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lieux communs (et autres fadaises)
18 février 2022

ghosts

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RÉPERTOIRE DES VILLES DISPARUES
de Denis Côté

Oh oh c'est MUBI qui m'a gentiment prévenu ce matin que ce film que j'avais souhaité voir était désormais disponible, et je suis donc allé le regarder. Mais dimanche après-midi n'est pas un très bon moment, surtout quand on n'a pas la fibre, et les vingt dernières minutes ont été très pénibles à regarder, l'image se figeant sans cese (et j'ai carrément dû attendre le soir pour voir "normalement" les cinq dernières minutes!
Le film est sorti en salles au Québec en 2019, il est d'ailleurs en québecois pur jus dans le texte (ce qui est plus ou moins facile à décrypter, surtout moi qui suis un peu sourdingue), et j'ai dû donc opter pour des sous-titres pour pouvoir tout comprendre (sauf que il n'y a pas de sous-titres français, et donc je me suis rabattu d'abord sur des sous-titres anglais -mais ça faisait bizarre, éthiquement parlant-, et j'ai basculé ensuite en español, et là tout allait bien, ça rajoutait même un petit aspect décalé pas du tout désagréable.)
Le film débute par un accident de voiture, à Irénée-les-Neiges, petit patelin québecois (218 habitants), la mort d'un jeune homme, Simon, et des répercussions qu'elle va avoir sur les membres de sa famille, mais aussi sur l'ensemble de la communauté, d'autant que font leur apparition des silhouettes bizarrement masquées (ou pas).

Capture d’écran (3810)
(j'adore ces masques)

L'accent québécois, la neige, les paysages, les apparitions, tout cela crée un univers singulier, attirant, un film choral hivernal qui vire progressivement vers le fantastique (chacun des personnages gère le problème à sa façon), jusqu'à une dernière partie qui hélas ratatine un peu maldroitement (sans prendre de gants) toute la tension que le récit avait progressivement mise en place, comme si le réalisateur ne savait plus vraiment quoi faire de ses revenants... Ils ne sont pas violents, Ils n'ont pas les yeux rouges qui s'allument, ils ne sont pas pourris, ils ne veulent ni tuer ni manger les humains (ça s'est vu par le passé), ils ne parlent pas, ils ne demandent rien, ils sont juste là. Juste là. Et c'est un peu juste comme ressort dramatique. Et un peu dommage (un peu frustrant aussi...)
Peut-être juste le considérer comme un documentaire romancé sur les petits patelins québecois du trou du cul du monde en hiver ? Dans cette optique-là, ça fonctionne...
(mais bon, c'est vrai, il est très mignon ce jeune barbichu à casquette, hein, et ça fait que du coup on reste intéressé jusqu'au bout...)

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17 février 2022

robots

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BIG BUG
de Jean-Pierre Jeunet

Tiens donc! Netflixmuche me prévient que vient d'y sortir le nouveau film de Jean-Pierre Jeunet. Ah bon ? Je vais donc y jeter un oeil (samedi soir à la maison, canapé, rien de mieux à faire), négligent au début, voire suspicieux, mais voilà, bien qu'en me trouvant plein de bonnes raisons de zapper et d'aller voir ailleurs, je suis quand même resté jusqu'au bout (jusqu'au bout du bout même, car je voulais savoir qui était cet acteur incarnant le méchant très méchant robot et dont le visage m'était (si) familier, et j'ai fini par le savoir, ouf!).
Premier constat, d'abord, visuellement c'est très laid. Un univers dystopique (2040) en couleurs saturées flashy où on a vite mal au coeur (et  aux yeux) devant cet empilement polychrome.
Il s'agit d'un huis-clos (une "famille" se retrouve piégée dans son propre appartement, dont les issues ont été bloquées par leurs propres robots domestiques, inquiets du risque potentiel généré -en cas de sortie, justement- par des nouveaux robots méchants très méchants qui veulent remplacer l'homme, où il sera question, pendant presque tout le film, de savoir comment faire pour en sortir... Chacun gamberge et y va de sa solution...
Le synopsis est mince, mais la distribution est sympathique (Isabelle Nanty, Elsa Zylberstein, Stéphane de Groodt, Youssef Hajdi, Claire Chust pour les humains, Claude Péron et Alban Lenoir pour les robots (une robote intendante qui voudrait devenir humaine -et éprouver des sentiments-) et un robot coach sportif et romantique -que sa propriétaire considère déjà (a déjà programmé) comme tel -humain- ou presque-), et François Levantal (numériquement multiplié, comme dans Matrix) en robot méchant très méchant, plus ça et là (à la télévision, surtout) quelques brèves apparitions amies que je vous laisse le plaisir de découvrir), les effets spéciaux sont chiadés (cette phrase est un peu complexe, vais-je réussir à m'en dépétrer ?), la variété robotique plaisante (tout ceux qu'on voit sur l'affiche), sans oublier une louchette d'humour, et voilà quoi, on passe un (très) bon moment de cinoche du samedi soir devant sa téloche (manquaient le popcorn et le soda...)

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16 février 2022

payer votre voyage

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LA FIEVRE DE PETROV
de Kiril Serebrennikov

Je suis en admiration devant ce film parce qu'il me dépasse, ce film qui m'a ravi (dans tous les sens du terme, notamment comme une soucoupe volante embarquerait un humain dans son rayons lumineux pour le transporter jusqu'à son bord). Je l'avais, un peu par bravade, mis a priori dans mon top 21 de 2021, sans l'avoir vu (exprès, en compagnie de ce très cher Memoria qui était dans le même cas), et je me dis que j'ai eu le nez creux (comme on dit par ici)...J'ai déjà, toujours a priori, pour le cinéma russe les mêmes sentiments quasi que pour son confrère  roumain : je sais que ça va être plus ou moins inconfortable, alcoolisé, violent, nihiliste, polaire, rentre-dedans, désespéré, bordélique, amer, mais déjà je les aime, ces films, et j'ai rarement été déçu (même si, des fois, un peu quand même... mais pas souvent) de la façon dont ces réalisateurs (couillus) parlent de leur(s) pays (merdiques).
Bref je l'attendais de pied ferme.Alors, ce Petrov, de quoi souffre-t-il ? Qu'est-ce qu'il nous raconte ? Et hop avant que le film démarre, déjà on remarque qu'il y a plein de producteurs/distributeurs associés, chacun avec sa petite animation (je me dis toujours qu'il faudrait que j'écrive un truc là-dessus), et que donc le sieur Serebrennikov a de l'entregent -est multi-partenaires- (j'ai même repéré le nom d'Olivier Père et entendu in fine que ce film était né sous une bonne étoile, ce dont je n'avais jamais douté...), et bon ça pique encore un peuplus notre curiosité.
Il s'agit donc d'un certain Petrov, qui tousse (puisque c'est celui du titre, qui doit aussi avoir de la fièvre), qui au début  a pris le bus (le bus en Russie, c'est quelque chose), pour une grande scène d'ouverture bien cracra, par la lumière verdasse, par les tronches, par les dialogues, c'est vraiment le "Vous qui entrez ici perdez toute espérance...", c'est clair -enfin, plutôt c'est glauque-, (on est prévenu...), puis, toujours toussotant, va changer de monture, et monter dans un corbillard, où il a été invité par des potes, de beuverie bien sûr, pour la tournée (des grands ducs)...
Mais très vite ça va se compliquer avec une bibliothécaire, entraînée aux arts martiaux et spécialement irritable (on apprendra plus tard que c'est Madame Petrov), puis un enfant (Petrov Junior, mais pas toujours), puis une fête de Noël, et hop, et hop, ça tourne et ça flonflonne (il y a beaucoup d'accordéon dans le film, comme il y avait déjà beaucoup de musique dans Leto) et -toujours- ça biberonne, direct à la bouteille (ils ne sucent pas de la glace)), et on réalise qu'en une dizaine de minutes on a déjà traversé, sans aucun panneau de signalisation, plusieurs univers différents (disparates), et qu'il ne faut pas résister, juste se laisser emporter dans cette /ces histoire(s), rouler par ces vagues successives qui déferlent, de ces univers fragmentaires et superposés qui coexistent -probablement- dans le cerveau surchauffé de Petrov : le présent, le passé, l'ailleurs, le nulle part, l'onirique, le sûrement et le peut-être, dans un récit tumultueux aux enchâssements baroques... (Il faut absolument que je me procure le bouquin dont le film est l'adaptation, mais, actuellement, Gibertuche ne veut pas en baisser le prix, alors, embusqué, j'attends...).
On pourraît être dans une fête foraine déglinguée (celle de Nightmare Alley, avec des couleurs criardes, des attractions, peut-être des monstruosités, mais en version russe, c'est à dire encore pire), sur un manège (celui de l'inconnu du Nord-express, qui a pété les plombs et tourne comme un fou, mais, encore une fois, à la russe, et donc encore plus vite) où, heureux et fasciné comme un gamin, on se cramponne énergiquement, histoire de ne pas se casser la gueule, et ça tourne et ça tourne, on a toutes ces images qui en mettent plein les yeux, qui désorientent, qui chamboulent, au fur et à mesure des déambulations mentales de ce cher Petrov. Comme en rêve (un rêve de fièvre, justement) où on est égaré, où on ne comprend pas tout, où des éléments sont parfois répétés, se répondent, avec insistance, reviennent, comme des variations sur le(s) motif(s), sans qu'on en comprenne forcément le sens...
La Fièvre de Petrov foisonne (il est comme en expansion) au fil(m) de séquences qui possèdent leur cohérence propre, leur (des)équilibre interne, La Fièvre de Petrov, donc, devrait pouvoir se visiter, posément, à tête reposée, tant il est difficile (voire inconcevable) d'être capable d'appréhender au premier coup d'oeil toute la richesse  (la complexité) de ce qui nous est montré  (suggéré) pendant ces cent-quarante-six minutes...
Serebrennikov en a les clés, les notices explicatives de chacune des salles (et/ou personnages) mais il nous laisse nous débrouiller tout seuls, au milieu de ces (ses) histoires et de ces métaphores sibyllines... Quel édifice! Quelle ampleur ! Quel vertige! Quelle sidération!
Et je n'ai pas d'autre choix donc que d'y revenir dès que possible...
Top 10, donc, je (re)confirme!

La bande-annonce française est (et une autre, en v.o, -plus "musclée"?- est )

Et un bel article de BANDE A PART, sur le film et son réalisateur

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 A la deuxième vision (je viens d'y retourner, avec Catherine et Isabelle -et Manu son fils-), le film n'apparaît pas si complexe que ça (mais me procure toujours autant de plaisir (et je viens de me rendre compte qu'une partie du premier post, au-dessus de l'affiche, a mystérieusement -et involontairement- disparu, lors de ce qui devait être juste une minimale correction de routine (saleté de souris, saleté de canalbl*g, où les modifications prennent effet sur le champ, toutes affaires cessantes... partie où j'évoquais Sokourov et Guerman, et la notion de "film-univers" (en précisant qu'elle n'était pas de moi...) voilà je suis complètement perdu dans ma phrase c'est malin...
J'en étais presque un peu déçu, c'était finalement plus "sage" que ce que j'avais cru à première vue, une fois l'effet de sidération passé... Il y a d'abord une très longue partie en scope ("chronologique", avec, oui oui des séquences très hétéroclites, dont ce fabuleux plan-séquence sur l'histoire de Sergey l'écrivain) où s'insèrent les séquences en format 4/3 (celles relatives à la fête de Noël, et donc à l'enfance de Petrov), mais on repart chaque fois au format scope et à la couleur, sans que ce soit forcément chronologique, avant cette très belle partie en noir et blanc (intitulée au générique de fin "1971" me semblait-il,  tandis que, dans le dossier de presse, le réalisateur évoque plusieurs fois 1979...), l'histoire de "la fille des neiges"), avec, au milieu, cette coquetterie stylistique (que j'adore) de télescoper (de fusionner) deux visions différentes de la même scène (la fille au téléphone), cette fois en noir et blanc et en scope, du point de vue de la fille (qu'on a déjà vue avant  en couleurs et en 4/3, du point de vue cette fois de la mère de Petrov petit), coquetterie, oui, qui me ravit.
Avant de revenir sèchement à la couleur (Petrov qui revient dans son appartement (avec ce plan surprenant de la maison de poupées), avant que la télévision ne nous ramène à l'histoire du corbillard (et du cadavre qui ne veut pas revenir dans son cercueil malgré les appels de l'ambulancier), avant l'épilogue, le -splendide- rap du générique final, encore un plan-équence ébouriffant, où le mort-pas mort finit par monter dans un bus dont il est l'unique passager, et où la contrôleuse du début lui demande de payer son voyage (contrôleuse à propos de laque Isa a émis l'hypothèse qu'elle pourrait bien être la "fille des neiges", ce qui ne m'était absolument pas venu à l'esprit, mais je pense qu'elle a raison...)
J'étais donc, à cette seconde vision du film, toujours aussi enthousiaste, même si subistent encore des dizaines de questions sans réponse (mais c'est fait pour...).

"En ce qui me concerne, réaliser La Fièvre de Petrov, c’était travailler avec un auteur incroyable, dont l’univers faisait écho en moi, comme j’espère en nous tous. J’ai pu collaborer avec des acteurs exceptionnels. C’était une tentative d’exprimer ce que la Russie est pour nous à travers l’empathie, le partage de nos souvenirs d’enfance, de nos peurs, de nos joies, en racontant au public ce qu’on aime et ce qu’on déteste, ce qui nous fait enrager, ce qu’on adore, en partageant notre solitude et nos rêves... Je voulais que ce film soit très sensuel, et plein d’amour. Je n’avais pas prévu de le tourner. C’est lui qui est venu à moi, qui m’a happé, et j’ai été très heureux de me laisser emporter par ce projet. C’était pendant une période sombre de ma vie, et ce film m’a donné le moyen de me changer les idées et de me concentrer sur la source principale du bonheur. Il a même peut-être été, dans une certaine mesure, ma bouée de sauvetage. Tout ce contexte l’a rendu d’autant plus sincère et franc." (Kiril Srebrennikov, Dossier de presse du film)

15 février 2022

christo

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THE CARD COUNTER
de Paul Schrader

Le voilà programmé cette semaine dans le bôô cinéma (en même temps que LA FIEVRE DE PETROV, dans le bôô cinéma c'est souvent comme ça, les films arrivent après la bataille, mais, bon, au moins ils arrivent...). Encore un film multi-louangé (un peu moins que LICORICE PIZZA : neuf ***** et dix-sept ****) et donc il fallait bien que j'allasse juger sur pièces (et sur place)...
Il a bien changé, Oscar Isaac depuis INSIDE LLEWYN DAVIS (des Frères Coen)

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(bon c'était en 2013 mais quand même...)

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Là il est froid, distant, impassible, calamistré, opaque, vaguement inquiétant (et même un peu plus) en joueur de casino solitaire, dont on apprend -progressivement- qu'il sort de prison, qu'il y a passé huit ans et demie (le temps qu'il faut pour se perfectionner dans le maniement des cartes), on apprendra ensuite pourquoi, quand il rencontre un jeune homme dont le père, militaire dans la même unité que notre taciturne héros, vient de se suicider, et qui voudrait se venger du gradé (qui était aussi le supérieur de notr héros) qu'il tient pour responsable de la mort de son père (et qui, circonstance aggravante, n'a pas été inquiété, seuls les mecs "qui étaient sur la photo" -les exécutants- ont été jugés et condamnés...) et qu'il va le prendre sous son aile.
Entre les deux hommes va se nouer une étrange relation, bientôt triangulée par un personnage féminin d'envergure : "La Linda", une professionnelle du monde des joueurs, responsable d'une "écurie" de joueurs professionnels, qu'elle "sponsorise " (et coache...), d'abord liée "professionnellement" à notre compteur de cartes buveur de whisky et emballeur de meubles (rien que pour cette lubie le film mérite d'être vu... oups j'avais écrit bu), mais hein, bon, une homme, une femme, fatalement chabadabada vous connaissez la suite n'est-ce pas... (ce qui d'ailleurs n'était pas forcément indispensable, mais bon...)
Un film noir, donc, ascétique (on dirait presque stylisé), une partie de billard à trois bandes (argent, violence, amour) qui démarre d'abord comme un film de casino (pas forcément un genre qui me transporte)en utilise dans un premier temps tous les signes et les codes (le croupier, les regards, les cartes les mains les verres)  pour bifurquer ensuite, avec beaucoup d'intelligence  vers autre chose... Et pas forcément ce qu'on aurait pu croire. Oui, Paul Schrader maîtrise les codes, il n'y a qu'à voir comment la même scène, ou quasi, peut-être filmée (appréhendée) de deux façons radicalement différentes  (le hors-champ aussi peut-être une affaire de morale...) Même si, du coup, il nous tient un peu à distance.
Un film à l'image des verres que boit son héros : double, sec, et sans glace. Neat.

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10 février 2022

pourquoi elle pleure à Venise

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THE SOUVENIR (Part I)
de Joanna Hogg

(Comment débuter un post) Opalescent. Coalescent. Convalescent. Cette plaisante assonnance m'est venue hier soir, juste avant de m'endormir, à propos du film. Et ça colle pas mal. (coalescent : "Qui qualifie la réunion ou la fusion de deux éléments qui se trouvaient normalement séparés. Deux éléments initialement dispersés qui ne forment plus qu'un après leur contact et qui grandiront ensemble par la suite."). Et les trois qualificatifs s'appliquent nickel à ce film (la lumière / le mélange / la maladie). Il s'agit, par une réalisatrice british inconnue dans ce bataillon-ci puisque ses précédents films n'ont pas connu la joie d'être diffusés ici (et tiens, au fait, qui c'est qui décide de ça, d'abord ?) il s'agit, donc, du premier volet d'un diptyque (pour lequel -tssss...- le programmateur, benêt, n'a même pas été fichu de planifier une séance double où pour voir les deux films en suivant... fermons la parenthèse), où, in England, dans les années 80,une jeune fille, alors en école de cinéma et en train de tourner un film (une histoire, tiens, de famille...) va devoir soudain se focaliser davantage sur sa vie propre, après avoir rencontré un drôle de coco dont elle est tombée follement amoureuse, et qui(on découvrira progressivement pourquoi...) va singulièrement lui compliquer la vie en question...
En plus, comme j'ai légèrement piquouillé du nez au départ, je n'ai cessé ensuite de me poser des questions (sur ce qui était effectivement non-dit, ou ce qui avait été dit et que j'aurais loupé d'un clignement d'yeux) et de découvrir des choses, en essayant de recoller les morceaux (en, comme on dit, me raccrochant aux branches, car la forme narrative empruntée par la réalisatrice n'est pas la plus simple ni la plus facile) et en me posant régulièrement des questions, dont certaines sont d'ailleurs, la plupart du temps, restées sans réponse: du genre "Mais pourquoi pleure-t-elle à Venise ?", et d'autres qui se sont résolues d'elles-même (implicitement) par la suite (le cambriolage, par exemple)...
Le film est complexe, aussi intense que dense, deux heures pleines à ras bord d'un matériau composite (la vie de la jeune fille, le film qu'elle tourne, les répétitions, les scènes avec le zigoto en question (il est question de "relation toxique"), les rêves, les souvenirs, les détails...) le film tient de la mosaïque (ou de la marquetterie), c'est tout un art d'assembler tous ces fragments, de les ordonner, de les organiser, et le tout est très british (et, tiens, on voit Tilda Swinton qui joue une maman so british elle-aussi, une maman à cheveux gris... (pas "une" maman, en fait, mais "la" maman de la jeune réalisatrice dans le film, qui s'avère être -bonjour les mises en abyme- la vraie fille de Tilda Swinton dans la vraie vie...) et que (je suis allé fouiner sur allocinoche) on retrouvera aussi dans le part 2.

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THE SOUVENIR (Part II)
de Joanna Hogg

Pas mal de monde dans la salle 3 du Victor Hugo ppour cette dernière séance de 15h50 (il ne passera plus la semaine prochaine). Je craignais surtout de m'endormir malencontreuesement, puisque je n'aurais ensuite aucune chance hélas de récupérer ce que j'aurais manqué, (mais, heureusement, je n'ai pas fermé l'oeil une seconde).
On reprend donc les choses exactement où on les avait laissées à la fin du I (le chagrin), on retrouve notre héroïne si atone si diaphane so british (Honor Swinton Byrne), qu'on ne va plus quitter, et suivre au fil des saisons (le film donne des détails naturels saisonniers : framboises, cynorhodons, roses trémières, pour donner des dates sans les donner et montrer comme ça file le passage du temps) qui dans le jardin de sa maman (Tilda Swinton toujours aussi bien) qui dans son école de cinéma, où elle semble avoir impulsé un nouvel élan (et un virage) à son work in progress, puisqu'elle veut faire de son film de fin d'études le récit sa propre histoire, de sa relation avec Anthony, qui en son temps (cf The Souvenir I) l'avait éloignée de l"école, et empêchée, justement de faire avancer son film.
Elle se (re)met au travail, et on a donc droit à une des choses que j'adore au cinéma : le film dans le film. Joanna Hogg nous fait sa Nuit Américaine, et même, dans sa toute fin, sa Montagne sacrée (puisqu'on n'a pas seulement un "film dans le film", mais bien un "film dans le film dans le film", et tout ça devient alors délicieusement vertigineux, comme si la réalisatrice voulait soudain nous suggérer -clic clic- que c'était peut-être son film de fin d'études à elle, en tout cas l'occasion de nous raconter, peut-être, une part de sa propre histoire à elle aussi, même si -soyons zens- "tout n'est qu'illusion" et rideau -"Coupez!" plutôt-). 
Aux mauvaises langues qui persiflaient et qualifiaient d'un "zéro de tension" (voire "catatonique") la première partie, je rétorquerais que celle-ci fut bien plus tonique (et elles en ont d'ailleurs convenu), parce que beaucoup plus dans la fiction que dans l'affliction. Et ça change tout (enfin, pas mal). Souvenirs souvenirs (et cinéma cinéma) : ce film-ci est aussi dense que son prédécesseur, mais bien plus plein de vie aussi, et sait parfaitement faire feu (cinématographique) de tout bois (biographique). Maman (Swinton) fait de la poterie étrusque -qui va casser-, et fifille (Swinton Byrne) fait du cinéma rafistolé qui s'auto-régénère...
Comme dans le I (il faut voir les deux films, et dans l'ordre), chaque plan est autonome, et s'agence (se construit) autour de sa propre énergie (et/ou de celle de ces acteurs, puisqu'il a beaucoup été question d'improvisation...) et de sa propre durée (et donc de sa propre force). On continue de passer du coq à l'âne avec la même intensité et la même ferveur (encore plus, peut-être dans ce second volet, avec l'effervescence so british et flashy des jeunes réalisateurs/trices autour de Julie...) et on n'a qu'à se laisser porter, en se posant cette fois beaucoup moins de questions que la fois précédente.
Un dyptique touchant.

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7 février 2022

make love not ficâââ

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ARTHUR RAMBO
de Laurent Cantet

A droite c'est les festivaliers, à gauche les autres, (dans le bôô cinéma) et cette année, exceptionnellement, je fais partie des "autres" (et j'ai mis, pourrais-je dire, un point d'honneur à le faire), donc cette semaine pas de programmation des ADC, mais deux films en sortie nationale... Le premier à 13h45, tout seul (et, dans la salle, j'étais effectivement tout seul!), et le second à 15h45 avec Emma.
Celui-ci j'y allais pour l'acteur principal, Rabah Naït Oufella, que j'aime et que j'ai à l'oeil depuis 2016 (Patients, Grave, et surtout, surtout, l'immense Nocturama, de Bertrand Bonnello). C'est lui sur l'affiche (il est très mimi, ce jeune homme), et il est quasiment de tous les plans... Il interprète Karim D., un jeune beur qui vient de publier un roman, soudain acclamé de toutes et tous (avec réimpression illico prévue tellement ça buzze...),  et le film s'ouvre sur sa notoriété tout fraîchement éclose, le buzz qu'il suscite sur (dans ?) les réseaux sociaux, et du (petit) phénomène social qu'il est en train de devenir. Un buzz de ouf, vous dis-je...
Comme on dit dans les articles élogieux (et vains) dans les magazines people, "les planètes sont alignées" pour l'élu, le voilà personna grata, sorti du quartier, du ghetto, de la banlieue, intronisé, coopté, et (toutes) les portes s'ouvrent, on le demande on le révère on le veut on lui fait des courbettes, et des propositions (et pourquoi pas le cinéma, tiens ?).
Ascension météoritique, donc, ébullition médiatique, mais bim! revers de la médaille (j'enfile les lieux communs comme un vrai soudard) et plouf! : plus dure sera la chute. Voici que sont soudain exhumés, des tréfonds nauséabonds du ouaibe, (sur ces mêmes réseaux sociaux qui quelques heures avant l'encensaient, et dingdonguaient combien il était génial et liké), toute une série de touits trash, tout aussi nauséabonds (quoique je doive reconnaître que certains m'ont fait sourire), écrits par le même Karim D. "quand il était plus jeune", sous le pseudo -idiot- d'Arthur Rambo. Waouh! volée de bois vert, incompréhension, flagellation, crucifixion, roche tarpéienne, et ça réagit vite, ça s'enflamme, ça implose (traînée de poudre, feu aux poudres, dynamite) , et, dézingage et chute libre, le voilà lâché ce soir par ses amis de ce matin...
The rise and fall of Karim D. (et on ne serait pas si loin, finalement, du personnage central de Nightmare Alley, même opacité (même dualité) et surtout même trajectoire...). De haut en bas. Sans rémission.
Rabah Naït Oufella est vraiment très bien, il habite magnifiquement ce film carré, solide, qui manque peut-être juste d'un petit je-ne-sais-quoi de je ne sais pas quoi (nous voilà bien avancés), pour nous convaincre tout à fait. Mais qui sait rebondir habilement après une scène -pour moi- embarrassée entre frangins par une (courte) -et magnifique- scène d'apaisement dans les bras de la toujours aussi divine Anne Alvaro... 'Tu apprends..."

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LES JEUNES AMANTS
de Carine Tardieu

Alors là, si je m'attendais...
Je connaissais  le pitch (Ardant / Poupaud) et je m'attendais donc à  voir un genre de décalque de Les Beaux jours de Marion Vernoux (Ardant / Lafitte), mais non non, que nenni point du tout! D'abord une mise au point : Fanny Ardant est toujours aussi sublime (et me donne envie d'avoir 70 ans, -ce qui ne saurait d'ailleurs beaucoup tarder...-, et sait évoquer par sa seule présence toute une assemblée de fantômes cinématographiques bienveillants), et compose, avec un Melvil Poupaud, désormais fringant quasi- cinquantenaire barbu (lui aussi toujours comète d'un firmament cinématographique bien-aimé) un couple somptueux, splendide... d'autant plus que parfaitement crédible. "Mais c'est pas tout mais c'est pas tout..." comme chanta Bourvil... Lui, dans le film, il est marié à Cécile de France (ooh.. toujours autant de plaisir à la (re)voir), et elle (Fanny), dans le film, est la mère de ... oooooh Florence Loiret-Caille (mon dieu mon dieu quel bonheur de la revoir!!!). Voilà, déjà, a priori, quatre bonnes raisons de prendre du plaisir. Mais ça ne fait que commencer!
Carine Tardieu nous a présenté déjà (depuis quinze ans -et j'avais même vu, avant, ses courts-métrages-) plusieurs films aussi plaisants que familiaux (plutôt au sens de "qui concerne le famille", que de "visible en famille", -quoique-) : La tête de Maman (2007), Du vent dans mes mollets (2001), Otez-moi d'un doute (2017)) et il  est ici une fois de plus question de liens ; entre amants, donc, bien sûr, entre époux, entre mère et fille, entre fille et père, entre amis, avec, au milieu de tout ça, un dénommé Marcel qui fait du skate...
Il sera aussi pas mal question de maladie (le médecin que joue Melvil P. travaille aux soins palliatifs, c'est d'ailleurs là qu'il va faire connaissance de Shauna (Fanny A.) "devant une soupe de distrinuteur", quinze ans auparavant... (il y aura, de la même façon, plusieurs sautes temprelles dans le film, histoire de ménager quelques ellipses, et de laisser aux relations diverses le temps d'évoluer.)
Bien que l'histoire soit assez différente, j'ai d'abord pensé à La femme d'à coté, un des rôles les plus sublimes de Fanny (le fameux ni avec toi ni sans toi), puis j'ai glissé vers Corps à coeur, autre mélo sublime qui en son temps me tourneboula fort le coeur -et chaque fois que j'entend le Requiem de Fauré j'y repense), mais ensuite je me suis dit que ce film-ci était  assez grand et fort pour ne ressembler qu'à lui-même (un film de Carine Tardieu : l'amour, la maladie, les sentiments, d'accord, mais avec une façon assez tranchée de contenir le pathos... de le remettre à sa place.)
Car mélo, certes, mais contenu (justement) dans un certain intervalle fictionnel où l'humour aurait sa place, et sans doute la pudeur -ou la réserve- aussi (comme une imperceptible distance), paravent d'un certain quant-à-soi (le personnage de Georges (Sharif Andoura, très bien), le collègue de Pierre, faisant dans ce registre pendant à celui de Cécilia (Florence Loiret-Caille), comme un genre de contrepoids, - et d'ailleurs tous les deux partagent une scène finale délicieuse avec juste ce qu'il faut d'acidité légère et souriante pour décentrer le surplus d'émotion lacrymal (je plaide pour ma paroisse) que les scènes précédentes auraient pu générer...
Un gros gros bonheur de film, donc.
(et on apprend , au générique, qu'il s'agissait d'un scénario de Solveig Anspach qu'elle n'a pas pu tourner, et qui était l'histoire de sa propre mère...
(Top quelque chose, sans doute)

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6 février 2022

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L'ENNEMI
de Stephan Strekker

"Si quand les nègres sont persécutés, tu ne te sens pas nègre, si quand les femmes sont méprisées, ou les ouvriers, tu ne te sens pas femme ou ouvrier, alors, toute ta vie, tu auras été un pédé pour rien." (Jean Genet, L'enfant criminel)

Déjà, à l'issue de la première projection (c'était il y a longtemps, quand j'avais "fait" le Festival du Polar de Reims en ligne) j'avais noté cette phrase citée par le personnage joué par Jérémie Rénier, et j'étais sorti plutôt très satisfait de ce film flamboyant et mystérieux, que j'avais envie de revoir "en vrai" sur grand écran. (Je dois avouer que j'en avais gardé quasiment aucun souvenir, à part qu'il était question de meurtre et de prison (et, je l'avoue humblement, je me souvenais aussi de la QV de Félix Maritaud, que j'avais même immortalisée via copie d'écran, alors qu'on ne la voit qu'à peine une poignée de secondes -mais bon, pour ça, comptez sur moi, j'ai l'oeil). Alma Jodorowski (qui chante très joliment a capella avec regard caméra au début du film) et Jérémie Renier forment un beau couple médiatique (et médiatisé) : lui est un homme politique en plein essor (le film est "inspiré de faits réels") et elle une bien jolie femme, et voici un couple passionné, sauf qu'au petit matin elle est morte dans leur chambre d'hôtel, et lui est incapable de se souvenir s'il y est pour quelque chose... Le voici donc envoyé en prison, en attendant son procès, tandis que s'active son avocate (Emmanuelle Bercot), qui vient lui rendre visite, tout comme son fils (Zacharie Chasseriaud, qui a bien grandi depuis Les géants de ce cher Bouli Lanners)...
Alcool, cachetons, jalousie, soupçons, violence, masques, crises, suffocation(s), caméras de surveillance, cauchemars récurrents, Stephan Strekker utilise toutes les armes du thriller pour dresser ce portrait complexe (et ambigu) d'un homme peut-être plus duel qu'il n'y paraît (tiens, comme les Flamands et les Wallons, par exemple..., qu'on n'arrête pas d'évoquer au long du film -Jérémie Rénier passe son temps à répéter "je ne parle pas flamand..."- et qui auront d'ailleurs leur place dans l'explication finale...). Un film complexe, aux multiples zones d'ombre, mais qui se clôt comme il s'est ouvert, sur le visage lumineux d'Alma Jodorowski, mais sans chanson cette fois...

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5 février 2022

sextoy

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BAD LUCK BANGING OR LOONY PORN
de Radu Jude

J'y suis retourné avec Catherine, et j'ai autant apprécié que la première fois. Les trois partie sont toutefois inégales (si la première -je ne parle pas de la scène d'ouverture qui est à part- est toujours aussi magistrale : une femme marche dans Bucarest et on s'en prend plein les yeux et les oreilles, jusqu'à saturation, la seconde -un abécédaire narquois de l'infamie et de l'obscénité- est toujours aussi percutante, la troisième -le procès de l'aspirante actrice porno- la plus théâtrale, est aussi la plus longuette, en tout cas la moins forte pour moi...) mais l'ensemble constitue un excellent paquet-surprise (même si parfois hénaurme) et un réjouissant dézinguage en règle de toutes les saloperies, qu'elles soient typiquement roumaines, ou plus universellement juste humaines. (Ah, la faux-culterie dans toute sa splendeur...)

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4 février 2022

la lectrice

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LA PLACE D'UNE AUTRE
d'Aurélia Georges

Evénement et soirée de gala dans le bôô cinéma : on y recevait Aurélia Georges, venue y présenter son nouveau film (et c'est toujours beaucoup plus intéressant de pouvoir échanger "en live" avec une réalisatrice...). Aurélia Georges, connue sur la place pour être intervenue, avec sa co-scénariste Maud Ameline, dans un projet de "film d'école", dans le cadre d'Ecole et Cinéma, et qui pour cette raison avait demandé à venir ici (dans le bôô cinéma), parce qu'elle "nous" connaissait. La soirée a été mise en place avec délicatesse et précision (entre deux soirées spectacles dans notre cher théâtre local) , a manqué capoter pour cause de grève générale à la SNCF, mais ouf! à la fin du film elle était là, et la quarantaine de spectateurs enchantés par le film ont pu lui poser toutes les questions qu'ils souhaitaient. (Comme Hervé allait à la gare, c'est Zabetta qui a fait la présentation (et a lu le sms envoyé par Aurélia G., disant qu'avant un film elle avait l'habitude de ne rien dire, pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte du spectateur) ce qui fut donc fait par Zabetta...).
Le film est, d'abord, ce que j'appelle (pas du tout péjorativement) un "film de femmes" (à la réalisation et au scénario, mais aussi devant la caméra : Lyna Khoudri, Sabine Azéma, et Maud Wyler, chacune d'elles déjà aimée dans d'autres films (citons Papicha, 2 automnes 3 hivers,  Smoking/No Smoking, un chacune pour ne pas faire de jalouses) se partagent les rôles principaux dans cette sombre (et victorienne) histoire d'usurpation d'identité. Laurent Poitrenaud, vu récemment dans Les promesses, change de costume et d'époque pour devenir pasteur, proche ami de la grande bourgeoise qui vient d'engager une jeune demoiselle de compagnie / lectrice sur la bonne foi de sa lettre de recommandation, sans savoir tout à fait à qui elle a affaire (mais sans vouloir non plus se poser trop de questions...) et moins dupe qu'elle (la patronne) sur la bonne foi de la jeune lectrice, puisqu'il va mener sa propre enquête...
Le film est l'adaptation du roman de Wilkie Collins The New Magdalen (1873, quand même) qu'il transpose (qu'Aurélia Georges et Maud Adeline transposent) en France, et pendant la guerre de 14... Toujours des longues robes et des corsets, donc, et de grandes capelines, du personnel de maison, et des voitures à chevaux (quand ce ne sont pas de belles "vraies" guimbardes, comme montrée à la fin du film). Un film en costumes donc, revendiquant un certain classicisme, tout comme le récit qu'il adapte (et accompagne).
Cette usurpation d'identité a été faite "de bonne foi", sans penser à mal quasiment, et le retour inopiné à la vie de la vraie titulaire de cette identité (l'un des titres français du roman était La Morte Vivante) va singulièrement compliquer la tâche de l'usurpatrice, qui s'est trouvé là un nid douillet et accueillant, et une protectrice au grand coeur qui ne veut que son bien...
Jusqu'où peut-on aller pour prétendre au bonheur ? C'est la question que semble poser la réalisatrice, avec une certaine insistance sur le statut (et la position) des femmes, selon qu'elles sont plus ou moins bien nées... Et le spectateur se trouve lui-aussi devant un genre de dilemne moral entre deux personnages : la pauvre qui a pris la place de la riche et la riche a qui on a pris sa place, qui aimerait bien la récupérer (et on la comprend, la vie à l'asile a tout de même l'air assez rude...) et qu'on veut faire passer pour folle... Entre les deux son coeur balance (je veux parler du spectateur), mais il est apparu, lors de la discussion avec la réalisatrice, que, si dans le bôô cinéma, une grande majorité des spectateurs défendaient l'usurpée, en général les réactions étaient beaucoup plus partagées (cinquante / cinquante).
Mais bon (attention spoil) ça finit bien pour tout le monde... Oui, l'amour est aveugle (et les paysages embrumés au petit matin sont vraiment magnifiques...)

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2 février 2022

pouet pouet camion

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LICORICE PIZZA
de PaulThomas Anderson

Aïe. J'y allais un peu à reculons (après avoir passé sa filmo en revue, j'ai finalement assez peu d'affinités avec le cinéma de Paul Thomas Anderson), la bande-annonce ne m'avait emballé outre mesure, mais les critiques étaient si enthousiastement unanimes (17 fois ***** et 17 fois ****, quelle mouche les a donc tous piqués ?) que j'y suis donc allé, hop! Bon, je ne vais pas cracher dans la soupe et dire que j'ai détesté, ce qui serait faux, je vais juste dire que ça ne m'a pas enthousiasmé. J'ai regardé ça avec plaisir, même parfois grand plaisir, (et même, allez, très grand plaisir) mais bon voilà... Je ne comprends pas vraiment ce qui a pu provoquer ce raz-de-marée admiratif (le lobby des fabricants de waterbeds ? ou de flippers ?) Qu'est-ce que ce film a de plus qu'un grand nombre de comédies américaines teenage ? J'ai pensé à des trucs vraiment enthousiasmants, comme La folle journée de Ferris Bueller (1986), de John Hugues, ou, un peu plus récent Supergrave (2007) de Greg Mottola. Les ados (garçons) boutonnent et sont titillés par les hormones et rêveraient de passer à l'acte, pendant que les filles de leur côté (oh so cliché -à prononcer avec l'accent américain-) ne rêvent que de princes charmants et de soirées trop romantiques... Et il y a beaucoup beaucoup de musique (la bande-son est blindée, mais bon la musique des années 70 n'est pas ce qui me titille le plus -ni me fait le plus tortiller du croupion)
Ici le garçon est trop jeune (15 ans) et la fille ne veut pas sortir avec lui parce qu'elle est plus vieille, et ils vont passer beaucoup de temps avant de pouvoir concrétiser... C'est la grande question que je me posais : "mais quand vont-ils finir par s'embrasser ?" (bon, spoil attention, à la fin ils se marient... ah bon ? -air étonné-). Il y a des péripéties étonnantes (la longue scène du camion), il y a des apparitions plaisantes (j'ai un faible pour Bradley Cooper en fiancé de Barbra Streisand, mais Benny Safdie en sénateur gay in the closet n'est pas mal non plus...), et il y a à l'arrivée un filmounet plutôt sympathique, certes, mais qui ne mérite pas forcément toutes ces révérences et ces sourires pâmés...

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