style de musique qu'on entend... DONC j'étais mieux armé. (hihi je ne l'ai pas fait exprès).
DONC, voici les trois frères de celui qui a été tué "par les flics" : Kamel, le bidasse ? flic ? qui ouvre le film (et le fermera aussi, d'ailleurs), Karim le plus jeune et le plus vénère qui va devenir le meneur et à un moment, torse-nu, chignon défait et tous cheveux au vent (très très très mimi, soyons honnête) quasi le Christ des jeunes révoltés (en tout cas il en aura le look), et Moktar, l'aîné, le dealer qui pense surtout à protéger ses stocks... un petit souci supplémentaire pour moi : je trouve que les deux ainés se ressemblent et j'avais parfois du mal à les différencier...
Scènes d'émeutes, de bagarres, de poursuites, anti-flics, sans qu'on comprenne vraiment tout à fait les variations (re-c'est beaucoup comme dans LES MISERABLES quand même, hein), sauf qu'à un moment, les émeutiers capturent un CRS (et qui c'est qui ? Anthony Bajon, bien sûr, on s'en doutait un peu...) et la violence grimpe encore d'un cran, puis un autre, inexorablement...(comment s'appelait ce film, déjà ? Ah oui TICK TICK TICK ET LA VIOLENCE EXPLOSA... sauf que là ça a tellement explosé déjà dès le départ que c'est difficile d'en rajouter, et donc, forcément ça devient parfois un peu confus...)
Le réalisateur se réclame de la tragédie grecque. Mouais... Les trois personnages masculins n'en ont pas forcément la carrure. Il y a au moins deux choses qui desservent son propos : d'abord la musique, beaucoup trop présente (presqu'autant que celle de LETTRE D'UNE INCONNUE, c'est dire), qui vient napper tout ça avec d'angéliques choeurs de séraphins, et, pour rester dans le domaine de l'angélisme, mais là c'est peut-être moi qui suis mauvaise langue, les rapports -téléphoniques- que les trois héros entretiennent avec leur MAMAN (oui oui oui, ces mecs sévèrement burnés armés jusqu'aux dents, avec les mâchoires serrées, l'oeil mauvais, pleins de haine à ras bord, ne peuvent pas s'empêcher d'essuyer une larmichette quand elle leur téléphone, et ces moments-là, pour moi, virent carrément au grotesque... ("Maman c'est toi, la plus belle du monde..." etc.)
J'ai regardé l'heure au bout d'un moment, me disant que ça serait bientôt fini, il restait encore ving-cinq minutes de film... Aïe.
Mon patiençomètre était peut-être déjà trop sollicité, et c'est vrai que la dernière demi-heure n'est pas vraiment ce que je préfère dans le film... Mais bon je l'ai regardé jusqu'au bout, et, paradoxalement, même si j'ai un peu l'air de ricaner ci et de ronchonner là, je n'ai pas envie de le descendre...
Je trouve que c'est inégal, il y a des gros morceaux de bravoure qui fonctionnent nickel, qui vous scotchent à votre fauteuil (un peu comme si ATHENA commençait là où LES MISERABLES s'était arrêté, reprenait le flambeau -le cocktail molotov plutôt-avec la même véhémence) et d'autres qui retombent, qui se répètent, et d'autres encore dont on ne comprend pas l'utilité, mais on reste un peu fasciné par toute cette force, cette ébullition, cette rage, même si on ne la comprend pas toujours non plus... D'autant plus que le traitement du personnage d'Anthony Bajon -toujours aussi bien lui, hein...- étonne un peu, puisqu'il va quasiment assister au film en tant que spectateur, on n'a pas l'habitude de le voir aussi passif...
(Et je ne peux m'empêcher de trouver miteuses les cinq dernières minutes...)

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2 octobre 2022

au judo

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LES ENFANTS DES AUTRES
de Rebecca Zlotowski

C'est par périodes : il y a quelques temps c'était Marina Foïs par ci et par là, là c'est Virginie Efira : dans REVOIR PARIS la semaine dernière, et cette fois dans cet excellent film de Rebecca Zlotowski (coup sur coup deux films forts réalisés par des femmes, quelle joie, auxquels on peut ajouter celui vu hier, LES SECRETS DE MON PÈRE, réalisé par Véra Belmont... et celui de Céline Devaux, TOUT LE MONDE AIME JEANNE... Les réalisatrices ont le vent en poupe! J'espère qu'elle vont tout rafler aux César (du moment qu'elles laissent celui d'interprétation masculine à Vincentchounet Macaigne, je reste open à toutes les  récompenses par elles méritées...) Et je n'ai même pas encore vu le prochain de Mia Hansen-Love!
Donc on retrouve Virginie Efira (qui va donc passer des bras de Benoît Magimel  à ceux de Roschdy Zem), après un générique qui aligne -pour moi- quelques surprises, sous forme de "participations exceptionnelles" : Chiara Mastroianni, Mireille Perrier, et Frederick Wiseman (en gynéco, c'est surprenant et rigolo, non, émouvant serait plus juste) ! Et, dès le début, je me suis mis à ronronner cinéphilement, en ne cessant de me répéter combien tout cela était bien filmé. Une certaine façon de cadrer (ou, justement, décadrer) les plans, un sens inné de la composition, un sens du montage impressionnant, tout de suite on est sous le charme, et on en redemande... (j'ai vu ce film après Lettre d'une inconnue, et je ne peux pas m'empêcher d'y trouver quelques similitudes...)
Oui, un extrême plaisir, de voir, dès le début, Virginie Efira (qui est, une fois de plus, magnifique est-il besoin de le souligner) en plein accès de téléphonite souriante (elle est en contact -répété- avec quelqu'un qui lui tient visiblement à coeur. On saura bientôt qui c'est.) J'aime la façon dont le film procède par bonds, sautant par-dessus les ellipses temporelles pour nous promener de scène en scène, et nous présente  ainsi les personnages plus ou moins en vrac et sans intertitres, lancé sur sa progression vigoureuse. Donc, le chéri de Virginie E., c'est Roschdy Z., qui nous livre ici une partition impeccable (aussi impressionnante -et digne d'éloges- que celle dans ROUBAIX, UNE LUMIERE), avec le bonheur supplémentaire qu'il ne soit ni flic ni voyou, juste il prend des cours de guitare...
Donc Rachel et Ali se rencontrent et ils s'aiment, et tout démarre plutôt bien, mais Ali a aussi une fille, Leila, dont il partage la garde avec sa femme dont il est séparé (et, bon, quand l'ex de ton chéri est jouée par la toujours exquise Chiara Mastroianni, tu sais qu'il va falloir s'accrocher et que la partie n'est pas gagnée d'avance, hein...). La vie amoureuse s'organise au rythme des semaines de garde et de l'alternance... Rachel s'adapte et fait tout ce qu'elle peut pour que les choses se passent bien.
La réalisatrice a la finesse de rajouter à l'histoire de Rachel deux autres fils narratifs, en rapport avec la maternité : celui où elle désire avoir un enfant (gynéco, test de grossesse, conseils, espoirs, calendrier), et celui, professionnel (Rachel est prof) où elle prend sous sa protection un jeune Dylan rétif (autre façon de materner...). Sans oublier celui (toujours dans le champ maternel) de la "mère malade" (rencontrée au judo), celle qui va, indirectement, provoquer un gros chambardement (chamboulement) émotif vers la fin du film... Mais  délicatement, sans que rien ne soit asséné. Toujours  avec autant de finesse que de maestria.
Et ça continue, et c'est toujours aussi bien filmé, et c'est toujours aussi bien joué.
Un très beau moment de cinéma.
Total respect.

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29 septembre 2022

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(oups j'ai pris trop de retard, je ne pourrai pas chroniquer tout ça raisonnablement dans les temps...)

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LA VIE DE CHATEAU
de Jean-Paul Rappeneau

Jamais vu. (J'avais 10 ans à sa sortie). Je découvre que le film est en noir est blanc (ce qui n'est pas pour me déranger, au contraire) que le générique survend Deneuve (on n'y voit qu'elle), qu'alain cavalier a collaboré au générique, que, si Deneuve est belle, Philippe Noiret l'est aussi, et que Mary Marquet et Pierre Brasseur campent  un duo de personnagse forts en gueule (comme chien chat) inoubliables. Par contre le"héros" parachutiste (Henri Garcin) est fadasse et son alter ego (l'officier allemand) ne vaut pas vraiment mieux (pour mieux nous convaincre que le vrai héros n'est pas en définitive celui qu'on aurait pu croire...)Non seulement une mécanique de précision scénaristique (qui dit marivaudage dit chassés-croisés et quiproquos), mais surtout  une délicieuse (et alerte) comédie, dont je ne comprends pas pourquoi je ne l'ai pas vue plus tôt. (J'étais tout seul dans la salle).

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MATERNITÉ ÉTERNELLE
de Kinuyo Tanaka

Là nous étions cinq (que des dames et moi). Deuxième film en noir et blanc de l'après-midi (je suis toujours aussi conquis), par une actrice d'Ozu passée à la réalisation, (six films entre 1953 et 1962), qui nous présente un audacieux -pour l'époque- portrait de femme dans un très beau mélo (la dame en question est mariée avec un sale bonhomme, écrit de la poésie, se séparle de l'affreux jojo, fait garder ses enfants par sa soeur, voit ses premières poésies (des haiku, en fait) publiées grâce à un très gentil monsieur qui hélas va décéder, tandis qu'elle va se faire opérer suite à un cancer du sein, voit son premier recueil publié ("perte du sein"), rencontre un journaliste venu spécialement de Tokyo pour elle, et je m'arrête là pour ne pas avoir l'air cavalier). On sent que la réalisatrice est familière d'Ozu et de son cinéma, et nous livre un très beau film, très "japonais", touchant, d'une incontestable modernité. Splendide.

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28 septembre 2022

typhus

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LETTRE D'UNE INCONNUE
de Max Ophuls

Deuxième film du festival PLAY IT AGAIN.
Un classique en noir et blanc, déjà vu il y a longtemps.

"Rien n'existait pour moi que dans la mesure où cela se rapportait à toi ; rien dans mon existence n'avait de sens si cela n'avait pas de lien avec toi." (Stefan Zweig, Lettre d’une inconnue)

A la veille d'aller se battre en duel (et de probablement se faire tuer), un bellâtre reçoit une lettre qui commence par "Quand vous lirez ces mots je serai peut-être morte...", celle d'une femme qui l'a aimé depuis toujours, et qui va lui raconter sa vie, depuis leur première rencontre, où elle n'était encore qu'une très jeune fille -il déménageait et est venu habiter dans le même immeuble qu'elle - et était déjà follement amoureuse de lui. Toute une vie.
Elle, c'est Joan Fontaine, époustouflante dans son incarnation de ce personnage, aussi crédible en gamine qu'en femme à l'âge adulte, avec bijoux et fourrures, et lui c'est Louis Jourdan, au début jeune pianiste célèbre promis à un grand avenir, dandy, mondain, frivole, séducteur, à la fin cynique et déchu. Au fil de c"ette longue lettre, on assiste à leur histoire, la recontre, puis la brève histoire d'amour qu'ils vivent (nocturne, viennoise et tourbillonnante) , avant qu'il ne doive partir pour l'Italie "juste pour quinze jours" et qu'il ne l'oublie hélas définitivement (il est frivole)... Elle, elle ne l'oubliera jamais, et lui raconte donc la suite, sans lui, puis re, puis sans (ils se recroiseront bien plus tard un soir à l'Opéra tandis qu'elle a fait un mariage "de convenance" pour légitimer un fils (qui est de lui) avec un homme qui lui offre une vie fastueuse, avec, justement, bijoux et fourrures (on pense à une cousine de Madame de...) mais le malheur va continuer de s'acherner sur elle (on est tout de même dans un mélo flamboyantissime, alors il faut bien qu'il y ait des gens qui meurent, des innocents de préférence...)
Il lira donc cette lettre jusqu'au bout de la nuit, comme revoyant sa misérable égoïste et petite existence par le petit bout de la lorgnette. La reconsitution historique (le film a été tourné en 45, mais l'action se passe en 1900) est superbe (ah le bruit inimitable des fiacres sur le pavé mouillé la nuit...) les toilettes somptueuses, les sentiments exacerbés, mais la perfection de tout ça est un peu gâchée par la musique, omniprésente à tel point qu'elle en devient saoûlante... (le monsieur s'appelle Daniele Amfitheatrof), comme trop de chantilly sur un dessert finit par vous écoeurer légèrement (à tel point qu'on est tout surpris, à la fin, quand on sort dans le couloir, de n'entendre plus que le silence...).
Beau film, belle copie, belle histoire (je ne peux m'empêcher d'avoir un faible, de ressentir un penchant coupable, pour ces histoires d'amours malheureuses, de destins contrariés, d'inclinations sans retour, de destin funestes, hollywoodiennes, glamourissimes, ça a tellement plus de gueule et d'allant que nos pauvres historiettes personnelles, hein...) mais, de grâce, baissez un peu la musique!

 

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*

de là

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à là

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en passant par là

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et bien sûr, par là...

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toute une vie, quoi... (je précise que le film est en noir et blanc...)

27 septembre 2022

détonation(s)

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2016

J'avais pris un billet/ jour pour ODEZENNE, le vendredi,  mais quand j'avais vu l'heure de passage je n'y étais allé!
Quel idiot! (J'aurais pu voir aussi THYLACINE, tiens) Je regrette...

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2017

Là on y était allés carrément 2 soirs! (avec Manue et sans Catherine ??)

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On avait loupé LYSISTRATA sur la toute petite scène (une sombre histoire de changements d'horaire impromptu) mais on avait découvert DBFC (LAST TRAIN aussi c'était bien)

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2018 : On y est allé deux soirs encore! (Catherine, Manue, et aussi J-H je pense...)

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J'ai découvert SOMBRE SABRE et FEROCES, j'ai adoré ARNO...

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2019 : re-deux soirs (avec Catherine mais sans Manue...)

JEUDI 26 SEPTEMBRE : Bon Entendeur / Guts / Vendredi sur Mer / Black Voices B2B Zerolex

VENDREDI 27 SEPTEMBRE : Deluxe / Sleaford Mods / Flavien Berger / Alpha Wann / Mix Master Mike / Pépite / Samba de la Muerte / Casual Gabberz / Bad Fat Feat. Napoleon Maddox / Pongo / Ouai Stephane / Mauvais Oeil / Zenobia / EDRF / Aphrodisiacs DJs

SAMEDI 28 SEPTEMBRE : Jeanne Added / Fat White Family / Salut C’est Cool / ØRKESTRA / ToDieFor / Stolen / Dombrance / Irène Drésel / Mattiel / Oktober Lieber / The Rising Sun / TH Da Freak / Blue Orchid / Voyou / L-XIR / Leopard Da Vinci / Ghetto 25 B2B Boyd Goosman

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2020 : y a pas eu

*

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2021

j'y vais pas... rien ne me faisait vraiment envie
(Catherine et Manue, si!)

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2022

un soir, avec Manue et Catherine (après avoir longuement hésité...); offert par Manue en plus!

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On a eu de la chance, il n'a pas plu du tout
J'ai vu, (sur la petite scène qui s'appelle Le Bal et est couverte) GWENDOLINE qui m'a emballé (je venais pour ça à vrai dire) et la moitié de VITALIC...

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26 septembre 2022

le parrain

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LEILA ET SES FRÈRES
de Saeed Roustaee

(Déjà, un fait extraordinaire (du jamais-vu dans le bôô cinéma) : grâce à Catherine et à Télérama, la séance était gratuite ! (oui oui), de quoi mettre déjà dans de bonnes dispositions.)
Saeed Roustaee est le réalisateur de l'époustouflant LA LOI DE TEHERAN ("2021 / 2h14 / Action, Drame, Policier" étiquetait allocinoche) et le voilà qui récidive dans un film encore plus long (2h39) mais tout aussi époustouflant, même si dans un genre un peu différent. La came est présente plus périphériquement (le papa est accro à l'opium),le film est surtout un film de parole(s) autant que l'autre pouvait l'être d'action(s). Quoique. En y repensant, ça tchatchait déjà beaucoup en iranien (et j'adore entendre parler en iranien, autant qu'en hébreu ou en arabe d'ailleurs).
Le film démarre TRES FORT (comme un passage de relais avec LA LOI DE TEHERAN) : une scène musclée d'évacuation d'usine par les forces de l'ordre, une belle grosse scène de foule, montée en alternance avec la séance d'une jeune fille sur une table de kiné... Déjà là, on est rapté. La jeune fille en question est la Leila du titre, on va faire la connaissance de ses quatre frères (ça pourrait avoir des allures de conte) et de leur vieux con de père.
Et il est question d'argent. De pièces d'or (quarante) que le père destine a un cousin qui va marier son fils pour devenir le parrain (une tradition iranienne d'entubage institutionnalisé que le film explique bien) un peu comme dans les films de mafia, oui, mais à l'Iranienne... Et ces pièces conviendraient tout à fait aux frérots et à la frangine pour compléter l'apport nécessaire pour l'achat d'un futur commerce (et je vous laisse le plaisir de découvrir lequel...). Chacun/chacune racle ses fonds de poche, à sa manière,  pour compléter le capital, on discute, on s'engueule, on argumente, on filoute, et on rediscute encore, jusqu'à la fameuse scène -grandiose- dite "du mariage du cousin", où va s'opérer un premier rebondissement, le premier de toute une série d'ailleurs...
On ne voit pas passer les 2h39 tellement ça file, et, justement, ça rebondit... (dans des directions, en plus qu'on n'aurait pas forcément vu venir, d'ailleurs).
Et ça fait plaisir de retrouver deux des comédiens principaux de LA LOI DE TEHERAN (ils étaient aussi, déjà, dans le premier film du réalisateur, LIFE AND A DAY, (2016) hélas toujours pas sorti en France...) dans des rôles -et avec des looks - sensiblement différents... (je ne les ai pas reconnus tout de suite, surtout celui qui jouait le rôle du flic...)
Et j'adore tout particulièrement la scène du mariage (ah la la, ces hommes qui dansent, c'est d'une sensualité...)

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25 septembre 2022

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TOUT LE MONDE AIME JEANNE
de Céline Devaux

(voix intérieure agacée : Arghhh je suis sûr que j'avais commencé à écrire quelque chose sur ce film mais visiblement j'ai oublié de l'enregistrer et -pfuit!- tout a disparu dans les limbes... Ok ok pas grave je m' y remets)

Deuxième film de l'après-midi au Victor Hugo, après le plutôt sombre PLAN 75, le "film avec Blanche Gardin", comme j'ai annoncé à la caissière / projectionniste / vendeuse d'affiches. J'ai assez vite identifié la réalisatrice, dont j'avais déjà beaucoup apprécié un précédent court-métrage d'animation, LE REPAS DOMINICAL (allez, cadeau, visible ), avec la voix de ce très cher Vincent Macaigne. car justement, TOUT LE MONDE AIME JEANNE est un long-métrage mixte (hybride diraient certains) avec des vraies images de vraies gens -l'histoire de cette Jeanne, celle dont le titre, (d'après un des personnages) dit que tout le monde l'aime, qui traverse un moment un peu "délicat"-, mais aussi dé récurrentes et intempestives -et jouissives- séquences d'animation "ponctuelles" qui figurent ce qu'on pourrait nommer le "discours intérieur" de ladite Jeanne (qui, elle, hihi, n'aime pas forcément tout le monde...) et commentent en temps réel et sans filtre, les choses qui se passent dans la "vraie vie" du film, en dehors de la tête de sa protagoniste. Scènes qui sont sans contexte la valeur ajoutée au film, son aissaisonnement  (qui sans elles pourrait glisser vers la bluette sentimentale mollassonne), en lui apportant leur verve, leur acidité, leur mordant, leur idiotie parfois, mais qui font mouche presqu'à tous les coups. J'ai vraiment  beaucoup ri dans ces moments-là.
Blanche Gardin et Laurent Laffite dlcf*... (On voit arriver au galop -cataclop cata clop- la romcom de derrière les fagots scénaristiques , comme avec la Julia Roberts et le Hugh Grant des grands jours, mais heureusement le film vaut beaucoup mieux que ça, ne serait-ce que par les autres plaisirs ajoutés : d'abord celui de retrouver Marthe Keller (dans le rôle, oui oui, du fantôme), et Maxence Tual (from Les Chiens de Navarre) dans le rôle du frérot barbu, et Nuño Lopez dans le rôle de l'ex, tout aussi délicieusement barbu d'ailleurs...).
Tout ce monde finit par se retrouver à Lisbonne, souvent dans le fameux appart' de la maman en question, chacun vaquant à ses petites affaires (certaines de ces petites affaires leur étant d'ailleurs communes). Et la caméra de suivre Jeanne dans ce moment de léger flottement, et c'est assez culotté (et en même temps très réussi) de réussir à faire sourire (et rire aussi) avec ce qui n'est finalement que la chronique d'une dépression annoncée.
Les acteurs sont parfaits, Blanche Gardin en tête, qui noue la joue piano piano, simplement, sans excès, et on ne l'en aime que davantage. Laffite dlcf* parade un peu (mais sans non plus en faire des tonnes ) en clown un peu lunaire (et bizarrement tordu dans son rapport au monde), ils ont d'ailleurs tous les deux l'honneur d'une affiche à leur effigie (le même thème décliné sous deux visuels) qui mine de rien enfoncerait le clou de la romcom (et nous la vendrait en douce).
Mais, répétons-le, si tout le monde aime Jeanne, nous on adore vraiment la petite voix qui parle dans sa tête (surtout quand elle dit des horreurs...)

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 * de la comédie française, bien sûr!

 

24 septembre 2022

myxomatose et blennoragie

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LA MAMAN ET LA PUTAIN
de Jean Eustache

Waouh ! On l'a, pour 3 séances dans le bôô cinéma, dans le cadre du Festival PLAY IT AGAIN... Première séance jeudi à 13h30, salle 10, on était 4 (dont 3 dames). Pour moi, un moment empreint d'émotion, voire d'une certaine solennité, quand apparaissent sur l'écran, en blanc sur noir et sans musique, les lettres du titre.
Je me souviens que, quand on était plus jeunes, c'est Pépin qui m'en avait parlé, louangeusement, mais je ne suis plus sûr d'où et quand je l'ai vu. (Et même, en sortant de la salle, si je l'ai seulement vu "en entier" une fois quelque part). Trois heures quarante, il ne faut pas se mentir, c'est long (j'ai regardé l'heure au bout d'1h50, puis de 2h40).
Voir ce film en copie neuve et restaurée, c'est un peu comme visiter un monument historique dont l'entrée aurait été condamnée depuis des lustres.
Oui, monument historique. J'en connaissais surtout des photos : Léaud, Lafont, Lebrun (tiens, 3 L). Le premier est soulant (parle parle parle) la seconde est divine et la dernière sublime. Ils sont jeunes, ils sont beaux, et ils sont magnifiques. Alexandre vit avec Marie, il rencontre Véronika. Essaie de s'arranger avec ça. Un homme, deux femmes...
(Tiens tiens, les "hasards de la programmation" font que j'ai vu ce film juste après celui d'Emmanuel Mouret, avec qui il présente, curieusement des points communs, au-delà du triangle amoureux : le même goût de la langue et du verbe (les dialogues des deux films sont écrits minutieusement, et ont dû être appris par les acteur de la même façon, à la virgule près...), l'utilisation récurrente de la musique (savez vous que dans LA MAMAN... il est question de LA BELLE HÉLÈNE à deux reprises ? Une fois on l'écoute, une fois on en parle...)
Donc le film démarre, le temps suspend son vol... un ange passe en noir et blanc; je suis dans mes petits souliers de cinéphile admiratif, et voilà qu'on attaque sur une scène épouvantable de fausseté entre Jean-Pierre Léaud et Isabelle Weingarten, qui fait craindre le pire (sans doute est-ce pour ça que Jean Eustache l'a mise en ouverture? ), mais tout s'arrange ensuite avec la scène suivante (la rencontre avec Véronika à la terrasse du Flore) puis, enfin, le retour à la maison de la "maman" (mon dieu que Bernadette Lafont est belle...), et on se trouve enfin "embarqué", et on vogue gaiement sur les flots noirs et blancs de cette loghorrée germanopratine post-soixantehuitarde (on est en 1972, et, mon dieu, alors j'avais 16 ans).
Je regardais le film, certes, mais en même temps je regardais mon adolescence envolée,   j'accomplissais en quelque sorte une performance : voir LA MAMAN ET LA PUTAIN, en salle, en copie neuve restaurée. Comme si, tout en regardant le film (en le re-découvrant) je me regardais en train de le regarder. (Si j'avais été seul dans la salle j'aurais pu tenir un genre de "journal de visionnement"...)
La copie restaurée est scandaleusement belle. (Quasiment plus belle que l'original, en tout cas que celles vues "avant", à la téloche, vhs baveuse, copie de copie de copie, bouillie). L'image est impeccable, le noir et blanc al dente, le contraste parfait, la bande-son visiblement "nettoyée" elle-aussi, bref un vrai bonheur de spectateur. Et ces actrices /teurs mon dieu mon dieu on voudrait presque que ça ne s'arrête pas (je ne suis même pas sorti pour aller aux toilettes, presque quatre heures pourtant...). On regarde vivre ces personnages, on les écoute parler, on sait que ça relève de l'intime, que ce sont les mots d'Eustache, les amours d'Eustache, les femmes de sa vie, et les lieux aussi (cet appartement comme un ventre, et ces terrasses de café, Flore, les Deux Magots) cette vie d'il y a cinquante ans et pourtant si... moderne... La quantité incroyable de clopes fumées (les personnages en ont pratiquement toujours une à la main est remarquable et sate sans doute le film (on fume partout, on fume tout le temps) de la même façon qu'on boit  aussi beaucoup (whisky et pernod principalement... tiens, ça existe encore, le pernod, au fait ?).
J'étais un peu chiffonné (mais de ma faute) pendant le film en me remémorant que j'avais rajouté sur notre plaquette que figuraient dans cette version "10 minutes supplémentaires" ce que je me souvenais d'avoir lu sur un site (que je n'ai plus jamais ensuite retrouvé), avec notamment une scène où Léaud et Lafont vont au cinéma, une scène assez courte, qui existait dans la version originale de 1973, puis avait été coupée par Boris Eustache dès sa resortie de 1982..., la scène au cinéma, celle-là, je l'ai bien vue, et c'est vrai qu'elle n'était pas forcément indispensable...
Il y a vraiment de très beaux moments, des moments magnifiques de cinéma pur, il y en a aussi de plus anecdotiques, notamment la toute dernière scène qui nous laisse un plan, qui nous abandonne, comme si Véronika nous disait "Bon ben là ça va hein vous m'avez assez vue..."
(et noubliez pas le guide...)

2198866

mamanputain_cannes

 

23 septembre 2022

enlever ses chaussures

155
CHRONIQUE D'UNE LIAISON PASSAGÈRE
d'Emmanuel Mouret

Premier jour, première séance dans le bôô cinéma, avec Catherine. Le dernier film d'Emmanuel Mouret, à propos duquel je n'ai rien voulu lire auparavant, je connais juste son titre, son affiche, ses deux interprètes principaux, Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne (et Pépin m'a appris il n'y a pas très longtemps que sa partenaire de Bussang, Georgia Scalliet (celle qui jouait Ophélie) jouait le "troisième rôle"  dans le film (mais je ne sais pas du tout de quel personnage il s'agit).)
Elle c'est Charlotte, lui c'est Simon (on n'apprendra leurs prénoms qu'assez tard dans le film, en présence du troisième personnage, justement), ils se retrouvent, au tout début, dans un bar (la rencontre est précisément datée, comme le seront toutes les suivantes), ils se parlent, beaucoup, ils bougent aussi, elle est solaire, pétillante, souriante, lui semble plus "plan-plan", pataud, hésitant, bafouillant, un peu mal à l'aise, et, dès cette première scène, l'alchimie fonctionne entre ces deux-là...
Ils vont se revoir, rapidement, dans un autre lieu, puis un autre, en intérieur, à l'extérieur, et toujours avec cette complicité bienveillante, cette apparente légèreté : vivre dans l'instant, juste carper le diem, ne penser juste qu'à ça. Si lui est marié, a des enfants, est avec sa femme depuis longtemps et avoue ne l'avoir jamais trompée jusque là (cette relation est une chose très nouvelle pour lui), elle est célibataire annonce un enfant, puis un autre, se définit comme femme libre, ne supportant pas la passion et les grands élans sentimentaux, et à chaque fois ils parlent ils parlent ils parlent (l'ombre bienveillante, elle-aussi de Tonton Rohmer pourrait survoler tout ça à la façon d'un ange tutélaire, comme elle le faisait déjà au-dessus de LES CHOSES QU'ON DIT, LES CHOSES QU'ON FAIT, film précédent que je tenais jusque là en assez haute estime mais qui  à mon goût n'arrive pas à la cheville de celui-ci), mais ils se déplacent aussi (comme disait je ne sais plus quel critique "dans des appartements scandaleusement grands", j'ai trouvé une interview passionnante du chef-op' de Mouret, Laurent Desmet, qui en parle très bien, ), dans des espaces à chaque fois nouveaux, de la même façon que leur sentiments, aussi, se déplacent, chaque nouvelle rencontre change un peu la donne dans cet arpentage de la Carte du Tendre, auquel Emmanuel mouret nous a déjà si bien habitués, mais qu'il maîtrise ici de façon sidérante...
Car il s'agit ici de haute voltige : non seulement le film est charmant, élégant, intelligent, mais s'il réussit aussi à être très très drôle (la scène de la rencontre dans le musée, celle de la première visite), en même temps il nous habitue à entrevoir la gravité qui est le revers (la doublure) de toute reation chamarrée et chatoyante.
Et Kiberlain et Macaigne s'entendent comme larrons en foire... Et ça fait des étincelles. Pourtant on connaît (on connaissait) déjà leurs personnages respectifs (la blonde pétillante et le barbu aux yeux de cocker) mais le fait de les avoir fait se rencontrer est vraiment une idée de génie... Tout comme celle de ne montrer qu'eux  et leurs rencontres (on ne verra jamais ni leurs conjoints ni leurs enfants).
Le film est alerte, comme le sont sa musique et ses rebondissements (je ne savais absolument pas ce que j'allais voir, surtout dans las deuxième moitié du film...) Mouret découpe aussi bien l'espace qu'il le fait avec le temps (il y a des filmages de séquences vraiment jubilatoires -que ce soit avec les personnages ou sans, mais là j'en ai déjà trop dit sans doute sur une séquence en particulier que je trouve ma-gn-fi-que, et dont je ne dirai rien de plus...)
Le film a suscité une kyrielle d'épithètes louangeuses et de dythirambes divers. Et il les mérite! (Tiens! Les Cahiaîs et Pozitif sont pour une fois d'accord, à 4 étoiles,  et il n'y a que Libé -re tiens tiens- et cette pimbêche de Sandra O. pour se fendre de deux méprisantes étoiles, et de ce commentaire imbécilement incompréhensible "Si l’indifférence s’invite, c’est que le film paraît surtout se régaler ou s’émouvoir de ses propres idées, comme s’il se portait très bien sans nous." Pffff Machine à gifles directos).
En tout cas, mon film préféré d'Emmanuel Mouret.
Bref, j'ai adoré ça
(Et hop, encore un top 10!)

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lLa bande-annonce (à voir ) est tout à fait à l'image du film, et pour une fois, ne vend pas la mèche! En plus elle est avec sous-titres!

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