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lieux communs (et autres fadaises)

1 mai 2009

qu'à moitié là

INLAND
de Tariq Teguia

Je m'étais promis d'y retourner, et il passait justement dans mon MK2 joli... pour deux séances je crois. J'y suis donc allé, et, ô surprise, il n'était pourtant qu'11h20, mais mais, allais-je donc me remettre à papillonner ? (c'est vrai, j'avais du sommeil en retard, smiley avec les joues roses...) Je me suis donc repris avec la dernière énergie, et je n'en ai donc plus, cette fois, perdu une miette.
J'ai réalisé, que, finalement, la dernière fois, je n'en avais pas tant perdu que ça, il ne s'agissait pour la plupart que de micro-coupures.
J'aime cette façon qu'a Tariq Teguia d'empiler des blocs hétéroclites, des fois ça tient, des fois  juste ça vacille et des fois tout s'écroule. J'aime sa façon d'expérimenter la notion de lieu (ou de non-lieu ?), en tiraillant dans tous les sens. J'aime cette histoire d'amour sans mots ou presque, qui se fond dans le blanc. J'aime ces fugitifs, ces fuyards, ces nomades, ces errants, qui courent dans la nuit. J'aime ces images suffoquées, ces écrans parfois presque vides, ces travellings graphiques, ces trop blanc ou trop noir, ces à-côtés abscons...
Donc je persiste et signe : c'est un des meilleurs films que j'ai vu(s) cette année. Autant par ce qu'il raconte (ou pas) que par la façon dont il le fait.

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1 mai 2009

peshmergas

A TRAVERS LA POUSSIERE
de Shawkat Amin Korki

Il ya des films fragiles, des petits machins un peu malingres, ayant réussi à pousser à force de volonté, d'énergie, et qu'on a donc -paternellement- envie de protéger, de défendre. Ici, nous avons affaire à un road-movie minuscule, d'un réalisateur kurde irakien, narrant les aventures tragi-comiques de deux soldats (les peshmergas du titre de cette notule) et d'un gamin arabe perdu (malheureusement pour lui prénommé Saddam, malheureusement en ces temps de chute du tyran en question, figurée par la chute de la statue d'icelui télédiffusée, ne laissant sur le socle que ses bottes -c'est pour ça qu'on dit rester droit dans ses bottes ?-).
Deux caractères opposés (le grand barbu rigolard, et le petit trapu grincheux), tous deux désemparés et tiraillés,  autour de ce gosse dont personne ne veut. Le grand voudrait bien l'aider, mais le petit trapu n'arrête pas de lui crier dessus et de lui coller des baffes à la moindre occasion.
Un camion militaire déglingué, quelques cantines de bouffe, une douzaine de rues dans une ville bombardée, et voilà de quoi nous tenir en haleine (le terme est peut-être un peu fort), nous larmaloeiller, nous faire sourire et nous attendrir (d'autant plus que les sous-titres semblent avoir été traduits à la tronçonneuse, genre je ne pas très bien le france langage parler je -j'exagère à peine...-).
Dans le même temps, les parents du petit Saddamchounet (qui donc n'est pas du tout l'orphelin qu'on avait pu craindre) ont entrepris de le chercher, et suivent sa piste, avec toujours quelques centaines de mètres de retard. C'est un peu le foutoir,  des soldats américains débarquent, des hélicoptères survolent, des tireurs tirent, on n'est sur de rien...
Un film certes modeste mais, comme le précise l'affiche "couronné de nombreux prix dans de nombreux festivals". Incontestablement attachant, même si parfois maladroit.

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30 avril 2009

piano piano

TOKYO SONATA
de Kiyoshi Kurosawa

A quelques heures d'intervalle, une autre histoire de famille japonaise. A priori, un peu étonnante de classicisme, dans l'oeuvre un peu glauque de l'autre Kurosawa. Une première partie (les 3/4 du film) très propre sur elle, bien peignée, impeccable : le papa est viré de son boulot, l'aîné souhaite s'engager dans l'armée américaine, le cadet vole l'argent de la cantine pour se payer en douce des cours de piano, la maman rêve vaguement d'autre chose, bref, ça se désagrège doucement, implacablement, lorsque soudain, le film opère une sorte de demi-tour au frein à main, se décoiffe furieusement, se néglige, pourrait-on dire, commence quasiment à sentir sous les bras... Ca part en vrille, on pense que ça va aller très très mal pour quasi tout le monde, lorsque -hiiiiiiii crissement de freins- ça redémarre tout à coup en sens inverse pour un final encore plus plus propre sur lui et encore mieux peigné. Surprenant mais pas complètement convaincant.

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30 avril 2009

papillon jaune

STILL WALKING
de Hirokasu Kore Eda

J'aime énormément ce que fait ce monsieur (avec une préférence pour Maborosi et After life), et celui-ci va rejoindre les deux précédents dans mon petit panthéon personnel. Vingt-quatre heures de la vie d'une famille, réunie annuellement à l'occasion de la commémoration du décès d'un des fils, qui s'est noyé il ya longtemps en sauvant un enfant sur la plage.
La mère et la fille papotent en faisant la cuisine, le père fait la tronche dans son bureau, l'autre fils arrive arrive avec sa nouvelle épouse (une veuve) et le jeune fils de celle-ci, et pour le repas on a, rituellement, invité le garçon que le fils mort avait sauvé, et qui est devenu un gros garçon bien empoté et mal à l'aise...
Récit de cette journée, donc, avec la petite histoire de chacun des personnages, de ses peurs, de ses colères, de ses mensonges (chacun, ou presque, a ainsi un "petit secret" perso ou une confidence qu'il révèlera au fil du film). De chaque personnage, et de ses relations avec chacun des autres aussi, qu'elles soient affectueuses ou plus revendicatives (l'un d'ailleurs n'excluant pas l'autre). Et passent des papillons jaunes, voletant comme les regrets. Il ya de la douceur, mais aussi, parfois, de la douleur. C'est un jour d'été, lumineux et ensoleillé, dans une mise en scène à la fois très simple et très subtile, et, vraiment, j'ai adoré ça.

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29 avril 2009

a girl and her dog

WENDY AND LUCY
de Kelly Richardt

Une histoire infiniment triste. Une demoiselle (Wendy), qui fait la route vers l'Alaska en compagnie de sa chienne (Lucy) en est séparée par tout un concours de circonstances. Qui ressemblent vraiment à la vraie vie. Pas de fric, panne de bagnole, piquer dans un supermarché, garde à vue, fourrière, etc..., dans ce qu'elle a de plus réaliste et de plus désagréable. Old Joy parlait déjà, un peu en creux d'une certaine Amérique, là, elle enfonce encore un peu plus le clou, et ça fait un peu mal : routards, sans-emploi ou presque, sdf ou assimilés, vagabonds, bref de tout ceux qui sont "en marge" (dont le reste du pays n'a pas grand-chose à faire) et se démènent pour survivre.
C'est juste, c'est poignant, et ça vous met le moral dans les chaussettes...

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29 avril 2009

seau en plastique vert

PONYO SUR LA FALAISE
de Hayao Miyasaki

C'est le premier Miyazaki que je vois "à sa sortie" (eh oui y a que les imbéciles qui changent pas d'avis!), puisque je ne connais ce monsieur que depuis une date récente ("Mon voisin Totoro", il y a deux ans, grâce à Ecole et Cinéma). C'était le premier film du séjour à Paris, au MK2 Bibliothèque, une "mise en jambes" cinématographique, en quelque sorte...
Et bien, c'était plutôt joyeusement réussi : séance du matin, pas mal de bambins en famille, pour une histoire mignonnette (La petite sirène un peu revisitée) entre un petit garçon et une petite fille (qui est d'abord un poisson, qu'il recueille dans son seau en plastique vert). Tout tourne autour de l'eau (maison sur la falaise, papa sur un bateau, tempête), avec, comme toujours, un arrière-plan mythologique que nous, pauvres occidentaux, ne percevons pas tout à fait dans sa complexité et un message écolo plutôt bienvenu. Juste un peu long me semble-t-il pour les enfants...

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28 avril 2009

contrecoup

De retour, donc, de Paris.
Content de rentrer mais ai été triste de partir. Le retour en train, quatre mecs dans le compartiment, pas un mot ou presque, permet de réfléchir, de récapituler, de faire le point (tenter de). Une semaine ensoleillée, chaude, douce, tendre, une semaine délicieuse, si ce n'est qu'elle laisse, de part et d'autre, deux têtes fleuries de questions.
Et que, paradoxalement, en arrivant chez moi, me suis senti comme abandonné. C'est tellement gratifiant d'avoir là, à portée de main,  quelqu'un qui vous caresse qui vous cajole, vous dit des choses gentilles et douces, quelqu'un qui est présent, vraiment, et ne l'est que pour vous, à ce moment précis.
Une semaine entre parenthèses (ni chez l'un ni chez l'autre) une semaine de peau contre peau et de mots contre mots. Peau touchée, mots partagés. Le genre de semaine à laquelle je ne suis pas (plus) habitué depuis un certain temps (longtemps), et pour laquelle forcément il me fallait reprendre mes marques.
Être à un, c'est évidemment tout à fait différent d'être à deux. Et lorsqu'on est, comme moi, habitué à occuper entièrement son espace, on pourrait avoir peur de se sentir envahi, vouloir préserver son territoire, vouloir reprendre illico ses anciennes habitudes, en un réflexe idiot, parce que c'est plus rassurant.
Oui, à être à deux, comme ça, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, on perd ses repères de vieil ours ronchon, on en est du coup un peu inquiet, destabilisé. Désorienté. Et cette peau chaude, c'est bien agréable, et poser la tête sur son épaule, ça l'est bien aussi. Et passer des heures au pieu, je ne vous en parle même pas...

20 avril 2009

yess

Tiens...
et si j'allais un peu prendre du bon temps à Paris ?

cassegrain1990r

19 avril 2009

topographie

INLAND
de Tariq Teguia

Une aventure. Un genre de road-movie mental. Aussi géographique que cinématographique. Poussant jusqu'à l'extrême, jusqu'à l'incandescence, l'issue de son récit. Jusqu'au fondu au blanc, l'instant ultime où l'écran devient aussi vide (di'image) qu'il est plein (de lumière). Avec Rome plutôt que vous, son premier film, Tariq Teguia m'avait déjà beaucoup impressionné (je l'avais d'ailleurs mis dans les préférés de l'année).
Il a préféré battre le fer  (et la campagne ?) et nous livre donc, plutôt rapidement (?),comme en urgence,  ce deuxième film où il continue de creuser le sillon qu'il avait commencer à tracer.
Ce film-ci procède par chocs, thermiques, chromatiques, ou narratifs. Après un générique d'une extrème élégance formelle (image floue, lumière instable, calligraphie sobrissime -on ne vantera jamais assez les mérites des petites polices-) le réalisateur commence à poser sous nos yeux des fragments narratifs qui se heurtent au premier abord plus qu'ils ne se complètent. C'est un trajet à plusieurs voix, une conversation à plusieurs voies qu'il nous livre là, sans nous en donner les clés ni le mode d'emploi détaillé. Il s'agit en même temps d'histoire (celle d'un pays, entre autres, l'Algérie) et de géographie (celle d'un pays, entre autres, l'Algérie) et, à la fin du film, on se sent comme le héros qui, à un ami qui lui demande incrédule "Mais comment tu as fait pour arriver jusqu'ici ?" répond (je cite de mémoire ) "Je n'étais qu'à moitié là..."
(Il faudrait que je revoie le film d'ailleurs. A ma grande honte, j'avoue que j'y ai un peu dormi. J'y suis allé ce soir là parce qu'il ne passait que deux fois et l'autre soir je ne pouvais pas, et bien qu'en état de fatigue findetrimestrielle j'ai essayé de tenir mais mes yeux m'ont (lâchement) lâché et oui j'ai piqué du nez, plusieurs fois je le confesse et ça m'a m'a, rétrospectivement, mis en rage mais vous savez ce que c'est on ne peut pas lutter, la seule solution serait de se lever pour sortir de la salle mais on n'en est même pas capable, que le sommeil est traître! Mais ce qui me console, car j'avoue à la sortie j'étais un peu perdu, c'est que mon ami Hervé, qui lui n'avait pas fermé l'oeil, se posait néanmoins tout autant de questions que moi...)
Il est donc question de repérages (le personnage principal effectue des relevés topographiques) et de déplacements -plusieurs moyens de locomotion seront employés- (aller vers quelque chose, fuir autre chose, retourner vers), il est question de parole (prise de, absence de, celle donnée et celle tue), et il est question de violence (le pouvoir, la révolte, les émeutes, la répression), voilà pour quelques-uns des murs porteurs (des lignes de fuite) du (des) film(s) de Tariq Teguia. La narration est fractionnée, fragmentée, explosée presque pourrait-on dire pour rester dans la métaphore violente et l'abord en est relativement malaisé si l'on veut absolument faire oeuvre de logique et de rationalité (et vouloir à toute force raccrocher tous les morceaux), car le moins qu'on puisse dire est que ça ne tombe pas forcément sous le sens. Y a des morceaux qui résistent (et quand il ya de la résistance quelque part, c'est plutôt bon signe, non ? ça veut dire que le film en question ne risque pas d'être frappé d'alignement, par exemple.)
Tariq Teguia est indiscutablement un cinéaste. Un vrai, un pur et dur. Un qui cherche et qui ose, qui retourne le machin dans tous les sens et le secoue pour voir quel bruit ça faitun qui essaie, qui expérimente, qui préfère mettre les choses en place plutôt que de se creuser la tête à dire "et si on faisait..." Expérimentation, expérimental, j'avoue que ce sont des mots qui m'ont trotté dans la tête pendant la projection. Surtout quand je vois un mec qui aime autant (que moi) filmer à travers les vitres d'une bagnole en mouvement (c'est p't'être prétentieux, mais j'avais envie de lui dire "copain!") Déjà, c'était la fin de Rome plutôt que vous...

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18 avril 2009

confondant

PREDICTIONS
d'Alex Proyas

Tout d'abord, une mise au point : quelqu'un pourrait-il enfin dire à Nicholas Cage qu'il joue vraiment comme un pied ? C'en deviendrait presque émouvant. Je sais, je sais, bien fait pour moi, mais bon. Je voulais aller au ciéma, et j'avais peur de m'endormir face à Villa Amalia , par exemple. Et j'ai donc lu quelques autres critiques, jusqu'à ce que, tant moutons nous sommes, ô consommateurs (culturels ou autres) suivant les parcours balisés et pré-mâchants de la critique consumériste et impérative "Mangez ça, lisez ça, allez voir ça...", jusqu'à ce que donc, me saisisse l'envie irrépressible, irrésistible, d'aller voir ça, justement.
De la science-fiction, j'aime bien. Les histoires de fin du monde, aussi. Et j'avais plutôt bien aimé le Dark City du même Proyas. Alléché -appâté- notamment par Libé (Bayon, qui d'habitude m'insupporte -j'aurais dû me méfier- y parlait -je cite de mémoire- "d'inratable série B de la semaine") je m'y suis donc rendu.
Bon c'est vrai que je n'ai pas dormi. C'est vrai que l'atmosphère fifties du début est plutôt sympathique, que les catastrophes filmées ensuite (un accident de train et un autre de métro) sont plutôt bien foutues et nous donnent le sentiment à nous les hommes spectateurs d'en avoir pour nos sous, mais le dernier quart d'heure est tellement ridicule (Nicholas nous fait un festival de roulement de ses gros yeux comme un jeune veau à l'abattoir, de tombage sur les genoux , de tordage de mains convulsivement , de serre-moi fort contre ton corps c'est la fin du moooooonde) que le grotesque finit par l'emporter sur l'émotionnel , et que la fin du monde en question parait toute riquiquite (avec un message que certains qualifient de propagandesquement douteux et nauséabond, oui oui ça pourrait bien y ressembler...)
Bon quand même, il y a deux lapins qui sont sauvés... (serait-ce un signe ? message perso)

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