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lieux communs (et autres fadaises)
24 novembre 2022

entrevues

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(En fait ce blog est fermé depuis le lundi 21 novembre, mais vous ne vous en êtes pas rendu compte parce que j'avais du courrier en retard, mais il le sera jusqu'au lundi 28... Pensez à éteindre la lumière en sortant, merci.)

23 novembre 2022

décloisonnement

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TEMPS MORTS
de Vincent Dieutre et Julien Thèves

Celui-là c'est moi qui l'ai déniché et l'ai proposé pour le mois du doc, car il est visiblement sorti à la sauvette, et selon allocinoche, a quitté l'affiche au bout de deux semaines (et 90 spectateurs), et, encore plus curieux, sans avoir obtenu aucune critique dans les journaux (dixit toujours allocinoche). Comme si personne ne l'avait vu (chez les critiques)
Un film mort-né, un film fantôme, et pour souligner le fait, j'étais tout seul dans la salle à la séance de 13h30, et toujours aussi seul quand je suis sorti dans le hall à 15h : personne! (je n'ai pas pu me plaindre que les lumières s'étaient rallumées dans la salle à 5 bonnes minutes de la fin.
Vincent Dieutre, c'est un peu un chouchou aux ADC (surtout pour Hervé et moi soyons honnête), on a programmé de lui tout ce qu'on pouvait ou presque (avec en point d'orgue le sublime JAURES, en 2012), et donc on ne pouvait pas laisser passer celui-là, même nanti d'un distributeur inconnu au bataillon (A Vif Cinémas).
Et le voici donc, entre FLEE et BABI YAR.CONTEXTE (oui nous sommes éclectiques).
Le film est une correspondance via téléphones portables entre deux hommes, le temps du (premier) confinement (le vrai le seul le grand l'unique hihi), l'un resté à Paris (Julien Thèves) l'autre parti -in extremis- au Moulin d'Andé (une résidence d'artistes) par crainte de ne pouvoir supporter le confinement dans son studio parisien (Vincent Dieutre). Le rat de ville et le rat des champs, qui chaque jour filment une minute de vie (de vidéo) qu'ils envoient à l'autre, un échange, donc, de vraies minutes de vraie vie vécues par chacun lors de ce vrai confinement. Et qu'ils vont -gracieusement- partager avec nous.
Un joli cadeau. On ne peut s'empêcher de comparer avec ce qu'on a vécu (personnellement) comme confinement, ce temps particulier qu'on ne revivra sans doute jamais (enfin, sous cette forme), et de se dire que, par exemple Vincent D. a vécu le sien dans des conditions scandaleusement privilégiées (la campagne, la Seine, l'espace) même s' il ne peut s'empêcher quand même de chouiner un peu au début (ça aussi on l'a tous fait).
Le film alterne donc les images de l'un et de l'autre (à Julien Thèves les HLM, les applaudissements pour les soignants chaque soir à 20h, mais aussi les attestations de déplacement, les flics, les contrôles, à Vincent D. l'herbe, les roses, les promenades en barque ou dans les sous-bois...)qui se répondent, se complètent, se renvoient, et on ne peut s'empêcher d'être attentif, de plus en plus, et touché, en tant que troisième destinataire de cet échange intime. Une minute par jour, c'est peu, on parle de ci, de ça, on le montre ou pas, il sera beaucoup question de temps (le time et le weather, comme distinguent nos amis anglais), mais de plein d'autres petites choses (Perec aurait nommé ça l'infra-ordinaire), de roses, de lune, de jogging, de sexe virtuel, on citera Duras, Rimbaud et Tsai Ming Liang, bref un film triplement attachant (par son sujet, par ceux qui le font, et par le fait que personne ou presque ne l'aura vu et ça c'est tellement dommage...).On voit même Dieutre se lâcher, danser, chanter (a capella ou en playback), pianoter, et même faire l'abeille qui se promène de fleur en fleur c'est dire!
Ce qui me touche, aussi, c'est que le film est un fleurissement incessant (et cela me renvoie à mon propre confinement, lorsque mon exquise propriétaire m'avait invité à venir dans son jardin l'après-midi, aussi souvent que je le voulais, ce qui m'avait été d'un grand secours.)
Un film à protéger et à défendre. Et donc je ne peux pas faire autrement que le ranger symboliquement dans mon Top 10.

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22 novembre 2022

IGH

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HIGH RISE
de Ben Wheatley

La rencontre d'un réalisateur britton aux films plutôt... couillus avec un écrivain britton dont la SF tout aussi... couillue a bercé mon adolescence (avec notamment, "surtout", la fameuse trilogie CRASH / L'ÎLE DE BETON / IGH) ne pouvait que me titiller. Wheatley + Ballard, mmmmh ça sentait le souffre, la poudre, et j'étais plutôt curieux du résultat de l'accouplement (contre nature, bien sûr).
Et c'est, encore une fois, MUBI qui m'a donné l'occasion d'assouvir ma curiosité. (merci merci MUBI).
Le film se passe donc dans une tour (le premier élément d'un complexe architectural qui en compterait 5), un immeuble de très grande hauteur où on comprend, dès le début, que  s'est mise en place une rivalité entre "ceux du haut" (les plus riches) et ceux d'en bas (vous, moi, les pauvres quoi). Et qui dit rivalité dit guéguerre, et qui dit guéguerre dit escarmouches et affrontements.
Le héros du film est un jeune médecin qui vient juste d'arriver dans l'immeuble (au 25ème étage) et fait connaissance illico avec ses voisins "d'en haut" (voisines aussi, surtout). il y a, pour moi, quelque chose d'un peu glacé dans ce personnage en costard qui fait pourtant la sieste à poil sur sa terrace, et qui m'a -à tort ? - évoqué ces personnages de traders psycho-killers chers à Brett Easton Ellis.
Du roman de Ballard (lu il y a presque 50 ans!) me restait l'histoire d'un groupe d'habitants d'un immeuble ultramoderne qui en  très peu de temps vont retourner à la plus primordiale des barbaries, que la civilisation n'est qu'un mince vernis qui craquèle très vite, et c'est plutôt ça que raconte le film, donc, de ce côté-là je ne me suis pas du tout senti floué par la marchandise (contrairement à certains criiiques, qui se sont sentis obligés d'hurler à la trahison...).
Il y a un peu de sexe, beaucoup d'alcool, et encore plus de violence... Un film aussi bordélique que borderline, avec une mise en scène consciente de ses effets (et, visiblement, pas mécontente...). On repart vers la barbarie avec autant de cynisme que de sens du cadrage (la chute est, bien entendu un thème récurrent), j'ai pris plaisir au film (même si on a parfois un peu de mal à savoir qui est qui et qui fait quoi) et autant de plaisir à faire pas mal de copies d'écran...

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21 novembre 2022

double séance bôô cinéma

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FLEE
de Johan Poher Rasmussen

Mois du Doc 2, et dans la salle on était 3 (pourtant je trouve que notre programmation est juste exceptionnelle). Un film d'animation documentaire (un film documentaire d'animation, plutôt) ce qui n'est déjà pas très fréquent,  danois de surcroît (ou plutôt du Danemark, France, Norvège, Suède, U.S.A., Zambie, Slovénie, Estonie, Espagne, Italie, Finlande, ça c'est de la coproduction!) autour du personnage -réel- d'Amin, un jeune afghan gay réfugié au Danemark après avoir fui son pays (et séjourné un certain temps, notamment, en Russie... le canevas du film est tiré d'une série d'entretiens que le réalisateur a eu avec le jeune homme, où il raconte son odyssée (ça commence avec un gamin qui court en robe dans les rues de Kaboul en écoutant dans son walkman rose Take on me d'A-ha -un des premiers vidéoclips à mélanger prises de vues réelles et séquences d'animation eh eh- et ça finit dans le beau jardin danois de la maison où il vit désormais avec son mari), son histoire qui -heureusement- finit bien, qui est aussi celle de milliers de migrants et de réfugiés (qui n'ont pas forcément tous eu autant de chance que lui...) Le film alterne scènes d'animation et prises de vues réelles ("J’ai voulu intégrer des images d’archives, déclare le réalisateur, pour rappeler régulièrement au spectateur qu’il s’agit avant tout d’un documentaire, et non d’une fiction. Ces images permettent de mieux contextualiser le film en l’encrant dans une réalité historique."). Et c'est parfaitement réussi, et tout aussi parfaitement bouleversant. j'ai pleuré (et j'ai entendu qu'à côté de moi Catherine renifflait un peu aussi) il est non seulement question de mentir à propos de son identitté sexuelle ("en Afghanistan, il n'y a même pas de mot pour désigner ça, l'homosexualité "n'existe pas""), mais de mentir aussi sur sa propre histoire (à son arrivée dans son pays d'accueil). Et de la saloperie des flics russes, et tout autant, de celle des passeurs.

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ARMAGEDDON TIME
de James Gray

J'ai vu tous les films de James Gray depuis 1994 (LITTLE ODESSA), je pense que nous adû tous les programmer. C'était donc une très bonne nouvelle que nous ayons celui-ci en sortie nationale, mais une nettement moins bonne de n'avoir que 3 séances en VO, et tout le reste en VF, oui, trois pauvres séances à 18h... mais finalement c'était peut-être un bon choix pour l'exploitant, puisqu'à la premièrenous nétions que 6 dans la salle...
C'est un film de James Gray, donc, mais qui ne ressemble pas tout à fait aux films précédents du réalisateur, même s'il aborde des thèmes qui sont familiers, je le qualifierais de "plus doux", parce que plus personnel, plus intime. Une histoire de famille avec Ann Hathaway en maman et Anhony Hopkins en Papy gâteau, pour le jeune Paul Graff, dans le Queens et dans les années 80. un film avec une légère patine vintage (restituée superbement par le chef opérateur Darius Khondji.)
Le point nodal de l'histoire, c'est l'amitié entre le jeune Paul Graff, qui est blanc et le jeune Johnny Davis, qui est noir. Et les difficultés de cette relation à exister, en ces années où les parents s'inquiètent de l'avenir parce qu'un certain Ronald Reagan risque d'être bientôt élu...
Il s'agit d'une reconstitution, d'une reconstruction, de l'enfance du réalisateur (et donc de son histoire propre et on comprend qu'il a eu de la chance d'avoir un papy pareil...)
Le générique final nous laissera quitter le film presque sur la pointe des pieds, en paix, avec un thème infiniment doux de, me semble-t-il, (si j'ai bien regardé le générique) Tchaikovski.

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16 novembre 2022

à bicyclette

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CLOSE
de Lukas Dhont

Je suis bon public. quand il faut pleurer je pleure, eh, bon, là j'ai pleuré.
Sans avoir lu de critiques et après avoir vu la bande-annonce, je pensais qu'il s'agit d'une histoire d'amour entre (jeunes) garçons, qui ne sont pas "en couple", mais "comme des frères, ++" répondra aux questions de leurs camarades le blondinet (qui est époustouflant). Comme Bowling Saturne, le film possède une scène-clé dont on ne parlera pas (à la différence qu'ici la scène en question, on ne la verra pas du tout, et restera à jamais hors-champ) le film, dans sa seconde partie, emprunte donc une autre voie qui dévie légèrement du tracé impulsé au début du film (deux garçons qui s'aiment youp la boum). En plus des deux garçons, il faut mentionner leurs deux mères, Léa Drucker pour le blond et Emilie Dequesne pour le brun), qui, plus peut-être que les pères, auront un rôle décif à jouer dans la fin de l'histoire.
j'ai pleuré, donc, ça m'a bouleversé, j'ai même envoyé un sms à Zabetta qui m'a confirmé avoir eu la même réaction, et seulement après je suis allé voir les critiques et là je suis tombé des nues. Je connaissais déjà chez Libé une Sandra O. que je vouais régulièrement à ma machine à gifles, mais voilà que je lui trouve une consoeur (il va falloir que j'achète une machine à gifles à deux places), Laura T, qui oeuvre de la même façon dans le parisianisme cynique et condescendant :

"Attentif, dans son premier quart, à documenter cette période trouble qu’est la préadolescence, entre un appétit du jeu encore tout enfantin et une inquiétude qui point face à l’émergence du sens (et des sens), Lukas Dhont semble pourtant rapidement se lasser de son sujet. Trouvant peut-être trop maigre, au vu des canons dramaturgiques actuels, la piste unique du désir qui se faufile au cœur de la relation amicale, il opère un retournement scénaristique incompréhensible qui laisse Léo tout seul.

Dès lors, le titre prend un autre sens : il ne s’agit pas tant d’explorer la proximité des deux amis – le film est beaucoup trop timoré pour glisser cette pente jusqu’au bout – que d’affirmer un programme de mise en scène qu’on pourrait juger bien limité. Etre au plus près de son personnage principal, épouser son unique point de vue, reléguer le reste du monde dans un flou artistique de type Instagram, c’était déjà le défaut de Girl, mais contrebalancé par la puissance entêtée de l’héroïne. Ici, la joliesse cabotine du jeune acteur, alliée à des décors nunuches de type champs de fleurs pastels et à un parcours (...) ultra répétitif, forment une fiction bien peignée qui coche toutes les cases du film bon élève à même de mettre tout le monde d’accord. Chaque séquence contient son petit enseignement – toujours le même, en faveur de l’ouverture d’esprit et de l’acceptation de soi – tandis que la caméra, aussi proche qu’elle puisse se trouver de Léo, semble ne pas savoir quoi attraper.

Car sous ses allures d’œuvre sobre et respectueuse, Close ménage pour son jeune personnage un horizon de culpabilité sans fin qui, pour tout artificiel qu’il soit, crée un écart désagréable entre les affects soulevés par la situation et un traitement léger, ouaté, de toutes les escales de Léo. A vrai dire, tant pour lui que pour la mère de Rémi (Emilie Dequenne), le drame central n’existe pas vraiment, si ce n’est comme passage obligé pour amener des larmes, du pardon, et le passage des saisons. Pour briser ce mur de politesse distraite, il aurait fallu que la caméra de Lukas Dhont trouve un point de mise en danger, d’achoppement, une rencontre avec un minimum d’altérité. Autant de choses qu’on ne trouve pas en filmant de si près un héros si parfait."

Des gifles, oui.

 

15 novembre 2022

du montana à l'arizona

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SEULE LA TERRE EST ÉTERNELLE
de François Busnel et Adrien Soland

Mois du Doc 1. Au cinéma avec Catherine. Un documentaire de presque deux heures sur un vieux bonhomme qui parle. Qui parle qui parle qui parle. Voilà un pitch qui aurait a priori de quoi faire fuir. mais le bonhomme en question s'appelle Jim Harrison. Un écrivain américain (que je n'ai pourtant pas énormément lu) qui porte le film, sur ses larges épaules. Il est filmé en situation, dans l'espace, l'espace américain qui sera sillonné pendant le film, avec des images américanissimes de paysages, de pancartes de nom d'états, de highways, de grosses bagnoles, mais toujours la nature, les grands espaces, que ce passionnant vieux bonhomme arpente et nous fait découvrir, de la géographie à la dimension -mythique- d'un pays, mais aussi de l'histoire, avec notamment les Indiens (et la façon dont ils ont été purement et simplementbexterminés et dépossédés de leurs terres.)
Le film est comme son personnage principal, passionnant de bout en bout. jusqu'à la toute fin de son générique, pendant lequel les réalisateurs font intervenir quelques guests qui disent tout le bien qu'ils pensent de Jim H. et le l'influence qu'il a eu sur eux tous/toutes. Ecrivain américain, animaux américains (il y a des bisons des grizzlis et des serpents à sonnette...) paysages américains, musiques américaines (ah, cette dernière chanson de de Willie Nelson...), bref du bonheur 100% ricain pur jus.

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14 novembre 2022

antonio

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CADENZA D'INGANNO
de Leonardo Di Costanzo

C'était dans un mail : Survivance, en partenariat avec Tënk, nous offrait, avant la sortie d'ARIAFERMA le 16 novembre, un documentaire du même réalisateur, de 2011. J'y suis donc allé voir, après cette semaine entière de sevrage cinématographique et cotentinesque.
Le film est court (51'), simple, frontal, et double : d'abord on fait la connaissance du jeune Antonio, un ado des "quartiers défavorisés" de Napoli. Puis on le retrouve une dizaine d'années plus fard.

"Tout commence par une envie de film… un film sur les adolescents napolitains. Lors de repérages en 2000, je décidais de suivre Antonio, 12 ans, qui vivait dans le « quartier espagnol » dans le centre de Naples. Il accepte de se faire filmer, il accepte que je le suive… Puis, il ne vient plus aux rendez-vous… Le projet de film avorte.
Dix ans plus tard, Antonio me rappelle pour m’annoncer son mariage et il m’invite à le suivre pour cet évènement."
(Leonardi Di Costanzo)

On suit non seulement Antonio, mais d'autres adolescent(e)s qui nous parlent de leur quotidien mais aussi (et surtout) de leurs rêves. On retrouve l'humanité de Di Costanzo, celle qui fait toute le force du magnifique ARIAFERMA (qui sort mercredi prochain et que j'ai déjà vu trois fois, les trois qu'il est passé dans le bôô cinéma lors de notre Nona Settimana Italiana).
Le constat final est aussi poignant que sans appel. Mais sans être dénué d'une certaine douceur.

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13 novembre 2022

double séance bisontine (2)

(j'ai commis l'erreur de ne pas commencer à écrire sur le champ, à chaud, ce qui fait que maintenant l'esprit du film est comme éventé, je vais donc faire à la manière de ce cher Georges P.

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EO
de Jerzy Skolimowski
Je me souviens que ça commence dans un cirque.
Je me souviens que le tournage a nécessité un certain nombre d'ânes
Je me souviens qu'il y a un très bel effet, avec de l'eau simplement filmée à l'envers (et qui répondait à une question que je m'étais posée depuis très longtemps)
Je me souviens d'une séquence avec Isabelle Huppert (qui joue une comtesse italienne) qui a l'air dêtre tombée d'un autre film
Je me souviens que la fin du film m'a transporté vers celle de MONSIEUR KLEIN, et m'en a, d'autant plus, bouleversé
Je me souviens que j'avais les yeux mouillés en sortant
Je me souviens que sans utiliser un mot ou un commentaire, Skolimoski parvient parfaitement à incarner cet âne, et à nous faire ressentir ce qu'il peut ressentir
Je me souviens d'avoir pensé à la poésie de Francis Jammes "J'aime l'âne si doux marchant le long des houx..."
Je me souviens du rouge récurrent
Je me souviens de la violence gratuite
Je me souviens que la musique est prégnante
Je me souviens d'avoir été régulièrement impressionné par la beauté plastique du film
Je me souviens d'avoir pensé Top 10

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BOWLING SATURNE
de Patricia Mazuy

Je me souviens que j'avais très peur avant, à cause de ce que les critiques avaient dit à propos d'une scène insoutenable (mais qu'ils taisaient en général, (sauf Libé qui a a sorti deux pages d'interviews détaillées sur le tournage de cette fameuse scène)
Je me souviens que quand cette fameuse scène a commencé, j'ai levé ma main gauche devant mes yeux et je n'ai rien regardé (mais juste le son pouvait pourtant être presque aussi impressionnant)
Je me souviens d'un flic qui bouffe des biscuits
Je me souviens d'une mauvaise herbe profondément enracinée dans le gravier au-dessus d'une tombe, et qu'il est difficile d'arracher
Je me souviens qu'un des deux acteurs principaux est le propre fils de Patricia Mazuy
Je me souviens que chaque fois que je pensais au titre du film, mon cerveau fourchait sur Bowling Columbine
Je me souviens que je n'ai pas compris pourquoi le meurtrier tenait absolument à aller déposer le nouveau cadavre précisément à l'ndroit gardé par les flics
Je me souviens que le projectionniste, qui avait assisté à la même séance que moi, n'était pas sorti très emballé du film (il a dit que "ça n'avait pas matché")
Je me souviens qu'il est beaucoup (trop ?) question de chasseurs
Je me souviens qu'il y a, régulièrement, des plans qui me sidèrent (par leur cadrage, leur composition)
Je me souviens (comme pour EO) du rouge, et de la musique prégnante (e, bien sûr, de la violence)

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26 octobre 2022

platonov

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LES AMANDIERS
de Valeria Bruni Tedeschi

C'était notre "Soirée d'ouverture de saison" (le film gratuit qu'on offre à nos adhérents "à jour de leur cotisation"), on avait réfléchi à différentes propositions (on aimait bien L'INNOCENT mais il sortait trop tôt, bref celui-ci convenait à tout le monde, et donc, hop! en voiture Simone! (enfin, Valeria, plutôt).
Je savais qu'il était question de sa jeunesse, quand elle avait intégré la (jeune) troupe du Théâtre des Amandiers, dirigée par Patrice Chéreau, et nous y voilà donc, d'abord les auditions, le concours, première et deuxième étape ("Vous êtes quarante, il n'en restera plus que douze..."), puis une fois que "les douze" sont choisis, le travail sur leur première pièce sous la direction du Maître (ce sera PLATONOV) après un passage à New-York avec stage à l'Actor's Studio de Lee Strasberg... On comprend assez vite que le jeune et blonde Stella incarne la jeune Valeria, on suppute que sa copine rousse est la fille d'Eva Ionesco, et on se dit que l'histoire d'amour avec le jeune Etienne ne va pas être de tout repos... Et on n'a pas tort.
Le film mais plaisant (j'ai vu, avec grand plaisir,tous les films de Valeria BT) mais longuet. J'en suis sorti en me disant que je n'avais pas été entièrement convaincu. Je croyais voir un film sur la troupe des Amandiers (dont je ne connaissais strictement rien), et j'ai vu (mais j'aurais dû m'en douter) un film sur Valeria BT, "ses amies ses amours ses emmerdes" (bon, les emmerdes, pas tant que ça quand même hein).
Un agréable film d'ouverture de saison, qui a semblé rallier plus de suffrages que celui de l'année dernière (le pourtant si beau PASSE MONTAGNE)

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25 octobre 2022

corbeau cuit

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LES CINQ DIABLES
de Léa Mysius

Un film étrange. Dominique l'avait vu il y a quelques temps, il me semble qu'elle avait plutôt bien aimé (mais ne m'avait à aucun moment évoqué le caractère singulier du film), et donc j'y suis allé vendredi à la séance de 13h30 (on était deux à la 2, l'autre était une dame, à l'autre bout du rang,  que j'ai priée instamment (sans doute un peu énergiquement, c'est vrai...) d'éteindre son téléphone alors que le film venait de commencer, et qui a d'ailleurs obtempéré illico) sans trop savoir ce que j'allais voir, juste qu'il y avait Adèle Exarchopoulos (toujours aussi bien, cette Adèle...) et qu'il y avait du feu (l'affiche).
Le film démarre sur une situation donnée, "aujourd'hui", (un mariage mixte, elle est blanche, il est noir, une fillette métissée, une collègue de travail défigurée, une belle-soeur qui réapparaît et s'installe au domicile conjugal...) et va progressivement remonter le fil de son histoire jusqu'à son point de départ.  Il sera d'ailleurs beaucoup question de temporalité (d'intertemporalité) dans toute cette histoire.
Le film est courageux aussi, dans son parti-pris fantastique (ou science-fictionnesque ?) qui ne sera, d'ailleurs, jamais complètement explicité...
Un film qui fait le grand écart (oups! j'avais écrit le grand écran) entre le banal et le surnaturel. Avec une fillette remarquable qui fait la jonction entre les différentes phases temporelles.
Un film très "de filles" (mère, fille, soeur, amie) et sur les amours, justement, entre filles (le mâle y a surtout le rôle du faux-bourdon).

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