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lieux communs (et autres fadaises)
22 décembre 2021

k7 pour k7

LES MAGNÉTIQUES
de Vincent Mael Cardona

C'est Zabetta qui avait proposé ce film (dont je ne savais rien, et dont l'affiche n'était pas particulièrement attractive) et donc j'y suis allé avec mes copines (Emma, Catherine, et Dominique) jeudi après-midi dans la salle 10 du bôô cinéma.
Eh bien Zabetta avait raison, c'est un très chouette film. L'histoire de deux frères (c'est le plus jeune qui raconte leur histoire), et de l'admiration que le plus jeune porte à son grand frangin, avec qui il anime une petite radio locale (pirate ?). Une histoire de fratrie, et de nostalgie aussi, puisqu'elle débute le 10 mai 81, le soir des résultats à la télé de l'élection présidentielle (j'avais 25 ans en 81, et je me souviens que ce soir-là j'étais à Besac, et de l'immense joie -et espoir- que ça avait provoqué, on se congratulait par les fenêtres ouvertes avec les voisins de l'autre côté de la rue, pire qu'une Coupe du Monde!), bref, déjà rien que ça, ça remue des choses!
Philippe, le narrateur, est un bidouilleur de sons, avec les moyens du bord (à l'époque, il est surtout question de la K7 audio -autre raison de faire remonter une vieille nostalgie de mix(es) amoureusement confectionnés (souvent à Vaux, chez Emma et Régis, qui avaient été les premiers à s'équiper d'un lecteur CD et d'une platine double-k7...), de jaquettes chiadées, de lettrasets à grattouiller pour composer les titres - je vais vous faire une confidence, les miennes, il m'arrive de les écouter encore, quand j'ai déménagé, j'ai acheté une platine double K7...).
81, les K7, voilà déjà deux feux de bengale allumés (des cierges magiques, plutôt), et en voilà un troisième qui se met à phosphorer lorsque le narrateur part faire "ses 3 jours" (nous c'était à Mâcon si je me souviens bien, quelle horreur mon dieu quelle horreur) avec la ferme intention de finir P4, comme son grand frère et ses potes, mais pour qui, manque de bol, ça va foirer, et qui va se retrouver envoyé à Berlin (avec une reconstitution, qu'on suppose autobiographique, des joyeusetés de la vie de troufion et des ambiances de chambrée -cf le jeu dit "de la biscotte" qu'on n'entr'aperçoit que fugacement-).
Philippe est à Berlin, mais il pense à Marianne, au départ pourtant la copine de son frère, mais dont il est soudain tombé très amoureux (une émission de radio sera ainsi l'occasion d'une déclaration d'amour bidouillée en live, une des scènes les plus touchantes  du film...).
La multiplicité des scénaristes (ils sont 6 au générique!) explique peut-être la structure en dents de scie du film (des scènes très fortes, puis d'autres plus flottantes, pour un récit à la structure instable), mais on s'en fout on lui pardonne tout! Des acteurs non-professionnels pour la plupart- qui vous tendent le miroir où se reflète votre propre jeunesse, rien que pour ça, on les en remercie.
Et la bande originale est à la hauteur (plusieurs fois j'ai eu les larmes aux yeux en écoutant certains morceaux, certains que je connaissais -Passenger, d'Iggy Pop, toujours aussi plaisant- et d'autres non (le premier morceau de Joy Division, tout au début, qui oui m'a fait pleurer...
(Merci Zabetta d'avoir insisté pour qu'on le programme!)

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21 décembre 2021

les deux grégory

CHERE LÉA
de Jérôme Bonnel

J'étais agréablement surpris de voir le monde qu'il y avait dans la salle pour cette première séance bisontine de ce nouveau film de Jérôme Bonnell, cinéaste que je porte indéfectiblement en mon coeur (d'abord,très haut, J'ATTEND QUELQU'UN (2007), mais juste après tous les autres : A TROIS ON Y VA (2014) LE TEMPS DE L'AVENTURE (2013), LA DAME DE TREFLE (2008), sans oublier ses débuts avec  LE CHIGNON D'OLGA (2001) et LES YEUX CLAIRS (2004)...)
Jérôme Bonnell est un metteur en scène à actrices : Nathalie Boutefeu (2 fois), d'abord, puis Florence Loiret-Caille (2 fois) , Emmanuelle Devos (3 fois), et, dernière arrivée, Anaïs Demoustier (2 fois). Et, de la même façon, Jérôme Bonnel est un metteur en scène du sentiment, de la rencontre, de l'histoire d'amour, ce qui, bien sûr, me ravit.
D'autant plus qu'il prend soin, face à ses héroïnes, de placer des héroïns d'envergure (qui tiennent la route) : On a vu Serge Riaboukine,  Jean-Pierre Darroussin (2 fois), Malik Zidi, Gabriel Byrne, Félix Moati... et là il nous offre une paire de Grégory : Montel et Gadebois (deux nounours, tiens, justement, que j'affectionne particulièrement). Montel en  epistolier inconsolable, et Gadebois en cafetier attentif.

pffff mon ordi a planté je n'avais pas enregistré et je viens de perdre une demi-page de post, dont j'étais assez content... Pfut! dans les limbes du ouaibe!
Bon je m'y remets (ou plutôt j'essaie)

(Jean-Pierre Darroussin aussi tenait un café dans J'ATTENDS QUELQU'UN, non ?) (je suis sûr que ça commençait comme ça...)
Le café de Grégory 2 (Gadebois) est situé stratégiquement, pile en face de l'immeuble ou habite la dulcinée de Grégory 1 (Montel),  exquise dulcinée puisqu'elle est jouée par Anaïs Demoustier, mais qui vient pourtant de le mettre dehors manu militari, nonobstant une scène d'amour caliente sur le pas de la porte, et c'est donc dans ce café que Grégory 1 entre, déboussolé, un peu par hasard, pour prendre un café d'abord, mais aussi y écrire une longue lettre (il a acheté 30 feuilles de beau papier pour ça) à Léa, lettre dont on parlera beaucoup, que plusieurs personnes liront, qui provoquera divers émois (dont celui du cafetier débonnaire, cafetier qu'on rêverait d'ailleurs d'avoir juste en bas de chez soi, et on irait même y manger tous les midis,et même des endives au gratin, oui) fermons la parenthèse), sauf nous pauvres spectateurs frustrés (du contenu de la lettre mais pas de la suite de l'histoire...). Oui cet endroit est un point d'observation idéal pour avoir l'oeil à la fois sur une  fenêtre (ouverte) de l'appartement de la belle (par laquelle on l'entendra pianoter et chanter du Schumann), et la porte de l'immeuble, pour en surveiller les entrée et sorties.
Un genre de mirador, quoi, pour surveiller et même, de temps en temps, pouvoir intervenir (à plus ou moins bon escient).
L'essentiel du film va se passer dans cet espace réduit (l'intérieur du café et ses environs immédiats), avec quelques brèves incursions ça et là (excursions serait plus juste) pour "aérer" un peu le propos. Et donc, en plus de notre trio (les deux Grégory et la demoiselle Demoustier), on fera aussi la connaissance de quelques autres spécimens remarquables (des habitués pour la plupart) de ce sympathique troquet, tout au long de cette journée bien remplie (le film à commencé à l'aube dans des bureaux, et finira tard le soir dans une voiture.) Car si Grégory 1 avait pas mal d'autres choses prévues ce jour-là,  tout ou presque va être ajourné (le téléphone, dans ces cas-là se révèle un allié redoutable). Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de deux Grégory(s).
Jérôme Bonnell, le cinéaste du frémissement, de la déclaration, des hésitations, des palpitations (et des regrets aussi)  a mis en place cette aimable comédie sentimentale (romantique, allez, on va dire), dont les dialogues précis (et l'aspect presque sommaire -esquissé- des décors) ont pu faire dire à un(e) critique que la finesse de trait était celle d'un Sempé, et j'en rajouterais même un peu, de critique "littéraire" perso, en précisant que ça pourrait évoquer, aussi, un roman de chez Minuit (l'élégance, l'esprit, la rigueur, la minutie, et même de temps en temps ces bouffées d'humour à froid qui le rendent d'autant plus séduisant.).
Il y a dans tout ça comme un passage de relais affectif, qui va s'effectuer très progressivement, au ralenti presque : Grégory 1 a sans doute conscience qu'une histoire d'amour est en train de s'achever, mais sans toutefois réaliser qu'une autre est en train de naître (il lui faudra du temps, et quelques fausses pistes, pour -enfin- s'en apercevoir...)
Contrairement à ce qu'on scribouillé quelques critiques grinchouillettes (une machine à gifles d'honneur pour la journaliste de Libé, je ne le lui ferai pas -l'honneur- de recopier ce qu'elle a dit...) il est question ici d'un très bon Bonnell (plus "léger" (allégé ?) sans doute que la plupart de ses autres films, mais que la grâce de ses personnages rend parfaitement délicieux, qu'on se le dise...

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19 décembre 2021

sextape

BAD LUCK BANGING OR LOONY PORN
de Radu Jude

C'est le film qui m'a fait revenir à Besac au cinéma (je n'y étais pas venu depuis début novembre!).
J'ai déjà dit, et répété, et clamé, et ressassé mon amour pour le cinéma roumain (et ses réalisateurs, majoritairement en -u : Puiu, Mungiu, Porumboiu, celui-ci, Jude,  faisant un peu office d'exception qui confirme la règle).
Radu Jude (dont l'avant-dernier film, UPPERCASE PRINT,  est présenté en ce moment par arte dans le cadre de son arte kino festival) est peut-être moins connu,(justement!) mais il a réalisé des films foutrement forts (et je charge l'adverbe à dessein) : "PEU IMPORTE QUE L'HISTOIRE NOUS CONSIDERE COMME DES BARBARES" (2018), AFERIM! (2015), PAPA VIENT DIMANCHE (2012), LA FILLE LA PLUS HEUREUSE DU MONDE (2009), tous caractérisés par une certaine folie, virant d'ailleurs, le plus souvent, à la folie furieuse. FFF, même (folie furieusement féroce, mais on pourrait y adjoindre le J de joyeusement aussi...).
Le film se décompose en trois parties, après une introduction (!) plutôt hot (-la fameuse sextape qui va pourrir la vie de la prof qui l'a tournée-  vue "de l'intérieur", QV incluse) qui "justifie" l'interdiction aux moins de 16 ans dont a écopé le film (en Roumanie, c'est aux moins de 18!), et avant un épilogue décliné en trois propositions...
Trois partie très différentes : une marche dans Bucuresti fraîchement déconfiné(e), puis un abécédaire "image & son" (une grosse parenthèse, ou une façon de faire le point sur le sujet), et, enfin, la confrontation finale de la fameuse prof (celle vue dans la sextape) et les parents d'élèves, fort remontés.
Trois partie séparées (et introduites) par un écran rose bonbon (ou rose porcelet, au choix) avec les titres à rallonge (et la surprise d'entendre une chanson en français, je vous laisse la surprise de laquelle, car c'est bien la plus belle, la plus sensationnelle...).
La bande-annonce, , peut vous en donner une petite idée.
J'ai parlé de jubilatoire et de féroce dans un précédent post (sur Oranges sanguines) , on y est à nouveau, plouf! mais encore un cran au-dessus (ou plus profond, ça dépend comment on regarde). Mais c'est normal, on est en Roumanie, hein... Ce cinéma est du cinéma de sale gosse, turbulent, indiscipliné (dans téléramuche ils ont dit foutraque et brindezingue, et ils ont raison je trouve...) et, une nouvelle fois, ça me ravit.
La première partie, qui est une sorte de déambulation dans Bucuresti, tient quasiment du documentaire, la caméra suit l'héroïne qui marche dans la ville, le plus souvent masque sous le menton (c'est un film qui est très covid-marqué, et ça aussi c'est bien), et elle enregistre (la caméra) la prolifération de signes, d'enseignes, de messages publicitaires, tout un environnement visuel envahissant, coloré, abrutissant -qui donne, paradoxalement, envie d'aller s'y promener-, sans oublier non plus les autochtones, avec ou sans masque, dont on sait qu'ils ont -surtout les conducteurs- l'humeur ombrageuse et le recours au "Va te faire enculer, connard!" facile (et fréquent).
Dans la partie suivante, Radu Jude retire l'échelle et s'amuse -et nous surprend- en abandonnant son héroïne -et son récit- pour un genre de collage ("comme en faisait Jean-Luc Godard dans les années 60" dixit le journaliste de téléramuche mais je n'ai ici aucun avis sur la question, n'ayant pas assez vu -ni même pas vu du tout- les fameux "films de JLG dans les années 60" dont il est ici question -je ne suis pas godardien (godardiste ?)à mort du tout, au contraire : à part Le Mépris, hein...). Donc, où en étais-je ah oui un abécédaire où il semblerait que le réalisateur recense tout ce qui pour lui relève (ou est censé relever) de l'obscénité), avec des choses très drôles et d'autres qui le sont moins (je n'ai toujours pas compris l'histoire du taureau et du veau, en écrivant je me dis que ça doit être un truc en rapport avec les couilles, mais je ne suis pas sûr). Mais bon ça n'est pas si fréquent d'avoir dans un film une liste (ou une énumération) aussi conséquente(s), les listes j'adore  et donc je suis preneur.
Dans la troisième partie, on retrouve notre prof, cette fois dûment masquée, assise derrière un bureau, face à une meute de parents d'élèves diversement (et joliettement, souvent) masqués qui font son procès (sans autre forme de), après avoir demandé à voir une nouvelle fois, sur la tablette d'une des parents d'élèves ("je savais qu'ils allaient la supprimer, alors je l'ai téléchargée pour qu'on puisse la re-voir") la fameuse sextape incriminée...
Autant la première partie bougeait beaucoup et parlait assez peu, autant celle-ci prend le contrepoint, en usant d'un dispositif très théâtralisé. Ca parle beaucoup, beaucoup, mais chacun-e reste assis-e. Question dialogues et turpitudes, le réalisateur n'hésite pas à charger encore un peu plus la mule, et dégomme tous azimuths... Le sexe, le racisme, les roms, l'holocauste, l'inceste, et bam! et bam! et bam!
Il va de soi que, pour le spectateur moyen, cette histoire de sextape, c'est quand même du pipi de chat, par rapport aux saloperies  proférées par tous ces parents d'élèves qui tombent sur le rable de cette pauvre prof, et qui sont, au moins tout aussi "dégueulasses" que celle sur laquelle ils s'acharnent...
On n'en est donc que plus réjoui lorsque explose enfin la "troisième fin", proposée par le réalisateur à sa "farce" (ainsi que lui-même la décrit) et qu'on peut décrire comme salutaire...

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18 décembre 2021

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L'ÉVÉNEMENT
d'Audrey Diwan

On avait vraiment une programmation d'enfer cette semaine, et en voici donc le troisième et dernier film. C'est (aussi) la troisième fois qu'Annie Ernaux est à l'honneur (après PASSION SIMPLE et J'AI AIME VIVRE LA) mais le programmateur du bôô cinéma n'a pas jugé utile d'en faire un (d'événement) avec celui-ci (d'ÉVÉNEMENT). Bon, passons.
Adaptation, donc, du roman autobiographique (de l'autofiction dirait-on maintenant) de Annie Ernaux qui raconte comment, jeune étudiante, elle a avorté, dans les années 60 (et ce n'était pas, on s'en souviendra, une mince affaire... -Jusqu'en 1974, merci Simone Veil! et sa loi qui légalisalit l'IVG-) , pour pouvoir continuer ses études de lettres. La jeune fille (Anamaria Vartolomei) qui l'incarne est saisissante, elle est de quasiment tous les plans, elle est magnifique, on fait sa connaissance dans les toutes premières semaines de sa grossesse, et on l'accompagnera jusqu'au terme (!).dans son parcours de la combattante, frénétique, au fur et à mesure que les semaines passent et que les choses deviennent encore plus difficile.
Plaisir de retrouver, autour d'elle, du beau monde (Luàna Bajrami en copine, Kacey Mottet Klein en camarade, Pio Marmaï, délicieusement atone, en prof de lettres, et, surtout, la toujours parfaite Sandrine Bonnaire (que j'avais énormément de plaisir à retrouver) en maman, sans oublier l'excellente Anna Mouglalis, et sa voix si délicieusement reconnaissable (j'ai mis un certain temps avant de retrouver son nom, j'ai dû remonter jusqu'à J'ai toujours rêvé d'être un gangster), dans le rôle de la faiseuse d'anges (Ah qu'en termes galants...).
Un film fidèle à l'écriture précise d'Annie Ernaux.
L'événement a obtenu le Lion d'Or à Venise.
Et j'en suis sorti bouleversé.
Heureusement, j'ai rencontré Manue, qui sortait elle de oranges sanguines, et nous sommes allés boire un café pour échanger un peu nos impressions...

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17 décembre 2021

micro-ondes

ORANGES SANGUINES
de Jean-Christophe Meurisse

"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres." (Antonio Gramsci)

Allez donc savoir pourquoi : c'est un film à la fin duquel les filles sortent avec un grand sourire (voire -j'y ai assisté- en applaudissant) tandis que les mecs sont un peu plus... discrets (chagrins ?), la tête baissée et sans doute les yeux affectueusement posés sur leur précieux TNP (trésor national personnel). Envisageant  peut-être de débrancher le micro-ondes dans la cuisine en rentrant, et de le ranger.  Pourquoi donc ? Allez-y et vous comprendrez... Un genre de film genré, peut-être ?
Voire...
Après IL EST DES NÔTRES (48', 2013) et APNÉE (1h28, 2016), et toujours en compagnie des Chiens de Navarre, voici le nouvel opus -qui tape fort- de Jean-Christophe Meurisse.
Des séquences éparses, au début, un récit en forme de coq-à-l'âne, des personnages et des situations a priori très disparates  dans un récit choral et fractionné, qui va progressivement se structurer (se cristalliser) et habilement retomber sur ses pattes.
Le personnage central, un avocat, est joué par Alexandre Steiger (il est en tête du générique), un "Chien de Navarre" précédemment découvert, en soigneur d'otarie, dans le magnifique Queen of Montreuil de Solveig Anspach). C'est un personnage plutôt "gentil" . Ce que ne sont pas la plupart des autres personnages : un couple de retraités au bord du gouffre, qui participe à un concours de danse, un ministre des finances qui a mis de l'argent de côté en Suisse mais sans penser à mal, une éminence grise élyséenne dont on ne connaît pas trop la fonction (très denispodalydèsque, ça tombe bien c'est lui),  la famille des vieux qui dansent, les membres du jury du concours de danse, une jeune fille innocente qui consulte une gynéco (très blanchegardinesque, ça tombe bien, c'est elle!) avant une fête où elle va probablement avoir son premier rapport sexuel et se pose plein de questions, plus un méchant (très méchant) qui va d'ailleurs faire le méchant dans deux des histoires, et un chauffeur de taxi irascible et insultant (qui revient à plusieurs reprises comme un fil rouge).
J'ai dit tout le bien que pensais de APNÉE, et je me sens pratiquement aussi enthousiaste à propos de celui-ci (avec peut-être juste le plaisir de la surprise, de la découverte, en moins). Et à la différence que, cette fois-ci, "tout se tient", tout fait partie d'une seule et unique histoire, et que le film semble (je dis bien "semble") beaucoup plus écrit, et laisser beaucoup moins de place à l'improvisation.
Après la séquence la plus dure du film (celle dite "du micro-ondes") on se laisse aller à respirer un peu, en se disant qu'on n'a pas le fin mot de toutes les histoires, mais c'est là que réapparaît l'avocat aux beaux yeux du début, et qui va boucler deux end dont l'une ne sera pas aussi happy que l'autre...
(Et c'est là que certaines filles ont applaudi...)
Férocement jubilatoire (et jubilatoirement féroce).

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16 décembre 2021

cow-boys au soleil

THE POWER OF THE DOG
de Jane Campion

Yesss! J'ai profité hier soir de mon abonnement à Netflixmuche (en fait je m'en sers assez peu, on pourrait dire que je l'ai pris surtout pour le faire partager à mes copines hihi).
Le pouvoir du chien, c'est un roman de Thomas Savage que je connais depuis assez longtemps. Bizarrement c'est ma soeur qui me l'avait chaudement recommandé (en fait c'est une des seules recommandations de lecture qu'elle m'ait jamais faites). Je l'ai lu il y a longtemps, je me souviens que j'avais beaucoup aimé, et, la seule chose dont je me souvenais c'est qu'il s'agit d'une vengeance (plutôt implacable, sans que je me souvienne vraiment d'autre chose plus précisément, par exemple qui se venge de qui...).
J'ai pris énormément de plaisir au film, la seule chose que j'ai regrettée, que j'ai même déplorée, c'est de l'avoir vu là, justement, sur l'écran de ma télé (même s'il n'est pas minuscule), alors que c'est manifestement un film fait pour les graaaaands écrans du bôô cinéma, un film de grands espaces, de paysages en scope, de galopades, bref, un film de cinéma, qui se sent ici un peu à l'étroit...

(du coup je viens de vérifier : je peux aussi le voir sur mon ordi -en encore plus petit donc- , mais avec l'incontestable avantage que du coup, je en peux faire -oh oh- des captures d'écran! Yesssss!)

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pour présenter les personnages principaux (les deux frères, l'épouse du frère n°1, et son fils, à qui le frère n°2 va mener la vie dure,- et oui tout ça finira mal dans une certaine mesure...-, je n'en dirai pas plus)

mais aussi d'autres scènes "périphériques" sur la vie des cow-boys, des vignettes  qui, vous comprendrez aisément pourquoi, m'ont... intéressé (et ému)

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(eh oui je suis frivole j'en ai bien conscience mais bon on ne se refait pas hein, et puis c'est bientôt Noël...)

15 décembre 2021

se nourrir de lumière

LA MEILLEURE VERSION DE MOI-MÊME
de Blanche Gardin

J'avais vraiment très envie de le voir (je l'attendais impatiemment), et j'ai donc regardé les 9 épisodes en deux fois...
Les trois premiers sont plutôt du côté du caca, du côlon, des problèmes de digestion et de la coloscopie qui va avec (ok, on est au parfum, Blanche nous en a déjà parlé sur scène...). Dès le premier épisode on a bien vu le reflet du caméraman et la perche dans le reflet du miroir de la loge de Blanche G., ok, on a bien vu la photo de Louis C.K (que j'aime toujours autant) punaisée au mur de la même loge, ok donc on est dans un vrai-faux documentaire sur Blanche avec des trucs vrais, des trucs qui ressemblent à des trucs vrais, des trucs qui font semblant d'être vrais, et d'autres pour lesquels on se pose, en définitive, la question...
On a bien vu qu'au générique, la mère de Blanche G., sa soeur, son beau-frère (j'avais écrit faux-frère hihi, et tiens c'est Jean-Christophe Meurisse, celui d'ORANGES SANGUINES qui l'interprète,  d'ailleurs...), son frère et assistant personnel, sont joués par des comédiens, et donc, un peu comme dans Louie (la délicieuse série de Louis C.K) ce qui est présenté comme vrai ne l'est pas forcément (et même, souvent, pas du tout)... il n'y a donc que Blanche et Louis qui soient "vrais" (et peut-être Rita, la chienne de Blanche ? je n'en suis même pas sûr...).
Ce qui m'a un peu dérangé c'est que la série a été présentée par certain(e)s critiques comme "follement hilarante" (et j'avoue qu'en commençant, c'est un peu ce que j'espérais), mais bon, au moins dans les trois premiers épisodes ce n'est pas franchement la grosse gaudriole ni la franche marrade.
Le personnage Blanche a des problèmes intestinaux, va consulter, et décide, sur les conseils de son spécialiste (naturopathe ? je ne suis plus sûr) d'arrêter la scène, de ne plus faire rire les gens à ses dépens, et c'est d'ailleurs ça qui lui a pourri les entrailles de l'intérieur... Elle change donc son mode de vie, et en même temps qu'une alimentation plus saine, découvre (?) le féminisme, la sororité, les cercles de femmes, les guérisseuses genre philippines -sauf que celle-ci est italienne- (vous souvenez-vous de ce reportage il y a une vingtaine d'années sur les "guérisseurs philippins" qui opéraient "à mains nues" et retiraient du corps de leurs patients, sans les avoir ouverts, des trucs dégueulasses - qui s'étaient ensuite avérés être des abats de poulets ?-), les gouroutes, et devient elle-même gouroute, s'improvise organisatrice de week-ends/séminaires (quoique le terme ici soit sans doute spécialement mal choisi) de jeûne et de partage entre femmes... On est au quatrième (ou cinquième) épisode, et on réalise que, à la façon du Journal d'Edith, de Patricia Highsmith, l'écart se creuse entre l'apparente objectivité de ce qui est filmé (de façon continue semble-t-il dans la fiction) et la réalité "réelle", écart qui ne va aller qu'en se creusant, inexorablement, jusqu'à un dernier épisode ou Blanche Gardin-réalisatrice met en scène et nous montre une Blanche Gardin-personnage au mieux malaisante et au pire terrifiante, comme si elle avait voulu aller jusqu'au bout du bout de son propos...
Bref non seulement j'ai été déstabilisé mais je me suis posé beaucoup de questions (qui sont restées en suspens).  Je pense que, comme d'habitude, j'ai un peu de mal avec le second degré (je vous l'ai déjà dit, je suis primaire...) Hélas.
J'ai beaucoup d'estime pour Blanche Gardin mais malgré ça tout ça je n'ai pas été convaincu, voilà.

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14 décembre 2021

pétroglyphes

COMPARTIMENT N°6
de Juho Kuosmanen

Ah que voilà un Grand Prix du Jury bien mérité, à Cannes 2021!
Second film du réalisateur finlandais qui nous avait déjà enthousiasmés en 2016 avec Olli Mäki (Prix Un Certain Regard, à Cannes déjà). J'avais trouvé à la Foire aux Livres, pour 1€, le roman éponyme dont le film est tiré, mais je n'avais pas voulu le lire tout de suite...
Le sujet ? Girl meets boy (nous sommes en 2021, presque 22, et il serait temps de réactualiser la formule d'Alfred Hitchcock! ). Dans le Moscou-Mourmansk (1928km, tout de même...), plus précisément dans le même compartiment, pour un voyage (looong, plus de 35 heures de train, sans compter les arrêts), qui ne commence pas sous les meilleurs auspices. Elle est finlandaise, étudiante, et aurait dû voyager accompagnée (sa copine, qui n'a finalement pas pris son billet) pour aller voir des pétroglyphes à Mourmansk. Lui est russe, plutôt bourrin et mal embouché, et, s'il se rend aussi à Mourmansk, c'est pour y trouver du travail (> gagner de la thune, > et faire du business...). Ils n'ont rien en commun, à part cet espace réduit (confiné, on est en 2021, pensez à aérer 10 minutes toutes les heures), mais bon nous sommes quand même dans le domaine de la comédie romantique (on dit romcom), et donc on est à peu près sûr de la façon dont tout ca va se terminer, oui oui et que ça va tourtereauter à tour de bras (et pas que de bras d'ailleurs...), enfin on l'espère.
Quand Laura rencontre Lioha. (pour rester dans l'esprit du truc).
Un trajet interminable, avec des arrêts en gare conséquents.(Comme des pauses dans le récit, on a le temps de sortir, de marcher, de vivre un peu autre chose). Une contrôleuse russe au gabarit de lanceuse de marteau (mais en réalité bien plus douce qu'elle ne le laisse paraître au premier abord), un distributeur d'eau chaude pour pouvoir boire du thé à toute heure, un wagon-restaurant, et le voyage peut commencer ("A moi les grands trains fous qui sifflent dans la nuit!" hurlait jadis une héroïne de Brétécher), et déjà je suis enchanté (j'adore les "films de trains", la poésie ferroviaire brute, le ballast, les sifflets des locomotives, les quais déserts, les arrêts au milieu de la nuit et parfois de nulle part, les annonces incompréhensibles dans les hauts-parleurs, et, bien sûr, dans des trains "à l'ancienne", avec le couloir et les compartiments...

"L'éternelle tristesse du voyage en train, cette tristesse par coeur apprise, la ligne montante ou descendante des fils électriques ou du fossé, le surgissement subit à la fenêtre d'un arbre, d'un poteau télégraphique, d'une cabane, le glissement rapide du paysage en arrière, sa reculante incessante... alors qu'à l'horizon apparaissent une cheminée, une colline... avant de sombrer dans le néant, d'un long mouvement tournant." (Witold Gombrowicz, La pornographie)

Il y a deux grandes catégories de train au cinéma : les trains à amour, et les trains à meurtre. Et je vous laisse deviner dans laquelle des  classes on a pris notre billet. Poésie ferroviaire, celle qui me transporte, incontestable, mais qui, ô enchantement, va se doubler (comme un manteau d'hiver) d'une poésie polaire. La neige, la glace, le blizzard, les congères, comme commence soudain  à l'énoncer Lioha, lyrique, en regardant à la fenêtre une jolie tempête nocturne, et qui vont aussi donner lieu, régulièrement, à des prises de vues sublimes. (avec une mention spéciale pour toute la dernière partie à couper le souffle dont je ne vous dirai rien de plus, une épopée hivernale, une randonnée glaciaire, aussi forte et émouvante pour moi (encore plus, même) que les séquences dans la neige de Passe Montagne, c'est dire...).

Le train, la neige... Et puis il y a l'amour. Et celui dont on parle dans ce film, c'est vraiment le genre d'amour que j'aime aimer. (Midinet un jour...) Un truc improbable qui soudain émerge, se cristallise, se brise parfois puis se recompose, se défait, s'en va, renaît, se rétracte, se diffuse, reviendra peut-être (les dernières minutes, dans la voiture et juste avant, sont belles à tomber). Et quelle meilleure métaphore de l'amour, du dialogue amoureux justement, que la barrière de la langue (je t'aime en russe, je t'aime en finlandais) quelle meilleure illustration que ces deux pages de carnet, tout à la fin...

J'étais avec Catherine et Emma et nous avions à la fin, toutes les trois (hihi), quand les lumières se sont rallumées, des sourires larges comme des bananes, et avec dans les yeux des cristaux de neige qui étincelaient...
Top 10

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13 décembre 2021

argentine

SOUS LE CIEL DE KOUTAÏSSI
d'Aleksandre Koberidze

Ah le cinéma géorgien... (soupir rêveur et enamouré).
Ah les gentils distributeurs qui nous envoient des liens de visionnage (DAMNED, pour ne pas le nommer, dont vous pouvoir voir le catalogue , tout rempli de choses que j'ai beaucoup aimées et d'autres que j'ai très envie de voir) -autre soupir énamouré et rêveur. Encore une fois, il s'agit pour moi d'un film qui tombe des nues (j'ignorais parfaitement son existence avant de lire le mail du distributeur), et d'un film qui m'a tout autant parfaitement séduit.
Un conte géorgien, (le film est explicitement présenté comme tel) qui se passe à Koutaïssi (j'ai vérifié si ça existait "en vrai", on ne sait jamais, cinéma oblige...), deuxième ville de Géorgie, qu'une page sur le ouaibe décrit comme "douce, lumineuse, et un peu bohème"....
Il s'agit du premier film de son réalisateur, un jeune homme de 37 ans (dont allocinoche m'apprend qu'il en a, depuis, réalisé un autre -BLOODSUCKERS- qui doit sortir "prochainement"...).
Donc, à Koutaïssi, qu'advient-il ? Girl meets boy (comme hier dans COMPARTIMENT N°6), puis re (dans l'autre sens, une rencontre joliment filmée au niveau des pieds, avant qu'une voix-off (qui reviendra souvent dans le film pour mettre son grain de sel narratif) nous apprenne que Lisa et Giorgi -qui n'ont même pas pensé à se demander leurs prénoms- viennent d'être frappés par une malédiction qui les empêchera de se retrouver le lendemain à l'endroit qu'ils avaient prévu...
Le "mauvais oeil" (c'est lui le responsable) à bien préparé son (mauvais) coup puisqu'il les a fait tout deux changer d'apparence, et donc on se demande comment ils vont bien pouvoir faire pour réussir à vaincre cette satanée malédiction...
Le réalisateur inscrit son conte dans une chronique presque "villageoise" (alors que Koutaïssi compte tout de même 135 000 habitants), où la caméra, voletant de ci de là,  reviendra souvent au bar pour le propriétaire duquel travaillent nos deux tourtereaux, mais sans se reconnaître, dans l'ambiance estivale d'une Coupe du Monde (de football hihihi) qui commence (le ouaibe m'informe, au vu du résultat, qu'il pourrait s'agir de celle de 78 ou de 86) et tandis (dans le même temps) qu'un film se prépare, où le réalisateur a chargé son assistante de lui dégotter, pour son plan final, 6 couples (à choisir parmi 50). On est dans un univers de conte où, bien sûr, couple = madame + monsieur).
La romance,  le foot, le cinéma, voilà les trois grands axes du film, qui va pourtant, régulièrement et tout du long, préférer les vagabondages, les sentiers qui bifurquent, les chemins de traverse, au fil d'une déambulation souvent champêtre, où la caméra souvent s'attarde sur les gens (certains qu'on reverra, et d'autres pas forcément...) Lisa, Giorgi, certes, mais toutes et tous les autres aussi.
C'est délicieux (comme a l'air de l'être le khatchapouri, recette typique, que Lisa prépare suivant la recette de sa grand-mère...), et on se laisse aller à ce mélange de nonchalance narrative et, quasiment, de candeur... (le film montre beaucoup d'enfants, il y est très attentif, et se met souvent à leur hauteur -comme dans la très jolie scène du match de foot filles/garçons, au ralenti, à la fin de la première partie-).
On pourrait juger -et je suis sûr que certains critiques chagrins sans doute le feront- que c'est un peu fouillis (ou fourre-tout, le film fait tout de même 2h30 et sans doute aurait très bien pu être raccourci, mais aurait alors perdu beaucoup de ce charme buissonnier qui le caractérise...), mais bon c'est la boîte à trésors du réalisateur. Même chose pour la voix-off, dont certaines interventions pourraient être jugées pontifiantes, ou redondantes, ou inappropriées), mais en entrant dans cet univers très personnel, on  a accepté d'en jouer le jeu, jusqu'au bout, sans moufter, et on écoute religieusement la voix-off...
Le réalisateur réussir à tenir grosso-modo ses rênes principaux (Lisa et Georgi), même s'ils semblent un peu lâches de temps en temps, et s'accorde le droit (abandonner le discours officiel et lui préférer la poésie, comme dans Le Sous-Préfet aux champs), de nous décrire attentivement (à sa façon de regarder) cette ville géorgienne, et ses habitants (les adultes, les enfants), et toutes les histoires qui s'y tissent, et d'être tout aussi attentif (et disponible) aux hasards charmants qui peuvent intervenir au cours d'un plan ou d'une scène (ah, ces oiseaux joliets qui viennent sautiller au milieu d'un décor...)

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Le sens du détail.
Bref,encore une perle géorgienne (rappel : MANDARINES, L'AUTRE RIVE, UNE FAMILLE HEUREUSE, KHIBULA, ET PUIS NOUS DANSERONS... sans oublier toutes celles de l'ami Otar Iosselliani, en pépère fondateur). On est sous le charme.  et voilà, comment pourrais-je dire autrement ? Ah oui:"Un film doux, lumineux, et un peu bohème" (cf plus haut à propos de Koutaïssi).

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12 décembre 2021

tris

et voilà

il est 16h04 et je suis (encore ? toujours ?) devant mon ordi, avec le sentiment de n'avoir encore "rien" fait depuis le début de l'après-midi. Rien fait de tangible, je veux dire (il y avait au menu rangement, vaisselle, ménage, ceci explique peut-être celà...), ça fait quelques heures que je suis sur picasa en train de visionner des photos (les miennes) méthodiquement, l'une après l'autre, dans un but bien précis (que je ne peux pas préciser davantage car cela pourrait éventuellement concerner une (ou plusieurs) personnes qui lisent ce blog...
Je stocke les photos sur mon ordi (oui oui Philou, j'en ai fait des copies sur un disque dur externe) et je les range dans des dossiers numérotés (je change de dossier quand je trouve que le précéent bien rempli), et j'en suis à fotos11. les premières photos, de fotos1 datent de 2003 (mais il y en a quelques-unes de bien plus anciennes, puisque j'ai retrouvé un dossier dans lequel sont rangées des images retirées à partir de diapos et de négatifs couleur -quel bonheur!-).
D'un dossier à l'autre reviennent grosso-modo les mêmes-sous-dossiers ("gens", "reflets", "fleurz", "flou", "parkings" "workers") thèmesqui se sont affinés, et éventuellement subidivisés, au fil des ans.
Au bout de quelques années (assez vite en fait) sont apparus les dossiers "phone" (non seulement j'ai toujours mon appareil-photo dans mon sac, mais j'ai désormais aussi toujours mon téléphone dans ma poche (et pas les yeux)) qui se sont vite ramifiés en "phone gens" "phone div" et "phone men" (oui, je suis assez obsessionnel dans mes centres d'intérêt photographiques -pas que, d'ailleurs-)
Sont aussi apparus (et perdurent) les dossiers "au 12" et "par la fenêtre" (qui ont fini par fusionner).
Ainsi que les dossiers "Bellou", "Moulicent", "Cuse", "Noêl".
Depuis 2003 donc (et auparavant) se regarder vieillir et regarder aussi vieillir les autres (et retrouver un instant ceux/celles qui sont mort(e)s)
Vieillir (apprivoiser la mort).

(un autre jour, à peu près à la même heure)

je fais une pause

j'ai passé l'après-midi à trier des livres
(toutes) mes bibliothèques sont pleines et ça m'afflige, et donc j'ai décidé de faire du rangement (du tri), d'abord sur l'étagère de gauche (les "grands"), en les passant méthodiquement en revue pour savoir desquels je serais prêt à me délester, et à commencer donc à en remplir un gros sac, pour les porter ensuite à Emmaüs.
je me rends compte qu'il n'y en a pas finalement tant que ça dont je me défais, quand je les prends l'un après l'autre, beaucoup d'entre eux me donnent une excellente raison de les remettre sur l'étagère, et donc je les y repose (parfois en les rangeant juste un peu plus judicieusement, (ils ont chacun ou presque quelque chose à me raconter) il y en a même que je m'étonne de trouver là, car je n'ai aucun souvenir de les avoir achetés...
Et, comme dans le grand sac en plastoche fleuri il reste, sur le bord,  de la place pour une pile de poches, je soupire longuement et je m'y attelle, car je n'ai pas encore réussi à les ranger "potablement", d'une façon qui me convienne
je commence à faire le tri

* tout en haut à gauche, les numéros de Fiction qui n'en ont pas bougé depuis que je me suis installé ici, en juillet 2018 (j'accède aux livres juste du bout des doigts, en me redressant au maximum, à côté les "Livre de Poche" (j'en ai beaucoup plus que de "J'ai lu"), je continue donc avec les Livre de Poche, sur le rayon du dessus, toujours, mais dans la portion voisine (mes étagères made in Gigis sont en trois parties), à droite les "Point Policier" (je n'y touche pas)

* et je continue, le rayon juste en dessous, (je redémarre à gauche), dont je sors certains livres pour n'y laisser d'abord que les "Point", que j'accompagnerai des bouquins de poésie en diverses éditions...

* en dessous, à gauche toujours, facile, quatre rayons successifs de "Rivage Noir", puis j'ai -enfin- réussi à regrouper tous les "10/18" sur les trois rayons successifs (et en finissant, tout en bas, le rayon par des "Point Policier", puisque j'y ai rangé l'intégrale de Montalban, qui se répartit suivant ces deux collections...)
(au fur et à mesure que je sors des livres, j'essaye de leur trouver une place avec leurs frères de collection, et pour ceux qui sont rétifs, je commence à les empiler sur le dessus du canapé qui est derrière...)

* Section médiane : tout en haut, donc, encore des "Poche" (des polars surtout, -notamment des vieilles éditions de Patricia Highsmith-, mais pas que)
suivis, en descendant, par  des Foilo Policier,
suivis, sur l'étagère du dessous, d'abord par l'intégrale de Carl Hiaasen, auteur que j'ADORE (moitié 10/18, moitié Pocket), complétée par des "Folio" ("normaux") qui remplissent, esuite,  entièrement l'étagère du dessous.
Sur les deux étagères suivantes, j'ai rangé (c'est sans doute ce qui me tenait le plus à coeur) d'abord les "orphelins" (livres seuls d'un éditeur ou d'un auteur, livres offerts, livres trouvés, livres dont je ne peux absolument pas me séparer (chacun ici aussime raconte son histoire, si vous entendiez le brouhaha...), et, juste en dessous les "tout petits" (format de la collection des "1001 nuits"), et les choses commencent à se mettre en place de façon assez satifaisante sur les rayonnages (mais bon il en reste encore par terre et d'autre sur le dessus du canapé (ah! j'ai aussi fait une pile "livres à rendre"...) mais je crois que je vais m'arrêter là pour le moment...
(il est 17h et je ne suis pas mécontent de mon après-midi...)

* j'ai fini par ranger ceux qui me restaient sur les deux étagères du bas (le rayon "div", en quelque sorte, deux livres de ci, trois livres de ça, hétéroclites en format, en épaisseur, en âge aussi).

il faudra(it) ensuite que je me décide à ranger le rayon "papiers" sur la graaaande étagère dans la chambre derrière la porte (mais cecic est une autre histoire

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